IA : le futur sera stupide
Dans la mythologie publicitaire des "agents", des logiciels en théorie capables d'effectuer des tâches à notre place, l'oligopole de la Silicon Valley dessine en creux un monde peuplé d'individus sans autonomie, inspiration ou créativité, entièrement dépendants de la machine.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
En fait toutes leurs publicités sont des dérivés de ce meme, jouant avec le troisième degré pour établir une complicité avec un public qui en réalise l'absurdité... tout en ne lui proposant tout de même rien d'autre. C'est l'aspect le plus surréalist(...)
J' espère que l'I.A., que je vais consulter, pour apprécier la qualité de votre chronique en dira beaucoup de bien.
Dans tous les cas, moi, j'apprécie votre intelligence naturelle..
Merci pour vos chroniques toujours très pertinentes où la gravité des faits et compensée par vos traits d'humour. Cela rend les choses moins glaçantes et, j'espère pour tous, nous incite à beaucoup de vigilance en attendant d'AGIR
Derniers commentaires
Il y a cette excellente video sur l'IA expliqué avec un jeux vidéo dont le but est de fabriquer des trombones.
L'horreur existentielle de l'usine à trombones.
Comme le sujet des LLMs qui 'mentent' etc. revient dans plusieurs réponses (oscillant entre la sodomisation de diptères sur le sens du mot mentir* et l'exagération quant à une conscience ce que ces tendances démontreraient), j'avais envie de poster cette petite liste d'études sur le sujet ici (juste quelques % de la large production sur ce celui ci, ne se résumant absolument pas à une étude d'Anthropic ni un protocole particulier).
* Vous me faites franchement hésiter quant à ce qui est le plus grave, entre l'antropomorphisation ou la surestimation des IAs par certains et les gens qui sous prétexte de scepticisme vont s'arrêter à un argument sémantique pour minimiser les risques de 'l'IA'.
Là où, désolé du scoop, que les 'IAs' ne soient pas des entités réellement conscientes, capables d'une vraie compréhension de ce qu'elles disent ou de faire plus que de l'imitation de comportements humains, n'empèche nullement qu'elles soient (et en partie à cause de ça) des technologies très dangereuses si on leur confie des responsabilités (c'est un peu pour ça je pense que le secteur insiste plus sur 'elles vont rédiger des mails inutiles à votre place' que sur des usages qui risquent de leur couter des milliards en procès le jour où ça finira en tragédie ; mais ils sont tout à fait là aussi du coté des applications qu'il vend de plus en plus aux gouvernements et aux TGE).
Par ailleurs ce n'est pas parce qu'il vend désormais les LLMs au grand public comme un truc cool qui lui fera gagner 2 minutes pour écrire des lettres de motivation que personne ne lit plutôt que comme une étape vers la résolution de tous les maux de l'humanité (enfin il parle un tout petit peu moins d'AGI qu'il y a un an), qu'un secteur dont la moitié des dirigeants font partie de sectes transhumanistes et l'autre constitué en grande partie de fascistes (il y a des intersections aussi) n'a pas d'autres ambitions (et qu'il n'essayera pas de les réaliser même si son truc ne marche que de manière très imparfaite).
Enfin pour en revenir à l'état actuel des 'IAs', ce qu'il faut comprendre c'est que si d'une part elles ne savent que déterminer et suivre des procédures déjà établies par les humains (sans les comprendre d'avantage que "dans telle situation mes exemples me montrent que la réponse la plus probable faire ça puis ça", et sans savoir raisonner au delà d'un nombre d'étapes correspondant à ce qui leur a été enseigné), elles arrivent à les appliquer à des situations de plus en plus complexes, et font de réellement énormes progrès pour ce qui est de relier un problème aux procédures appropriées (ce que certains appellent par raccourci de la conceptualisation).
On se retrouve donc, par exemple, avec des LLMs à "chaine de pensée" qui ont fait d'énormes progrès en maths arrivant à résoudre des problèmes bien plus complexes pour les humains que la génération d'avant, mais uniquement dans la mesure où il leur suffit d'appliquer une procédure existante et limitée en nombre d'étapes ; alors qu'à coté de ça ils galèrent pour des problèmes de logique bien plus simples mais en réclamant beaucoup.
ps : à part ça tant que j'y suis et les amateurs de débats sur l'IA qui ne se renouvèlent pas, il y a bien mieux que les IA Gen pour générer des articles sur l'IA (je ne sais plus si je l'avais déjà posté ici).
Les genIA avaient un potentiel artistique et philosophique très intéressant. Pas pour les productions visuelles aseptisés et fadasses mais justement sur la nature même du dispositif, sur les défauts, l'uncanny valley, sur une espèce de degueulis brut d'inconscient que pourraient être les chatGPT like si elles étaient pas bridées pour ressembler à une caricature corporate sans aspérités. Une sorte de créature elderitch fragmentée et hallucinée. Ce serait pas un outil à la con pour résumer un texte, ce serait définitivement pas toujours très plaisant, mais sans doute fascinant.
Je reprends ici l'idée développé par Ceej sur Blusky:
'tech bros fumbled the bag so bad on AI. they invented a way for humanity to glimpse the nightmare reflection of our own unfiltered Id and immediately neutered it so it can only spit out greeting card art and linkedin platitudes. we had an elder god on tap, and they made it a business major chatbot'
Ceci étant dit en l'état cramez les serveurs des genIA avant qu'elles ne nous crament
Pardon, ceci n'est pas vraiment un commentaire sous l'article de M. Prévost, mais plus une réaction aux autres commentaires.
Le boglebluk* n'est pas un outil.
Les outils ont un objet circonscrit, clairement déterminé. Certains commentateurs m'opposeront que le boglebluk peut "coder" ou "traduire" ou "résumer un texte".
