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Désolé Daniel, mais le texte de Despente est une abomination. Non pas parce qu'elle n'a pas potassé son histoire de France et n'a pas vu les (quelques) ministres noirs que les gouvernements de la France a connu.

Mais parce qu'elle racialise le social (...)

Le petit parait plus intelligent que Legrand...

Bon allez je me sens d'humeur à me faire des potes aujourd'hui.


C'est le concept de "famille" qui est complètement pété.


Ou plutôt c'est l'idée selon laquelle la "famille" ça serait "deux parents et un/deux/trois enfants" qui sort d'on ne sais où.


Sans (...)

Derniers commentaires

Castaner a lâché Legrand méchant loup 


Petit papier méchant contre l'infâme Thomas Legrand - L'Incorrect


Faut pas dire du mal des mauvais flics, c'est pas bien.

Garde à vous !

Comme quoi, chez les lecteurs d'ASI, on trouve aussi des gens dont la pensée est proche de la manif pour tous. 

Ça fait plaisir à voir. Pluralité, diversité. 


Pour info, le documentaire interrogeait aussi des enfants issus de PMA pour des couples homme-femme, des femmes seules, etc. 



La PMA et la GPA sont mélangés ! Bouh. Ça enlève toute crédibilité à ce documentaire. Ah bah non. Car le but du documentaire était de donner la parole à des enfants qui sont nés par des voies alternatives. 


Ensuite tout le monde s'excite sur cet enfant de 9 ans, disant qu'il récite. Le documentaire montre aussi une adolescente qui avance des arguments sûrement plus profonds que beaucoup de commentaires ici sur le concept de "normalité", et un adolescent sur justement sa relation paternelle avec un homme qui n'est pas son père biologique. 


Aucun parti pris dans le documentaire. Juste des morceaux de vie. 

france inter de plus en plus pénible , c est triste

Et voilà des témoignages anonymes passés à la radio de policiers qui disent le racisme au sein de leur corps de service

comme celui-là qui fut accueilli par un "Je ne serre pas la main des bougnoules et des noirs" (lui il est d'origine maghrébine et venait d'arriver au sein de la police)


Et voilà la pétition lancée par Omar Sy "pour dénoncer le racisme et les violences policières en France. En soutien aux familles de victimes, il appelle notre pays à se réveiller et à construire une police digne de notre démocratie."


Moi aussi j'ai un témoignage : j'ai rencontré un policier digne de sa fonction... et j'en fus étonné

Et ce pauvre Thomas Legrand n'a cessé de tourner autour du pot... mais pourtant, il m'a semblé qu'il a convenu que certains policiers étaient peut-être racistes mais... qu'en face, il y avait tout ce communautarisme, ces excités du bocal des banlieues... bref, le gloubi-boulga était on ne peut plus indigeste et de plus en plus pathétique. Je crois qu'en effet, un petit séjour dans un hopital psy pour flics ayant pété un câble serait souhaitable pour lui.


1) La "confusion" entre GPA et PMA est choquante ;

2) La marchandisation du corps des femmes est une infamie, une obscénité ;

3) Le "droit à l'enfant", je me demande comment on a pu imaginer ce concept ;

4) Quant au témoignage des enfants concernés... "Eh bien les voilà, dans un documentaire  de Laure Granjon sur France 5, révolutionnaire par sa simplicité. ". Quelle candeur ! Heureusement que DS n'est pas toujours aussi bon public devant les témoignages de personnes "directement intéressées à l'affaire". 

5) J'aurais même l'impression que les personnes concernées sont plutôt d'un milieu bourgeois intello (blanc, puisqu'on en parle) où les enfants sont "épanouis",  en général, (enfin, plus épanouis que "les autres") quelle que soit la situation - ou bien, on leur a appris à bien répondre aux questions.

6) La famille (je vais me faire un pote). Il est des temps et des lieux où la famille fut/est  différente, ou même n'existait pas - exact, parfaitement exact. Étaient-ils/elles / sont-ils/elles plus ou moins heureux-ses ? c'est une autre affaire. Mais, aujourd'hui, majoritairement, la famille, c'est (aïe, aïe aïe !) un papa / une maman (aïeuhhh !!!) ; c'est la "norme sociale", que, en tant que norme, on a le droit de détester, bien sûr; mais il faut être vraiment hors sol pour ne pas voir qu'être dans la norme sociale, c'est quand même plus simple pour aborder la vie. 

Le droit à l'enfant ? Non, le droit à penser à l'enfant, avant tout.

Bonjour, à propos du documentaire sur la paroles des enfants issus d'une PMA ou d'une GPA. 1/ l'assimilation entre les deux pratiques est questionnable puisque la GPA fait intervenir le corps d'une autre femme et que cette mise à disposition entre en écho avec des systèmes de domination de genre, de classe et aussi de domination entre pays. La mise à disposition (vente ?) d'enfants se faisant toujours des dominés vers les dominants, négliger cet aspect me semble assez problématique 2/ Faire intervenir les enfants détourne de la question éthique, le problème de la GPA n'est pas de savoir si les enfants iront bien.  On pourrait de la même façon entendre des personnes ayant reçu des organes de façon illégale nous dire que tout va bien dans leur vie et qu'ils sont très heureux de vivre. Ce n'est pas le problème, ce n'est pas la question. Encore une fois, je sépare bien la question de la PMA (qui n'implique pas de tiers -le spermatozoïde n'est pas une personne) et celle de la GPA.

Je commence à regarder ce film conseillé... mais m'aperçois qu'on y mélange tout, dans un même sac : enfant nées de GPA avec les enfants nées de PMA.
CE N'EST PAS DU TOUT LA MÊME CHOSE !

J'ai écouté les passages audio et lus les comm' facebook en lien dans la chronique et le premier truc qui m'a frappé c'est que je retrouve les mêmes raccourcis intellectuels chez des collégiens.

C'est cruel ces p'tites bêtes là : ils tapent gratos sans mesure et n'assument pas quand ça ne marche pas. Alors ils empilent des excuses bidons.
Le cerveau (car oui, y en un malgré tout) de ces policiers, n'a jamais quitté le collège... Et on leur laisse une arme Oo

Pas encore lu l'enquête Street-Press, mais écouté l'audio-docu d'Arte "Gardien de la paix",  qui m'a laissée sans voix et sans mots pour dire ce que ça me fait, d'écouter ces flics qui ont visiblement choisi la fonction pour s'offrir une immunité diplomatique qui leur permet, en les protégeant, de penser comme ils pensent et de tuer comme ils bavent de pouvoir le faire, en toute impunité . Et les racialisés noir et arabes ne sont pas leur seule cible,: gauchistes, féministes, femmes et antifas  et Gilets Jaunes sont indistinctement dans leur viseur . 


Moi, femme et blanche, je suis effrayée d'entendre ce que j'entends et comme une certaine Camélia, je vais désormais avoir la trouille au ventre chaque fois que je croiserai un flic. j'adore Despentes, je comprends parfaitement l'intention de son texte, mais j'ai aussi envie de lui dire que l'étendue du problème qu'elle pointe est bien plus large, et bien plus profond.     

« En France on n’est pas raciste mais quand on a annoncé que le taux de mortalité en Seine-Saint-Denis était de 60 fois supérieur [sic] à la moyenne nationale […] », écrit Virginie Despentes dans sa lettre adressée à des gens « qui ne voient pas où est le problème ».


La mortalité due au coronavirus est, certes, 100 (cent) fois supérieure dans le Territoire de Belfort qu’en Lozère. Mais entre la Seine-Saint-Denis et la moyenne nationale, le rapport est de 1,32 (un virgule trente-deux), soit 32 % en plus (les chiffres sont ici). Elle a dû lire « 60 % en plus » quelque part et c’est devenu « 60 fois supérieur » (soit 5900 % en plus) sous sa plume, relayée par France Inter, Les Inrocks, France Info, L’Obs, Elle, etc.


Bon, elle aurait pu mieux potasser ses mathématiques. Mais cela ne retire rien à l’efficacité de ce texte qui, etc.

Pour éviter tout malentendu je précise  que je suis  anti GPA, mais pas anti PMA....L'interview de ce petit garçon m'a mise très mal à l'aise.  Il m'a paru réciter la leçon que lui répètent ses mamans qu'il aime . Il est assez grand et éveillé pour comprendre que tenir un autre discours leur ferait très mal ... les enfants sont souvent très bons avec leurs parents !

Bref je trouve que cette interview est une mauvaise action.

Désolé Daniel, mais le texte de Despente est une abomination. Non pas parce qu'elle n'a pas potassé son histoire de France et n'a pas vu les (quelques) ministres noirs que les gouvernements de la France a connu.

Mais parce qu'elle racialise le social et se donne le beau rôle de la gentille blanche qui comprend le malheur des non blancs. Quelle lucidité! Quelle empathie! Et en plus Virginie a des copains noirs et arabes, qui lui permettent de connaître les joies des contrôles d'identités. 


