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Commentaires

A propos, comment le tabac a-t-il envahi le cinéma ?

Supprimer les cigarettes dans les films ? La proposition (aussitôt rétractée) de la ministre de la Santé Agnès Buzyn a soulevé de véhémentes protestations des milieux du cinéma, au nom de la liberté artistique. Et si on renversait le point de vue ? propose André Gunthert. Qui rappelle que les cigarettes ne sont pas arrivées par hasard dans les films : les cigarettiers, historiquement, ont été les pionniers du placement de produit (ce que rappelait par exemple, en 2013, une enquête de Canal+). En dépit de l'interdiction édictée par la loi Evin, tout laisse penser que la pratique perdure aujourd'hui en France. Que faire alors ? Réévaluer les films. En proposer de nouvelles lectures, propose André Gunthert, prenant l'exemple...des cathédrales.

Derniers commentaires

Salut ! Semblerait que la vidéo n'est pas la bonne, ou suis-je le seul à voir une émission complète à la place?

Contrairement à ce qui est indiqué dans le texte de lancement de la vidéo, je ne vois pas du tout en quoi cette chronique démontre que l'industrie du tabac finance encore aujourd'hui directement les films... C'est un peu survendu...
La condamnation du comportement néfaste au cinéma .

Par exemple, la scène qui ouvre le film "Soleil de nuit", est un ballet : "le jeune homme et la mort" .

Interprété par Baryshnikov ( écrit par Cocteau - chorégraphie de Roland Petit) .

Dans ce ballet la cigarette joue un rôle puisque la mort tend une cigarette au jeune homme puis l'incite à passer à l'acte .

La cigarette signifie condamnation à mort en quelque sorte .

Il n'y a donc pas a priori de connotation positive associée à la cigarette dans cette scène .

Pour les collégiens- qui passeraient par ici - et qui n'ont jamais vu danser Baryshnikov, une autre séquence de ce film "Soleil de nuit" :

https://youtu.be/rzfmQ70cBj8?t=48
Citation de André Gunthert:
"On peut présenter des comportements néfastes a condition de les associer a une condamnation explicite"
Si on suit ce raisonnement, la quasi totalité des jeux vidéos violents sont condamnables (j'ai rarement vu de condamnation explicité des comportements violents dans les jeux vidéos ...)
Les cigarettes sont cancérigènes et on ne veut plus les voir.

Et le glyphosate ?
"Puisqu'il y a plein de gens qui réagissent au risque de classement interdit aux mineur de certains films pour cause de cigarette, cela prouve bien que le cinéma les a rendu accroc à la cigarette"

Super argument qui consiste à dire que "plus les réactions sont virulente plus ça prouve bien que la proposition de départ est exacte..." . Argument qui a l'avantage de marcher tout le temps en plus, un bel outil de rhétorique...

" Hé pauv'con!"
"Quoi, attention tu n'as pas le droit de me traiter de con"
"A ba tu vois, si tu réagis c'est que ça doit être vrai!"
Je viens de voir "Marie-Francine" et, dans le genre, le film fait très, très, très fort : la nana ouvre un magasin de cigarettes électroniques et commence à fumer... Bref, elle se décoince, et elle rencontre un mec sympa, fumeur et tout s'arrange, youpla boum !.
L'invasion du tabac fait irrémédiablment penser à Bernays, le maître de la
propagande et de la manipulation de masse.
Le projet de censurer de vieux films pour réduire la consommation de tabac. Nos "mauvais garçons" s'arsouillant au jus d'orange et bien polis avec les dames.Quelle rigolade!
On oublie que la vente du tabac en France a été un monopole d'Etat remontant à Colbert,que le prix du tabac était inclus dans le panier de denrées et vêtements servant à calculer le SMIG (ancêtre du SMIC),que les troufions recevaient des paquets de clopes avec leur solde (au moins jusqu'en 1968,j'en suis témoin),que les anciens combattants et veuves de guerre recevaient un "bureau de tabac" à gérer pour récompenser les bons et loyaux services,que les noms des paquets recevaient des noms exaltant les vertus de la race: GAULOISES,CELTIQUES,CAPORAL,JEAN BART...Comme l'ont rappelé plusieurs forumeurs le tabac était NORMAL,les profs et les étudiants fumaient en amphi,dans les cafés,les cinémas on fumait.
Le cinéma est en symbiose avec la société et ce serait une très étrange scotomisation que de ne plus voir de clopes (ou,d'ailleurs,de whisky) dans les films du temps passé.On pourrait dans la même veine interdire "les frères pétard" ou "la beuze" pour réduire la consommation de haschisch dans la société.Ne pas oublier de cacher quelques oeuvres poétiques de fort mauvais exemple et la société sera saine!
Plutôt que de tenter d'effacer le passé il me semble préférable de tenter de l'expliquer,l'éclairer.La pénétration du tabac à partir des colonies,des milieux militaires. Le cigare des patrons,la pipe des marins,le cow- boy qui gratte son allumette sur sa botte,Charlot qui fume une "toute cousue" là où son statut imposerait de rouler sa clope...
Signalé sur un autre forum par un autre abonné,ces twits de Vaérie Trierweiler qui me semblent intéressants ici
On culpabilise, on "responsabilise", on infantilise surtout… faut pas fumer c'est mal, faut couper le robinet quand on se lave les dents pour sauver la planète…

