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Rokhaya Diallo virée du Conseil du Numérique : enfin une illustration du racisme d'Etat !

Pour éclairer le gouvernement sur les sombres chemins périlleux de la Révolution Numérique

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Une news : Conseil national du numérique : la présidente et 20 de ses membres démissionnent :
"La présidente du Conseil national du numérique (CNNum), Marie Ekeland, a annoncé ce mardi 19 décembre sa démission, tout juste une semaine après sa prise officielle de fonctions, sur fond de différends avec le secrétariat d’Etat au Numérique sur la composition de l’instance. Elle est suivie par 20 membres qu’elle avait nommés…

Dans un message sur le site du CNNum, Mme Ekeland explique son départ par la polémique née de l’intégration de l’essayiste Rokhaya Diallo et du rappeur Axiom au CNNum et la demande, par le secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, de les en écarter. « La forme actuelle de nomination et de fonctionnement du CNNum portent à confusion et ne peuvent pas garantir son indépendance« , a regretté Marie Ekeland dans son message. (...)
"
Il ne reste plus grand monde au Conseil National du Numérique : la grande majorité des conseillers ont démissionné :

https://cnnumerique.fr/demain_autrejour_message-collectif
Mahjoubi aurait pu suivre l'exemple de Marie Ekeland et lui emboiter le pas pour fustiger cette mascarade dont il doit assurer le service après-vente, mais il préfèrera porter sa petite croix pour garder sa place au chaud. Ministre, ce n'est pas bénévole, contrairement au CNN.
Marie Ekeland présente sa démission du CNN et en explique les raison dans ce billet : https://cnnumerique.fr/demain_autrejour
La faute en revient au gouvernement et Macron qui ont plié une nouvelle fois devant les vociférations des extrêmes.
l'autriche dirigée par un parti fondé par des nazis, l'Espagne dirigée par un parti fondé par des franquistes. Ça doit être encore la faute à Staline...( ah non, ce coup, c'est le danger islamisss). Pourtant le président autrichien est écolo, c'est un "gentil". Un peu comme ce dirigeant allemand végétarien qui fit voter les premières lois de protection animale. En 1933.

Délits d'opinion, donc : notre gouvernment parle de l'antisionisme comme une nouvelle forme d'antisémitisme. Et pourtant, quelques voix dissonantes. On tire à boulets rouges sur ceux qui ne sont pas Charlie.
De toute évidence , il existe une pensée officielle à laquelle il est interdit de déroger.
L'avis d'un islamogauchiste pédonazi: https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/161217/pour-rokhaya-diallo-contre-l-ethnicisation-de-la-republique
En fait il y a deux formes de racisme à l'oeuvre dans l'éviction du "Conseil du numérique" de Mme Diallo: un racisme à l'envers ( discrimination positive) dans la nomination et un racisme à l'endroit dans sa mise à la porte.
Pif et Le Chien, arrêtez de vous renifler!
Qui a dit "hors sujet"?
Ce conseil sur le numérique va certainement nous aider à nous passer de la neutralité du net.

Et les discours non-consensuels disparaîtront d'eux-mêmes.
À l'heure où la neutralité du net est sur le point d'être enterrée, c'est de cela dont il faut s'occuper.
Si R. Diallo avait des compétences particulières dans ce domaine, je l'ignore (en même temps, comme dirait Zeus, elle en avait forcément plus que Fleur Pellerin qui disait que c'était un truc américain, ça, la neutralité du net - rarement vu une pareille incompétence chez un ministre, à part chez Mme Anéfé et Frédo).
le racisme d'Etat qui n'a pas de sens historiquement en France
Même pas le 17 octobre 1961?
Ah non, objection, là c'est pas du racisme d'état mais un état raciste !
Je ne suis pas sûr que la colonisation s'appuie fondamentalement sur la notion de race. Sur une civilisation soit-disant supérieure, de toute évidence, mais de race ? Et tous cas, certainement pas sur la couleur de la peau. Pourtant, le terme "racisé" ne parle bien que de couleur de peau.
"Racisé" ne parle pas que de couleur de peau, les Juifs le savent bien.

La notion de race a imprégné toute la pensée européenne, ça s'associait à la prétention de supériorité civilisationnelle.
Le Littré, vers 1870, article "race" :
"Terme de zoologie. Réunion d'individus appartenant à la même espèce, ayant une origine commune et des caractères semblables, transmissibles par voie de génération, ou, en d'autres termes, variété constante dans l'espèce.
En ce sens, il se dit des hommes. Les populations de race germanique. La race caucasienne. La race juive.
"

C'était un dictionnaire, on croyait à la race comme à un fait de nature et on y inscrivait les prétentions à la supériorité culturelle.

Et je l'avais déjà indiqué ailleurs, retour à l'ambiance coloniale : manuel scolaire CE1-CE2, édition 1966 sur des programmes de 1957 :
- p. 141 : "Berbères et Arabes, de race blanche, vivent surtout dans les villages. Ils viennent nombreux travailler dans les villes comme ouvriers et artisans. Les Européens, surtout des Français, ont créé sur la côte de grandes villes modernes, ils ont mis en valeur les plaines bordant la mer et favorisé la naissance d'une industrie."
-p. 146 et 148 : "C'est l'Afrique Occidentale et Equatoriale, aussi appelée Afrique Noire parce qu'elle est habitée par des peuples de race noire. (...) Dans la forêt, les Noirs construisent des huttes avec des branchages. Ils mangent des fruits et des légumes récoltés dans les clairières ou les produits de la chasse. Dans la steppe, les Noirs sont surtout des éleveurs de boeufs et de moutons."
En théorie, juifs et musulmans feraient partie des "racisés". Mais en pratique sur les ondes et sur le web, même si j'imagine que cela dépend de votre interlocuteur, l'acceptation la plus courante et la plus médiatique de "racisé" est "non-blanc". Par exemple lorsqu'il s'agit de dénoncer la domination et le privilège blanc: la blancheur est la référence, la normalité, tandis que les racisés s'écartent de cette norme et sont ainsi discriminés. Ainsi, schématiquement, une société raciste parle "d'un homme" pour dire "un homme blanc" et "d'un homme noir" pour dire "un homme noir".

En théorie, les personnes qui emploient le mot "racisé" savent que la race "n’a pas de réalité dans l’ordre biologique". Et elles insistent "sur le caractère socialement construit à la fois des différences, mais aussi de leur essentialisation". Et pourtant, malgré ça, une partie de leur lutte est précisément de faire reconnaître les races: "si vous ne voyez pas la race, comment pourriez-vous voir l’inégalité raciale ?" questionne Adia Harvey Wingfield. C'est à dire que les anti-racistes qui utilisent le mot "racisé" placent la race au centre de leurs réflexions et du débat. De mon point de vue anti-raciste qui n'aime pas l'emploi de "racisé", le but est au contraire de faire sortir la race du débat, de ne lui reconnaître aucune existence, ni biologique, ni socialement construite.

En pratique, encore une fois, le terme "racisé" est une importation états-unienne. Et en pratique, comme la question centrale là-bas est la couleur de peau, en ce sens que cette question est acceptée, conçue, et débattue comme telle, c'est bel et bien essentiellement dans cette acceptation que "racisé" est utilisé en France. "L’utilisation du mot « racisé-e » n’a d’ailleurs de sens que dans une discussion sur le racisme qui mêle les Blancs.".

Toutes les citations (entre guillemets et en italique) sont issues de cet article. Deux phrases pour dire que la race est une construction sociale, mais malgré tout, l'ensemble de l'article traite de la dichotomie blancs vs non-blancs. Et pourtant, pourtant, paradoxalement, le premier paragraphe semble prétendre à recomplexifier le monde. Car c'est bien là la tâche de l'anti-racisme à mes yeux: recompléxifier ce que le racisme simplifie.

"Racisé" ne participe aucunement à recomplexifier le monde. Non seulement il demande que soit reconnue la race au nom de la lutte contre les inégalités, mais il partitionne l'humanité binairement et bizarrement en seulement deux catégories: les blancs et les "racisés". Ces questions sont extrêmement complexes. Mais nous avons des outils qu'il reste encore à affûter comme la notion d'identité, de culture, de religiosité, de racine, de classe sociale, de situation géographique, etc. Mais certainement pas de race. Le mot "racisé" est un mot extrêmement récent. Il s'inscrit dans une acceptation contemporaine des notions de race et de racisme. Et peut-être, faut-il concevoir que le racisme n'a pas plus d'existence que les races.

Nombre d'historiens et historiennes sont d'accord pour dire que parler de racisme durant l'Antiquité est un anachronisme. Et pourtant, de tout temps, l'humanité a nourri la haine ou le rejet de "l'autre", et procédé à des colonisations. Lorsque les anglais colonisent l'Irlande, quand les grecs se représentent le monde de manière duale (eux et les barbares), ou encore pendant la guerre de Vendée, avec nos yeux contemporains, nous pourrions être tenté d'assimiler cela à du racisme. Mais ce qui est à l'oeuvre alors, n'est probablement pas ce que nous appelons racisme aujourd'hui. Il est même probable que le mot "race" dans la bouche de Jules Ferry n'ait pas la même signification que lorsqu'il est prononcé aujourd'hui. Et pourtant, à bien des égards, il y a des points communs par exemple avec l'Algérie française: un sentiment de supériorité inhérent à la langue et aux savoirs notamment, mais aussi à la religion... ou différentes convictions ou croyances.

Le terme même de racisme est assez peu pertinent. Tellement que l'on a des termes qui permettent de circonstancier telle ou telle discrimination sociale: antisémitisme, xénophobie, homophobie, islamophobie, etc. Dans une acceptation très large, on pourrait parler de racisme contre les femmes, de racisme contre les parisiens, de racisme contre les handicapés, de racisme contre noirs, de racisme contre les anglais, etc. Mais c'est là encore une erreur, puisque "racisme" implique la prémisse selon laquelle il existerait des "races". Or il est raisonnable de penser que même un hooligan marseillais ne conçoit pas vraiment qu'un supporter du PSG soit d'une autre "race". Dès lors, il semble apparaître que les termes comme "discrimination", "discriminés", "hostilités", etc. soient de très loin préférables, de très loin plus justes, et s'attaquent donc d'autant mieux aux problèmes que "racisme" et "racisé". A moins bien sûr de vouloir importer la grille de lecture, en noir et blanc, des USA.
D'ailleurs, les mots spécialisant un "racisme" particulier sont construits de différentes manières. Il y a les mots en "isme" qui dénotent une idéologie, comme antisémitisme ou sexisme. Et il y a ceux présentant le suffixe "phobie", comme xénophobie ou islamophobie qui évoquent plutôt la peur.

Dans les civilisations primitives et moyenâgeuses, menacées par les guerres, les invasions et les colonisations, "xénophobie" se comprend assez bien. Idem pour l'islamophobie ces derniers jours, ces derniers mois, dans le contexte de terrorisme et des guerres actuelles. Pour autant, dans le contexte du hooliganisme par exemple, il me semble que la peur est moins prégnante que la pure hostilité. Est-ce que c'est vraiment la peur qui motivent les homophobes à tabasser à mort un couple gay, ou des supporters de foot à se mettre sur la gueule ?

Et je découvre à l'instant qu'il existe déjà toute une critique du terme phobie dans islamophobie, puisque - et je n'y avais pas pensé - cela sous-entend qu'il s'agit d'une maladie mentale.

Je pense qu'il y a tout un travail de clarification et de précision à faire. Il paraît que les choses qui se conçoivent bien s'énoncent clairement, et que les mots pour le dire viennent aisément. Il paraît également que mettre des mots sur un problème, c'est commencer à le résoudre. Mais force est de constater que les termes que nous utilisons pour parler des rejets, discriminations, haines, peurs, hostilités sont impropres, et qu'ils ne nous aident pas à penser. "Racisé" est à mon sens de ceux-là.
Mais bon sang de bonsoir, d'où vient cette idée débile que toutes les religions s'équivaudraient ? C'est par respect pour les musulmans que j'affirme que sur le marché des bondieuseries, la leur est actuellement la pire de toutes, par la misogynie revendiquée, la condamnation explicite de tout ce qui ressemble à de la laïcité, la tolérance plus que complice pour la vendetta religieuse sanglante, la haine du patrimoine culturel pré-islamique...
Je précise que la " bande à Valls", si elle existe ce que je conteste, ne m'inspire que du mépris. Eh oui, il n'y a pas qu'aux frontons des cathédrales qu'enfer et paradis sont voisins !
...la leur est actuellement la pire de toutes...
Vous faites bien de préciser "actuellement" ! Sur la durée, la religion chrétienne (par exemple) n'est pas mal non plus dans les différentes disciplines que vous énumérez ;o)
L'idée c'est qu'essentialiser une religion, comme s'il s'agissait d'un monolithe qui ne varie ni dans l'espace ni dans le temps, c'est surtout stupide, surtout si elle est pratiquée par plus d'un milliard de personnes.

L'idée, c'est qu'on trouve des bouddhistes sanguinaires et des chrétiens évangélistes millénaristes et occasionellement pédophiles qui sont partie prenante de la vie politique états-unienne.

L'idée, enfin, c'est que réduire de conflits qui couvrent une partie non négligeable du monde, que ce soit via la guerre ouverte ou le terrorisme, à une religion, c'est simpliste et néfaste.

Alors après, votre fixette sur l'Islam, on s'en tartine joyeusement la plante des pieds.
Vous êtes un adepte tronien " on s'en tartine joyeusement la plante des pieds." ;-)
Comme Mélenchon, je ne suis pas très sainte Vierge, mais je la préfère quand même au Prophète : au moins elle me fait marrer, surtout qu'on peut la représenter sous toutes les coutures. Alors que l'autre irreprésentable, on le dirait vraiment fait pour attirer le blasphème. Quant à votre œcuménisme ( toutes les religions se valent) doublé d'un négationnisme ( les guerres de religions servent à masquer les puits de pétrole), vous pouvez vous le carrer où je pense, non mais.
La force de l'interdit frappant la représentation dépend du lieu et de l'époque, et on peut voir plusieurs images proscrites aujourd'hui ici.
Que le feu d'Allah et des frères Pois-chiches s'abatte sur tous les mollassons de la laïcité !
Comprendre, c'est excuser.

Complexifier, c'est louer.

Contextualiser, c'est nier.

Que vous aimiez Valls ou pas, vous partagez avec lui une raideur intellectuelle qui inspire autre chose que le respect.
Le négationnisme maintenant.
Tu me fais penser à cette phrase de Bonjour tristesse à propos de Finky : Finkelkrot est con comme une mongolfière, mais t'as même pas besloin de le chauffer il s'envole tout seul !
d'accord, j'aurais dû dire " déni", j'ai voulu faire mal; je suis très-très en colère. Mais j'attends toujours l'embryon d'un argument de la part des tenants de la thèse " les religions c'est tout kif-kif, autant respecter au moins celle des " pauvres", l' authentique opium du peuple et soupir de la créature opprimée".
En tout cas ce qui est tout kif-kif, c'est bien la connerie humaine.

