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Série Netflix sur l'affaire d'Outreau : était-ce nécessaire ?

"Outreau : Un cauchemar français" sort ce 15 mars sur Netflix. Une mini-série en quatre épisodes de 45 minutes chacun, axée sur l'angle de la "tragédie judiciaire". Avait-on réellement besoin d'une œuvre de plus pour accentuer l'idée de l'"erreur judiciaire" et du mensonge des victimes ? Ne faudrait-il pas plutôt s'intéresser à ce que deviennent les douze enfants reconnus victimes et ceux dont les dossiers ont été classés sans suite ?

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Le but de Netflix n'est pas de faire surgir la vérité ou de faire progresser la société. Son but est de faire du fric, donc en l'occurrence : vendre ses contenus. Et le combo scandale+viols d'enfants+erreur judiciaire+... visiblement ça fait vendre/v(...)

Eh bien moi, je comprends tout à fait l'article. Il me semble que ce qui reste de l'affaire d'Outreau dans l'inconscient collectif est l'erreur judiciaire. Alors qu'il y a aussi eu des enfants violés et des adultes finalement condamnés. 

Bien sûr(...)

A mon avis, votre approche est biaisée par le fait que vous  estimez que la parole des enfants , après avoir été crue a été considérée ensuite comme  des inventions.  Or   l'enquête a montré que la parole des enfants avait été sol(...)

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L'article parle de dix-huit personnes mises en examen, puis de dix-sept personnes. Où est passée la dernière ? Eh bien, elle a été poussée au suicide. On aurait pu le préciser.
Autre silence, curieux de la part d'Arrêt sur images : le rôle de la presse dans l'emballement.

cette phrase "Éric Dupond-Moretti affirmer que l'on "a sacralisé la parole de l'enfant, et on a vu que cela conduit à une catastrophe judiciaire" ", à mon avis, montre à quel point tout le monde est à coté de la plaque.

le documentaire, et la critique qui en est faite ici, ne posent pas les bonnes questions.

D'ailleurs, les juristes, dignes de ce nom (dont EDM ne fait pas partie), ne se posent jamais cette question.


Le drame d'Outreau, c'est le drame de la prévention provisoire.

En effet, sans détention provisoire, c.à.d. en cas de respect de la présomption d'innocence par les autorités judiciaires, il n'y a pas de drame d'Outreau.

Vous parlez comme si la justice n'avait pas de compte à rendre avant de mettre les gens en détention provisoire.. On enferme sans preuve et on voit ensuite, ce n'est pas le principe de base, vous vous y connaissez en droit? Aucun doute ne vous traverse sur le fait que votre considération est excessive? Il y a eu une erreur, c'est l'erreur qui a entrainé la détention. Ce n'est pas l'inverse. Peut-être qu'on aurait pu, dû s'apercevoir de l'erreur plus vite. Vous avez une logique biaisée en considérant que ça remet en cause la détention provisoire qui ne respecterait pas la présomption d'innocence, qui vaut surtout pendant l'enquête initiale.


je m'y connais un peu.

En fait, la justice a davantage de comptes à rendre après que la détention provisoire s'est avérée excessive, mais c'est déjà trop tard.

C'est moins une question de preuve qu'une question d'appréciation du juge quant aux critères permettant la détention provisoire. Or, l'essentiel se résume aux "risques" (de fuite, de récidive, de collusion etc.) - ce qui est déjà subjectif.

dans l'affaire, comme celle en l'espèce, où les personnes sont accusées de faits et qu'ils nient les faits dont on les accuse, il y a peu de "risque" qu'ils commettent de tels faits durant les mois/années d'enquête, alors qu'ils sont sous contrôle judiciaire.

le risque, là, c'est évidemment qu'ils fassent pression sur les témoins — je dis ça en général, pas pour l'affaire d'outreau en particulier !


le problème c'est que le "risque", par nature et par définition, existe toujours.

Si on accepte cela, il faut déclarer la détention obligatoire/automatique dans toutes les affaires. Au risque... de créer des drames a posteriori en incarcérant des gens avant même que l'enquête ait vraiment commencé.

De fait, il y a souvent un risque, plus ou moins important : c'est donc au juge de mettre en balance le risque de nuire à un innocent, et celui de permettre à un coupable d'échapper à la justice, et à une ou plusieurs victimes d'être en danger. 

dans le cas d'enfants (et surtout d'enfant soumis à l'autorité de la personne mise en accusation), ce dernier risque est considérable. 


Je vois bien toutes les dérives que suscite cette mesure... mais je ne suis pas certaine que sa suppression permettrait plus de justice.



qui a parlé de suppression? 


