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Michel Serres et les horreurs du "présenciel", d@ns le texte

Haro sur la présence physique, pardon, le "présenciel". Vive le virtuel, source de paix, de connaissance, et de démocratie.

Derniers commentaires

Une émission passionante, vraiment, juste un petit mot pour dire un grand bravo à Judith et à l'équipe d'@SI
Bonjour,

En effet, je vous invite à prendre le temps d'aller sur un de ces deux sites et de vous régaler de son contenu :
--> edx.org
--> coursera.org

Ayant la chance de ne pas travailler ces derniers temps ;) je me suis inscrits à plusieurs cours en ligne et gratuit provenant du MIT, de Harvard, et Stanford. Rassurez-vous, le contenu est bien ciblé et vous n'avez pas besoin d'avoir eu la médaille Field pour participer.
Je vous avoue que j'ai été stupéfait par la qualité de l'enseignement, du contenu comme de la forme ! la qualité des orateurs valaient les meilleurs de me chers enseignants, et j'ai été tenu en haleine pendant tout le temps de ma formation tellement c'était excellent, ne voulant pas rater une miette du contenu.

Sans faire l'apologie exclusive du "distanciel", ayant vécu cette expérience d'apprentissage online pendant 4 mois, je suis super enthousiaste et je pense que l'enseignement passera par cette voie dans le futur pour le supérieur au moins. Vu l'engouement que cela suscite, j'ai même le sentiment que c'est déjà arrivé et que pour ou contre, c'est un débat passé. Il n'empêche en rien de faire des TD qualitatifs en présenciel par la suite...

Imaginez que partout en France vous puissiez avoir accès à des cours particuliers, tranquille de chez vous, gratuitement avec de profs motivés qui parlent avec passion de leur sujet de travail ! Il faut arrêter de s'émerveiller de la grandeur d'un enseignement traditionnel, nous avons tous eu des enseignants médiocres, qui ne connaissaient pas assez leur sujet et qui étaient dépressifs, car enseigner n'était visiblement pas leur truc !
Merci Judith pour cette excellente émission. Un vrai plaisir.
Il y a du "bon" dans le présenciel et dans le virtuel, et il y a du mauvais dans les deux aussi. Dommage que vous n'ayez pas souligné ce dernier aspect : Si le présenciel est générateur de conflits comme le soutient avec raison M. Serre, s'il peut finir par couper la communication, et le virtuel la rétablir, le virtuel crée également des situations conflictuelles. Avec internet sont apparues des pratiques de communication inexistantes dans le présenciel : Internet libère la parole et la liberté s'arrête là où commence etc.... et puis ce nouveau moyen de communication a ses propres effets pervers : vous pouvez permettre à d'autres d'assister à une conversation, à un échange sans que votre interlocuteur le sache ( mail transféré), les autres sont invisibles et pourtant ils sont "là", ils ont la preuve intangible de ce qui est dit. A moins de cacher ces autres, sous la table ou derrière les rideaux, ce qui n'est guère commode, le présenciel rend difficile ces situations qui se généralisent et sont génératrices de tensions notamment dans le monde du travail.
Eussiez-vous opté pour le théâtre Montmartre Galabru, où nous avons joué hier soir notre dernière représentation D'un retournement l'autre (Fred Lordon) devant une salle comble et euphorique, vous eussiez sans doute été moins déçue ;-) !
Salut à vous valeureux gaulois !


Hier, comme une débile has-been, je suis allée au théâtre. Comme souvent, j'ai été déçue (je suis moi-même dans le théâtre).
C'était Raush de Falk Richter. Bon pour moi ça n'allait pas très loin politiquement, aussi pas très loin politiquement que Serres m'emmène, seulement, ça disait le contraire. Ce qui fait que les divorces l'emportent sur le mariage, ça fait longtemps que c'est le virtuel évidemment. Et pas seulement le virtuel de monsieur qui sèche la baise hebdomadaire pour se branler devant son pc, le virtuel qui s'est imprimé dans ce monde, le monde du futur qui est déjà ici, maintenant. Pourquoi tu like pas mon profil ????
Et les indignés de se retrouver pour s'indigner, mais d'abord pour se retrouver ensemble, entre corps.


Pour ceux que ça intéresse ça donne à peu près ça : http://www.youtube.com/watch?v=oqPmT23sA2c


Et pour le reste, ce vieux monsieur n'est pour moi pas crédible une seconde. Je pense vraiment qu'il ne sait pas de quoi il parle. A l'occasion,il devrait regarder ce documentaire :

http://www.tux-planet.fr/un-monde-sans-humains/


(Et vous aussi surtout)



Au plaisir.
En ce qui concerne la forme, je ne vois dans cette émission qu'une suite de joutes verbales dans lesquelles Michel Serres gagne à chaque fois. Que Judith fasse du théâtre et que ça lui plaise, grand bien lui fasse, cela n'est qu'un argument anecdotique particulièrement faible (en plus d'être subjectif).

Dans le fond, il a raison, le présenciel c'est essentiellement du passé.
La résistance au virtuel est compréhensible mais irrationnelle et injustifiée.
Je sais pas si ça c'est passé banalement dans une chambre à coucher, ou au bord de la rivière sous un saule, ou sur la banquette arrière de la Delahaye, mais il a bien fallu, il y a quatre-vingts et quelques années, pour que tu sois aujourd'hui bien présent en face de Judith, qu'il y ait eu un minimum de présenciel entre ton papa et ta maman, non ?

Et pis d'abord, t'arrêtes de lui caresser le bras, à Judith. Sois cohérent, merde! Tu crois qu'on a pas vu ton manège, vieux hibou lubrique ?!
@qui veut :
A mes yeux, deux écueils :
- Angéliser les animaux et projeter sur eux un idéal de pureté qu’on regrette de ne pas trouver chez les humains. Perdre de vue que les espèces animales ont dans leur ensemble un but principal : la continuation de l’espèce dans des conditions optimales. (faire du gnangnan, quoi)
- Isoler l’humain de l’ensemble du vivant (soit en l’idéalisant soit en le diabolisant)

Ça ne sert à rien non plus de mettre de côté les observations qui ne nous arrangent pas.
Exemple : l’idée qu’on se fait d’une « bonne mère» : si on observe les comportements des oiseaux, ou des chiens pour rester dans un champ que je connais mieux, on voit bien que dès qu’un petit est affaibli, il est évacué. Sans cas de conscience.
Je pressens bien que les mots sont piégés, comme souvent, et que le sentimentalisme guette sur ce genre de sujet.
Mais, si d’une part je trouve l’ensemble du questionnement passionnant, il ne paraît pas du tout injurieux de laisser l’animal à sa place d’animal. C’est au contraire l’aimer beaucoup mieux, et lui garantir même davantage de bien-être et d’équilibre.

Exemples : notre compagnonnage avec les chiens.
Tous ceux qui élèvent leurs chiens avec des réflexes anthropomorphiques courent le risque de développer en lui de multiples troubles de comportement. (mais il aura de la peine si… mais il va croire que… mais ça va être trop dur pour lui de nous voir manger devant lui…Mais il va être jaloux si …). Meilleur moyen pour obtenir des chiens qui foutent la vie de la famille en l’air. (plus moyen de les emmener dans certains endroits, de quitter la maison sans qu’il démolisse des trucs, de le contraindre à dormir ailleurs qu’où il le décide, d’héberger d’autres enfants que les vôtres, impossibilité de lui faire accepter d’autres congénères …)
S vous le trouvez trop mignon dans le divan et que vous n’avez pas le cœur de l’en déloger – on verra plus tard - , il ne faudra pas vous étonner qu’il vous empêche un jour de décrocher votre téléphone. Ce genre d’anecdote dépendra de ses dispositions individuelles, vous ne les connaissez pas au départ. (Sauf si vous êtes au courant des tests sur chiots qui permettent de repérer les inclinations à la dominance et à la soumission par exemple).
Si , à l’inverse, vous savez vous servir de ce qu’on connait des mécanismes comportementaux naturels du chien, mieux vous serez en mesure d’exploiter ses tendances innées – nourriture, proie, imitation des congénères, signaux positifs, situations agréables, goût du jeu - , et moins vous aurez besoin de le contraindre et de hurler.
Parce que c’est toujours la même chose : pour qu’un chien présente le plus d’équilibre possible, il faut qu’il sache exactement quelle est sa place dans la hiérarchie. Et peut-être ceci ne vous plaira-t-il pas, mais ça passe par le conditionnement et l’exploitation habile de ce qui se passerait dans la nature avec sa mère et ses congénères. Face au chiot, rien de plus facile que d’obtenir la position « assis » sans violence quand le chiot ne vous quitte pas des yeux. Si vous répétez « assis » chaque fois qu’il s’est assis sans le vouloir parce que vous leviez ce que vous aviez en main (nourriture) et que pour ne pas vous perdre du regard, - comme les louveteaux avec leur mère - il tombe naturellement sur son postérieur, il aura vite enregistré la posture que vous attendez de lui quand vous ordonnez « assis » sans plus rien en main. Surtout si vous le félicitez abondamment dans un langage qui lui est agréable. Et si vous remplacez avec constance le mot « assis » par un son discret ou un geste codé, c’est pareil, vous n’avez plus besoin de hurler et de menacer pour vous faire obéir. . Idem pour tout le reste. (Marche au pied par exemple)
Les problèmes surviennent souvent dans les familles quand le maître est inconstant, change d’avis (il peut aller dans le divan, il ne peut plus) ou d’humeur, quand le chien n’a donc pas repères fixes. Ou quand les enfants grandissent, bousculant la hiérarchie en voulant se comporter comme des adultes et en modifiant leur rapport à l’animal. Celui-ci peut mordre alors parce qu’il conteste à l’enfant la place qui jusque là n’était pas la sienne en lui donnant des ordres inédits avec des attitudes et postures inédites.
Les chiens dominants, contrairement à ce qu’on croit souvent, présentent moins de danger que les autres parce qu’ils sont sûrs d’eux. Bien éduqués, ils sont remarquablement stables. (Et c’est encore mieux quand on sait que le mime de la relation sexuelle sur votre jambe n’est pas l’indice que votre chien est obsédé (anthropomorphisme) , mais qu’il exprime un réflexe de dominance).
Mais tout ceci repose quand même sur l’idée que le chien est subordonné à son propriétaire, parce que l’homme est capable de décoder son langage.
S’il ne le fait pas, c’est le meilleur moyen d’ouvrir la porte au monde des troubles comportementaux – l’hyper-attachement, c’est le plus classique - , assortis de tous les dangers.
Tout ça pour démontrer qu’une bonne connaissance du mode naturel de fonctionnement des chiens (prévisible, donc) permet de les intégrer au mieux à la meute que deviendra pour lui votre famille.
Evidemment, après tout ça, l’intensité, la qualité des liens et de la complicité que vous tricotez avec lui/eux dépendent de tas de paramètres qui relèvent de nos vies quotidiennes et de ses dispositions spontanées. (races très proches encore de leurs origines, races modifiées par l’homme, races dégénérées pour cause de rentabilité d’éleveurs pas du tout scrupuleux, bâtards, chiens à la mode et adoptés dans des contextes pas du tout appropriés à ses besoins …)
J’évoquerais bien le cas particulier des chiens-loups tchécoslovaques et des Sarloos, mais ce message est déjà beaucoup trop long.
Et comme je brasse des généralités, possible que ceci semble inutile d’être écrit tellement ça va de soi. (Quand même, quand je regarde autour de moi…)
Mais au moins, j’aurai tenté de clarifier ma position par rapport à la relation homme-chien. Aujourd’hui.
(Dans mon cas particulier, bien que je sois du genre à adopter des animaux à la SPA, j’ai pour l’instant trois chiens relativement onéreux – ça, c’est lié à la plus jeune de mes filles – et, pour préciser un truc important : c’est moi le chef de meute - on considère classiquement que trois chiens, c'est le début d'une vraie meute - . Ça n’a pas toujours été le cas, mais bon, je vous raconterai ma vie une autre fois.
Soit. Juste pour préciser que je ne parle pas à la légère, ni de manière théorique. Comme c’est un choix pour lequel je n’ai a priori guère les moyens, - je veux vraiment vivre avec des chiens - je précise par exemple que ma voiture a vaillamment plus de 17 ans )
@huetantpis : M'enfin ?