Inutile de la chercher chez le voisin, t'as la même à la maison !

Strumpf, je t'aime beaucoup quand tu parles d'autre chose que ton obsession.
Pour répondre un peu plus sur le fond : vous comprenez, que le problème, c'est que focaliser sur l'Islam est de toute façon inopérant? Qu'on n'a jamais convaincu des croyants de ne pas croire? Que ça donne du grain à moudre à ceux qui instrumentalisent la religion - l'objectif de Daesh étant de créer une fracture entre les musulmans et les non-musulmans partout où ils le peuvent? Que ça paralyse l'analyse des autres facteurs et que ça peint d'un seul pinceau ce qui se passe en Afghanistan, en Belgique et en Syrie?

Ca va apporter quoi à qui, de faire de l'islamologie de bazar (ou d'éditorial, ou de forum) en expliquant que l'Islam c'est pas bien, regardez telle sourate tel verset?

Je veux bien croire que vous vouliez faire reculer l'obscurantisme et le fanatisme religieux, mais dans ce cas posez-vous des questions : vous nous balancez un machin sur "l'Islam est la pire des religions" dans un article qui n'aborde le sujet que de manière tangente. Vous avez choisi de vous exprimer, ici, là-dessus; à un moment donné, vous avez consacré votre énergie à ça. Quand on vous observe d'ici, on peut penser que ça vous obsède.
Oui, une Mission m'habite. Répandre partout la bonne nouvelle que la religion est l'opium du peuple, le soupir de la créature opprimée, y compris l'Islam qui n'a donc aucun droit à refuser le risque de l'humour et du blasphème, nonobstant les pleurnicheries " de gauche".
Ah mais "y compris l'Islam" moi ça me va, mais c'est pas ton discours.
Comment ça " c'est pas mon discours"! D'accord, il peut m'arriver d'en accentuer certains traits (dans un but purement pédagogique, prof je fus, prof je reste), mais Marx reste pour moi incontournable ! ( contrairement à Valls et son copain Cahuzac). M'enfin, Al1, merci de me faire entrevoir que le vent du boulet est passé ( ASI, je l'aime aussi pour ça).
Oui c'est ça, pédagogique, c'est le mot que je cherchais ! ;-)
L'auteur de la citation sur les opiacés lui-même n'a pas perdu trop de temps à aller se battre sur le terrain des religions en prédicateur laïque, préférant construire un autre système d'explication du monde pour le concurrencer.

Bonne chance et et mort ces redoutables moulins!
Jésus marchait sur l'eau, et il était même sûrement capable de courir dessus tel un lézard basiliscus plumifrons, Moïse ordonnait à la Mer Rouge de s'écarter sur son passage, et elle lui obéissait. Mais Mahomet ?...
Est-ce qu'il connaissait lui aussi une technique pour éviter de se mouiller, en dehors de la combinaison de plongée, du masque et du tuba ? Pas à ma connaissance approfondie du Coran.
Il tenta bien d'épater la galerie avec des trucs supposés originaux, comme faire parler des animaux, faire pleurer des arbres, mais fut incapable de maîtriser l'élément liquide, ce qui lui attira les moqueries de ses deux rivaux.
Je ne dis pas ça pour blasphémer, mais question miracles, il était un ton en-dessous d'eux.
http://www.actuabd.com/local/cache-vignettes/L450xH350/31---Gotlib-Gods-Club-2-1b6ca.jpg

[edit : l'image ne s'affiche pas, tant pis]
C'est justement un trait spécifique du Coran avec son côté brut, texte historique non-romancé, inscription sur le vif d'un prêche humain, très humain : il y a une dévalorisation des grands effets puisque Mahomet ne pouvait bien sûr pas en faire. Il répond quand on lui en demande que de toute manière ils ne convainquent pas (sorcellerie !) et l'idée générale est que tout ce qu'il a à offrir de miraculeux c'est le message divin, qu'il n'est qu'un messager.
Ca n'a bien sûr pas empêché les musulmans de faire ensuite leurs légendes et se lancer dans le concours avec les autres religions pour savoir qui c'est qui qu'il a le prophète le plus surnaturel (bon, de l'aveu même du Coran, je crois que ce serait Jésus le champion sur ce point).
D'ailleurs, je me demande où vous avez vu qu'il essaie de faire parler les animaux ou pleurer les arbres. Dans le Coran, vraiment ?
De mémoire, les animaux qui parlent sont dans un récit autour de Salomon et pour les arbres, ça ne me dit rien si ce n'est que dans la théologie coranique toutes les créatures se prosternent nécessairement devant Dieu, suivent un ordre naturel/divin, seul l'humain ayant la charge du libre-arbitre, le pouvoir de refuser Dieu (d'où les prophètes, les messagers, les rappels de la voie de Dieu pendant que Ibliss/le Diable est autorisé à tenter les humains).
Oui, c'est ce dont je parlais, la légende que se sont construit les musulmans non pas à partir du Coran mais de hadith, de "on dit que...". C'est pour moi le même genre de processus qui a donné les Evangiles, reconstruction romancée, tandis que le Coran est plutôt un recueil de discours pris sur le vif.

C'est tout le paradoxe de l'Islam "populaire" avec un Mahomet ayant pour adversaire principal les idolâtres, critiquant les excès des chrétiens vis-à-vis de Jésus (juste prophète, pas Dieu dans l'Islam), et se retrouvant lui-même idolâtré. Idem avec l'interdit de représentation : ça pourrait exprimer le côté iconoclaste de l'Islam, le rejet des idoles, des icônes, et ça se transforme au contraire en sacralisation chatouilleuse, iconographie négative, sacralité de l'invisible.

Et tant qu'à comparer les religions, je dirais moralisme/légalisme juif, humanisme chrétien et naturalisme islamique, le Coran s'appuyant beaucoup sur l'ordre naturel, la preuve cosmologique de l'existence de Dieu : les étoiles pour guider, la pluie pour fertiliser etc., il y a un ordre divin/naturel pour qui saurait voir, un bon ordre à suivre, y compris dans le comportement humain.

Au passage, de Jacques Berque, un article intéressant : Quel Islam ?
Ca date de 1995 mais la situation n'a guère changé. Ca donne un aperçu général de l'Islam comme religion du point de vue doctrinal et dans sa difficile confrontation à l'époque.
J. Berque avait une approche en sympathie de l'Islam et de la situation des musulmans, il espérait que des interprétations nouvelles des textes se développeraient mais bon, c'est pas gagné.

Sa conclusion :
"En définitive, comment faut-il voir l'Islam?

Beaucoup de ses fidèles s'étaient ralliés aux lumières venues de l'Ouest, les tenant à tort ou à raison pour affinitaires à leur propre legs. D'ailleurs le cadre de vie ne cessait de se transformer. Les peuples musulmans sont entraînés avec les autres vers l'uniformité mondiale. Mais une part profonde de leurs attitudes semble n'avoir dans la transformation que peu varié. Fidélité ou inertie, résistance au mimétisme ou acculturation inversée, elle aura bravé aussi bien la sollicitation interne que les pressions de l'extérieur. D'une telle défensive, la vigueur de la revendication identitaire est à la fois l'arme et le signe.

Dans ce contexte général, l'Islam, en tant que religion, doit affronter ses propres problèmes. Il n'a pas profité pour les traiter, voire pour les formuler, de la décolonisation qui a suivi la fin des Empires. Leur traitement eût exigé trop de risques pour les dirigeants politiques et des exégèses trop inconfortables de la part des ulémas [savants de l'Islam]. Les uns et les autres ont reculé devant cette tâche, comme avait fait avant eux, pour des raisons différentes, le régime précédent.

Avec le temps et l'accumulation des déceptions politiques, l'Islam apparaît à la plupart des siens comme un recours contre la conspiration de l'étranger, l'échec des régimes et la méchanceté des hommes. Ce rôle-là en est venu, aux yeux de beaucoup, à l'emporter sur le rôle spirituel, bien que subsiste entre l'un et l'autre la synonymie la plus redoutable. On en est venu à proscrire toute atteinte, même légère, toute action, toute expression, toute critique susceptible de léser le symbole souverain. De là à condamner la démocratie il n'y a qu'un pas. Certains groupes le franchissent. Ils font rejaillir sur la communauté musulmane dans son ensemble les imputations d'intolérance et d'obscurantisme qu'ils sont seuls à encourir.

Aucun Musulman éclairé, aucun ami de l'Islam ne se réjouira de pareils amalgames, injustes envers une Loi, une culture et une histoire des plus respectables. Il sera pourtant permis d'observer qu'en cette fin du XXe siècle, cette grande religion ne semble pas avoir trouvé d'ajustements propres à servir la confiance des masses, ni le dynamisme dont elle peut légitimement se prévaloir. L'élaboration d'un Islam de progrès est sans doute seule capable de lui offrir un plus grand commun diviseur entre sa vérité propre et la marche du monde autour d'elle.
"

P.S. : il y a parfois des "oe" qui ont sauté dans le texte de l'article, il faut par exemple lire "moeurs" plutôt que "murs".
", il était un ton en-dessous d'eux."
Mohamed a été emmené à Jérusalem sur Al-Bouraq, a été transporté jusqu'au ciel (le septième si je me souviens bien) et
[large]IL EN EST REVENU ![/large]
Il y a déjà un souci : c'est censé être d'usage descriptif pour les sciences sociales mais c'est pris dans le débat public comme normatif, prescriptif, comme si ça disait qu'il fallait penser en races alors que ça ne fait qu'étudier comment il se fait qu'on pense encore ainsi, qu'il y a toujours du racisme. C'est très joli de dire "faudrait pas parler de race", de prescrire un bon comportement anti-raciste, mais qu'en est-il dans les faits ?

Le passage à un concept sociologique comme "racisé" est la conséquence logique de l'abandon de la foi en des races comme fait de nature. L'idée elle-même n'a pas de raison d'être proprement américaine, elle correspond à l'évolution du discours général après la période racialiste/raciste, quand on a fini par enseigner que les races humaines n'existent pas et que pourtant on a toujours ces représentations et pratiques sociales, ces mêmes schémas dans les têtes.
Le fait est que dans le langage courant on en vient à parler de "racisme" pour tout et n'importe quoi, mais on peut être plus rigoureux en regardant d'abord l'historico-social, la prégnance de représentations héritées de l'histoire récente.

Je disais moi-même qu'il y avait un risque à l'importation "naïve" des catégories américaines mais ça ne veut pas dire que ce langage n'est pas pertinent, ça veut dire qu'il doit être adapté aux contextes locaux.
Quand Bouteldja écrit "Les Blancs, les Juifs et nous", le "nous" réfère aux "indigènes" issu des représentations coloniales tandis que les Juifs parlent de l'histoire antisémite européenne. Elle se place là dans notre contexte à nous, et sans doute d'autant plus facilement qu'elle n'est pas noire même si elle fait pas mal usage des auteurs de l'époque des luttes noires américaines pour les droits civiques (proximité du problème politique de la reconnaissance d'une citoyenneté pleine et entière).

Concernant le racisme en France, je suis pour ma part plus favorable à la grille de lecture autour de l'imaginaire colonial plus complexe que le blancs/noirs à l'américaine mais il y a aussi le dernier demi-siècle qui a rapproché de la situation US avec influence culturelle sur fond de réalité sociale ghettoisant, acculturation par rapport aux héritages familiaux sans que soit attribué une pleine entrée dans la "francité". Toujours ces rappels de l'étrangeté, l'immigré de n-ième génération, avec cette imagerie à la Finkielkraut sur "les-noirs-et-les-arabes" renvoyés à une infériorité culturelle, un statut de mal assimilés, mal intégrés, le ghetto perpétuel comme les noirs américains ("ghetto", pour rappel, vient du quartier où ont été assigné les Juifs de Venise, ce n'est pas pour rien qu'on compare si souvent la situation de minorités à celles des Juifs dans l'histoire européenne).

Et que sont ces injonctions à l'assimilation si ce n'est des injonctions à se conformer à une image du Français type issue d'un modèle historique ? Et qui refusera de voir un vrai Français dans ceux qui n'ont pas le type des figures de l'histoire, l'imaginaire de "nos ancêtres les gaulois" avec moustache blonde, cervoise et cochon sauvage ?
Si ce n'était qu'une question de moeurs, de culture, on pourrait parler de pensée ethniciste mais quand ça fait bloc avec des types physiques, ça va tout droit vers le racisme. Le "noir", l'"arabe" ne seront jamais assez blancs, blonds, pour prétendre à être vraiment français quand on se fixe sur une image historique.

Et si il y a "les Blancs" d'un côté et les autres, c'est lié au fait historique de la conquête du monde par l'Europe, avec ses figures à elle du supérieur, de norme du civilisé, du beau, du fort etc., au point que dans une étude on voyait des gamines noires dire que des poupées noires étaient moches, que c'est la Barbie blanche qui était belle.

Je renvoie tout ça à la construction des imaginaires, la mécanique de catégorisation évoquée ailleurs qui se fait sans réflexion, bêtement, mais il y a aussi ceux qui entendent en faire usage politique voire philosophique. Des gens soutiendront que le racisme est naturel et qu'il faut suivre cette nature-là, qu'on doit se distinguer par l'apparence, le type physique, défendre le sien comme étant le meilleur, ne pas se mélanger etc., que c'est comme ça qu'on fait un corps social apaisé.

En nos temps de droites bêtes comme des souches, il ne faut pas s'étonner que le racisme essaie de revenir sous d'autres mots, d'autres formes, mais toujours avec la même idée de "bon sens" sur le "qui se ressemble s'assemble", les injonctions à être "comme-tout-le-monde", que les équipes nationales soient représentatives d'un type physique, blanches comme les portraits des héros, que les minorités si elles existent ne soient pas trop visibles, se cachent (est-on jamais assez bien caché chez nous ? Les Juifs ont fait de leur mieux, ça n'a pas trop marché.)
Va savoir, peut-être que dans l'étude la poupée noire était réellement plus moche que barbie !