Bon, j'ai tous les défauts du monde. JE suis un homme, première tare, je suis blanc, deuxième tare, je suis diplômé, horreur. Donc mon discours ne peut être que disqualifié. Tant pis, je m'y tente quand même.

D'abord, les quelques fois où mon identité a été contrôlée, je n'étais ni avec des noirs, ni avec des arabes, comme quoi, hein. Mais en banlieue quand même.


Ensuite, je sais pas, mais moi j'ai toujours ma carte d'identité sur moi, pas ma carte bleue. Et si je remonte chez moi quand je sors, c'est pour avoir oublié ma carte d'identité, pas ma carte bleue, que je ne peux oublier, puisque je ne la prend que lorsque je sors pour faire des achats, mais je ne l'ai pas toujours sur moi pour m'adonner à la consommation impulsive, rêve de notre système de production. Va savoir si ce n'est pas lié à mes origines sociales plutôt qu'à mon taux de mélanine. Et si l'oubli de la carte bleue de la part de Despentes n'est pas davantage un marqueur social qu'un marqueur de couleur de peau.


La crise des gilets jaunes m'avait semblé montrer que la police tirait dans le tas sur des classes populaires, quelque soit leur couleur de peau, mais là encore j'ai du me tromper.


Au XIXème siècle, les prisons étaient remplies par les Jean Valjean du temps, pour des vols de pain et non pour des crises de panama. Pourtant Valjean était blanc. Il appartenait à des classes populaires, toujours réprimées par le pouvoir qui se méfie d'elles et souhaitent les tenir sous contrôle. Et les choses n'ont pas changé. Le raisonnement de Despentes est en fait le même que le raisonnement de Zemmour, en inversé. Lui vous dit qu'il y a beaucoup plus de noirs et d'arabes en prisons parce que les noirs et les arabes sont par nature plus criminogènes. Elle, elle raconte qu'il y a plus de noirs et d'arabes dans les prisons parce que l'Etat est raciste. Il n'arrive à aucun des deux de se dire que c'est au sein des classes populaires auxquelles les populations noires et arabes appartiennent pour des raisons historiques et économiquement les plus fragiles que se trouve le plus grand nombre de gens devant par nécessité être en marge de l'économie légale et du coup être le plus susceptible d'être emprisonnés. Cet aveuglement sur le social montre que Despente et Zemmour appartiennent au même monde, à celui des classes privilégiées qui le sont tellement qu'elles en ont évacué le social, dont l'ordonnancement leur semble naturel au sens d Barthes et qui est pour le coup invisibilisé.


Despente n'a été interview qu'une fois par une arabe et photographié qu'une fois par une noire, preuve selon elle du racisme ontologique de notre société. Mais s'est-elle jamais demandé combien de fois elle a été photographiée ou interviewée par des fils ou filles de prolo, quelque soit leur couleur de peau.


Elle ose écrire: "En France on n’est pas raciste mais pendant le confinement les mères de famille qu’on a vues se faire taser au motif qu’elles n’avaient pas le petit papier par lequel on s’auto-autorisait à sortir étaient des femmes racisées, dans des quartiers populaires. Les blanches, pendant ce temps, on nous a vues faire du jogging et le marché dans le septième arrondissement. " Comme à dire que les quartiers populaires ne sont remplis que par des non-blancs et comme à dire que toutes les blanches (auxquelles elle appartient, cf. le "nous" de sa phrase) font du jogging. Bah non. Par exemple les femmes de ménage de mon collège qui sont  toutes blanches vivent elles aussi avec leurs 1400€ par mois après 30 ans de carrière dans des quartiers populaires et ne font pas de jogging. Elles sont plus proches de leur collègue Marie-Louise, noire et qui a pris sa retraite en septembre dernier, que de Despentes, bonne bobo qui refuse le social au nom d'une lecture passant par le seul prisme racial.


Elle continue en disant "En France on n’est pas raciste mais quand on a annoncé que le taux de mortalité en Seine Saint Denis était de 60 fois supérieur à la moyenne nationale, non seulement on n’en a eu un peu rien à foutre mais on s’est permis de dire entre nous « c’est parce qu’ils se confinent mal ». " Alors le "entre nous" qu'elle pose comme une évidence et dans lequel en tant que blanc elle voudrait m'amalgamer me fait horreur. JE ne me suis pas dit une seconde "bien fait pour eux" et depuis le premier jour du confinement, moi, le mâle blanc et diplômé, je n'ai cessé de plaindre mes élèves, majoritairement noirs et arabes, mais aussi portugais et roumains, et en fait tous Français issus des classes populaires, entassés dans des appartements trop petits. Et lorsque je les ai appelés pour savoir comment ça allait et qu'ils me racontaient qu'ils sortaient, je ne me suis pas dit une seule seconde "quelle bande de cons, mais bon, ce sont des noirs et des arabes" mais "ils n'ont pas le choix, être confinés à 5,6, 7 ou 8 dans de petits appartements, c'est intenable" (et  pour n'importe quel être humain, quelque soit sa couleur de peau)




Alors bien sûr, on me dira qu'appartenant aux catégories dominantes, blanches, mâles et diplômées, je ne sais pas voir la réalité que cette artiste courageuse sait voir. Mais en fait je me désole de cette pente que la gauche bourgeoise pour parler comme Usul a prise, et qui en divisant le monde entre "noirs et arabes"  d'un côté et "blancs" de l'autre masque et occulte le social, et participe au maintien des inégalités sociales, mais avec la conscience tranquille d'être dans le camp du bien.

intéressant pas de côté.

Je dirais plutôt : rentre dedans.

Ou plutôt , les pieds dans le plat !

Le concept d'intersectionnalité, ça vous parle ?

C'est l'analyse claire et nette auquel j'adhère.

Merci. 

Voté.


Néanmoins, quand on est pauvre,  il faut, en outre , éviter d'être noir (  et borgne ).

Votre réflexion est intéressante. Elle pose aussi la question (que je me suis posée à la lecture de son texte et qu'elle s'est sans doute aussi posée étant donné qu'elle prend la peine de dire qu'elle est blanche et femme) de qui est légitime pour dénoncer des discriminations. Est-ce qu'un homme peut être un porte parole des droits des femmes, une blanche une dénonciatrice des violences contre les noir.e.s, etc. ? J'ai personnellement du mal à répondre à cette question de manière générale. Et peut-être parce que je suis une femme, je reconnais que j'ai du mal à entendre un homme porter la parole du droit des femmes.

J'ai en revanche trouvé le texte de Despentes très bien (peut-être parce que je suis blanche). Quelles que soient ses motivations, que ce soit une forme de bien-pensance ou autre chose, il m'a semblé que ce qu'elle dénonçait était en grande partie vrai (et justement pour les raisons historiques et sociales que vous redonnez), même si tout sont texte n'est pas juste ou exact.

pour ma part, ce que j'ai trouvé remarquable, et même touchant, dans les manifs américaines de ces derniers jours, c'est que justement il y avait aussi des blancs pour manifester contre ce meurtre de noir, pour parler du droit des noirs. Je ne suis pas très spectatrice des actualités, mais il ne me souvient pas avoir vu ça : d'ordinaire, c'étaient des noirs qui manifestaient pour les noirs... à part les images ancienne des derniers temps de la lutte pour les droit civils et l'abolition de la ségrégation, lorsqu'ils sont devenus enfin l'affaire de "tout un chacun". 

laisser aux seuls racisés le droit (et la charge) de lutter contre les discriminations raciales, ce serait véhiculer l'idée qu'au fond, ça ne fait du tort qu'à eux, et pas à nous tous, ce que je ne crois pas ; de même, le sexisme est, au fond, aussi dommageable aux hommes qu'aux femmes... 


autre chose est, évidemment, d'expliquer doctement à un opprimé (quel qu'il soit) ce qu'il doit penser de son oppression, lorsqu'on ne la subit pas soi-même.

il y avait aussi des blancs pour manifester contre ce meurtre de noir, pour parler du droit des noirs.


Je me suis fait également la même réflexion. Ce qui me porte à conclure que ce n'est pas un énième mouvement de colère contre les discriminations et le racisme systémiques, mais peut-être bien quelque chose de plus profond contre le système tout entier, crise sociale sur fond d'épidémie aidant...

il doit y avoir de ça... mais peut-être aussi que la politique des quotas a fini par produire une réelle proximité, dans tous les métiers, entre des blancs et des "gens de couleur", et une réelle solidarité (on a le droit d'être un peu optimiste parfois zut quoi)


À bien y regarder, mon hypothèse m'a l'air carrément plus optimiste !  ^^


Le pire, c'est que nos deux hypothèses peuvent tout aussi bien tomber à l'eau au final, comble du pessimisme...