Ce n'est pas la première fois que je me "détermine" à abréger ainsi la vie de mes compagnons "canidés
Sauf que votre décision n'est pas issue d'un quelconque déterminisme.
Vous avez choisi. Et il n'y a que vous qui êtes en mesure de peser quels éléments l'ont emporté dans la décision finale.
Quand des oisillons sont balancés du nid par leur mère parce qu'ils sont trop faibles ou fragiles, il ne viendrait à l'idée de personne de l'accuser d'être une mauvaise mère (sauf anthropomorphisme) : elle obéit, sans cas de conscience torturant, à sa fonction : elle prend soin de ceux qui ont le plus de chance de perpétuer l'espèce dans des conditions optimales. Et elle ne le SAIT pas. N'importe laquelle de ses congénères aurait la même attitude. Prévisible.
Vous, vous prenez des décisions en conscience. Parce que vous êtes un humain. De l'espèce qui prend soin des plus faibles, des inadaptés, des handicapés, des vieux. (enfin, dans le meilleur des cas). Et qui peut choisir d'épargner des souffrances à son chien s'il estime que c'est mieux.

Et si je suis assez sensible à votre émotion, ça ne me dispense pas d'un léger agacement devant l'évidence récurrente que nous ne parlons pas de la même chose. Non seulement vous formulez vos phrases de manière accusatoire, mais je ne me reconnais pas du tout dans le portrait qui se dessine de moi dans vos interventions.

Tout l'intérêt de cette discussion, comme je l'ai perçue, c'était d'évaluer dans quelle mesure l'humain a une composante animale et déterminée (voir l'éthologie par exemple), bien plus importante qu'il ne le croit, d'une part. ("Nous sommes comme les animaux". Avec quelques réserves par rapport à des contresens classiques; "Il ne pense qu'à ça, c'est un porc". Faux. C'est parce qu'il y pense qu'il s'éloigne de l'animal).
Et d'autre part, d'évaluer chez les autres espèces vivantes la présence de caractéristiques qu'on a longtemps cru n'appartenir qu'aux humains, sans tomber dans le piège de l'anthropomorphisme. (langage des dauphins, élection amoureuse et fidélité, y compris parfois dans des relations homosexuelles...). ("Ils sont comme nous, juste un peu moins intellectuellement développés". Ou non.)

Donc, de s'interroger à propos de la nature de l'homme et de son exception en regard des autres espèces (sur)vivantes (ou non).
Raison pour laquelle juxtaposer divers moments de l'évolution pour en isoler une constante (imagination par exemple) n'a rien à voir avec votre accusation d'anachronisme. Ce reproche me paraîtrait recevable si j'attribuais à des ancêtres des questionnements de nature psychanalytique par exemple.
Non plus recevable l'accusation de confusions spirituelles. Evoquer que ce questionnement est un peu plus complexe aujourd'hui que quand l'ensemble de l'Occident était persuadé que Dieu avait créé l'homme au centre et tout le reste autour n'a pour fonction que de souligner combien le champ de la réflexion s'est complexifié.
Mais soit, de toute façon, Boris Vian m'attend, j'ai déjà pris pas mal de retard, j'y retourne.
(Je repasse plus tard si vous êtes toujours dans le coin, j'ai quand même quelques commentaires à formuler sur différents mots que vous avez employés.)
N'est-ce pas la femme de Jean-Pierre Bacri (dans "Le goût des autres") qui a choisi le papier peint de Michel Serres ?
Excellent opus. Merci beaucoup à Judith Bernard.
"plus sa vat et moins je suporter les manière de daicadrer et de bougé des filmeur de @rré sur image ! An fait ils filment comme j'écrit !"

et leur filmage est aussi illisible que ma manière d'écrire et de m'exprimer. Lorsque je paye l'abonnement d'@rret sur image, je paye pour la qualité des textes, celle des contenus (parfois discutables), la qualité du son mais aussi celle des cadres et images. Je me sens floué !
Encore une fois Madame Judith Bernard n'a pas travaillé son sujet, n'a pas lu les livres de Michel Serres (ou pas bien) comme les recadrages incessants et nécessaires de Michel Serres nous le prouvent. Est-ce un jeu ? Est-ce pédagogique ? Fait-elle exprès pour mettre encore plus en valeur son interlocuteur ?
La pensée de Michel Serres supporte évidement la critique pour peu qu'elle émane d'une personne capable de lire ses livres.
Rien que l'opposition Bernard Stiegler / Michel Serres était ridicule et symptomatique de l'absolue non compréhension du sujet. Si on peut les opposer sur la forme il faudrait être compétent (capable de comprendre ce qu'ils disent) pour les opposer sur le fond.
Vraiment je suis bien content de ne pas être étudiant de Madame Bernard. Je ne suis pas étonné que ces étudiants soit angoissés.
Elle sait définir la pensée, elle sait enseigner le discernement. Mais elle ne connaît pas l'humilité. Quand on a un des meilleurs en face de soi (présenciel) on travail un peu avant. Ça me semble être le moins qu'on puisse lui rendre.
Non vraiment il faudrait une personne compétente pour faire cela, et non pas un étoile morte avant d'avoir brillée, à moins je le répète que tout ceci ne soit fait exprès.
Ce site a de moins an moins d'intérêt pour moi.
Pourquoi ces invités qui passent déjà dans toutes les émissions de TV et Radio?
- FoG, peut-être invitera-t-il Daniel dans une de ses futures émissions ...
- Mr Serres parce qu'il est dans le besoin (il se classait dans les "Pauvres" chez Taddeï, c'est dire s'il est déconnecté des réalités ... )
quel people à venir ?
Michel serre, je connais pas ce gars'(mais avec internet, je devrais trouvées,:-))

je me fies à vos post(c'est chô), ce qui m'oblige à m'interroger, chercher, là, internet est un nouveau support, rapide, diverse,

quoique, je pense que dans l'avenir et un peu now, cette accessibilité va être cloisonnée, monnayer, et on reviendra comme avant, seule quelques personnes, et une information trier, expurger, conformer, j’espère me tromper, ;-).
Sans le présenciel, le virtuel n'existe pas. Alors que sans le virtuel, le présenciel existe.
Donc si on veut leur donner un rang, la supériorité de l'un par rapport à l'autre ne fait pas de doute. Pourquoi en discuter?

Le virtuel est comme une ombre, un contraste, une couleur. Il est inclus dans le réel, le met en valeur, en relief. Ce virtuel qu'on loue ou blâme existait avant internet, l'informatique et les images de synthèse.

le virtuel peut nous apporter un plus, on ne peut pas le nier.
Et si Merkel rit, à quoi Michel sert ?
Bonjour,

J'ai été intéressé mais pas complètement convaincu par le concept de "système vivant".

Quelqu'un aurait il de la littérature, si possible de M. Serres pour connaitre le fond de sa pensée sur le sujet, pour m'en dire plus sur ce système d'autant plus vivant qu'il est "mal foutu"?

Merci pour votre aide
Jean-Christophe
Merci, Judith, pour cette émission passionnante qui, à elle seule, justifie le prix de l'abonnement.
On ressent l'impression de sortir d'un long tunnel, progressivement la lumière se fait et puis brusquement, nous voilà tout éblouis grâce à lui et grâce à vous. On aimerait évidemment que ces petits bonheurs, pas du tout virtuels, soient plus fréquents. Vivement la prochaine émisssion.
Il m'a semblé que, par moments, Michel Serres a égratigné très légérement votre ego mais impossible de lui en vouloir, il est brillantissime !
Bravo à vous pour le soin, le temps pris à décortiquer, analyser, résumer, stimuler notre envie de lire encore et toujours. La qualité de vos émissions provient également de la durée de l'entretien permettant à chacun de préciser, développer sa pensée sans la trahir. Ce format utilisé par Bernard Pivot, en plus de la qualité des invités, faisait l'attrait de ses émissions littéraires.

Quel dommage que cet essai ne soit pas en accès libre sur Internet ! Pourquoi la réflexion, le savoir devraient-il encore être payants ?! La recherche financée par les contribuables sera bientôt mise à la disposition de tous.
En attendant de trouver ce livre à la mediathèque, je réécouterai cette émission avec grand plaisir.
BONNES VACANCES
PS Personnellement j'écrirais présentiel (présence) comme présidentiel (présidence).
Quelle bonheur !
Merci pour cette émission. Revigorante. Passionante. Eclairante.
Ahhhh Judith, dans cette première une émission hors plateau soit "présencielle", finir sur l'idée que finalement, une visio-conférence aurait tout autant fait l'affaire...
Fulgurance de la pensée de Serres sur les conditions de l'émergence du Droit - et donc de la nécessité de sortir des cadres pour penser le droit nouveau.

Je demande humblement que cette émission soit déclarée d'utilité publique pour pouvoir la partager autour de moi...
Encore merci @Judith et @asi.
Je ne connais pas Serres. J'ai eu un aperçu de sa pensée (point de vue rare d'un octogénaire sur les nouvelles technologies) avant qu'il ne se referme.
Il me semble que Serres est peut être l'un de ces penseurs qui ne recherche pas la vérité mais la fantasme. Evidemment, pris au pied de la lettre, il a tort. Il est très facile de lui rétorquer que le présenciel c'est super bien parce que moi je fais du théâtre et que j'adore ça. Mais cela n'a aucun intérêt. C'est un peu comme dire à Van Gogh que c'est un con parce qu'il a peint un ciel en vert alors qu'en vrai il est bleu. Qu'un type peigne un ciel en vert ne cesse de m'intriguer.
Ce que je retiens de cet entretien : une walkyrie qui met une raclée à une petite poucette.
Merci ! Merci ! Merci ! Le débat est trooop cooool sur ce forum ! Il reste un maaaax de taff koi ! Kikool loooollll !!!!

Petite Poucette :D !
Une émission que je ne regarderai pas.