Ça me rappelle cette histoire, de Desproges il me semble, d'une enfant qui dessinait ses parents : le père était représenté deux fois plus grands que la mère. Les psys se déchiraient entre eux pour expliquer la raison de ce déséquilibre psychique. Jusqu'au moment où ils ont rencontré les parents : le père mesurait deux mètres et la mère 1m30.
Non, le mot "racisé" ne se contente pas de décrire comment il se fait que certains pensent encore en terme de race. Non, il en appelle à la reconnaissance de races. Reprenez l'article que je vous ai soumis, on y lit par exemple:
- si vous ne voyez pas la race, comment pourriez-vous voir l’inégalité raciale ?
- le terme « racisé-e » permet de rompre avec ce refus de prendre publiquement au sérieux la race
- il est patent que ce qui morcelle le monde, c’est d’abord le fait d’appartenir ou non à telle ou telle espèce, à telle race
- le terme « racisé-e-s » exprime l’idée selon laquelle les conditions mêmes d’existence des « racisé-e-s » continuent aujourd’hui d’être déterminées dans une très large mesure par la race
- le terme « racisé-e-s » met l’accent sur l’existence d’une barrière raciale

L'objectif est soit-disant de ne pas reconduire les essentialisations que l’on prétend combattre. Et pourtant, la démarche théorisée consiste précisément à entériner les races, et faire de cette acceptation, de cette reconnaissance, un préalable nécessaire à la lutte contre les inégalités. Voilà une démarche qui m'apparaît complètement paradoxale: lutter contre une idéologie en l'adoubant, en la consacrant, et en embrassant sa logique et ses prémisses. Vous pouvez également reprendre l'autre papier que je vous ai soumis, celui paru dans Libé où se côtoient noirs, arabes, roms, et juifs pour leur visuel aspect ethnique de non-blanc: la démarche théorisée de reconnaissance de races y est également expliquée et décrite. Pas de races au sens biologique bien sûr, "seulement" des races au sens construction sociale, mais des races quand même.

Et ce n'est pas parce-que ce serait soit-disant plus "fin" ou plus "subtil", que ce serait plus digeste. L'antiracisme d'autrefois a prouvé que les races n'ont aucune réalité biologique. Cette bataille est en grande partie gagnée: aujourd'hui, nul ne songe sérieusement à défendre l'idée de "races biologiques". Par contre, une certaine forme d'antiracisme contemporain, celui qui se réclame du terme "racisé" revendique l'existence de "races sociales". Le mantra n'est alors plus de dire: il faut que les inégalités cessent car nous sommes tous pareils. Bien au contraire, la mantra moderne est devenu: "they hate us 'cause they ain't us", c'est à dire "voyez comme nous sommes différents et traités de manière inégalitaire". C'est la démarche de "black lives matter" par exemple, mais aussi de "racisé". Et non plus la démarche de "I have a dream". Là aussi, nous avons un fameux paradoxe: l'égalité de traitement est demandée en arguant de différences raciales. Le sophisme est ainsi constitué: "nous sommes de races différentes donc nous avons les mêmes droits".

D'ailleurs, il convient de s'interroger sur de degré de fantasme qu'ont les "racisés" en se représentant ce qu'il y aurait dans la tête des "racistes". Le rejet, la peur, et l'hostilité à l'égard des "wesh-wesh" trouvent-elles vraiment leurs origines dans une notion de race, ou plutôt dans une catégorie sociale ? Et ce faisant, il est également utile de s'interroger sur les ambiguïtés que portent les termes et les notions de "racisés" et de "Blancs". Si les Blancs, ce sont les dominants, et qu'il puisse se trouver des personnes de couleur de peau blanche qui ne fassent pas partie des dominants, et donc des "Blancs", quel pourrait donc être l'intérêt de maintenir cette confusion ? N'a t'on justement pas établi que l'électorat de Trump sont des blancs non-Blancs ? Et si une "race" est irrévocablement une construction sociale pour les "racisés", pourquoi entretenir cette ambiguïté avec les races biologiques et la couleur de peau ? Pourquoi simplifier et entretenir le racisme en rendant toutes ces choses si confuses, poreuses, et perméables ?

De mon point de vue, Sarkozy a trouvé un large écho lorsqu'il s'est proposé de débarrasser les banlieues de la "racaille". Mais Roger "le raciste" qui a applaudit des deux mains et sans cerveau à cette déclaration ne souhaite t'il pas que soit passé le karcher sur les "west-wesh" qu'il soit noirs, arabes, ou même blancs ? Est-ce que Roger a vraiment dans son crâne l'idée qu'un "west-wesh" est une "race" à part entière ? Est-ce qu'il va falloir faire de la systémique avec les pauvres comme on fait de la systémique avec les plantes ? La "race" des wesh-wesh, la "race" des punks à chien, la "race" des assistés, la "race" des familles nombreuses, la "race" des étudiantes en socio, la "race" des blancs non-blancs, et la "race" des noirs Blanc... Au nom de quelle lutte, les catégories sociales de notre pays devraient désormais être considérées comme des "races" ?

Vous dites que vous êtes favorables à une grille de lecture autour de l'imaginaire colonial. Mais c'est en soit la preuve que la grille blanc/non-blanc des "racisés" et importées des USA s'impose en gommant toute la complexité de la problématique globale du "racisme" en France. Prenons l'hostilité anti-juive: il n'a rien à voir avec une logique coloniale à la "y'a bon banania". Bien au contraire. Ceux qui sont hostiles aujourd'hui aux juifs se vivent comme dominés par eux. Le gang des barbares, dont Youssouf Fofana, se sont attaqués à Ilan Halimi parce-que ce dernier était censé être riche puisqu'appartenant à la communauté juive. De manière différente, l'hostilité à l'égard des homosexuels n'a rien de paternaliste, ni de civilisationnel ou de supériorité: il s'agit plutôt de discriminations morales voire religieuses.

Dès lors, tenter d'emballer femmes, trans, noirs, arabes, pauvres, roms, juifs, continentaux, auvergnats, que sais-je encore sous le seul terme de "racisé" est une pure escroquerie qui empêche de penser la complexité de la problématique. Il convient d'examiner en détail ce qui est à l'oeuvre dans les imaginaires: paternalisme, peur, aversion morale, colonialisme, complotisme, idéologie, cloche-merlisme, snobisme, dégoût, ignorance, nationalisme, anti-intellectualisme, etc. Il ne suffit pas de transposer une grille de lecture d'outre-atlantique, même en l'adaptant à notre contexte. Ce n'est pas un travail d'adaptation qu'il convient de mener en redéfinissant plus ou moins et de manière plus ou moins ambiguë le terme "racisé". Mais une analyse détaillée et en profondeur, en prenant soin de ne pas mélanger les imaginaires hostiles, répugnés, effrayés, fustigeant, ou méprisants... Et en évitant à tout prix d'ouvrir la boîte de Pandore de la paradoxale reconnaissance des races que les "racisés" réclament.
Parler par exemple de gens assassinés serait donc faire la promotion de l'assassinat ?

Grammaticalement au moins, c'est la même chose.
Parce-que ça vous semble dans l'ordre des choses que des mouvements antiracistes professent l'existence de races ?
Alors puisque vous ne comprenez pas je vais essayer avec un autre verbe :

Amalgamer. Parler de gens amalgamés serait faire la promotion de l'amalgame ?

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C'est, de mont point de vue, précisément ce qu'il y a à reprocher à "racisé": ne pas faire cette distinction. Les races ne sont pas abordées en tant que représentations fantasmagoriques, mais en tant que réalités sociales. Les races sont entérinées, acceptées, validées. Dès lors, de mon point de vue, cet antiracisme devient aussi racialisant que le racisme. Autrement dit, cet antiracisme racialiste, très clairement, lutte contre les discriminations et contre les inégalités, mais pas contre les concepts de races. Et c'est extrêmement dangereux, puisque pointent des antiracistes, et même des sociologues, qui expliquent combien il est important de mener des politiques publiques en se fondant sur les races. Et ils sont applaudis des deux mains. Je vais détailler un peu.

Des personnes comme Eric Fassin ou Fabrice Dhume mettent des mots assez justes sur notre différence de point de vue. Selon eux, il y a l'antiracisme universaliste, dont je fais parti. Et il y a l'antiracisme racialiste, dont il font parti, ainsi que Rokhaya Diallo, et le PIR. Il est important de dire que Fassin par exemple, ne dit pas détenir la vérité. Il dit très clairement qu'il est tout à fait probable qu'il se trompe. Il est bien entendu que j'exprime les mêmes doutes. Ce qui serait bien, pour éviter ce qu'il appelle "la mésentente", c'est que vous aussi, conceviez que vous pouvez vous tromper. Et par là au moins, n'est-ce pas Al1, concevoir que ce n'est pas parce-que je n'ai pas le même point de vue, que je ne comprends pas le votre.

Fassin enfonce la porte ouverte suivante: si je suis dans le métro et que je me fais contrôler, je ne vais pas avoir la même expérience selon que je suis noir ou que je suis blanc de peau. Et que si je suis noir, je vais avoir plus ou moins tendance à me demander si je me fais contrôler parce-que je suis noir, ou parce-que c'est "normal". Sauf que ça pose déjà un problème. Cette introspection, ce doute, cette question que je me pose au moment du contrôle est un ressenti personnel. D'ailleurs, il le dit explicitement: nous n'avons pas les mêmes expériences subjectives. Et ça me semble évident, bien sûr. Mais ça veut dire que contrairement à sa propre volonté "d'institutionnalisation du racisme" (disons racisme d'état, plutôt que racismes individuels et lutte des classes) Fassin en fait précisément une histoire personnelle. Moi ça ne me dérange pas trop, mais c'est clairement une incohérence de sa pensée.

Par contre la chose qui me dérange le plus, c'est l'acceptation des races chez les racialistes. Précisément, parce-qu'il n'y a pas de recul sur les races en ce qu'elles sont des représentations fantasmagoriques du monde, mais acceptées comme réalités sociales. Etre raciste, c'est croire qu'il y a des races. Etre raciste, c'est être croyant. Et être antiraciste racialiste, c'est être tout autant croyant dans les races. C'est la première chose.

Or et c'est la deuxième chose, quand on se penche un petit peu sur les représentations du monde fantasmagoriques, comme la religion par exemple, et par exemple comme l'islam, on s'aperçoit très rapidement qu'il n'y a pas un islam, mais des islams. En d'autres mots, même si mon buraliste partage avec mon médecin une certaine détestation des noirs, il y toutes les chances qu'ils ne partagent pas tout à fait la même vision de la "race blanche" et de la "race noire", il y a toutes les chances qu'ils ne soient pas "croyants" de la même façon, il y a toutes les chances qu'ils ne produisent pas le même racisme. Par exemple mon buraliste serait raciste tendance paternaliste condescendant, tandis que mon médecin serait raciste tendance hostile avec refus de prendre des patients noirs ou de les toucher.

Dès lors, nous sommes face à plusieurs nouveaux problèmes. Quand je me fais contrôler dans le métro, de quel racisme va t'il être question ? Le racisme que je m'imagine que le contrôleur a, ou le racisme du contrôleur ? Mais si le contrôleur n'est objectivement pas raciste, est-ce qu'il faut pour autant me rendre responsable du racisme dont je m'imagine être l'objet ? Suis-je alors victime d'une sorte de "moyenne" des racismes de la RATP pour l'ensemble de son oeuvre, d'une sorte de "moyenne" des racismes des institutions françaises, d'une sorte de "moyenne" des racismes de l'ensemble des français ? Et si les races ne sont que des représentations fantasmagoriques du monde, quel catéchisme racialiste va t'on choisir pour en rendre compte ?

C'est tout le problème de penser que les races sont des réalités sociales et de vouloir baser des politiques publiques sur des fantasmagories. On peut penser ce que l'on veut des quotas et de la parité, mais on arrive encore à compter un homme et une femme. On peut aussi encore compter un noir et un blanc. Quoique ça se complique un peu, puisque par exemple la journaliste Louise Tourret écrit: "J’ai deux enfants, sont-ils «racisés»? Pour moi, non, je les vois blancs. Mais j’ai découvert stupéfaite un soir qu’une de mes amies les voyait plutôt comme moi… colorés.". Mais pour les "races", ces représentations fantasmagoriques ?

On peut, et il est nécessaire d'examiner les discriminations. C'est à dire analyser les critères sur lesquels elles s'opèrent: sexe, couleur de peau, lieu de résidence, patronyme, origines, etc. Non seulement les critères sur lesquels elles opèrent mais également la manière dont elles opèrent: hostilité, paternalisme, indifférence, préférence, etc. Et non seulement les critères sur lesquels elles opèrent, non seulement la manière dont elles opèrent, mais également la manière dont elles sont perçues. Par contre, on ne peut pas et on ne doit pas, en tout cas à mon sens d'antiraciste universaliste, transformer et appréhender des groupes sociaux en des "races". Et je refuse en tant que citoyen républicain que mon pays légifère sur la base de fantasmagories racialisantes.

En dernier mot pour l'heure: Fassin en insistant sur l'expérience subjective, semble suggérer que c'est ce qui distingue les universalistes des racialistes. Mon idéal de citoyen républicain est bien sûr l'égalité entre les citoyens, ainsi que la liberté et la fraternité. Et il a raison de penser qu'en tant qu'universaliste, je considère que derrière le racisme, nous sommes tous pareils. Mais il est évident que je souscris totalement, complètement, à ce qu'il dit sur l'expérience subjective: un contrôle dans le métro n'est pas le même (de bien des manières différentes) si je suis blanc ou noir. Et cette question, qui a à voir avec la conscience, est très complexe. En tout état de cause, je réfute farouchement que ce serait là la différence (ou l'une d'entre elles) entre les universalistes et les racialistes. Pour moi, la différence fondamentale est que je refuse de reconnaître les races comme des réalités sociales. Je refuse d'être un croyant de la religion "race".

Et également, je conçois que ce sont les discriminations sociales, notamment et tout particulièrement l'ostracisme envers la pauvreté, la grande pauvreté, et l'extrême pauvreté qui nourrissent les discriminations, et les représentations fantasmagoriques racialisantes.

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"Racisé" ne parle pas que de couleur de peau, les Juifs le savent bien.


Je pense que vous vous trompez: je saisis "racisé" dans deux moteurs de recherche, et tous les résultats sur quatre pages utilisent le mot "racisé" comme synonyme de "non-blanc". Pas l'ombre d'un juif, d'un corse, d'un vieux, d'un nain, ou d'un handicapé. Parfois, des manifestations mêlent transgenres, femmes et racisés, mais c'est bien explicite: femmes et transgenres ne font pas partie des "racisées" en tant que telles. Sur twitter par exemple, une personne se définit comme "queer" ET "racisé-e". La journaliste Louise Tourret qui écrit "pourquoi je ne veux pas être racisée" sur Slate se pose des questions sur la couleur de sa peau et de celle de ses enfants.

