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Qu'aurions-nous su... ?

Commentaires préférés des abonnés

Merci Daniel de poser les questions que l’on me reproche de poser.

l’EN, je la connais. C’est une machine infernale pour qui ne rentre pas dans son moule. C’est une machine qui permet le harcèlement moral. C’est une machine archaïque et féodale où von(...)

Merci pour votre chronique et votre démarche de partager des questionnements qui nous traversent tous.


Je me permets juste de témoigner de mon humble expérience d'enseignant sur la manière dont fonctionne l'Education nationale comme institution face a(...)

La réponse s'impose d'évidence : RIEN.

Dans ce monde de l'immédiateté, dans lequel tout ce qui compte est l'instant présent, aucune réflexion.

Aucune réflexion sur les chaines d'info : lorsque l'on se pique d'organiser un débat c'est surtout pour le ca(...)

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"Entendons-nous bien : je n'élude pas la question de la "maladresse". Ce dessin de Coco, dans Charlie, (pas envie de le reproduire ici, il est et ) était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression ? Nous y reviendrons. Mais si vraiment Samuel Paty s'est excusé, j'y vois le signe de sa bonne foi, dans cette guerre où aucun belligérant ne s'excuse jamais."


Et s'il ne l'a pas fait? Méritait-il la décapitation pour autant? Pour un texte qui évoque "la maladresse" d'un support dont on interroge la pertinence pour un cours sur la liberté d'expression, on peut se questionner sur la pertinence journalistique et la portée éditoriale de la bonne foi de son auteur.

Je décide de me désabonner d'arrêt sur images que je considère, en partie, responsable de la mort de Samuel Paty. Depuis le tempos que vous nous dites -comme à Sevran- que c'est un "non sujet"' qui n'existe que dans nos cerveaux fachos .... tant pis! Ras le bol des complaisances!

Quoi qu'on ait su, on aurait eu droit à un article dans @si pour nous expliquer après une demi journée "d'enquête" qu'en fait c'était pas trop vrai. Je trouve que cet article très culotté de votre part quand meme.

PS: Merci de ne pas m'associer à la horde de fachos qui hurle partout.

Merci pour votre chronique, et plus globalement pour le travail effectué par l'équipe d'ASI.


En passant, dans votre article, vous posez la question suivante : « Ce dessin de Coco, dans Charlie, […] était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression ? ».


C'est la question que je me pose depuis trois jours et je serais curieuse de connaître votre analyse.


La mienne n'est pas encore aboutie, je dois l'avouer.


Enseignante suisse, genevoise, j'ai longtemps travaillé avec des élèves de l'âge du collège en France, auxquels je donnais le cours de français et de « médias et images » (Genève étant le seul canton helvétique à offrir un tel cours au programme de l'école obligatoire). Aujourd'hui, j'ai changé de public et m'engage professionnellement auprès d'adultes rattrapant le bac ou auprès de migrants non-francophones. Voilà d'où je parle.


Pour avoir enseigné les médias et images et avoir réfléchi – un peu – à comment enseigner une telle branche, je me dis que Samuel Paty s'était engagé dans un défi difficile à relever, qui demandait beaucoup de courage d'une part, et la nécessité de préparer son cours avec beaucoup de minutie d'autre part. Si j'en crois ce que j'ai lu, la préparation y était. Et pour le coup, le courage aussi.


J'ai toujours pensé qu'on devait pouvoir parler de tous les thèmes en classe avec nos élèves, aussi scabreux et choquants soient-ils, à condition de mettre les choses en perspective, d'être respectueux de chacun-e, et d'être à l'écoute de la parole des jeunes tout en se permettant de marquer les lignes à ne pas franchir.


