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"Viol par un OQTF" : en finir avec le cliché du silence féministe

Comme à chaque fois qu'un agresseur est étranger ou racisé, la droite et l'extrême-droite instrumentalisent le viol. En décembre, le témoignage de Claire Geronimi, victime d'un viol dans son hall d'immeuble, n'a pas fait exception : en pleine séquence sur la loi immigration, il a servi l'opportunisme médiatique. Les féministes ont été accusées de garder le silence. Peut-on critiquer le discours politique d'une victime sans être accusé·e de remettre en cause son histoire ? Pourquoi les accusations de "silence" féministe sont-elles si trompeuses ? Tentative d'analyse.

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Un viol est commis par un type. C'est un OQTF, donc faut en parler. 7 minutes plus tard, un autre viol est commis par un type. Il avait les baskets bleues. On s'en fout.

J'aimerais savoir comment vous avez échangé avec Claire Geronimi. Est-ce que vous l'avez rencontré ou était-ce un échange téléphonique ? Parce que j'ai l'impression qu'au cours de cet échange, vous avez amené Mlle Geronimi non pas à rétro-pédaler mai(...)

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C'est un détail de l'article mais je relève :

Ces considérations n'exonèrent en rien BFM de son choix éditorial, encore moins lorsque l'on sait qu'elle tourne en boucle dans les bureaux de l'Assemblée.  

Déjà je trouve pas normal que BFM soit diffusée au petit déjeuner dans des hôtels parisiens (je fréquente peu les hôtels en général) et bien d'autres lieux mais dans les bureaux de l'assemblée nationale !!! il n'y a pas autre chose que cette chaine de TV ?

A quoi sert le service public ?

La récupération par l'extrême droite est assez grossière.


Pourtant, c'est assez simple. L'OQTF n'a rien à voir avec le viol. Donc, insister sur ce viol parce que commis par une personne sous OQTF est absurde ou alors il faut parler de tous les viols.

Alors, certes, si la personne avait quitté le territoire, il n'y aurait pas eu viol. Mais, l'extrême droite semble accuser le gouvernement de ce viol sous le prétexte que l'OQTF n'a pas été exécutée.

C'est un peu comme si une femme était violée alors qu'elle est rentrée un peu plus tard chez elle à cause d'une panne de métro parisien et a croisé le violeur alors qu'elle ne l'aurait pas croisé sans ce retard. Doit-on accuser la RATP du viol ?

C'est à peu près aussi absurde...

Au passage, cela semble diminuer la responsabilité du violeur qui est quand même l'unique coupable...


Sinon, une remarque: il y a 2 ans l'abréviation OQTF était quasi inconnue de la majorité des gens. Mais elle a été médiatisée par l'extrême droite en général pour se plaindre de son faible taux d'exécution. Et maintenant, cette abréviation est connue de tout le monde et utilisée sans explication. Encore une belle preuve de l'influence idéologique grandissante de l'extrêle-droite.

Et, pour ajouter un petit mot à mon témoignage, que dire des Ukrainiennes , " une immigration de qualité" comme dit le Bourre l'Ange, pour lesquelles ( car elles sont blondes, blanches et chrétiennes ? ) les hébergeurs touchent de l’État 150 euros / mois, ce qui n'est pas mal pour l'eau, le chauffage, l’électricité ? J'en vois pourtant beaucoup chaque semaine aux Restos du Cœur, bien heureuses de trouver là de quoi manger ...  

Le cas de Claire montre surtout que la question migratoire est LE SUJET central en France.


Quand il est là, tout le monde est crispé.
Quand il n'est pas là, on le ramène quand même.

Quand on veut l'éviter, on y revient. Même pour dire qu'il faut l'éviter. 


Certains y reviennent ad nauseam comme centre de gravité absolu. Zemmour ne disait-il pas lui-même que le vert des écolos était le même vert que l'Islam "comme par hasard" ! Je ris jaune.

Certains y reviennent ad nauseam pour dire qu'il faut le combattre. Et là, je pointe du doigt les médias de gauche et d'extrême gauche (Blast, Mediapart, ASI, etc.) qui en parlent beaucoup trop à mon goût alors que c'est toujours pareil.

Immigration.

Immigration.

Immigration.

Mediapart créer même une newsletter, In Extremis, pour ne parler QUE de ça ! Et qu'apprend-on ? Ô surprise, des néo-nazis qui s'agressent entre eux, agressent les migrants, tendent le bras, mettent des 88 partout, qui n'ont que le problème des juifs ou des arabes à la bouche, etc.