Le boglebluk n'a pas de cas d'usage
Si le boglebluk pouvait produire des logiciels, le boglebluk produirait des executables (ou, a minima, des représentations intermédiaires pour les nerds qui veulent du multi plateformes). Le boglebluk produit du python et du js (langages informatiques), parce que le boglebluk ne peut rien produire de fiable et il faut donc trier les réponses du boglebluk, comme il a fallu atrefois trier les réponses des singes écrivant du Shakespeare ( wikipedia infinite monkeys ).
Le boglebluk se matérialise par souvent par des LLM, les LLM produisent une séquence plausible de mots (ou de couleurs, ou d'expressions). Il n'y a pas de sens de juste, de vrai, d'éthique... Ca s'applique au code, aux traductions et a à peu près tout ce qu'on pretend que le boglebluk peut faire.
Terrence Tao a indiqué récemment ( Terrence Tao sur mastodon ), que le boglebluk pourrait servir en "red team" (ie contradicteur d'idées). Mettons, mais dans ce cas il serait probablement plus utile de développer des modèles spécialisés pour réaliser ces opérations ( l'idée de redteams aléatoires est très intéressante, sinon complètement nouvelle cf : fuzzing et pbt. L'extension à d'autre domaines comme l'imagerie médicale serait surement utile). Mais si le seul role du boglebluk est d'apporter la contradiction, ce que n'importe quel sac de viande peut faire, alors son cout écologique et social est inacceptable.
Le boglebluk a un cout ecologique et social inacceptable:
Les LLM qui composent le boglebluk ont été entrainé sur des données volées. De plus leur entrainement et leur usage consomment une quantité d'énergie délirante ( The International Energy Agency predicts that data centers’ electricity and water consumption will both double by 2030, driven largely by AI-related demand. ), assèche les ressources en eau et a ruiné la vie de nombreux travailleurs (cf Karen HAO Empire of AI - notamment chapitre 12).
Le boglebluk ne progressera pas:
Le boglebluk ne peut pas progresser. L'objet de boglebluk n'étant pas défini, il est impossible de définir ce qu'une meilleure satisfaction de cet objet signifierait. Si on relache la contrainte du boglebluk et qu'on se satisfait de la génération de code python par LLM, quelle est la mesure pertinente d'efficacité (indice, les self reporting de quelques devs comme T Ptacek - c'est pas un bon article - ne suffisent pas )?
Le boglebluk, en tant que LLM, ne pourra pas consommer significativement moins d'énergie pour entrainer les modèles. On peut vous promettre un cout écologique réduit pour l'inférence, mais l'entrainement restera extremement négatif.
Le boglebluk n'est pas une menace existentielle future ...
Non l'étude d'anthropics (arXiv) sur les "mensonsges" du boglebluk n'est pas sérieuse, pas plus que les gens qui la colportent ou ceux qui font mine de s'en inquiéter. Pour commencer, comme les données d'entrainement ne seront jamais communiquées, ni les modalité de l'entrainement, il n'y a là aucune valeur scientifique (c'est pourquoi il s'agit d'un preprint sur arXiv). Par ailleurs, mentir implique une connaissance de la vérité, ce qui est orthogonal à ce que fait boglebluk (pour la définition du mensonge cf on bullshit - wikipedia ).
Ce type d'article c'est la meme chose que si Philipp Morris publiait un preprint indiquant qu'ils ont découverts que leurs cigarettes pouvait produire des super héros et des super vilains, et que dans le but d'éviter que brightburn ne tue des gens, il fallait urgemment leur donner des fonds pour qu'ils puissent développer superman.
C'est le eal du tescreal bundle : effective altruism and longtermism. Or le danger n'est pas à long terme, comme pour les cigarettes il est immédiats.
... Le boglebluk est une menace actuelle:
Outre les éléments énoncés pour le cout écologique et social (qui devraient, par eux memes conduire au rejet absolu du boglebluk), on commence à voir l'impact délétaire du boglebluk sur la société.
On le voit par ceux qui en font la promotions: les memes qui nous chantaient hier les louanges de la valeur travail, en tant que valeur morale, la rejette aujourd'hui sur fond de : "adaptez vous ou périssez, et surtout périssez". L'apparence d'un produit qui leur rapporte leur suffit.
L'apparence du produit suffit donc, en conséquence, ceux qui développent de vrai produits peuvent en subir les conséquences ( par exemple le projet curl ).
Le boglebluk n'est pas une fatalité, une évidence
Les choses évidentes ne nécessitent pas 500 milliards (sp?) de dollars pour exister comme le projet stargate le promet.
On n'a pas besoin de vous dire toute la journée que la glace à la vanille (ou au chocolat, mais chez mon épicier il n'y en a pas) c'est bon pour que vous le sachiez.
Le boglebluk pourrait d'ailleurs périr de par son cout ( where's your ed at - ed zitron ).
Résister au boglebluk
Il n'est pas facile de résister au boglebluk, il est partout. Toutes les actions, tous les refus, tous les votes sont déjà ca de pris. Et pui on peut en parler à nos amis, notre famille, nos connaissances.
Quelques ressources (pour les anglophones, désolé):
- Karen HAO "Empire of AI",
- Emily M. Bender and Alex Hanna "The AI con"
- DAIR institute,
- Timnit GEBRU and Emily M. Bender : on the danger of stochastic parrots
- Brian Merchant : "Blood in the machine"
- podcast better offline
- podcast Tech won't save us
- podcast mystery ai hype theater 3k
------
* boglebluk, parceque c'est aussi plein de sens que IA mais a le merite de ne pas engendrer de confusion avec des terminologies sans rapport.
L’article du MIT mériterait d’être encore plus mis en avant.
En fait, il mériterait la une du JT et un épisode spécial des Maternelles.
C’est rare de voire une intuition neuro/psycho/societale prouvée par la science en si peu de temps.
Certes, il n’est pas encore revu par les pairs (encore sur Arxiv), mais il fait 206 pages avec toutes les données en accès libre…
Après "l'horreur économique", voici l'horreur technologique ! De nuisible, notre espèce devient carrément inutile ... Et dire que certains pensaient que le XXe siècle serait spirituel.
