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Ernaux, notre Nobel à nous

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Ernaux, "pour moi, c'est rien", comme résumait un rédacteur en chef culture du Figaro. Rien, comme les "gens qui ne sont rien" de Macron. CQFD. 


Oui, ces gens qui ne sont rien et qui était en première ligne lors de la crise du covid


les vrais 1er (...)

Belle chronique Daniel. Merci

Annie Ernaux est témoin et nous permet nous, les vieux, de passer le nôtre de témoin.

J'ose.

La beauté, les mots


Sa main s’était tue dans la mienne

Je cherchais

Par terre

A l’horizon 

Dans les livres

Derrière le petit bois

Là(...)

Houellebecq pourra, quand même, se consoler en recevant le   " Grand Prix des Livres Servant  à Caler Lea Armoires " ou le Con-court

Derniers commentaires

Je suis gêné par cette formulation : " Bref on l'aura compris, Ernaux, "pour moi, c'est rien", comme résumait un rédacteur en chef culture du Figaro."


J'ai tout d'abord été choqué qu'un rédacteur en chef puisse dire une chose pareil. Aussi je voulais le remettre dans le contexte et connaitre la date de ce propos. J'ai donc cliqué sur le lien... et accepté les publicités (ça ma couté moralement, mais bon). Et là je lis l'article et ne trouve pas le passage. Je me dis que Le Figaro l'a peut être retiré et fait une recherche par mot. Et là je découvre que 

1. c'est une vidéo lié à l'article auquel on est renvoyé par le lien, en rouge, dans la chronique de Daniel :  À VOIR AUSSI - «"Le jeune homme" d'Annie Ernaux ce n'est même pas un livre, ce n'est même pas une nouvelle, c'est un haïku....] Pour moi c'est rien.» déclare Nicolas Ungemuth

2. Nicolas Undemuth ne parle donc pas de Ernaux mais de son livre.

3. l'enregistrement n'est pas daté malheureusement mais il peut avoir été enregistré avant qu'Annie Ernaux ait reçu le Nobel de littérature. 


Autant dire que dans ce contexte, le choc que j'ai ressenti à la lecture de la chronique de Daniel n'est pas le même qu'à la lecture de l'article du Figaro. 


Je suis habitué à ce que Daniel Scheidermann soit au contraire extrêmement précis d'autant qu'il déterre lui même ce genre de chose avec justesse dans les articles de presse.


Personnellement je trouve ce monde suffisant empêtré dans les clivages, la fracturation. Il me semble que ce n'est pas la peine d'en rajouter. 

pourquoi vouloir tout classer sur le spectre politique et opposer ce qui ne le nécessite pas,  dans un autre article sur le site d''ailleurs le rédacteur se demande si la musculation est une discipline de gauche ou de droite.

sujet suivant :  le manichéisme est il de gauche ?

Je suis ravie que le nobel aille à Annie Ernaux plutôt qu'à Houellebeq... et je suis attristée que les gens de gauche ne voient plus Houllebecq qu'à travers la caricature qu'on en a fait. Le vrai Houellebecq, inclassable, plein de rancoeur et plein d'amour, le plus libre peut-être de nos écrivains, forcément détesté dans ce pays qui adore les cases bien nettes... Qui  lit encore sincèrement Houellebeq, sans à priori, sans la montagne de caricatures qu'on en a fait?

Tant pis pour Houellebecq qui rejoint la cohorte des écrivains ignorés par ce glorieux prix (Proust, Aragon, Gary, Claudel, Céline, Valéry, Giono, Malraux, Bernanos, Pérec, Sarraute, Duras, Yourcenar...)


Tant mieux pour Ernaux qui est en bonne compagnie (Sully Prudhomme, Frédéric Mistral, Anatole France, Henri Bergson, André Gide, Roger Martin du Gard, François Mauriac, Albert Camus, Saint John Perse, Claude Simon, Gao Xingjang, Le Clezio et Modiano)


Sérieusement, à part pour se réjouir de la déconfiture des critiques du Figaro, je pense qu'il ne faut pas exagérer l'importance de cette distinction qui n'a, par construction, aucun sens.


Bon, admettons : si effectivement il s'agit d'apprécier un prix Nobel de littérature à l'aune de critères extra-littéraires, alors moi aussi chuis ben content. Et, e effet, ne serait-ce que parce que ça fait caguer la totalité de la rédaction du Figaro, c'est toujours ça de pris.

Si en revanche je m'intéresse un peu à ce qu'écivent Ernaux et Houellebecq (et ça m'est, hélas, arrivé pour des raisons professionnelles), alors je suis pour ma part frappé par la convergence des deux (Houellebecq en pire, suis-je tenté d'écrire... mais ce sont peut-être justement les critères extra-littéraires qui me font considérer ça).