Ca va, on a compris.
C'est toujours pareil.

Est-ce qu'on a vraiment besoin de toujours brasser la même m*rde sans arrêt ?
Ca commence à sentir fort, à force.

Sans remettre aucunement en cause l'horreur de ce qu'elle a subi, la jeune Claire semble bien bavarde... Elle n'est pas engagée politiquement, mais elle en dit suffisamment pour faire comprendre que seule la droite (et même l'extrême droite) l'a reçue et écoutée. La gauche est donc coupable de se taire quand ça ne l'arrange pas, argument classique de la droite extrême... La demoiselle fait le tour des plateaux et radios, massivement (très) à droite pour "témoigner"... En effet ça ressemble fort à un témoignage qui tombe à point nommé... 


Qu'une victime ait le courage de médiatiser son cas pour permettre aux autres victimes de porter plainte, pour aider à la lutte contre les VSS (ailleurs on dit "violences de genre", ce qui est aussi juste), c'est une bonne chose et ça mérite d'être salué. 

Mais le profil de la victime, sa propension à s'exprimer dans des médias de droite, et à laisser entendre (voire à affirmer) que la gauche n'est "pas humaine", coupable ou pire complice, ça mérite aussi qu'on questionne sa démarche. Ou du moins qu'on essaie de comprendre d'où elle parle et à qui elle s'adresse.


Et vu le parcours de la jeune femme, impossible qu'elle n'ait pas envisagé les conséquences (et les avantages pour la droite et l'extrême droite) de la médiatisation de son cas: diplômée d'une école de communication. 

https://www.efap.com/actualites/2591/efap-alumni-creation-de-la-marque-de-bodys-claire-geronimi 


Elle est aussi entrepreneuse, elle sait donc parfaitement mener un plan com, et elle ne peut ignorer où va la mener sa médiatisation... https://clairegeronimi.com/blogs/claire-geronimi

D'ailleurs elle admet elle même avoir les contacts qui lui permettent une telle prise de parole. 


Et si à la fin il s'avère qu'elle met en avant son trauma pour mieux diffuser les idées de la droite la plus extrême, alors c'est abjecte.





En lisant  dans l' article les réactions des politiques, j' y ai trouvé une raison  de plus   de ne JAMAIS voter Einthoven

Bonjour
Pour info, le 10 décembre dernier quatre demandeurs d'asile afghans ont secouru une retraitée agressée par un chien méchant, à Theix-Noyalo, dans le Morbihan. Elle a eu de multiples morsures. Elle en a témoigné dans le quotidien Le Télégramme mais ça n'a pas fait la une de Cnews ou de BFMTV ni d'aucun média national alors même qu'ils ont pris un vrai risque en secourant cette femme, policière à la retraite. 


le viols commis par des gens sous OQTF sont la marotte de la droite et des médias de droite, tout comme les tués par des policiers lors d'un refus d'obtempérer sont la marotte de la gauche et des médias de gauche.


E. Safaris dit dans son article que les viols par des OQTF sont peanuts par rapport à la quantité totale de viols et que certains gens sous OQTF se comportent très bien. exactement pareil pour les refus d'obtempérer, où dans 99% des cas ça se passe bien et pourtant on a eu droit à un cirque pas possible des médias de gauche lors de la mort de Nahel. mais chacun son beurre, ça me choque pas.


on a chacun nos combats suivant notre bord politique et le journalisme engagé n'y échappe pas. c'est évident que Claire Geronimi n'ira sur aucun plateau de gauche et si les médias de gauche avaient voulu la contacter pour l'inviter sur un plateau ils auraient pu.


l'extrême-droite paye quand même un lourd tribut à la chose car outre Claire Geronimi, Thais d'Escufon a subi elle une tentative de viol par... un mec sous OQTF.

Merci.

Rien à ajouter à l'article.

Un viol est commis par un type. C'est un OQTF, donc faut en parler. 7 minutes plus tard, un autre viol est commis par un type. Il avait les baskets bleues. On s'en fout.

Sans qu'il soit le moins du monde question de minimiser le crime dont a été victime Geronimi, et quels que soient ses choix politiques, je ne peux m'empêcher de constater qu'elle a représenté une "divine surprise" pour les chaînes dites d'information en continu, et tout spécialement pour les plus réactionnaires d'entre elles.


