[Avent 2021] Présidentielle 2017, Todd : "Je vais m'abstenir. Dans la joie"
28 avril 2017. Nous sommes entre les deux tours de l'élection présidentielle. Que faire au second tour ? Voter Macron ? S’abstenir ? Des questions identiques risquent bien de se poser en 2022...Tout au long de l’émission, Emmanuel Todd a énuméré toutes les bonnes raisons de s’abstenir. "Macron, on ne sait pas qui est ce type. Si les gens d’en haut arrivent à faire leur chose à nu, ils vont avoir une tête comme un chou-fleur." Je suis nettement plus circonspect : "Les gens qu’un président Macron ou qu’une présidente Le Pen nommeraient à la tête de la police ou de la justice ne sont pas les mêmes." Il est clair que je n’avais pas prévu le préfet Lallement. L’émission touche à sa fin, quand Todd se lance. Non seulement il va s’abstenir, mais il va s’abstenir 'dans la joie'. La réplique que je trouve à cet instant-là, je ne sais pas si je la répèterais aujourd’hui..." D.S.
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Commentaires préférés des abonnés
Merci ASI c'est passionnant de revoir ce débat ... en 2020, après les lois sur le droit du travail, le chômage, les retraites, la "sécurité globale "; après les gilets jaunes, les manifestations contre la réforme des retraites, et la covidation de la(...)
C'est dur d'avoir eu raison avant tout le monde et d'être aussi lucide que Todd sur macron et son mouvement politique.
Je me souviens très bien de cette émission et je partageais déjà son point de vue et comme lui je me suis abstenue pour la première (...)
Je viens de revoir cette émission. Et cela vaut vraiment le coup, 18 mois après.
L'acuité des analyses d'E Todd est sidérante.. Sur "les masques de l'oligarchie qui sont tombés", "l'oligarchie qui avance nue", sur "l'écrasement de la France d'en(...)
Derniers commentaires
5612d - Je soutiens JLM et je voterai JLM
Il est probable que 2022 soit la dernière année où je voterai, tant je fais le constat de mon impuissance. Mais si effectivement je me résouds à l'abstention après les législatives, ça ne sera pas dans la joie.
Je viens de relire mes 17 posts. MDR - j'shu trop fort comme Gourou! :-D
Il est vraiment génial ce Todd! Et il les connait bien les bourgeois , résistance copain ! On va leur la mettre un jour ou un autre ! Et sont stupides de penser le contraire , et ça va être sanglant si c'est pas Méluche qui passe cette fois ! Comme en 33 !
C'est toujours instructif d'écouter Todd, même à des années d'écart. On voit que sa pensée en 2017 n'est pas celle qu'il aura en 2020. Vers la 41e minute Olivier Tonneau lui parle de la bêtise crasse des éduqués supérieurs qui votent macron, ce que Todd réfute… et finira par admettre dans la Lutte des Classes en France au 21e siècle…
Commentaire de décembre 2020, après revisionnage de l'émission de 2017:
Todd avait bien raison, et je dois dire qu'en retrouvant et relisant les commentaires que j'avais publiés ci-dessous en 2017, je me réjouis toujours qu'en Antigone..., je me sois fièrement abstenue en 2017.
Que tous ceux qui nous ont intimé de voter Macron fassent leur mea culpa aujourd'hui SVP! Daniel Schneidermann semble le faire avec cette courageuse rediffusion, merci! On l'attendrait aussi de Pleynel qui a vraiment une sale responsabilité dans l'élection de Macron.
Que ces intellectuels influents soutiennent la France insoumise sans détour pour 2022. Ne nous infligez pas deux fois le même aveuglement par pitié! la catastrophe fascisante qui s'abat sur nous aujourd'hui leur est en partie imputable, alors que Macron, que je qualifiais déjà de menace fasciste en 2017 (et je ne suis pas extralucide) finit d'ôter ses derniers pauvres masques.
Enfin, je trouve qu'il serait intéressant de refaire la même émission, avec les mêmes participants, aujourd'hui!
Emmanuel Todd ,prémonitoire .Incroyable cette lucidité .Puis le passage sur les "groupies de Macron" vaut son pesant de cacahuètes .Merci ASI . Une idée pour 2022 réinviter les deux mêmes après le premier tour(Ou avant) .Avec des extraits de cette émission bien entendu .
