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Slimani, Darrieussecq : romantisation du confinement

Commentaires préférés des abonnés

Voila qui en dit long sur notre monde Macronien. Merci Léila et Daniel de pointer avec talent l’obscénité du blockbougeois, le malaise qui nous agresse sans que l'on sache pourquoi. 

Après il y a belle lurette que je ne lis plus ni n'écoute les m(...)

Remarquable analyse de Leïla...


Avec description de comportements qui ne datent pas d’hier.

J’ai patiemment retranscrit sur ordinateur la dizaine de cahiers tenus par mon arrière-grand-mère durant la Grande Guerre. C’était une femme qui appartenait à l(...)

L'omniprésence d'une scie à ruban dans le fond de cette chronique m'a complètement perturbé, ça me fait vraiment trop flipper ces machines et j'imaginais Laélia en train d'y découper ses bouquins un par un pour en isoler quelques phrases à disséquer.(...)

Derniers commentaires

Brillant

A comparer avec le journal du confinement de Kamel Daoud

Ce n'est pas son meilleur texte, il manque de fluidité, mais je pense que justement la sidération se sent quand on le connaît.

Très belle analyse littéraire, à donner à lire à nos élèves de 1ère en mal de préparation pour l'oral ! Mais si je ne me trompe, Marie Darrieussecq était déjà présentée comme nombriliste dans le "Jourde et Nauleau", excellent pastiche du Lagarde et Michard... Le confinement ne change donc rien...

Merci Laélia pour la finesse de tes analyses !

Laélia Véron est très convaincante, ses analyses sont toujours faites 'à la lame de rasoir', et je me suis indignée avec elle. Je me demande malgré tout si elle (et moi aussi) n'est pas un peu dure et que c'est de l'indignation facile et à bon compte. Evidemment, ces journaux de confinement sont un peu ridicules, mais je me dis en regardant mon propre lieu de confinement (la campagne new yorkaise, ma résidence principale, plutôt comfortable) si je ne suis pas dans la même situation, une 'bleeding heart liberal'  comme on dit ici: une bien pensante de gauche qui aime les 'pôvres', mais pas de trop près. Je regardais l'intérieur de Laélia Véron très semblable au mien: plutôt spacieux, une abondance de livres, ...on n'est pas les plus à plaindre. A moins d'être SDF ou à cinq dans une chambre de bonne, on est un peu tous le bourgeois de quelqu'un d'autre. C'est vrai qu'il y a un ressentiment à voir les citadins arriver dans leur maison de campagne, mais il y a peu les ruraux étaient plutôt contents que soient retapées les vieilles bâtisses et les artisans et commerçants ne s'en plaignaient pas non plus. Bien sûr cette romantisation du temps qui passe, des oiseaux qui chantent et du frémissement des brins d'herbe paraît carrément nunuche, mais moi-même je me prends à fixer les nuages et rêvasser... bon, je ne partage pas ses pensées profondes avec le Monde, vous me direz. Je voulais juste partager mon léger malaise à cette critique très acerbe.  

Je me demandes, si elles en font des caisses ou elles ont oublié de vivre.

Après avoir lu tous les commentaires, il m'apparaît que la mise en boîte de Slimani et Darrieusseq ont plus de "succès" que ce "détail" qui me semble très important: d'autres écrits, nettement plus "vrais", n'ont pas eu les honneurs de la presse. Il va falloir les chercher. Encore "les trous noirs de l'info".

"Assis dans les glycines" (à 15 minutes)


Je ne sais si cela fait partie de la parodie, mais "assis dans les glycines" ça va pas: La glycine est une grimpante, qui prend très vite une taille et une allure d'arbre véritable. Perchés dans la glycine, à la rigueur... et en ce moment, ce serait perché sur du bois qui doit juste commencer à avoir quelques bourgeons.

Merci Laélia !

Personnellement le "75 aux fesses" m'a étonnée, à cause du changement de niveau de langue. En le rapprochant d'analyses déjà existantes sur la façon qu'a E. Macron d'adapter son niveau de langue, je dirais que la dame essaye de mimer les pensées, les paroles de la population de province qui l'entoure. Une horde de revanchards qui voient un "75 aux fesses". Parce que, c'est bien connu, les provinciaux du peuple sont tous vulgaires : il faut donc leur parler de manière vulgaire pour se faire comprendre (E. Macron), et les intégrer à sa vie littéraire de manière vulgaire pour qu'on comprenne bien de qui on parle (Darrieussecq).