La détention provisoire n'est pas la seule mesure possible. Un contrôle judiciaire strict, avec mesure d'éloignement par ex., est largement suffisant. Jamais un enfant "soumis à l'autorité de la personne mise en accusation" ne reste avec le parent accusé de tels faits! 


Il ne faut vraiment pas savoir ce qu'est la détention pour dire "risque de nuire à un innocent". C'est la même logique que de dire, pour la peine de mort, qu'on peut accepter que des innocents en soient victime. C'est l'inverse de la justice.

J'ai le pénible souvenir d'un gamin mis en détention provisoire (clairement injustifiée) qui s'est fait éventrer par un de ses codétenus (ils étaient 4 dans une cellule prévue pour 2 et lui dormais au sol pendant que les autres lui urinaient dessus). En outre, en détention provisoire, environ 34 suicides pour 10 000 prévenus sont enregistrés contre près de 13 parmi les personnes condamnées (https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/suicide-en-prison/#:~:text=Une%20personne%20mise%20en%20examen,13%20parmi%20les%20personnes%20condamn%C3%A9es).


Même si dans le cas que j'évoque ce malheureux était accusé dans une sombre histoire de drogue, il ne faut pas oublier le sort particulier réservé aux personnes accusées de pédophilie en prison.

Le problème est donc la détention. Qu'elle soit provisoire, juste, injuste par erreur, punition sociale, prévention de récidive... Rien ne va parce que les conditions de détention ne vont pas. Feu Badinter a dit que les conditions de vie en prison s'alignent pour ne pas être meilleures que les plus basses de la vie civiles. 

Le fric toujours, pour pouvoir privatiser il faut dégrader avec patience...

certes, mais pour la détention provisoire, c'est d'autant plus abject que c'est évitable et bien trop souvent inutile.

En outre, on ne peut pas dire que la détention fait des économies. Au contraire c'est très cher. Une détention (hors maison centrale) c'est en moyenne 35.000€/an, soit beaucoup plus que le coût du contrôle judiciaire le plus strict que l'on puisse imaginer.

Je n'ai pas dis que la détention fait faire des économies. Quelle absurdité.

(Et surtout pourquoi faire des économies?)

Quand je dis que le fric en est la cause, qu´une incarcération soit excessivement éprouvante, je dis que des intérêts financiers, des sociétés privées, ont envie de cette manne que représente le budget des prisons. La sous-traitance des "biens et services de l'État" semble la super bonne idée de nos élites, ça ne coûte pas cher et ça rapporte gros, se dit le futur repreneur, enfin je pense que c'est ce que croit sodexo etc.. à raison.

Et l'état, nos chef d'état, arrivent à nous le vendre, comme si c'était intelligent. Alors que c'est se comporter comme le pire des filous, oulala trop coûteux on va trouver un pigeon à qui le refourguer. Oui, c'est ce qu'ils essaient de nous faire croire. Qu'ils gèrent en gros malins.

En vrai, avant, ils peaufinent l'immobilier, ils commencent à réduire les coûts de personnels, ils baissent les exigences policières au nom du bien-être, tout en instaurant un inconfort flagrant au quotidien. 

Et un "copain" en tout amitié, en vrai un renvoi d'ascenseur à la clé, va pouvoir profiter de la privatisation.  


Bref on laisse un peu pourrir la situation depuis quelques décennies, même si il y a des dépenses de bâtiments, prison de La Santé.... Sauf que les gardiens et agents pénitentiaires alertent sur leur nombre insuffisant, la pénibilité. Combien de reportages depuis des dizaines d'années sur la surpopulation, les suicides de détenus, le manque de soins psychiatriques? 

Les 35000€ que vous avancez vont où? Peut-on se satisfaire d'un coût comme preuve qu'on fait assez?, comme dispense d'évaluer le résultat? Alors qu'on voit que tout va mal et que le but envisagé est de faire comme la Grande-Bretagne. On y est peut-être déjà.. 


Y'a rire et rire.



"Il ne faut vraiment pas savoir ce qu'est la détention pour dire "risque de nuire à un innocent". C'est la même logique que de dire, pour la peine de mort, qu'on peut accepter que des innocents en soient victime. C'est l'inverse de la justice."


je voyais pas ça comme ça mais vous avez probablement raison :(

(citation: L’hyperbole consiste à exagérer fortement la réalité de façon à frapper l’imagination.)

Je trouve que "mort" est beaucoup plus irréparable, "la même logique", si on veut, de ne pas tolérer la condamnation d'innocents?, mais non, non, non c'est pas pareil.