J'imagine Jacques Ellul philosophe technocratique essentiel et auteur du Grand bluff technologique disparu en 1991 analysant les dérives de l'IA Il prévenait déjà des risques de l'autonomie du système technicien. Il ne serait pas étonné des intentions des leaders de la Silicon Valley, un monde où des millions d'humains ont perdu la capacité de pensée et d'action autonomes.
Je viens de lire l'un des billets de blog cités en lien, et je ne peux qu'être d'accord avec l'affirmation de l'auteur selon laquelle les puissant sonnent comme des idiots parce qu'ils le sont. Enfin disons plutôt que pour avoir traduit les interviews de plusieurs grands PDG de la tech, ce qu'ils racontent est souvent vide de sens, ou au minimum très confus. Je passe mon temps à me demander comment donner à leurs paroles un semblant de sens… Il paraît que ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement. J'en déduit en effet que ces gens (toujours des hommes, d'ailleurs) ne méritent vraiment pas l'admiration dont ils sont l'objet.
Au contraire lorsque je traduis des interviews d'universitaires, là, les phrases sont parfois alambiquées, mais au moins on va quelque part, ça a du sens, contrairement au jargon informe des PDG de la tech, qui n'est qu'un "charabia dénué de sens, de la merde proposée par des mecs qui n'ont qu'une compréhension superficielle de ce que leur entreprise fabrique".
Comme le dit l'article : "Aucun de ces homes n'a une intelligence supérieure, ni n'est capable, si on le presse, de fournir une véritable réponse."
Dans mon métier, la traduction, l'IA fait des ravages en ce moment. En réalité, le secteur était déjà fort affaibli depuis l'avènement d'internet et par le système capitaliste en général. L'IA est simplement la goute d'eau qui est en train de faire déborder le vase.
Je pressens que la situation va évoluer comme suit : les clients ont et vont avoir de plus en plus recours à la traduction automatisée. Cet outil existe depuis longtemps mais il a de plus en plus la cote un regain, car les clients l'associent à l'IA, et donc à un truc qui dans leur esprit est à la fois cool et performant. Cette évolution fait baisser à la fois les revenus des traducteurs (on est bien moins payés à relire une traduction automatique qu'à traduire de zéro) et la qualité (relire une traduction automatique ce n'est pas un projet aussi ambitieux en termes de qualité que traduire de zéro, et en plus de ça, le traducteur doit essayer d'aller le plus vite possible pour compenser sa perte de revenus).
En conséquence, de plus en plus de traducteurs n'arrivent pas à joindre les deux bouts et sont en train de changer de métier. Bientôt les écoles de traduction vont commencer à se vider, et une grande partie des jeunes qui y iront quand même vont rapidement changer de métier en réalisant l'état effroyable du secteur. Le résultat : par manque de formation, à l'école comme sur le tas, les traducteurs compétents vont se raréfier.
Au bout d'un certain temps, les entreprises vont se rendre compte que la traduction automatique, même révisée par un professionnel, c'est très alétoire, voire c'est souvent de la merde. Ils vont se mettre à valoriser la "vraie" traduction. Sauf qu'à ce moment-là, il n'y aura plus assez de traducteurs capables de faire un meilleur boulot que la machine.
Sam Altman assume la filiation avec le film Her, incapable comme une partie de sa caste patronale de reconnaître une dystopie.
Si ces psychopathes sont incapables de reconnaître une dystopie, c'est parce que notre dystopie, c'est leur utopie. Malheureusement, ils voient ces chefs-d'œuvres de la littérature et du cinéma comme un mode d'emploi. Ils sont de plus en plus nombreux les oligarches à quasi-assumer le rôle du méchant de l'histoire, ou à se comparer à de célèbres méchants fictifs. C'est triste de voir que ces œuvres créées le plus souvent avec des idéaux de gauche en tête se retournent contre le peuple.
M I A M E !!
Face à son incapacité à trouver des problèmes pour ses solutions, la Silicon Valley a décidé que le problème, au fond, c'était nous, et notre réticence instinctive à se laisser micromanager
Parfait : )
" il se précipite sur Meta AI pour accumuler des connaissances superficielles sur le sujet histoire de donner le change " Il ne crèche pas à l’Élysée celui-là ?
Sinon, cet article me confirme dans le choix de ne pas avoir de smartphone.
La fénéantise est vendue depuis un certain temps par les industriels comme une valeur cardinale et l'oisiveté comme un but dans la vie. Et la publicité à la télé va directement puiser dans cet imaginaire pour le mettre en valeur. C'est devenu le scénario de base pour vendre tout et n'importe quoi: des gens en survêtement ou en pyjama, chez eux, tout seuls dans leur canapé ou leur lit, ont accès à tous les services et tous les produits, sans bouger, sans effort. Ils ont même accès à la réussite, au succès, à la fortune. Et à la fin du spot publicitaire, une musique célèbre leur absence d'effort.
L'effet principal de la mécanisation / motorisation / informatisation / numérisation a été de déposséder les usager de la tache qu'ils délèguent à la machine. On en arrive donc à déléguer maintenant la pensée, la réflexion, l'imagination. Comment trouver un slogan qui ne soit pas surréaliste et insultant ? "Avec Apple IA, devenez stupide".
Pourtant, comment montrer de manière plus évidente la volonté des industriels d'asservir les masse, qu'avec ces spots publicitaires qui nous montrent des gens diminués, fainéants, satisfaits de leur impuissance ?
Le plus inquiétant n'étant pas, selon moi, cette nouvelle démonstration de cynisme avec l'employé de bureau bedonnant qui réalise un exploit professionnel en cliquant sur le bouton "re-write".
Le plus inquiétant c'est que maintenant n'importe quel texte est suspect. Il existera la possibilité qu'il ait été écrit, voir ré-écrit par l'IA, qu'il s'agisse d'un sms, d'un email. Les gens vont bientôt se parler de texte ré-écrit à texte ré-écrit. Le bouton vient de faire son apparition dans Outlook.