Je note la présence de guillemets autour du pastiche cité en exemple (le tweet de Matteu Maestracci). A mon humble avis, c'est un indice essentiel à prendre en compte pour évaluer son niveau de "pasticherie". Voilà, c'était ma petite remarque à deux balles... Bonne continuation à tous ^^

Merci beaucoup, je sais maintenant sur quoi je vais bosser avec mes élèves de lycée en français !

Excellente analyse, qui dépasse largement les cas pitoyables de Slimani et de  Darrieussecq ! J'aurais simplement ajouté la probabilité très forte d'une rétribution contre ces textes convenus : l'exhibition de son nombril n'est pas un don aux autres, il doit aussi rapporter ! A l'indécence, il faut sans doute ajouter l'appât du gain. Le miroir d'une classe est précis à ce point.

Je trouve cette chronique par skype  plus lisibles visuellement. Vous n'êtes pas dans vos studios encombrés d'écrans dont vous ne savez pas toujours quoi faire.

Chronique intéressante même si on peut arguer que les lecteurs bourgeois (qui lit le point ? qui lit le monde ?) ont le droit d'avoir leurs lectures, bourgeoises également. Décoder les tics d'écritures est un petit jeu très réjouissant. Merci !

Le journal de Maestracci est vraiment excellent et pas de souci pour percevoir l'intention parodique à mesure que la situation se dégrade pour les confinés...... :)

Merci et bravo.

J’aime bien : On a la même chez Darrieussecq, hein !

(À noter, si vous utilisez Skype, il y a une fonction floutter l’arrière plan qui est bien utile si vous souhaitez que les spectateurs restent concentrés.)

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Remarquable analyse de Leïla...


Avec description de comportements qui ne datent pas d’hier.

J’ai patiemment retranscrit sur ordinateur la dizaine de cahiers tenus par mon arrière-grand-mère durant la Grande Guerre. C’était une femme qui appartenait à la très grande bourgeoisie de son temps qui, même ruinée, n’a jamais douté de sa supériorité de classe.

On y retrouve chez elle très exactement tout ce dont parle Leïla. A savoir une extraordinaire capacité à transformer (mais toujours implicitement, jamais explicitement) les plus petits faits la concernant en actes héroïques, tandis que les événements plus lointains, plus généraux, sont traités avec une distance et une froideur glaciale.


Comme par exemple sa fuite de Paris devant l’avancée des allemands, qu’elle traite sur le mode de l’épopée à l’aide de petits détails, tous dissociés les uns des autres, donnant l’impression d’un terrible chaos auquel elle aurait supérieurement survécu. Et pourtant, quoi de moins héroïque qu’une fuite, dans un train qui a roulé sans encombre jusqu’à Nantes ?  Même le gouvernement en exil à Bordeaux, redoutant le jugement populaire devant cette fuite, n'aurait pas osé la transformer en courage exemplaire...


A l’inverse, elle note que « …la grand salle d’attente [de la gare] disposée par la Croix Rouge, pour y recevoir les blessés, qui sont xxx pansés, avant d’être envoyés plus loin. Tout le monde dit qu’en général les blessures sont peu sérieuses. On perd 1 ou 2 blessés sur 100, ce qui est heureusement une petite proportion… »


Bref, la même chose qu’aujourd’hui, où pour certains il est si difficile d’être (héroïquement…) confinés dans leur maison de campagne avec jardin, mais qu’heureusement, la pandémie n’est pas si grave, puisqu’elle ne tue que 3% des malades…


Cela dit c’est normal : Moi qui parle, je suis d'évidence sujet, ces autres noyés dans le collectif, ne sont qu’objets silencieux. 


Je ne sais pas comment on sortira de cette crise. 

Mais il devient de plus en plus inimaginable que soit restauré le « business as usual » antérieur, ça n’est juste plus possible. 