Dans un seul papier de Libé (sur 4 pages de résultats) apparait le mot juif, et encore, c'est ainsi: "le fait d’être aux yeux des autres arabe, noir, asiatique, musulman, juif ou rom conduit à faire l’objet d’un traitement différencié". Donc manifestement, l'acceptation commune très largement majoritaire de "racisé" concerne la couleur de la peau, le visuel aspect ethnique, plutôt que la culture ou la religion.
« [La blanchité] est « moins une question d’épiderme que de position sociale et économique dans un contexte socio-historique donné »1. C’est le privilège du dominant. On peut ainsi devenir blanc, comme le montre l’histoire des Irlandais arrivés aux États-Unis au dix-neuvième siècle, ou cesser de l’être, à l’instar des Arabes-Américains après le 11 septembre 2001. »2

1. Mélusine, militante féministe et antiraciste, Libération, 23 novembre 2017 à 14 heures 55.
2. Éric Fassin, enseignant-chercheur et sociologue, « Racisme d’État (2/2): politiques de l’antiracisme », 29 novembre 2017, op. cit.
Je ne suis pas sûr que la colonisation s'appuie fondamentalement sur la notion de race. Sur une civilisation soit-disant supérieure, de toute évidence, mais de race ?

LOL

L'année dernière j'ai abordé le débat Clemenceau Ferry avec des élèves de 1eres.
Ce sont les arguments de Ferry qui l'ont emporté à l'époque. La IIIe République est le régime de la plus forte expansion coloniale française

Voici ce que disait Jules Ferry à l'Assemblée Nationale : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. »
Dans l'Antiquité, les grecs se pensaient supérieurs aux barbares. Pour autant, il ne s'agissait pas de racisme et de xénophobie comme on l'entend aujourd'hui, selon les historiens. Après, je ne suis pas dans la tête de Ferry, et effectivement, il parle de races supérieures et de races inférieures. Pour autant, il explique que le devoir des races supérieures consistent à civiliser les races inférieures. Il parle de nation et de civilisation. A partir de là, il est raisonnable d'interpréter que Jules Ferry conçoit qu'une nation inférieure qui serait correctement et activement civilisée par une nation supérieure, accède alors au rang de race supérieure.

Il condamne explicitement les explorateurs espagnols pour l'esclavagisme dont ils se sont rendus coupable en Amérique centrale. L'esclavagisme est un crime qui consiste à placer et à maintenir des personnes, un peuple, une nation à un état d'infériorité. Jules Ferry est certainement coupable de paternalisme et de condescendance, pour autant, il est probable que son point de vue consiste à élever les races inférieures au même niveau que la sienne. Un peu à la manière d'un missionnaire évangéliste, ou de révolutionnaires prosélytes.

Le racisme contemporain envers les noirs, consiste par exemple à les comparer à des singes, et la conviction que cet état d'infériorité supposé par rapport aux blancs, serait indépassable. Je peux me tromper, mais rien n'indique dans les propos de Jules Ferry, que selon ses propres représentations, une nation africaine ne puisse devenir, via la colonisation, une race aussi supérieure qu'une nation européenne.

Encore une fois, je ne dis pas que Jules Ferry soit exempt de condescendance et de paternalisme - au moins - mais peut-être que son idée a plus à voir avec le "civilisationnel" qu'avec le "racisme" au sens où on l'entend aujourd'hui.
Jules Ferry est coupable de ne pas avoir pensé autrement alors qu'il l'aurait pu comme Clémenceau lui répondant : "J'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure !"
Clémenceau était en effet moins scientiste que sa triste époque.
Je crains que la nôtre ne soit guère moins scientiste.
Même dans le bon sentiment, on voit parfois surgir un culte des sciences avec autorité d'un clergé.
Dans le genre, extrait de cet article, Aymeric Caron et sa «République du vivant» au secours des animaux : "une Assemblée naturelle (qui remplacerait le Sénat) représenterait les intérêts des animaux. Composée de membres désignés et non pas élus – des hauts fonctionnaires formés à l’éthologie, à la biologie et à la philosophie, des experts et des représentants d’ONG –, elle pourrait proposer certaines lois et aurait un droit de veto sur celles votées par l’Assemblée."

Une assemblée naturelle avec des experts formés à l'éthologie, à la biologie. Plus qu'à espérer pour lui que les éthologues ne décident pas que finalement, à bien observer son comportement, l'homme est un loup pour l'homme, qu'il serait naturel d'organiser la société en meutes avec mâle dominant et de cultiver la chasse à courre.
Surtout que parmi les éthologues, on a Desmond Morris qui soutient des positions opposées à celles de Caron sur la consommation de viande (et qui fait par ailleurs de sympathiques tableaux surréalistes), il serait pas déçu du voyage, Caron avec son assemblée.

C'est tout à fait idiot de s'appuyer sur la "science" pour défendre des positions éthiques. N'importe quel môme de 3 ans sait que son animal peut souffrir, il n'a pas besoin que la "science" vienne le lui démontrer. On n'a pas demandé son avis à la science pour abolir la peine de mort, que je sache ?

Le positivisme, ça rend juste borgne. On a vu Todd à C politique dire à une jeune militante anti-abattoirs que "y'a des problèmes plus graves", que comparer l'élevage industriel aux camps de concentration "ça le choque en tant que juif" (ah bon, alors si on n'est pas juif on n'est pas concerné ? Et surtout, rappelons que les nazis s'étaient inspirés des abattoirs de Chicago...) Bref, sur les pays pauvres et les animaux, c'est pas à Todd qu'il faut s'adresser. Il demanderait son avis à Claude Allègre, Caron ? Ça n'a aucun sens.
J'espère qu'en m'opposant la réponse de Clémenceau vous n'insinueriez pas que je défendes la colonisation. Après, on peut toujours se taper dans le dos, voire se chatouiller le ventre, satisfaits d'être du bon côté de la morale, tout en se remémorant les bons mots du premier flic de France.

Mon entreprise est d'explorer les éléments idéologiques présidant à la volonté de colonisation, autrement qu'en tamponnant de racisme, et sans autre vocabulaire, toute personne s'y étant fourvoyée. Pour ma part, j'avais paternalisme et condescendance. Vous seriez bien aimable de compléter cette liste en la justifiant, ce qui me semblerait autrement plus constructif que de nous accorder sur notre meilleure estime et reconnaissance envers le Tigre que le Tonkinois.
Mon entreprise est d'explorer les éléments idéologiques présidant à la volonté de colonisation, autrement qu'en tamponnant de racisme, et sans autre vocabulaire, toute personne s'y étant fourvoyée. Pour ma part, j'avais paternalisme et condescendance.

Paternalisme et condescendance sont les deux mamelles du racisme.

Le racisme est très souvent bienveillant tout les racistes ne sont pas des exterminateurs à la Hitler.

Et parmi les conquistadores que Ferry critiquaient se trouvaient aussi des missionnaires œuvrant pour le salut des âmes des sauvages.

Tout comme la colonisation du Soudan par Cecil Rhodes se fit au nom de la lutte contre la traite.

Il y a une continuité historique dans ces histoires d'enfer pavé de bonnes intentions.

Paternalisme et condescendance sont les deux mamelles du racisme.


Paternalisme et condescendance ne sont ni nécessaires, ni suffisantes pour produire du racisme.

Par exemple, on peut être paternaliste et condescendant parce-qu'on se retrouve à être la personne la plus âgée d'un groupe tout en partageant toutes les autres caractéristiques: couleur de peau, origines, statut social, etc. Donc ce n'est pas suffisant pour être "raciste". A moins d'abandonner le socle racialiste du racisme, en parlant par exemple de "racisme anti-jeune".

A l'opposé, je ne pense raisonnablement pas qu'on puisse dire des nazis SS qu'ils étaient "paternalistes" et "condescendants". Je sais pas comment le dire ou l'argumenter, mais "ça ne convient pas". Donc ces traits ne sont pas nécessaires pour être "raciste" (en partant du principe que l'antisémitisme est une forme de racisme).

Dès lors, il me semble qu'il y ait trop de choses possibles, de réalités différentes, derrière le mot "racisme" pour pouvoir l'utiliser.

Concernant Jules Ferry et son entreprise de colonisation, j'ajouterais le prosélytisme.
Paternalisme et condescendance ne sont ni nécessaires, ni suffisantes pour produire du racisme.

Certes,tout comme leur présence n'est pas un argument pour dire qu'il n'y a pas racisme.

Par exemple, on peut être paternaliste et condescendant parce-qu'on se retrouve à être la personne la plus âgée d'un groupe tout en partageant toutes les autres caractéristiques: couleur de peau, origines, statut social, etc. Donc ce n'est pas suffisant pour être "raciste". A moins d'abandonner le socle racialiste du racisme, en parlant par exemple de "racisme anti-jeune".

On peut aussi être raciste sans être ni paternaliste ni condescendant mais je ne vois pas à quoi servent ces digressions.


A l'opposé, je ne pense raisonnablement pas qu'on puisse dire des nazis SS qu'ils étaient "paternalistes" et "condescendants". Je sais pas comment le dire ou l'argumenter, mais "ça ne convient pas". Donc ces traits ne sont pas nécessaires pour être "raciste" (en partant du principe que l'antisémitisme est une forme de racisme).

Voir ce que j'ai écrit plus haut.

Dès lors, il me semble qu'il y ait trop de choses possibles, de réalités différentes, derrière le mot "racisme" pour pouvoir l'utiliser.

Concernant Jules Ferry et son entreprise de colonisation, j'ajouterais le prosélytisme.

Syllogisme, sophisme ? Je sais plus. Mais vos post prennent la forme d'un démonstration mais vous ne démontrez rien. Vous digressez.

Jules Ferry était raciste et il le revendiquait. C'est un fait.

La IIIe république étaient un régime raciste voici un autre fait.

Interrogez vous sur les raisons qui vous poussent à contester une réalité.
Il ne s'agit pas de contester une réalité, mais au contraire d'essayer de la qualifier avec précision. Encore une fois, le mot "racisme" est trop vague pour s'en contenter.

Voici une citation de Kant: "La nature n'a doté le nègre d'Afrique d'aucun sentiment qui ne s'élève au dessus de la niaiserie [...] Les Noirs [...] sont si bavards qu'il faut les séparer et les disperser à coups de bâtons." (Essai sur les maladies de la tête, observations sur le sentiment du beau et du sublime).

En voici une de Maupassant: "En Afrique les filles foisonnent mais elles sont toutes aussi malfaisantes et pourries que le liquide fangeux des puits sahariens.".

Ces citations sont accablantes pour leurs auteurs: leur "racisme racialisant" est flagrant et aucune autre interprétation n'est possible. A côté, le discours de Ferry ne semble être qu'un "racisme civilisationnel".

En effet, quand je lis Maupassant et Kant, cela m'est insupportable. C'est du "racialisme" abject: ce sont les personnes en tant qu'êtres humains qui sont visées. Quand je lis Ferry, je n'ai pas le sentiment que ce soit la dignité humaine qui soit directement attaquée, mais l'état des sociétés européennes et mondiales d'un certain point de vue économique et géopolitique: c'est du "civilisationnel". Il dit par exemple en détail au début de son discours pour justifier de ses motivations: "Oui, ce qui manque à notre grande industrie, que les traités de 1860 ont irrévocablement dirigé dans la voie de l'exportation, ce qui lui manque de plus en plus ce sont les débouchés [...] or, ce programme est intimement lié à la politique coloniale".

Je trouve que le discours de Jules Ferry et les citations de Kant et de Maupassant n'ont rien à voir, et qu'il est malhonnête de les mettre dans le même panier du "racisme". Nous avons définis différents degré de gravité dans les délits, et différents degré d'atrocité dans les crimes. Et de mon point de vue, Ferry ne devrait pas être jugé aussi sévèrement que Kant.

Vous me demandez de m'interroger sur les raisons qui me poussent. Je trouve les questions de racisme méritent qu'on rende compte de leur complexité. Je pense qu'il est possible et nécessaire de distinguer des racismes qui suscitent un comportement de sympathie (ex: paternalisme), de ceux qui génèrent de l'hostilité (ex: xénophobie). Que le "racisme racialisant" n'est pas la même chose que le "racisme civilisationnel". Et qu'il est, suite à un examen, dans l'ordre du possible de trouver plus de similitudes entre un antiracisme racialisant et un racisme racialisant, qu'entre un racisme racialisant et un racisme civilisationnel.
Enfin, le discours de Jules Ferry a été prononcé il y a un peu plus de 130 ans, le 25 juillet 1885. On peut encore ajouté 120 ans de plus pour Kant, soit 250 ans d'ici.

Alors Kant et Ferry racistes ? Oui sans doute, même si leurs opinions reflètent d'abord les préjugés propres à leur temps.
https://mediamus.blogspot.fr/2007/10/kant-observations-sur-le-sentiment-du.html

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Ah mais je ne prétends pas être lettré. Si je gagne à Questions pour un Champion, ce n'est que d'un vernis de culture, et surtout grâce à ma propension à appuyer sur le buzzer avant la fin de la question.

Si je vous comprends bien, vous suggérez qu'il faille lire dans la citation de Maupassant, une sorte de projection de ses propres turpitudes sexuelles sur les filles en Afrique ? Force est de constater que votre suggestion attise plus l'imagination qu'une simple lecture littérale.

Je n'ai jamais rien lu de Kant. A part peut-être un graffiti sur un mur, et un jeu de mot dans des toilettes. J'ai crois comprendre que c'est un penseur fort estimé, alors j'ai entrepris de m'enquérir d'un peu plus de contexte. Vos "compulsif" et "insouciant" me rappellent quelques commentaires que j'ai lu alors, insistant sur le caractère badin de l'ouvrage.

Au départ, j'avais l'intention de sortir moi-même quelques saloperies, afin d'illustrer ce que je suppose être une certaine gradation et différenciation des racismes. Mais un message en ce sens a été modéré et supprimé. J'ai donc pioché dans les internets mondiaux des citations de célébrités pour ne pas qu'on me les impute. Mon entreprise n'est certainement pas de vouer aux gémonies Kant ou Maupassant. J'ai pris soin en particulier de rappeler que les écrits de Kant datent de plus de 250 ans.

Votre dégoût m'interroge. Je me demande de quelle manière j'aurais bien pu laisser entendre que j'étais lettré. Est-ce là, autrement, une manière pour vous de vous approprier Bourdieu fustigeant Finkielkraut ? Est-ce que les gens comme moi n'ont pas le droit de se saisir des penseurs et d'en discuter, même et surtout si nous les comprenons mal ?

Mais bref, sorti de ces considérations et de mes exemples peut-être mal choisis, mon propos consiste à émettre l'idée qu'il puisse se trouver différentes gradations et spécifications des racismes.

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J'ai le sentiment d'arriver à vous suivre, mais je dois emprunter quelques raccourcis.

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"j'aimerais beaucoup parler à des gens plus intelligents que moi "
Essayez Lemaire.

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Je peux me tromper, mais rien n'indique dans les propos de Jules Ferry, que selon ses propres représentations, une nation africaine ne puisse devenir, via la colonisation, une race aussi supérieure qu'une nation européenne.

Franchement le chien arrêtez de vous accrocher au branches.

La croyance en la supériorité de la race blanche est du racisme. C'est même sa définition stricte.

Qu'est ce qu'il faut pas lire...

La croyance en la supériorité de la race blanche est du racisme. C'est même sa définition stricte.