J'ai montré des caricatures de Mahomet après les attentats contre Charlie Hebdo, j'ai parlé de la liberté d'expression. Globalement, cela s'est généralement bien passé, mais parfois je me suis heurtée à de l'incompréhension, voire à une certaine hostilité, de la part de quelques élèves. Car entre la théorie (tous les sujets peuvent donner matière à pédagogie) et la pratique, il y a souvent un pas, parce que les maladresses sont inévitables (les profs ne sont pas des superhéros, même si parfois on rêverait secrètement de l'être), et aussi parce qu'institutionnellement le manque de temps et de moyens attribués à la formation continue est énorme. Le fait que nos hiérarchies ne nous soutiennent souvent que très mollement quand des parents interviennent – en Suisse comme en France, les directions de l'enseignement sont obnubilées par le « pas-de-vagues-isme » - n'aide pas non plus à travailler avec toute la sérénité dont on aurait besoin.


Par ailleurs, enseigner le décryptage des dessins de presse est une des tâches les plus ardues que je connaisse. En une seule image se télescopent en général plusieurs faits d'actualité. À cela s'ajoutent souvent l'humour noir et l'irrévérence. Il s'agit de déconstruire cette image unique en une série – souvent assez énorme – d'explications où les pièges interprétatifs se multiplient. La tâche est abyssale parfois.


Avec un dessin comme « Une étoile est née » de Coco s'ajoute une difficulté supplémentaire : le contexte de 2012, pratiquement effacé de nos mémoires d'adultes, échappe complètement à des ados de 14 ans. Pour expliquer cette caricature, il faut en effet revenir au film « L'innocence des Musulmans », un film clairement islamophobe tourné au pays des stars – Hollywood –, aux émeutes et morts provoquées en Égypte et Libye ; et parallèlement retracer le contexte français, où apparemment fleurissaient les polémiques sur les prières de rue (??).


Tout ça sans oublier d'expliquer la filiation de Charlie avec Hara Kiri et le goût pour les gags à la fois scato et portés sur les parties génitales (pour parler poliment).


En réussissant à expliquer tous ces éléments, et à expliquer le droit au blasphème (encore un autre défi), peut-être qu'on peut réussir à faire interpréter la caricature comme une dénonciation de l'Islam radical principal « enculeur » (en classe, il faudrait évidemment trouver un autre terme) du prophète, de la religion musulmane et des Musulmans plutôt que comme un dessin qui invite à mépriser l'Islam et ses croyants à travers la figure de Mahomet, et partant comme un dessin islamophobe.


Mais franchement, même moi qui crois en la possibilité d'aborder tous les sujets à l'école, je crois bien que je ne m'y serais pas risquée. En tous cas pas avec des ados de cet âge qui décollent si difficilement de la lecture au premier degré.


Et vous, comment lisez-vous cette caricature de Coco ? Quel décryptage et quels moyens pédagogiques faudrait-il mettre en œuvre pour faire avancer le schmilblick selon vous ?


 "Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ? "

Non, d'après moi non ! Vous avez fait votre boulot, vous avez déconstruit ce qu'il y avait à déconstruire.

Le seul problème, c'est qu'il y a des islamistes dangereux.


Toutefois, l'essentiel de la population d'origine musulmane n'en a rien à faire de l'intégrisme. Ils sont comme tout le monde, ils envoient leurs enfants à l'école de la république, ils consomment, ils vivent une vie normale. Ils regardent la télé, ils adhèrent au récit national comme tout le monde, ou comme de moins en moins de gens. 


Ils cherchent à monter le plus haut possible dans l'échelle sociale pour se protéger, et sont très conformistes.  Et ils poussent leurs enfants à travailler très dur.

Ils se méfient des islamistes, car nous n'oublions pas que les principales victimes  des islamistes dans le monde  sont les musulmans modérés, et largement, et d'ailleurs, même en France, une proportion non négligeable des victimes, entre autres sur la Promenade des Anglais de Nice, étaient des musulmans.


Les Islamistes essaient d'imposer un certain nombre de choses dans les institutions françaises, soutenus par les islamo-gauchistes, un dévoiement de la gauche radicale et minoritaire dans cette frange. On se demande comment le racisme et l'anti-islamisme, qui sont une création intellectuelle islamiste, peuvent être confondus dans l'esprit de penseurs de ce type. Ils se sont laissés berner dans leur désir ardent de ne pas se faire traiter de racistes et de porter la culpabilité de l'homme blanc colonialiste. 