Et surtout, en fonction des crises annoncées à venir, ça ne peut être que suicidaire.


Ces deux artistes vont faire comme tout le monde . Dans 5 jours elles vont se faire chier... Ce sera savoureux de les lire en mai quand elles en seront à nous parler du repassage et du changement de la litiere du chat .


Je trouve cette chronique très problématique, et cette manière de distribuer les bons et mauvais points malheureusement de plus en plus systématique : 

"Nous" = bien ; "je" = pas bien. D'accord pour un journal, mais seulement pour parler des moins bien lotis...


Attention à ne pas se dédouaner de ses propres privilèges en :

 1) ne voulant plus parler que du malheur les autres et 

2) montrant du doigt ceux qui n'agissent pas ainsi. 

C'est quand même un risque. Il y a aussi de grands auteurs qui ont parlé formidablement de leur classe bourgeoise, précisément parce qu'ils en faisaient partie. Je pense notamment à Flaubert, qui a raconté mieux que personne le "rien", la banalité et l'ennui. 


En plus, il est facile de comprendre que quand Darieussecq étale dans un texte qu'elle a planqué sa voiture parisienne, c'est comme si elle le disait à tout le monde. Il y a de l'ironie et probablement de la culpabilité dans son propos. La lecture me semble ici trop simpliste. 


Je ne trouve pas ces pages de journal extraordinaires (vraiment pas). Mais les reproches qui sont faits à l'égard de leurs autrices et qui n'ont, contrairement à ce qu'on essaie ici de faire croire à renfort d'analyses stylistiques, rien à voir avec le caractère littéraire de leurs textes, me paraissent très exagérés. D'ailleurs, il y a quelque chose de gênant, presque déloyal, dans la comparaison avec Matzneff. L'invoquer, c'est le nouveau point Godwin.  


Elle est gentille, Lola Lafon, mais si Le Monde lui avait demandé de publier le journal de son confinement "à elle", est-ce qu'elle aurait refusé ? L'histoire, évidemment, ne le dit pas... 

 

Enfin, les phrases nominales peuvent être sublimes et servir tout simplement à créer du rythme. Leur objectif principal n'est pas forcément de créer de la "profondeur". Pourquoi une telle généralisation ? 


"quand Darieussecq étale dans un texte qu'elle a planqué sa voiture parisienne, c'est comme si elle le disait à tout le monde. Il y a de l'ironie et probablement de la culpabilité dans son propos."


Vous oubliez un détail: c'est qu'elle imagine que cela la mettrait en danger par rapport aux "indigènes", ce qui est très nettement exagéré. On est des provinciaux, mais pas des sauvages.

Tout simplement parce que quand on court un danger on n'écrit pas dans un journal populaire les stratagèmes qu'on a employés pour y échapper. Par son aveu, elle se moque de son réflexe. 

Franchemeent, vous croyez sérieusement ce que vous dites ? Qu'elle prétend courir un danger ? 


Dans son texte, il n'y a pas de danger, pas plus qu'il n'y a de sauvages. Ça ce sont vos mots et les pensées que vous lui attribuez. Je pense que c'est une lecture clanique. Et c'est tout le problème de cette chronique, qui satisfait un désir de désigner des vilains.  


La stylistique, puisque c'est la méthode d'analyse employée ici , ne sert pas à appauvrir, mais au contraire à souligner les subtilités de l'écriture. Ici la démonstration - bien menée, forcément, puisqu'elle gomme tout ce qui ne va pas dans son sens - est simpliste. 

  

Quel est le but de cette vidéo ? Expliquer pourquoi certains ont eu bien raison de critiquer ces autrices, Pas besoin d'être grand clerc pour savoir que beaucoup d'abonnés d'ASI en font partie. Autrement dit il s'agissait de faire plaisir à un public précis (en marketing on parle de "cible"). 

 

Heureuse de voir que cela vous satisfait, mais il y a aussi d'autres abonnés qui apprécient dans ASI sa capacité à être critique envers les emballements et les buzz et cela, d'où qu'ils viennent. Et quand je regarde ASI, n'y apprends rien mais entends juste ce qui me fait plaisir,  j'ai le sentiment  d'être le dindon de la farce. 