Sauf que dans le court extrait qui m'est proposé, Ferry ne parle pas explicitement de la race blanche. Il convient de dire que Jules Ferry est "raciste", en ce qu'il dit qu'il y a des races supérieures et des races inférieures, mais j'ai envie de dire: de quel racisme précisément Jules Ferry est-il le nom ?

Est-ce qu'il pense que l'européen en tant qu'homme biologique est naturellement, fondamentalement, intrinsèquement supérieur à l'africain et à l'asiatique. Ou part-il d'un constat "civilisationnel" avec des critères tels que les niveaux d'industrialisation, d'éducation, de transport, de communication, de démocratie, de laïcité ?

Quand on entend certains discours américains, sur la première puissance mondiale économique et militaire, et son devoir d'ingérence, ils sont assez superposables à l'extrait de Ferry avec l'interprétation plus civilisationnelle que racialisante.
Sauf que dans le court extrait qui m'est proposé, Ferry ne parle pas explicitement de la race blanche.

Il devait sans doute faire référence à la race bleu ou la race verte.

Vous êtes marrant le Chien.
Je ne sais pas si je suis marrant, mais vous, vous passer de "nations européennes" à "race blanche" tout seul.

Je vous rappelle que Ferry utilise le pluriel dans "races supérieures". Il ne dit pas "la race supérieure" a des droits et des devoirs, mais "les races supérieures" ont des droits et des devoirs.

Dans le dialogue proposé plus haut par kadife, qui semble être une retranscription d'une partie des débats, Ferry insiste sur le fait que l'esclavage est une abomination. Que son but est d'étendre l'influence de la France dans le monde, et que le pays conserve sa place de première puissance dans un contexte de concurrence européenne.

En d'autres mots, les arguments de Ferry tournent surtout autour des questions économiques et géopolitiques, et l'on peut raisonnablement émettre l'hypothèse qu'il emploie le mot race plutôt comme synonyme de nations que pour désigner une pseudo réalité biologique.

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A l'époque, on mélangeait allègrement le culturel et le biologique dans l'emploi de "race", l'esprit des nations et la mesure de crânes, la terre et le sang, les ancêtres, race germaine vs gauloise etc.
Mais c'est peut-être plus en lien avec le racisme actuel que le racisme "scientifique" des théories biologiques. Un tas de gens diront qu'ils ne sont pas racistes parce qu'ils suivent l'avis général qu'il n'y a pas de races humaines en biologie, mais penseront de la même manière qu'au XIXe, "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire", "tu me mets quelques Blancs, quelques white, quelques blancos" etc., un mélange confus de types physiques, de généalogie, de traits culturels pensés comme inscrits dans la nature des gens et des rapports hiérarchiques par rapport à ça.
Au final, il s'agit de savoir qui souffre d'un rapport de domination réel et symbolique, qui est exploité, rabaissé, méprisé au nom de sa nature supposée.
Il me semble que vous mettez le doigt sur ce que j'essaie de formuler. J'ai par exemple tendance à considérer ce "mélange confus" comme moins pire que le concept de "sous-homme" introduit par l'idéologie nazie par exemple. Je me suis donc demandé s'il se trouvait comme des ontologies du racisme. Je n'en ai pas trouvé. Pire, ou mieux, un certain François Rastier dans la présentation de ses méthodes concernant la sémiotique des sites web racistes, explique l'impossibilité d'une telle ontologie.

"Si l'image idéale d'une classification ontologique appartient au discours scientifique ou technique, le discours mythique manie des valeurs et, dans sa version politisée qui nous occupe ici, les répartit selon des posisitions correspondant sociologiquement ou politiquement à ces camps qui ne partagent ni les mêmes objets, ni à fortiori la même vision sur ces objets. Ainsi, chaque position crée en quelque sorte son axiologie ou système de normes sémantiques. Les axiologies propres à des positions sont des systèmes de valorisations doxales qui s'affrontent et interdisent la constitution d'ontologies neutres par définition car purement référentielles. Même si chaque position contient une image de l'autre, cette image lui appartient en propre."

En fait, si je le comprends bien, l'impossibilité d'une ontologie du racisme correspond assez bien a mon refus d'entériner ce que j'appelais les "fantasmagories racialisantes" (mon refus d'adopter le mot "racisé"), parce-qu'elles sont en quelque sorte uniques, différentes, et propres à chaque racialiste.

En fait, il va plus loin et semble vous répondre quand vous dites que l'important est de savoir qui souffre.

"La condamnation reste utile dès lors qu'elle ne s'arrête pas à la bonne conscience et ne dispense pas de comprendre: cependant, le pathos et l'appel aux sentiments restent des ressorts éprouvés du racisme. [...]

Si le politiquement correct préjuge volontiers des victimes et des agresseurs, il convient toutefois d'éviter tout à priori car la source et la cible du racisme demeurent éminemment variables:
- la cible semble une variable non pertinente, car le langage du racisme peut être utilisé contre n'importe quel groupe: juifs, Palestiniens, handicapés, homosexuels, etc., peuvent être l'objet du même discours déshumanisant et animalisant. Ainsi [...] il n'est plus rare que des stéréotypes antijuifs soient appliqués aux muslmans [...]. Dans les faits on remarque la même variabilité des cibles [...]
- la source est également une variable non pertinente. Ainsi le racisme "de gauche" a les mêmes fondements que le racisme de droite. In nous parait à priori peu pertinent qu'un site se réclame d'une religion ou d'une autre, d'un camp ou d'un autre: si, par exemple, l'auteur d'un site nomme un kamikaze palestinien un "déchet explosif", peu importe qu'il se réfère ou non au judaïsme, il emploie le langage caractéristique du racisme et sera décelé comme tel par le système."


Ces propos de François Rastier, émargent du projet européen Princip consacré à la détection automatique de sites web racistes.

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Si vous avez lu la même citation que moi, il dit plutôt que l'Afrique serait restée un désert et dans la nuit si l'homme blanc ne l'avait pas touchée. Parce-qu'en ce temps là, j'imagine que le "progrès humain" dans la tête de beaucoup, c'était l'imprimerie, l'industrialisation, et les candélabres dans les rues de Paris.

Donc plutôt un jugement "civilisationnel" qu'un jugement "racialiste" à priori. De mon point de vue, ce serait plutôt l'Afrique au sens du développement économique et politique qui aurait été incomplète, mais pas l'humanité en tant que telle des africains. Mais comme dit Faab, tout ça se mélangeait un peu, et surtout, on n'avait pas les représentations du monde et les connaissances d'aujourd'hui.

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C'était pas la citation que j'avais en tête. Aucune intention d'exempter la colonisation de racisme.

Mais il faut cependant se rappeler qu'on sait que les races n'existent pas, uniquement grâce à la génétique; et que l'ADN, n'a été découverte qu'en 1953.

La génétique n'existait pas à la naissance de Victor Hugo, et 5 ans avant sa mort, Mendel en était seulement à croiser des petits pois et on découvrait à peine que la fécondation, c'est un spermatozoïde et un ovule. C'est à dire qu'on ne savait observer que les traits visibles (phénotype), comme des yeux bleus ou des cheveux noirs, ou comme la grosseur des petits pois.

Donc très clairement, le mot race à l'époque ne désigne pas du tout la même chose que le mot race aujourd'hui.

Après, je n'ai pas envie de faire du relativisme à outrance. Et certainement pas de trouver des excuses à la colonisation: race ou pas, et quelque-soit son acceptation -celle d'alors ou celle d'aujourd'hui- il ne se trouve aucune excuse valable qui puisse justifier le travail forcé, les assassinats, et les massacres.

Pour autant, il me semble assez clair que les motivations de la colonisation sont avant tout d'ordre économique et justifié par un racisme civilisationnel. Schématiquement: la France se dote de routes et de ponts en Afrique, pour en exploiter les ressources, afin de mener sa guerre économique contre les autres empires colonialistes européens.

Comme vous le dites, tout cela est pétri d'une idéologie moisie, mais le moteur essentiel et initial de l'action colonisatrice c'est le profit économique.
Mais c'est quoi pour vous le sens de mot "race" aujourd'hui ?
Ca colle avec celle de disons 1991, quand l'apartheid a sauté ?

Ou question colonisation, celle de ce texte de 1957 de ce journal (à droite dans l'encart) ? :
"Quand la France devient raciste, elle cesse d'être la France. C'est parce que trop de Français sont racistes que la France se trouve jetée dans le drame algérien, qui la déchire jusqu'au plus profond de sa conscience et l'ébranle jusque dans ses fondements politiques.
Le racisme, voilà l'ennemi de la France ! C'est en se délivrant de moralement et politiquement du racisme que notre patrie retrouvera le secret de sa grandeur et de son rayonnement dans le monde.
M. René Capitant. professeur à la faculté de Droit, ancien ministre
"

Au passage, "race" n'est pas une définition de génétique en biologie, c'est un rang dans la taxonomie en-deça de l'espèce ou la sous-espèce. Les biologistes pourraient arbitrairement définir des races humaines si ils voulaient mais chez l'humain, les groupements d'intérêt biologique varient trop selon ce qu'on étudie (prévalence de telle ou telle maladie dans telle ou telle population etc.) et ne respectent pas (sauf exception) les segmentations phénotypique du racisme historico-social.
Dans le sens commun, c'était associé à l'élevage avec l'idée vague d'un lien biologico-comportemental (chien de chasse, de garde etc.), d'où les liens dans le racisme à un esprit aryen, juif, nègre etc.

Mais c'est quoi pour vous le sens de mot "race" aujourd'hui ?

Ca colle avec celle de disons 1991, quand l'apartheid a sauté ?



Ou question colonisation, celle de ce texte de 1957 de ce journal (à droite dans l'encart) ? :

"Quand la France devient raciste, elle cesse d'être la France. C'est parce que trop de Français sont racistes que la France se trouve jetée dans le drame algérien, qui la déchire jusqu'au plus profond de sa conscience et l'ébranle jusque dans ses fondements politiques.

Le racisme, voilà l'ennemi de la France ! C'est en se délivrant de moralement et politiquement du racisme que notre patrie retrouvera le secret de sa grandeur et de son rayonnement dans le monde.

M. René Capitant. professeur à la faculté de Droit, ancien ministre"



[s]Au passage, "race" n'est pas une définition de génétique en biologie,[/s] c'est un rang dans la taxonomie en-deça de l'espèce ou la sous-espèce. [s] Les biologistes pourraient arbitrairement définir des races humaines si ils voulaient mais [/s] chez l'humain, les groupements d'intérêt biologique varient trop selon ce qu'on étudie (prévalence de telle ou telle maladie dans telle ou telle population etc.) et ne respectent pas (sauf exception) les segmentations phénotypique du racisme historico-social.

Dans le sens commun, c'était associé à l'élevage avec l'idée vague d'un lien biologico-comportemental (chien de chasse, de garde etc.), d'où les liens dans le racisme à un esprit aryen, juif, nègre etc.
Si, si, vérifiez. La génétique est venue après la taxonomie, la notion de race en biologie existait avant elle, et c'est par la prévalence de la génétique que la notion de race a perdu de son poids, mais la taxonomie reste en usage et est en partie une question de convention. Il y a encore des biologistes cherchant à faire un usage de "race" et pas que dans l'élevage.
Voyez par exemple l'article Race - Human categorization du Wikipedia anglophone qui parle de choses plus explicites dans le monde anglo-saxon, notamment des USA, que chez nous.
Dans l'usage médical, cf les catégories de l'Office of Minority Health. Ils disent "minorités", ils vont lier ça à "language fluency (where relevant), education, economic, insurance coverage and health status information" avec derrière des spécificités attendus pour des populations vues comme plus ou moins endogames.

Le processus de divergence génético-biologique des populations fonctionne aussi pour les humains et il n'y a pas d'objection théorique à affiner les groupes en partant du phénotype, du genre "ah, vous avez le type ouest-africain, vous avez pensé à un dépistage du risque de telle maladie génétique ?".
Faut-il dire pour autant "race" ? Certainement pas vu l'histoire du racisme mais ça rejoint le sens de "race" d'époques précédentes, une généalogie avec ses procédures de distinction, de séparation géographique ou comportementale, d'endogamie, de non-mixité, comme dans la spéciation en biologie de l'Evolution.
En biologie, on parlera de manière générale de "populations" sur la base des relations de reproduction, les "races" du XIXe sont trop grossières, mais le racisme théorique ne se fonde pas sur rien. Eugénisme, darwinisme social, racisme doctrinal, tout ça était dans les esprits fin XIXe et certains y tiennent encore, serait-ce sous des formes douces d'endogamie volontaire.
C'est comme si vous me disiez que le feu n'a rien à voir avec la thermodynamique au prétexte que le premier a été maîtrisé avant la seconde.

La classification a toujours pris l'espèce comme unité de référence. Or l'espèce, c'est la reproduction. Donc la génétique.
Canis lupus familiaris, alias le chien, est sous-espèce de Canis lupus, le loup. A ce niveau de classification, ce n'est pas l'interfécondité qui est prise en compte, idem pour ceux qui voudraient utiliser "race" comme dans l'élevage.
(Au demeurant, la notion d'espèce est aussi à la base de la taxonomie et on classe parfois sans savoir si il y a interfécondité, ne serait-ce qu'en paléontologie. Cf Espèce : une définition délicate)..

En biologie humaine, on va parler aujourd'hui de génétique des populations avec des regroupements sur les facteurs pertinents du domaine, notamment la médecine, et la pensée racialiste/raciste n'a pas de mal à s'y adapter en changeant son vocabulaire pour garder l'idée de base.

C'est comme ça que le site Fdesouche fait une carte des préconisations de dépistage du risque de drépanocytose pour sa thématique du "grand remplacement" parce que les populations de régions où sévit le paludisme, dont une partie de l'Afrique, sont plus porteuses de la mutation concernée.

Autre exemple problématique, Haaretz, journal israélien, qui n'hésite pas à faire ce genre d'article : DNA Links Prove Jews Are a 'Race,' Says Genetics Expert.

Ca passe par la génétique parce que c'est aujourd'hui le cadre paradigmatique en biologie mais les questions posées conditionnant l'objet d'étude (donc l'échantillonnage) reprennent le vieux principe de la race, d'une hérédité biologico-culturelle pour à nouveau légitimer des identités de peuples comme avec germains, gaulois, aryens, juifs etc.
C'est la base du racialisme hors des considérations hiérarchiques, affirmer une identité naturelle/matérielle des groupes sociaux, un lien de famille dans/par le corps. Ca s'oppose notamment aux identités politiques/idéelles, les principes d'adhésion à un contrat social ou un courant de pensée comme dans les religions ou autres idéologies (peuple prolétarien, peuple des Droits de l'Homme etc.).