Je vais même un peu plus loin: le racisme est devenu "décomplexé" quand, quotas ou pas, les "immigrés" de jadis ont commencé (je dis bien "commencé, hein... ya encore du chemin) à devenir de gens comme les autres. 


Contrairement à ce qu'on pense, le regain du racisme exprimé (dire tout haut ce que Le Pen pense tout bas) n'est pas destiné à obliger les descendants de migrants à "s'intégrer" mais à les en empêcher en pointant inlassablement leur différence. 

Oui, je suis totalement d'accord avec vous... Jusqu'à présent, dans les émeutes qui ont eu lieu aux USA, on avait peu parlé de la présence de jeunes blancs dans les manifestations... Et je trouve ça remarquable... c'est une nouveauté. Et personnellement, je trouve ça rassurant car j'ai toujours eu du mal, chaque fois que j'allais aux USA, à m'habituer à évoluer avec des gens d'une seule catégorie sociale en fonction des amis que j'allais visiter : des Juifs chez mes amis Juifs pourtant complètement laïcs, des Latinos ou des Belges chez mes amis Belgo/Latino... pas un seul noir. Pas un seul Arabe... Dès mon retour à Paris, il se trouvait toujours un Antillais, des Maghrébins, dans mon entourage... et des Africains... dans le boulot, dans les soirées... au cinéma, au café, au restaurant...

 "Et peut-être parce que je suis une femme, je reconnais que j'ai du mal à entendre un homme porter la parole du droit des femmes."


Ou peut être, simplement parce que quand un homme parle du droit des femmes, il est souvent un peu à côté de la plaque... quand il ne se pose pas en donneur de leçons (genre "vous devriez vous libérer comme ci plutôt que comme ça"). 


Sans doute, il y a des hommes capables de parler avec pertinence du droit des femmes... comme il y a des blancs capables de parler avec pertinence du droit des noirs. À condition de faire preuve d'un peu de modestie et de reconnaître que, vu par en dessus ou par en dessous on ne voit pas vraiment la même chose.

Avez-vous remarqué que désormais la Carte d’Identité est aussi bleue ?

Du coup, vous m’avez permis de comprendre pourquoi cette carte bleue dans son texte...

Eh bien moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous

et je pense que cette "bobo" a le mérite de mettre en avant un problème de taille

et de le dire à ceux qui vont la lire, à tous ceux qui ont l'argent d'accéder à son papier, les loisirs de le lire, ou de le commenter par un autre article interposé


bien sûr les "noirs et les arabes" n'ont pas le monopole de se faire tabasser par la police ou tout simplement de se faire contrôler

mais en proportion oui

en proportion les noirs Américains sont plus touchés par la pandémie actuelle

c'est aussi le cas en Grande Bretagne pour les minorités ethniques

bien sûr cette équation veut dire qu'ils sont en proportion plus pauvres, moins aptes à se faire soigner pour des raisons financières ou mêmes culturelles, 

et bien sûr cette équation met en avant un problème social

et bien sûr ce problème social ne leur est pas réservé

mais en proportion oui


et ce problème social en ce qui les concerne, a pour cause première leur origine


vous parlez des employés de ménage : mon expérience en milieu hospitalier et maison de retraite et même tout simplement dans l'entretien des immeubles est totalement différente et pour une Cindy, il y a dix Marie Louise, Yasmine et Moussa


Il y a un "privilège blanc", bien entendu pas pour tous, mais reste que le Jean Valjean d'aujourd'hui s'en tire souvent mieux avec la police sauf quand il enfile son Gilet Jaune mais dans ces conditions, c'est aussi vrai pour les infirmières et autres personnels soignants en grève qui sont plus proches du bobo que du Jean Valjean


Les victimes ordinaires ( i.e hors manif) de la police - l'origine du papier et de l'émoi - pas besoin de faire un dessin pour constater leur origine


Pour quelle raison vouloir mettre fin à cela irait de pair avec une occultation du social en tant que défense générale de "tous les opprimés"


La défense de la PMA serait-elle alors une occultation des autres exigences de liberté et d'égalité ?

Vite une médaille : être un mâle blanc en France c'est quand même vachement dure, faudrait pas que tous ces bronzés et autre bourgeoises l'oublient.


ps : aux 19 eme siècle il y avait aussi des prisons dans les colonies françaises



Dur dur d'être blanc, mâle et diplômé!  


Lisez le mal être blanc et le mal être antiraciste de Pierre Tévanian , ça vous donnera peut être un autre éclairage sur votre propre mal être. 


Mais que c'est pénible , votre récit républicain de blanc , mâle , victime de disqualification. 


Et cette manière d'essayer de  rationaliser votre émotion par un récit historique et votre regard de prof sur la femme de ménage à 1400 euros par mois. Dur dur d'être dit "blanc".


pffff et la division des luttes pour cause de prise en compte de la domination raciale et la domination patriarcale, on nous le serine depuis des années .

Sauf que tout ça marche ensemble , tous ces rapports sociaux de dominations doivent être articuler pour n'exclure aucun dominé et pour pointer le même ennemi: le système capitaliste.


Ce que dit Despentes , son point de vue de blanche bourgeoise , c'est important , reconnaître ses privilèges , c'est le premier boulot des alliés , rien d'autre . Elle ne parle ni à la place des classes populaires , ni à la places de GJ , ni à la place des racisées , ni à la place de la femme de ménage de votre collège. Elle encourage ses amis blancs , bourgeois à regarder une autre réalité. La réalité oppressive pour des millions de français racisés , une réalité oppressive que ni vous ni moi n'éprouvons dans notre chair.


Quand les dominants auront compris qu'ils peuvent être des alliés des dominés et s'engager dans des rapports égalitaires  en reconnaissant simplement leurs privilèges et en agissant pour l'égalité avec eux et non sans eux,  au lieu de se plaindre et de s'autoflageller , on aura fait un grand pas.


Le mal être antiraciste et le mal être blanc , gnagnagna , nous sommes tous des êtres humains de toutes les couleurs , et vlam on dépolitise, c'est mieux et  émotionnellement acceptable.


Analysons nos émotions plutôt que de s'en défendre , politisons , et engageons nous dans des rapports égalitaires. 


Je ne sais pas  s'il est important de  dire que je suis une femme , blanche, diplômée à 900euros par mois, hbte de quartier populaire , mère d'enfants racisés et GJ , en tout cas me situer ainsi me permet de dire à Virginie Despentes , blanche , bourgeoise , artiste , bobo , que je la considère comme une alliée, et que j'espère que d'autres priviligiés oseront cette prise de parole.



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"Elle encourage ses amis blancs"


Ce n'est donc pas un texte universel. De là sans doute les commentaires critiques.

Je pense que vous loupez trois choses dans votre analyse.

- Les oppressions de classe et le racisme peuvent se cumuler, aux USA ils ont tendance à occulter les problèmes de classe, mais ce n'est pas pour autant qu'on doit faire l'inverse en France. J'ai tendance à penser que le facteur de classe prime, mais les groupes de discutions et les insultes et agressions racistes faites par des policiers montrent bien qu'on ne peu pas considérer cette au sujet comme quantité négligeable.

- Vous n'êtes pas la cible, elle parle de ses "amis", autrement dit ceux de sa classe sociale, la bourgeoisie, et vous n'en êtes pas.

- Elle même viens des classes populaire et a vécu dans la grande pauvreté, elle ne fait pas partie de ceux de cette classe sociale qui n'ont aucune idée de ce que vie le reste de la population. Globalement elle ne nie absolument pas l'importance du sujet de la lutte des classes.

Absolument pas d'accord avec vous... j'aurais voulu (ou pu) écrire la même lettre (mais je me serais souvenue de Taubira je pense... les autres moins). 

Babyboomeuse élevée par une mère raciste, j'ai passé ma vie à justement avoir envie d'accueillir, d'être bienveillante avec ces étrangers qu'on était allés chercher, puis qu'on a recueillis... J'ai passé ma vie à manifester contre le racisme, contre le rejet de l'autre, surtout celui des noirs et des Arabes... je continue... J'ai épousé un Africain... j'ai rencontré le racisme des administrations françaises diverses... les regards des "gens", les réflexions des policiers auxquels je m'adressais...  une foultitude de détails sur ce racisme que beaucoup ne veulent pas voir...  En fait, il faut avoir le nez dessus pour en avoir conscience... être impliqué. Je crois que Despentes l'est, moi aussi, vous et plein d'autres non...

Sauf que vous ne connaissez rien de ma vie, de mon parcours, de mes relations amicales, de mes origines, de celle de mon épouse,  de mes engagements, du fait que mes enfants sont de sang-mêlé des 2 côtés de la Méditerranée et que du coup ce que vous pouvez penser sur moi n'est qu un préjuger.