Les deux écrivent dans un style (?) dont la caractéristique principale semble de n'en être pas un et les deux semblent considérer leur nombril comme l'horizon indépassable des épopées contemporaines. J'entendais un type très savant et très universitaire s'épastrouiller de la phrase ernausienne (l'adjectif est de lui) : je l'ai toujours trouvé, au contraire, extrêmement plate et d'une prosodie évoquant la lecture d'une notice pharmaceutique.

Alors qu'Ernaux fasse plaisir, évoque des trucs à des personnes d'un âge, pourquoi pas... mais pour un Nobel de littérature, je trouve que ça fait un peu mal au cul quand même. Ernaux, c'est tout de même très, très loin, littérairement parlant, de la langue et de la puissance d'évocation d'une Toni Morrison !

Ursula Le Guin est morte, Lobo Antunes ou Kadaré ne devraient plus trop tarder... et l'Académie suédoise nous sort Ernaux. Eh ben merde alors... On devrait peut-être lui suggérer de se désintéresser de la production livresque française parce que là on vient de se taper Le Clézio, Modiano et Ernaux : côté pointure, c'est quand même faible.

Merci Daniel pour cette belle chronique

Merci pour cette chronique qui apporte un peu de douceur et de clarté dans notre époque si sombre et inquiétante.

J'aime énormément les livres de Houellebecq qui  " nous renvoie à nos petites ignominies" (entre autres) . Et ceux d'Ernaux qui " nous apprend à regarder en face la douleur de nos biographies". Ce n'est pas incompatible.

La littérature vous va bien, M. Schneidermann. Merci pour la chronique.


Et j'apprends avec stupeur que l'alternative était Houellebecq...


Le jury du Nobel était placé devant un étrange choix : une rose pleine d'épines avec des couleurs enchanteresses et une odeur de ciel ou une crotte de chat mal nourri.

Je sasi pas ce que les RG font remonter comme info au gouvernement Mais il a besoin de flics dans la ligne 


https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/071022/le-patron-de-la-police-judiciaire-de-la-zone-sud-demis-au-lendemain-d-une-manifestation-de-ses-tr


C'est peut être a cause du Nobel ....

Pascal Praud l'a défendue face à E.Lévy et G-W Goldnabel... Etonnant, non ?

Annie Ernaux dans "Lettres d'intérieur" sur France Inter pendant le premier confinement. Lundi 30 Mars 2020


" Sachez, Monsieur le Président, que nous ne  laisserons plus nous voler notre vie" ...


le lien: https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/lettres-d-interieur/sachez-monsieur-le-president-que-nous-ne-laisserons-plus-nous-voler-notre-vie-annie-ernaux-3935871



Très beau papier, merci !  ;-)

J'ignorais qu'il y avait un match Houellebecq / Ernaux. En tous cas, une chose est sûre c'est qu'en plus des guignols du Figaro ou de Cnews, que ce fringant matinaute  démasque souvent, cette chronique remet une pièce dans la machine. Un signe de la twitterisation du monde probablement. Il faut être pour ou contre, avec ou sans. Choisissons notre camp et nos amis, on ne peut pas apprécier un livre de Houellebecq et d'Annie Ernaux sans être le collabo des uns et le traître des autres.  

dommage, si cette chronique est élue gratuite elle ne sera publiée que la semaine prochaine

Inconditionnelle d'Annie Ernaux, je me réjouis de l'attribution du prix Nobel de littérature à cette écrivaine majeure dont l'œuvre est enfin reconnue internationalement. Son parcours, ses récits bruts, directs, sans fioritures , ses vérités dérangeantes, la force de ses engagements, sa fidélité à ses valeurs font d'Annie Ernaux bien plus qu'une grande écrivaine, une véritable amie des "sans dents", de "ceux qui ne sont rien", et bien-sûr de toutes les femmes. Ses contempteurs, qui depuis deux jours déversent leur fiel sur les réseaux sociaux sont tout autant un régal et je me délecte de leur déception, voire pour certains d'entre eux, de leur rage. Sacrée revanche, merci Annie !

les tradis cathos du figaro se delectant de Houellebecq, on comprend que la pedocriminalité ne les derange pas

Super.  Bravo.  Merci.

Daniel, juste merci pour cette très belle chronique. 

Vous, vous vous référez au Figaro, moi j’ai tous les soirs de semaine Abnousse Shalmani chez Pujadas sur LCI pour la détestation de la gauche, et hier soir elle était peut-être à son meilleur à l’endroit du Nobel Annie Ernaux, comme à son habitude, une volée de gifles lui administrait-elle.