Il ne faut pas s'étonner que certains biologistes ressortent la race réadaptée aux connaissances d'aujourd'hui, surtout du côté USA où la connotation est moins négative que chez nous. Le test génétique généalogique est à la mode chez eux, on y vend des rapports disant x% caucasien, x% sub-saharien etc. Ca traduit sans doute leur histoire de migrants perpétuant et affirmant des racines "ethniques", américains mais italo-américain, afro-américain, germano etc.
Savoir qui souffre n'est pas le sentimentalisme de racistes, ce n'est pas plus du pathos que de faire un diagnostic médical, diagnostic de l'état social, des mentalités.

En fait, je crois qu'on a du mal aujourd'hui à nommer ces tendances à la segmentation sur fond de peur, de haine, de dominants/dominés etc. parce qu'on est dans une période inverse de celle du XIXe où se sont cristallisés les catégories du national, racial, ethnique. Xénophobie marche bien pour le national, racisme pour le racial historique, et peut-être devrait-on parler plus aujourd'hui d'ethnicisme en y mettant une charge négative comme dans les guerres ethniques.
Pour ma part, je parle parfois de "tribalisme", de retour à la société basique du "qui se ressemble s'assemble" du fait d'une situation où s'effritent les formes réfléchies de groupe social, la foi dans un projet politique.
Tribus "gauloises", "arabes", "juives", "noires", de supporters d'un drapeau, d'Apple ou de Mac etc., au mieux ça se chambre, au pire ça se massacre, faute d'idée claire de pour quoi on vit ensemble, de ce qu'on veut faire ensemble demain.

Quelques remarques sur l'article de F. Rastier (ici au complet).

Extrait : "comme les racistes sont sentimentaux à leur manière, ils restent les seuls à mentionner leurs martyrs, Robert Brasillach ou Rudolf Hess. (...) les antiracistes citent des sigles, lieux et dates, car ils s’inspirent du discours historique, alors que les racistes se meuvent dans le mythique, qui appelle une sorte d’intemporalité et d’exemplarité (...) Il n’y a pas d’arborescence du discours raciste, car tout est transposable en tout domaine : les métaphores constantes, entre la vie sociale et la vie animale notamment, revêtent une fonction structurelle dans la construction d’un champ « biopolitique ».

Pour trouver des mots clés et appeler les premiers sites du corpus, les insultes ne suffisent évidemment pas et suscitent beaucoup de bruit ; c’est plutôt la description de quoi « Nous » (les Occidentaux, euphémisme pour « blancs ») serions victimes qui est révélatrice. D’où cette hypothèse : il y a racisme quand la « race » illustrée (généralement blanche)6 est présentée comme victime ; sinon, on a affaire à une « simple » xénophobie.
"

Là, je vois surtout l'expression du corpus de sites qu'il a étudié choisis d'emblée comme classés "racistes" mais qui va rater d'autres aspects. Quand Valls demande qu'on lui mette des white, des blancos, ce n'est pas le racisme des milieux apeurés par le "grand remplacement", c'est plutôt typique du racisme du dominant, l'esclavagiste/colon qui dira qu'il aime ses esclaves/boys (tant qu'ils restent à leur place et ne gâchent pas les photos...).

Quand F. Rastier dit "il n'y a pas d'arborescence du discours raciste", c'est assez évident pour moi parce qu'on n'est pas dans du discours savant, de la théorisation. Il n'y a certainement pas d'"ontologie" au sens informatique (en philo, c'est autre chose...), un diagramme de catégories etc.

C'est d'ailleurs tout l'intérêt du terme "racisation" que de focaliser l'attention sur un processus social en mouvement, sur comment ça se fabrique ces idées, ces mots, ces comportements.
Quand on entend "les arabes", "musulman d'apparence", ça ne désigne rien de précis mais ça fonctionne vite comme le racisme doctrinal. Et c'est pour ça qu'on utilise de manière vague le mot "raciste", dans des usages qui ne sont pas savants. Les racistes sont adeptes du clin d'oeil, du "on s'comprend" avec un tas de ruses pour ne pas tomber sous le coup de la loi, et ceux qui ont à subir, n'ont pas besoin qu'on leur récite Mein Kampf pour voir comment on les traite.
Si je vous comprends bien, vous avancez l'idée que les citoyens du XIX siècle s'établissent en société et en cohésion; tandis qu'aujourd'hui, désillusionnés politiquement, la dynamique est à la fragmentation du collectif et à une sollicitude envers les individualités et les groupes. Est-ce bien cela ? Je partage assez cette impression, et m'interroge sur la corrélation des contextes économiques et des représentations du monde avec ce changement de sens de l'intention sociale.

Pour l'article, manifestement, F. Rastier n'est pas dupe. Par rapport au dog whistle - expression que l'on a pu entendre au sujet de Farage lors de la campagne, et de l'après-campagne du Brexit -, le chercheur décrit les stratégies de masquage du discours raciste, ainsi que ses diversions: en particulier l'euphémisation, l'allusion, et le cryptage.

"L’euphémisation : elle est classique (ex. : Endlösung, solution finale). Elle permet d’éviter des poursuites et de créer de la connivence. Par exemple, là où l’on attendrait arabe ou noir, on a ethnique, voire simplement 18e arrondissement. L’euphémisme peut signaler aussi – à bon entendeur, salut – que l’on n’est pas libre de s’exprimer ; mais, passé un certain seuil de banalisation, il suffit pour les racistes d’employer le langage du politiquement correct, comme si la vérité s’imposait d’elle-même (ainsi, l’expression les jeunes des quartiers peut parfaitement référer à des « délinquants allogènes »). Même les désignations allusives par un simple pronom valent pour un antécédent sous-entendu : Ils se reproduisent"

Donc très clairement, "les arabes" et "musulman d'apparence" ne passent pas entre les mailles du filet. Ni "white" et "blancos". Du coup, je ne comprends pas trop vos doutes ou vos réserves concernant Valls, ou plus exactement concernant la détection du "racisme paternaliste".

Le "racisme hostile" formule par exemple "crevure de macaque", tandis que le paternaliste formule "mon bon petit singe". Mais l'évaluation positive ou négative est loin d'être la seule catégorie sémantique analysée. En l'occurence, l'un des champs sémantiques de discrimination est ici l'animalité.
Il y a des périodes où on s'investit dans la fabrique en raison d'une société (quelle Constitution ? quelle loi ?) et d'autres où on n'y pense plus ou n'y croit plus. Au XVIIIe, on a eu une grande période de construction de raison, au XIXe ça a oscillé avec la réaction romantique, l'appel au sentiment, au naturel, "droit des peuples", ethnie, racisme etc. (mais aussi "peuple prolétarien" vs bourgeois...).
Quand l'état civil, de Droit explicite recule, l'état naturel remonte, communautés affinitaires, implicites, à l'"instinct" et on a des politiques qui surfent là-dessus pour s'appuyer sur le groupe majoritaire.

Fin XIXe, on a eu une situation pas loin de la révolution fasciste : boulangisme vers 1886-1889, discrédit du politique avec le scandale de Panama en 1892, massacre des italiens d'Aigues-mortes en 1893, groupe antisémite à l'Assemblée de 1898, et derrière on resserre les rangs avec du travail de consolidation raisonnée de la République (loi de 1905, p.e.) mais aussi à coup d'appel au patriotisme, pour finir dans l'union sacrée de la guerre de 14.

Depuis 50 ans, l'Etat recule, l'action politique semble impuissante, on va à l'encontre de référendums avec le mot d'ordre "devenez milliardaires", tout ça met à mal l'union de raison et on se retrouve avec des injonctions affectives style "je suis Charlie" pendant que Le Pen fait 10 millions de voix.

Le libéralisme n'aime pas trop l'Etat, et le libéralisme économique s'adapte très bien à ces dissolutions d'état civil : il a son marché et ses tribus marketing renforçant la mise de côté de l'état civil, dérégulation et chacun son business. C'est assez ancien aux Etats-Unis où on vote peu au niveau fédéral avec une tradition de la communauté affinitaire, locale, et, on s'est américanisé-libéralisés depuis la fin de la seconde guerre mondiale notamment du fait du discrédit des Etats forts (ça a été une des raisons du choix de l'ordolibéralisme en Allemagne après le nazisme).
Reste à savoir comment vont réagir les populations si cet état libéral ne tient pas ses promesses. Même les USA ont du mal et se retrouvent avec Trump.

Les pulsions xénophobes, racistes, ethnicistes, communautaristes peuvent s'exprimer de manière radicale dans des groupes se soudant sur de l'identitaire affectif et c'est le genre de chose que devait tenter de repérer le projet de F. Rastier. Mais il y a aussi le majoritaire, ce que des dominants peuvent faire de cette ambiance pour accéder ou se maintenir au pouvoir.
Il faut aussi repérer dans les discours officiels les appels aux "unions sacrées", ce qui flatte un sentiment de supériorité de la majorité vis-à-vis de minorités, stimule le "great again" impérial, ce qui finalement est un communautarisme ethnico-national se greffant sur l'Etat.

"Musulmans d'apparence" était dans une interview de Sarkozy où il dénonçait les excès de Le Pen avant de parler ainsi des militaires victimes de Merah. "Les arabes" avait fait une Une polémique du Point.
Si le projet de F. Rastier les détectait comme racistes, il ne m'étonnerait pas qu'on lui dise qu'il a un algorithme gauchiste, que ce n'est pas ça le "vrai" racisme mais la question se pose.
Je suis d'accord avec vous sur la désillusion politique et les échecs démocratiques: l'impuissance (constatée ou revendiqué comme subie ou comme souhaitable), le déni de vote, les injonctions affectives, ... J'ai énormément de lacunes en Histoire. Donc c'est bien humblement que je vous soumets mon intuition.

D'abord, au collège, il me semble avoir appris que la misère était un terrain favorable à l'émergence de racismes. C'est, autant que je m'en souvienne, comme cela qu'on m'a expliqué que les allemands se sont mis à chercher des boucs émissaires dans les années 30. Est-ce que vous confirmez, au regard de l'Histoire d'une manière générale, que la pauvreté a tendance a engendrer des "racismes" ? Si ce facteur s'avère plutôt déterminant, on considérera alors que nous sommes dans une période, à priori, où les inégalités entre les riches et les pauvres se creusent .

J'aimerais tenter, à tâtons, de voir avec vous s'il ne se trouverait pas un autre facteur déterminant. Celui du sens, de l'orientation, vers quoi se focalise l'attention d'une société. Vous dites que XIX siècle est une "période de fabrique en raison d'une société". J'aime beaucoup cette expression. Mon idée est que cette "fabrique" s'opère à partir du moment où précisément l'on ne s'y consacre pas.

Au XIXème, la France était tournée vers ses colonies. Et pour y commettre des atrocités que je condamne, mais mon propos est d'attirer votre attention sur le fait que la France était alors tournée vers l'extérieur. En tout cas, la France avait "quelque-chose à faire", elle avait "une occupation".

Pareillement, pendant la guerre. Ou pendant les guerres. Les hommes étaient au front, alors les femmes ont du aller à l'usine. Et il m'avait semblé m'entendre dire que cela avait participé à l'émancipation des femmes, que c'était, en quelque-sorte, "grâce à la guerre" (ou en partie) que les français et les françaises ont obtenu le droit de vote universel.

L'idée me vient probablement de ce que l'on appelle "pédagogie de projet". Ca non plus je ne connais pas très bien, mais j'ai cru comprendre que le but, entre autre, c'était de faire bosser des gamins sur un projet. Et que l'un des objectifs de ce projet, mais un objectif transversal, c'était qu'ils s'organisent. Entre-eux. Ensembles.

Et donc voilà. Je me demande dans quelle mesure, quand un pays a quelque-chose à faire, une chose sur laquelle concentrer son attention, et bien alors la "fabrique raisonnée d'une société" ne se met pas alors en branle ?

Quand je regarde la Révolution, je me dis qu'il y a eu un formidable élan, il y a eu un à deux ans magnifiques, pacifiques, avec des avancées du droit phénoménales, etc. Et à un moment donné, elle a commencée à se regarder le nombril, à procéder à une sorte d'introspection, et toute son attention était dirigée sur elle-même. Et après, c'est devenu un peu moins sympa.

Et aujourd'hui, je me dis que c'est un peu pareil. Déjà les hommes et les femmes politiques, c'est de notoriété publique me semble t'il, se font élire à la présidence de la République sur des questions intérieures. Précisément, une campagne électorale relève de la sollicitude, voire de l'obligeance aux individualités et aux groupes. Et j'imagine que ça invite le pays à se regarder le nombril.

Et puis on n'a pas de "projet" (pas au sens macronnien, hein), on n'est pas tourné vers l'extérieur, il y a 6 millions de pauvres, 10 millions de chômeurs (à la louche), on ne nous donne aucun objet sur lequel poser notre attention, aucun horizon à viser, etc.

Alors je ne dis absolument pas qu'il ne faut pas prendre de temps pour fabriquer en raison la société, mais je me demande dans quelle mesure, si ça devient l'objectif principal, le but du jeu, si ça ne produit pas l'effet inverse. C'est à dire que plus on se concentre exclusivement sur la cohésion sociale, et plus ça la fragmente. Je suis pas loin de penser que l'ultra-libéralisme se régale de pop-corn devant le spectacle de l'anti-racisme qui se déchire, par exemple.

Et honnêtement, au début je pensais que ce n'était que de gros beaufs racistes et sexistes qui se plaignaient des "SJW" (pour social justice warrior), mais ça devient quand même bizarre. La miss météo qui se fait incendier pour "crinière de lionne". On lui reproche d'animaliser l'ancienne miss météo. Alors que dans les années 2000, Yannick Noah les chantaient, les lionnes. Tex qui se fait virer pour une blague.

Alors peut-être que la miss et l'humoriste sont indéfendables. C'est pas tant mon propos de remettre une pièce dans la machine. Ce que je veux dire c'est que la nation se focalise là-dessus. Et j'ai le sentiment que c'est moins un "débat" qu'un entre-déchirement. Y'a dix ans on parlait d'économie. On était pas chacun à lever le doigt en classe, pour dénoncer son camarade.

Je ne remets pas du tout en cause "balance ton porc". C'est évidemment de salubrité publique. Mais s'il n'y a plus que ça, alors on peut oublier votre "fabrique en raison de la société".

Après, voilà, je vous livre ça ce matin, un petit peu comme ça me vient. Je sais pas trop que ça vaut, mais ça me trottait dans la tête depuis quelques jours.
Un petit aparté sur les champs sémantiques du racisme.

L'animalité, en tant que champ sémantique, est un indice pour reconnaître un discours raciste. Mais ça n'en fait pas un critère automatique dès la première occurence. Déjà parce-que des parents ou des amoureux ont encore le droit de donner des sobriquets comme mon chat, ou ma puce.

Sauf que "puce", peut faire partie d'un discours raciste. Ce n'est pas une occurence qui fait qu'un discours est raciste, mais la convergence de plusieurs indices.