Vous pouvez ne pas être d'accord avec l'opinion que jai exprimé, mais en argumentant, pas en me sortant votre vecu, qui ne disqualifie en rien le mien en tant que tel

Zut, si votre réponse s'était affichée 3 secondes avant, je n'aurais pas fait la mienne.

Je me permets de vous faire remarquer ce que j'ai dit : "absolument pas d'accord avec vous"... et oui, je me sers de mon expérience et de mon vécu pour m'expliquer... Je crois que la différence vient du fait que j'ai pris parti depuis longtemps et que je n'ai pas du tout la prétention de refléter l'avis général. Je ne sais rien de votre vie, maintenant que j'en sais plus, je ne suis toujours pas d'accord avec vous... Je ne voulais pas disqualifier votre discours... mais seulement réagir. Man dieu, j'ai dû fauter... Je ne cherche pas à convaincre sur ces forums. Juste à m'exprimer.

À mon avis vous n'avez rien compris au commentaire d'Angelo.

J'ai seulement voulu dire que je n'étais pas d'accord et exprimer ensuite mon opinion personnelle... Mais bon, vous avez certainement mieux compris que moi... excusez le petit vermisseau que je suis d'avoir osé contrarier un discours bien construit, (il a d'ailleurs recueilli une floppée d'approbations, ce qui tend à prouver qu'Angelo a un discours reflétant la majorité des lecteurs du forum) ... avec une petit argumentaire où je parle à la 1e personne, donc de mon vécu de petit vermisseau de la société...

Vous avez parfaitement le droit d’exprimer une opinion et de l’étayer avec votre vécu*, en l’occurrence : « Le racisme c’est mal et moi je lutte contre. » Mais en répondant cela à Angelo » et en concluant avec une incroyable bonne conscience : « En fait, il faut avoir le nez dessus pour en avoir conscience... être impliqué. Je crois que Despentes l'est, moi aussi, vous et plein d'autres non... », vous montrez que vous n’avez rien compris à son message. Il n’a pas dit que le racisme n’existait pas, mais que nous serions bien inspirés de ne pas nous laisser diviser en fonction de nos nuances de peau : l’ennemi du beige clair, du marron foncé et de tout ce qu’il y a entre les deux, ce sont les inégalités sociales.


*sachant que nous en avons tous un, moi par exemple je pourrais vous raconter 30 ans de contrôle au facies dans ma vie conjugale

Mais justement, je continue à penser que le discours d'Angelo était bien construit et qu'il l'a analysé de façon "intellectuelle" (n'oublions pas qu'il s'opposait au départ à ce qu'avait écrit V. Despentes)... perso, je soutiens Despentes parce qu'elle parle de racisme ordinaire, de tout petits détails de la vie qui montre que non seulement les flics mais le système français exerce un racisme systémique... (d'ailleurs, je vous conseille de visionner le débat proposé par Daniel Schneidermann, justement sur le thème de l'affaire "Floyd"... où les deux interlocutrices, noires, dénoncent brillamment ce que j'ai maladroitement fait en parlant de mon expérience personnelle)... Quant à dire "le racisme, c'est mal", là n'est pas mon intention... je suis juste allergique aux racistes et au racisme au quotidien... Les prêches "ne nous laissons pas diviser, pour moi c'est bon pour les politiques... les bonnes intentions... tout le monde en est plein... surtout dans les forums.

Bonsoir Clomani.

Désolé de répondre si tard à vos messages, mais je n'avais pas ouvert mon ordi de la journée.

Qu'il y ait des gens racistes, c'est une évidence. Qu'il y ait des préjugés, des remarques blessantes, des abus de pouvoir de tel ou tel dépositaire de l'autorité publique, c'est certain. Et comme mon discours n'est pas qu'intellectuel mais part aussi d'un vécu personnel (et même si ce n'est pas une tare de se placer d'un point de vue intellectuel. La seule tare c'est de se croire plus malin que les autres parce qu'on a un diplôme, c'est de ne pas écouter ce que vous disent les autres, de ne pas prendre en compte leur point de vue etc), je pourrais vous citer milles anecdotes de ces abus de pouvoir. Par exemple, ma belle-soeur, algérienne, épouse un Français. Après quelques années, elle se fait naturaliser. L'employée de la préfecture voulait la forcer à changer de prénom. De quel droit? Un des étudiants à qui j'ai fait cours et qui répondait au doux prénom d'Eric me demande de l'appeler Mohamed. JE lui demande pourquoi. Même histoire ici: l'employée de Vitrolles qui lui avait permis d'accéder à la nationalité française l'avait forcée à changer de prénom. Anormal. Mais est-ce l'Etat qui donne ces instructions? Est-ce inscrit dans la loi? Et du coup, l'Etat français est-il raciste par quintessence? Bah non. On accorde le droit du sol en France depuis 1889, sans discontinuité, sauf parenthèse de Vichy. On est le pays d'Europe où il y a la plus forte communauté juive, musulmane, arménienne, chinoise, portugaise, arabe, italienne etc. Si nous étions cet enfer raciste, cela serait un paradoxe. 1 français sur 4 à des grands parents d'origine étrangère je crois (mes enfants, c'est 4 grands parents sur 4 au passage).

Les flics sont-ils racistes? Je ne peux généraliser, ça n'existe pas un corps social homogène. Y a-t-il plus de racistes chez les flics? Probablement. Mais peut-on du coup extrapoler et dire que puisque majoritairement les flics sont blancs (et c'est de moins en moins vrai) tous les blancs sont contre tous les noirs et tous les arabes? Mais nous sommes le pays d'Europe où il y a le plus de mariages mixtes (et vous et moi en sommes la preuve).

Donc dire que la France est un enfer raciste me semble totalement faux, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de racisme en France, mais ce n'est pas une caractéristique première du pays.

Y a-t-il par contre de manière plus systémique une cascade de mépris social en France. Ca me semble une évidence. Lisez si vous en avez l'occasion le dernier bouquin de Todd qui explique très bien ces choses-là.

Mon propos premier, dans mon premier message, n'était pas de nier le racisme. Je reprochais juste au texte de Despente de dire que la société française est organisée autour du racisme, en niant le social. Toutes les fois où dans son texte elle parlait des "blancs", elle ne parlait en fait que de la bourgeoisie des centre-villes, faisant du shopping et du jogging. Alors je répète, cette catégorie englobante de "blancs" n'exsite pas, comme la catégorie de "noirs" ou "d'arabe". Et à force de dire que c'est ça qui structure la société, ça finit par le devenir, c'est un discours performatif qui fait advenir par le fait d'énnoncer un fait une réalité qui au départ n'existe pas en tant que telle.

La première discrimination est sociale. Un exemple personnel. Ma belle-famille est d'origine algérienne. Une de mes belles-soeurs a épousé un mari d'origine également algérienne. Ils ont deux enfants, une fille, un garçon. La fille est infermière, mariée, intégrée socialement et n'a pratiquement jamais connu le racisme. Son frère galère, zone, et se fait souvent contrôler par les flics. Pourquoi cette différence? L'histoire de ma nièce prouverait que la société française n'est pas raciste, celle de mon neveu qu'elle l'est . Alors. Et bien, la différence, ce n'est pas le racisme, c'est le social et le scolaire. Ma nièce a fait des études, a trouvé un boulot, est intégrée socialement. Du coup elle n'a pas d'aigreur sociale, et ne dira pas que la société française l'a rejetée. Mon neveu a été en échec scolaire, pour des raisons familiales, a forgé sa socialisation avec des gamins qui ressemblent aux caricatures des jeunes de banlieue, accent trainant, casquette à l'envers. Cet habitus, son échec scolaire font qu'il a fait des conneries, s'est retrouvé face aux flics, et se fait du coup souvent contrôler. Il a la haine contre le système français, mais en réalité son expérience ne montre pas que le système français est raciste en soi. Il montre que l'ascenseur social est en panne, et comme le discours ambiant tant à racialiser le social, il a adopté ce discours pour rendre intelligible à lui-même son parcours. Mais sa lecture me semble mauvaise. Il n'est pas en marge parce qu'il a un prénom et une apparence d'arabe, mais parce qu'il est en échec scolaire et en non intégration économique. Et si la société française était raciste dans son ensemble, le parcours social de sa soeur n'existerait pas.