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
28 avril 2017 , je disais quoi déjà ? Ah oui: "Todd , revigorant , comme à l’accoutumé !
La société française (entre autres) est subclaquante et à un tournant historique , qui peut ne pas le voir ...? "
Merci ASI c'est passionnant de revoir ce débat ... en 2020, après les lois sur le droit du travail, le chômage, les retraites, la "sécurité globale "; après les gilets jaunes, les manifestations contre la réforme des retraites, et la covidation de la société française et européenne. Electeur de 2017, si Todd tavait prédit ce qui t'attendait , l'eusses-tu cru ?
Quand Todd prédisait que les forces néolibérales auront une tête en chou-fleur avec Macron, puisqu'ils auront été portés au pouvoir pour la première fois "sans masque", c'était du lourd.
Quand Todd exprimait que voter pour Macron c'était "se soumettre", il faut bien reconnaître que c'était le mot juste.
Il voyait clairement que la dérive vers un pouvoir autoritaire n'avait rien à envier au FN.
Il faisait du score de Mélenchon au 1e tour l'évènement réellement significatif de cette élection. C'est encore vrai.
Mais ce qui est aussi très amer, c'est de l'entendre reconnaître qu'il n'a pas soutenu Mélenchon, comme beaucoup d'intellectuels et électeurs des classes moyennes et "de gauche" ; il n'y a pas cru. !! Et pourquoi......?
Il semble qu'il l'explique en questionnant son interlocuteur sur la possibilité pour le mouvement LFI de perdurer sans Mélenchon; et (+ ou - explicitement), par le doute quant au niveau politique et intellectuel de sa base. C'est le moment où la réponse d'Olivier Tonneau m'a ravie, quand il affirme que le niveau culturel des cadres et classes dirigeantes a baissé, ce qu'il a constaté lors de meetings électoraux. Ce que Todd ne semble guère prêt à entendre.
OR, à partir des Gilets Jaunes, Todd, qui a dit avoir retrouvé à cette occasion sa fierté d'être français, a repris cette idée;
dans son livre Les luttes de classes au XIXe siècle, et lors de conférences et interview divers il dit que cette émergence des GJ dans le champ médiatique a révélé l'intelligence des "gens d'en bas", face à des "gens d'en haut" incapables de répondre par un discours pertinent et intelligent ; ce qu'il a théorisé, à partir du mode de sélection des grandes écoles , fondé sur le conformisme de la pensée: les classes dirigeantes sont de plus en plus dénuées de sens critique et de pensée autonome, les gens intelligents et créatifs se concentrent en bas de l'échelle faute d'ascension sociale.
Todd , un chercheur intuitif et passionné, doué d'une pensée sans cesse curieuse, en éveil, féconde; et capable, donc de changer d'avis....de nous surprendre, et ça fait tellement de bien de l'entendre penser tout haut !!!
Quelle analyse donnerait-il, aujourd'hui , à propos de LFI ? Ce serait le moment de l'inviter !
C'est dur d'avoir eu raison avant tout le monde et d'être aussi lucide que Todd sur macron et son mouvement politique.
Je me souviens très bien de cette émission et je partageais déjà son point de vue et comme lui je me suis abstenue pour la première fois à une présidentielle et sans aucun regret. Entre la peste et le choléra, facile au final de tout refuser en bloc.
Je reçois par accident cette émission et, vous m'excuserez Daniel, mais elle ne vous rend pas service. L'injonction morale qui est perceptible dans vos questions (et le moment sur la Police), fait vraiment mal.
Je viens de revoir cette émission. Et cela vaut vraiment le coup, 18 mois après.
L'acuité des analyses d'E Todd est sidérante.. Sur "les masques de l'oligarchie qui sont tombés", "l'oligarchie qui avance nue", sur "l'écrasement de la France d'en bas et de la classe moyenne qui s'en suivra avec Macron", etc.. La discussion sur la direction de la police sous 1 gvt Macron vs Le Pen est bluffante vue l'actualité. Cette émission produite il y a 18 mois n'est en rien datée. Pratiquement tout de notre actualité présente y est annoncé !
J'aimerai que cette émission soit remise en une sur ASI et en accès libre.