Je sais pas ce que vous en pensez pour la miss france, mais si je puis me faire mettre, je dirais que c'est quand même tiré par les cheveux.

En après, je pense que le critère d'animalité, va devenir de moins en moins pertinent. Il me semble que les générations considèrent de plus en plus les animaux comme des êtres sensibles, et non plus comme des objets sans âme. Et il est dans l'ordre du possible que les comparaisons avec les animaux deviennent de moins en moins "blessantes", et dans leur intention, et dans leur perception.

Je pense à ça par exemple, parce-que ça ne fait pas longtemps que je connais l'origine de "sous-homme". Encore la semaine dernière, j'ignorais sincèrement, en vrai, je vous promets, je ne savais pas que "sous-homme" avait était introduit par l'idéologie nazie, et encore moins, je ne savais que c'était en réponse à Nietzsche et son surhomme.

Je classais ça dans la faconde d'Audiard ou de San-Antonio, du genre: "quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoute".

Mon histoire personnelle avec cette expression, c'est Georges Frêche. J'avais bien compris que c'était une insulte, mais pour moi, elle ça valait "bras-cassé", ou "baltringue". Je sais pas, honnêtement, je voyais bien Ventura ou Gabin dire "sous-homme" dans les Tontons Flingueurs. Bon ben moins maintenant, du coup.

Mais bon, voilà. Comme quoi, il faut probablement y aller mollo avec les procès expéditifs, et les clouages au pilori.

"Mais tu sais les lionnes
Sont vraiment des reines
Leur amour elles le donnent
Et plus jamais ne le reprennent"

Si ça se trouve elle dansait dessus, Miss France, quand elle avait 12 ans.

Je le sens venir gros comme une maison. Ca va faire comme aux USA. Y'aura des mots que les blancs auront le droit de dire et pas les noirs, et des mots que les noirs auront le droit de dire et pas les blancs.

Et "universel" est devenu une insulte aujourd'hui ? Sérieusement ? Franchement...

Je m'aligne pas une seconde derrière Valls et son printemps républicain. Mais à un moment donner, si vous voulez "fabriquer" quelque-chose, va falloir raison garder. Tout le monde est en train de traiter tout le mon de de raciste.

Sérieusement, c'est n'importe quoi.

Bon allez, vous m'emmerdez (pas vous Faab, hein, je lance ça à la cantonade). Puisque c'est comme ça, je retourne bosser.
En résumé: peut-être qu'on ne fait pas un projet de société quand le projet est de faire société.
Alors du coup, je sais pas trop ce que raconte Levi-Strauss au sujet des peuples dits "primitifs" qui, à priori, font société et cohésion. Je me dis, peut-être à tort, qu'ils n'ont pas d'autre choix que ça se passe bien. Ils sont à priori dans des régions aux climats difficiles, pas nos régions tempérées, et ils sont "occupés à survivre". Une autre image pourrait être celle d'un bateau: l'équipage n'a pas le choix, il faut que ça se passe bien. Pour ça qu'il s'y trouve d'excellents cuistots. Et puis ça n'arrête pas.

Ici, si notre voisin nous casse les couilles, on s'en fout royalement. Ca n'a aucune espèce d'incidence sur nos vies. Nous n'avons qu'un intérêt limité et lointain à nous entendre. On s'engueule, et puis chacun s'en retourne s'enfermer chez soi.

Enfin bon, j'espère que vous vouez à peu près autour de quoi mon idée tourne.
Est-ce que la misère est un terrain favorable à l'émergence de racismes ?
Sans doute, mais ça ne fait qu'intensifier des mécanismes plus généraux autour de la question identitaire.

Spinoza disait que toute chose tend à persévérer dans son être, nature inertielle des choses, "instinct" de conservation comme alliance de l'affect et de l'intérêt. Le fait est que passer à une vision universaliste peut demander de tuer quelque chose en soi, l'idée d'une spécificité constitutive vitale et ça résiste. Une certaine idée de soi ne veut pas mourir, ne veut pas être juste un humain comme un autre, on veut se distinguer. Les sentiments d'appartenances sont là, les calculs d'intérêt aussi, il y a de la satisfaction à être porté par un groupe, un "qui se ressemble s'assemble" et un qui est dissemblable se sépare, jeu mouvant dans l'identification du semblable, du singulier, de soi.
"L'identité nationale", "l'intérêt national", le problème des nationalistes.

Pour l'illustrer, on peut voir ça dans l'histoire politique.
La conception à l'honneur au XVIIIe développait une pensée rationaliste, universaliste, individualiste, "liberté, égalité, fraternité" : nous sommes tous des humains, des individus à égalité, on oublie nos différences, nos héritages, on va se réunir autour d'une table, travailler ensemble, faire une Constitution et puis plus tard on fait une Société des Nations, l'U.E., un marché commun, des Airbus franco-allemand, de l'échange culturel, on apprend à se connaître et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais dès le début du XIXe, ça a résisté parce qu'il n'y a pas d'évidence au travail en commun.
En Allemagne, ils ont eu aussi leurs Lumières (Kant etc.), ils ont suivi ce qui se passait en France avec la Révolution mais quand Napoléon a pointé son nez, il fallait choisir entre voir ça comme l'extension d'une raison universelle à laquelle participer ou comme la France imposant son ordre à elle, savoir si on abandonnait une spécificité nationale ou pas (même souci avec la colonisation).
A ce moment, il y a eu par exemple Fichte vers 1807-1809, "Les discours à la nation allemande", avec des textes comme Qu'est-ce qu'un peuple ?.

Eléments de base : Ca développe l'idée que l'individu existe en lien avec un peuple (originel), comme incarnation d'un certain esprit (incarné), un peuple comme "l’ensemble des hommes coexistant en société et se reproduisant, naturellement et spirituellement, sans cesse par eux-mêmes, un ensemble qui est soumis à une certaine loi particulière en vertu de laquelle le divin s’y développe". Ca rejoint en les naturalisant des pensées bibliques (et coraniques...), Dieu faisant l'humain en tribus, en nations, en "espèces", chacune avec sa vocation.
Et avec ça, critique de la pensée individualiste, de l'individu rationnel du XVIIIe, homme de loi et de devoir (Kant) vu comme pensée bourgeoise, utilitarisme plat : " Ce n’est pas l’esprit qui anime le placide amour bourgeois pour la constitution et le lois, mais c’est la flamme dévorante du patriotisme supérieur, ne voyant dans la Nation que l’enveloppe de l’éternel, pour quoi le caractère noble se sacrifie avec joie, alors que le vulgaire qui n’existe qu’en fonction du premier, se sacrifie par devoir."


On y voit l'appel à "la flamme dévorante" plutôt que le "placide amour bourgeois", c'est ce que j'appelais réaction romantique.
Tout ça a influencé le printemps des peuples en 1848 avec revendications nationales face aux empires, le mouvement Völkish en Allemagne (volk, le peuple avec connotation ethnique, terme qu'utilise Hitler dans Mein Kampf) et on retrouve ces passions exacerbées dans la guerre de 14 avec patriote assassinant Jaurès ou ensuite le nazisme et ses délires racistes.

On a eu une autre critique du côté marxiste (pour simplifier) où ce sont les divergences d'intérêt de classe qui sont mises en avant : est-ce que les prolétaires ont vraiment intérêt à suivre la logique individualiste du "tous égaux" quand le système est fait pour profiter aux capitalistes, que sous les idées d'égalité de droit on organise les inégalités de fait ?
C'est en principe moins "sentimental" que les nationalismes, c'est des affaires d'intérêt de classe mais ça met aussi à mal la logique selon laquelle il suffirait que des gens travaillent ensemble pour qu'ils travaillent à un intérêt commun. Qui donne les ordres, qui définit le projet, qui gagne/perd ?
La "pédagogie de projet" est un peu le principe d'une démocratie vivante mais ça marche mal quand des "premiers de la classe" (capitaliste) prétendent tout diriger et qu'à la fin ils en retirent l'essentiel du bénéfice.

Et donc, comme vous je vois les débuts de la Révolution comme un cas intéressant, "liberté, égalité, fraternité", raison, Constitution et contrat social c'est pas mal. On a eu un peu la même chose au moment du Programme du Conseil national de la Résistance, mais il n'est pas évident d'arriver à ces choses-là, de voir les affectivités identitaires collectives et les intérêts de groupe céder le pas pour une approche apaisée se souciant de tous et de chacun.

P.S. actualité : Autriche, accord de gouvernement droite et extrême-droite formé aujourd'hui, le FPO obtient 6 ministères dont l'Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères.

Le fait est que passer à une vision universaliste peut demander de tuer quelque chose en soi, l'idée d'une spécificité constitutive vitale et ça résiste. Une certaine idée de soi ne veut pas mourir, ne veut pas être juste un humain comme un autre, on veut se distinguer.

C'est fort probable. Il faut néanmoins avoir à l'esprit que le processus exactement inverse a lieu préalablement. Peut-être un petit comme pour les langues: à la naissance, n'importe quel individu a toutes les dispositions requises pour parler parfaitement n'importe quelle langue. Mais au fur et à mesure que l'individu se spécialise dans sa langue maternelle, il perd peu à peu la capacité de prononcer certains sons qui n'existent que dans une langue étrangère. Par exemple le "th" de l'anglais pour les françaises et les français, et le "r" français pour les anglaises et les anglais.

On nous octroie une nationalité dès la naissance. Pour autant le "patriotisme" s'acquiert: comme pour la langue, l'individu se spécialise au fil du temps dans sa patrie maternelle (ou d'adoption, ou plusieurs, etc.). Et au fur et à mesure de cette spécialisation nationale, il perd petit à petit sa capacité à incarner l'identité nationale d'un autre pays. Si bien que le long processus par lequel on devient français en conscience, et qui participe à n'en pas douter de cette fabrique en raison de la société, consiste probablement "à tuer la partie de nous même" qui est universelle.

Et vous parlez d'une "spécificité constitutive vitale". Si vous entendez vitale comme faisant partie de la vie, alors nous sommes d'accord. Mais s'il faut l'entendre comme nécessaire à la vie, alors je m'inscris en faux, en pensant notamment à nos ancêtres du Néolithique.

Amin Maaouf parle dans Les Echelles du Levant de sa double identité. Et il nous donne des raisons de croire que le coeur humain est assez grand pour plusieurs identités. Et peut-être d'innombrables. Pour autant, il n'est probablement pas plus japonais ou péruvien que vous et moi. La question de la définition d'un universaliste se pose alors: est-ce qu'il s'agit d'embrasser toutes les identités, ou de n'en embrasser aucune ?

La "pédagogie de projet" est un peu le principe d'une démocratie vivante mais ça marche mal quand des "premiers de la classe" (capitaliste) prétendent tout diriger et qu'à la fin ils en retirent l'essentiel du bénéfice.
La question du projet en lui-même est essentielle, effectivement. Mais est-ce que nous sommes d'accord pour dire qu'il ne doit justement pas être de "fabriquer en raison une société": c'est à dire que cette "fabrique", un peu comme dans la "pédagogie de projet", doit rester un objectif transversal ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Quand je dis "spécificité constitutive vitale", c'est pour marquer qu'un groupe humain peut se sentir blessé voire mourant en tant que groupe si on touche à certains traits culturels (cf défense des langues régionales). La tradition joue souvent dans les esprits le rôle d'un "code" génétique pour une espèce socio-politique, ce que l'on transmet en le voulant caractère déterminant d'une appartenance, inscription dans une histoire, une lignée. A noter d'ailleurs qu'à côté de génocide est apparu le mot "ethnocide" pour la destruction de peuples par la destruction de leur culture (cf le P.S. là-dessus).

Et quand je parle de fabrique en raison d'une société, c'est bien pour en faire un objectif essentiel : réfléchir, comprendre, savoir pourquoi on adhère (ou pas) à une loi commune, un modèle de société, sans les prendre comme une évidence naturelle parce qu'on en hérite. On peut faire de l'éducation civique pour construire un "patriotisme", reste à savoir si on le fait en développant un esprit critique, un engagement sur quelque chose qu'on comprend ou juste comme répétition de "ce-qui-se-fait" avec injonction à un "amour de la patrie", à du sentiment d'appartenance.

Si on prend notre Constitution, elle commence par proclamer un attachement à des textes, appel à une sentimentalité pour ce qui est pourtant le fruit d'une réflexion. On pourrait demander plutôt la compréhension, pourquoi on est arrivé à eux comme réponse à des questions socio-politiques et voir si c'est toujours ça qu'on défend dans les faits.
Qu'est-ce que la "souveraineté nationale" du préambule avec l'U.E. ? Est-ce bien de la République démocratique et sociale (cf art. 1) que l'on voit depuis quelques décennies ? Où en est-on de l'indivisibilité et de la laïcité ? Et si la réalité du pays n'est plus cette identité constitutionnelle, doit-on rappeler à nos politiques ce qu'elle est ou changer la Constitution ?

Et dans le genre attachement évitant la réflexion, je mettrais le Printemps Républicain qui va chercher à réaffirmer sans doute cette identité constitutionnelle mais via de l'affectif envers une tradition qui flirte avec l'ethnicisation du politique particulièrement au niveau de la laïcité, sa transformation en moeurs qu'on n'interroge plus.

P.S. : sur ethnocide : De l'Ethnocide, P. Clastre, 1974. Le texte est intéressant mais à lire en connaissant les orientations anarchisantes de l'auteur qui avait une vision négative de l'Etat vu comme essentiellement coercitif, pouvoir hiérarchique que les sociétés dites "primitives" connaîtraient mais ne voudraient pas, non pas sociétés sans Etat comme si il leur manquait quelque chose mais contre l'Etat, développant des stratégies pour éviter de se faire étatiques et tant qu'à faire, éviter de se faire laborieuses, bosser pour de l'excédent.
le racisme d'Etat qui n'a pas de sens historiquement en France
Même pas le 17 octobre 1961?

Bien vu Constant Gardener.

Chaque "racisme d'état" à sa spécificité et il est évident qu'on ne peut pas calquer la situation des États-Unis à celle de la France.

Paris par le passé à été une sorte de ville refuge pour les artistes noirs américains et l'image d'une France beaucoup moins raciste que les US est ancrée dans nos imaginaires.
Sauf qu'on oublie qu'il y avait déjà des "racisés" en Fance dès les années 30 mais surtout après guerre et ils venaient des colonies.

