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Un camp d'été et un atelier de Paris 8 réservés aux non-Blancs... et alors ?

Un camp de vacances interdit aux Blancs ? Depuis une dizaine de jours, de nombreux médias et personnalités s’enflamment autour d’un camp d’été "décolonial" qui se tiendra fin août près de Reims et se veut "réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français". Donc aux non-Blancs. Ce camp ferait suite à des ateliers interdits là encore aux Blancs tenus mi-avril à l’Université Paris 8 à Saint-Denis. D’où les protestations contre un racisme anti-Blancs. Pour autant, ce camp comme ces ateliers ne proposent rien d’autre qu’une non-mixité choisie, à savoir un outil d’émancipation politique utilisé notamment par les féministes.

Derniers commentaires

Tout va bien en France :

http://www.liberation.fr/direct/element/a-paris-la-police-retire-ses-protheses-a-un-homme-pour-le-fouiller_36565/

Bien sûr, le fait qu'il soit noir n'entre pas du tout en compte dans le sort qui lui a été réservé. Pas de communautarisme et de délire victimaire anti-républicain tous des frères les races n'existent pas toussa toussa...
On voit surgir aujourd'hui beaucoup de questionnements face à certaines commissions en non mixité à Nuit debout. Et bien c'est pour ce genre de raisons ; parce que nombre d'entre vous sont toxiques et que comme nous ne sommes pas extra-lucides, il est plus facile de vous considérer comme tous toxiques. Injustice ? Le sexisme est une injustice. Les racismes sont une injustice. L'homophobie est une injustice. La transphobie est une injustice. Exclure les hommes de quelques réunions pour un temps donné, ne constitue pas une discrimination systémique ; cela n'est donc pas une injustice. Je ne vois jamais ces amateurs de mixité manifester leur désapprobation de manière claire à la non mixité installée de fait et partout (conseils d'administrations, sénat, assemblée nationale... tip ; si vous avez envie de me montrer les quelques photos de femmes sénatrices ou députées vous venez de valider ma démonstration. Quand on peut encore sortir et exhiber ce genre de photos, c'est qu'elles sont peu nombreuses).
La non mixité est nécessaire aux féministes. Elle est vitale. Beaucoup de femmes ce matin témoignaient de leur expériences de réunions mixtes pour parler du sexisme ; toutes ont témoigné qu'une immense partie de la réunion s'est passée à re-expliquer que le sexisme est une réalité. Très peu de temps est consacré à la lutte contre le sexisme ; on passe plus de temps à en expliquer l'existence et à rassurer les hommes présents.
Je ne saurais pas expliquer la violence que cela peut constituer pour moi car j'ai au fond fini par l'intégrer je crois. Je parle (généralement) des sujets validés par les non féministes ; les violences sexuelles. Lorsque mes articles étaient ouverts aux commentaires, on passait un temps assez monstrueux avec des habitué-es, à expliquer aux nouveaux venus qu'ils n'étaient pas visés. C'est là qu'est la violence ; je parle des dizaines de milliers de viols vécus chaque années par des femmes et des hommes sont tellement passionnés par le sujet qu'ils préfèrent parler d'eux et de leur resenti. Comment voulez-vous ensuite ne pas avoir l'impression d'une profonde et totale indifférence ?
La non mixité permet de passer à l'essentiel : trouver des moyens de lutte, trouver des moyens d'action."

(transposable pour les ateliers sur le racisme non-mixtes)

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Quelques mots de Toni Morrison, Prix Nobel de littérature, à propos du fameux "Les races n'existent pas" :

"La situation est aggravée par le tremblement qui précède tout discours sur la race. Elle est encore compliquée par le fait que l'habitude d'ignorer la race est prise pour une attitude élégante, libérale, voire généreuse. La remarquer, c'est reconnaître une différence discréditée d'avance. Imposer son invisibilité grâce au silence, c'est permettre au corps noir de participer sans faire d'ombre au corpus culturel dominant. D'après cette logique, tout instinct de bonne éducation argumente contre le fait de remarquer la race. [...]

Le monde ne devient pas sans race ni ne sera déracialisé grâce à des affirmations. Soutenir l'absence de race dans le discours littéraire est en soi un acte racial. Déverser de l'acide rhétorique sur les doigts d'une main noire peut effectivement détruire les empreintes mais pas la main. De plus, qu'arrive-t-il, au cours de cet acte d'effacement intéressé et violent, aux mains, aux doigts, aux empreintes de celui qui verse ?"