Michel Serres m'apparaît trop installé, trop gnan-gnan, trop bateau.
Juste pour être désagréable, Michel Serres est un poète horrible. Je l'ai vu, et surtout entendu, l'été dernier à Lectoure, dans une église (c'était peut-être une cathédrale, qu'est-ce que j'en sais?). Il y donnait une lecture d'un de ses derniers ouvrages ("Biogée", le titre déjà...), accompagné de Béatrice Uria-Monzon qui poussait la chansonnette entre deux extraits de son bouquin. (Je me demande encore comment j'ai pu me laisser convaincre d'assister à cette mascarade, le principe-même suintait le bourgeoisisme cucul-turel et touristique, mais bon, j'ai parfois du mal à dire non aux gens que j'aime). Après 5 minutes de sa voix monocorde ânonnant une prose épaisse, j'avais déjà compris que mes craintes étaient fondées. Les 90 minutes suivantes furent un supplice cruel, même pas adouci par les interventions chantées de la cantatrice. Rien ne dissipa l'ennui colossal, la fatigue intense, la torpeur existentielle qui m'avaient saisi dès les premiers mots. Affreux.
Depuis, Michel Serres, c'est niet.
Tout ça pour dire que je n'ai pas encore regardé l'émission, malgré Judith.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Je n'ai pas tjs aimé ce que disait Mr Serres. Mais là, je suis entièrement d'accord avec lui. J'ai 63 ans et j'utilise le virtuel. J'attendais que quelqu'un formule, mette en forme ce que je ressentais de puis longtemps. C'est difficile d'accepter que l'impermanence soit la Vie.
On invitera le cyborg Serres à lire cet excellent texte de Muglioni sur la mémoire et le lien humain: http://www.mezetulle.net/article-memoire-et-lien-humain-par-j-m-muglioni--43858567.html pour qu'il évite ainsi d'émettre des sornettes sur la mémoire en se basant sur Montaigne et sa citation sur la tête bien faite. Une tête vide ne peut être une tête bien faite, il n'y a pas de lien humain sans mémoire. Vraiment, plus je l'entends plus j'aii l'impression de regarder un sous-BHL avec les mêmes approximations et les mêmes doctes affirmations. Je ne sais pour l'epistemologie mais sur la modernité on ne fait guère plus médiocre.
Peu de gens m'énervent autant que les satisfaits et les jeunes cons béatement optimistes. Serres en fait partie : c'est un vieux content, content de son époque, content de l'avenir, content de tout. Là où la vieillesse pousse à la sagesse, nous avons Serres, sorte de phénomène grotesque qui fait l'éloge de toute l'écume du monde et de ses crasses.

Pour Serres, lu dans un autre article, le monde il est beau il est gentil, et il sera plus beau et plus gentil. Il est beau il est gentil, grâce entre autre aux merveilles de la Science, de la Technique, donc du Progrès. On n'avait pas fait plus plate éloge progressiste depuis les néants ambulants du libéralisme. Les gens sont plus beaux! Il n'y a plus de guerre! Quel chouette monde! Vive le virtuel de l'internet!

Je n'ai pas vu encore l'émission mais je connaissais déjà un peu le personnage, et cette description n'a fait que confirmer mes pensées sur cet illustre nul. Quand je lis cela, je me rappelle de ce que disait Jérome Leroy à propos de deux de mes références, Bernanos et Orwell : Orwell (1903-1950) et Bernanos (1888-1948) : ces hommes sont des contemporains qui ne se sont jamais croisés. Ce n’est pas très grave, l’un comme l’autre n’étaient pas de leur temps et partageaient malgré tout le seul point commun qui vaille pour les écrivains qui dureront : une allergie métaphysique à leur époque. Ce point commun conditionne tout le reste : les désespoirs, les colères, les refus, une certaine façon d’être au monde pour témoigner de l’horreur de vivre et de l’honneur de vivre, au siècle de la mort massifiée.

Il n'y a pas plus conformiste et moutonnier qu'un progressiste tel que Serres, qui illuminé par le culte de la Machine, de la Science, de la Technique, croit que tout ira bien mieux, et que les vents dominants, parce que mouvements, nous emmènent vers des cieux de félicité. Après tout, "les gens sont plus beaux aujourd'hui" pour le citer.

Lisez donc son éloge de l'internet : "Vive Internet, qui auto-régule ses propres erreurs, autorise le profane à contester le spécialiste, et met le malade au niveau du médecin. Serres pousse même cet amour du virtuel jusqu'à accabler de tous les défauts ce qu'il appelle les "anciennes communautés": classes chahuteuses des collèges et des lycées, partis politiques impuissants et ingouvernables, et même...". Vous ne faites pas plus libéral que cela : haîne de la "sociabilité primaire" (Caillé), éloge de l'auto-régulation spontanée (on croirait entendre un néolibéral nous parler de "l'ordre spontané", pas étonnant d'ailleurs que le fondateur de wiki ait pour idole l'ineffable Ayn Rand), négation de la médiation nécessaire à toute société (le malade égal au médecin, il faut le lire pour le croire, d'ailleurs je ne serais pas surpris qu'il soit un de ces pédagogos portés sur l'éducation spontanée des enfants, "égaux des profs"...), etc...

Mettons donc les points sur les i. Au risque de paraître réactionnaire, je postule avec vigueur la folie de la virtualité. Qu'il aille donc lire Baüman et ce qu'il dit sur cette fameuse modernité liquide ! Le virtuel, c'est l'absence de limites, càd le règne de la sauvagerie illimitée. La liberté, les Grecs anciens l'avaient compris, se définit aussi par la limite, or le virtuel n'en a pas. Il y a donc de bonnes raisons de se méfier a priori de l'internet. Et de biens meilleures a posteriori : internet, c'est la loi de la jungle, c'est la publication libre et libérée de toutes les saloperies interdites tant par les contraintes sociales que par la loi notamment grâce à l'anonymat (et anonymous, qu'apologient les naïfs, les niais et les ignares, est l'archétype même d'un groupe nihiliste, il suffit d'un peu connaître la philosophie de ce mouvement où d'y avoir participé sur internet pour comprendre - je comprends), c'est la combinaison d'une mémoire quasi infinie (ordinateurs) et quasi nulle (humains), le temps présent permanent, l'absence de long terme (on ne construit pas une oeuvre avec internet...), c'est 4chan cotoyant le forum d'arrêtsurimages quoi. La limite, absente du virtuel et de l'internet, c'est pourtant aussi ce qui protège le faible du fort (Debray), qui permet une coexistence harmonieuse et la diversité.

Un monde fait de virtuel est un monde voué à la fin de ce qui est Homme dans l'homme, on ne construit pas la sociabilité, donc le socialisme, avec des écrans. C'est par la relation charnelle et réelle que l'homme se fait Homme, développe l'empathie, un rapport à l'Autre qui à la fois le sociabilise et lui permet l'expérience de la limite que lui impose cet Autre, le meilleur frein à l'égoïsme narcissique de masse de notre époque. L'ami Serres ne semble pas remarquer, dans son extase mystique, tous les dégâts issus de cette modernité débridée, cette postmodernité : déliquescence du collectif, explosion du narcissisme (v. Lasch) avec les conséquences que l'on connaît (culte du jeunisme, de l'apparence, du moi-je, cynisme de masse, ...), culture de masse se substituant de plus en plus à la fois à la culture populaire et à la Culture, tribalisation des sociétés (communautarisme, replis identitaires,...), autonomisation en croissance constante de toutes les disciplines de la connaissance en particulier la techno-science, érigée en culte postmoderne, etc... Sans parler des affres purement matérielles de notre temps, chômage rampant, misère abominable, destruction de l'environnement, délocalisations massives et financiarisation de tout (bah oui hein, vlà aussi le bel apport du virtuel et de l'internet : le temps-zéro de l'ordinateur, le court-termisme, le no limit du libre-échange mondialisé et du capital financier,...).

Alors contre les sornettes du philosophe Serres, je préfère réhabiliter ces "vieilles lunes mortes", ces lunes mortes qui ont fait l'Humanité et que tout VERITABLE socialiste ne peut que défendre face au règne impitoyable du virtuel, univers des dominants par excellence. Je le pense de plus en plus, quiconque se satisfait voire encense l'époque actuelle et son mouvement, ne peut qu'être un sot, ou un ennemi véritable de l'Homme, donc du socialisme. Il n'y a pas de common decency dans le virtuel.
Pauvre Guy Debord ! Lui qui avait justement expliqué – contrairement à une idée facile –, que « le spectacle n’est pas un ensemble d’images » ! Le spectaculaire contemporain ayant au contraire plusieurs traits comme le renouvellement technologique incessant, la fusion étatico-économique, le secret généralisé, le faux sans réplique, et un présent perpétuel. Et voilà une tentative de digestion – défécation de l’œuvre de Debord par celui que je nommerais ici : le maître des cyborgs, Michel Serre.

[large]La rationalité comme première caractéristique du discours macabre postmoderne.[/large]

Michel Serre approuve en introduction le qualificatif « enthousiaste » de Judith Bernard et ajoute « C’était beaucoup mieux avant, ça a fait 150 millions de morts. Et ce nombre de cadavres m’incite à penser que c’est beaucoup mieux maintenant, où on vit – et je le dis dans le livre -, 65 ans de paix. » L’angoisse actuelle serait due aux « marchands d’angoisse » de la « société du spectacle » selon Michel Serre. Internet nous mettrait ainsi dans une position active, participative. Nous aurions accès à la connaissance.

Il faut être absolument malhonnête pour ne pas reconnaître que le mythe du progrès s’est effondré, que le futur n’est plus porteur d’espoir mais menaçant, selon l’analyse condensée et percutante de Miguel Benasayag.

Michel Serre déplie ici son analyse sur fond de rationalité sèche. Il récuse l’altérité, le dialogue et la confrontation avec l’autre, pour promouvoir le monde aseptisé, mesurable et objectivé d’Internet (« Vive la science » dirait Tristan Le Gall). Merde à la vie ! nous dit-on en quelques sortes.


[large]Le consensus généralisé comme seconde caractéristique du discours macabre postmoderne.[/large]

« Le présentiel est la meilleure et la pire des choses mais le virtuel est également le meilleur et la pire des choses. » On y est : il n’y a plus de hiérarchie, plus de discours politique (c’est-à-dire un discours de valeurs, comme l’explique de façon bien plus claire et amusante que moi Franck Lepage dans une vidéo accessible sur la toile – ça plairait à Michel Serre) : tout se vaut.
Michel serre remet ainsi en question « la verticalité, du hiérarchique, de l'imposition au profit de l'horizontalité/transversalité, de l'équité et de la collaboration » comme l’a très bien analysé yG.
D’ailleurs, vers la fin, Michel Serre répondra très clairement : « vous dérivez vers le politique et ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse c’est la technologie. »
On retrouve évidemment cette « modération » chez les @sinautes : « tout est la fois bon et mauvais, selon l'usage » (yG) ; « Comme quoi, effectivement, présentiel et distanciel, peuvent être la pire et la meilleure des choses » (JM)
Et Michel Serre qui ajoute cette chose terrifiante, à savoir qu’il a observé que les relations « étaient meilleurs » entre le papa ou le fils, dans le couple, via le portable. Le refus fondamental de la contradiction, du conflit, voici le second trait du discours macabre postmoderne, que Cornelius Castoriadis a très justement nommé le consensus généralisé.



Voici donc cette époque sombre que salue Michel Serre : une époque de pensée scientifique et technologique qui refuse les oppositions, une époque de glorification de l’homme déterritorialisé, flexible, évaluable et autonome.