Pour aller dans la caricature et me faire comprendre: je me fous de savoir que Sibeth N'Diaye ou Laetitia Avia soient noires, ce n'est pas mon problème. Si je ne les soutient pas, si je les considère comme des ennemies, c'est parce que la politique qu'elles mettent en avant et qu'elles soutiennent est une politique de classe, qui nous fait la guerre, à nous, les classes populaires et classes moyennes, quelque soit notre couleur de peau. Et si elles sont mes ennemies, si elles pratiquent une politique qui m'est hostile, ce n'est pas parce qu'elles sont noires mais parce qu'elles appartiennent à une bourgeoisie mondialisée qui nous déclare la guerre. Tout comme Macron et Philippe, que je n'irai pas soutenir au prétexte qu'ils sont comme moi des mâles, blancs, et diplômés. Ils mettent en avant une politique de classe, qui destructure notre société et qui est contre le monde auquel j'aspire, et du coup je leur suis opposé, quelque soit leur couleur de peau, leur sexe, leur religion ou leur orientation sexuelle. Donc le marqueur de classe est premier, et ce que je reprochais à Despente était de dire que le marqueur racial était premier. Parce que si c'estvrai, alors les noirs, les arabes et les blancs des classes populaires ne peuvent combattre ensemble pour les mêmes droits, au nom de la couleur de peau, et du coup les classes populaires resteront toujours divisées, pour le plus grand plaisir des classes dirigeantes et possédantes.

Bah, excusez-moi, mais avaliser ce type de discours est pour moi insupportable quand on est un personnage public. Après nous, petites gens, quand dans notre vécu nous nous battons au quotidien pour tisser des liens entre les groupes, ça n'a rien à voir et c'est même légitime, mais notre parole n'est pas publique, elle ne forge pas les représentations générales et n'a donc pas le même impact dans la société.


Au fond, je pense que nous sommes du même camps, mais que nous ne priorisons pas les combats de la même façon, d'où nos divergences.

Amicalement à vous.


PS: et désolé d'être si bavard, mais ce sont des sujets qui me tiennent très à coeur

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Renaud,


"Pas un racisme anti-pauvre, non, un racisme anti-noir·es, anti-roms et anti-magrébin·es "


En fait la police cible des personnes de ces populations (donc une partie pas son ensemble) car c'est celles qu'elles cotoient/font face au quotidien. On pourrait parler de marginaux, de rebuts.

La police déteste les gêneurs, les troubleurs, c'est normal (regardez les zadistes, ont-ils été bien traités, peu de non blancs parmi eux pourtant?), on lui a attribué ce rôle de les contrôler car les citoyens ne veulent pas le faire d'eux-mêmes (en France). La société repousse les gêneurs : pas de diplôme, pas de boulot, pas de relation sociales variées...


Ce sont bien les pauvres qui sont visés par la police, sauf que la police a assimilé beaucoup de non blancs aux pauvres, car ils sont complètement surreprésentés dans ces catégories-là. Il ne faut pas oublier que la police est un corps d'état social, j'entends par là qu'ils sont en contact avec les cas les plus extrêmes (violence, détresse, pauvreté, etc).


Alors après, je suis totalement pour que la police contrôle / gêne / (agresse) l'ensemble de la population. Je suis pour que la police contrôle un grand blond en chemise et chaussures bateau, une brune en robe à fleur et en lunettes Chanel. Nous avons besoin (de plus) d'égalité de traitement, cependant j'imagine que cela fera perdre beaucoup de temps à la police sur d'autres affaires plus sérieuses que contrôler des gens qui n'ont rien fait. Mais le choix actuel de la police est trop violent et nous serons tou.te.s d'accord sur ce constat.


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Une réponse de Manuel Cervera-Marzal dans ce débat d'hier https://www.arte.tv/fr/videos/088472-203-A/28-minutes/   à 17' après que l'une des participantes ait parlé d'indigénistes, de commuanutarismes... mais à la fin, il regarde les chiffres dans le détail en France et aux USA... même chose qu'aux USA... et il dit qu'il y a des statistiques ethniques en France.... sauf qu'elles sont contrôlées.

Le raisonnement de Despentes est en fait le même que le raisonnement de Zemmour, en inversé. Lui vous dit qu'il y a beaucoup plus de noirs et d'arabes en prisons parce que les noirs et les arabes sont par nature plus criminogènes. 


Ne résumez pas Despentes à une tribune qui porte sur un des sujets qui l'intéresse (et qui vous emmerde car vous n'êtes pas touché) mais qui n'est pas le seul. 


Dans d'autre contexte Despentes évoque sans détour la question de la domination de classe  mais aussi celle de la domination patriarcale. 


Pour une fois que quelqu'un se préoccupe d’intersectionnalité c'est quand même bête de l'enfermer dans un camp.  


Au contraire des "identitaires" ou des "féministes universalistes" virginie Despentes est une des rares écrivaine médiatiques qui ne s'est pas enfermé dans une bulle confortable après son succès.  


Vous devriez lire King Kong théorie un essai féministe sans concession vis à vis de la domination masculine qui fait preuve d'un grande empathie envers les hommes, surtout les prolos et leur psyché tourmentée par la virilité, le rapport aux femmes et à la sexualité dans un contexte de souffrance sociale. 


Quand on écoute les extraits des conversations des flics raciste on est frappé par l'importance du rapport aux femmes dans leur délire racialiste (et sexiste) ces type ont le sentiment de se faire voler "leurs femmes" par des noirs et des arabes jugés plus virils qu'eux.

Je souhaite juste préciser que le taux de mortalité dans le 93 reflète le fait que les travailleu(se)rs 1ers de corvées qui ont été surexposé(e)s dans les transports et sur leur lieu de travail résident ... dans le 93!

Je suis moi aussi un homme blanc, diplômé bac +5. Mais en fait, peu importe, Un cas particulier ne fait pas et ne fera jamais cas général. Alors je suis tout À fait d'accord que le texte de Virginie Despente oublie le côté social. Quand j'entends "il y a plus de noirs, arabes en prison", j'ai toujours envie de connaître plutôt des statistiques vis à vis de la classe sociale.

Non, tout le monde ne remonte pas chercher sa CB. Non, ce ne sont pas que les noirs, arabes qui se font contrôler tout le temps dans les "banlieues populaires" de l'imaginaire francais. Pour autant, être noir ou arabe augmente les chances d'être contrôlés même une fois sorti de ces quartiers / "banlieues populaires". De nombreuses études montrent qu'avec un même CV, une personne avec un prénom / nom qui ne sonne pas "francais" aux yeux du lecteur a moins de chances d'être engagé.

Pour moi, ce qui est vraiment bon dans son texte c'est: "on ne peut pas oublier qu'on est noir." C'est-à-dire que même si par chance on arrive à sortir de sa classe sociale, on aura toujours  cette couleur de peau. Que l'on sera toujours ramené à ca.

Ne voir les choses que d'un point de vue noir / blanc est effectivement problématique. Et peut arriver à cette image de la file d'attente décrite par Arlie Hochschild  dans un article sur le monde diplomatique: https://www.monde-diplomatique.fr/2018/08/HOCHSCHILD/58963 

Pour autant ne voir les choses que d'un point de vue classe sociale n'est pas meilleur. Il faut, à mon sens, mélanger les deux. Et la "gauche bourgeoise" de USUL s'arrête souvent trop tôt dans ces recherches de causes.

Et, à mon avis, les "nous" dans le texte de Despente ne sont pas censés faire appartenir tous les francais à ce "nous". J'ose espérer qu'elle se doute que tout le monde ne s'est pas dit "les noirs se confinent mal". Le but est de montrer un "nous" plus systémique. Dont nous appartenons malgré nous, contre notre volonté parfois. 

On peut admirer votre exercice d’équilibriste supposément campé sur le rocher immuable de la classe sociale.


Il vous faudra vous expliquer à vous-même et peut-être avoir la gentillesse de nous expliquer ce qui est la cause d’une certaine surreprésentation ethnique dans la classe sociale dont vous dépeignez les malheurs comme faisant partie de l’ordre habituel des choses.


J’imagine que comme une personne qui fait preuve de calme, qui soupèse et qui tourne sa langue dans sa bouche, qui s’est appliquée pour s’élever et enfin comme prof qui enseigne l’effort, vous-nous raconterez une fable sur le mérite ?


En un mot, vous déplacez adroitement (pour qui lit rapidement) la question sur le terrain de la classe sociale mais vous ne dites rien sur la possibilité d’un ‘privilège blanc’ !

Mauvaise pioche.

Je ne crois absolument pas au mythe méritocratique. Voyez notre assemblée nationale. Combien de pourcentage de fils d'ouvriers, de cadre C de la fonction publique, de métiers manuels ou du soin? Aucun, à part Caroline Fiat et  quelques insoumis. Que des CSP plus (et la diversité colorée amenée par la REM ne me semble pas une plus value en elle-même : ces députés de la diversité ethnique ont un comportement de classe qui les faits accepter sans hésitation toutes les lois de guerre sociale mise en avant par la REM, comme à dire que le référent social prime). Idem dans les CA des grandes entreprises et autre.

La méritocratie est un mythe que notre système social véhicule pour se légitimer et reproduire les inégalités sociales, en s'appuyant sur les "déclassés par le haut" les "transclasses" qui servent rhétoriquement à légitimer le système.