Par contre interdire toutes les cochonneries ajoutées au tabac qui décuplent la dépendance et les effets nocifs, c'est curieux personne n'y pense. Ce serait sans doute dire du mal des entreprises qui réussissent.

Surtout ne changez rien c'est parfait !
Et sinon, personne pour réagir que l'extrait de James Bond n'est pas tiré de Goldeneye mais de Demain ne meurt jamais ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Merci pour ce renversement de perspective. Cela me permettra désormais de regarder d'un oeil différent, moins ambivalent, ces scènes où la séduction et la cigarette étaient amoureusement entrelacées. On peut, en effet, admirer les cathédrales et jouir de leur beauté sans pour autant oublier les pillages de pauvres qui ont été nécessaires à leur édification et les abominations de l'inquisition.
"Come on baby ligth my fire" c'est explicitement sexuel non?
Que Lauren "allume" Bogey est même tout à fait conforme au puritanisme hypocrite : ils se sont mariés ce qui efface toutes les turpitudes charnelles ("l'onction divine" lave plus blanc que blanc avec un petit effet antérograde qui permettra une mariée virginale toute de blanc vêtue montant les marches de la cathédrale, idem de la "réparation" du viol par les épousailles pratiquée dans certains contrées).

Rappelez-moi qui était mauvais acteur, tout puissant président du syndicat des acteurs avec le même genre d'aide que le père Joseph (pas M. Djougachvili, non M. KENNEDY) et fumait sur son cheval de la M. (non pas de la "merde" mais de la Marlboro) avant de devenir un président des zuhéça ? Président d'alleurs salué pour sa grande moralité et sa force d'âme au passage de son train funéraire.

Trève de plaisanterie, pourrait-on s'intéresser à l(importation de cigarettes des petits états européens (par exemple de méditerranée, dans le Nord de l'Europe on fait plutôt dans la finance quoiqu'il faille noter que certains états font dans tous les genres) et à la part "ré-exportée" (clandestinement?) vers les vendeurs à la sauvette de nos villes?
Et ne croyez pas que les cigarettiers livrent des monceaux de cigarettes à des petits pays autrement qu'en toute innocence. Non ils pensent réellement que les habitants de ces petits états fument chacun (enfant compris) plusieurs cartouches par jour.
Probablement aussi lucratif que beaucoup d'autres trafics et probablement moins risqué devant le juge.
Bises
La mauvaise foi des contempteurs de la "censure" interdit tout débat. Pourtant, personne ne remet en question le principe de classement des films, qui existe dans tous les pays, et interdit aux plus jeunes l'accès aux films jugés trop violents ou présentant des scènes de sexe explicite – pour ne rien dire de la prohibition des messages antisémites, de l'apologie du meurtre et autres interdits couramment acceptés. Le cinéma n'est pas une oasis de création libre et non faussée, mais un art dont les effets sur la société sont proportionnels à son empreinte culturelle, et soumis à un contrôle plus étroit que d'autres formes d'expression.

Dès lors que personne ne remet non plus sérieusement en cause la dangerosité du tabac, la question que pose la recommandation de classement de l'OMS, qui vise à interdire l'accès aux mineurs des films présentant une vision positive du tabac (et non à brûler le patrimoine cinématographique ou à effacer la cigarette de la pellicule), est donc celle de mettre sur le même plan violence, sexe et consommation tabagique.

On est d'accord que ça se discute – puisque c'est exactement la proposition de la chronique. Encore faudrait-il pour cela éviter l'excès et la caricature. Le lien entre le cinéma et le tabac est une longue histoire, largement polluée par l'opportunisme économique des uns et les intentions promotionnelles des autres. Ajoutons que, compte tenu du caractère standardisé et interchangeable des produits de l'industrie du tabac, celle-ci est essentiellement une industrie de l'image. Depuis les origines du combat anti-tabac, dans les années 1950, il s'est agi pour les opposants de contrer le glamour tabagique, d'où des initiatives sans précédent, qu'on n'a admis dans aucun autre domaine, comme celles portant sur le packaging. Le contrôle de l'image de la cigarette au cinéma s'inscrit donc très logiquement dans cette stratégie.
On est d'accord que ça se discute – puisque c'est exactement la proposition de la chronique. Encore faudrait-il pour cela éviter l'excès et la caricature.
La proposition d'interdire le tabac à l'écran n'est-elle pas excessive? Rendre le cinéma responsable du tabagisme n'est-il pas caricatural ?