À rebours de cette pensée aseptisée, je proclame vive la vie, avec ses passions, ses désirs insatisfaits et sa pleine subjectivité.
Je suis pas sur que ce monsieur soit trés bien placé pour juger des bienfaits d'internet. Il a vecu une vie longue et bien remplie dans le "réel" avant de découvrir le "virtuel", et je ne suis pas sur qu'il soit conscient des dérives que cette seconde vie virtuelle peut générer. J'ai 25, et j'ai grandit et changé avec internet et je ne crois pas que cela m'ait été trés bénéfique...
Moi je retiens l'utérus proposé aux Suisses, ça me paraît bien résumé la réflexion anachronique de ce monsieur qui fait du bien, le fait d'être déjà loin du présenciel est une réalité cela ne veut pas dire que nous l'avons complètement perdu, cf les key notes "internetisées" de feu Steve Jobs et relayées sur twitter et autres réseaux sociaux. En revanche le contact humain dans tout cela reste la vrai question, ne vit on pas nos projections internes dans le virtuel plus intensément, je pense bien sur que les nouvelles technologies nous attirent pour cela, elles sont donc désormais difficile à contrer car leur attraction est très forte surtout pour la génération de petite poucette! Le présenciel se voit relayé au rang du spectacle, des émotions fortes, de l'intensité d'un moment mais il ne structure plus le quotidien de cette nouvelle génération.
Merci Judith pour cette belle émission
Ah Judith Bernard, vous avez la connaissance du théatre, pourquoi tant de hargne dans le dialogue, attention à vos émotions...passionnées?
Questionnement très souvent contre, avec la certitude du vécu revendiqué, face à des réponses avec justifications fatiguées presque, tirées d'une autre expérience...
N'y a t'il pas moyen d'un dialogue plus qu'une interrogation orale d'un "étudiant" passant sa thèse?
Combien d'explications coupées en plein vol, à la recherche d'une faille...
Grand merci à la patience de Michel Serres, de très interressantes pensées de sa part.

Et vive la complémentarité, tout ne s'oppose pas forcément pour rechercher l'essence d'une parole ^^
Et puis l'évolution humaine, par appropriation avance, peu à peu...
Bonjour
Consternant, Michel Serres plus à rien, il aurait mérité d'être pulvérisé.
Quelle superbe émission !
J'ai adoré les questions de Judith Bernard et les réponses de Michel Serres.
Et donc finalement je suis assez désemparé.
En effet je suis bien forcé de constater dans ma pratique quotidienne qu'il faut remettre en cause mon approche et en même temps je ne suis pas convaincu par la justesse de l'approche pédagogique associée aux nouvelles technologies.
Sur l'expérience du professeur de Français qui s'est amusé à "pourrir" (c'est son mot) Wikipédia, je suis très dubitatif : méthode et conclusions me semblent erronées. Pour ceux que ça intéresse, j'ai exposé mes arguments sur mon blog.
On ne peut pas ne pas être intimidé face à la prodigieuse érudition d’un homme -qui est au demeurant la contradiction vivante de ses propos-. Il est l‘exemple vivant de ce que le présentiel,- je préfèrerais un mot moins savant, le frontal- peut inséminer dans l’esprit d’un lecteur, auditeur. La théâtralité est une composante de toute pédagogie (Judith a eu raison de le faire observer), de tout apprentissage, elle n’est pas forcément le paravent des mauvais profs, mauvais médecins... mauvais dirigeants. On ne mettra pas sur le même plan la théâtralité d’un Mussolini,d’un Hitler... et la théâtralité Gaullienne... ou dans le domaine strict du spectacle la théâtralité brechtienne.
Mais le côté nietzschéen ou dérydien de Michel Serres, ou -s’i ne veut s’inscrire dans la lignée des grands déconstructeurs, démystificateurs- son projet pédagogique semble bien de remettre en cause les évidences paresseuses, les courants de pensée qui dérivent à la surface de l’actualité. Les pensées vivantes, actives ne craignent pas le paradoxe, elles peuvent s’en nourrir, donner accès au sens. A titre d’exemple, Nietzsche grand pourfendeur du ressentiment et de la religion, se portant au cri de « Le Christ !... le Christ ! » au secours d’un cheval fouetté par son cocher. Plus proche de l’auteur, l’analyse dans l’Incandescent du devenir minéral mettant à mal la représentation de la roche comme symbole de solidité, de pérennité.
Il est bon que périodiquement soient remis en cause les systèmes établis comme l’avait fait Julien Benda, au début du siècle précédent dans sa Trahison des Clercs, que soient dénoncées leurs insuffisances. En matière d’éducation Michel Serres est fidèle à des idées au long cours. Voici dix ans, peut-être plus (je suis à un âge où les perspectives temporelles s’écrasent, effet téléobjectif !) Michel Serres avait évoqué un projet d’enseignement informatisé facilitant, fluidisant, autonomisant la diffusion de savoirs. Le défaut de tout système, éducatif ou autre, est de plus s’auto-entretenir que de faire évoluer sa fonctionnalité. Le médecin ne doit-il pas devenir progressivement professeur de santé, le professeur coach pédagogique ? Cela règlerait au passage pas mal de problèmes, serait facteur d’équilibre psycho-social, l’individu, la personne, la famille, gagnant esprit de conquête, tonus lié à la sensation de maîtriser son destin !
Mais quitte à sortir du sujet, vu les circonstances, je suis étonné, et je regrette, que Michel Serres n’ait pas voulu aborder les problèmes d’organisation politique, en l’occurrence notre système électoral kafkaïen. Je n’ai jusqu’à présent pas entendu un seul journaliste remettre en cause ce système à deux tours, qui conduit à des parachutages contestables et contestés, des arrangements enlevant du poids aux professions de foi, jetant d’abord l’anathème sur un parti et sollicitant ses électeurs au second tour ! Cela prolonge indéfiniment les périodes électorales, pousse ensuite par incertitude, lassitude l’électeur à s’abstenir.
Pourquoi ne pas adopter un compromis entre le système anglais et le système allemand : système uninominal à un tour avec décompte national des voix permettant aux formations politiques représentatives, d’avoir avec des députés de liste, accès au parlement sans alliance douteuse ou contre-nature ? Pour éviter les marchandages type 4ème République, il faudrait simplement donner au parti ayant le plus d’élus directs un nombre de députés de liste lui permettant de constituer une majorité gouvernementale ! Et pourquoi ne pas coupler les élections législatives avec le second tour des Présidentielles ?
Super, je vais trouver le livre, car vraiment Serres ouvre des boulevards à la réflexion.
Merci Judith
J'AIME et je re-TWEET ! En revanche ces têtes que nous avons en main ou que nous posons sur nos bureaux réclament aussi leur litres de sang et leurs esclaves, comme autrefois les nations réclamaient leur chair à canon. Combien d'enfants sont morts dans les mines de Coltan en Afrique, combien de chinois ont été transformé en bête de somme pour que nous puissions, nous les européens pacifistes, poucer notre virtualité en toute quiétude ?
Bonjour,

Judith, une question sur le choix du support choisi pas M Serres pour ses écrits n'aurait-elle pas permis de le mettre face à une contradiction ?
Peux t-on trouver son texte en version téléchargeable ou virtuelle ?
Encore un grand moment de masturbation mentale et de "jeunisme" bien commercial (il y a un livre à vendre).
Très creuse la philosophie...
thématique interressante, mais le discours de Serre est très réducteur et sans nuance, infondé empiriquement et avec trop de pralogismes pour être convaincant (tout comme les discours des déclinistes). Pour un épistémologue c'est dommage...
Ah merci Monsieur Serres. Enfin quelqu'un qui la remet à sa place...
J'ai trouvé l'émission passionnante .Michel Serres étonnant de jeunesse et de lucidité.Judith m'a donné envie de me procurer ce livre.Ce sera ma modeste contribution à ce forum......
Très belle émission. On apprend toujours avec Michel Serres.

Mille exemples nous démontrent qu’on a besoin des deux comme dans le télétravail ou le télé-enseignement par exemple.
Je viens de faire une pause dans l'écoute et je reprends quelques citations à chaud, qui m'invitent à réagir !

E.M. nous dit que Judith a fait son éloge de professeur ! Alors que depuis le début, j'ai le sentiment que lui même fait son éloge de chercheur ! Il en est Agaçant ! Cet homme projette de l'orgueil comme d'autre projettent de l’agressivité au point de nous rendre agressif !.

Le présentiel c'est bien... Parfois !
Et de citer un bon professeur de mathématique et un mauvais professeur d'anglais.
Est-ce à dire que tout ceux de sa classe sont devenu des bon en mathématique et des mauvais en anglais.
Argument non recevable !

Aller je reprend mon écoute !
Bravo Judith !
Pour atteindre des sommet d'intérêt sur le fond, on touche le fond du non intérêt audiovisuel. Non mais sérieux les gars, je veut bien que vous soyez fauchés, je veut bien que vous vous foutiez de faire les choses bien, mais la, autant faire directement de la radio vous vous prendrez moins la tete pour la même chose.
Peut être hors sujet mais comme j'ai lu "Qui trop embrasse" en y repensant je me dis que Judith est décidément une femme bien complexe ^^. Dans ce livre il est notamment beaucoup question du corps et des relations "présentiels" et de ce qui peu en résulter. Notre Judith est une créature délicieusement hybride ^^ bien encré dans le présentiel dans des environnements qui flirt avec le virtuel (Elle écrit, elle joue la comédie, ce n'est donc pas vraie et pourtant si réel, elle analyse les médias). Même si la question a été éludé peut être que elle est d'autre "quadra" représente cette transition, cette interface entre un monde et l'autre. Qu'allons nous faire de vous ?! ^^
Bonsoir à tous,

Superbe émission !

J'ai une grande interrogation qui me reste là, sur le bout de la langue. Vous savez ce sentiment quand on espère vers la fin de l'émission que Judith va poser une question de plus, la question qu’on aurait posée, celle qui nous intéresse…

On a chacun la notre, la mienne - provocatrice - c’est : « Est-ce qu’un système d’organisation sociale qui ne génère pas de conflit fait toujours société ? »

La logique du virtuel - comme celle de l’Europe - est de laisser une place à chacun, sans « demander la mort de personne » pour reprendre les mots de Michel Serres. Sans aller jusqu’à demander la mort de quelqu’un, on peut au moins reconnaitre que les conflits ont le mérite de « faire société ». Il n’y a société que parce qu’il y a conflits.

Quand à la fin de l’émission, Michel Serres énumère les conflits qui n’existeront plus avec le virtuel (du divorce dans une famille à la guerre entre nations, patries, ou entre paroisses), il oublie que ce sont bien ces conflits qui ont fait et font notre société.

Il oppose l'homogénéité qui représenterait la mort, la guerre à l’hétérogénéité qui représenterait le vivant, la pacifique.

Il n’y a conflit que parce que qu’il y a des différences dans le même ensemble. L’hétérogénéité, c’est donc le conflit !

Ce que je veux dire, c’est que les logiques d’évitement du conflit, d’évitement de l’autre (on parle aussi d’entre-soi sélectif), à l’œuvre aujourd’hui défont notre société (le fameux « vivre-ensemble »).

Vivre ensemble, c’est aussi lutter ensemble ou même lutter contre !

Sans lui, « l’insurrection qui vient », s’en va.

Léo
Yannick,
Vous me fatiguez. Dès que j'ouvre un forum de discussion d'asi, c'est pour vous y voir en permanence argumenter sans, me semble-t-il, rechercher le débat.
Voir votre nom dans les forums me fatigue déjà, indépendament de ce que vous avez à dire. C'est ca le pire. Le virtuel n'arrive pas à empêcher cette sensation bien physique d'avoir à faire à un donneur de leçons qui sait tout sur tout, comme le premier de la classe. Et ca m'emmerde.