De plus je ne nie pas les discriminations, pas du tout, je dis juste que mettre en avant le référent racial, avant le social, ou n'avoir une lecture du monde qui ne passe que par le filtre social c'est une catastrophe pour tous les dominés, car les rapports de force se construisent sur des blocs majoritaires. Et majoritairement, les classes populaires, en gros les gilets jaunes de la France périphérique et plutôt blanches et les populations des quartiers des ZUP et d'origines plus diverses ont des intérêts communs. Et il me semble que jojo le gilet jaune comme dit l'autre qui nous gouverne a plutôt intérêt à s'allier à Saïd et Mohamed comme disait Cabrel qu'à Lagardère. C'est pourquoi j'ai bien aimé lors de la manif de mardi voir qu'il y avait Jérôme Rodrigues à côté de la soeur d'Adama Traoré.

Mais si vous dites à Jojo le Gilet jaune qu'il bénéficie d'un privilège blanc parce qu'il vit à 50 km de son lieu de travail, qu'il réussit à peine à boucler ses fins de mois et ne peut payer aucun loisir à ses gosses, alors vous pouvez être sûr qu'il ne s'alliera pas à Saïd et Mohamed, et ils seront tous perdant, et Lagardère pourra être content.

Je ne soupèse rien, je ne joue pas les intellos équilibrés du dimanche, mais la lecture indigéniste de la réalité sociale qu'une certaine gauche embrasse me semble raciste, du Le Pen inversé, et qui fait le jeu des dominants, en nous amenant vers une accélération du processus d'archipelisation de notre société.

Ce qui vous échappe, je pense (à moins que cela ne vous hypnotise tel un lapin dans les phares d’un camion – ce qui n’est pas mieux),  c’est qu'une autre classe, celle des possédants use adroitement de la querelle des dominés et ne rate pas l’occasion de faire penser aux uns qu’ils seraient perdants avec l’égalité. Regarder Donald Trump en Amérique : il a prospéré en faisant croire à une certaine classe que le danger c’est l’égalité et que pour que l’Amérique soit à nouveau grande, il fallait renouer avec les bonnes vieilles inégalités d’antan (je simplifie pour aller vite naturellement). Plus prêt de nous la maison Le Pen ne fait rien d'autre qu'attiser la querelle entre dominés.


Pour revenir à notre sujet, peut-être faut-il comprendre qu’une vraie fraternité est difficile à obtenir en dehors d’une égalité partagée et qu’il n’est pas possible de construire des luttes communes sur des faux-semblants. Bien entendu, probablement parce que vous êtes bénéficiaire du préjugé ethnique, il vous est plus facile d’hiérarchiser les questions au profit de celle des classes sociales. Mais le ressentiment qui peut exister (et que vous balayer du revers de la main) à l’intérieur d’un groupe que vous enjoignez de faire ‘classe’ est la force répulsive qui agit contre la cohésion.


Vous faites la même erreur que Thomas Porcher dans son dernier livre (Les Délaissés). Vous décrétez en somme une sorte d’union sacré sans vous préoccuper des conditions de sa réalisation (et sans vous demander pourquoi la sauce n’a pas encore prise depuis le temps). Mais la possédance a bien compris la chose, elle qui essaye de jouer le ouvrier s contre les immigré. Elle sait bien que tant que sévit leurs querelles pour des miettes ces ‘qui ne sont rien’ ne lui disputeront pas l’essentiel du gâteau.


Vous pourriez me rétorquer : très bien, que les classes défavorisées se battent pour une meilleure part du gâteau, il y’en aura un peu plus pour chacun. Ce faisant vous diriez la même chose que le capitalisme : faisons grossir le gâteau (faisons la croissance) il y’en aura toujours un peu  plus pour chacun. Nous voyons bien que cette façon de botter sur la touche mène à la destruction de notre milieu de vie et à bien d’autres calamités encore…


Il en ressort donc que la question essentielle c’est celle de l’égalité. Que si nous ne sommes pas capable de la réaliser au sein de la classe défavorisée, nous ne la réaliserons pas davantage quand nous aurons fait reculer la classe dominante et d’ailleurs nous ne réussirons pas à parvenir à la cohésion nécessaire pour combattre cette classe dominante.


On pourrait conclure tout simplement qu’en se retournant un peu sur l’histoire, il est plutôt pertinent dire : si ce n’est pas pour une pleine égalité à quoi bon !

Le petit lapin va essayer de ne pas se faire écraser par le camion en tentant de retrouver la vue :-)

NOUS SOMMES D'ACCORD sur pratiquement tout en fait. Tout ce que vous écrivez sur la nécessité d'égalité, sur le fait que les classes dominantes jouent de la division des classes populaires, sur la nécessaire égalité des droits de chacun: j'en suis convaincu.

A moins que je me sois mal fait comprendre, je ne balaye pas d'un revers de la main le ressentiment des personnes dites de couleur. Mais je tenterai d'articuler ce ressentiment avec la dimension sociale. La meilleure amie de ma femme, d'origine tunisienne, bac + 5 et au salaire très élevé n'a pas le même ressentiment racial et social que certains de mes élèves dont les parents se lèvent à 4h00 du mat pour nettoyer les bureaux de la défense pour des salaires de misères et à des heures où personne ne les voient.


Nous sommes d'accord sur tout ça, enfin je crois.


Ce qui nous sépare c'est l'idée d'un privilège blanc, qui mettrait une frontière entre les blancs et les autres. Les zones ouvrières ravagées du nord de la France ont beau être peuplées de blancs, la France périphérique des gilets jaunes éborgnés par la police de Lallement également, aller leur dire que parce qu'ils sont blancs ils sont par nature privilégiés et doivent donc  prendre conscience de leur statut supérieur  me semble une vaste blague. 


Ce que je conteste également, c'est l'idée d'un racisme d'état. Que la socialisation des flics puissent passer par la droite dure, c'est certain (mais pas que , voyez cette interview d'un ancien délégué syndical par Denis Robert:https://www.youtube.com/watch?v=xazlVKLeDdM). Qu'il y ait des bavures couvertes ensuite par l'administration me semble une autre évidence. Mais de là à dire qu'il y a donc en conséquence un racisme systémique de l'Etat me semble une erreur. Voyez l'éducation nationale et l'Eglise. Les scandales qui ont pu toucher ces institutions étaient ceux touchant à la pédophilie. Par un réflèxe absurde de protection de l'institution, le fameux pas-de-vague dénoncé l'année dernière, les cadres étouffaient ces affaires. Etait-ce à dire que ces institutions étaient du coup par nature pédophiles? Non, pas du tout, mais qu'un réflexe de sauvegarde de l'institution la poussait à taire ce qui était gênant. C'est la même chose qui se passe avec les bavures policières dont sont victimes les populations noires et arabes. 


Tout ca n'excuse rien, mais il me semble indispensable, par souci d'intérêts communs compris, d'apporter ces nuances et par nécessité précisément de ne pas monter les groupes les uns contre les autres. (parce que s'il est évident que toutes les populations noires et arabes ont le droit à la reconnaissance, à la dignité etc. etc. , il n'en est pas moins évident que les populations blanches des catégories modestes n'ont pas à s'excuser d'être blanches et exploitées).


Toute cette discussion est partie du texte de Despente. Ce que je lui reprochait était de faire une équivalence entre blanc et privilégié, et je le conteste. 


Je ne sais si vous m'autorisez à conclure par un fraternellement, mais le coeur y est!


Bien-sûr que nous pouvons débattre fraternellement. N’échangeons-nous pas déjà avec courtoisie depuis un moment ?


Cela dit, pardonnez-moi mais nous ne sommes pas – je ne suis pas – d’accords sur le fait qu’un salaire élevé fasse disparaître, guérisse, soigne ou même console de quoi que ce soit pour le sujet que nous traitons. Vous comprendrez, je l’espère, que ne pas jouir de toute la désinvolture offerte aux salaires élevés dans notre société est pire encore que de se voir refuser le service minimum dû aux smicards ! La meilleure amie de votre épouse ne vous dit peut-être pas tout et sans doute n’est-elle pas non plus confrontée à la tranche la plus ordinaire du refus d’égalité, en raison de son appartenance au sexe féminin (et encore faudrait-il qu’elle n’ait pas le mauvais goût de trop se couvrir la tête) ? N’y voyez aucun sexisme de ma part. Je pense qu’habillée élégamment grâce à son salaire élevé ou même fagotée négligemment et légèrement (c’est encore mieux), il ne lui sera refusé l’entrée d’aucun endroit comme cela peut être le cas pour les garçons, d’après les conclusions de quelques testing.