C’est drôle comme elle rejoint l’Insoumis commentateur lambda dans sa récurrence à ne rien trouver de bon chez les gens de gauche, tout comme l’Insoumis le fait avec tout ce qui n’est pas lui. Eux deux sont ma tranche de rire au quotidien.

Bravo à A. Ernaux et aussi bravo à la Comédie Française qui avait osé programmé un seul en scène adapté de l’Évènement (récit sur son avortement clandestin) en 2017, magnifiquement porté par Françoise Gillard, et qui a récidivé cette année en portant sur scène en juin et juillet 2023, une adaptation de Mémoire de fille, cette fois-ci portée par les 'anciennes' de la Comédie Française, Claude Mathieu, Anne Kessler et Danièle Lebrun, cette dernière étant en 1971 l'une des 343 salopes au côté d'Annie Ernaux, manifeste publié dans le Nouvel Obs (qui était alors de gauche) peu avant le procès de Bobigny, lui aussi porté à la scène à la Comédie Française sous le titre de Hors la loi (adaptation et mise en scène de Pauline Bureau).

Oui, Merci pour l'enthousiasme débridé — et politiquement très incorrect par les temps qui flanchent !

Oui, grande joie de voir Annie Ernaux récompensée par ce prestigieux prix

Et quelle joie aussi d'entendre à la radio SR P1 et BBC 4 les éloges des critiques littéraires Suédois et Britanniques comme Ellen Peirson-Hagger 

et la joie des lecteurs de ces deux pays qui l'ont découverte avec la traduction en particulier de "Les Années"


Comme dit Daniel Scneidermann, un étrange moment d'accalmie, un peu de ciel bleu dans ce peinturlurage brun et noir

Entendre,le même jour, la nouvelle du prix Nobel de litterature pour la merveilleuse Annie Ernaux, et le néologisme  " situation de sobriété subie", dernière expression gouvermentale novlanguienne, de la part de la ....* Agnès Panier Runachier est un téléscopage qui ne manque pas de m'arracher un sourire moqueur proche du rictus.
Bravo pour la chronique, Daniel. 


*mettez  le qualificatif que vous voulez dans mes guillemets

Merci Daniel, votre chronique a illuminé ma matinée !

Ernaux, "pour moi, c'est rien", comme résumait un rédacteur en chef culture du Figaro. Rien, comme les "gens qui ne sont rien" de Macron. CQFD. 


Oui, ces gens qui ne sont rien et qui était en première ligne lors de la crise du covid


les vrais 1er de cordée; vite retombés dans l'oubli


sinon, pour ceux qui n'y connaissent vraiment rien en littérature; ils ont dû se demander pourquoi une membre de LFI avait reçu le prix Nobel de Littérature en écoutant le portrait de Mme Ernaux ce matin dans le journal de 6h sur France Inter : pas un mot sur ses livres, juste sur ses accointances avec la NUPES et ce salaud de Mélenchon


merci pour ce beau papier

Merci DS, pour ce très beau texte qui traduit si bien l'émotion de beaucoup d'entre nous.

Merci Madame Ernaux d'avoir permis à nombre d'entre nous de porter avec fierté nos origines, d'en faire une richesse et non un handicap.


J'ai une question véritablement candide : Houellebecq est de droite ?

Je croyais pourtant qu'il était un grand critique de la société de consommation.


Je ne l'ai pas (encore) lu.


J'ai juste écouté France Culture : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/l-economie-selon-houellebecq-3311234.

Houellebecq est de droite ? 


ses amitiés le sont incontestablement  (cf: Bruno Le Maire )

ça prouve quelque chose? Mélenchon était un ami de Serge Dassault

Ce dont je suis sûr c'est que dassault n'était pas l'ami de Char René.

Ce dont je suis sûr c'est que dassault n'était pas l'ami de Char René.




Mais combien vous-même par absence de pensée êtes à l'opposé de ce qui conviendrait à son amitié. 

Je sais que l'humour est loin de vos habitudes. 


Je liais René Char et son engagement dans la résistance ( entre autre: fureur et mystère) avec dassault...

pour faire le jeu de mots (potache pour vous, l'illustre germain) Char d'assaut.

Je doute que vous l'ayez compris.

Vous êtes à cent lieues de rire.


Ouvre une porte, fermez la sur vos doigts Aïe!!!

Je sais que l'humour est loin de vos habitudes.




Vous êtes du pays où l'on sait. Char, lui, était de celui où l'on remercie. Celui dont de naissance également je suis - et qu'Heidegger, à l'adresse de Char, définit interrogativement ainsi:



     La chère Provence est-elle cette arche secrètement invisible qui relie la pensée matinale de Parménide au poème de Hölderlin?