Combien de points d'interrogations lit-on dans vos commentaires? Si peu! De questions ouvertes sur le monde? Non, toujours, vous avez cette expertise, cette façon bien à vous de vous la ramener, et je vous prie d'en prendre conscience, pour le bien de ces forums. Non pas que votre reflexion soit fausse, biaisée ou sans justesse. Mais je n'arrive plus a vous lire. Comment expliquez-vous cela?
Ne le lisez pas, c'est assez simple. Déjà, il fait ses citations en un mauve facilement repérable (merci, d'ailleurs), et en plus il répond n'importe comment, généralement à lui-même au lieu de son contradicteur. Vous vous laissez emmerder, mais il est simple de s'en abstraire. Faites-vous plaisir. Lui, son plaisir, c'est détaler sa vérité, sans aucune remise en question. Personne n'est obligé d'y adhérer, ni même de la lire.
un mauve facilement repérable

Taisez-vous, malheureux !
Judith, pourquoi n'avez vous mené cet entretien en "petite poucette"?

Evidemment, j'en aurais été bien marri tant mon plaisir est intense à vous voir vous démener, tour à tour le visage blême ou rosiçant selon les provocations de ce vieux "grigou" de Serres toujours en recherche de médiatisation.
Judith; Vous auriez-pu, si vous l'aviez voulu, pousser votre avantage en évitant ce face à face "guerrier" où vos défenses aimables étaient trop attendues de ce "mistigri" rompu à croquer, en décennies d'expériences, de tendres souriceaux philosophes...

Par exemple, Imaginez notre philosophe agecanonique face à son portable et répondant à vos sms...
Eut-il pu se dégager si aisément de ceux qu'il désigne de "vieux croûtons" quand nous l'aurions sans doute découvert le nez chaussé de lunettes et perdant son calme à frapper ses lettres sur le clavier de son iphone...

Non , l'émission via portables aurait vite tourné au ridicule de celui qui cherche ici une ultime échappatoire au temps qui le condamne.

L'emission valait bien la peine de se dérouler "à l'ancienne" pour ce que disait ou ce que ne disait pas Serres autour de l'objet de sa thèse, qui à mon sens n'avait rien de bien "nouveau".

Car quoi, même si je n'ai pas lu son ouvrage ce qui évidemment met un sérieux bémol à mes réfléxions, Serres ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà en nous révélant que des révolutions technologiques ont eu lieu et qu'elles concernent la mise en mémoire des connaissances humaines, la capacité de calcul et l'accessibilité de ces savoirs et moyens à tout individu, via les ordinateurs, l'internet, les mobiles.
Quelle information sensationnelle!!!

mais de la bouche d'un vieux "cabot"sage posant devant sa bibliothèque chargée de vieux livres ( eh oui c'est un "passeur" un de ceux qui permettent la transition d'un temps passé à un temps d'avenir, un passeur... tatatata....) face à une femme charmante un peu naïve comme le veut la tradition (mais documentée studieuse, travail retranscrit sur une dizaine de fiches de notes et d'interrogations) bien disposée à l'écouter... , son "marronnier" sans reflefs, produit des fruits inattendus et malodorants.

Le "sachant" présente sa face partiale :
Par exemple, il exprime cette réalité partielle et singulière : en faisant l'éloge de la modernité numérique en y accolant 65 années de paix ici, 65 années de souffrances atténuées ici pourquoi tait-il le prix humain auquel se paye notre bien être consommateur, notre frivolité ici, notre incapacité à comprendre la nature, Que valent pou lui les guerres et les conditions humaines en souffrance de sociétés bien plus peuplées d'asie, d'amérique, d'afrique, les conditions d'élevage des animaux ...?

A propos des animaux, n'affirme-t-il pas par exemple qu'à la différence de l'homme ils seraient privés de rêves, c'est à dire de virtuel? Quelle suffisance de ce sage institutionnalisé à ce propos quand les progrès de nos connaissances nous révèlent toujours plus nos proximités avec nos cousins terriens et que ma seule expérience avec quelques mammifères me renvoie à leurs sommeils agités de grognements de mouvements...de pensées...

A propos des connaissances et des informations sur le net, Serres affirme que le système serait auto-régulateur, la preuve il a essayé, mais pourquoi ne s'interroge-t-il pas sur les correcteurs, a-t-il oublié l'épisode BHL, Botul, a-t-il seulement fait le constat élémentaire que des informations circulaient sur le net bien des années après la disparition d'entreprises, d'individus... Le problème de la mémorisation de milliards et de milliards d'informations sur la toile est bien réel et peut-être qu'un reset général sera nécéssaire tant les serveurs sont gorgés d'informations dépassées fausses erronées...
Il est aussi intéressant de constater à quel point notre disciple du grand Gaston, qui se donne si ostensiblement en "scientifique" face à des "théatreux" et "journalistes" souvent peu versés en mathématiques et sciences expériementales, omet des réalités thermodynamiques, le rendement énergétique, l'efficience, pour étayer sa thèse d'un "âge presque parfait" alors que notre "mondialisation" moderne est si peu efficace et à si faible rendement que le "bonheur" qu'il inscrit en occident se paye de terres abandonnées, de pollutions, d'énergies gaspillées par des "angoissés" frustrés de ne pouvoir consommer encore plus à défaut d'exister".
Et si l'usage de la visioconférence présente bien des avantages pour économiser l'énergie je ne sais si le cacochyme penseur qui se flatte de son parcours US aurait eu même plaisir à évoquer ses expériences sans vols transatlantiques et vies "présentielles" sur l'autre continent...

Oui le spectacle de ce "vieux croûton", il en est même s'il s'en défend en usant de tous les moyens m^me les moins nobles, par exemple en réduisant la contradiction portée par l'enthousiasme de Judith à partager et à transmettre via l'expérience théatrale, à une simple flatterie de son ego, faisant l'éloge de petite poucette née "hors sol" et refondant la condition humaine débarrassée de tous ses "vieux démons" est pathétique et malhonnête. Les sociétés et les communautés nationales ne sont pas effacées pour une société européenne. La crise qui traverse l'occident est en cours. Personne ne peut en connaître l'issue. Les raisons de cette crise puisent leurs racines au coeur de cette abondance et de cette paix ici payées avec de la monnaie de singe pour les souffrances d'autres humains ailleurs.
Taire cela, raisonner à courte vue sur les révolutions arabes en glosant sur la puissance de l'outil numérique et en omettant les réalités diverses de ces sociétés en crises économiques, cela est profondément malhonnête.

Ah oui, j'oubliais, affaire d'éditeurs et de commerce, le temps semble à la mode parmi eux de recueillir les pensées de nos penseurs chenus dopés à l'optimisme pour faire des best sellers. Dans cette veine, Serres paraît presque "jeunot" .

Merci à Judith d'avoir participé à l'entretien et de ne pas avoir cédé à petite poucette, vous m'avez une fois encore séduit.
vieux "grigou" de Serres toujours en recherche de médiatisation
philosophe agecanonique
vieux "cabot"sage
ce sage institutionnalisé
notre disciple du grand Gaston
cacochyme penseur
"vieux croûton"
le temps semble à la mode parmi eux de recueillir les pensées de nos penseurs chenus dopés à l'optimisme pour faire des best sellers


Les arguments que vous proposez ne manquent sans doute pas d'intérêt, mais votre obsession à ramener Michel Serres à son âge - et de manière vraiment déplaisante - déforce ce que vous avez à en dire. Pour moi, en tout cas.

- Concernant les best-sellers de nos penseurs chenus, je vous invite à relire les interviews des éditeurs - au départ plutôt confidentiels - de Stéphane Hessel, abasourdis par un phénomène inattendu pour lequel ils n'étaient a priori guère équipés.
- Concernant Michel Serres, nous sommes sans doute plusieurs par ici à l'avoir lu bien avant qu'@si n'ait l'idée de lui donner une tribune pour son dernier ouvrage.
Vous avez tout à fait raison mais si j'ai insisté sur son âge vénérable c'est que lui même dès le début de l'entretien s'opposait à un classement ou à une opposition générationnelle, traitant lui même de "vieux croûtons" ceux qui n'auraient pas compmris comme lui les "bienfaits" du virtuel et vitupérent leurs contemporains peu sensibles aux livres; Enfin il me semble me souvenir qu'il revient à nouveau à la fin du débat sur cette objection générationnelle qui pourrait le discréditer auprès d'un jeune public.

Je reconnais tout à fait votre critique car j'étais exaspéré d'entendre M.Serres parler de son passé de manière très partiale, 65 années de paix de progrès etc..., en prenant à témoin un public jeune, la petite poucette, qui ne le lira sans doute pas, en prophétisant un avenir "heureux" dont il ne sera pas.
en bon cartésien, j'entends ce qui m'est dit mais je doute ... et parfois je doute un peu trop nerveusement... je vous prie de bien vouloir m'en excuser.
j'ajoute que le plaisir à suivre un tel entretien est rehaussé par la conduite très respectueuse de Judith à l'égard de son invité, ce que je ne saurais faire, malgré les "attaques" perfides de celui-ci et c'est "instinctivement " que je suis porté à me positionner en défenseur, maladroit j'entends bien, de notre charmante muse.
Je n'ai vraiment pas le temps pour l'instant de m'aventurer sur le fond (autoportrait : noyée de corrections, course contre la montre, mais "tiens-j'actualiserais-bien-la-page-deux minutes"), mais je ne ressens personnellement pas tellement qu'on doive se positionner pour l'un ou pour l'autre.
Je me reconnais dans la plupart des interventions de Judith, mais je pressens que Michel Serres amène une réflexion qui devrait être rapidement prise en compte dans les écoles.
J'entends ce qu'il dénonce/propose/analyse/prédit sur une toile de fond qui est la remise en question ou non de ce que l'enseignement a de plus figé, avec des conséquences qui, me semble-t-il, s'aggravent.
Sa mise en perspective de la fonction "mémoire" par exemple.
Il a par ailleurs publié des pages épatantes sur le rapport au corps, je me rappelle notamment du récit d'une danse avec un lion de mer (Je crois. Vraiment pas le temps de chercher) : il serait injuste sur ce point de résumer Michel Serres aux quelques phrases de cet entretien.

Judith a précisé quelque part sur ce forum qu'il était mécontent du dispositif de l'émission : mettons que ça pourrait expliquer qu'il n'ait pas eu envie d'enrober ses petits coups de griffes (attaques perfides... J'ai plutôt eu l'impression que c'était franc du collier, et peut-être pour gagner du temps). De toute manière, Judith n'est pas souvent désarmée dans la contradiction :-)
A titre personnel, je préfère ceci à un numéro de vieux beau sucré/charmeur.
Eh ben... Malgré votre "course contre la montre", vous au moins, vous ne perdez pas vos roues dans les virages ;-)

+ 1 !