Se poser des questions et se remettre en cause est humain, et les problèmes sont très complexes.


Mais je ne vous perçois pas comme un islamo-gauchiste.  Judith est à la limite, mais pas vous...


Les discours droitiers servent à disqualifier les classes dominées dont les musulmans constituent une importante partie. Il faut lutter contre.

Et le ver est dans notre propre camp, et il faut également lutter contre.

L'ennemi est multiforme, un hydre à plusieurs têtes qu'il faut couper par de l'information vraie continuellement.

Et ne pas perdre ses repères et ses valeurs. 

Rien n'est facile. 

Se fourvoyer est chose aisée.



"Entendons-nous bien : je n'élude pas la question de la "maladresse". Ce dessin de Coco, dans Charlie,  était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression ? Nous y reviendrons."


Je tiens juste à rappeler qu'à ma connaissance (d'après ce que j'ai pu lire) personne ne sait ce qui a été dit sur ces dessins durant le cours de Samuel Paty.  A mon sens, le dessin est juste stupide et vulgaire, mais peut-être que c'est justement ce qui a été dit, et que Samuel Paty l'avait choisi pour créer un débat sur les limites de la liberté d'expression (est-ce qu'avec ce dessin on n'est pas dans l'insulte, et la liberté d'expression est-ce la liberté d'insulter ?)  On part un peu trop vite du principe que parce qu'il a montré ce dessin il l'approuvait.  


Donc : ne jugeons pas le cours de Samuel Paty alors que nous n'y avons pas assisté et qu'il n'est malheureusement plus là pour défendre son choix. Il a peut-être montré durant son cours des caricatures d'autres religions, donc pourquoi l'accuser (comme j'ai pu le lire dans ce forum) de ne pas l'avoir fait ?


Voici ce que m’inspire tout ça :


La prophétie autoréalisatrice est un concept de sciences sociales et psychologiques utilisé pour traduire une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements en fonction de ces croyances, ce qui a pour conséquence de faire advenir la prophétie. Source Wikipedia 

Mon horreur devant cet acte barbare est totale. Cela ne m’empêche pas de me poser la question sur cette tare originelle : comment un peuple éduqué (du moins censé l’être) débat-il hystériquement d’un sujet aussi secondaire quand - je cite sans ordre particulier - l’écologie s’effondre, l’inégalité rampante et créatrice de quasi tous les maux sociaux est en bonne forme, l’irresponsabilité et l’impunité des « élites » et leurs forces sont quasi institutionnalisées et suis certain que vous ajouteriez volontiers d’autres sujets de préoccupations majeures...

Rien ne justifie la mort d’un être humain, c’est la loi. Liberté d’expression ou pas est hors sujet car si c’était vraiment le cas, pourquoi suis je abonné à ASI si la liberté d’expression et sa multitude sont bien présents dans l’espace public français ?

Voilà. C'est exactement pour ce genre de chronique, d'honnêteté, de lucidité et d'introspection, que je suis abonné à Arrêt sur Images. Vous faites un exercice périlleux, et vous le fait bien. Bravo.

Oui, mille fois oui, ce dessin de coco est le meilleur support pour illustrer la liberté d'expression :  

- liberté d'expression = dessin de coco

- plus de liberté d'expression = dessin de Luz, "tout est pardonné" 

C'est aussi simple que ça !

Les trois renvois à Libération ont pour but qu'on s'y abonne ?

Faut pas trop en demander.

UN P.-S à mon précédent texte 


Le transnational des décapiteurs, égorgeurs…


Joseph Kubasiak, ce nom vous dit-il quelque chose ? Encore quelque chose ?


Joseph Kubiasak était commandant de la base aérienne de Blida. Lors du putsch, il fit obstacle : les avions qui devaient transporter les mutins à Paris restèrent collés à terre, avec l’appui des appelés… Echec du putsch. Il figurait sur la liste noire de l’OAS.


L’État ne le protégea pas.