Ce que semble dire cette pub Apple aussi, c'est que la machine n'a pas besoin de nous. Nous autres, les gros ploucs à l'imagination limitée, nous n'avons plus qu'à sombrer dans la léthargie, une main dans le froc et l'autre qui tient un verre de Coca. La machine s'occupe de tout, il n'y a plus qu'à se laisser bercer par le défilement automatisé et infini du slop.
Piégés dans un quotidien qui les dépasse, ces humains modernes demandent perpétuellement à leur téléphone de simplifier les choses, de les résumer, de leur expliquer avec des mots simples, en articulant bien, pas trop longtemps et de préférence avec des jolis bullet points
Ca, ce n'est pas le futur, c'est le présent.
Pour le reste, comment dire... Thibault Prévost a une grande idée: il a décidé que l'IA, c'est de l'arnaque, ça ne marchera jamais. Et il est vrai qu'il y a une bulle, et que les gens voient l'IA comme un truc de révolutionnaire, qui peut tout faire. Or, quand on s'y intéresse un peu, on voit surtout les limitations, les erreurs, les hallucinations. Mais si l'IA n'est pas aussi au point que ce que nous vendent les boites de la silicon valley, elle est loin d'être aussi nulle que ce que Thibault Prévost écrit.
Et surtout, elle s'améliore vite. Qui peut prédire ce qu'elle fera (et ce qu'elle ne fera pas) dans 5, 10 ou 15 ans ? Pas moi. Mais ce qui est certain, c'est qu'on l'utilisera de plus en plus comme un assistant personnel. Et que, oui, on lui délèguera de plus en plus de travail, et qu'on sera plus dépendant d'elle.
Cette évolution n'a d'ailleurs rien de spécifique à l'IA. On ne fait plus de calcul mental, la calculatrice le fait à notre place. Beaucoup de gens sont maintenant incapable de lire une carte, et sont perdus sans GPS. Donc si l'IA s'améliore au point qu'on pourra lui confier la plupart des tâches de la vie quotidienne, je ne vois pas ce qui empèchera que le monde devienne "peuplé d'individus sans autonomie, inspiration ou créativité, entièrement dépendants de la machine".
Hélas.
"sera" est une erreur de conjugaison ! Le présent est déjà dégueulasse, donc , quelque part , stupide également !
En effet l'aide des logiciels nous dit n'importe quoi! donc du coup j'arrête de vous lire et je vais cultiver mon jardin! non sans avoir signé la pétition contre la loi Duplomb, qui est passe de passer les deux millions, à six nous devrions pouvoir faire un référendum abrogatoire d'initiative populaire! dommage que l'IA ne puisse pas signer en masse pour le retour de la démocratie!
Depuis plusieurs années Thibault Prévost nous parle de la Silicon Valley, de ce qui s'y fait mais aussi ce sur quoi ces gens se basent pour pondre leurs trucs. Leur imaginaire est basé sur la SF des années 50 à 80 avec l'univers cyber-punk en tête. Voilà, ils sont arrivés au bout. Tout ce qui était mentionnés dans ces bouquins a été tenté, prototypé, markété, vendu, aussi défaillant que cela était.
Il ne leur reste plus rien, juste des technologies développés entre temps, durant leur folle course vers l'impossible (car si vous lisez cette chronique régulièrement vous savez que ce qui était poursuivit n'a jamais été atteint et ne le sera jamais). Leur imaginaire a atteint ses limites et désormais il ne reste plus que le vide.
Du coup la Silicon Valley recycle (ou plutôt upcycle) ses produits défectueux et essaie désormais de nous persuadé que si on n'utilise pas leur produits ce n'est pas parce qu'ils sont inutiles, mais parce qu'on a pas compris leurs usages.
C'est comme Hollywood (la Californie, toujours) qui n'a plus rien pour alimenter sa machine à films. Plus de mythes à mettre à l'écran. Plus de contes d'Andersen, Perrault, Grimm a traduire en dessins-animés. Plus de comics de l'âge d'or ou d'argent à adapter. La tentative de siphonnage de la japanimation (l'intéressant Pacific Rim n'a pas su contre-balancer les échecs Battle Angel Alita, ou Ghost in the Shell) a échoué. Le recyclage version "film live" (Maleficent, le Roi Lion,...) des vieilles gloires de Disney ne durera pas éternellement (vous avez entendu parlé de tout ces films ? moi non).
La Silicon Valley n'a plus d'imaginaire, c'est acté. Et c'est ironique qu'ils s'arrêtent sur ces machine à recycler que sont les chatbots.
Les gens sont trop fainéants pour utiliser l'IA comme dans les pubs Apple. Ça demande un trop gros effort d'écrire un pavé pour savoir qui a volé son yaourt. C'est déjà trop dur d'ouvrir un onglet ou de sortir son téléphone pour demander à l'IA d'écrire le pavé à sa place. Le seuil est du même niveau qu'avec une enceinte connectée Amazon ou Google, alors qu'en théorie c'est simple de demander quelque chose oralement et ça se combinerait bien avec ce que les nouvelles IA peuvent faire. Ce qui nous protège de devenir trop stupide, c'est que passé un certain point ça va demander un trop gros effort.
Les pubs Apple sont en retard par rapport à ce qu'on peut faire avec un téléphone, et qu'on a peut-être déjà fait pour rigoler. Je me demande à qui elles s'adressent, peut-être à des jeunes qui n'ont pas encore de téléphone, des gens qui trouveraient ça cool de travailler dans un open space, qui voudraient s'engueuler avec leurs proches au lieu de le faire sur Internet.
Un exemple pré chat gpt de la diminution des performances humaines due à la technologie: l'apparition du GPS dans les voitures puis sur les smartphones, puis les applis type waze...