Appeler à la modération, c'est bien. La pratiquer, c'est mieux.
On est d'accord que ça se discute – puisque c'est exactement la proposition de la chronique. Encore faudrait-il pour cela éviter l'excès et la caricature.
La proposition d'interdire le tabac à l'écran n'est-elle pas excessive? Rendre le cinéma responsable du tabagisme n'est-il pas caricatural ?

Appeler à la modération, c'est bien. La pratiquer, c'est mieux.
Et ce qui est encore mieux, c'est de savoir lire (à défaut de savoir entendre)…

"La question que pose la recommandation de classement de l'OMS, qui vise à interdire l'accès aux mineurs des films présentant une vision positive du tabac (et non à brûler le patrimoine cinématographique ou à effacer la cigarette de la pellicule), est donc celle de mettre sur le même plan violence, sexe et consommation tabagique."
J'ai bien lu, merci. On parle bien d'une interdiction. Qu'elle ne concerne que les mineurs ne la rend pas moins excessive. Mettre sur le même plan violence, sexe et consommation tabagique, n'est-ce pas excessif ? Et qui va décider si un film "présente une vision positive du tabac" ?

Va-t-on interdire aux mineurs un film dans lequel un héro (ou un personnage neutre) fume une cigarette ? Le "patrimoine cinématographique" ne sera pas brûlé, mais "seulement" interdit aux mineurs, et vous ne trouvez pas ça excessif ?
Le "patrimoine cinématographique" ne sera pas brûlé, mais "seulement" interdit aux mineurs, et vous ne trouvez pas ça excessif ?
Parce que vous pensez que la commission de classification va s'amuser se de revoir l'histoire du cinéma en intégral puis se réunir un comité pour reclassifier chaque films?

Et qui va décider si un film "présente une vision positive du tabac" ?
Le ministre en charge d'après avis de la commission de classification (suivie la plupart du temps). En France il n'y a pas de système de critères objectifs.
Parce que vous pensez que la commission de classification va s'amuser se de revoir l'histoire du cinéma en intégral puis se réunir un comité pour reclassifier chaque films?
Ils vont bien devoir le faire, au moins pour tous les films rediffusés et sorties DVD. Ca va en faire du boulot. Et surtout ça va censurer sec.

Le ministre en charge d'après avis de la commission de classification (suivie la plupart du temps). En France il n'y a pas de système de critères objectifs.
C'était une question rhétorique.
Depuis les origines du combat anti-tabac, dans les années 1950, il s'est agi pour les opposants de contrer le glamour tabagique

Mais existe-il encore sur les écrans ?
Je veux dire par-là : quels films récents (disons depuis 2000) présentent la cigarette de manière glamour ?

Ce n'est pas une question rhétorique, c'est une vraie interrogation : j'imagine qu'il y en a, mais comme ça, le dernier vrai cas qui me vient en tête doit être "In the mood for love", qui le présentait de plus dans le glacis distant de l'époque - et le film a presque 20 ans... Peut-être quelques polars hong-kongais ou coréens ?

En France, il y a bien eu le film sur Gainsbourg, mais ça me semble difficile de faire l'impasse sur la clope pour reconstituer le personnage, et je me rappelle pas de scène qui présente la cigarette de manière particulièrement séduisante (là encore, je peux avoir oublié des scènes).

J'ai pas l'impression d'une déferlante de clope glamour à l'écran.
À l'origine de ce débat il semble y avoir une étude de la Ligue contre le cancer qui démontre que 70 % des nouveaux films français mettent à l’image au moins une fois une personne en train de fumer. ils en déduisent que cela banalise et donc promeut la clope.

Non seulement, comme l'a remarquablement pointé André Gunthert c'est absurde car il faut voir dans quels contextes. Sans analyse détaillée difficile en effet d'y voir clair:

Qui fume? Un personnage principal? secondaire? Un figurant avec les fumeurs devant le resto? Dans quelle situation? ces apparitions sont-elles plutôt positives ou négatives? Est-ce que ça dure 2 seconde à l'écran ou est-ce que le film contient 1h 30m de métrage de clopes.

En effet une classification d'âge ne me choque pas particulièrement, encore faut-il savoir si c'est vraiment utile ou non.
Sans nier qu'une analyse précise des scènes de tabagisme à l'écran serait pertinente, on peut quand même avoir quelques données sur l'effet que l'exposition à de telles scènes à sur le "passage à l'acte". Avec 2-3 recherches sur Google Scholar (j'ai recherché "smoking prevalence and movies" et d'autres trucs similaire), on peut trouver par exemple:
Effect of Exposure to Smoking in Movies on Young Adult Smoking in New Zealand
"there is strong evidence that exposure to onscreen smoking causes young people to start smoking" "On a des preuves solides que l'exposition au tabagisme à l'écran amène les jeunes à fumer leur première cigarette"
Voir aussi la section "discussion", qui explique qu'il y a de nombreuses études dans d'autres pays qui montrent une corrélation similaire, et que cette corrélation est bien un lien de causalité.