NK, l'invité d'Agnès
Pompastel, vous ne ressentez personnellement pas tellement qu'on doive se positionner pour l'un ou pour l'autre, cette prédisposition heureuse de votre esprit à ne pas prendre parti n'est malheureusement pas la mienne. Je souffre de mon tempérament qui me porte à chercher involontairement les failles d'un raisonnement, à douter, et à exprimer, à la vindicte de mes proches qui aimeraient pouvoir suivre un entretien TV sans mes commentaires sonores, les contradictions qui me viennent immédiatement à l'esprit lors de l'écoute d'un conférencier.
Je suis également porté à la critique immédiate et violente, (cad qu'elle s'impose à moi) de celui qui placé dans les meilleures dispositions pour faire sa promotion, souvent commerciale , jouit sans réserve de sa situation favorable et univoque du moment pour régler ses comptes avec tous ses adversaires.
J'ai heureusement des moments au cours desquels je me tiens coi et sage, où je goûte délicieusement les plaisirs d'être à nouveau élève à l'écoute d'un maître aimé. Ces moments heureux où émotions et admirations parcourent mon cerveau se révèlent chaque fois que je suis en présence d'un savant, d'un érudit dont le raisonnement original par l'agencement de ses savoirs, nouveaux pour moi, me donne à découvrir des espaces insoupçonnés de réflexions.
Je les remercie pour ces plaisirs de l'esprit qui nourriront "malheureusement " par la suite mes "humeurs" détestables à contredire avec "violence" d'autres "penseurs" ou plus exactement les travaux parfois inégaux d'intellectuels plus régulièrement médiatisés.
Ma découverte de " l'épistémologie" via "les obstacles épitémologiques" du grand Gaston Bachelard, a illuminé mon cours de philosophie, il y a longtemps déjà, puis l'approfondissement de notre unique "science exacte" que sont les mathématiques, de celles de la physique relatives mais appuyées sur les résultats de l'expérience me portent à apprécier beaucoup et sans difficulté de partage avec M. Serres quand il se révèle historien érudit.
J'ai beaucoup plus de mal à le suivre quand, se débarrassant tout à coup des hypothèses qui conditionnent l'analyse des progrès des sciences exacte et expérimentales au sein des sociétés humaines, il se livre tout à coup à des prédictions "partiales" et "subjectives" sur notre présent englué de passions.
Et mes questionnements à l'auteur de "petite poucette" auraient été d'autant plus insistants que, constatant l'intrusion débridée de l'outil informatique dans les cours de mathématiques, sous la pression "moderniste" de quelques puissants individus surement peu versés dans cette matière, tel ce ministre de l'éducation nationale reconnaissant dans un sourire médiatique qu'il était bien incapable de faire une règle de trois, ce qui lui retire à mes yeux toute compétence et clairvoyance à administrer cette institution livrée aux dérives des "opinions" et des "modes", j'aurais demandé à M. Serres quelle était son jugement sur les raisons de tels gaspillages pour des objets si "réels" au détriment de l'enseignement pur et en a-pesanteur de cette matière si "virtuelle" qui n'a besoin que d'une plage de sable et d'un morceau de bois, d'une ardoise et d'un morceau de craie pour nous unir en intelligence. Quel est la capacité de "petite poucette" à s'abstraire de sa calculette exigeante et idiote qui alignera un 0.000000000001 à l'écran là où la raison dégagée de cet outil inutile vous donne 0 pour résultat ?
Je ne comprends pas ces gaspillages, ces modes consommatrices , ces transitions lentes et pénibles pour transmettre à la lenteur d'une saisie informatique et pour l'obtention d'une quelconque courbe aussi inutile qu'extrêmement précise sur un écran au détriment de l'hyperbole intuitive que l'on trace avec son doigt sur le sable à l'énoncé de l'exercice, de la série géométrique que l'on reconnaît dans l'instant à l'énumération de quelques chiffres, de la démonstration qui s'impose dans un espace topologique après que l'esprit débarrassé de tous les obstacles du "réel" ait pénétré dans une abstraction "lumineuse".
Je ne comprends pas plus en quoi ces instruments numériques se révèleraient plus utiles à "comprendre" des matières plus fines tel l'enseignement du français où connaissance des mots, grammaire, déclinaisons exigent un apprentissage long et répétitif, facilité par la pratique de lectures nombreuses et diverses (ici sur support numérique pourquoi pas mais à quel prix pour une société en effondrement du modèle consumériste?), et un usage "orienté" et "pratiqué, vécu" pour mettre en valeur "les finesses" de la langue offrant à l'individu des perspectives de langage plus vastes. Mais il faut bien ici encore qu'il y ait acquisition de connaissances, mémorisations et ce en mode réel jusqu'à automatismes, réflexes.
En quoi petite poucette face à son écran didactique sera-t-elle plus encline à comprendre les conjugaisons, du passé simple à l'imparfait , du conditionnel au subjonctif, si non quelle sera sa compréhension de ceux qui savent et qui maîtrisent la langue ?
Quelle démocratie peut-on attendre de cette amputation partielle de la langue et donc de l'entendement du citoyen ?
La constatation que fait M. Serres sur les attraits de Wikipedia sont acceptables mais est-il à ce point virtuel pour ne pas se rendre compte à quel point sa seule disponibilité aisée ne peut réduire l'acquisition et la mémorisation d'une culture générale absolument nécessaire au discernement et à la compréhension de l'individu sans elle soumis à l'aplatissement historique et spirituel de cet immense goulbi-goulba des connaissances.

Voilà quelques réflexions supplémentaires qui me viennent en souvenir de cet entretien et qui ne me portent pas à lire le petit ouvrage ( de circonstance) de M. Serres.
Une dernière gratuite, du moment où j'ai découvert M.Serres, j'ai prêté immédiatement son visage et son verbe accentué à Montesquieu... Effets virtuel et présentiel mêlés...
Je n'ai pas lu l'ouvrage non plus, mais je n'ai pas l'impression que l'auteur nous parle uniquement de l'expérience scolaire de la "petite poucette". Je comprends bien que l'enseignement soit une question majeure, mais j'ai le sentiment que sa réflexion dépasse d'assez loin la salle de classe et le programme de l'Education Nationale.

Aussi, si les anciens ont pu se satisfaire de sable et d'un bâton, d'autres ont rapidement eu besoin de papier quadrillé. Puis ensuite, de machines capables de tracer des courbes précises, et d'effectuer des calculs nombreux, très nombreux.

Je vous rejoins sur le rapport à la nature ainsi que sur le rêve chez les animaux.
Mais en quoi alors, au cours de cet entretien, M. Serres, vous a-t-il remué les méninges?
J'use depuis près de trente années des ordinateurs, des logiciels de CDAO pour l'industrie, des algorithmes complexes, et si j'ai appris autrefois des langages pascal, fortran, assembleur, je ne saurais plus mettre en oeuvre que le basic plus immédiat sans apprentissage. Qu'apprend aujourd'hui "petite poucette" quel âge a-t-elle? Aux questions de Judith qui s'interrogeait sur les quadras un peu désorientés mais que ne les a-t-elle qualifiés peut-être de "littéraires" mais j'ai 52 ans. A mes 17 ans, j'effectuais un stage d'été au cours duiquel je saisissais sur un ordinateur des centaines de fiches papiers sous le regard noir d'un responsable de magasin alors cinquantenaire maugréant la disparition de ses fichiers cartonnés et sa crainte de ne plus maîtriser ses stocks de marchandises.
Je n'ai aucune hostilité à l'outil numérique, bien au contraire, sauf quand il me semble qu'on lui prête des vertus qu'il n'a pas. J'attends avec impatience que le traducteur numérique soit assez fiable pour permettre au cours d'une réunion à chacun de s'exprimer dans sa langue maternelle et d'être entendu de tous quelle que soit la langue des participants plutôt que d'assister à ses efforts rubiconds de français s'essoufflant à échanger en anglais en présence du moindre étranger.
L'outil pour "améliorer" ce type d'échange ne présenterait évidemment qu'un intérêt second pour échanger entre ceux qui éliront la langue de leur choix pour exprimer leurs affections.
Non, décidément je n'ai vraiment rien compris à ce que M. Serres nous sert dans son dernier ouvrage où je n'ai entendu que désir personnel d'occuper le champ.
Je ne déconseille à personne de lire M. Serres dont j'ai pu apprécier l'érudition et le verbe au cours de quelques entretiens également dans la lecture des " éléments d'histoire des sciences" mais à l'issue de cet entretien je suis plus enthousiaste à conseiller et à relire "les obstacles épistémologiques" de Bachelard et "les découvreurs" de Daniel Boorstin, un régal.
Je n'ai certes pas appris grand chose, par contre je me suis félicité d'entendre un philosophe prendre la mesure des bouleversements historiques en marche. Il est assez rare d'entendre cette analyse sur les innovations contemporaines autre part que dans la corporation des TIC et qui ne soit pas une extase égocentrique d'un journaliste se regardant le nombril au travers de son propre blog.

Au regard de l'histoire et des grandes révolutions (renaissance, révolution industrielle,...) il est des époques charnières, où les innovations sont si importantes et si diversifiées (donc pas seulement technologiques) qu'elles se conjuguent pour donner naissance à de nouveaux usages et une nouvelle condition humaine.

Je fais partie des personnes qui pensent que les TIC ne sont pas un progrès comme le four à micro-onde est un progrès: il y a là une évolution des usages et de la condition de vie beaucoup plus significative que celle induite par la brosse à dent électrique.
Je ne pense pas qu'il s'agit d'un progrès comme un autre. Et qu'on le trouve un peu, beaucoup, ou pas du tout vertueux, la moindre des choses est d'avoir le discernement de reconnaître les transformations révolutionnaires des industries, des économies, des services, des métiers, des relations humaines, des connaissances, des arts, des sciences, des politiques ...
Djinneo, je vous entends bien et je regrette que mes brefs commentaires, critiques certes, sur les réfléxions de M. Serres aient pu vous faire penser que je ne partage pas avec vous et avec M. Serres ce constat de bouleversements des sociétés humaines induits par les révolutions technologiques.
Ce qui me rend perplexe, c'est ce que dit M.Serres, érudit de l'histoire des hommeset analyste de l'évolution des sociétés humaines, qui, à propos des révolutions technologiques en cours, oublieux de la réserve nécessaire quand l'objet de l'étude n'est pas "limitable" (il est en phase d'évolution continue) s'épanche en affirmations doctes et suffisantes sur les "bienfaits" de son progrès.
Pourquoi ne s'est il pas penché sur les révolutions technologiques qui ont "bouleversé" les sociétés humaines au cours du XXèsiècle : l'électricité, le télephone, la Transmission Sans Fil, le moteur à explosion, la radioactivité, les antibiotiqueset tant d'autres.... qu'aurait-il pu en dire?
Aurait-il présenté ces révolutions sous un jour seulement positif? Aurait-il omis les efficacités accrues des outils issus de ces nouvelles donnes scientifiques et techniques et leurs effets dévastateurs sur les sociétés humaines?
Qu'ont en commun la guerre contre les albigeois , la st Barthelemy, la 2nde guerre mondiale? une même expression d'anéantir l'adversaire certes un " tuez les tous" qui affiche une "productivité" et une efficience sur multipliées "révolutionnées" par les nouveaux instruments de mort et les communications.
Ne sommes nous pas aujourd'hui encore "questionné" sur les technologies nucléaires productrices pourtant d'électricité " positive" en raison des effets des armes employées pour réduire le Japon il y a plus de 60 ans?
J'interromps ici le flot de réfléxions qui m'assaillent sur les "révolutions technologiques" et le "progrès" des sociétés humaines.
Les outils numériques à la disposition des hommes d'aujourd'hui, l'usage qu'ils en font et qu'ils en feront demain, leurs développements nous sont inconnus et j'attendais, pour le moins, d'un philosophe spécialiste de l'histoire des sciences plus de retenue, plus de modestie et moins d'épanchement digne d'un Trissotin ridicule.
Peut-être avez-vous raison. Mais Serres a dit plusieurs fois que cela pouvait être la pire comme la meilleure chose, et que le discours dominant des marchands de peur diabolisait les TIC.