Deux mois après le cessez-le-feu, le 24 juin 1962, à Aix-en-Provence, « des ‘inconnus’ (les guillemets simples sont de moi) s'acharnèrent sur l'ex-officier à coups de poignard et de revolver » (Monde du 26 juin 1962)


Un jeune professeur de Brignoles (Var) participa à cette mise à mort…


Vous vous souvenez peut-être d’un dialogue de Ionesco : Quelle coïncidence ! Comme c’est étrange !  ne cessaient de répéter les personnages…





Bonjour, merci de votre chronique. Évidemment, on peut toujours ne pas être d'accord avec tel ou tel détail, mais je vous remercie de cette tonalité, qui n'oublie pas la nécessaire introspection de chacun, ce qui me semble essentiel ( je m'inclus!).

Vous amorcez notamment un regard critique sur la tonalité de votre regard, des discours que vous accueillez. Moi, je dois reconnaître que l'annonce de certains invités m'a parfois déconcerté, mais que j'ai souvent apprécié de les écouter sur la longueur. Dans vos choix récents, l'un cependant me laisse perplexe. Dans votre déconstruction  (convaincante) de l'article sur la salle de sport soit disant radicalisée, vous avez jugé opportun  de citer abondamment Idriss Sihamedi que vous avez présenté avec beaucoup de pudeur. Les @sinautes apprécieront peut-être de savoir que celui ci, visé par G. Darmanin, annonce vivre ces jours-ci "un chapitre magnifique de sa vie". En ces jours ou chacun tente de peser ses mots, le choix de ceux-ci peut peut-être nous interroger ? Je les trouve d'une violence inouïe, personnellement. Chacun jugera! Qu'une partie de la gauche continue a juger non seulement opportun mais primordial de le soutenir, même après ces mots, me fait du mal, et pourtant j'ai toujours refusé de caricaturer certains de ces hérauts ( T. Bouhafs, J. Salingue) avec qui je crois partager des convictions fortes de justice sociale. (Je précise, si besoin était, que toute attaque frontale et ciblée contre tous les croyants d'une religion me révulse, et que les solutions martiales de G. Darmanin sont loin de me convaincre) .

Tout le monde est sous le choc. Mais il faut vraiment avoir plus d'éléments que nous n'en avons actuellement pour comprendre cet assassinat, pour le qualifier de manière plus sûre, et donc le commenter correctement.


Il a été commis au nom de l'Islam, certes. Le meurtrier semble vivre dans un milieu tchétchène. Mais y a t-il eu des complicités ? Si le meurtrier a agi seul, peut-on vraiment parler d'acte terroriste islamiste ? Le fait d'accrocher à terroriste l'adjectif islamiste fait le lien inconscient entre le terroriste (tchétchène) et les musulmans (français). Y a t-il eu une quelconque revendication ?


D'autre part il y a eu une campagne d'opinion contre la victime, menée par une famille qui fait passer ses croyances avant la compréhension, l'intelligence - famille secondée par une espèce de prédicateur - campagne relayée par les réseaux sociaux où tout le monde se délecte d'avoir le droit de dire "C'est une honte...".  Partout où il y a un imbécile, il y a du danger : alors quand 100 000 personnes se mettent à être imbécile ensemble...


Tant que la question du lien entre le meurtrier et les activistes en question n'est pas élucidée, nous ne savons pas vraiment de quoi nous parlons. Je conjecture qu'on ne trouvera pas de lien très fort, ce qui n'est pas une bonne nouvelle. D'une part cela signifierait que le niveau de tension, de haine d'autrui est tel que des discours peuvent suffire à déclencher un meurtre. D'autre part si cette indépendance est avérée, cela veut dire que cela aurait pu ne pas arriver, et qu'en effet, bien entendu, comme nous le fait remarquer Daniel Schneidermann, nous n'aurions jamais connu les détails. Hélas, c'est arrivé.


