Premières personnes
chronique

Premières personnes

Mais dans quelle bulle exactement vit-il, Thomas Legrand, de France Inter ? Ca se trouve dans le commerce ? Dans les salons de l'habitat ? Il le fait exprès, ou quoi ? Ce matin encore, une chronique entière sur les violences policières, et le racisme dans la police. La deuxième en 48 heures, c'est dire si le sujet le travaille. Sans bafouillement, cette fois, sans "problème d'écran". Enfin si. Un sérieux problème d'écran. Pas un mot, pas un seul, pas une allusion, sur ce sujet du racisme dans la police, aux révélations des dernières 24 heures : cette enquête de Streetpress, qui s'est infiltré dans un groupe Facebook privé de 8000 policiers. Et en a entendu de belles, des blagues racistes, des insultes sexistes sur Camelia Jordana. Les heures précédentes, il y avait eu, sur le même thème, les révélations de ARTE Radio et Mediapart (infiltrés dans un groupe privé Whatsapp regroupant une dizaine de policiers de Rouen). Mais pour Legrand, ça  n'entre apparemment pas dans le sujet. Il faut leur payer un forfait Internet, à France Inter ?

Et je ne mentionne même pas le texte, la veille, de Virginie Despentes, lu également sur France Inter par Augustin Trapenard. Sur le même sujet du racisme dans la police, les mots d'une Blanche, une Blanche assumée, -"Les gens comme moi c’est la carte bleue qu’on remonte chercher quand on l’a oubliée. La ville me dit tu es ici chez toi"- , qui disent le "privilège blanc", ce concept qui arrive enfin en France. Depuis hier, les réseaux sociaux narquois renvoient à Despentes la liste de tous les ministres noirs, depuis le début de la République. Bon, elle aurait pu mieux potasser son Histoire. Mais cela ne retire rien à l'efficacité de ce texte qui, à mon sens, tient à une chose : il est écrit, pensé, ressenti, à la première personne.

A propos de première personne. Depuis des années, les medias orchestrent le débat sur la PMA / GPA, droit à l'enfant contre droits de l'enfant. On entend des représentants d'associations. Des manifestants à pancartes. Des présidents de quelque chose. Des médecins. Des philosophes. Des juristes. Des constitutionnalistes. Des psychiatres. Des psychanalystes. Des évêques. Des sociologues. Des historiens. Des sondeurs. Des toutologues de plateaux (beaucoup). Des lesbiennes (rarement). Des gênés. Des résolus. Ca crie dans tous les sens. On entend toutes les opinions. Ou presque. 

Ce qui manquait dans ce débat d'adultes, c'était la voix des enfants. Des enfants nés de PMA, ou de GPA. Eh bien les voilà, dans un documentaire  de Laure Granjon sur France 5, révolutionnaire par sa simplicité. Les voilà, avec leurs deux mamans. Leurs deux papas. Ou deux mamans et un papa. Ou une maman toute seule, mais un papy et une mamie. A ma connaissance, c'est la première fois qu'un documentaire les fait ainsi entendre, en longueur. Ils racontent comment on leur a raconté l'histoire de leur conception, leur gestation, leur naissance. Comment ils la racontent -ou pas- aux copains, aux copines. Et alors ? Alors, rien de spécial. Ce sont des enfants, justement. Epanouis, ou moins. Eloquents, ou moins. Certains disent "graine", d'autres butent vaillamment sur "spermatozoïde". Je ne vais pas vous résumer. Bien sûr, que ce documentaire a un point de vue, comme Despentes a un point de vue. Mais il parle à la première personne. Un extrait ci-dessous, et l'intégrale du documentaire ici.

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