[Toni Morrison, Playing in the Dark : Whiteness and the Literary Imagination, 1990, p. 46-47]
Comparaison n'est pas raison. Les descendants d'immigrés en France ont généralement des attaches envers un pays d'origine, avec sa culture, son récit historique... Cela n'a rien à voir avec les noirs américains qui ont été entièrement déracinés et coupés d'eux-mêmes. Ne parlons pas des femmes (où est le "pays des femmes"?) Ce texte me paraît méconnaître des réalités complexes: il y a des récits mémoriels concurrents, et les chaînes satellitaires, depuis longtemps, permettent un certain entre soi culturel dont tous ceux qui ne les regardent pas, n'ont tout simplement aucune idée... Les quartiers sont de moins en moins mixtes, et l'appartenance commune à une même société est clairement en crise. Que l'expérience d'être racisé demande à être explorée, y compris dans une réunion non mixte, cela me paraît aller de soi. Mais ce camp où même les conjoints blancs ne sont pas admis, cela va ailleurs. Le malaise est évident : être racisé n'est plus une expérience dont il faut explorer la réalité, mais une façon, réductrice parce que victimaire, de se définir, qui justifie une grande agressivité (il faut lire Houria Bouteldjra: dans la revue "Vacarme", elle en vient clairement à dire que si elle doit choisir entre l'extrême gauche qui la soutient, et qui lui demande de condamner les propos de Dieudonné, et les "racisés" pour qui il est un "héros", elle choisira de "laisser tomber les blancs"..., choix formulé sans ambages en termes d'appartenance, loin de la question du contenu de ses propos... (elle dit clairement ailleurs qu'elle est contre les couples mixtes). On connaît la formule choc, et pourtant fausse, de Sartre "le Juif c'est l'autre". Non, le Juif c'est une histoire et une culture. Si Sartre le définit ainsi, c'est bien sûr qu'il parle à partir de son regard à lui. Mais quand quelqu'un en vient à se définir en disant "je suis, irréductiblement, votre autre"... alors je trouve cela bizarre et inquiétant.
tout ce foin pour pas grand chose... comme d'habitude.

D'ailleurs dans le genre mixité : est-ce qu'il y a beaucoup de "pauvres" qui partent en ballade sur le yatch de Boloré ? en "ballade" hein ! je ne parle pas de ceux qui bossent :-) mais bon là c'est pas pareil ... c'est juste qu'ils pourraient s'ils n'étaient pas povre.... les povres.

Sur la mixité je vous conseille vivement cette série (courte série) : Show Me a Hero (tirée d'une histoire réelle)... et dans la lancée n'hésitez surtout pas à continuer avec les autres séries signées David Simon.
Merci pour cet article !

Quand j'ai lu le titre je me suis dit "je ne veux même pas imaginer la gueule des commentaires". Je n'ai pas été déçu.

J'imagine que pour les phares de la pensée qui nous font leur petit caca nerveux, il faudrait que Pierre Gattaz puisse participer aux réunions de la CGT ?
Seulement 150 commentaires en une journée pour un sujet attrape-clic comme celui-là... pas sûr que les muffins au olive suffisent pour la pérennité.

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Il y a toujours moyen de rationaliser doctement n'importe quoi. N'empêche, à la fin, un panneau "interdit aux...", c'est un logiciel incompatible d'une vision du monde progressiste. Ca ne veut pas dire que ça n'a pas des mérites, mais c'est sur que ça va en choquer plus d'un. Ca vous a un petit coté communautarisme à l'anglo saxone... Alors que comme dirait Todd, ici on fait du mariage mixte. En Angleterre, fort peu.
Ah ah ! C'est sûr que si pour certains "avoir l'impression d'être sur Médiapart" est déjà le comble de l'horreur, je vois bien ce que ça doit leur faire d'imaginer des noirs et des arabes qui se réunissent entre eux !
" J'ai l'impression d'être sur Mediapart " j'aurais pas dit mieux!
Plutôt borderline sur ce coup là, Anne-Sophie...!
Je trouve l'accroche de cet article assez condescendante : "les médias redécouvrent un outil d'émancipation politique". En gros, si je comprends bien, ce serait un faux problème de médias moutonniers et ignorants, puisque ça existe depuis des années, et circulez, y a rien à voir.
Mouais. Puisque les partisans de ce type d'approche différentialistes adorent légitimer leurs démarches par des études qui prouveraient leur dire, j'attends qu'on me fasse la démonstration documentée et rigoureuse que la présence de Blancs sincèrement antiracistes et prêts à lutter contre les discriminations empêcheraient des Noirs ou des Arabes de s'exprimer. Qui l'a démontré et comment ? Parce que c'est une chose de le prétendre, et une autre de le caractériser rigoureusement. Faute de preuve convaincante, ce type de démarche n'est rien d'autre que le reflet d'une tendance très dans l'air du temps : enterrer l'antiracisme universaliste (forcément blanc et bourgeois, ben voyons) sous l'antiracisme communautariste. Chacun jugera...
Je pense de plus en plus à me désabonner. J'ai l'impression d'être sur Mediapart dans une religion du gauchisme. Bon vraiment à part Valeurs Actuelles va rien me rester à lire dans ce pays !
Il faut voir le bon côté des choses : si vous êtes hermaphrodite et métis(se) (européen(ne) +…) et bisexuel(le)
vont avez le droit d’aller partout.
Après le village-vacances voici qu'apparaît le ghetto-vacances.

Le concept (?) n'est pas nouveau. Glibert Trigano l'a déjà fait en Afrique. Mais les villages sont réservés aux blancs, sauf pour le "petit personnel" dévolu au pousse-balai et au nettoyage des chiottes.