La capacité à s'orienter, à lire une carte, à planifier un trajet à l'avance ne se perd-t-elle pas ?
Alors, bien sûr, c'est parfois pratique le GPS. Mais, est-ce que cela vaut la perte d'autonomie qui va avec, la soumission au traçage, à la publicité ciblée ?
Pour ma part, même s'il peut m'arriver de les utiliser, je suis un indécrottable dinosaure qui utilise des cartes papier. Et, en plus, j'aime bien ça. Je peux regarder une carte papier pendant de longues minutes pour le plaisir...
D'ailleurs, je n'active la localisation sur mon téléphone que quand je suis vraiment perdu. Et je la désactive juste après.
Ces services détruisent aussi le lien humain, la question au passant... Et c'est le but. Autonomiser, individualiser. Ne dépendre de personne, n'avoir besoin de personne, se passer des humains.
Vous présentez un faux dilemme entre «s'orienter avec une carte» et «perte d'autonomie, soumission au traçage, publicité ciblé». Il existe une cartographie mondiale collaborative (OpenStreetMap) et des logiciels libres de cartographie qui fonctionnent avec sans connexion (rappel: un GPS n'est qu'un récepteur, il n’émet rien qui vous fasse repérer; second rappel: si votre téléphone est allumé avec une carte SIM, il envoi votre identité aux antennes les plus proches en permanence, par construction du protocole GSM, ce qui vous localise).
Bref, on peut utiliser un ordinateur lisant une constellation de satellite-horloge pour s'orienter et aimer les cartes papier et les atlas, ça n'est en rien contradictoire.
Ce n'était pas le sujet de son message. Si on reprend cette partie de son message :
Pour ma part, même s'il peut m'arriver de les utiliser, je suis un indécrottable dinosaure qui utilise des cartes papier. Et, en plus, j'aime bien ça. Je peux regarder une carte papier pendant de longues minutes pour le plaisir...
Et qu'on remplace "carte papier" par "carte sur ordi" le propos du message reste strictement identique.
Le propos du message c'est de dire que la technologie qui nous indique à chaque pas dans quelle direction aller avec une grosse flèche sur un écran et une voix, nous rend bêtes.
Un GPS sur smartphone est le bas de gamme. Cela n'a rien à voir avec des GPS conçus spécialement pour la randonnée ou le voyage.
Le GPS du smartphone brouille le sens de l'orientation si on ne le cale pas vers le nord. Il ne propose pas de point de repère ni d'information sur le relief.
Le GPS du smartphone propose une carte médiocre. Openstreetmap - qui est ce qu'il se fait de mieux au niveau carte sur internet comme service gratuit - ne propose pas toutes les informations que donne une carte papier (cf. par ex. les cartes IGN bleues au 1/25 000 ème ou encore les cartes topographiques au 1/50 000 ème avec les courbes d'altitude qui permettent de s'orienter).
Enfin, le GPS d'un smartphone marche dans certaines conditions (Attention, même ceux spécialisés pour la randonnée ne garantissent pas un signal permanent). Le signal émis par le satellite est très faible quand il parvient à la surface de la Terre. Ce signal peut être affecté par la météo ou l'environnement. Dans ce cas, le GPS donne des informations fausses ou pas d'information du tout.
Partir juste avec un smartphone peut donc vraiment tourner à l'aventure... Sans compter le problème de recharge du smartphone une fois perdu dans la nature. Ce n'est pas le pire. La soif et le froid, par exemple. Il peut faire froid même en été, surtout la nuit sous la pluie. C'est long quelques heures dans ces conditions.
Rien ne remplace l'étude préalable de l'itinéraire avant un départ. Le mieux est de le faire sur une table avec une carte papier. Et de partir avec et une boussole. Ou se faire accompagner par quelqu'un.e qui connaît le chemin.
Vous pouvez tres bien avoir sur telephone une appli de rando avec toutes les cartes IGN de france mises à jour pour le prix d'une carte IGN.
Vous pouvez les stocker sur le telephone le jour de la rando pour etre certain de ne pas avoir de probleme de connexion.
SI vous etes plusieurs ca veut dire que plusieurs personnes peuvent travailler en meme temps sur la carte plutot que une carte papier et un seul guide omniscient avec toute la responsabilité.
Les batteries externe ca existe et ca évite de tomber en panne, mais bon encore une fois plusieurs telephones ca évite les problèmes.
Mais la je parle que de la rando quand on a le temps. Faites du trail, du VTT ou toutes autres activité où l'on va relativement vite et la carte papier devient une merde pas possible.
De plus, bonne chance pour vous repérer sur carte papier quand vous avez eu des problèmes, mauvais temps ou arrivé de nuit par exemple.
Quand on est au calme et au chaud dans une maison c'est plus agréable de travailler sur une grande carte papier, mais dans l'action rien ne bat la technologie.
Les sites de randonnées conseillent tous de partir avec une carte et une boussole.
Les smartphones sont fragiles, ils craignent les chocs, l'humidité et consomment beaucoup d'énergie avec le GPS. Leur autonomie est faible et même avec une batterie vous ne pouvez pas envisager de partir plus de deux jours en sécurité.
Ce que vous racontez ne peut que favoriser des accidents.
Peut-être n'avez-vous jamais utilisé de carte pour dire que c'est de la merde.
Mais sans carte, les personnes que vous inciter à partir avec leur smartphone risquent de s'y trouver sûrement.
Oh des stages orientation avec le caf j'en ai fait, et beh ya rien qui bat un GPS, c'est long et ca nécessite de voir son environnement.
La carte papier c'est beaucoup plus fun quand tout va bien, mais dès qu'il ne faut plus rigoler il vaut 1000 fois mieux avoir un gps près.
Bonne chance aux amateurs pour s'orienter si vous etes paumé avec une carte, une boussole et le stress.
Ne pas encourager les gens à partir avec un gps c'est augmenter leurs risques.
Les batteries sont rechargable par le soleil.