Il va y avoir (il y a eu immédiatement) une vague de critiques de tous ceux qui ont demandé à ce qu'on ne mette pas tous les musulmans dans le même sac, qui ont affirmé qu'en réalité il n'y a pas tant de problème que cela, ou plutôt que les problèmes sont ailleurs. J'en fais partie : oui il y a des problèmes graves de sécurité, mais avec peu de musulmans (sans doute plus des paumés que des musulmans d'ailleurs), ce qui justifie de ne pas dire n'importe quoi sur "les musulmans" en général. Les appels à l'unanimisme m'inquiètent - je veux avoir encore le droit de ne pas être d'accord. Je me sens pointé du doigt - comme beaucoup parmi les abonnés d'ASI. Fleurissent sur les ondes (heureusement je ne regarde pas les réseaux sociaux) des accusations ignobles : il est sous-entendu que des islamo-gauchistes comme nous avons une part non négligeable de responsabilité dans le meurtre de vendredi ! Désir de répression, désir de pouvoir nous jeter à la figure, eux aussi : "C'est une honte...".


Sous le coup de l'émotion il est normal que nous fassions des amalgames, c'est comme instinctif. Un prof, lui, ne le fait pas dans ses cours : tout son métier est de tenter de faire réfléchir, pas de faire crier avec une meute. Si j'ai bien compris, c'était justement la démarche, émancipatrice, de Samuel Paty. Silence et respect pour lui.

Et sans Les Crises aurions nous su que les audiences du procès Assange sont terminées et que le jugement final est prévu pour le 4 janvier 2021?

Si vous aviez su, comme toute la nouvelle gauche racialiste, vous l'auriez probablement rangé dans la case des islamophobes donc d'extrême droite. Deux jours avant son meurtre vous faisiez un article attaquant les femmes musulmanes qui luttent contre l'islamisme, où elles se faisaient traiter d'Arabes de service sur le forum. 

Et maintenant vous osez prétendre que vous auriez pris sa défense si vous aviez su ?

Enquêtez sur les instances supérieures, rectrice comprise. Est-il vrai qu'on s'apprêtait à le sanctionner ? Si oui, il faut exiger leur démission. Il faut aussi, encore et toujours dénoncer les politiques, les maires qui se couchent pour avoir des voix... etc. Je ne supporte pas, je ne supporte plus les formes diverses du racisme à l'envers, ces formes d'antiracisme qui masquent les problèmes, sous couvert de mauvaise conscience coloniale. J'appartiens à la génération qui a fait la décolonisation, et ce n'était pas sans danger. L’OAS cherchait à nous museler. Les méthodes sont les mêmes. Terroriser. On a continué… JE SUIS et reste CHARLIE, JE SUIS SAMUEL PATY… mais j’aimerais bien pouvoir n’être que moi-même !


Mais non, l'EN n'est pas une machine infernale ! C'est une institution, on peut y résister... On prend évidemment le risque d'être promu à l'ancienneté ... en fin de carrière, on mesure la perte... mais JE NE REGRETTE RIEN ! Rien de rien ! Quand on aime transmettre, les élèves vous le rendent... ce sont des infra-rouges ! Ça compense les pertes financières !  VENT DEBOUT, PLEASE !

"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?"

Il est dans l'ordre du possible que quelques-unes des failles trouvées dans différentes enquêtes ont été considérées comme des failles justement, précisément, par une adhésion trop immédiate aux récits atténuants.


On se fait un arrêt sur image de la dernière émission d'arrêt sur image ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

" Je n'élude pas la question de la "maladresse". Ce dessin de Coco, dans Charlie, (pas envie de le reproduire ici, il est et ) était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression" 


Si, tu l'éludes! Quand j'ai vu l'un des dessins, j'ai été choqué par l'un des deux. Personnellement, je suis à fond anti-religion, MAIS j'estime qu'il faut être mesuré pour ainsi mieux trouver les réponses adéquates au fanatisme.

Je ne suis pas CHARLIE! Bien qu'encore affligé par les morts du 7 janvier 2015...et maintenant de celle de Samuel Paty.

Il ne semble pas qu'il ait été question de sanctionner Samuel  Paty  ou qu'on lui ait demandé de s'excuser . Les référents   laïcité  du Rectorat semblent lui avoir demandé de  préciser  ce qu'il avait voulu faire.