La doxa Vanuel Malls triomphe.
citation:
"Ce n’est pas un projet de vie, ce sont des universités d’été de trois jours réservées aux personnes directement concernées par le sujet..."
http://contre-attaques.org/magazine/article/camp-d-ete
ya quand même un paquet de fantasmes délirants autour de cette histoire.
Demain je vais lancer des vacances réservées aux blancs barbus de sexe mâle, à yeux verts et à cheveux courts et à petit pénis.
On parie que ces braves gens qui défendent la non-mixité vont demain demander à me faire la peau?
Louis Farrakhan vaut bien le Klu Klux Klan.
Organisez un camp de vacances interdit aux Noirs et aux Arabes: vous serez à juste titre poursuivi, condamné et tous les commentateurs sourds et aveugles et les Anne-Sophie Jacques de la terre vous tomberont dessus. Mais apparemment pas de problème dans l'autre sens.
Créer de l'apartheid pour lutter contre l'apartheid est la plus dangereuse des solutions.
Mais vous vous êtes au moins renseigné sur ce qui motive ces personnes à vouloir être entres elles temporairement pour discuter de ce qu'elles subissent de manière systémique en tant que racisées? (quelques indices sont dans la question)

Ca doit vous paraître paradoxal mais je suis d'accord avec "si c'était des blancs on les traiterait aussitôt de racistes!". Car franchement, pour quelle bonne raison des blancs voudraient se réunir entre eux sans personnes noires? Parce qu'ils se sentent opprimés au quotidien dans une société française façonnée par l'homme de couleur? Si c'est vraiment l'argument utilisé dans ce cas là, alors oui le racisme n'est pas loin car c'est complètement faux...
oui à juste titre. Je crois qu'il y a un malentendu, c'est pas le club med ou la colonie de vacances, c'est un cycle de discussion qui permettent aux interessés de parler de leur propre condition. Ils auraient quoi à se raconter une bande de blancs qui se retrouveraient entre eux,
"on est des dominants, c'est cool, rendez-vous à la piscine?"
La loi de 1901 sur les associations permet de défendre toutes sortes d'intérêt particuliers (sauf ceux qui contreviennent à la loi en général). Vous pouvez créer une association pour défendre les intérêts d'un groupe de population qui se sent discriminé, organiser des réunions, des camps de vacances, tout ce que vous ovulez, mais pas d'interdire à qui que ce soit de participer à ces activités pour des raisons d'opinions politique, de sexe, de race ou de religion.. C'est un principe républicain, démocratique, fondamental. Libre à chacun de participer ou non, de s'exprimer. Concrètement si vous vous rendez à une réunion de lutte antiraciste alors que vous êtes raciste, ce sera pour vous informer ou pour provoquer, avec les conséquences que l'on imagine. Il n'y a que les sectes, les mouvements antidémocratiques qui ferment leur porte. Le Klux Klux Klan n'accepte pas les noirs dans ses réunions, les néo-nazis refusent les Juifs. Le panneau "Interdit aux chiens et aux Juifs" à la porte de cafés, de magasins, de cinémas, ça a existé, y compris à Paris pendant la dernière guerre A-t-on envie de trouver des panneaux "Interdit aux blancs", qui seront suivis d'autres "Interdits aux noirs" à la porte de certains lieux publics?
Par ailleurs, le problème n'est pas dans l'organisation de réunions privées (liberté totale), mais publiques. J'ai l'impression que cet article mélange un peu tout.
« tout ce que vous ovulez »

Interdit aux hommes.
Non, dyslexie
vous mélangez tout !
Bien sûr que si, on peut interdire à quelqu'un de participer à une association en raison, tiens, au hasard, de ses opinions politiques : tous les partis politiques le font ! Rien n'interdit, en France, de s'associer entre personne d'une même opinion, d'un même sexe, d'une même religion, d'une même origine... et aussi bien d'une même situation au regard de la discrimination raciale !!!

Ce qui est interdit c'est de se donner un but de discrimination. Ou d'interdire l'accès à une réunion publique, ou à quelque activité commerciale.
Mais c'est exactement ce que je dis quand je parle de la loi. mais le refus d'adhésion prévu par certains statuts est peu utilisé et difficile à manier puisque très vite vous pouvez tomber dans le cadre de la loi contre les discriminations. Devant les tribunaux, le refus doit être justifié, généralement par une volonté de nuire à l'association.
une "volonté de nuire" n'est absolument pas nécessaire. Il suffit que le motif qui justifie le refus soit lié à l'objet de l'association. Une amicale d'auvergnats ou de polonais peut parfaitement refuser l'adhésion d'un non polonais ou d'un non auvergnat.
Mais il ne peut pas y avoir d'associations fondées sur une discrimination raciale. Donc, on ne peut pas créer d'association de blancs qui pourrait refuser des non-blancs.

Les justifications apportées à l'organisation de ces camps d'été m'attristent profondément.

En tant que blanc, hétérosexuel, cinquantenaire, je ne serai donc pas capable de percevoir, de ressentir et de lutter contre les discriminations dont sont victimes, les non-blanc, non hétérosexuel et non-cinquantenaires? Et bien non. Désolé.
Et en tant que blanc, le fait de m'interdire l'accès à un camps d'été au seul motif de ma couleur de peau me révulse tout autant.
Il ne s'agit pas de percevoir les discriminations, il s'agit d'en parler entre ceux qui les subissent.

Savez-vous ce que c'est que d'être infirmière "arabe" et d'entendre une vieille dame sur son lit d'hôpital dire "oh, moi, je n'aimerais pas qu'on me transfuse du sang d'arabe" ? La police vous a-t-elle déjà arrêté pour un léger excès de vitesse et éloigné de la voiture en vous demandant si c'était la vôtre comme si vous l'aviez volé ?