En espérant que l' adverbe interrogativement ne vous est pas étranger totalement!


 

Il y a comme un indécence à n'intervenir que par Heidegger interposé.

Je ne peux que reconnaître votre parfaite, excellentissime, connaissance de l'homme, du philosophe de sa vie, son oeuvre, de sa philosophie, de ses errements, de ses fautes (?)

Vous l'utilisez sans cesse comme outil et référence.

Et là, vous voulez "confisquer " René Char et le mettre "in the pocket" comme argument d'autorité.

Char me parle, me dit, me donne,  me remercie de le lire, m'ouvre, m'alimente, me nourrit...

Et ce qu'il me donne n'appartient qu'à nous deux.


Il m'a donné son nom pour en faire une boutade comme Mallarmé me donne sa poésie et la possibilité de vous dire que vous êtes bien mal armé pour m'en empêcher. Heidegger compris.


C'est bien ce qu je pensais. Vous n'aviez rien "pigé" à mon jeu de mots. Et l'écume des mots, leur légèreté, les jeux qu'ils peuvent engendrer vous sont complètement étrangers.

Comme les contraintes de l'Oulipo je m'étais promis de le placer.

Chose faite.


Ah oui, serviteur comme on dit dans le pays "où l'on sait."

C'est bien ce qu je pensais. Vous n'aviez rien "pigé" à mon jeu de mots.



J'"ignore" à ce point Dassault, je l'avoue, que je ne pouvais imaginer la possibilité de compromettre, fût-ce pour s'en jouer, le nom de Char avec le sien. L'humour étant "la politesse du désespoir", le mien s'arrête bien avant... Et de l'Oulipo, malgré mon admiration pour le kojévien heideggérien Queneau, je ne sais  si je pourrai jamais ne fût-ce qu'en considérer le projet. La légèreté n'est pas mon fort, en effet. Très tôt double orphelin descendant de père "nabo" et de mère "boche", tous deux par kundérienne "plaisanterie" éliminés, mon univers est celui plutôt de la tragédie. Mortellement étranger à celui dont dont vous vous prévalez.

Encore une fois, attacher Queneau (que j'ai joué en 1997 - Exercices de Style) à votre cohorte mortifère possède un côté convoi funéraire, votre univers tragique.

Il s'appelait, mais vous le saviez Raymond.

L'affubler d'un double adjectif kojévien et heideggérien (bien sûr) m'a fait plier de rire.


Mais vous avez de l'humour, camarade!

" L'humour est une tentative pour décaper les grands sentiments de leur connerie "( Queneau )


J'ai essayé ( pas longtemps ) de rigoler avec Heidegger, ...sans y parvenir 


J'ai , donc,  abandonné ( heide) guerre lasse

J'ai essayé ( pas longtemps ) de rigoler avec Heidegger, ...sans y parvenir 




L'aveu est de taille: et aussi sincère qu'involontaire!




Heideggerien ,je n'en sais rien ,  mais kojévien peut- être . Il me semble que Queneau avait suivi les cours de Kojève sur Hegel.

Je veux bien, mais suis-je pour autant homérien, ovidien, montagnien, boétien, voltarien, rousseauiste,  hugolien, flauberien, zolalien, mirbeaulien, bakounien, reclusien, charien, reverdien, desnosien, quintanien. ernauxien,  .chacun, chacune m'apportant sa brique, son parfum, ses mots, ses imaginaires, ses réalités....


Je mange, bois et digère. Je suis ce peu de tous et ceci fait de moi,: moi. Individu libre sans dieu ni maître volant et volant (des verbes a deux sens)  comme plume.

User d'une "référence" t'invisibilise et tu n'existes que par celui dont tu te pares du manteau aussi prestigieux soit-il?

Triste, non!

Je voulais juste dire que Queneau avait suivi le cours de Kojève. 

En effet, vous l'avez dit et très bien dit.

Mais j'ai voulu agrandir et globaliser. Ce n'est pas parce qu'on a suivi les cours de....que l'on est...

Nous serions à la fin des études en position de croix de Saint André.


Nous serions à la fin des études en position de croix de Saint André.



Voilà qui en effet crucifierait votre vanité et vous en libèrerait, la croix de Saint-André étant le symbole auquel Heidegger a expressément ordonné son oeuvre entier de pensée.

Serait-il malséant de dire qu'il a eu une légère hésitation pour la croix gammée ?

Serait-il malséant de dire qu'il a eu une légère hésitation pour la croix gammée ?