Ici les jeux vidéos transforment vos enfants en no-life asociaux quand ce n'est pas en tueurs en série ou en proie à des pédophiles nazis. Et avec ce discours, on se retrouve effectivement avec le pire: surveillance généralisée des activités de tout un chacun par des entreprises privées, fichage de tout le monde, interdiction d'anonymat, censures, neutralité du net bafouée, etc, etc...

Parler, pour une fois, des bons côtés, ne me semble pas criminel.
Moi non plus...
Pompastel, vous ne ressentez personnellement pas tellement qu'on doive se positionner pour l'un ou pour l'autre, cette prédisposition heureuse de votre esprit à ne pas prendre parti n'est malheureusement pas la mienne.
Je ne parle pas en général, je pointe du doigt ici ce qui me semble un faux duel qui détourne de l’essentiel de la pensée de Michel Serres.
J’ai précisé que je me reconnais dans de nombreuses interventions de Judith, mais, simultanément, je regrette que Michel Serres ait été entraîné dans une sorte d’affrontement qui ne rend pas justice à l’ensemble de son propos.

Je souffre de mon tempérament qui me porte à chercher involontairement les failles d'un raisonnement, à douter, et à exprimer, à la vindicte de mes proches qui aimeraient pouvoir suivre un entretien TV sans mes commentaires sonores, les contradictions qui me viennent immédiatement à l'esprit lors de l'écoute d'un conférencier.
Ah ben, j’en suis une autre :-)

Concernant l’enseignement en particulier il se trouve que c’est la toile de fond personnelle (prioritaire) à partir de laquelle je m'intéresse aux propos de Michel Serres (livres, cette émission, conférences), mais les paramètres que je place sous le projecteur ne sont pas ceux que vous soulevez. (Michel Serres aussi est enseignant)
Je reviens quand je dispose d’un peu plus de temps pour m’en expliquer, si ça vous intéresse.
A un moment, il dit qu'on s'égare dans la politique, ce qui n'est pas son travail. A écouter ses propos (tout ce qu'il y a de plus politiques) sur la nation, je pense qu'il a raison : il devrait s'abstenir.

Il fait une critique dure de la nation, avec ces centaines de milliers de morts. C'est une vision partiale. Certes la nation a fait des guerres, mais elle a aussi assuré la sécurité sur le territoire, elle nous a donné la déclaration des droits de l'Homme, la protéction sociale. Dans la nation il y a du mauvais comme du bon, c'est un comme un outil, tout dépend de ce quon en fait.

Et quel outil est-ce? La nation c'est aujourd'hui le niveau où s'exerce la souveraineté du peuple. Certes ça a été errodé par la construction européenne, qui a diminué la souveraineté populaire au niveau national, sans la recréer au niveau européen, mais la nation reste le lieu où les mechanismes de souveraineté existent et peuvent être réactivés à tout moment.

Jeter cela au profit d'une nouvelle démocratie basée sur les nouvelles technologies, c'est une utopie. C'est bien les utopies, cela forge le pensable et le possible de demain, et la souveraineté populaire dans le cadre national est sans aucun doute perfectible. Mais le soucis des utopies, c'est que le chemin pour arriver à l'objectif est encore à determiner. Brandir une utopie en affirmant que le concept national est mort, c'est à mon sens une erreur politique: c'est rejeter un outil de souveraineté populaire sans savoir comment on va compenser cette perte par la suite. Qui sait? Si ça se trouve, la nation sera justement l'instrument permetant d'établir la démocratie numérique qu'il appelle de ses voeux...
"Yannick,
Vous me fatiguez. Dès que j'ouvre un forum de discussion d'asi, c'est pour vous y voir en permanence argumenter sans, me semble-t-il, rechercher le débat.
Voir votre nom dans les forums me fatigue déjà, indépendament de ce que vous avez à dire. C'est ca le pire. Le virtuel n'arrive pas à empêcher cette sensation bien physique d'avoir à faire à un donneur de leçons qui sait tout sur tout, comme le premier de la classe. Et ca m'emmerde.

Combien de points d'interrogations lit-on dans vos commentaires? Si peu! De questions ouvertes sur le monde? Non, toujours, vous avez cette expertise, cette façon bien à vous de vous la ramener, et je vous prie d'en prendre conscience, pour le bien de ces forums. Non pas que votre reflexion soit fausse, biaisée ou sans justesse. Mais je n'arrive plus a vous lire. Comment expliquez-vous cela?"


Je n'ai pas à l'expliquer, ce n'est pas mon problème, c'est le vôtre, si vous estimez que je peux dire des choses éventuellement justes, mais que pour des raisons qui vous sont personnelles vous ne pouvez lire, je n'ai pas à m'en soucier.

Nous ne sommes pas dans une classe où en tant qu'élève, je prendrai la parole au détriment des autres.

Ici, l'espace est ouvert, le temps sans limite (en théorie), participe qui le souhaite et vous, vous venez justement de participer pour dire ce que vous venez de dire et dont chacun jugera de l'intérêt. Personne n'est obligé de me lire (sauf le modérateur, mais il est payé pour ça, que cela soit moi ou un autre ne change guère son obligation, seulement son plaisir à l'effectuer), je suis parfaitement repérable, vous pouvez éluder mes propos et je ne cherche pas à me faire d'ami(e)s, quoi que je puisse en avoir au final néanmoins. Bref, je ne vois qu'une chose à vous répondre, moi aussi, je vous... mais mon attitude globale vous l'avez probablement déjà fait pressentir, j'imagine.

yG
Vous n'auriez pas dû répondre à cela yG
vous êtes libre effectivement, du moins je l'espère, de vous exprimer sur ce forum.
Ce que la meuf à Popeye voulait exprimer, c le manque de place laissé à l'échange dans votre rhétorique. Vous êtes sans concession (avec moi en l’occurrence) ne laissant à l'autre qu'une seule possibilité : jeter à bas toutes ses convictions, et adopter les vôtres... Et cela n'arrive jamais, sauf dans les sectes
Je comprends trés bien que Michel Serres ait envie d'échapper à la présence physique de gens et les exemples qu'il donne de ses divers enseignants me semblent justes.
Dans cette émission comme dans les autres la gestuelle de l'animatrice est à mes yeux superfétatoire. Et c'est vrai qu'elle ramène souvent ses arguments à son expérience de prof et de personne qui fait du théâtre. M. Serres n'a pas tort
Je rajouterai même que son introduction dans la rue est la copie conforme des présentations de Maja qui, elle est authentique. Bref elle me fait l'effet d'une personne qui bouge trop et qui se sert de ses bras comme de tentacules ou de "serres".
Je n'aime pas la façon dont elle lui coupe la parole. On n'a pas affaire à un(e) écrivain(e) résevé(e) qu'il faut aider à parler mais à un penseur qui, effectivement est plus à l'aise en conférence où il est le maître. Ceci dit j'ai entendu de merveilleuses interwievs de ce monsieur où l'animateur et lui se respectaient totalement sans que l'un ou l'autre ne veuille absolument s'écraser. Qui a instauré le rapport de force? Je trouve plutôt intéressant ce que ce vieux bonhomme raconte. Cela me donne en vie de lire son bouquin, ce qui n'est pas souvent le cas dans ces émissions.

Non je ne suis pas fan de Judith et je lui reproche de vouloir se mettre en scène plutôt que laisser l'interwievé s'exprimer. Mais ce n'est quand même pas toujours le cas. (L'émission avec C. Castillon était très belle, par exemple)
sophiste un jour sophiste toujours ..... le temps ne fait rien a l'affaire.

l’Europe c'est comme le corps ça fonctionne parce que c'est le bordel ...... fallait oser la faire....
je suis pas médecin mais quelque chose me dit que si j'inverse quelques tuyaux pour faire un peu plus le bordel, bin ça va fonctionner vachement moins bien.

une autre:
peut on se servir du virtuel comme d'un outil qui va nous permettre de modifier notre gouvernance. Par exemple le référendum rapide.
non, on peut pas c'est old school le référendum.... bin voyons....
Mais non monsieur Gutenberg, Homère ne doit pas être imprimé, ça viens de l'ancien monde....

Et oui Michel Serres, tu n'es pas chez Taddei, tu ne peux pas raconter n'importe quoi
Le plus sophiste des deux n'est pas forcément celui qu'on croit...
Il me semble que le nouveau positivisme de Michel Serres, quoique réjouissant, oublie bien des problèmes que Bernad Stiegler souligne : la différence de nature entre mémoire humaine et machinique (ainsi il n'y a aucun sens à dire que le web a "plus" de mémoire que moi...), et surtout le problème de l'addiction, qui écrase mon désir dans la pulsion, et la pulsion qui me rend machinique, me réifie... Enfin cet optimisme me semble bien douteux ...
Il y a tellement de choses à dire. J'aime ce sujet, j'aime l'approche de Michel Serres. En tout cas il n'est nullement question de scientisme, il est simplement question d'évolution. Pas l'évolution du corps mais celle de ses extensions. Pour le comprendre il faut faire le deuil de beaucoup de croyances, de pensées magiques, le deuil de toutes les limites utiles à la compréhension du monde d'avant les nouvelles technologies, d'avant nos nouvelles extensions.

Sans perspectives, nous ne comprenons pas que chaque révolution est le fruit de l'acquisition d'une nouvelle extension : par exemple l'écriture extension de la mémoire, reproducteurs d'écrit (imprimerie) extension de la mémoire collective, la voiture, extension de l'appareil locomoteur, réseautage intellectuel, extension sociale et politique, et plus tard activateurs virtuels extensions de nos sens etc... je ne veux pas trop déconstruire les limites de chacun, on verra bien, ... ça va vite.

L'histoire de l'humain est modulaire et chaque module ajouté n'est ni diabolique ni idéal, il est et doit être géré, comme le dit Michel Serres, de l'intérieur. En revanche à chaque passage modulaire l'homme découvre des merveilles, des utopies deviennent réalité, des croyances obscurantistes sont ébranlées et quoi qu'en pense tous les passéistes, jusqu'à maintenant l'humanité n'a pas décliné. Pour ma part je préfère vivre avec une espérance de vie de 83 ans et pouvoir visiter un musée virtuel alors que je n'aurais jamais eu la chance de pouvoir le visiter en réalité. En revanche je pense être née 20 ans trop tôt, j'ai peur de ne pas être encore là quand on découvrira les nouvelles Amériques et qu'on pourra poser nos pieds sur de nouvelles Lunes, voir d'autres galaxies, comprendre et utiliser d'autres dimensions, d'autres sens, d'autres intelligences, allonger notre vie. Mais dans l'infini de l'univers il serait très naïf, voire très nombriliste, de croire que notre vie soit finie.

Le seul hic, les limites de la Terre face au développement humain. Mais qui détruit la Terre ? Est ce le passéiste qui n'a pas encore fait le deuil des croyances archaïques (amasser et tuer pour survivre) ou l'humain à extension et culture numérique qui comprend que le partage, la communication et le savoir l'aident à mieux vivre ?
Je relève un autre paradoxe : en identifiant, sûrement à juste titre, Internet à notre propre tête que l'on tiendrait devant nous, Serres semble ne pas avoir conscience que la richesse encyclopédique dont il vante les mérites revient au final à la "tête bien pleine" d'avant l'imprimerie. Ce privilège de la quantité sur la qualité, qui est la plus grande dérive de notre civilisation dont Internet et ses défauts sont une manifestation évidente, ça n'a pas l'air de l'atteindre. Je ne comprends donc pas comment il peut être sérieusement écologiste.