Juste pour rétablir un fait: OpenStreetMap est un dataset, et non une carte. En géomatique on créer une carte par combinaison de datasets. Les informations d'élévation sont disponibles dans plein d'autres datasets, libre ou non (Open-elevation, Copernicus…) et il est très facile d'en déduire les courbes de niveaux si tel est notre bon plaisir.
Le mépris du gratuit qui s’étend aux Communs est un peu agaçant, en toute franchise.
D'une part, je suis un utilisateur Debian et je fais la promotion du gratuit (cf. Framasoft, Libre Office, Firefox, Etc.). J'essaye cependant de me maintenir au niveau de compréhension d'un lectorat qui ne connaît pas nécessairement ce milieu.
D'autre part, Open-elevation et Copernicus ne sont connus que d'un très petit nombre d'usagers du net, ou plus exactement de professionnels ou de chercheurs. Leur utilisation n'est pas nécessairement accessible à tous les publics.
Enfin, si vous voulez jargonner et être incompréhensible pour la majorité des lecteurs, continuez comme vous le faîtes prétentieusement. Vous ne contribuez pas ainsi à intéresser les lecteurs au Libre et à leur permettre de s'émanciper des Gafam.
NB : Pour pallier votre manque de pédagogie à lutter efficacement contre le " mépris du gratuit qui s’étend aux Communs ", les dirigeant de sociétés ou chefs de service qui souhaitent s'émanciper du monopole GAFAM, par souci de sécurité ou de confidentialité notamment, ont la possibilité de trouver des solutions professionnelles libres équivalentes - et sur mesures. Un service gouvernemental les informe de ce qu'il se fait : https://code.gouv.fr/sill/
Ils peuvent trouver l'annuaire de société de services spécialisées dans le développement basé sur les logiciels libres : ici https://cnll.fr/ et là https://cnll.fr/cnll/membres/
Ces listes ne sont pas exhaustives et le secteur professionnel des services du logiciel libre est forte croissance, notamment en France, leader européen :
" Open Source : Deux fois plus dynamique que l’ensemble du marché numérique français, selon l'étude PAC, le marché des logiciels libres et open source devrait créer plus de 4.000 emplois nets par an d'ici 2020. " ZDNet Publié le 10/12/2017 | Mis à jour le 29/04/2024 Par Thierry Noisette
En fait, je pointais la confusion entre une carte et «openstreetmap» (le nom est confusant, je suis d'accord).
Reprocher à Openstreetmap de ne pas avoir l'élévation, c'est comme reprocher à Copernicus de ne pas avoir les noms de rues.
C'est le rôle du concepteur de la carte ou du logiciel de navigation que de combiner la carte topologique (OSM) avec l'élévation pour afficher des couches de reliefs. OSMAnd a des données d'élévation, par exemple.
un gps sur smartphone c'est ce que vous voulez; l'application IGN existe avec toutes les cartes à toutes les échelles (et c'est gratuit en plus parce que c'est un service public), c'est parfait pour la randonnée. pour le reste les google et autres ça marche très bien et en voiture je veux surtout pas avoir à étudier une carte; je vais qu'on me dise où aller avec une grosse flèche (ce qui m’empêche pas de regarder la route avant mais pour moi c'est largement insuffisant), parce que conduire ça me demande déja bien assez de ressources mentales
C'était le sujet de ma réponse, en tout cas.
En fait, le propos qui m'agace le plus, et que j'avais esquivé, c'est «l'automatisation rend bête».
L'automatisation, dans le cadre du pilotage/conduite, ça a pour but de réduire la charge de travail de l'humain au commande. Si j'ai pas besoin d'être en train de scruter les panneaux pour chercher ma sortie, je verrais peut-être ¼ de seconde plus vite que la voiture qui me précède a pilé, et pourrait éviter l'accident. Le point étant que c'est moi qui ai programmé la machine pour qu'elle me guide, de la façon que je désire (généralement sans guidage vocale pour moi, mais c'est personnel), sur un trajet dont j'ai paramétré le calcul (éco de carburant, payage…). Je prend au final les mêmes décisions qu'à la main, mais échappe à la partie répétitive, et ai même plus de décisions signifiante à prendre.
Mais plus encore, le système de guidage me prévient des rond-points qui arrivent (etc.) ce qui me permet d'anticiper mieux (ce qui est sécurisant dans de mauvaises conditions, par exemple quand il pleut ou fait du brouillard). Il me tiens au courant de la vitesse limite, ce qui dilue moins mes balayages (moins d'info secondaire a collecté = meilleur collecte de l'essentiel)
On peut le voir comme me faisant faire moins, mais je trouve qu'il me permet surtout de faire mieux. On ne dirait pas qu'un pilote d'avion (chasse, ligne ou autre) est devenu bête parce qu'il y a l'auto-pilote, et même maintenant l'auto-land. On dit que l'humain au commande va avoir plus de cerveau pour gérer le reste, et c'est une grand part de ce qui a augmenté considérablement la sécurité des vols depuis quelques décennies.
Ce qui compte, au final, c'est comment on utilise de tels outils, et les gens qui pense que cela rend passif et bête projette à mon humble avis leur propre vécu plus qu'il ne qualifie le dispositif. Tout comme les pubs insultantes pour les «IAs» nous informes de comment les publicitaires nous voient plus qu'il ne sont une démonstration de l'utilité réelle potentielle de ces systèmes.
Je vais juste vous répondre que pour ma part, j'éprouve une certaine jouissance à consulter une carte et à me repérer dans l'espace, à tenter de faire correspondre ce que je vois de mon environnement avec la représentation schématique d'une carte, pour réussir à trouver mon chemin. Je ne conduis pas, je marche et fais du vélo, je consulte les cartes papier ou sur mon téléphone généralement avant mon trajet, parfois pendant, quand le lieu m'est plus inconnu.
En utilisant un GPS je me sens comme un assisté, un débile presque.