Malséant certainement pas: l'hésitation (Zögerung) est la nécessité à laquelle la pensée est vouée: elle ne doit jamais cesser; ce n'est qu'ainsi que, selon Heidegger,  la pensée s'affranchit.  

Si Heidegger avait joué au rugby, je vous répondrai, mais...j'ai un match sur le feu Castres-Montpellier (dont l'entraîneur est tenez-vus bien Philippe Saint-André)


Les raccourcis comme on disait pendant la Terreur sont saignants.


Je ne bois pas de bière et la mi-temps sera sobre.


Si Heidegger avait joué au rugby, je vous répondrai, mais...j'ai un match sur le feu Castres-Montpellier (dont l'entraîneur est tenez-vus bien Philippe Saint-André)



Heidegger n'a pas joué au rugby*. Mais quant à moi, je dois à ce jeu, emplois, argent (nous étions amateurs, mais...) et jusqu'à la possibilité d'échapper à la guerre d'Algérie.

 

Je comprends donc fort bien que nous mettions à une autre fois les cartons. Le samedi c'est pour moi aussi le rugby.


Avec mon salut de numéro 9.



*Il skiait toutefois et, dois-je le confier? appréciait le football.

Il skiait même très bien . 


C''était un spécialiste du slalom :  entre national et socialisme...

Il skiait même très bien . 


C''était un spécialiste du slalom :  entre national et socialisme...



Comme déconstructeur des deux on ne fait pas mieux en effet!

Vous avez raison, on peut reconnaître que le national-socialism a beaucoup déconstruit....

Vous avez raison, on peut reconnaître que le national-socialism(sic!) a beaucoup déconstruit....



En remerciement de votre venue à résipiscence, je ne saurais faire mieux que vous en souligner le médiacratique contresens qui, littéralement, lui sert de fondement (non sans attirer votre attention sur la précipitation dont vous pourriez en aggraver la portée).

Il me semble que la résipiscence est plutôt du côté du petit Martin  ( qui n"est pas un âne ).


De 1945 à 1951 , sa résipiscence ( légèrement imposée ) a  été fructueuse


Heureusement pour lui, il était déjà chauve.

On n'aura jamais su si Houellebecq est de droite.....

Il me semble que la résipiscence est plutôt du côté du petit Martin  ( qui n"est pas un âne ).


De 1945 à 1951 , sa résipiscence ( légèrement imposée ) a  été fructueuse


Heureusement pour lui, il était déjà chauve.




N'étant ce qu'il vous semble que le précipité de votre inattention inquisitorialement formatée, je ne saurais accueillir vos accès d'ironique fureur qu'avec la plus grande patience: nul n'étant méchant, et encore moins mauvais, volontairement, ils m'indiquent le chemin à continuer de suivre vers cette "sérénité crispée" que  Char nous a enseigné à observer - et Heidegger, lui, l'immensément longue préparation nécessaire à cet effet. 

Vous avez l'air de vous y connaître en canon de la pensée

excellent, ainsi que la suite. C'est le prix Nobel qui inspire ? 

Merci, c'est doucement drôle.

Les amitiés que nous avons, disent sur ce que nous sommes en effet


D'ailleurs Dassault père avait des amitiés à gauche du fait de son passé dans le camps de Buchenwald  me semble-t-il


c'était autre chose que son fils né avec une cuillère en argent dans la bouche


c'est pas l'avis de Mélenchon, il considère que Serge Dassault est un "grand industriel"

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Mélenchon : "Je ne suis pas ami avec Serge Dassault. Je ne sors pas avec lui, je ne suis jamais allé au cinéma avec lui, je ne prends pas mes vacances avec lui. Je connais des centaines de gens avec qui je blague. (...) C'est une tradition républicaine : je suis capable de ça et de grandes prises de bec. Qu'est-ce qu'il y a de mal ? Dassault, je l'ai combattu à toutes les élections municipales !"


Et le fait qu'il l'ait considéré comme un "grand industriel", comme rappelé assez incongrument plus bas, n'est pas un signe d'amitié. Dassault était un grand industriel, chose reconnue aussi bien par ses amis que ses ennemis. Mélenchon, encore : "Dassault est un adversaire politique total mais c'est aussi un grand industriel. Il ne faut pas se laisser aller à la caricature : la boîte Dassault Système a produit le grand logiciel de l'industrie. C'est pas Word le grand logiciel de l'industrie, c'est Catia et c'est un logiciel français. Et Dassault a donné le logiciel Catia pour les lycées professionnels, il faut le savoir." (rappel : Mélenchon a été ministre en charge de l'enseignement professionnel)

j'ai lu le même article que vous. et je trouve bizarre que d'un seul coup, Mélenchon trouve toutes les vertus possibles à un patron qu'il aurait d'ordinaire vilipendé.