Vous avez ce genre de chose à raconter ? Vous ne comprenez pas que ceux qui les subissent n'aient pas forcément envie d'avoir un regard "compréhensif" sur eux quand ils parlent ? Qu'ils puissent, par exemple avoir envie de dire "les français", "les blancs" voire "salopards d'hypocrites de français" pour se soulager un peu et être gênés si vous êtes là ?

Après, ce n'est pas une question de couleur, je parierais que si vous dites que vous vous appelez Saïd Branine (un gars d'Oumma.com quasi-rouquin aux yeux bleux) et que vous avez des choses à raconter, il n'y aura pas de problème (jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que c'est faux et que vous entendiez "salopards de menteurs de français"...).
vous avez sans doute noté que ce camp ne refuse pas les "blancs", mais les "non racisés". Ce qui n'est pas tout à fait pareil. Dérévulsez vous :)

j'avais une copine à la fac qui était en fauteuil roulant. Un jour que je lui déclarais avec la naïve bonne conscience de la fille qu'a pas trop réfléchi "moi ça fait pas de différence qu'on soit en fauteuil ou pas", elle m'a toisée de bas en haut en rigolant "toi, peut-être pas, mais moi, si."

j'ajoute : de la fille qu'a pas réfléchi, et surtout : jamais éprouvé

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Excellente question, qui met fin à ce débat débile.
Peut-être devriez-vous lire les autres messages avant de poser la question, parce qu'on ne parle pas de "race" au sens du racisme biologique mais au sens de construction sociale.
Par exemple, pourquoi dit-on que les "métis" Obama, Dieudonné ou Eboué sont "noirs" ?

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La construction sociale n'est pas une subjectivité, ce n'est pas x qui se considère ceci ou cela, c'est x qui subit ceci ou cela. Ray Charles pouvait se considérer sans couleur si il voulait, d'autres lui faisaient savoir qu'il était socio-politiquement "noir américain", le "racisait".

Si vous subissez ça et avez envie d'en parler avec d'autres, allez à ces réunions...
Donc, si je suis blanc de peau, mais que je me considère socialement comme noir de construction social, je peux participer au camp ?

Malheureusement non la question dans ces cas la ne sera pas votre perception mais votre expérience.

Autrement dit qu'on vous perçoive comme noir et que ça impacte votre vie au point d'avoir des choses à raconter sur le sujet

Vous as-t-on déja refusé un logement de visu alors qu'au téléphone c'était bon?
Avez vous déjà été la seule recrue non blanche et la seule non retenue la veille d'une période de trois mois d'essai sans qu'aucun motif ne vous soit donné?
Avez vous été traité de mal blanchi par votre voisin ?
Vous as-t-on demandé plus de 200 fois de vous toucher les cheveux pour "voir", expliqué que c'était normal que vous ayez des aptitude au basketball et dévalué vos efforts pour entretenir votre corps car les Noirs c'est bien connu sont plus musclés que les blancs.
Vous as-t-on déjà dit : "toi c'est pas pareil t'es pas comme les autres".
Vous as-t-on déjà embarqué dans un fourgon de police devant tous vos amis à la sortie du collège parce que vous n'aviez pas de carte d'identité ?
Avez vous déjà été le seul individu contrôlé par les douanes dans un wagon?
As-t-on déja contrôlé vos papiers alors que vous preniez un café en terrasse avec une ami noir.
Vous a-t-on déjà refusé l'entrée d'une boite de nuit parce que le patron avait donné pour consigne pas de noir?
As-t-on déja refusé l'entrée de la boite ou vous étiez habitué d'aller parce que vous veniez accompagné de vos petits frères métis au lieu des habituels amis blancs?
As-t-on déja fait preuve de condescendance humiliante vis à vis de votre mère parce qu'elle avait un accent africain?
Avez vous été systématiquement suivi par un vigile dans les rayons d'un magasin. Avez vous déja entendu un crissement de pneu à 2heures du matin et aperçus deux bonhommes en bombers vous sautez dessus comme pour vous agresser tout en ayant la présence d'esprit de ne pas faire de geste violent quand vous comprenez que ce sont des flics de la bac

En tant que métis je suis mitigé sur les bienfaits de ce genre de regroupement reservé aux racisés mais il y a un monde entre mon sentiment et votre réaction de rejet viscéral qui en dit long sur les blessures profondes qu'engendre le fait d'être exclu.

Imaginez un peu, ce qui vous indigne, en l’occurrence, ça n'est pas l'exclusion en général mais votre exclusion en particulier. Et c'est bien compréhensible d'autant que vous refuser de comprendre les motifs de cette exclusion!

Cela aura une vertu peut être.

La rage compréhensible dans laquelle vous plonge l'idée qu'on ait pu envisager d'organiser un obscur symposium sans que Nick soit convié vous fera peut être comprendre pourquoi certains soulèvent ( trop souvent à votre goût ?) la question ethno raciale en France pays de l'égalité républicaine. ( Une montée du communautarisme qui inquiète étrangement beaucoup plus ceux qui appartiennent à la communauté la plus puissante sans s'en rendre compte car ils se vivent comme le genre humain)

Imaginez que le sentiment d''injustice qui vous saisi et vous pend aux tripes. La "grogne" dans laquelle vous plonge le fait de ne pas être sollicité pour parler des problèmes spécifiques rencontrés par les non blanc dans un truc confidentiel est de même nature que celle qui m'accable lorsque je vois qu'on met en place des processus institutionnels (partis, médias, associations par centaines) bien plus puissants que ce camp (dont Asi m'apprend l'existence )dans lesquels la parole des non blancs est triée sur le volet pour ne pas heurter les oreilles des blancs .