Et pendant que nous y sommes, il me semble que procéder par des exemples est plutôt inapproprié pour un phénomène de l’ordre du ‘refoulé social’. D'ailleurs, des contre-exemples existent aussi mais apparemment vous ne les avez pas croisés. En même temps, vous semblez essayer de vous mettre à la place des gens que vous n’êtes pas. Ce qui est fort courageux mais le fait est que vous ne parvenez pas, me semble-t-il, à regarder à travers ce mélange de potentiel de profonde amitié (parfois concrétisée) et de méfiance sournoise (souvent éclose également) entre différents groupes de la classe défavorisée. Et vous refusez l’évocation de la méfiance sournoise parce que cela reviendrait selon vous, aux yeux des personnes que vous n’êtes pas, à tracer une ligne de séparation. Je pense que ces personnes que vous n’êtes pas sont capables de comprendre et que sans prendre la chose pour soi-même (à tort quelquefois) elles ont déjà été témoins d’un refus d’égalité flagrant, à l’occasion de quoi elles ont pu se dire ‘c’est tout de même pas normal’ (je parle bien-sûr des personnes de bonne foi).


Il faudrait également se demander (je me répète un peu) pourquoi les groupes qui nous intéressent ne parviennent-ils pas à faire ‘classe’ commune ? Peut-être y verrez-vous plus clair en visionnant quelques images du mouvement (éphémère ?) Extension-rebellion ? Ses membres avaient opérés, je crois, une hiérarchisation des questions du moment pour conclure qu’il fallait manifester poliment et sélectivement pour obtenir gain de cause. Et quand fut venue l’occasion d’une action commune avec les ‘militants des quartiers’ notamment, la divergence ne manqua pas d’éclater !


Je refuse de vous suivre plus loin dans l’extension de notre discussion à la notion de racisme d’Etat. Nous ne ferions que faire un tour de plus et peut-être atterririons nous encore une fois sur la possibilité d’un « refoulé social » dont la manifestation est souvent (ne le prenez pas mal) : il y a de temps en temps des problèmes mais il ne faut pas systématiser ! Et depuis le temps qu’il y a de temps en temps des problèmes, comment cela a-t-il pu sédimenter, sans compter que le lit du canal n’était pas (et pendant plusieurs siècles) d’une propreté immaculée (sans mauvais jeu de mot de circonstance) ?


Avant de terminer, laissez-moi vous taquiner fraternellement en vous suggérant de bien vouloir éviter les cætera dans une phrase telle que : « toutes les populations noires et arabes ont le droit à la reconnaissance, à la dignité etc. etc. ». Vous prenez le risque de signifier que ces choses-là ne vous importent pas assez pour valoir la peine d’être énumérées un peu plus exhaustivement et que d’en citer deux vous fatigue déjà. En dehors de ces bouderies inconscientes, de ces refus d’attention dans le feu d’une discussion soutenue (il m’arrive d’en commettre moi-aussi rassurez-vous), il me semble que vous et moi, comme d’autres personnes ici essayons de faire de notre mieux.


Permettez-moi, à mon tour de conclure en rappelant ce qui me semble important : nous accorder sur le fait que nous serions bien en peine d’essayer d’amener la classe dominante à l’égalité si nous ne faisions pas l’effort d’établir entre nous, cette égalité dans ses nuances les plus pâles.


Bien fraternellement,

Despente et moi meme sommes blancs tous les deux mais je vous garantis quand si j'oublie ma carte bleue je retourne la chercher pour payer les choses que je n'ai pas eu le droit d'emmener ...

 On ne doit pas avoir les mêmes privilèges de blancs et probablement pas la même notoriété et je suis sur que nous n'habitons pas le même quartier ... Il y a quand même un moment parler de soi pour parler de la société c'est d'abord et surtout parler de soi ( comme la littérature bobo du confinement ).

Le déni au quotidien ?


Si il y a une phrase entendue et réentendue représentant le déni et me mettant en rage, c'est celle-ci:


"Oh, tu es noir. Je n'avais jamais fait attention."


Dans un tram à Bruxelles, j'ai engueulé, plus que fortement, une personne qui s'adressait ainsi à un copain ou ami.


Le déni simple, quotidien et inconscient, insupportable !

Au sujet de la longue liste de ministres noirs publiée en réponse à Despentes, il y a principalement des femmes et/ou des secrétaires d'Etat à l'Outremer ou à l'intégration. Or Despentes a parlé d'homme noir ministre. Combien d'homme noir ministre en dehors des domaines "réservés" et secondaires de l'outremer ou de l’intégration? Quasiment que des femmes qui présentent l'avantage de cocher 2 cases à la fois (tant qu'à faire à prendre une personne noire, autant que ce soit une femme, ça laisse plus de place pour les hommes blancs). Je ne pense donc pas que Despentes ait écrit un peu vite, mais plutôt qu'elle a été lue un peu vite par ses détracteurs pressés de la contredire.

Il faut aussi essayer de comprendre pourquoi Virginie Despentes a parlé explicitement d' "homme noir". Et, pour moi, non ce n'était pas juste une tactique pour exclure Taubira. Comment ne pas voir que le traitement de la masculinité noire est spécifique et que le racisme s'exerce de manière différente dans le cas des femmes ? Je cite Houria Bouteldja (Les Blancs, les Juifs et nous) : "En Europe, les prisons regorgent de Noirs et d'Arabes, les contrôles au facies ne concernent pratiquement que les hommes et ils sont les principales cibles de la police."  Dans l'esprit colonial et raciste, la femme indigène est (entre autres) plutôt vue comme une victime à sauver des mains des "barbares".

France info avait diffusé pendant le confinement un sujet sur la GPA en Ukraine . 


14 sociétés spécialisées - 


Entre 1000 à 2000 naissances par GPA par an - 


Entre 30 000 et 40 000 euros demandés par nouveau-né : moitié pour la mère porteuse, moitié pour la société -


Commet ça se passe ? 


Mère porteuse ou mère de substitution choisie par les futurs parents  -  


Sexe de l'enfant choisi lors du test de dépistage DPI -


Mère porteuse n'ayant aucun droit légal sur l'enfant - 


C'est ce que dit cette présentation d'une clinique de la fertilité basée à Kiev  :


https://ivf.ilaya.com/fr/gpa-ukraine/



La mère de substitution doit déjà avoir un enfant naturel ( et avoir moins de 35 ans , et être en bonne santé )


et surtout elle ne doit pas s'attacher à cet enfant qu'elle va porter pendant 9 mois ......




Les media français auraient pu se bouger pour Adama Traoré et les autres

A présent, ça fait réchauffé voire manip, la social démocratie orchestre la colère.

Il faut faire attention en important tel quel des concepts américains. Nous n’avons ni la même culture ni la même histoire. 

A l’époque où la ségrégation battait son plein, il y avait des élus noirs au parlement (issu des colonies certes). Depuis la Libération, au moins, j’ai l’impression qu’il y a davantage de répressions sociales que raciales. 

Il y a un racisme systémique, bien sûr, mais il est plutôt issu de la défiance du système envers ses classes populaires. 

Je trouve qu’on oublie un peu vite la violence qui s’est déchaînée contre les gilets jaunes.

Dans la tête de la police, les quartiers populaires ont fait sécession, tout comme les gilets jaunes donc on applique une répression féroce.

Sachant que pour ces gens là, les quartiers populaires sont constitués de noirs et d’arabes.

Les bavures systématiques en banlieue existent parce que ça se passe en banlieue, pas parce qu’il y a des minorités. D’ailleurs, dans les différents mouvements sociaux depuis 2016, il n’y a pas de discrimination dans la répression. 

Les minorités ne sont pas surreprésentés chez les éborgnés ou les amputés. 

De l'utilité indispensable d'@si : cette chronique m'apprend l'existence de l'enquête de Street Press. Merci ++


Petit commentaire sur V. Despentes. J'avais beaucoup aimé l'efficacite percussive de son texte "On se lève et on se barre", mais là, je trouve qu'elle ne s'est pas foulée et qu'elle a desservi son propos par ses approximations moquées par beaucoup. Sans compter l'éventuelle mauvaise foi  : elle connait bien  les mots, et parler "d'homme ministre" lui permettait par exemple d'évacuer la femme Taubira. C'est un peu ridicule et rageant parce que sur le fond elle a évidemment raison. Bref, un texte, ca se travaille... 


Deuxième chose, et je le dis ici parce qu'@si travaille la question des dispositifs médiatiques : les envolées d'enthousiasme, pourquoi pas, par exemple celle du Matinaute sur Twitter

"Les mots de Despentes. La voix de Trapenard. La juste cause Traoré. Grand moment. " 

Mais un peu de lucidité de grâce! Ce "grand moment", c'était aussi : un mâle blanc au sommet du pouvoir médiatico-culturel qui disait les mots d'une écrivaine bourgeoise blanche au sommet du consensus critique, qui parlait du racisme subi par les Noirs et les Arabes. Je vais être mauvaise langue mais quel symbole éclatant du paternalisme bourgeois ruisselant ! Quelle manière de signifier que chacun est bien à la place qui convient à l'ordre établi!  Ne pas l'avoir remarqué, précisément au regard de ce que le texte disait (V. Despentes est très lucide là-dessus, elle), cela m'intrigue... 