C'est très révélateur que ce soit toujours les penseurs et les journalistes, à savoir des gens d'information, centrés surtout sur le contenu et très peu sur la forme, qui soient des défenseurs inconditionnels d'Internet. Les écrivains, les graphistes et plus généralement les artistes sont beaucoup plus circonscepts, pas du tout pour des raisons économiques pour la plupart (étant donné qu'une minorité vit de sa création), mais tout simplement pour une question de support. La dématérialisation, c'est quand même bien triste émotionnellement et tactilement. Tenir un livre ce n'est pas tenir une tablette. Regarder une image bien reproduite sur du papier ce n'est pas la regarder sur un écran. Voir un film au cinéma ce n'est pas etc...

Ce qui me frappe le plus c'est le nouveau mode de consommation de la musique : les gens amassent des tonnes et des tonnes de mp3 avec qui ils n'auront aucune relation vraiment affective, on est dans le jetable, le court terme, le divertissement dépassionné. Un disque c'est quand même autre chose, ça te suit dans ta chair, c'est un compagnon pour la vie ! Quand Serres se réjouit que n'importe qui puisse désormais avoir une opinion sur n'importe quel sujet de société, il me fait peur car là encore, il fait une éloge de la quantité aux dépends de la qualité. Les scores du FN et tant d'autres phénomènes font pourtant bien apparaître qu'on est loin d'être arrivé dans l'ère de la "tête bien faite".
Déposer un commentaire, avant même d'avoir assisté à cet échange,
Pour dire qu'on est très content et qu'on s'en régale d'avance ?

Pas du tout mon genre... Mais je le fais quand même !

Merci...

NK, l'invité d'Agnès
un instrument n'est en soi ni bon ni mauvais tout dépend de ce qu'on en fait. Il y a autant de raisons de désespérer du bon usage du virtuel :hystérie déclenchée par le tweet que l'on sait, que d'être optimiste, puisqu'avec les nouvelles technologies on a une Judith Bernard ce qui représente, en charme comme en intelligence un saut qualitatif énorme par rapport aux Chazal, Ferrari et autres Massenet!

Pas très jouissif le terme "présenciel": ce néologisme, pardon ce concept d'académicien,que le logiciel de microsoft souligne en rouge me fait trop penser à :ciel mon mari! En insistant lourdement sur les divorces générés par ledit présenciel, Serres a-t-il fait lui-même le rapprochement.

Attention aux dommages collatéraux de la sexualité virtuelle: pas toujours facile d'en effacer les traces!Ciel, l'historique de mes connexions X , l'ai-je bien nettoyé?
Sur la culture, ou plutôt l'absence de culture en france, j'ai trouvé ce bouquin assez intéressant :

http://rutube.ru/tracks/5519875.html
Ca fait toujours plaisir d'entendre Michel Serres, un grand penseur incontestablement, d'une admirable cohérence dans la défense des sytèmes mal foutus, depuis sa thèse sur les modèles mathématiques chez leibniz soutenue en 68 jusqu'à aujourd'hui. Si le meilleur des mondes possibles a encore un sens c'est certainement par son oeuvre qu'on peut le toucher du doigt. Cela dit quand il prétend avoir écrit le seul livre de pédadogie du point de vue de celui qui reçoit, et que "cela n'a jamais été tenté" il exagère beaucoup. Pour ne parler que de philosophie, Jacques Rancière a quand même écrit Le maître ignorant il y a plusieurs décennies, inspiré de Joseph Jacotot qui vivait au 19ème siècle. Faut pas poucette...
J'ai trouvé l'émission globalement intéressante mais j'ai été étonné que Michel Serres, à propos du discernement, pose cette question :" le discernement s'enseigne-t-il ?" Menfin, M. le Professeur ! la part éducative dans la fonction enseignante, à côté de la part "informative" ce n'est que ça non ? Apprendre à apprendre, et donc au premier chef, former à l'esprit critique, à critiquer son propre savoir etc... Apprendre à discerner le vrai du faux, le possible de l'impossible, le logique de l'illogique, l'essentiel du secondaire, l'utile du futile... Sur le ouèbe comme partout ailleurs !

A moins que ce ne soit qu'une pirouette de vieux singe qui a senti qu'il était coincé au bout de sa branche par une jeune et jolie... guenon ?


;-)
Michel Serre à réponse à tout, mais ne répond à rien.
Il a quand même essayé de prendre Judith pour une bille en lui refusant son exemple de prof le qualifiant de vantardise, quand lui se sert de son immense expérience toute les deux minutes... Je trouve son explication de la prétendue nouvelle réussite des femmes proprement hallucinante
Il nous sert une philosophie subjective, optimiste, candide à souhait... Niveau bistrot.
il a manqué une question:En quoi le groupe reste une chance pour l'individu?
je pense que le numérique est une pose qui arrive juste apres un individualisme forcené dont le film culte est lewiston le goélang (ivresse de l'indiviualisme,est venue apres le cortége des économies capitalistes fondées sur tout ce qu'on connait )apres cette pose ils reviendront au groupe qui lui pour le coup est entrain de se transformer car en effet il est déserté pour mieux se reconstruire .
d'ailleurs on assiste à des groupes en ryzhomes grande ramification que permet internet .
bon, ça fait trois fois que je me dis que je vais commander le bouquin, mais ce coup-ci, c'est fait :)
J'ai bien aimé cette émission. Déjà assez épatée que Michel Serres octogénaire puisse se glisser dans la peau des plus jeunes et par là exprimer ce lien fort avec le virtuel. Et ravie par la discussion qui s'est enclenchée, sur les changements inéluctables à l'arrivée d'une nouvelle technologie.

J'apprécie la façon dont Judith mène les interviews et sa faculté d'immersion dans une oeuvre pour en faire ressortir des interrogations intéressantes.
Par contre, quelque chose qui m'étonne à chaque fois, c'est quand elle découvre la constance du modèle patriarcal. D'une part, je me demande si on vit dans le même monde. Et c'est surtout le fait qu'elle semble en prendre conscience pour l'oublier aussi vite qui est perturbant.
Le même constat lors de l'interview de Virgine Despentes sur les discriminations vis-à-vis des homosexuels, la réalité est malheureusement oppressante...
Merci aussi pour la version audio téléchargeable directement en mp3.
Quel bonheur, quelle respiration !

Michel Serres, merci :)

maintenant (!) je vais lire les commentaires...
Clin d'oeil de Margaux Motin à Michel Serres :-)
http://margauxmotin.typepad.fr/margaux_motin/page/12/
Bonjour
Encore un méfait du tout ou rien.
Pourquoi opposer fermement le "virtuel" et le "présentiel". N'y a t il pas aussi complémentarité.
Qu'importe que les élèves piochent dans internet mais n'est il pas aussi intéressant qu'ils confrontent leurs idées à un modérateur (le prof) qui est aussi là (et principalement là) pour développer l'esprit critique et cultiver la contradiction.
Je précise que je ne suis pas enseignant et que je me suis forgé cette opinion au cours de mon éducation dans laquelle la connaissance pure n'est qu'une partie.
Vous vous faites rare Judith, mais quand vous êtes là, "arrêt sur image" remonte beaucoup dans mon estime. Merci pour cette émission, même si je ne partage pas l'optimisme de Michel Serres.
Il n'y a pas que Judith a être paradoxale dans cette émission en prenant la défense du présentiel dans cet espace qui ne l'est guère pourtant. Michel Serres n'échappe pas davantage à ce paradoxe, puisque s'il écrit depuis la perspective de la petite poucette, la jeunesse technophile d'aujourd'hui, il ne lui écrit pas, puisqu'il passe encore ici par le biais de l'écriture et du livre pour l'atteindre, au lieu d'user des nouveaux codes, par exemple de courtes vidéo ludiques et pédagogiques qui pourraient devenir virales, de courts articles dans la presse numérique ou des blogs.

Par conséquent, bien qu'il écrive depuis le point de vue de poucette, il n'écrit pas pour elle(s), mais pour ceux de l'ancienne technologie (imprimée), histoire de les réconcilier ou d'apaiser leurs craintes face à ce changement radical...

yG
J'ai adoré le désarroi de la belle Judith (être virtuel s'il en est). Vieux médecin, j'ai eu quelque difficulté à "affronter" en consultation ces "patients" qui, smartphone ou tablette en main, attendaient de moi quelques mots à entrer dans leur moteur de recherche leur donnant un accès instantanné à tant de savoirs. Depuis plusieurs années, j'exaspère consciencieusement mes formateurs et partenaires en ayant toujours avec moi un mac book puis un iPad me donnant accès instantané à une toile mondiale, et il m'a fallu apprendre la perte considérable de pouvoir du prêtre, médecin, prof face à ce "présenciel augmenté" que m'imposent mes "patients" et qu'imposeront les élèves à leurs profs.
Vers une relation 2.0, nous obligeant, profs, médecins, patrons, "chefs", à renoncer à nos vêtements sacerdotaux?
Il m'a fallu bien des années avant de pouvoir me passer de ma blouse en consultation.

Merci à Michel Serres de nous faire partager sa jeunesse!
Ce discours de Michel Serres nous change du discours de ce professeur de littérature qui pense qu'il faut apprendre en dehors d'internet. Autant dire qu'il faut apprendre à communiquer correctement d'une façon pour ensuite, commencer à apprendre à communiquer correctement d'une 2e façon, et ensuite commencer d'une 3e, etc.

Ce (trop) fameux article écrit dans le blog d'un professeur relayé et défendu sur Numérama - car le prof avait "pourri" un site (trop?) commercial, qui vend des corrigés parfois erronés... et vendre un produit pédagogique erroné est une horreur, ce qui autorise à commenter un fait divers en perdant tout discernement et toute réflexion de bon sens.

Comme quoi, il est vrai qu'il y a beaucoup de bétises sur le web...

Heureusement sur Asi, on a pu lire des critiques plus constructives.
Youhououou ! Une vraie émission ! Miam.
« Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! ». C'est ce que postule Michel Serres...

Le 11 décembre 2007, à l'occasion des 40 ans de l'INRIA, Michel Serres a donné une conférence sur la révolution culturelle et cognitive engendrée par les nouvelles technologies. Le célèbre académicien y explicite comment la révolution informatique change notre rapport au monde. Tout comme avant elle, l'écriture, puis l'imprimerie, ont profondément transformé nos modes de vie. Une conséquence inévitable de toute révolution.

Le philosophe donne rapidement le ton et invite son auditoire à prendre conscience de la révolution cognitive générée par la révolution de l'information. Pour lui, les nouvelles technologies ont poussé l'homme à externaliser sa mémoire. Il nous faudra donc être inventifs, intelligents, transparents pour être des acteurs de cette nouvelle période de l'Histoire.


http://interstices.info/jcms/c_33030/les-nouvelles-technologies-revolution-culturelle-et-cognitive

P.S. : merci @si, merci Judith !
Jubilatoire de voir Judith faire l'éloge du présentiel (enseignement, théâtre, etc...), alors qu'elle est notamment ici parce qu'elle est une "héroïne" du virtuel, qu'elle a su capter et mobiliser par les nouvelles technologies un public qui n'accapare pas (trop, j'espère) sa présence, et sait l'accueillir quand elle se manifeste.

Oui, Michel Serres a raison, la vie (et tout ce qui la caractérise) n'est pas moins bonne à vivre par ce filtre-là, elle est simplement "autre".

yG
Cette émission est prometteuse. Elle a été tournée où ?

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