Non seulement Geronimi incarne celle que les féministes nomment "la victime parfaite" (propre sur elle, capable d'analyser et de s'exprimer aisément, violée par un inconnu et, qui mieux est, par un étranger en situation irrégulière), mais elle présente par surcroît le mérite de pouvoir prestement évacuer le fait que 20% (1 femme sur 5) des viols ont lieu dans le cadre familial (selon l'enquête Violences et rapports de genre de 2015, actualisée en 2018).


Je n'ai pas trouvé la proportion des viols commis par des personnes connues de la victime avant le viol (y compris en-dehors du cercle familial donc, par exemple les collègues ou les cercles de connaissances), mais le fait est que le viol subi par Geronimi représente une part relativement faible des statistiques attachées à ce crime. C'est aussi en quoi elle représente, possiblement à son corps défendant, un cas d'école idéal pour la sphère réactionnaire.

Je e sens évidemment en phase avec cet article.
Je découvre le sigle VSS pour "violences sexuelles et sexistes". Je comprends l'usage d'un le sigle dans le cadre d'analyses  ou parmi des spécialistes. Le voir dans un article grand public me dérange. Cela rend les faits beaucoup moins concrets. 

Par ailleurs, mettre dans un grand ensemble les violences sexuelles et les violences sexistes me semble contre-productif. Même si l'on peut être d'accord pour dire qu'il y a un continuum depuis le discours de gros beauf au viol, en passant par la main au fesse, sans doute favorisé par une société patriarcale, il y a quand même une différence de nature que ce VSS ne permet plus de voir. 

Nous avons accueilli chez nous une famille syrienne de demandeuses d'asile , la grand mère, âgée à l'époque de 58 ans, la mère et trois filles de 10, 13 et 14 ans . Elles étaient dans un camp en Jordanie, et ont obtenu de la France un visa D, à condition qu'elles trouvent un hébergement. Le consulat a accepté notre candidature, mais sans savoir quoi que ce soit sur nous, sur le lieu et le confort de l'accueil, ( " oh, vous savez, de là où elles arrivent, ce sera toujours mieux ! " sur notre moralité . Depuis notre accueil de la famille à l'aéroport jusqu'à leur obtention du statut de réfugiées 8 mois plus tard, pas un signe, pas un mot, pas une aide du ministère. Mais le lendemain de leur départ, coup de fil du ministère : pouvez-vous accueillir une autre Syrienne ? - Oui, bien sûr, quand ? - Elle arrive demain , pouvez-vous aller la chercher ? " Bien sûr, on a dit oui, un peu bousculés !  Questions : sait-on qq chose sur les agressions sexuelles des demandeuses d'asile par les personnes qui les "accueillent" ? Pourquoi un tel laxisme de la part de l’État ? Il ne serait pas difficile de venir contrôler sur place les conditions de l'accueil ! Mais manifestement, cela n'intéresse personne ! 6 ans plus tard, les filles m'appellent toujours " papa" ( le leur est mort à Ohms ) , mais si j'avais été un prédateur sexuel, qui l'aurait su ? qui les aurait écoutées ?

A la lecture de cet article, j'ai justement pensé à un autre article sur les violences sexuelles des femmes migrantes, lu récemment dans Telerama

Je mets ici la 1re partie : 


Fuir des violences sexuelles, et les subir de nouveau sur sa terre d’accueil. Cette récurrence des exactions subies par les femmes migrantes, le docteur Jérémy Khouani, médecin généraliste, l’a constatée au fil de ses consultations dans une maison de santé à Marseille. En 2019, avec une poignée de collègues généralistes et enseignants-chercheurs comme lui, ils en ont eu assez « d’entendre toutes les semaines, tous les jours parfois, des patientes demandeuses d’asile raconter les violences sexuelles subies en France. Nous avons eu envie, et besoin, de chercher comment transformer ces histoires terribles en données concrètes et efficaces, pour tenter d’améliorer la prise en charge ».