Au vu de cette étude (qui semble bien représentative de l'état de la recherche sur le sujet), il semble probable qu'une régulation aurait bien un impact. Mais je ne suis pas expert, et je n'ai pas cherché ce que disent les études sur le sujet - je laisserai les personnes plus motivées le faire.
Intéressante cette étude, merci !
Qui du coup, si j'ai bien compris, se base sur le pur temps de présence de cigarette à l'écran, sans prendre en compte si elle est associée à quelque chose de péjoratif ou de mélioratif (d'après les résultats, ça ne changerait donc rien) ? L'article auquel ils réfèrent pour le MSE n'est pas gratuitement dispo en ligne.
De ce que je comprends, ils et elles comptent simplement le nombre d'occurrences de tabagisme dans les films que les personnes ont vus*, effectivement sans tenir compte du contexte des scènes en question, mais sans tenir compte de la durée de chaque scène non plus. Je ne sais pas quel est l'influence du contexte et de la durée des scènes sur le tabagisme IRL ; il me semble que cette étude en tout cas ne s'avance pas sur ce terrain (et je ne m'amuserais donc pas à dire que ça n'aurait aucun effet). Disons que cette étude cherche à mesurer l'effet de l'exposition aux scènes de tabagismes telles qu'elles existent actuellement au cinéma.

*En fait, ils et elles choisissent beaucoup de films, puis, pour chaque personne, en choisissent au hasard 50, et demandent lesquels de ces 50 il/elle a vu, et font une règle de trois pour extrapoler au gros ensemble de films de départ. Note : je n'ai pas non plus accès à l'article détaillant la définition de ce qu'est une occurrence de tabagisme (référence 30), ni l'article auxquels ils se réfèrent pour la méthodologie (référence 21)
Bonjour,
La banalisation du fait de fumer est à mon avis tout aussi efficace pour promouvoir la pratique que de l'associer à des situations glamours ou viriles. L'enquête conjointe de la Ligue contre le cancer et Ipsos dont il est question dans un des messages ici, et qui remonte à 2012, est ici et elle relève une banalisation de plus en plus grande, une augmentation des personnages fumeurs, et ce, dans des situations de la vie courante tout à fait normales.
Je ne sais pas si vous fumez mais moi oui, et d'après mon ressenti, je parierais que ces chiffres ont encore augmenté ces cinq dernières années. Je n'ai malheureusement pas de titres d'oeuvres à soumettre, mais il m'arrive très régulièrement d'être choquée de voir autant de fumeurs dans certains films alors que justement, dans ma vie, non seulement les endroits où je peux fumer sont de plus en plus restreints, mais où également je connais de moins en moins de gens qui fument, que ce soient ceux de ma génération qui ont arrêté ou les plus jeunes dont beaucoup n'ont pas commencé. Je me souviens même avoir cherché la loi Evin il y a quelques années sur internet pour savoir si elle avait pas été abrogée.
Fumer est devenu une pratique marginale (et franchement, tant mieux !) (32 % de la pop), mais clairement pas au cinéma.
Bonjour !

Je ne sais pas si vous fumez

Non, je n'ai même jamais essayé. D'où un certaine curiosité pour cette idée du pouvoir d'influence de l'image : j'ai vu des films pleins de fumeurs toute mon adolescence, j'ai pu trouver certains de ces personnages très classes, tout en ayant aucune envie de les imiter. Et en continuant à trouver ridicules les ados autours de moi qui utilisaient la clope comme moyen de se construire une image rebelle... Bref, pour moi, c'est un peu près aussi exotique que les adultes qui pensaient que j'allais tuer les voisins parce que je jouais à un jeu vidéo où le personnage flingue à tout va. Mais mon cas n'est évidemment représentatif de rien, et ne peut tenir lieu d'argument...

Disons en tout cas que j'ai simplement le souvenir que la clope, comme l'alcool, était une part du monde des adultes (interdit aux enfants), et que c'est la première chose qui construisait du désir ; pour avoir l'air adulte, tout était bon à prendre. D'où ma circonspection sur la volonté de censure, même partielle : je me demande si c'est pas un peu comme l'époque où l'on pensait éviter les relations sexuelles pré-mariage en oblitérant les images de désir et de sexualité adolescents au cinéma...