Depuis longtemps je nomme tous les myopes ou merdeux des yeux,  façon Legrand, des Bogos, BourgeoisGaulois.

La Maison noire


Choc des images : le 1er juin, une vidéo montre l’irruption de manifestants au sein de la Maison Blanche. Problème : cette vidéo a été tournée à Columbus à 23h19 dans la soirée du 28 mai et non devant la Maison Blanche. J’y ai cru, j’avais envie d’y croire...
Malgré le couvre-feu décrété par la maire de la capitale US, des manifestants se sont bien rassemblés dans la nuit du 31 mai à quelques encablures de la Maison Blanche, brisé des vitres de bâtiments avoisinants et mis le feu à des barricades. Les éclairages extérieurs du bâtiment présidentiel ont été éteints et Donald Trump emmené par précaution dans le bunker présidentiel, selon plusieurs médias américains.


Choc des images : en signe de solidarité avec les manifestants, certains policiers US mettent genoux à terre, geste popularisé par le célèbre quarterback américain Colin Kaepernick pour dénoncer les violences policières contre la population noire aux États-Unis.
New York, Seattle, Miami, Washington... Ce 1er juin, ces photographies font le tour des réseaux sociaux et la une du quotidien new-yorkais Daily News.
Quand les policiers déposeront-ils leurs armes ?
Et si Trump, à son tour, posait le genou à terre ?


La mort de George Floyd fait des vagues outre-Atlantique. En France, les violences policières s’envolent jusqu’à battre des records pour la seule année 2020. Belle façon de fêter le déconfinement, la manifestation interdite d’hommage à Adama Traoré (mort en 2016 après une arrestation) rassemble mardi 2 juin 20 000 personnes (selon la préfecture), 40 000 (selon les organisateurs) ! « C'était un moment historique, il fallait se rassembler pour crier notre colère », explique une organisatrice aux côtés de la sœur d’Adama qui réclame inlassablement justice pour son frère.


Choc des images et poids des mots ; Jacques Toubon, le Défenseur des droits dénonce dans un rapport des cas de « discrimination systémique » par la police de Paris à l'encontre des jeunes noirs et arabes. « D’évidence, la confiance est rompue entre la police et la population, notamment des quartiers populaires », euphémise-t-il.


Pour dénoncer le déni du racisme franco-français, l’écrivaine Virginie Despentes (« on se lève et on se casse ») vient de rédiger une lettre adressée à « ses amis blancs qui ne voient pas où est le problème » : « En France, on n’est pas raciste mais quand on a annoncé que le taux de mortalité en Seine-Saint-Denis était 60 fois supérieur à la moyenne nationale, on n’en a eu un peu rien à foutre mais on s’est permis de dire entre nous « c’est parce qu’ils se confinent mal ». 

« Ça veut dire quoi racisé ? », se demande une internaute qui n’en peut plus des inégalités qui minent notre société et s’avoue fatiguée de mener un combat perpétuel contre les exclusions éprouvant un sentiment de culpabilité en tant que Française de souche qui a honte de son pays. « Eux c'est nous », conclut-elle.


« Il n’y a ni « race ni racisé », affirme droit sous sa casquette le préfet Didier Lallement, chantant (faux) les mérites de notre belle police « républicaine ». Petit rappel : Plus de la moitié des policiers et militaires votent extrême droite.
Ces déclarations interviennent après la tenue, lundi à Bondy (Seine-Saint-Denis), d'un nouveau rassemblement pour réclamer « justice pour Gabriel », un adolescent de 14 ans grièvement blessé à l'œil lors d'une interpellation policière.

USA, France... 

Au moment où l’Histoire avec un grand H bégaie, les histoires de résistance se font entendre en écho...

« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse ne chanteront que la gloire du chasseur »
(Proverbe sénégalais)

Hier soir, je discutais un instant avec un garçon d’une vingtaine d’années venu me demander du feu. Il me parlait de ses aspirations et à un moment il me dit : Seulement, voilà, je m’appelle Mohamed. Sa remarque m’a fait songer qu’avec sa génération on en est encore à se penser pas à sa place ou ne pas en avoir une dans la société pour un prénom porté. C’est grave, à mon sens.

De l'égolâtrie sur @si: privilège de l'une, caution extorquée à d'autres



l'efficacité de ce texte (de Virginie Despentes), à mon sens, tient à une chose : il est écrit, pensé, ressenti, à la première personne. 

(...)

Ce qui manquait dans ce débat d'adultes, c'était la voix des enfants. Des enfants nés de PMA, ou de GPA. Eh bien les voilà, dans un documentaire  de Laure Granjon sur France 5, (...) Bien sûr, que ce documentaire a un point de vue, comme Despentes a un point de vue. Mais il parle à la première personne.




Que le moi soit  délétère d'obscénité, le 9: 15 ce ce matin permet doublement de l'attester. D'abord en faisant comme si "la première personne" saluée était n'importe quidame et non "écrivaine" assez médiatiquement célébrée. Et ensuite en imposant la même narcissique arrogance pseudo-révoltée à des enfants qui, eux, n'en peuvent mais...


Que la première personne doive être la troisième et dernière à considérer, l'art, la littérature vraie, non despentée, avec l'éthique nous en enseignent la pensée. La première en distinguant au plus intime scripteur et auteur (ainsi Proust ou Joyce et même déjà Rousseau: juge de Jean-Jacques); et la seconde (Lévinas notamment) en faisant d'autrui le maître référent.    




En écoutant Virginie Despentes, j'ai aussi noté cette phrase "Les gens comme moi c’est la carte bleue qu’on remonte chercher quand on l’a oubliée "

d'autant que lors du confinement, avec la peur du contrôle aléatoire de la police et en souvenir de la déportation, l'oubli de l'attestation de déplacement dérogatoire me faisait remonter les étages et penser à tous ceux pour qui cette attestation ne suffirait pas et devraient démontrer la réalité "des achats de première nécessité"


et en effet dans les trams vides ou presque, les seuls voyageurs et voyageuses pendant ce confinement étaient des gens qui n'avaient pas le privilège en question

Bon allez je me sens d'humeur à me faire des potes aujourd'hui.


C'est le concept de "famille" qui est complètement pété.


Ou plutôt c'est l'idée selon laquelle la "famille" ça serait "deux parents et un/deux/trois enfants" qui sort d'on ne sais où.


Sans pour autant verser dans un appel à la nature, pendant des millénaires la "famille" ça a pu être, dans le désordre :

 - Un clan, i.e. un petit ensemble de parents et d'enfants vivant ensemble.

 - Une papa, une maman, un papi, une mamie, et parfois aussi un tonton et une tatie, avec un ou plusieurs enfants vivant sous le même toit (genre une ferme, mais exemple complètement au hasard hein). Et parfois il n'y avait pas le papi, ou la mamie, ou la maman, ou que sais-je encore, parce que l'espérance de vie était ce qu'elle était.

 - Une maman et ses enfants, parce que même si le papa était vivant, ses enfants avaient de la chance s'ils le voyaient trois minutes par jour, vu qu'il était toujours à l'usine, en vadrouille, ou en train de conduire des camions dans toute l'Europe.

 - Un parent unique parce que soit décès, soit séparation.


Et j'en oublie sûrement. Parce que fut un temps, tant que l'on respectait les quelques règles qu'imposait la religion en vigueur à ce sujet (genre sur le mariage), tout le monde s'en foutait de ces questions.


Que l'idée qu'une famille puisse être autre chose que la famille nucléaire de la deuxième moitié du vingtième siècle défrise encore autant de gens est juste surréaliste. Genre il y aurait de la "naturalité" là dedans ? ptdr mdr


La "famille" est ce que l'on en fait. Je pense que ces gosses vont être bien plus perturbés par le fait qu'on leur lègue une planète en train de claquer plutôt que par le fait qu'ils ont deux papas oh mon dieu c'est horrible.


C'est la force de l'individu-journaliste ou, pour parler du sujet que je connais le mieux, de l'individu-avocat : il parle à la première personne du singulier. Ou en tout cas devrait.

C'est l'Etat qui se cache derrière la première personne du pluriel. 

Le problème soulevé dans le papier c'est bien que certains média-mainstream, France Inter en tête, ne se distinguent pas de l'Etat. Aucune vision critique, aucun questionnement. "L'État c'est nous", dit un Thomas LEGRAND. Un journaliste dirait : "l'État c'est eux"

Moi j'ai mis mon réveil à 7h50 pour me préserver. 

Le petit parait plus intelligent que Legrand...

Comme trop souvent, la mort d'un homme noir est pour certains blancs le moment de verser dans la négation totale ou la contrition hypocrite pour au final toujours tout ramener à eux .

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