à mon avis Dassault ne saurait même pas se servir de Catia. ce sont ses ingénieurs qui ont pondu ça. et donner le logiciel Catia au lycée, loin d'être une oeuvre de charité, ça permet d'ancrer et de privilégier son utilisation pour en faire un monopole, comme le fait Microsoft avec Office.

Pas que. Quelqu'un qui va consommer des gamines dans des pays exotiques ne saurait être de gauche.

Tout à fait d'accord, c'est d'ailleurs rigolo qu'il soit très apprécié par ceux la même qui en ce moment se font les grands défenseurs des femmes .

Houellebecq consomme des prostituées, pas des gamines, ce qui change quand même légèrement les choses.

ça change les choses : on peut même dire que c'est un Grans Moraliste.



Que je sache, il n'y a pas besoin d'aller en Thaïlande pour trouver des prostituées. Par contre, c'est en Thaïlande qu'on pouvait en trouver des mineures.

il y a aussi une notion de prix et de type de prestation. on exclut les mineures, Houellebecq ne cherche pas ça. mais pas sur que vous cherchiez à comprendre, c'est plus simple de donner son avis définitif sans rien savoir.

Dites tout de suite que les prostituées de chez nous sont des pipes et ne connaissent pas leur boulot. Ben quoi, on n'est plus cocardier tout à coup ?

chez nous la prostitution est interdite, ce qui clot le débat

Et le chouchou des editocrates au service des milliardaires 

houellebecq etait  tres proche de  Bernard Maris  ( oncle Bernard) economiste marxiste s 'il en est ... J ' ai  lu un livre de Houellebecq  et cela m' a mis  plus mal à  l' aise que de lire Celine ... j ' avais pas le même

 age non plus ..

 je n ' ai  rien lu d ' Annie Ernaux, mais  je  vais avoir  l ' emotion de passer l' automne et l' hiver avec elle

J'ai un peu connu  Bernard Maris, je ne dirais pas qu'il était marxiste et d'ailleurs je ne pense pas qu'il  se revendiquait comme tel.

Après c'est toujours le débat de l'oeuvre et de l'homme.

Je comprends que le Celine de "voyage au bout de la nuit " vous mette moins  mal à  l'aise que le Houellebecq des "petites filles "

Sauf que cette émission de France Culture oublie un point essentiel : on peut être un gros réactionnaire et un critique de la société de consommation. Les deux ne sont pas incompatibles. C'est d'ailleurs là que réside toute l'hypocrisie des conservateurs type Houellebecq : ratiociner sur la société de consommation sans jamais remettre en cause le capitalisme - puisque ce système est en accord avec les valeurs qu'ils défendent. Daniel l'explique d'ailleurs plutôt bien dans sa chronique, Houllebecq c'est : "l'éblouissement morne de la marchandise". Voilà, rien de plus.

Et c'était déjà largement visible dès son premier roman "Extension des domaines de la lutte".  D'ailleurs, si vous voulez vraiment lire Houllebecq, je vous suggère de commencer par celui-ci, au moins c'est le plus court ...

Je croyais pourtant qu'il était un grand critique de la société de consommation.


Il existe une droite critique de la société de consommation. Et même une droite critique du capitalisme. De la même manière que le libéralisme économique n'a pas toujours été de droite...


C'est une droite plus ou moins agrarienne, conservatrice, réactionnaire, anti-moderne, traditionaliste, et toujours encline à décrire la société actuelle comme décadente et immorale.

Cette droite-là a son lot d'écrivains, de Céline à Houellebecq, en passant par Barjavel.

Et aujourd'hui il y a les soraliens qui défendent une "gauche du travail, droite des valeurs". Soral se dit communiste.
Bientôt, s'il continue comme ça, on pourra lui adjoindre Roussel.

Et aujourd'hui il y a les soraliens qui défendent une "gauche du travail, droite des valeurs". Soral se dit communiste.


ça c'était il y a 10 voire 15 ans.

"en passant par Barjavel."

Et là... coup fatal à mon imaginaire idéologique... "Barjavel était de droite."


Wikipedia laisse un indice qui pourrait tendre à croire le contraire, mais c'est peut-être juste un simple biais de confirmation de ma part :


"Les années 1960 verront Barjavel très en phase, plus ou moins consciemment, avec les idées de Mai 68 (Les Chemins de Katmandou) qu'il évoque même avant qu'elles ne s'expriment, dans le poignant La Nuit des temps (où le thème de la guerre totale est de nouveau exploité), ainsi que dans Le Grand Secret, où l'on découvre un Barjavel nettement favorable à la libération sexuelle et plutôt libertaire. "


Ou alors, Mai 68 était une Révolution de Droite ?
Après tout, c'est à Giscard D'Estaing que l'on doit la libération sexuelle des années 70 en France. Et à Simone Veil (UDF) qu'on doit le droit à l'IVG.