Je me suis un peu senti insulté en regardant l'émission; mais pas au point de prendre ombrage. J'ai fini par m'accoutumer à ce niveau de violence sur les réseaux sociaux où les soutiens de Macron prennent cher.
Il m'a surpris et même déçu de voir combien la rhétorique de la France Insoumise a fini par rejoindre celle de la fachosphère : vocabulaire très extrême, très dur, d'un autre âge : "à vomir", "dégoût", ... j'en passe; dévalorisation systématique des opposants : stupides, décérébrés, incultes, ahuris, crétins; recours à des faits alternatifs. On en a eu un petit goût (certes plus subtile) de la part des intervenants de l'émission.
Je dis que cela m'a déçu car je me pense de gauche et que je n'avais jamais tiré de trait d'égalité entre droite nationaliste/extrême et gauche radicale comme longtemps ont pu le faire des gens de droite justement (Jean-François Copé par exemple). Dorénavant je suis très tenté de le faire.
Ceci expliqué, je m'identifie assez bien dans le portrait du votant Macron : Parisien, diplômé, cadre. Au-delà de cela, j'aime la confrontation intellectuelle dans un cadre respectueux. J'ai une éthique de la discussion et je crois que c'est, au-delà de notre inculture-stupidité-ahurisme, cela qui caractérise les électeurs de Macron.
Cela fait de nous des électeurs modérés, ouverts, pouvant dire du bien des idées d'autres courants en toute honnêteté, dialectique. Tourné en langage extrémiste cela donnera : tiède, mou, opportuniste, dangereux pour la démocratie, hollandiste, à la botte de Merkel...
J'ai peu d'espoir que ce message réussisse à faire bouger les opinions des uns et des autres sur les électeurs de Macron mais tenais à partager mon point de vue tout de même.
Sans être partisan, juste citoyen français, on n'en veut pas des faits du prince qui dépose leur crotte pendant les mois d'été pour éviter habilement la grogne sociale, et ainsi complaire aux grandes multinationales qui sont persuadés qu'on doit les laisser faire comme à la maison, ici.
Donc modéré..., ouvert..., je n'y crois pas.
Sans être partisan d'un bord politique, juste citoyen français, on veut garder un peu d'espace de liberté car nous sommes de moins en moins libre comme individu, quand les multinationales sont libres de tout. Et quand les impôts sont prélevés à la source, les grèves interdites ou occultées, l'info sur les causes des manifestations jamais relayées, les instances représentatives dépossédées de tout pouvoir, une justice qui épargne tous les élus, pas un seul qui paye.
Bougez un peu vos opinions en premier pour voir, et après on bougera les nôtres.
Pour être audible des autres et les convaincre, surtout quand il s'agit de macronistes, je vous recommande de changer de vocabulaire.
Bref je réponds sur le fond : le programme d'En Marche annonçait la méthode des ordonnances pour profiter de la légitimité nouvellement acquise pour mettre en application des mesures clefs. Il va donc appliquer son programme.
On n'élit pas un exécutif à la majorité pour appliquer le programme d'une minorité. Les corps intermédiaires sont consultés en ce moment même. Le président a reçu tous les représentants de syndicat mercredi dernier, le premier ministre va faire de même. La discussion continuera probablement pendant l'été et cela aura pour conséquence des inflexions sur le contenu de la réforme.
Mais l'esprit du projet - rendre plus facile et transparent les démissions et licenciements - sera, je l'espère, mis en application.
Si cela ne donne pas les résultats escomptés dans 5 ans - la réduction du chômage voire le plein emploi -, vous aurez toutes les raisons du monde de vous en plaindre et l'exécutif changera.
Révisez vos définitions:
"En France, avec la Ve République, le pouvoir législatif est détenu par le Parlement, constitué du Sénat et de l'Assemblée nationale. Il dispose du pouvoir de discuter et de voter les lois. Il a aussi pour mission de voter le budget de l'Etat et de contrôler le pouvoir exécutif."
Pour le pouvoir exécutif (aller chercher vous-même la définition) dont vous parlez, et qui doit s'appliquer automatiquement selon vous, les lois passeront par le parlement. Et les législatives ont-elles eu lieu? Non.
Donc les annonces faites sur le code du travail me sont pénibles et me dégoutent et des infos, et des hommes politiques. Que ça vous rende joyeux, parisien, diplômé (de quoi? C'est donc indifférent?) et cadre, je ne vois pas la prouesse de se découvrir formaté.