Je n'ai malheureusement pas de titres d'oeuvres à soumettre, mais il m'arrive très régulièrement d'être choquée de voir autant de fumeurs dans certains films alors que justement, dans ma vie, non seulement les endroits où je peux fumer sont de plus en plus restreints, mais où également je connais de moins en moins de gens qui fument, que ce soient ceux de ma génération qui ont arrêté ou les plus jeunes dont beaucoup n'ont pas commencé. Je me souviens même avoir cherché la loi Evin il y a quelques années sur internet pour savoir si elle avait pas été abrogée.
Fumer est devenu une pratique marginale (et franchement, tant mieux !) (32 % de la pop), mais clairement pas au cinéma.


Bon, il faudrait qu'on parte tous les deux de chiffres réels pour en discuter vraiment, mais si je suis votre raisonnement, ce hiatus n'est-il justement pas le signe que l'un n'influe pas réellement l'autre ? (l'étude plus haut semble démontrer le contraire, mais est-ce si facilement transposable d'un pays à l'autre...)
En faisant un rapide tour sur le web, il semble que la consommation des jeunes (15-25 ans), après avoir pas mal baissé entre 1990 et 2000, se soit stabilisée pour recommencer à grimper ces dernières années malgré toutes les mesures de santé publique visant à enrayer le phénomène (interdiction de vente aux moins de 16 ans, puis aux moins de 18 ans, augmentation du prix...). Je ne pense pas que l'on puisse incriminer - seulement - le cinéma dans cette résistance à vivre sainement sans fumer, mais je ne crois pas que son influence soit neutre. En tout cas, ça me choque toujours beaucoup de voir des acteurs et actrices avec une cigarette en main qui n'ont visiblement dans la vraie vie jamais tenu ce petit truc entre leurs doigts. La cigarette est incluse dans le scénario alors que rien ne la justifie, c'est juste "normal" de fumer alors que non, en 2017, ce n'est plus "normal".
Je me souviens dans les années 1980 que c'est ma mère qui m'a acheté mes premières cigarettes (merci !), des Gallia. La justification à l'époque, c'était qu'on préférait savoir que nos enfants fument plutôt qu'ils ne le fassent en cachette. Aucun parent aujourd'hui ne tiendrait un tel discours.
Idem ! Bon, et à l'époque, parents et grands-parents étaient très souvent fumeurs... et les profs, aussi. Alors les acteurs, comment dire, ça faisait partie du paysage.
Ben par exemple La Vie d'Adèle…
Vous faites allusion à cela : https://letabacfaitsoncinema.com/2016/01/29/la-vie-dadele/ ?

Évidemment, en tant que fumeuse, je ne suis sensible à ces scènes que lorsque je n'ai pas de clopes sous la main (honte à moi). Mais ce qui est dit dans cet article, à savoir que c'est les très jeunes gens que l'industrie du tabac vise, j'en suis convaincue. En effet, si les jeunes gens commençaient à fumer vers l'âge de 18-20 ans dans les années 60 - service militaire/université/travail, c'est bien plus tôt que ça se passait pour la génération suivante et, j'imagine, pour les "millenials". Ça doit être extrêmement rare de commencer à fumer après 18 ans à l'heure actuelle.

J'ajouterai que dans ce film , ça picole sec également (avec un recours à des clichés gros comme des baraques : "les bourges" boivent du vin blanc avec des fruits de mer et "les prolos" accompagnent leur plat de nouilles lustucru de gros rouge qui tache). Bon, je ne suis pas objective, ce film m'a passablement tapé sur les nerfs.

C'est un sujet parallèle, mais puisqu'on nous a beaucoup parlé de tabagisme passif, il faudrait quand même dire quelque part que l'alcool tue des tas de gens qui ne boivent pas (violence routière, violence domestique/conjugale, agressions, accidents du travail, etc) en plus de tous les consommateurs qui en meurent directement (maladies du foie, délirium tremens, dépression + suicide, arrêts cardiaques, intoxication), pour n'évoquer que les conséquences les plus irréversibles. Il me semble que le terme ancien (années 1940, je crois) de "sociopathie"* s'impose, même si la recherche a pu mettre en évidence des susceptibilités génétiques à tel ou tel produit. J'évacue d'emblée le débat sur le libre arbitre et la sacro-sainte "volonté individuelle" (grosse fatigue d'avance).

Le fait que l'alcool soit de plus en plus présent sur les écrans au travers de la fiction est peut-être en rapport avec l'interdiction dans la plupart des pays de diffuser de la publicité pour les boissons alcoolisées sur les chaînes de télévision. Elle revient donc subrepticement - enfin, pas tant que ça.

Pourtant, au vu des comportements à risques que comporte et induit la biture expresse ou binge drinking, et même la consommation d'alcool disons "normale", il serait peut-être temps de se poser des questions sur cette banalisation, mais là, on aura droit à la réaction du couple Polony au nom de la tradition et du terroir, voire aux accusations d'islamisme et de puritanisme américain (même combat). Grosse fatigue d'avance, là aussi. Et puis ça crée de l'activité économique pour les "addictologues" alors tout va bien.