Cette affaire, comme l'affaire Gregory, illustre quand même une chose sur le système police-justice : quand le travail est fait n'importe comment, c'est irrécupérable.


Je pense que ni l'une ni l'autre de ces affaires ne présentait en fait de difficulté particulière dans l'enquête, mais que les gens chargés de mener ces enquêtes étaient simplement incompétents, ont tout piétiné et que la situation était ensuite irréparable. Des indices piétinés ne peuvent être dé-piétinés. Des témoignages mal collectés ne peut pas être corrigés sans qu'un soupçon ne s'y attache. Etc.

Voilà pourquoi entre autres, l'article est utile en rappelant la complexité de l'affaire...  Et en invitant à éviter les raccourcis... 


https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/2013/03/24/morano-ump-ose-comparer-l-affaire-sarkozy-et-l-affaire-d-outreau-222329.html

Eh bien moi, je comprends tout à fait l'article. Il me semble que ce qui reste de l'affaire d'Outreau dans l'inconscient collectif est l'erreur judiciaire. Alors qu'il y a aussi eu des enfants violés et des adultes finalement condamnés. 

Bien sûr, cela n'enlève rien à la tragédie pour les personnes injustement mises en cause. 

Les erreurs de l'enquête ont été manifestes. 


Simplement, il faut se rappeler qu'à l'époque il y a eu haro de certains pas simplement sur cette enquête mais sur les juges en général. Il semble qu'à l'époque, l'occasion était trop belle pour certains (Sarkozy en premier lieu) pour taper sur la justice. 

C'est aussi comme ça que je comprends l'article d'Alizee Vincent. L'affaire n'était pas si simple. Il y a eu de vraies victimes et de vrais coupables. Donc si on résume l'affaire à l'erreur judiciaire, on perd une partie de la compréhension. Ce qui invite aux raccourcis...


À propos de choses pas nécessaires, une statue pas nécessaire sur la voie publique 

https://www.change.org/p/pas-de-statue-de-marcel-bigeard-dans-l-espace-public-toulois

Je ne suis d’accord avec l’article que sur un point : effectivement il faudrait s’intéresser aux enfants. Le malheureux Jonathan Delay est visiblement détruit et n’a pas du recevoir beaucoup d’aide psychologique.

"Qui a violé ces enfants ?" 


Il me semble que la justice a donné une réponse à cette question : Thierry Delay, Myriam Delay-Badaoui, David Delplanque et Aurélie Grenon qui ont d'ailleurs plaidé coupable lors du procès de Saint-Omer et n'ont pas fait appel.


C'est quand même extrêmement étrange comme façon de présenter les choses. Si on ne connaissait pas l'histoire, on pourrait croire que personne n'a été condamné (fait pourtant rappelé en début d'article, du coup la dissonance est encore plus étrange, j'ai dû remonter au début pour vérifier que cela avait bien été signalé en début d'article)


Les enfants avaient-ils mentis sur les viols qu'ils ont subi ? 


Clairement non, les accusations ont été validées par la justice et leurs auteurs ont reconnus les faits.


Là encore, l'angle de l'article est étrange puisqu'en le lisant on pourrait croire que les enfants sont accusés d'avoir menti sur toute la ligne. Or non, personne ne doute il me semble du fait qu'ils ont été violés. 


L'insistance même sur le thème du "mensonge des enfants" que l'article veut réfuter le conduit finalement à minimiser la partie pourtant essentielle sur laquelle leur parole est indubitablement vraie : ils ont été violés, et cela a été reconnu par la justice.


Après, si le visionnage de la série produit cet effet de confusion, effectivement, elle est sans doute très dispensable.


A mon avis, votre approche est biaisée par le fait que vous  estimez que la parole des enfants , après avoir été crue a été considérée ensuite comme  des inventions.  Or   l'enquête a montré que la parole des enfants avait été sollicitée , manipulée ,ou au moins interprétée dans le sens  que souhaitait les responsables de la protection de l'enfance.  Ils ( et le juge Burgaud aussi) pensaient avoir affaire à un vaste réseau pédophile  ,alors que les viols étaient localisés . C'était horrible  mais limité à un couple déséquilibré. L'affaire d' Outreau a été un immense scandale judiciaire et vous ne rendez pas justice aux innocents.

Rarement lu un article aussi hallucinant ici, on dirait un extrait de docu complotiste de Karl Zéro.

Le but de Netflix n'est pas de faire surgir la vérité ou de faire progresser la société. Son but est de faire du fric, donc en l'occurrence : vendre ses contenus. Et le combo scandale+viols d'enfants+erreur judiciaire+... visiblement ça fait vendre/visionner. Beurk...

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