Et quand vous aurez compris ce qu'est le rôle d'un président de la république, on en reparle.
De plus quel toupet de donner de la signification à la majorité de Macron. En plus de faire comme si on avait élu un roi, vous faites comme si les gens avait voté pour lui, alors que la plupart ont voté contre MLP au second tour. De plus son programme vous dites? Gardé secret assez longtemps avant le premier tour pour qu'on suppose qu'il n'est pas la justification du choix des électeurs de Macron.
Je veux bien faire une effort de mesure dans mes propos, mais je vous demande de reconnaitre qu'il est bien plus facile d'être calme et mesuré quand on est assis du bon côté ( = que le candidat vainqueur est celui qu'on soutenait).
Ceci étant posé, voici maintenant une question :
En France, le pouvoir de voter les lois appartient-il au gouvernement ?
Nous connaissons tous la réponse : non.
Cela en vertu de la séparation des pouvoirs, qui, vous en conviendrez, n'est pas complètement anecdotique dans le fonctionnement de notre pays.
La constitution prévoit cependant, dans son article 38, le recours aux ordonnances.
Depuis la création de Vème république, plus on avance, plus on s'en sert, et particulièrement pour mettre le droit français en conformité avec les directives UE.
Est-ce que, même si nous sommes en désaccord, vous pouvez entendre que pour certains citoyens cette voie ( les ordonnances) soit difficile à accepter, par sa nature même ?
Oui : L'utilisation de dispositif pour accélérer le processus législatif (ordonnances ou 49.3) est en soi le signe que quelque chose ne fonctionne pas dans notre système politique.
Non : Cela fait 30 ans qu'aucun gouvernement n'a pu mener la politique qu'il promettait de mener par la voie traditionnelle des navettes parlementaires. Les grandes réformes ont perduré en débats stériles à l'assemblée où la majorité défend et l'opposition s'oppose, tandis que les manifestations ont de toute manière le dernier mot (réformes de Juppé, CPE de Villepin). Le résultat c'est 30 ans de chômage à 10-12%, une dégradation de la compétitivité du pays, une balance commerciale déficitaire, un endettement à près de 100% du PIB. Il est donc temps pour certaines réformes clefs pour l'économie que le projet soit acté.
Ça c'est la réponse du normand, celle de Macron est plutôt "oui (je peux l'entendre), mais non (je passerai outre)"
Milledieu, des gars comme ça vont déverser leur savoir thatcherien sur les ondes, les journaux. Sur que l'on aura la nausée et les mains sales.
Les deux chambres ne sont pas censées approuver a priori tout projet, ce n'est pas un conseil d'administration, c'est la représentation nationale, dans toute sa complexité. Parce que oui, les choses sont complexes, la " réalité" n'est que ce qu'on accepte d'ne voir.
Par exemple, vous trouvez que les manifestations ont de toute manière le dernier mot... bein, moi je peux vous dire qu'il y a un paquet de manifs que j'ai faites qui n'ont pas du tout eu le dernier mot, et les plus récentes sont celles sur la loi travail, qui est justement directement concernée par les ordonnances envisagées.
Quant à l'argument sempiternel du "chômage", je vous avoue qu'il me fatigue.
Oui, c'est très grave que des gens n'aient pas de travail dans une société ou les revenus et une forme de "dignité" sont, aux yeux de beaucoup, liés à l'emploi rémunéré.
Mais après, si c'est pour créer les supers-emplois du chauffeurs Uber, honnêtement moi, je ne vois pas en quoi ça constitue une avancée.
Tout, depuis un siècle, dans nos modes de vies, nos recherches scientifiques et nos innovations technologiques vise à réduire la nécessité de travailler pour les humains. Et tout, dans le système économique capitaliste vise à délocaliser le travail vers les zones du monde où la main d'oeuvre est moins coûteuse.
Alors, cette complexité-là, à quel moment et de quelle façon on la pense ?
Des secteurs où on a un besoin de travailleurs immense, pour des tâches non délocalisables, il y en a plein : on manque de flics, de profs, de toubibs, d'infirmières, d'auxiliaires de vies, d'aides-ménagères. Et on décide de moins en recruter, et on les paie mal, et ils ont des conditions de travail difficiles.