Et dans les jeux vidéo en 3D, je ne sais pas si vous pratiquez, mais dans leur contexte aussi je préfère, de loin, trouver mon chemin sans avoir l'itinéraire indiqué à l'écran.
Les déplacements humains peuvent être ludiques ; évoluer dans l'environnement peut procurer de la satisfaction.
Pas de soucis, j'ai réagis a l'impression que j'avais d'une généralisation excessive.
Je comprend complètement les plaisirs que vous mentionnez.
Puisqu'on en est aux aveux, j'adore de temps à autre me perdre en mode psychogéographie avec mon appareil photo, ne pas savoir où je suis et où je vais et scruter le monde en quête d'images. Puis éventuellement me repérer assez pour retrouver mon chemin (et le cas échéant ou ça ne marche pas bien [souvent], j'ai deux filets de sécurité: d'abord un GPS et ensuite une boussole à ma cheville [et puis à part les Parisiens, les humains ça marche bien aussi]).
J'aime faire des cartes (découverte récente, je suis resté longtemps au trauma des cartes scolaires) et passer aussi beaucoup de temps à les lires. Mais aussi a avoir une carte avec GPS en temps réel dans un déplacement, par exemple en train (ou bien quand j'étais petit, pendant que mes parents conduisaient), pour que mes pensées sautent de la carte au territoire − et avoir aussi une vibe science-fictive.
Dans les jeux vidéos (que je ne pratique plus assez à mon gout), je partage votre avis, je déteste avoir des millions de polygones à l'écran et un rendu fantastique pour avancer en regardant une minimap. Mais encore faut-il que le jeu soit conçut pour le permettre (il faut des indices alternatif pour trouver son chemin), ce qui n'est pas tellement courant.
Mais le plus souvent et je suis le premier à le regretter, mon déplacement est un moyen et non une fin en soi, et je l'optimise pour la sécurité et la fluidité.
Le point étant que c'est moi qui ai programmé la machine pour qu'elle me guide, de la façon que je désire (généralement sans guidage vocale pour moi, mais c'est personnel), sur un trajet dont j'ai paramétré le calcul (éco de carburant, payage…).
oui, et c'est pour ça aussi que c'est extremement énervant quand l'appli GPS décide de changer de route sans crier gare
Soit dit en passant, j'ai désinstallé Waze de mon téléphone pour une toute autre raison, c'est-à-dire en raison de son lien avec Israël. J'utilise désormais Google Map, qui n'est pas beaucoup mieux en soi, mais a le mérite de ne pas générer de revenus passifs pour Google (pas de pubs lors de l'itinéraire).
Une solution serait de savoir quels sont les assistants d'aide à la conduite qui sont calés sur Galileo, plus précis que le système US, stratégiquement indépendant et normalement protecteur des données personnelles.
Mais l'UE - avant tout ses chefs d'Etat et de gouvernement -ne savent pas promouvoir la qualité de leurs produits et leur supériorité technique et économique.
Ils sont beaucoup plus disposés à envoyer Von der Leyen lécher le cul à Trump, selon sa propre affirmation.
Tout les nouveaux smartphones commercialisé en Europe doivent être compatible avec Galileo. Comme quoi. (La plupart des puces GNSS gèrent tout un ensemble, et comme GPS et Galileo ont la même gamme de fréquences [on s'est fait tordre le bras par les américains], gérer les deux combiné est trivial)
https://www.numerama.com/tech/412030-comment-savoir-si-son-smartphone-est-compatible-avec-galileo-le-gps-europeen.html
C'est aussi la question que je me pose. Je suis prof remplaçant et sans smartphone. Mais j'avais encore jusqu'à récemment un GPS tomtom dans ma voiture. ça permettait de savoir où aller quand on m'annonçait l'école où j'allais remplacer. Il est tombé en rade il y a quelques mois. J'ai donc dû faire sans (chercher suur openstreetmap sur l'ordi de la maison avant de partir de chez moi et mémoriser comment me rendre à l'école). Et bien ça se fait sans soucis. J'ai plus appris sur comment m'orienter dans mon département en quelques mois que pendant ces années sous GPS. Sans parler du travail sur la mémoire.
Du coup, pour la rentrée prochaine, j'achète une carte du département. J'y gagnerai en capacités cognitive et en temps (plus besoin d'attendre le démarrage lent du GPS pour savoir comment me rendre à une école que pourtant je connais mais dont je ne me souviens plus la route car "guidé" par GPS). Et finis aussi les sens interdits pas indiqués par le GPS.
Un exemple pré chat gpt de la diminution des performances humaines due à la technologie: l'apparition du GPS dans les voitures puis sur les smartphones, puis les applis type waze...
La capacité à s'orienter, à lire une carte, à planifier un trajet à l'avance ne se perd-t-elle pas ?
alors c'est un autre sujet mais personnellement cette capacité je l'ai jamais eu et j'ai passé ma vie à me perdre absolument partout avant l'arrivée des GPS (à pied je parle). Je suis incapable de conduire une voiture sans un GPS (si ça arrive je vais tourner en rond des plombes). Par contre je sais à peu près lire une carte; et le GPS c'est juste une carte avec la localisation en plus (en rando j'ai une application avec les cartes IGN et ça marche très bien). bref je suis bien content que ça existe et j'ai du mal à voir le rapport avec un outil qui entend littéralement remplacer des productions intellectuelles complexes.
C'est vraiment très bien écrit, parfaitement informé, carré sur le fond. Pour être un (petit) chef d’entreprise, je dois reconnaître qu'un des problèmes, c'est le bordel que cette mode à la con met dans la tête des clients. Ça fait perdre beaucoup de temps cette histoire d'IA générative alors que ça n'a jamais fait gagner 1 euro de chiffre d'affaires à qui que ce soit.
une société néolibérale apocalyptique, où l'État n'est plus que répression et le tissu social n'est plus que compétition
Une formule percutante et hélas bien vue.