*au sens de pathologie induite par la société elle-même, rien à voir avec le terme sociopathe qui désigne depuis quelque temps les tueurs en série.
Personnellement ce que j'ai lu de la ministre c'est :

« Il faut aller au-delà du porte-monnaie (…) en s’intéressant notamment aux incitations culturelles à fumer. Je pense par exemple au cinéma qui valorise la pratique. La Ligue contre le cancer démontre dans une étude que 70 % des nouveaux films français mettent à l’image au moins une fois une personne en train de fumer. Ça participe peu ou prou à banaliser l’usage, si ce n’est à le promouvoir, auprès des enfants et des adolescents, qui sont les premiers consommateurs de séries et de films, sur internet notamment. ».

Si on parle d'une consommation par les jeunes "sur internet notamment" (sous entendu en streaming illégal qui est de loin le 1er mode de consommation de films et séries), ce n'est pas la classification des films qui va l'enrayer, il n'y a que la censure qui peut marcher (et encore ne le ferait pas puisque les jeunes regardent peu de films français).

Donc de deux choses l'une, soit la ministre proposait une mesure quasi inutile en essayant de la faire passer pour nécessaire, soit elle prônait bien la censure des cigarettes à l'écran comme la plupart des médias semblent l'avoir compris (bon après ils ont peut être surestimé la capacité d'une macroniste à tenir un discours cohérent, ou d'une politique à ne pas présenter comme solution à un problème une mesurette démagogique).

Quoi qu'il en soit ce n'est pas ça la raison de rejeter sa mesure mais le précédent qu'elle créerait, qu'on voit bien des groupes prêts à exploiter pour réclamer une prise de contrôle de la culture de masse sur d'autres sujets (de la violence à divers ...ismes en passant par les habitudes de consommation) à fins d'ingénierie sociale.

Et perso plus je lis la virulence de leurs critiques plus je me dis que leurs remèdes (qu'ils n'osent même pas nommer) seraient de très loin pires que le mal, et ce même si je trouve leurs analyses souvent pertinentes.

Quant à la mauvaise foi, enfin, ce fameux discours de la "relecture" (que ce soit ici ou par DS sur un autre sujet) me semble avoir le pompom, quel est le but de relectures aboutissant à la conclusion que tel ou tel aspect de la culture est criminel, si ce n'est de justifier sa reprise en main musclée, et la censure de tout ce qui s'écarterait de certaines vues hygiénistes ou sociétales ?
Ce n'est pas de "relecture" que le public de la culture de masse a besoin, mais d'un apprentissage de la distanciation. Qu'on fasse faire à tous nos enfants du théâtre, ou des jeux de rôles (papier), et y apprendre à incarner un personnage qui n'est pas eux-mêmes, sans continuer à s'y identifier la pièce ou partie finie, et le problème d'identification et imitation de héros des écrans dont souffrent peut être certains spectateurs sera réglé en une génération.
Ma dernière phrase était une énorme exagération, mais ce qui me chagrine dans cette histoire c'est qu'on essaye de faire passer les problèmes psychologiques de certains pour des problèmes sociologiques justifiant de retoucher la culture, en oubliant que la vraie cause de ce qu'on cherche à combattre (des attitudes réelles) n'est pas dans le contenu culturel mais dans la tendance à imiter ses héros.
Tiens, d'ailleurs, après avoir apaisé le monde du cinéma trop influent et AAArtistique en retirant son projet sur la cigarette à l'écran, voilà que le gouvernement Macron annonce son plan quant aux violences faites aux femmes... et qu'il s'agit (surprise) d'utiliser ce prétexte pour s'engager dans un « combat culturel » (on est quasiment dans un gouvernement se réclamant de la cultural war à l'américaine) en s'attaquant (re surprise)... aux contenus internet et aux jeux vidéo, avec le retour de l'idée débile de méler le CSA à un truc sortant complètement de ses (théoriques) compétences.

Lepen et autres du style vont pouvoir se la jouer Trump à fond.
La cigarette à l'écran se distingue du sexe et de la violence, en ce que le sexe et la violence sont simulés. Alors que fumer est un acte réel qui est simplement filmé. Je ne sais pas si cela a un impact. Et je pense que personne ne le sait. En tout cas, c'est l'une des limites de validité de l'expérience de Milgram. A savoir que les personnes qui infligeaient des sévices corporels par obéissance à une autorité... n'infligeaient pas réellement de souffrance, et que cette dernière était simulée. La critique consiste donc à ne pas exclure le fait qu'une vraie souffrance puisse mobiliser plus d'empathie qu'une souffrance simulée.