Quelle cohérence voyez-vous à cela ?
En quoi la modification de la règlementation des licenciements facilitera-t-elle le recrutement de ces professionnels-là, dont on manque : il y a chaque jour des tas de classes de primaires dans lesquelles il n'y a pas d'enseignant faute de remplaçants en cas de maladie, les infirmières des hôpitaux sont rappelées sur leurs jours de récupération : éduquer et soigner, c'est important dans un pays oui ou non ?
Vous analysez la situation du pays sur les données économiques du taux de chômage, de la compétitivité, de l'endettement, du PIB. Ces choses-là existent. Mais les gens aussi, et leur quotidien.
Comment les intégrez-vous dans le projet qui sera acté par ordonnances si les choses se passent comme vous le souhaitez ?
En vous lisant et en tentant de vous répondre, j'ai le sentiment que si je vote différemment de vous, c'est surtout que je n'ai pas la même grille de lecture.
La mienne est rationnelle, efficace, mondialiste. Nous devons nous battre pour trouver une place dans ce monde, si l'on souhaite sauver notre mode de vie et nos valeurs. Les hommes, les doléances de chacun, la lutte des classes sont un luxe qu'on ne pourra se permettre que quand la France, l'Europe et l'occident peut-être aura trouvé un équilibre. L'Allemagne, les pays scandinaves et même l'Angleterre semblent avoir trouvé cet équilibre. Il est sans doute précaire, mais ils ont retrouvé le chemin de l'optimisme.
Je dirais que la vôtre est émotionnelle et humaniste. Elle substitue les principes aux méthodes, la souffrance des travailleurs aux indicateurs économiques. C'est un autre système de valeurs.
C'est intimement lié à un concept fort bien théorisé au 19ème siècle qui s'appelle les intérêts de classe.
Il y en a ( par exemple lorsqu'ils sont diplomés, cadres et habitent à Paris, comme c'est votre cas) qui écrivent qu'il est essentiel de " sauver notre mode de vie" ... le "notre" fait alors référence au mode de vie de leur classe sociale, qui est intermédiaire.
Cette expression "sauver notre mode de vie" que vous avez utilisée suscite pour moi trois remarques :
-1- Dans ma grille de lecture à moi, ces gens me semblent avoir la mémoire courte ou un très faible niveau d'éducation en histoire : car ce qu'ils nomment " sauver leur mode de vie" ça inclut des tas de choses :
- un salaire décent et des droits pour un salarié, -ce que reste un cadre-,
- un temps de travail respectueux de la vie humaine, avec des congés payés
- une couverture sociale,
- l'éducation qui leur a permis de détenir les diplômes qu'ils ont
... or, toutes ces choses-là, "leur" mode de vie, n'ont pas été inventées seulement sur la base de données macro-économiques ... où l'humain est pris en compte pour peaufiner la politique économique, comme vous dites.
-2- " votre" mode de vie n'est pas celui de tous ceux qui dans notre pays vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ne confondez donc pas le vôtre avec " celui des Français".
-3- ce mode de vie-là ne PEUT pas être sauvé, pour des raisons écologiques.
Voilà.
Je continue volontiers le débat, vous avez vu, j'ai été très polie, mais en fait, effectivement, nous ne lisons pas le monde de la même manière : vous êtes de droite, et je suis de gauche, et aucun de nous deux ne va changer de camp.
Au mieux, on peut espérer mieux comprendre comment et pourquoi chacun de nous pense ce qu'il pense.
Pour l'heure, vous voulez que votre projet de droite passe par ordonnance, et cela ne me satisfait pas.
Je vais l'exprimer, peut-être, par le vote, le dire autour de moi, puis si ça passe je ferai peut-être des manifs, et si, comme l'an dernier, je me fais à nouveau coincer dans une nasse mise en place par les CRS, si à nouveau ils m'interdisent de quitter la manif ( ce qui n'est pas légal), si à nouveau ils ne portent pas leur n° de matricule sur leur uniforme ( pas légal), et si à nouveau je me prends des lacrymo plein la tête jusqu'à en vomir alors que je n'aurai rien fait d'autre que manifester sur un trajet autorisé, alors je cesserai d'être gentille et polie et bien élevée, et peut-être que, comme l'an dernier, j'irai déposer une main courante contre les forces de l'ordre.