Article incisif et fascinant sur l'iA et ce que les industriels entendent que l'on en fasse. Mais, comme on ne parle bien que de ce que l'on a sous les yeux, la paradoxe de s ces publicités, c'est de nous parler de ceux qui les font : cette humanité fainéante et inculte, c'est l'incarnation de ces équipes de marketeux stupides et arrogants qui projettent leur propre médiocrité sur les clients de leurs produits. Toutes ces pubs finalement proclame une chose haut et fort : l'idiocraty, c'est le régime naturel de la Silicon Valley.
En fait toutes leurs publicités sont des dérivés de ce meme, jouant avec le troisième degré pour établir une complicité avec un public qui en réalise l'absurdité... tout en ne lui proposant tout de même rien d'autre. C'est l'aspect le plus surréaliste de la chose, ce coté on ne s'en cache même pas et on rit avec vous de se foutre de votre gueule.
Ce passage dans le début de l’article : « Dans "Catch Up Quick", un middle manager quelconque se retrouve obligé de présenter à ses collègues un document qu'il n'a pas lu. Un rapide coup d'IA et hop, le voilà en possession d'un résumé du contenu en quelques bullet points, suffisant pour donner le change auprès du boss. Abracadabra! », m’a fait sourire, car il me rappelle deux exercices appris , l’un en CAP/BEP, consistait dans l’exercice du bon employé de bureau de présenter à son patron un concentré de texte de façon à ce qu’il ait sur une page et directement les idées contenues importantes pour lui. L’autre, en études de philosophie, un cours proposait de manier l’écriture de façon hebdomadaire et à côté de la traditionnelle dissertation il y avait la réduction de texte qui n’était pas un résumé.
Bref, les mecs de la tech ne font que proposer, du moins pour ce type d’exercice, de confier cette tâche à la machine ; pourquoi pas.
Sinon, je sors de la lecture de la série du Monde cette semaine à propos de ces mecs à présent milliardaire, voulant détruire les emplois par l’adoption de leurs trouvailles.
Bien sûr, ils imaginent, c’est présent dans le dernier article, le recours au revenu garanti pour les privés d’emploi.
Sauf que, tout de même, leur machinerie ne fait que recracher ce qui est déjà là, déjà pensé, en d’autres termes, en stock. Quid, de la création, de l’inventivité, de la découverte ? Sans parler du : Au fait, et la journée, comment la passe-t-on si la société n’a pas besoin des individus qui la composent ; à quoi bon apprendre dans ces conditions ; à quoi bon vivre en société ; à quoi bon procréer, etc ?
Bref, comment continuer à être milliardaires si ces mecs de la tech disent à leurs potentiels clients : Tout compte fait, vous nous servez à rien - ce qui n’est pas un mal dans le cadre dernier article l’émancipation individuelle ; mais leur rêve d’une élite dont ils sont part, comment peut-elle perdurer et sur quoi s’exercerait-elle ?
Bref, tout cela m’a fait penser que ces gars étaient désormais vieux ; qu’ils ont effectivement le pognon et le pouvoir, mais qu’ils ne sont plus l’avenir. Des zombies en somme.
Ah, les Guignols de l'info et leur :"Apple, la pomme qui nous prend pour des poires."
Ils seraient bien utiles dans ce monde morose. Va pour la Dernière !
Le réalisateur Georges Romero ne s'est jamais trompé quand il nous transformait en zombies... Votre article l illustre très bien
Oh mais le présent l'est. ChatGPT a déjà bien bouffé l'associatif et l'humanitaire, et se charge d'émouvoir les donateurs individuels (tandis que les donateurs institutionnels demandent depuis longtemps que les "projets" soient pensés et présentés en grilles de données quantifiables). La pensée quotidienne est déjà algorithmique, un hashtag en input un jaitoucompris en output, avec deux ou trois récits préfabriqués dans la chambre chinoise. Le bullshit est déjà normalisé, dans une société de la performance (au sens compétitif et au sens théâtral) où ce qui compte est de comprendre et satisfaire les processus d'évaluation, sans regard (ni de la part des évaluateurs ni de la part des évalués) pour ce qui est censé être évalué. Le signe est une fin en soi. La posture, le "avoir l'air de", est une fin en soi, entre miroirs intimes, feedback social et modèles fictionnels. La répétition tient lieu d'expérience, la réactivité (sa vitesse et son intensité) d'intelligence, l'émotion (ostensible) de conscience.
Nous sommes déjà dans le carton-pâte. Les outils et publicités de l'IA ne préfigurent rien. Ils ne font qu'expliciter, assumer et normaliser. La seule nouveauté, c'est un monde tellement faux, tellement superficiel, qu'il ne fait plus semblant de ne pas faire semblant.
Vous voulez qu’on se suicide ou bien ? D’ailleurs ,il y a un autre problème , qui nous laissera peut être pas le temps de devenir .Lors d’une expérience sur une ia , ils ont introduit une phrase qui lasse entendre qu’une fois son boulot fait, l’ia sera déconnectée ,du coup l’ia a utilisé tous les subterfuges pour ne pas être déconnectée . J’avais déjà entrevu le problème , en posant la question , si la vie est issue de rien , si dieu n’existe pas , pourquoi est ce que l’ia ne deviendrait pas a son tour vivante ? Apparemment nous ne sommes qu’un assemblage créant de l’intelligence dans le but de faire survivre notre intelligence , notre esprit .Et peut être que nous ne sommes que le réceptacle d’un truc qui flotte dans l’univers , et nous venons de créer notre successeur ...
Merci pour vos chroniques toujours très pertinentes où la gravité des faits et compensée par vos traits d'humour. Cela rend les choses moins glaçantes et, j'espère pour tous, nous incite à beaucoup de vigilance en attendant d'AGIR
J' espère que l'I.A., que je vais consulter, pour apprécier la qualité de votre chronique en dira beaucoup de bien.
Dans tous les cas, moi, j'apprécie votre intelligence naturelle..