Vos interlocuteurs blancs du forum vous donnent l'impression de sombrer dans l'autoflagellation, la repentance, l'aliénation volontaire et l'hypocrisie en affichant leur bienveillance vis a vis d'un dispositif desquels ils seraient exclus.

Des collablanc on pourrait dire? Des faux culs qui caressent les minorités dans le sens du poil par démagogie et pour se faire mousser.

Vous les voyez comme victimes du syndrome décrit par l'éminent pascal Bruckner?

Je vis en Martinique est pour beaucoup de mes amis blancs la découverte de la condition de minorité raciale est une expérience très douloureuse mais très positive pour ceux qui la vive comme une expérience enrichissante.
En effet s'ils ne se braquent pas devant les préjugés qu'on leur applique ( préjugés différents de ceux qui touche les non blancs mais préjugés quand même ) beaucoup me disent qu'ils comprennent vraiment pour une fois ce que l'on ressent quand on est en minorité visible.

On sait jamais vous ferez peut être un pas de recul et essaierai de comprendre sans être d'accord. Je ne le suit pas vraiment la non mixité ne me vas pas car selon moi la question sociale est première et prioritaire face à la question raciale. Je cottoie trop la bourgeoisie noire et mulâtre antillaise pour comprendre que ce qui motive n'est pas tant la fin de la domination que l'envie de participer sans discrimination à la domination.
J'ai applaudi dans ma tête.
merci pour ce message, vraiment.
Donc, si je suis blanc de peau, mais que je me considère socialement comme noir de construction social, je peux participer au camp ?
Fallait le dire.
Il suffit de lire, ça prend cinq minutes. Mais c'est en effet plus facile de gueuler sans s'informer. Le camp n'est pas reservé «aux noirs» mais à ceux qui subissent le racisme d'Etat à titre personnel. Personne ne vous demande ni votre origine ni votre couleur de peau lors de l'inscription. C'est plutôt à vous de savoir si vous vous reconnaissez dans cette problématique ou non.

Vous parlez de police d'inspection de la couleur de peau, mais d'où tenez-vous cette information?

L'expression «reservé aux non-blanc» vient de quelques journalistes haineux qui ont monté cette polémique débile.

de la part des organisatrices:

Cela étant dit et les formes du racisme ayant évolué, la couleur de peau est loin de constituer le seul marqueur de racialisation. À cela s’ajoute des marqueurs plus ou moins visibles tels que le patronyme ou des signes distinctifs, notamment d’appartenance à la religion musulmane, qui renvoient à une origine, une différence réelle ou supposée.

ou

On peut donc continuer à dépolitiser le sujet et à faire des comparaisons abjectes et anachroniques du type « mon Dieu, ce camp d’été c’est comme la ségrégation raciale dans les bus aux USA » ou on peut accepter que c’est bien plus complexe que cela. D’autant que, la ségrégation raciale consistait à exclure socialement, politiquement et économique un groupe au profit d’un autre. Quel rapport avec le camp d’été ? Quelle exclusion sociale, politique, économique produira-t-il sur les personnes « blanches de peau » pour reprendre les termes des journalistes ?

Voilà une réponse aux critiques: http://contre-attaques.org/magazine/article/camp-d-ete
Ben si, vous pouvez, et vous pouvez même être subventionné par l'état pour ça, cf ces assos feministes et LGBT non-mixtes.
http://www.maisondesfemmes.org/
http://www.cineffable.fr/fr/c_asso1.htm
Relisez la première phrase de mon message.
Vous faites la différence entre des mouvements de résistance de minorités à une situation de discrimination et une politique d'oppression par la majorité ou les pouvoirs en place, ceux qui ont la force publique à leur service ?
Des gens ne se sentiraient pas le besoin de se retrouver entre-eux pour parler des discriminations qu'ils subissent si elles n'étaient pas là. Ils ne veulent pas vivre entre-eux de manière sectaire, ils veulent au contraire faire émerger une parole des ghettos, territoriaux ou symboliques, pour qu'elle soit entendue et qu'on en finisse avec ça.
Votre généralisation n'aurait de sens que si c'était un programme pour un pouvoir alors que c'est tout le contraire, que c'est une résistance à un pouvoir oppressif, y compris dans sa dimension structurelle qui n'a rien à voir avec les bonnes intentions individuelles ou même des apparences objectives.

Ca me rappelle qu'un film plaçait bien le problème L'italien avec Kad Merad, ou comment un Mourad se faisait "blanc" (au sens socio-historico-politique) en disant juste qu'il était italien. Pas une question d'apparence, de comportement du quotidien, juste des représentations qui changent selon qu'on classe mécaniquement dans telle ou telle catégorie.