Dans "mon " mode de vie et "mes" valeurs, on a séparé les pouvoirs.
Les ordonnances annihilent le pouvoir législatif, et les méthodes employées depuis 2 ans par la police ne sont plus dans le respect des lois. Tout est entre les mains de l'exécutif. Pas conforme à ma grille de lecture, ça.
Au point que parfois, oui, parfois ( pas tout le temps), je comprends la violence verbale, la violence physique, la violence tout court.
La façon dont "mon" mode de vie et "mes" valeurs sont baffoués, par des gens par ailleurs fort bien élevés, pour moi c'est très très violent.
Si j'ai le niveau d'éducation que j'ai malgré mes origines familiales modestes, si malgré de gros accidents de la vie j'ai pu maintenir un niveau de revenus convenables, c'est uniquement parce que d'autres, avant moi, ont pensé l'humain autrement qu'un peaufinage de l'économique.
J'en souhaite autant, et si possible mieux, à ceux qui viendront après moi.
Juste avant d'être au inistère , il était recteur de l'académie de Créteil, où la question de la difficulté scolaire, il en avait entendu parler.
Après, il a pris la direction de l'ESSEC...
Moi, ce parcours-là a du mal à m'inspirer confiance.
Vous confondez ordonnances et décrets.
Dans le cadre actuel de la Cinquième République, le gouvernement ne peut prendre des ordonnances que s'il y a été habilité par le Parlement.
Elles ne prennent valeur législative qu'après avoir été ratifiées par le Parlement dans un délai fixé.
Pas rationnelle car les politiques menées depuis 40 ans étaient de la ligne que vous défendez. Macron par exemple a été conseiller de François Hollande, puis ministre de l'économie. Plusieurs lois ont été mises en place, comme la loi Macron, le CICE, ou la loi El Khomri. Et à part amputer les comptes de l'état de plusieurs dizaines de milliards d'euros et générer du chômage, cela n'a eu aucun autre effet, donc le bilan de ces politiques n'est en rien positif, il est totalement négatif. Et pourtant, vous restez convaincu que c'est la bonne chose à faire. Où est la rationalité là-dedans ? Où est l'efficacité ? Oui efficacité comme au tiercé pour avoir misé sur le cheval gagnant, celui qui avait le soutient de la plupart des médias et surtout de l'oligarchie. Efficacité à vous ranger dans le camp des possédants et des puissants. Mais cela n'a aucun intérêt je pense.
Pour le côté mondialiste là encore nous avons pu voir que les seuls qui sortent gagnants de la guerre économique sont les actionnaires des multinationales et leurs chiens de garde et la finance, les peuples n'y gagnent que des inégalités, de la précarité. Donc votre conviction que là encore nous avons qqchose à y gagner est complètement idéologique et ne correspond en rien aux réalités que nous pouvons constater.
Ce qui est rationnel c'est de rejeter ces choix politiques, car ils ne servent les intérêts que d'une minorité. A moins bien sûr de faire partie de cette minorité. On en revient donc aux intérêts de classe.
"Le nombre de personnes dans le monde vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1,90 dollar par jour et par personne) a diminué d’un peu plus d’un milliard en trente ans, passant de 2 milliards en 1981 à 900 millions en 2012.
Une évolution d’autant plus positive que, dans le même temps, la population mondiale est passée de 4,5 à 7 milliards d’individus.
Du coup, le taux d’extrême pauvreté a été divisé par 3,5 : 12,8 % de la population des pays en voie de développement ou émergents vit aujourd’hui avec moins de 1,90 dollar par jour, contre 44,3% il y a 30 ans."
http://www.inegalites.fr/spip.php?article381
Il n'y a pas un souci quand 8 milliardaires possèdent autant que 3,6 milliards de pauvres ?
Dans un écosystème aux ressources limitées, la croissance mène à l'épuisement des ressources.
Avec localement des effets d'accumulation aux effets pervers : accumulation de capital, accumulation de calories...
Aujourd'hui, l'obésité tue trois fois plus que la malnutrition dans le monde.
Les ressources naturelles qui manquaient au Japon, où ont-elles été prises ?
On pourra demander aux africains ce qu'ils pensent des bienfaits de la main mise de nos multinationales sur leurs ressources.