Pour reprendre votre commentaire, non je n'oublie rien, mais j'attends mieux. ? 

 

"Qu'elle prétend courir un danger ?"


Relisez moi: j'ai écrit qu'elle "imaginait" courir un danger. Et du même coup, elle nous le fait imaginer, ce qui n'est pas sympa pour les autochtones. Bien sûr qu'elle se moque (aussi) d'elle même, et qu'elle évite de montrer son 75 simplement pour ne pas se faire "mal voir", et là, elle n'a pas complètement tort. 


Il y a, dans nos contrées sauvages, un anti-parisianisme mi rigolard, mi malveillant qu'on doit bien reconnaître. Et que je partage parfois... Un panneau de signalisation sur une route en lacets qui dit "attention, chute de parisiens" me faisait marrer chaque fois que je passais devant. 


Ya un truc tout bête, genre choc des cultures. Le paysan du coin, qui s'indignait de l'impolitesse de ces touristes qui ne le saluaient pas ne comprenait pas que, pour eux, ç'aurait été une quasi agression de saluer un inconnu.

Donc vous admettez : 1) qu'elle se moque aussi d'elle-même, 2) qu'elle ne court aucun danger sérieux et 3) que les autochtones sont réellement agacés (et à juste titre) par les Parisiens. 

Elle dit tout ça, moi aussi, vous aussi, donc je ne vois pas où est le problème et surtout, pourquoi on le lui reproche. Elle décrit une réalité et expose avec une certaine franchise ses propres comportements un peu minables dans la situation. 


Mais encore une fois, elle aurait pu dire à peu près n'importe quoi, ça aurait alimenté la chronique. 


PS : J'habite à la campagne et vois très bien de quoi vous parlez. Chez moi il est écrit sur un pont "parigos têtes de veaux" et saluer les gens qu'on croise est la première des politesses. ?


Bien à vous

Quand vous vous rendez dans des agglomérations très peuplées telles que Paris, saluez-vous toutes les personnes que vous croisez ? ?

Aha ! Non bien sûr, j'ai aussi longtemps vécu à Paris, je sais m'y tenir. ?

Mais c'est vrai qu'un peu plus de sourires, au moins, dans le métro, ne feraient de mal à personne.

C'est exactement le même problème partout. Que vous soyez à Paris, à la mer, à la montagne, à la campagne, dans un village... Partout. Le problème c'est que des parisiens pensent : "c'est nous qu'on est nombreux, et qu'on va pas dire bonjour à tout le monde". C'est vrai dans le métro en temps normal et aux heures de pointe. Mais pas partout. Ni tout le temps. Même à Paris.


La règle de bonne séance qui paraît si naturelle à des barbares de Province (étymologiquement, pays conquis) est la suivante : de base on salue les gens. C'est le cas nominal, la règle : on dit bonjour. Ensuite vient l'exception du ratio personne / espace trop important. Quand vous entrez dans une boulangerie et qu'il y a 3 personnes : vous dites bonjour. Quand vous entrez dans la boulangerie et qu'il y a 20 personnes, vous ne dites pas bonjour. Cette règle d'exception s'applique également à l'extérieur et aux endroits ouverts . Si vous êtes deux sur un parking en haut d'une falaise au fin fond du Finistère par tempête hivernale : vous saluez. Si c'est le 15 août et que vous avez du mal à trouvez une place sur la plage pour étendre votre serviette, vous n'allez pas taper la bise à tous les steaks en monoï que vous enjambez.


Et ce ratio personne / espace il se calcule sur l'espace que vous "investissez". S'il se trouve une personne seule dans un petit restau de 50 m2 : vous dites bonjour parce cette personne seule est dans votre espace d'investissement, et vous, vous entrez dans son espace d'investissement. Il est donc normal de "montrer patte blanche". Si c'est une personne seule au fond d'un restau chinois buffet à volonté de 300 m2, vous ne dites pas bonjour, parce-que vous n'investissez pas cet espace.


Cet "espace d'investissement" est différent de notre bulle intime : celle que franchissent les gens en vous parlant trop près à 30 cm du visage. Mais à force de passer du temps dans le métro, j'ai bien peur que des parisiens finissent par confondre leur bulle intime et cet "espace d'investissement".