                  

En partenariat avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille et l’Office français de l’immigration et de l’intégration, ils ont mis sur pied une étude conduite durant six mois auprès de 273 demandeuses d’asile arrivées depuis un à deux ans, venues pour moitié d’Afrique de l’Ouest, pour l’autre moitié du Moyen-Orient, d’Asie ou d’Europe. Publié dans la prestigieuse revue britannique The Lancet en septembre, leur travail confirme en chiffres ce qu’ils voient dans leurs cabinets : une surexposition spectaculaire de ces femmes aux violences sexuelles, sur le sol français. « Au cours de la dernière année, 4,8 % des femmes interrogées ont subi un viol en France. C’est dix-huit fois plus que la population générale ; 75,6 % de ces femmes avaient déjà connu des violences sexuelles avant leur arrivée, et elles en vivent de nouveau dans notre pays. Nous avions besoin de données précises, maintenant nous les avons. »


Un “continuum de violences”

                    

Ces résultats s’inscrivent dans ce que la géographe Camille Schmoll (directrice d’études à l’EHESS), qui a étudié la trajectoire des femmes en migration, appelle « un continuum de violences ». « À celles subies par tous les migrants, s’ajoutent pour les femmes des violences sexuelles, systématiques sur le trajet migratoire. Elles ont souvent commencé avant leur départ : les violences de genre sont l’une des causes de la migration — les mariages forcés, les mutilations sexuelles, les conjoints violents… —, mais aussi, bien souvent, l’impossibilité pour les femmes de faire des études, de choisir son compagnon, son travail. »

                   

Le fait d’avoir été victime de violences sexuelles est un facteur de risque d’en subir à nouveau : cette corrélation est documentée par l’Organisation mondiale de la santé, pour toutes les victimes. Parmi celles de l’étude marseillaise, « sur dix-sept femmes violées au cours de l’année, quinze l’ont été plus d’une fois, précise Jérémy Khouani. Leur vulnérabilité est repérée par des agresseurs. Et si elles sont vulnérables, c’est notamment parce qu’elles ont dû fuir leur pays, qu’elles ne parlent pas français, qu’elles sont en proie à une instabilité administrative, et très isolées. » Un isolement qui s’illustre dans une donnée surprenante : contrairement à la situation observée en population générale, la plupart des victimes ne connaissaient pas leur(s) agresseur(s). Si l’absence de logement stable aggrave la vulnérabilité, une victime sur trois était, au moment de son agression, hébergée dans le dispositif national d’accueil — qui ne constitue donc pas une protection. (...)


L’allongement des parcours migratoires aggrave les dangers encourus, qui se multiplient, au risque de la banalisation, explique Camille Schmoll. « Avec des voies légales de migration de plus en plus restreintes, les routes sont plus longues, hachées, interrompues par des retours en arrière, des périodes de détention. Tout le long de leur route, qui dure parfois plusieurs années, les femmes sont agressées, violées, emprisonnées, torturées, séparées de leurs proches. À l’arrivée, beaucoup sont enceintes ou accompagnées de jeunes enfants, fréquemment issus de viols. Elles sont traumatisées, et les conditions de leur prise en charge psychologiques ne sont pas réunies. Or on sait que les traumas non traités sont un facteur de répétition des violences. »

J'ajouterai à ça que les femmes migrantes sont particulièrement touchées par le VIH et que les contaminations se font majoritairement durant le trajet depuis leur pays d'origine ou après leur arrivée en France, du fait des conditions difficiles (inhumaines parfois) qui les rendent particulièrement vulnérables 


https://www.infomigrants.net/fr/post/7049/france--les-femmes-migrantes-plus-exposees-au-virus-du-sida 

il savait qu'il devait quitter le territoire , plus d'avenir plus rien , enfin j'imagine .Peut etre en a t'il violé d'autres , sa vie foutue , 5 ou 6 ans en taule au frais de la princesse et viré .Ne serait ce pas le désespoir qui a poussé ce con ? Et oui mais si on commence a réfléchir on va se rendre compte que les mecs qui meurent sur les points de deals rêvaient   d'une vie meilleure , comme sur les affiches , ou dans scarface ... Et tout ce qu'on leurs a proposé c'est des coups de pieds au cul . Ah lalala , il parait qu'au moyen age on bossait deux jours par semaine et le reste du temps on faisait la fête , et que renaissance est arrivée ....

J'aimerais savoir comment vous avez échangé avec Claire Geronimi. Est-ce que vous l'avez rencontré ou était-ce un échange téléphonique ? Parce que j'ai l'impression qu'au cours de cet échange, vous avez amené Mlle Geronimi non pas à rétro-pédaler mais à aller moins loin que ce qu'elle a pu mettre en avant dans les médias d'extrême droite intéressés par son récit pour des raisons évidentes. Est-ce qu'elle savait où elle mettait les pieds ou a-t-elle choisi consciemment les médias d'extrême droite ? Aurait-elle fait le tour de ces mêmes médias si elle avait été violée par, au hasard, Depardieu, défendu par la mouvance identitaire ? Une bonne question à lui poser.

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