Ces gens étaient moins bien traités que les noirs américains James Baldwin n'était pas dupe de cela d'ailleurs.

https://www.collectifbaldwin.fr/son
Lors de son premier exil à Paris (séjour qui dura de 1948 à 1957) James Baldwin, aspirant écrivain fauché et ne parlant pas un mot de français, a fréquemment vécu à Belleville au sein de la communauté algérienne ( "les Nègres de la France") Dans cet extrait du livre "Chassés de la lumière", l'écrivain évoque la différence de traitement entre les Noirs-américains expatriés, les Africains et les Algériens.
Diallo est repérée depuis longtemps par les américains. Elle véhicule des notions dangereuses comme le racisme d'Etat qui n'a pas de sens historiquement en France. Ce racisme d'Etat mis au point en 1967 par Stokeley Carmichael faisait sens aux Etats-Unis. D'ailleurs en 1967, Carmichael avait été Chargé de cours à Berkeley sans doute pour cette raison, mais aussi comme représentant du Black Power. Etant à San Diego à cette époque, je me souviens de discussions enflammées autour de cette nomination!
Tout ça pour dire que l'impact des luttes racialisées en France ne risque pas de faire avancer le schmilblick. De telles luttes étaient impensables il y a peu.Elles portent en germe des divisions épouvantables.

Par ailleurs , tout en étant adhérent de la première heure de ASI, je me sens de moins en moins concerné par la ligne éditoriale implicite. Je vais, sans doute à regret, renoncer à m'abonner.
Comment l'Etat navigue à vue sur la laïcité : Un article de Jack Dion dans Marianne.
Cher Daniel,
n'importe quoi!
A force de vouloir être toujours du côté des "dominés", et en ayant une lecture du monde qui ne passe que par la clé de la domination, vous finissez par dire de véritables inepties.
Affligeant.
En quoi virer Mme Diallo serait-il un acte de racisme d'Etat (notion d'ailleurs bien floue comme vous le dites vous-même).
Elle n'a pas été virée au nom de sa couleur, mais au nom de ses idées. On peut à la rigueur parler de censure, mais prêter une intention raciste à ce renvoi signifie que vous ne voyez en Mme Diallo qu'une noire, et que vous l'assignez à résidence identitaire. On peut considérer qu'elle défend des idées discutables, quelque soit le taux de mélanine de sa peau, et qu'au nom de ces idées, elle n'a pas à siéger dans une institution étatique ou para étatique. Point.
Après on peut discuter de la légitimité de ne pas donner d'audience à un type de discours, mais un blanc con est d'abord con, quelque soit la pigmentation de sa peau, et Aimé Césaire, victor Hugo, Marguerite Yourcenar ou Angela Davis sont de grands artistes, quelques soit leur sexe, leur genre ou leur couleur de peau.
Nous vivons vraiment dans une société étouffante.
La Macronie est une entreprise de bouillabaisse industrielle. Elle mélange tous les poissons sans distinction et broie le tout avec les arêtes et les têtes, ce qui fait que ça craque sous la dent parfois et que la Macronie Inc doit rapatrier les produits quand un client dépose une réclamation

Là en l’occurrence, c'est Valérie Boyer Députée LR des Bouches-du-Rhône qui déposait plainte. Elle n'a rien contre Rokhaya Diallo juste le fait qu'il est interdit à certain(e)s d'exposer des idées ou de les avoir alors qu'il n'y a aucun problème pour elle de soutenir des gens comme Laurent Wauquiez qui a tenu des propos racistes contre la ministre Mme Taubira en la mettant personnellement en cause dans une histoire de meurtre d'enfant à Calais

La Macronie vend une soupe insipide dont sont d'ailleurs friands les Français
Je vois bien que ce n'est pas le sujet du jour mais qu'a fait R. Diallo qui la légitime sur le numérique ?
En effet, je ne parviens pas à le savoir. Faut peut être demander directement à Marie Ekeland, c'est un peu bizarre de faire un choix aussi risqué et de reculer aussi vite. Du billard à trois bandes?
C'est semble-t-il le 1er ministre qui nomme les membres du conseil national du numérique :

Art 3 du décret du 8 décembre 2017 : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/12/8/PRMX1728831D/jo/texte


Et c'est par arrêté du 1er ministre que les membres du conseil national du numérique ont été nommés le 11 décembre 2017 :

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036186460&dateTexte=&=id


Tant que le 1er ministre n'a pas mis fin à cette nomination, Rokhaya Diallo fait toujours partie du Conseil National du Numérique .

( Il s'agit de bénévolat )

Existe-t-il un arrête du 1er ministre mettant fin à cette nomination ?
Merci pour la chronique.
"certains [points de vue] peuvent être différents de ceux du gouvernement", besoin de "sérénité"....
mais quels trésors d'onctuosité condescendante cette équipe gouvernementale mobilise pour nous dire sous des formes ampoulées qu'en gros, maintenant qu'ils sont aux commandes, ce serait bien que nous, collectivement là, le peuple, on arrête un peu de les faire chier...

Il y a néanmoins un fantastique combo dans cette affaire, car quoique ridicule et contre-productive semble être cette éviction, elle fait suite à une nomination qui me semble tenir de la démagogie absolue. Je vois bien que ce n'est pas le sujet du jour mais qu'a fait R. Diallo qui la légitime sur le numérique ? Si on me l'explique, je renierai volontiers cette dernière remarque.
#balancetonraciste

Depuis un certain tag célèbre, tout ce beau monde qui violentait rondement dans son coin s'est retrouvé brusquement exposé au grand public et nous n'en connaissons pas encore tous les aboutissements...

Est-il possible que beaucoup d'autres choses de notre quotidien ne soient pas ce qu'elles paraissent ?

Pour un peu de 'visibilisation' de ces choses qui se font ou semblent se faire mais dont ont nous dit qu'elles ne se feraient point, libérons cette autre parole . Lançons le tag #BalanceTonRaciste !
La lettre de la député LR Valérie Boyer à Edouard Philippe, citée dans l'article du Figaro mis en lien me semble un meilleur signe de racisme que l'éviction de Diallo.
Elle y demande en plus de celle ci, et avant une défense du dernier dérapage de Finkielkraut, que soit également viré le rappeur Axiom (Hicham Kochman) de ce conseil car :

[quote=Valérie Boyer]le rappeur Axiom associe les Français à des <>. Je cite : "Je m'appelle Hicham et pas Stéphane voilà qui dérange les porcs."

Ce qui implique que :
- VB considère que tous les Français sont dérangés par cette appellation (même ceux qui s'appellent Hicham ? ou est ce que ceux qui s'appellent Hicham ne sont pas Français ?)
- VB considère qu'il est assez légitime d'être "dérangé" par le fait que quelqu'un s'appelle Hicham plutôt que Stéphane pour que ça ne mérite pas d'insulte en retour

Je pense qu'il serait bon de considérer un courrier aux instances concernées pour se plaindre de cette personne qui assimile l'ensemble des Français à des racistes (probablement une proche du PIR pour tenir un discours aussi extrême ;).
1) voir du racisme partout n'est peut-être pas la meilleure façon de lutter contre le racisme ; cette victimisation (trop) systématique est contre productive.

2) et qui sera, je le parie, parfaitement comprise comme telle par la presse américaine

c'est n'importe quoi jusqu'à la fin ! mais qu'est-ce qu'on en a à f. de l'opinion de la presse américaine sur ce sujet ???
Au nom de la "sérénité" de tous, je propose que les homosexuels cessent de s'exprimer publiquement, que les Arabes soient soumis à fouille au corps quotidienne et que les moches arrêtent de sortir de chez eux.
Parler de "racisme d'Etat" suppose tout de même un élément intentionnel dans l'action raciste.

Justement non!
Pauvre Daniel qui n'a rien compris.

Le concept de "racisme d'Etat" - quoiqu'on pense de sa pertinence - a justement été avancé pour désigner les éléments indirects et structurels, par conséquents non intentionnels susceptibles de reproduire une situation discriminatoire durable dans une société.

Que des gens comme le Ministre de l'Education contestent ce concept est une chose, mais c'est avant tout parce qu'il ne le comprennent pas, ou tout simplement réfutent la position macro-sociologique dite "holiste" consistant à postuler qu'il existe des effets structurels proprement non intentionnels dans les institutions.

On peut récuser la pensée holiste, mais dans ce cas il faut le dire, sachant qu'on se prive d'instrument conceptuels datant maintenant de plus d'un siècle: soutenir qu'il existe dans les politiques publiques, en particulier par le biais du comportement des agents de l'Etat - qu'il soit intentionnellement raciste ou non - des effets conduisant objectivement à la reproduction des discriminations, voilà ce que signifie le concept de "racisme d'Etat".

Pour prendre un exemple simple pour ceux qui ne comprennent pas ou refusent de comprendre: lorsqu'un agent de police contrôle systématiquement plus des individus parce qu'ils présentent des traits un peu plus foncés que la majorité de la population, il peut le faire pour plusieurs raisons. Soit cet agent est lui-même "raciste" et le fait donc pour nuire aux personnes qu'il n'aime pas: il ne s'agit là que d'une manifestation individuelle - et aussi sociale - du racisme ordinaire, mais en aucun cas de "racisme d'Etat", même si en effet cet agent représente à ce moment là l'Etat.

En revanche, si dans les ordres oraux, la plupart du temps informels, en particulier sous l'influence de directive et circulaires appelant à faire du "chiffre", la hiérarchie conduit les agents, simplement par souci d'efficacité et pour répondre aux attentes de l'institution, à contrôler plus souvent les gens de couleur que les autres - pour la simple raison par exemple qu'un immigré en situation irrégulière a statistiquement plus de chance d'être lui-même un peu foncé de peau - alors il s'agit de "racisme d'Etat".

Il ne s'agit aucunement d'une politique d'un "Etat raciste", puisqu'il n'existe nulle directive appelant à discriminer les gens selon leur couleur de peau - une telle directive serait évidemment illégale - mais la pratique professionnelle et sociale concrète de ces agents conduit à la reproduction des discriminations au faciès.

La question de l'intentionnalité est donc secondaire ici, même s'il se trouve que statistiquement, il existe une proportion non négligeable de policiers ouvertement racistes.
Par conséquent, se priver de ce concept de "racisme d'Etat" - et plus généralement des effets structurels de certaines politiques publiques empêche simplement de mettre en évidence le phénomène.

On peut certes réfuter cette approche, mais on se condamne en cela à une approche classique qui ne perçoit la société que par la confrontation d'intentionalités individuelles et collectives, ce qui conduit la plupart du temps à chercher des responsables ou des coupables là ou il n'existe en réalité que des effets systémiques ou structurels - ce qui n'empêche pas ces effets d'être accompagnés souvent par des intentionnalités allant dans le même sens que ces effets, comme dans le cas du policier ouvertement raciste.
SUGGESTION: Une prochaine émission d'@si avec Edwy Plenel consacrée à Rokhaya Diallo virée du Conseil du Numérique....
cette nana et une communautariste, elle a importé des USA des manieres de lutter perdantes, les noirs aux USA perdent tout leur combat, alors que la seule manière de gagner face a l'oligarchie et les bobo, c'est l'anti clivage , être toutes et tous ensemble pour lutter contre le racisme, la pauvreté, la violence, .... et ça n'empêche aucunement de faire avec bonheur des réunions non mixte. Il est possible dans un groupe de faire du non mixte et du mixte. Cette femme est une bobo (qui vient de parent qui bossait tout les deux, qui a toujours eu a mangé, elle n'est pas Edouard Louis) elle qui etait dans les métier sans production, sans valeur ajouté, a trouvé un boulot cool, bien en vue, et qui apporte beaucoup de fierté, on sponsorise ceux qui profitent de la pauvreté de la violence pour bosser, et les medias et bobo reprise celles qui ont vraiment peiné et qui elles ont produits de la valeur pour la société.
Papier complètement délirant de D.S. ( j'ai cru a du second degré au début..) . Bien-sur qu'il fallait la virer , cette nana qui a eu tant de rapprochement avec les indigénes de la république , qui va draguer soral et dieudonné ( ce qui serait plutot un signe d'ouverture si l'on n'écouter ses gnagnanteries..) , cette "prête-a-tout" pour paraitre , apparaitre ,

Je suis vraiment déglinguer par cet article de D.S. , c'est délirant , que fait-il..?ainsi la france est devenue un pays raciste ou règne un racisme d'etat..? Ce pays qui n'en peu-plus de repentances ,de craintes d'amalguameries , j'avoue être sidéré par cette posture caricaturale venant d'un homme avec qui je ne suis pas toujours d'accord mais qui a toujours produit un argumentaire solide , historique , politique .

Blanquer raciste..? Diallo représentative..? Pauvre asi....Il faut virer /changer de patron ! ( ceci n'est pas un message antisémite ) .
On va le répéter parce que ça a du mal à rentrer, le "racisme d'état" est un concept qui n'a rien à voir avec celui d'un "état raciste".

Non, la France n'est pas un état raciste. Le racisme y est supposément interdit, à savoir puni par la loi.

Mais oui, il y a en France (comme le je parie dans de nombreuses "démocraties occidentales", États-Unis en tête) un racisme d'état. Un racisme qui s'il n'est ni délibéré, ni théorisé, se manifeste néanmoins par l'état et ses nombreuses déclinaisons administratives, policières, etc.
A mon avis, si elle est privée de place, c'est moins pour sa couleur de peau que pour les opinions non-consensuelles qu'elle a pu exprimer ici ou là.
Bref, extrême droite partout, hospitalité nulle part.
Et si on s'intéressait à ce que pensent les gens avant de regarder leur couleur de peau ?
Elle n'est pas proche des Indigènes de la république cette dame ?
encore une agence a la con a ajouter a toutes celles qu'on doit déjà supprimer..... quand au racisme d'etat bah bof , je suis pas sûr qu'elle soit virée pour sa couleur de peau, l' l'ingérence étatique est en revanche caractérisée mais bon franchement ca me fait ni chaud ni froid sur ce coup.
En attendant et pour rester sur le sujet du numérique la neutralité du net part en couille aux US, bien triste fin d'année.
Le plus intéressant est d'apprendre l'existence d'un autre "machin" : le Conseil national du numérique.
Comme si cela ne pouvait pas rentrer, fût-ce a coups de botte, dans la compétence d'un ministère.

Encore une autorité indépendante sans l'être vraiment qui permet de distribuer des hochets aux copains.

Que l'on vire Madame DIALLO pour des raisons fumeuses pourrait interpeller.

Mais, en amont, la question que j'me pose c'est quand même de savoir quelles seraient les compétences particulières de celle-ci dans "le numérique".

C'est une geek ?
J'hésite : ricaner ou pleurer?

Pleurer parce que je suis nunuche : pas pu accéder - à propos de Godard _ à l'émission "un homme est un homme".
Quand même très content d'apprendre par le communiqué de Mounir Mahjoubi que dans le CNN, nommé "en tout liberté" par Marie Ekeland, on peut intégrer "des points de vue dont certains peuvent être différents de ceux du gouvernement"
C'est plus une illustration de la veulerie d’État que du racisme d’État.
Macron est décidé à chercher le consensus à tout prix : des femmes et de la diversité, pour satisfaire sur sa gauche, mais pas trop non plus, pour satisfaire sur sa droite.
C'est une manière très petit-pieds de faire de la politique.

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