Et de la technique d'attribuer à ce qui nous arrange tels ou tels effets, comme quand on attribue au capitalisme des progrès sociaux qui ont été arrachés, même parfois par le prix du sang, aux capitalistes justement.
Vraiment Tigi vous cumulez.
Là aussi, on pourrait demander aux africains ce qu'ils en pensent...
Les politiques libérales sont responsables de la mondialisation depuis plus de 30 ans. La tendance politique à laquelle vous appartenez ne cesse de le répéter.
On vous fait remarquer qu'en 30 ans le taux d'extrême pauvreté est passé dans le monde de 44,3% à 12,8% et vous attribuez cela à des... "politiques sociales" ?
Où avez-vous vu des "politiques sociales" d'ampleur mondiale depuis 30 ans ?
Où avez-vous vu depuis 30 ans des politiques "qui redistribuent, qui protègent, qui mettent en oeuvre plus d'égalité et de solidarité" ?
Dans quels pays ?
Et quand bien même ( ce qui n'est pas le cas ) une corrélation (d'autant plus si elle est aussi grossière) n'a aucune valeur logique et ne prouve en rien un lien de cause à effet.
Dans tous les pays du monde il y a eu des politiques sociales qui ont été mises en place. Et ce sont ces politiques qui sont évidemment à l'origine des progrès sociaux. Quand vous permettez aux gens de prendre des congés rémunérés, cela améliore leur vie. Quand vous interdisez le travail des enfants et que vous rendez l'école obligatoire, vous améliorez leur vie. Quand vous créez des normes pour la sécurité au travail vous améliorez leur vie. Quand vous réglementez le temps de travail vous améliorez leur vie. Quand vous mettez en place des lois qui protègent du harcèlement moral ou sexuel vous améliorez leur vie. Quand vous dépensez de l'argent pour créer des hôpitaux, former des médecins et des infirmiers, et que vous remboursez les soins, vous permettez à plus de gens d'accéder aux soins et de vivre en meilleure santé, et donc plus longtemps ... etc ... etc ... etc ...
Il n'y a pas de magie, il y a un lien de cause à effet parce qu'on décide de ces progrès directement, ils ne tombent pas du ciel comme vous le croyez.
La guerre économique, comme toutes les guerres, est destructrice. Elle met en concurrence les systèmes sociaux, fiscaux, environnementaux qui deviennent des freins à la compétitivité. La récente manoeuvre du gouvernement Macron pour enterrer la taxe sur les transactions financières est révélatrice, taxer la finance est vu comme un mauvais signal envoyé aux entreprises financières qu'ils veulent attirer en France. Les privatisations des services publics exposent nécessairement ces services à des logiques de profits immédiats et les éloignent des logiques d'intérêt général qui sont rarement compatibles entre elles. Les ajustements structurels, l'austérité, auxquels sont soumis les états, pour pouvoir emprunter sur les marchés financiers, pousse les gouvernements à réduire considérablement les dépenses publics et à détruire de nombreux emplois, à réduire les prestations sociales et ainsi à supprimer tout ce qui protège certaines populations des violences sociales, à aggraver les inégalités en réduisant la solidarité et la redistribution organisée par l'état. Etc ... etc ...
Alors quand vous substituez à cette réalité votre corrélation débile et la vision du monde qui en découle, c'est clairement vous qui êtes dans l'idéologie.
Vous êtes vraiment comique, Sandy. :-)
Je vous répète la question : où avez-vous vu depuis 30 ans des "politiques sociales" "qui redistribuent, qui protègent, qui mettent en oeuvre plus d'égalité et de solidarité" au point de faire baisser de 1 milliard le nombre de personnes touchées par l'extrême pauvreté. En Inde ? En Chine ? En Afrique ? Aux USA ? En Europe ? Dans quels pays ?
Selon Jim Yong Kim, ce recul est le fruit d'une croissance économique dynamique, d'investissements dans la santé, dans l'éducation et dans les mécanismes de protection sociale qui ont permis d'éviter à des millions de personnes "de retomber dans la pauvreté". Cette embellie, espère le dirigeant, pourrait donner un "nouvel élan" à la communauté internationale après la récente adoption par les Nations unies de nouveaux objectifs de développement durable, dont l'éradication de l'extrême pauvreté.