Donc oui, si je me rends dans une agglomération très peuplée telles que Paris, Nantes, Bordeaux, Rennes, Lyon, etc. : oui, je salue les personnes que je croise avec les règles toutes naturelles et simples que je viens d'évoquer

Bonsoir, 

mayarliss écrivait que la politesse consistait à saluer les gens qu’on croise. Ça ne se fait pas du tout en IdF. Je n’ai jamais salué des inconnus dans la rue depuis ma naissance. Je ne salue que ceux que je connais. Et dans les petits commerces en rentrant. Ou un bonjour avant de demander un renseignement ou l’heure dans la rue.

Si vous dites bonjour à un.e inconnu.e dans la rue, ce sera interprété comme de la drague :

Voir ici.

Par conséquent, oui, je pense que des très citadins n’ont pas l’habitude d’adresser un bonjour à un.e inconnu.e.

Ensuite, on s’adapte, mais il n’y a pas de Guide du Routard des codes de chaque région comme ça peut exister pour les pays étrangers.

Avant d’aller à Cuba, j’avais été débriefée que les Cubains sont très aimables et disent bonjour ou font un compliment de façon désintéressée (pour que ne réagisse pas en me fermant) et j’ai effectivement pu le constater. ?

Quand je suis dans une campagne française, je réponds si on me dit bonjour.

J’avais éclat de rire en voyant ce passage du film Les Kaïras.

Merci pour cette chronique ! Dans un billet de blog, je montre ce que cette médiatisation féminine et bourgeoise révèle de la structure inégalitaire de l'espace public en ce temps de crise...

Dans la crise : prolifération de la parole, insuffisance de l'écoute

Durant la crise, plus encore qu'en temps ordinaire, la capacité à intervenir et à peser dans le débat public est profondément inégalitaire. Les pouvoirs publics s'appuient sur les expert.es pour prendre leurs décisions, mais les voix des personnes les plus directement concernées par la pandémie ne sont pas suffisamment entendues. Politiques et médias, osez la démocratie plutôt que l'entre soi !            


J'adore cette fille, tueuse à gage ;)

Encore un argument pour augmenter les impôts des gens qui ne savent pas quoi en faire pour payer nos infirmiers !

C'est peu dire que je n'ai pas  envie d'acheter leur livre !


Jour 11 , j'ai mangé une pomme.

Merci,  bien construit et très convaincant.

Petite parenthèse : j'ai aussi vu passer sur twitter divers commentaires outrés sur le thème Slimani/ Darrieussecq/"on n'en peut plus des riches", commentaires se likant et répétant les un(e)s les autres, mais souvent ils embarquaient Lou Doillon, moquée aussi  par Nadia Daam dans cet article (Slate)  "Oui, les livres peuvent être la nourriture de l'âaaaaame, oui, on peut avoir que ça à foutre de lire Homère avec une fleur derrière l'oreille".


Ceci me parait très injuste et vachement cliché, le comble pour un article qui veut donner à penser.


Explication : Je me suis intéressée au cas Lou Doillon suite à un cadeau reçu par une de mes filles en 2012, son premier  CD "ICU" accompagné d'un DVD proposant une interview menée chez elle devant sa bibliothèque - voici 8 ans déjà, donc - , dans sa maison d'un quartier près de Bastille... Ben...
Non seulement j'ai été charmée par son naturel et son encyclopédique culture faite de bric et de broc, hors des clous donc très digérée, mais j'ai suggéré avec beaucoup d'insistance à (notamment) une collègue prof de français de l'écouter pour une autre approche de la littérature, anglaise et française. Le contraire du name dropping.  Bien bluffée, elle aussi.
Certes, on peut ne pas du tout aimer ce qu'elle propose en tant qu'artiste, mais les commentaires du style "vacuité des stars, posture, idiote posant devant une bibliothèque trop grande pour elle, ...", poncifs réflexes, c'est nul.

 Ça me rappelle ceux qui persiflaient à propos de son accent anglais, supposant qu'elle était un produit qui se la pétait, sans réaliser qu'il s'agissait de sa langue maternelle, qu'elle compose, écrit, interprète.  