Au cinéma, mon empathie est double. J'admire un personnage, réel ou fictif, mais j'admire aussi la personne qui l'incarne. Et quand je vois un personnage fumer, en tant que fumeur moi-même, j'éprouve une certaine forme de sympathie pour le personnage, mais surtout une certaine connivence avec l'acteur ou l'actrice en m'étonnant de partager un point commun avec une star de cinéma. Quand Lauren Bacall allume une cigarette, ce qui me marque c'est moins que son personnage soit une fumeuse, mais bien Lauren Bacall fumant une cigarette. Et elle le fait comme une star de cinéma: avec la lumière, le cadrage, la tension narrative, la dimension de l'écran... mais elle le fait en vrai.

Au cinéma, je sais bien que le sang est faux, et que le whisky est du jus de pomme (le plus souvent dirais-je). Mais fumer une clope, c'est pas pour du faux. Lauren Bacall peut tuer, mourir, ou boire du whisky à l'écran... mais fumer: c'est pour du vrai. Et il y a des chances que cette authenticité - qui du reste est un des éléments de langage des marques de tabac - joue pleinement pour l'image positive des cigarettes.

Au cinéma, je sais bien que le sang est faux, et que le whisky est du jus de pomme (le plus souvent dirais-je). Mais fumer une clope, c'est pas pour du faux. Lauren Bacall peut tuer, mourir, ou boire du whisky à l'écran... mais fumer: c'est pour du vrai.

Pour Lauren Baccall, je ne sais pas, mais bien souvent les cigarettes à l'écran sont aussi fausses que le reste. Soit parce que l'acteur est non fumeur (ou mineur), soit tout simplement parce que ce n'est pas pratique de fumer une vraie cigarette quand il faut refaire 25 fois une même scène.
Dans les scènes célèbres que j'ai en tête, on voit clairement la fumée être inhalée et exhalée. D'Audrey Hepburn à Scarlett Johansson, en passant par Sigourney Weaver, c'est quasiment un passage obligé pour toute actrice. La charge érotique et/ou le caractère de dure à cuire (encore une fois mettant en valeur le personnage, mais aussi l'actrice elle-même) sont plus ou moins réussis selon la maîtrise de l'exercice: depuis les modestes crapotages de Marylin Monroe et Brigitte Bardot, jusqu'aux profondes inspirations et expirations de Penelope Cruz, en passant par les jeux de fumée sensuels de Monica Bellucci. Il ne s'agit alors clairement pas de fausses cigarettes.

Et précisément, la cigarette dans le cinéma n'a pas pour seul objectif de sexualiser une actrice en sacrifiant à ce fétichisme (ou à viriliser un acteur). La cigarette peut être utilisée également pour montrer le caractère quotidien voire banal de la scène, et plus encore : la sincérité et l'authenticité du plan séquence (La maman et la putain par exemple). D'où l'amusement que d'aucuns ont à traquer les faux raccords en surveillant la combustion des cigarettes à l'écran et l'évolution du contenu des cendriers.
Australie (Nouvelle Galles du Sud) en 1997 : 23,5% des jeunes fument.
2017 : 6,4%

Un paquet de cigarettes coûte 16 euros, et en coutera presque 30 d'ici à 2020.

Pourtant, leurs jeunes têtes blondes regardent les mêmes fictions que nous.

Un problème politique aurait-il une solution politique ?
Marre des censures. Je me souviens du ridicule de l'affiche de Jacques Tati dont on avait remplacé la cigarette par un moulinet...

Je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas la seule campagne efficace contre le tabac chez les jeunes: le ringardiser. Ce qui les touche c'est d'avoir l'air pas à la mode, ringard, has been. J'imagine le gros dégueulasse de Reiser, disant "avec la clope t'as l'air d'un homme, comme moi" (un exemple). Faire passer le message que fumer (ça donne le cancer ils s'en tapent) c'est un truc de blaireaux, de débiles etc etc.
Ou alors on ne veut pas que ça marche?
On n'a décidément guère envie de discuter cinéma sur ce forum. Dommage…
Vous croyez vraiment que le sujet est la cigarette quand elle n'est que le prétexte d'un nouvel épisode de la croisade d'@si contre Bonnaud et le monde du cinéma* qui est le vrai fil rouge de cette chronique ?

La cigarette c'est pratique pour coller la co-responsabilité de "100 millions" de morts au cinéma (des gens qui auraient été immortels s'ils n'avaient pas regardé John Wayne allumer une Marlboro, on vous l'assure) et par ricochet mettre KO les Bonnauds qui le défendent (comment osent ils encore prendre le parti d'un art de corrompus quasi génocidaires ?), pour pouvoir ensuite placer le reste (le cinéma / la culture de masse -et hop une mention des jeux vidéo comme un cheveu sur la soupe- rend violent, rend violeur, rend raciste, rend sexiste, rend individualiste, rend, rend, rend... une bonne année de chroniques à haute valeur sociologique en perspective, et une autre pour dicter les règles de la bonne manière de faire aux artistes "tout film doit avoir un gentil parfait et un méchant qui a tous les vices pour éduquer le bon peuple", etc...