Cela ne vient pas en tout cas pas des pays européens comme la France où la pauvreté est en progression.
Rayer d'un trait de plume tous les organismes de l'ONU, vous êtes gonflé quand même.
L'augmentation du niveau de vie dans ce qui était autrefois qualifié de "pays sous-développés", puis de "pays en voie de développement", est directement liée à la mondialisation.
Et le moteur de la mondialisation, c'est l'économie libérale qui se trouve être l'économie dominante.
On peut le regretter mais c'est un fait.
Quand au niveau mondial vous délocalisez des industries entières en Chine ou en Inde, ce sont les populations chinoises ou indiennes qui se mettent à quitter leurs campagnes pauvres pour bosser dans l'industrie.
Cela n'a rien de magique.
On a connu ça, localement, en Europe avec la révolution industrielle.
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Mais c'est pourtant ce qui a permis le développement du pays, qui était jadis à 90% rural.
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Du genre Mélusine, Clochette qui se penchent sur notre berceau et nous font avaler la pilule du "développement" que même, maintenant, il est durable (comme disent les d'jeuns!)
Courte vue et lunettes de soleil qui empêchent de bien voir.
Bonne soirée.
On se demande bien que ce que l'exode rural peut bien avoir avec le libéralisme.
Et surtout il me semble que vous inversez les causes et les conséquences. S'il y a exode rural c'est parce que les gens pensent trouver du travail dans les villes. Ce qui n'est qu'une illusion. Il y a évidemment du travail là où il y a des besoins à satisfaire. Et plus les gens s'aglutinent dans des villes plus les besoins se retrouvent concentrés dans ces endroits.
Encore une fois ce n'est pas ça qui fait que les gens vont gagner en niveau de vie. Quand on voit comment dans certains pays les gens se retrouvent payés une misère, travaillent jusqu'à l'épuisement et se font totalement exploités, leur condition n'est à mon avis pas plus enviable que celle qu'ils avaient avant de migrer, et d'autant plus s'ils se retrouvent séparés de leur famille et de leurs amis.
Encore une fois, ce sont les politiques qui spécifiquement vont construire les progrès sociaux qui en sont à l'origine.
Et vous en êtes encore à croire que l'élévation du niveau de vie en Chine provient des "politiques sociales" du gouvernement chinois.
C'est vraiment comique.
Oui, va falloir chercher pour le cuivre parce qu'au rythme où ça va, on ne sait pas qui sera électrifié avant ça.
Un doc sur le sujet, là où se trouve la matière première de notre niveau de vie : Zambie, à qui profite le cuivre ?
Mais puisqu'on nous dit que c'est ça la bonne politique de développement, laisser faire les multinationales comme autant de mafias et prier pour que tout ça ne finisse pas encore en massacre mondial pour les ressources...
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Pour eux, que les USA et l'Europe soient de grandes puissances économiques est dans l'ordre des choses.
Mais une fois transférées à ces pays autrefois arriérés, ils ont du mal à comprendre que les mêmes causes ont produit les mêmes effet.
Une chose est certaine : ces pays autrefois sous-développés ne se plaignent pas de la mondialisation.
Les humanistes ne peuvent que se réjouir du décollage économique des ces pays, et de la baisse spectaculaire en 30 ans du nombre de personnes touchés par la très grande pauvreté.
Les grincheux, eux, continueront de grincher.
Il faudra encore un peu de temps pour que ça finisse par s'équilibrer et que les différents niveaux de vie finissent par se ressembler.
Mais le stade suivant est déjà engagé : ce n'est plus le coût du travail humain qui fera la différence entre les différents pays, dès lors que l'essentiel du travail sera effectué non plus par des humains mais par des machines et par des intelligences artificielles.
Il faudra alors régler la question centrale que la mondialisation ne fait que différer : celle de la redistribution des richesses et du bilan écologique global.
Il est permis de douter de la sincérité de ceux qui promettent que cela finira par s'équilibrer.
Je ne sais pas les Chinois qui n'arrivent pas à respirer dans leurs villes sont si contents que cela en fin de compte, et si l'on doit se féliciter de la réapparition de la malnutrition en Inde (malgré l'autosuffisance alimentaire).
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Pour ce qui me concerne, j'adhère plutôt aux modèles prônant la décroissance globale, y compris démographique.
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