 Voici plusieurs jours qu'elle propose à 17H00 des directs au coeur desquels elle lit des poèmes (de ce que j'ai entendu personnellement, Cummings, René Char, Pablo Neruda, Aimé Césaire, Andrée Chedid...) et chante quelques chansons en s'accompagnant à la guitare : je ne dis pas qu'il n'y a aucun narcissisme dans sa démarche - quelqu'un y échappe par ici ? - , mais c'est vraiment sympa, chaleureux, sans chichi, parfois fantasque, parfois un peu raté et dans une dynamique de partage et de passeuse.

Par exemple, très bien lu ce poème de Cummings contenant 

there are so many tictoc

clocks everywhere telling people

what toctic time it is for

tictic instance five toc minutes toc

past six tic 

(...)


Bref, à sa manière, gentiment, sans peser, elle propose des respirations à qui veut.

Et de manière inattendue, elle pourrait bien avoir des trucs à partager avec Laélia Véron ^^ 


(Je m'suis un peu emballée là, non ? ^^)

Ha  la pseudo  "intelligentia  française",  toujours  aussi  prétentieuse,  elle  n'en  a  même  pas  conscience .  Non  seulement  ce  sont  des  bourgeoises,  mais  je trouve  que  littérairement  parlant  elles  sont  médiocres.   Fallait-il  y  consacrer  une  chronique ?  Je  ne  sais  pas,  mais  si  Laélia  l'a  jugée  utile  c'est  sans  doute parce  qu'elle  trouve  ces  "témoignages"  abjects.  Mais  j'approuve  car  l'émission  est  agréable, merci.

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j'avais lu darieussecq en diagonale, assez agacée, surtout par le coup du "75 aux fesses", mais bon, je me suis contentée d'un ricanement intérieur. 

vous en rigolez aussi (y a de quoi), ça vous agace aussi, mais pas que. alors non seulement j'ai la satisfaction (assez primaire je l'avoue) de savoir que mes réactions sont partagées par d'autres, mais en plus vous fouillez l'affaire, vous la décortiquez impitoyablement, je me régale. 

non sans un petit frisson à l'idée de tout ce qu'il va falloir éviter (le balisage est sans pitié) si on veut écrire quelque chose qui se tienne sur ce qu'on vit en ce moment... mais peut-être qu'il est surtout question de posture, de ce qu'on veut dire, et à qui. 

et peut-être qu'aujourd'hui les lieux de "parole littéraire" estampillés ne peuvent guère susciter que des écritures vides...

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L'omniprésence d'une scie à ruban dans le fond de cette chronique m'a complètement perturbé, ça me fait vraiment trop flipper ces machines et j'imaginais Laélia en train d'y découper ses bouquins un par un pour en isoler quelques phrases à disséquer... Un véritable carnage papier!


"Mensonge romantique, vérité romanesque" (Girard Tribute)

Très sympa cette chronique :)

Et puisqu'on est sur Arrêt sur images, quid de la responsabilité des médias (ici le Monde et le Point) dans le choix de publication ? Reproduction des privilèges de classes ?

Vous conseille Wajdi Mouawad, directeur de La Colline qui du lundi au vendredi à 11h propose un épisode sonore de son journal de confinement, « Une parole d'humain confiné à humain confiné. , des mots comme des fenêtres pour fendre la brutalité de cet horizon. »

Voila qui en dit long sur notre monde Macronien. Merci Léila et Daniel de pointer avec talent l’obscénité du blockbougeois, le malaise qui nous agresse sans que l'on sache pourquoi. 

Après il y a belle lurette que je ne lis plus ni n'écoute les médias mainstreams, ça raconte quand même comment une majorité  fabrique son réel et ça il faut l'écouter

Une question, une seule. Que pourrait nous dire le regretté Jean Pierre Coffe de ce menu littéraire?

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas tant un privilège de classe que Laelia veut bien le dire. C'est juste un style de classe. (Voyez mon point bien placé)

Depuis plus de dix ans que j'ai internet quotidiennement et que je lis la presse tendance gauche, j'ai le droit au journal intime du coco ronchon de base des forums qui a aussi ses tendances. Ai je vraiment besoin de lister ces dernières?

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