Macron, retour à Poissy
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Macron, retour à Poissy

Mais pourquoi Emmanuel Macron, au milieu d'un emploi du temps surchargé, se rend-il mercredi 17 mars à l'hôpital de Poissy (Yvelines) ? Sur BFM, le journaliste Jérémy Brossard livre sa réponse. Il s'agit de montrer que "lédécisions" qui vont être annoncées jeudi soir (reconfinements totaux ou partiels en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et en PACA, pour ceux qui n'ont pas suivi) ne tombent pas seulement d'en haut. Elles ne sont pas seulement verticales. Elles remontent "duterrain". D'une écoute attentive du terrain, comme il sied à un pouvoir qui n'est pas enfermé dans une "tour d'ivoire". Sait-on jamais, l'Esprit Saint de l'épidémiologie habite peut-être les Yvelines et pourrait visiter le président. BFM, en revanche, ne rappelle pas que la localité de Poissy est la ville-Potemkine préférée du chef de l'État.

Les journalistes qui racontent cette fable n'en croient pas un mot eux-mêmes. Ils savent bien que les décisions du Conseil scientifique, rendues publiques avec des retards importants (et parfois illégaux) permettent au pouvoir de décider seul ce qu'il veut. 

Ils savent bien que les "coups de colère" d'Emmanuel Macron contre la stratégie vaccinale, propulsés à la Une du JDD, sont d'autant plus feints que c'est Macron, et lui seul, qui définit cette stratégie, dans ce huis-clos permanent nommé "conseil de défense". Ils savent que le principal mobile des nouvelles décisions annoncées ce jeudi soir sera d'éviter de faire perdre tout crédit politique au même Emmanuel Macron qui, fin janvier, a fait le "pari" du non-confinement. Et le pire, c'est qu'ils savent que nous le savons. 

D'ailleurs, rien ne se passant comme prévu, cette visite à l'hôpital de Poissy tourne au fiasco. L'image qui en surnage est celle du président s'adressant à trois soignantes qui lui tournent le dos (regardez, c'est presque aussi beau que la visite Potemkine d'Anne Hidalgo, le même jour, dans les profondeurs ouvrières de la ville de Douai).

 Un plan large de Quotidien montre au contraire d'autres soignants engageant une laborieuse discussion avec le même Macron à qui les premières soignantes tournent le dos, mais c'est tout de même beaucoup d'efforts pour pas grand chose.

Reste une question, éternelle : sachant que nous savons, pourquoi persistent-ils dans leurs fables ? Il est vrai que la propagande macroniste désespérée de la BFM de Drahi fait ainsi contrepoids à la CNews de Bolloré qui, dans le même temps, tire à boulets rouges sur le même Macron (à propos du reconfinement, Praud vient d'y inventer le néologisme "renfermistes"). C'est ce que l'on doit sans doute appeler le pluralisme.

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Macron, quelques heures à Poissy

 

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