En fait, tout ça n'est pas si loin de ce que fait #onvautmieuxqueca pour toutes les précarités, pour faire émerger leurs histoires. Si il y avait une réunion "témoignages de précaires" aurait-on envie d'y voir des gens non concernés dont le regard sur les chômeurs, jeunes en galère etc. hésite entre pitié, paternalisme et jugement sur les "fainéants" ? Même des trucs pas méchant, des discours comme Filoche disant dans une précédente émission que lui aussi il avait fait un tas de petits boulots dans sa jeunesse, que ce n'était pas si grave, montrant combien il ne comprenait pas le ressenti actuel des gens concernés ?
C'est tout simplement une question de principe. Toit le monde sait qu'il y a des milliers d'associations qui font un travail antiraciste dans les cités et les villes, et c'est très bien. Mais que l'un d'elles fasse de la com sur le Net en excluant les Blancs et les hommes me choque profondément. Par nature, je n'exclus personne dans ma vie, et je ressens comme une agression d'être exclu.
En plus, la culture renfermée, sectaire, de l'entre-soi n'a jamais beaucoup apporté,
Plus de 30 ans que SOS Racisme existe, on en est où de l'effet des principes ?

C'est toujours risqué de polariser les choses, d'intensifier les luttes, mais c'est déjà l'occasion de remarquer ceux qui en profitent pour pointer les victimes (tss... sont pas polies, elles se permettent quelques causeries entre-elles...) et de mesurer à quel point les questions d'un "apartheid" restent peu sensibles pour la plupart des gens (pas concernés...), ceux qui semblent s'étonner que dans notre société on puisse arriver au point où une partie de la population se sente exclue par nature, ghettoisée quoi qu'elle fasse, se sente finalement pas loin de la situation juive en Europe pendant des siècles.

Le coup de l'émancipation, de l'assimilation, les Juifs y ont eu droit au XIXe, et si on peut espérer que les massacres ne sont plus à l'ordre du jour, le fait est qu'entre la "lepénisation des esprits" (on n'utilise plus cette expression, on dit "dédiabolisation du FN") et gauche Finkielkraut qui a toujours un petit mot gentil pour "les-noirs-et-les-arabes", les 15 dernières années ne sont pas allées dans le sens de l'ouverture.
Je trouve que ça papote, ça repapote, ça dépapote, ça exclut, ça inclut, ça perclut, ça reclut, ça discutaille, ça taille des croupières, ça retaille, ça bataille, mais ça n'avance pas à grand-chose.

Il faut bien qu'ils aient tous l'impression d'exister...
Martin Luther King et Nelson Mandela auraient détesté ce concept de réunions réservées aux "non Blancs", que je trouve pour ma part effrayant. Les promoteurs de ce type de rassemblements sont d'ailleurs assez hostiles aux couples mixtes, tout comme les identitaires d'extrême droite. Je ne suis pas d'accord avec la notion de racisme d'Etat. Il y a du racisme en France, c'est un fait, mais il n'est pas institutionnalisé. Je suis métisse, je n'ai pas l'impression d'être brimée ou ostracisée dans ma vie de tous les jours. Je n'ai même jamais été contrôlée. Les discriminations sont de toutes sortes, elles touchent les femmes, les vieux, les gros, les handicapés...et il y a bien sûr le racisme social, car un blanc illettré aura plus de mal à s'insérer qu'un médecin noir.
Par ailleurs je n'aime pas cette notion d'admiration que tout noir aurait soi-disant pour les blancs. Je trouve cette phrase pour le coup assez raciste. Il faut arrêter de généraliser, de voir les Blancs ou les Noirs comme des ensembles homogènes. D'autant plus qu'il y a aussi parfois du racisme entre groupes "discriminés".
La non-mixité de genre quand on connait pas ça demande une petite explication, et l'argument tient tout à fait la route. Ensuite quand c'est une non-mixité racisé/non-racisé, faut déjà intégrer le concept de personne racisé, qui tient lui aussi tout à fait la route (moi aussi l'expression m'as fait bizarre au début). Du coup ouais déjà que les personnes qu'on entend s'exprimer sur le sujet sont pas connues pour la finesse de leur analyse, j'imagine que ça doit leur fait tout drôle. ça fait aussi drole à des hommes qui ont l'habitude d'être à leur place partout d'être rejeté, alors que c'est le quotidien de pas mal de femmes. ça fait aussi drôle à des blancs d'être rejetés alors que c'est les quotidien de pas mal de racisés, et de manière encore plus évidente. Après si on est pas en capacité de comprendre, on peut aussi la fermer et laisser les gens faire ce qui leur plait, parce qu'il est evident que les gens qui gueulent n'avaient à la base aucune intention de se rendre à ces réunions. (voir les messages de Holden qui explique tout ça en détail)
Peut-être que le fond du sujet est la mise en valeur politico-médiatique de réunions qui concernent finalement très peu de gens (quelques dizaines de personnes en France ?).

Pourquoi vont-ils chercher ces événements-là ? Pourquoi veulent-ils en faire du racisme anti-blanc ?
Un peu plus et je dirais que ça annonce le ton qu'ils veulent donner à la campagne 2017.

Entre la droite Le Pen et la gauche Finkielkraut, ça risque d'être joyeux.
Si les femmes noires participant à ce camp de vacances interdit aux blancs
veulent s'auto-émanciper du sexisme, vont-elles organiser un sous-camp interdit aux hommes noirs ?