J'approuve totalement cet article. En effet chaque jour se reproduit sans doute la même chose ailleurs. Les services de renseignements surveillent les réseaux sociaux parait-il ... et alors quelle suite. Dans le cas qui nous occupe : rien. 

Il y a 30 ans à Creil un collège met en émoi tout un pays. Ce n'est rien, ce n'est qu'un tout petit rien Madame la marquise : deux jeunes filles non soumises qui n'ont que de simples sentiments religieux. Depuis que de bougies brulées, de fleurs déposées en vain (Charlie, le Bataclan, l'hyper casher et d'autres)  Les intégristes terroristes islamiques ont mené leur chemin. Il me semble qu'ils ont gagné, réflexion simplement empirique au vu de la situation actuelle. 


Les brassages d'air sous le coup de l'émotion ne sont rien et seront vite oubliés demain. Nos hommes politiques ont un comportement étrange. Ont-ils la volonté, par l'action, de s'attaquer pas seulement par du spectacle à cette mouvance criminelle qui de plus met les musulmans non intégristes en danger et divise la nation. Cela mérite que l'on se pose la question avant de passer à un autre évènement : Beyrouth, La vallée de Nice qui remplissent les médias avant de tomber dans les oubliettes quand une nouvelle opportunité médiatique s'invite dans l'actualité.


Les professeurs sont aujourd'hui en danger et pas qu'eux, les médecins qui soigneront des musulmanes, les directeurs de piscine qui n'auront pas mis des horaires spécifiques.


J"oscille entre l'effroi, l'angoisse et la colère ! Cher Daniel, il semble que certains savaient....certains ont dénoncé (adultes ? Enfants ?) certains n'ont pas voulu voir ou ont minimisé....

Nous savons, nous voyons et nous faisons comme si.... on ne pouvait pas faire autrement ! 

Combien de temps allons nous gémir, subir et nous taire ! Combien de temps allons marcher au pas de leur incurie en se donnant bonne conscience avec des manifs, dépôts de gerbes.

J'étais dans un rassemblement hier matin, les dos étaient ronds. J'aurai voulu entendre des hurlements de colère mais non ! Je crains ce qui vient, ce qui se met en place à bas bruit.....l'horreur est en marche.

Rien ne justifie un meurtre. Rien. Rien de rien. Cela n'empêche pas  d'essayer de comprendre une maladresse qui a hélas mal tourné. Le programme du Cycle 4 de la 4ème de l'ECM  dit: "Acquérir et partager les valeurs de la République". L'article 1 de la Constitution de la Vème République dit : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée". Indivisible, égalité, respect de toutes les croyances. Par un choix d'illustrations clivant, le professeur a divisé. En proposant à certains de ne pas regarder, il a divisé. En ne visant qu'une seule religion, il n'a pas respecté l'égalité. Il aurait montré côté à côté des caricatures des trois religions, on aurait pu discuter, mais il a choisi de n'en cibler qu'une seule. Toutes les croyances n'ont pas été respectées.   Ce ne sont bien sûr que des maladresses, maladresses qui le mettent hors cadre de la finalité de l'enseignement de l'ECM, et qui ne justifient, redisons-le ardemment, un meurtre ou un appel au meurtre. Mais elles posent la question de sa formation, et du travail de l'inspection. Cet enchaînement  d'à peu, en zone sensible, près a hélas conduit à un drame tragique, de toutes façons inacceptable.

Cet édito souligne la quasi- disparition du journalisme dans ce pays. Car les seuls éléments de "connaissance" évoqués sont sourcés dans une note du "renseignement intérieur" !


Où est la relève des Griffin, Wallraff, Aubenas... des journaliste réalisant un véritable travail d'enquête, d'immersion même ?

Cette chronique (qui pourtant en un sens vous honore) m'a tellement énervée que je me suis réabonné juste pour la commenter.


"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?". SÉRIEUSEMENT ?