Les cases sont décidément parfois très incommodes.

Chez Barjavel, un peu comme chez Céline, il y a une sorte de libertarisme qui les rend fondamentalement antimilitaristes et plutôt favorables aux libérations, y compris donc sexuelles chez le premier.

Mais d'autres aspects de leur pensée les ramènent tout de même vers la droite traditionnelle. Chez Barjavel, il y a, plus ou moins consciemment, une ode aux vraies valeurs de la terre qui ne mentent pas, un agrarisme qui ne dit pas son nom (notamment dans Ravage je crois), et qui le situe assez clairement politiquement. Il n'empêche que Barjavel m'a accompagné et fait rêver une grande partie de mon adolescence...


Après tout, c'est à Giscard D'Estaing que l'on doit la libération sexuelle des années 70 en France.


Pas sûr de vous suivre sur ce terrain-là... ^^


Et à Simone Veil (UDF) qu'on doit le droit à l'IVG.


Ne pas oublier néanmoins que c'est la gauche en majorité qui a permis à son texte de passer !  ;-)


Les cases sont décidément parfois très incommodes.


Effectivement. Les mots et les idées qui en découlent (à moins que ce ne soit l'inverse !) ne nous permettent jamais d'appréhender le réel que très approximativement. Toute catégorie est toujours imparfaite, non exhaustive, située, temporaire, etc.

Et c'est peut-être justement cette irrémédiable approximation qui fait toute la beauté de la langue et de la pensée...

Pour Giscard, je me suis basé sur ce fait, dont témoigne wikipedia : 


"Par ailleurs, élement marquant de l'époque, la volonté de libéralisation à travers l'arrêt de la censure répand sur les écrans français une vague de films érotiques et pornographiques mais la surtaxation des recettes de ces œuvres classées X finit par endiguer le phénomène. "


Mais c'est peut-être beaucoup de lui attribuer la responsabilité d'une libéralisation des moeurs ? Ou pas ? Je ne sais pas.

Disons que c'était l'homme de son époque, un peu comme Veil pour l'avortement, ou à l'inverse Mitterrand pour la contre-révolution néolibérale.

C'est vrai que l'on doit en dernier ressort le droit à l'IVG à Simone Veil mais ne pas oublier que cela fût l'aboutissement d'une longue lutte des femme et notamment de Gisèle Halimi.

Sans oublier Lucien Neuwirth, député UDR,  qui a travaillé pour l'abrogation  de la loi de 1920  contre l'avortement, et pour la contraception en 1967.

Merci de le rappeler, c'est tellement rare qu'on s'en souvienne: des centaines de femmes, et quelques médecins courageux, ont pratiqué dans des appartements des avortements "Karman" au point qu'une partie (plus lucide) de la droite a fini par s'en inquiéter et mettre en place une reprise en mains car ça prenait vraiment "trop" d'ampleur. 


Simone Veil a eu ce mérite, ça s'appelle récupération, mais il est mensonger de lui attribuer à elle seule la loi sur l'IVG. Je me souviens particulièrement de son discours au parlement avec cette contrevérité: l'avortement serait un drame pour toutes les femmes. 


À mon époque, c'était un drame parce qu'on y risquait sa peau, sans compter les angoisses, les souffrances et la honte imposées. Mais pour beaucoup, quand ça se passait humainement, c'était surtout un soulagement. 


Ça reste un drame pour celles qui le font à contrecoeur faute de fric ou d'un mec pour assumer l'enfant avec elles.

je ne pense pas que l'on puisse parler de récupération , plutôt de l'aboutissement  d'un cheminement . 

Récupération n'est en effet pas le mot juste. Le mouvement de désobéissance par passage à l'acte légitime prenait à ce moment là beaucoup d'ampleur. Il fallait y mettre fin et reprendre le contrôle. Veil était parfaite dans ce rôle, elle a été choisie pour ça et s'est très bien acquittée de sa tâche. 


N'oublions pas que la loi prévoyait de limiter les IVG aux cas de "détresse". Condition que les féministes de l'époque ont balayée par une évidence: être enceinte contre sa volonté est en soi une situation de détresse. Mais aussi: comment évaluer une situation de détresse? Pas facile de refuser une IVG à une femme qui ne serait pas assez en situation de détresse. 