Et si les plus jeunes d'entre elles veulent s'auto-émanciper de leurs problèmes spécifiques
d'adolescentes face aux adultes, vont-elles organiser un sous-sous-camp interdit aux vieilles ?

On est pas sortis de l'auberge...
Le problème, c'est que les blancs (dont je fais parti) n'aiment pas qu'on leur rappelle qu'ils sont blancs.

En tant que blancs, on accepte l'idée qu'il y a des noirs, des jaunes, des métis. Mais "blancs", ça n'existe pas.

On s'est habitué à l'antiracisme moral organisé par des blancs. SOS Racisme, organisation créé à l'Elysée sous la houlette de Dray, Attali, Séguéla, mis en scène par des jeunes arrivistes du PS et de l'Union des Etudiants Juifs de France, qui expliquait à des jeunes noirs et arabes comment lutter contre le racisme. En gros, ça consistait à dire que le racisme c'est le FN et le beauf de base, et que tout ira mieux en votant pour le PS.

Émerge une nouvelle génération issue de l'immigration, qui est française, qui ne veut plus être les faire-valoir d'une bonne cause pour la bonne conscience blanche, et encore moins être les idiots utiles du PS en vue d'une prochaine élection. Et qui affirme que le racisme n'est pas une question de morale ou de bonne conscience, mais une question politique, historique, qui ne se limite pas au skinhead plein de bière qui fait le salut nazi avec ses camarades de jeu.
Verdict ? Ce sont des islamo-racaillo-gaucho-trotskistes communautaristes sans doute de mèche avec Al Quaida si on gratte un peu.

Ce qui est très révélateur, c'est que le communautarisme, c'est toujours quand des noirs et des arabes décident de se réunir et de militer ensemble, sans la figure tutélaire du bon blanc antiraciste.

En revanche, quand une rédaction de journal, quand le conseil d'administration d'une entreprise, quand les instances dirigeantes d'un parti politique, quand une association antiraciste, sont composées à 99.99999 % de blancs, ce n'est pas du communautarisme. Ce n'est pas de la discrimination. C'est juste... Un hasard. C'est comme ça. On a pas fait gaffe. Et puis nous on n'est pas raciste, la preuve on est de gauche. D'ailleurs, les races, ça n'existe pas. Et pis ho, ça va bien votre communautarisme là !
L'ANC (congrès national africain) chère a Nelson Mandela était ouvert à tous, Africain, Blanc, métis ou indien et ce dès le début. La non mixité, c'est continuer à promouvoir la discrimination : ou on la dénonce, ou on la promeut, il faut choisir. C'est pas les gens qu'il faut combattre mais les idées.
On y arrive doucement mais surement dans une France communautariste.
Sauf que ce n'est pas le FN qui va l'instaurer.
"l’auto-émancipation, c’est la lutte par les opprimés pour les opprimés."

C'est vrai qu'on est bien mieux dans l'entre-soi, ça permet de "libérer la parole", cela peut avoir des vertus psycho-thérapeutiques, comme dans les cercles d'alcooliques anonymes.

Mais le racisme ou le sexisme sont-ils des problèmes psycho-thérapeutiques ?
Une fois la parole libérée, est-ce qu'on est pour autant émancipé ?

L'entre-soi, il faut bien en sortir un jour, et au sortir de ces moments d'entre-soi, les mêmes problèmes
sont toujours là.

L'émancipation, me semble-t-il, c'est surtout avec d'autres, et à travers la confrontation avec d'autres
qu'elle se gagne.

Je me demande vraiment comment on peut à la fois prôner l' "auto-émancipation" et la... "convergence des luttes".
Un camp de vacances équitation interdit aux non cavaliers, ça choque ?
Une cure d'amaigrissement interdite aux minces ?
Un stage de théâtre interdit aux non-comédiens ?
Un syndicat de cadres interdit aux ouvriers ?
C'est quoi le problème ?
Que le racisme ait fini par recevoir en pleine figure son boomerang, ma foi, ça prouve que la vie a un sens !
un outil d’émancipation politique utilisé et théorisé depuis quarante ans

Avec quel résultat ?
Quand on est femme, il est plus agréable de se confier ou de parler féminisme à une ou un… féministe.
Qu’importe son genre.
J’ai le souvenir d’avoir tenter de partager des idées féministes avec des femmes que je qualifierais de sexistes,
c’est à dire qui justifiaient la domination masculine.
Ce fut une catastrophe.

Même chose pour la lutte contre le racisme, elle est possible avec des Blancs anti-racistes, mais pas avec des racistes.

Il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout de structures racistes, sexistes.
Les individus en eux-mêmes reproduisent sans aucun doute les schémas d’oppression, mais certains Blancs ou hommes
sont de précieux alliés.