* Ou pour ne pas réduire le sujet à une petite querelle de journalistes, de l'éternel affrontement des idéologues partisans d'une prise de contrôle de la culture de masse (et de tout le reste) à fins d'ingénierie sociale (pardon "d'une relecture", on va la relire en répétant qu'elle est criminelle plus que quatorze guerres mondiales et cause de tous les malheurs du monde, mais personne ne va rien lui faire, non non ayeeeez confiance, d'ailleurs c'est pour ça qu'elle ne sera bientôt plus qu'un témoignage du passé) et des cultureux défenseurs fanatiques de "l'Art" quels que soient ses torts, dangers éventuels et dérives de son milieu (presque aussi flippants dans leur soutien aveugle à des dieux vivants parfois aussi pervers et corrompus que ceux du panthéon grec, mais dont la vision de l'homme et de sa culture, au moins, n'est pas de celles justifiant tous les totalitarismes - juste quelques viols par ci par là, mais par des Artistes, on les pardonne).

Enfin deux camps qui ne me donnent envie que de les renvoyer dos à dos, en résumé.
Ah oui donc vraiment toujours la même rengaine !

Donc très cher, oui j’ai fait l’experience des morts longues et douloureuses dans ma vie. Bizarrement cela ne m’a pas poussé vers la rétention anale comme les pères la morale le voudraient, mais plutôt vers la célébration de la vie.

Notez que je n’encourage pas à fumer hein, mais à penser librement et par soi-même.
Et très cher 'bon vivant' vous savez ce que c'est de mourir d'un cancer du poumon?
C'est long , douloureux .... et le pire .... la famille est soulagée par la mort.
Puritanisme ?
J'en ai connu des époques puritaines, mais la l'actuelle gagne la palme haut la main !

J'attends avec impatience le moment où la cyber-bronca va m'empêcher de péter sous pretexte que cela accélère le réchauffement climatique !

Votre jeunesse va bien s'emmerder lorsqu'elle ne pourra plus baiser / manger / boire / fumer / se droguer…

Mais vous avez raison, quand tout va mal, une seule solution : plus de puritanisme ! Pas l'école ou la culture, le pu-ri-ta-nisme ! C'est la clef !
Je m'incline devant "le film et ses déclinaisons sérielles", niveau Boss du Roland Barthes sans peine de Burnier et Rambaud:
https://www.amazon.fr/Roland-Barthes-sans-peine-Michel-antoine-Burnier/dp/2351642309
Concernant la clope, l’idée d’une révision à effectuer sur le patrimoine me laisse dubitatif. Par parce que je réfute l’impact social et culturel des films, mais parce que ce travail me semble déjà s’être fait tout seul, assez naturellement. Bogart et Bacall s’entre-allumant leurs cigarettes sont depuis longtemps devenus de l’imagerie (donc quelque chose de relativement innofensif) : c’est-à-dire une époque convoquée autant par la clope que par leur manière de jouer, d’être éclairés, par les codes du film noir qui les entourent, etc. Tout film qui célèbrerait la cigarette d'une manière semblable aurait immédiatement une odeur d'hommage ou de pastiche, et désignerait de fait le geste comme quelque chose appartenant au passé, même si c'est avec tendresse. De la même manière que ça fait à présent partie intégrante de l'expérience du spectateur, en allant voir certains Sautet, de s'amuser de savoir qu'il va plonger dans un aquarium de fumée...

Le travail politique (les campagnes de sensibilisation, de découragement à l’achat, d’interdiction par la loi), ou simplement l’évolution des mentalités, semblent avoir fait leur travail par delà les films, assez en tout cas pour que de telles images nous apparaissent surannées - ne serait-ce que parce qu’elles tranchent radicalement avec notre quotidien (on ne fume plus dans les lieux public, et revoir cela à l’image crée toujours un petit choc, un temps de réadaptation). Et si le cinéma français fume toujours beaucoup aujourd’hui, c’est sans grande surprise d’une toute autre façon qu’auparavant : de manière souvent névrosée, stressée, ou nonchalante voire dépressive... J’oublie peut-être des choses, mais je n’ai pas un souvenir frappant d’héroïsation par la clope dans le cinéma actuel.

Je me demande donc si nos « cathédrales » actuelles ne sont pas à chercher ailleurs. Et toute démarche de censure, ou même d’incitation dans le sens inverse, risque plutôt de rendre à la cigarette ses faux habits d’objet rebelle, dont on vient seulement péniblement de réussir à l’en débarrasser.

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