De ce fait, cette restriction inapplicable n'a jamais été réellement appliquée, mais elle a sans doute servi à culpabiliser bien des femmes au cours de l'entretien préalable obligatoire à l'époque. 


Petites ruses mesquines, comme l'obligation, quand on achetait un contraceptif, de laisser nom et adresse sur le registre de la pharmacie destiné aux toxiques. Qui laissait la désagréable impression de faire quelque chose de grave, quand même.

Il ne faut pas oublier le rôle des femmes et du MLAC .

Bien sûr ! Je voulais surtout rappeler que si la gauche s'était abstenue au vote, le texte de Veil aurait été recalé.

Ce n'est pas le seul de son espèce à avoir viré de bord. Louis Pauwels, pour prendre quelqu'un qui a aussi été à l'origine de la littérature fantastique en France ("Le Matin des magiciens"), a commencé sa carrière en étant proche des communistes, puis il a dirigé "Combat", avant de finir par diriger "Le Figaro magazine" sur une ligne plus proche de l'extrême droite que de la droite.

Oui en vieillissant c'est de plus en plus dur de résister a la connerie , notre pensée s"effiloche et s'accroche aux ronces de la vie et on devrait souvent se retourner et s'en servir pour retrouver notre chemin et laisser derrière la souffrance de ces bribes arrachées .Et souvent au contraire nous fonçons tête baissée droit devant en oubliant la douleur  dans l'habitude jusqu'à avoir les yeux crevés .

Le meilleur exemple est Giono qui, de pacifiste intégral et antifasciste a fini par soutenir la Révolution nationale de Pétain. Belle analyse ici.
On pourrait aussi citer l'historien et écrivain Emmanuel Berl, l'époux de Mireille, la chanteuse. Un juif de gauche qui devint le nègre de Pétain ("La terre, elle, ne ment pas", c'est de lui). Toujours le côté retour à la terre et aux traditions, contre le modernisme décadent...

tolkien avait beau faire de son oeuvre une ode a la terre et aux traditions, il n’empêche qu'elle transpire aussi l'humanisme et l'appel a la mixité entre les cultures. on peut être contre l'industrialisation sans être contre la modernité.

Berl et Mireille ont ensuite vécu cachés . 

Mireille a même fait partie d'un réseau de Résistance. Alors qu'elle était réfugiée en Corrèze avec son mari, elle s'est rendue à Vichy pour intercéder - avec succès - auprès de Bousquet, le chef de la police, afin d'éviter l'attaque d'un maquis. Bousquet s'est sans doute prévalu de ce genre d'intervention pour faire valoir à la Libération qu'il avait rendu des services à la Résistances et faire oublier qu'il était le responsable de la rafle du Vel' d'Hiv'.

("La terre, elle, ne ment pas", c'est de lui)


Ah merci ! J'utilise souvent cette expression et ne savais pas d'où elle venait précisément.  ;-)

Houellebecq pourra, quand même, se consoler en recevant le   " Grand Prix des Livres Servant  à Caler Lea Armoires " ou le Con-court

Des domaines que la gauche domine inlassablement : l'imaginaire et la poésie... Félicitations à Mme Ernaux et merci pour cette bulle de fraîcheur :)

Belle chronique Daniel. Merci

Annie Ernaux est témoin et nous permet nous, les vieux, de passer le nôtre de témoin.

J'ose.

La beauté, les mots


Sa main s’était tue dans la mienne

Je cherchais

Par terre

A l’horizon 

Dans les livres

Derrière le petit bois

Là où tempête et tonnerre

Résonnaient les fourrés

Même dans la cabane

Où gisaient, encore

Quelques robes en feuilles de chêne

Épinglées par des aiguilles de pin

Un jeu de jeunesse de rires et de mots

Dans la remorque crevée de pierres

Dans le cahier herbier.


Je m’assis, me grattai le bonnet

Elle arriva pimpante dans sa robe fleurie

Une femme maintenant deux livres en main

Je sentis mes doigts se refermer sur du sensible

Elle se cala sur le banc, ouvrit  le recueil et lut

Un poème d’ Éluard

Tu te rappelles. Ma tête dit oui


Mon esprit était ailleurs, avec sa main

Hier, avant-hier, bien avant

Dans le bureau orné d’ouvrages

Je sautillais et lui lisais Poésie Ininterrompue

Une boucle, un témoin.

Je souriais

Et elle parlait, parlait, parlait

L’air était frais et gouleyant

Simple du soleil m’inondant. 


Whaou , quelle violence ! La gauche c'est la vie  , la droite la mort . 

très beau texte, je ne saurai vous recommander de le publier en entier sur Twitter et sur Insta.

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