Ça fait des ANNÉES que toute personne - que ce soit ici sur ce forum, mais aussi sur vos plateaux, et dans toutes les discussions intellectuelles à gauche, ou dans les  communications médiatiques de gauche de manière générale - toute personne qui soulève la question préoccupante des rapports de l'Islam à la société est automatiquement traitée de racistee (ou d'islamophobe, ce qui vu l'ambiguité bien pratique du mot revient au même). Ça fait des années que toute personne qui ne demande qu'à garder le flambeau anti-clérical de gauche, juste ça (juste d'être un anti-clérical cohérent, et non un anti-clérical lâche à géométrie variable) est considéré comme un rouge-marron suspect.

Oui l'islam est la religion des pauvres (entre autres, parce qu'ils sont loin d'être les seuls), oui elle est la religion des racisés (entre autres, car ils ne sont pas les seuls non plus) : tout ça est vrai, et explique les infinies pincettes angoissées que vous vous sentez obligés de prendre sur la question. Mais ces pincettes n'excusent pas l'incohérence de la pensée et la dissonance mentale, et finit par surtout ressembler au narcissisme moral de celui ou celle qui a pour première priorité d'admirer dans le miroir, ou dans les discussions en société, combien il n'est pas raciste, lui.

Alors venir vous voir à présent, après avoir écrasé et craché sur tous ceux qui tentaient courageusement d'être intellectuellement cohérents, après avoir tant profité d'être du "bon côté" confotable de ceux-qui-ne-sont-pas-suspectacbles-d'êtres-racistes-eux, venir en plus de ça vouloir récolter après coup, après la bataille, quand ça ne vous engage plus à rien, les fruits de cette belle posture de l'homme qui doute ? Avoir le beurre et l'argent du beurre ? Tout comme la gauche qui autrefois méprisait et écrasait toute voix non-staliniste, puis qui quelques décennies plus tard s'ennorgueillait de sa lucidité à analyser ses errances du passé ? Je suis désolé, c'est trop facile.

Je suis fatigué d'avoir à me défendre depuis 20 ans d'être de gauche, anticléricalisme compris, d'être traité de droitiste refoulé, contre une "gauche" qui n'a plus que la contemplation de sa splendeur morale comme seule ligne d'horizon, contre toute forme de réflexion rigoureuse. Mais c'est sûr qu'à refuser pendant 20 ans le débat avec qui ne pense pas comme soi, et même à voir dans ce refus une forme de noblesse, on est sûrs de ne pas être remis en question de sitôt, ou de voir à quel point son argumentation manque de cohérence...


Continuez à déconstruire les récits dramatisants, c'est asboluement nécessaire. Continuez à attaquer le racisme, le racisme en raison de la religion, ou la misère des personnes qui pratiquent l'Islam - c'est indispensable, et c'est cela qu'il faut attaquer de front, pour ne pas se retrouver coupable et gêné quand leur religion mérite critique. Mais apprenez aussi, devant une information qui vous met dans l'inconfort, à ne pas foncer sur l'explication qui vous arrange et vous donne le beau rôle, mais à plutôt savoir si ce qui vous met mal à l'aise n'interroge pas la validité de vos propres certitudes. Parce que sinon, à ce jeu là, vous ne valez pas mieux que la droite et ses fictions racistes.




Ah mais Daniel y'en a plein des sujets polémiques qu'il est très difficile d'aborder en cours.

Parler du conflit israélo-palestinien par exemple est un morceau de bravoure...

Quel journaliste réagirait à une alerte  sur l'entrave à la liberté d'expression s'il n'y avait pas mort d'homme ?


En France on peut perdre son boulot de prof (fonctionnaire dans le public ; et pour les précaires : vacataire dans le public, privé sous contrat, privé hors contrat, auto-entrepreneur) parce qu' "on a trop parlé".


La pression et l'auto-censure prudente dans l'éducation ne se limitent pas du tout aux propos ou aux images sur une seule religion.

 "Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?"

C'est la question que je me pose depuis trois jours... À force de vouloir ne pas rajouter du bruit au bruit, n'ai-je pas laissé le champ de la critique des rigorismes religieux à des gens qui ne feront que s'en servir à des fins racistes ? À force de réfléchir avec un prisme sociologique dominant/dominé mal maîtrisé, n'ai-je pas laissé de côté des pistes géopolitiques qui m'échappent totalement ? Aurais-je dû passer plus de temps à m'informer sur ce qui se passe pour les adolescents qui aujourd'hui s'affichent athées, anticléricaux, et moins à défendre ici et là des associations dont finalement je ne connais pas grand chose ?