Dans la chronique et ce forum, on oblitère une partie du sujet, l’antisémitisme sous-jacent. Mais ce n’est pas une mince affaire. Grrr…
Eh bien moi je dis merci Anne-Sophie et j'ai voté pour que son article soit en accès gratuit !
Je ne comprend pas. D'un coté il y a des réunions non-mixtes dont on nous dit qu'ils libèrent la parole. Soit. (même si le prix politique et moral de ses réunions c'est d'accepter et justifier la discrimination, mais bon, on a rien sans rien...) Et de l'autre coté un "camps de vacances", pas une réunion de psycho-thérapie collective de temps en temps, un camps de vacances non-mixte. On peut plus utiliser l'argument de la libération de la parole. La clientèle revendique la volonté de ne plus vivre avec des blancs et que ça leur fait des vacances. OK... Mais du coup faudra pas les entendre pleurer quand un blanc ne voudra plus vivre avec des noirs. Parce que il n'y a aucune différence de nature, ni de degré.
Je sais que le racisme anti-blanc ne fait pas parti des 500 premiers problèmes de notre société, mais il justifie en partie le racisme contre les racialisés ("Ah mais non, je ne suis pas plus raciste qu'eux le sont avec nous...")
Christine Delphy, une des fondatrices du PIR qui s'exprime sur le site de Pierre Tevanian (pourfendeur de la laïcité et de l'athéisme), LMSI… permettez-moi de mieux référencer vos sources, autant être précis. Faut pas tromper sur la marchandise.

Anne-Sophie, vous basculez dans l'islamogauchisme… et alors ?
Et alors ? demandez-vous. Et alors... eh bien, le rejet de l'autre pour des raisons de couleur de peau, cela s'appelle le racisme, quelles que soient les justifications invoquées. A ce titre, pourquoi ne pas soutenir aussi des réunions de blancs interdites aux noirs ?

En bref : la ségrégation raciale, c'est la ségrégation raciale. Point barre.
Il en est désormais ainsi à gauche: exclure des personnes sur des critères raciaux n'est plus discriminant dès lors que sont exclus les dominants; l'intégration est une violence coloniale, produite par les dominants blancs; l'égalité se construit par la différenciation des revendications selon des critères raciaux; l'émancipation est d'abord un processus de différenciation raciale dominants/dominés; les luttes émancipatrices seront le fait des seuls opprimés - les "racisés" -, car les "bon blancs", dominants pour lesquels ces opprimés vouent naturellement une "admiration", ne pourront vraiment se révolter. Il faudrait des années sinon des siècles pour cerner ce continent d'âneries débitées sur la domination. C'est orwellien.

Anne-Sophie nous demande: et alors ? Et alors, je suis sidéré de la légitimité nouvelle accordée au mot "race" et de ce retournement qui fait de l'intégration une violence à caractère colonial; sidéré de l'incapacité à trier entre ceux qui veulent interdire le voile et ceux qui s'émeuvent de sa promotion; sidérés de l'amalgame entre ceux qui font de la laïcité une arme anti-musulmans qui n'est faite que d'interdits et ceux qui exigent une laïcité rigoureusement définie; sidéré de l'essentialisme racial qui consiste à renvoyer à la race supposée d'une personne une culture, religion, opinion politique ou mode de pensée; sidéré de la volonté de constituer des statistiques ethniques (j'attends avec impatience les médias et le FN s'en emparer, on va sacrément rigoler les amis).

Ils ont renoncé à l'antiracisme qui luttait pour l'égalité, pour abolir la race comme critère de distinction, au profit d'une lutte pour la différenciation raciale. "Nous n'avons pas obtenu l'égalité par l'indifférence, nous l'obtiendrons pas la différence": quelle horreur ! Quelle erreur ! C'est une gauche de guerre civile.

"Vives les communautés séparées et surtout chacun chez/pour soi". C'est peut être ce qu'on appelle le progrès...
Le traitement médiatique des démarches non-mixtes est donc quasi univoque : racisme anti-blancs ! féminisme excluant et castrateur !
Si même Béber et Najat sont d'accord c'est que ça doit être vrai...
Mais c'est sur ce genre de sujet qu'on attendrait de la "gauche" gouvernementale qu'elle défende des dominés qui s'organisent, pour faire bouger les lignes à plus long terme, quitte à se mettre du mauvais côté du verdict médiatique immédiat.
Le fait qu'elle se range derrière les positions rétrogrades de la droite renforce la relative unanimité médiatique, et donc la perception de la question dans la population : il n'y a pas de débat ; les étudiants de Paris 8 sont des racistes et les féministes sont des tarées.
Ou comment le PS (simplement complexé ou vraiment de droite ?) participe à la droitisation de la société.
Vous mélangez deux situations qui n'ont pas grand chose à voir.
On peut comprendre l'envie d'avoir des réunions non-mixtes pour discuter de discrimination sexuelle. De fait, la société est bien divisée entre hommes et femmes qui ont entre eux des relations compliqués mêlant attirance, sexe, domination, séduction, etc.
De l'autre coté organiser des réunions réservés aux non-blancs s'est admettre de fait que la société se divise entre blanc et non-blanc. C'est donc admettre la vison raciste du monde. Comment peut-on combattre le raciste de cette façon. C'est absurde! En outre, on peut être blanc mais musulman ou juif et donc être victime de racisme... Limiter le racisme à une histoire de couleur de peau est très réducteur.
Les personnes qui organisent des réunions interdites aux "blanc" sont donc évidement racistes et à ranger du coté de l’extrême droite (l’extrême gauche étant internationaliste, ce qui est plus ou moins l’opposé).
Ce qui est fort c'est que les seuls blancs que ça fait râler sont ceux qui ne seraient de toute façon pas allé à ces événements.

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