Je ne pense pas avoir mal fait quand j'ai défendu les musulmanes voilées qui subissent des discriminations honteuses, ou rappelé que le féminisme ne peut pas se faire contre des femmes, ni quand j'ai souligné la détresse sociale qui mène parfois à la délinquance, mais peut-être aurais-je dû m'interroger sur mes propres angles morts. 


À un vieil ami que j'interrogeais sur la période de sa jeunesse en lui demandant : "mais comment n'avez-vous pas vu à l'époque la complaisance immonde pour la pédophilie de certains milieux de gauche ?", il m'a répondu : à ton avis, quelles sont les horreurs qu'aujourd'hui tu ne vois pas ? Peut-être que c'est de ça qu'il s'agit.

Pour avoir assisté à une session de formation des enseignants, il y a un vingtaine d'années, sur l'enseignement du fait religieux, cher à Jack Lang, à Angers, je crains qu'il y ait un sérieux boulot à faire! En effet les intervenants étaient principalement issus de la Catho d'Angers et, visiblement, n'avaient jamais réfléchi au thème. Ce qui a donné lieu à quelques affirmations... surprenantes : les icônes orthodoxes étaient des sortes d'idoles, la musique de Bach admirable "bien qu'il ne soit pas catholique", un "philosophe" chargé de nous parlé des religions non chrétiennes très ouvert car il avait des gris-gris dans la poche ... Un vrai festival avec une seule réaction de l'inspecteur académique présent lorsque le dit-philosophe affirma que la résurrection du Christ était avérée!

Un PETIT groupe d'enseignants réagit et, à nos interrogations, l'inspecteur répodit, entre autres , qu'il avait bien pensé inviter une femme pasteur et un rabbin mais qu'il avait craint qu'ils ne fassent du prosélytisme!!!

Alors les enseignants et formateurs ont leurs limites et ... "l'enfer est pavé de bonnes intentions. Oups!

"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?"

C'est une putain de bonne question...

Les pressions religieuses sur l'école de la part des catholiques sont très nombreuses aussi, et là aussi la doctrine de l'EN est "pas de vague". Qui pour s'en offusquer ? 

Cher Daniel, vous avez probablement loupé l'occasion d'être le seul éditorialiste évoquant cette affaire sans utiliser le mot "décapité".
Puisqu'aucun de vos lecteurs n'ignore que ce malheureux professeur assassiné à été décapité, pourquoi le rappeler sans cesse ? J'avoue que je fais tout ce que peux pour ne pas me laisser aller à penser que ce mot provoque chez de nombreuses personnes un sorte de fascination.
Mais non. A la réflexion, je me dis que ce n'est pas possible et que je suis, une fois de plus, dans l'erreur...

Aurions-nous su que le compte Twitter de l’assassin avait été signalé comme daeshien fin août par des twittos musulmans ?

Le "nous" est approprié, et limite fort justement (mais pas forcément consciemment) le microcosme auquel s'adresse ce texte (sans rien ôter à l'intérêt des questionnements).

Car les éducateurs, animateurs, professeurs... qui oeuvrent au plus près de la jeunesse ont certainement une connaissance fine et pragmatique de la réalité.

Faire un pas de côté et voir comment les choses se passent ailleurs. On parle d´apprentissage du fait religieux à l´école (Matinal de France Cu aujourd´hui). Mais de quels faits religieux ? Montrer les caricatures ? c´est ca l´apprentissage du fait religieux ? Peut être qu´il est en fait question de la religion laique.

J´ai dû attendre d´être étudiant dans un autre pays pour avoir mon premier cour sur l´histoire des religions. Dans un autre pays l´Allemagne chaque enfant à partir de la primaire a 2 heures hebdo consacrés au choix à l´enseignement de sa religion ou à l´humanisme (Lebenskunde). Faites le calcul on est loin des quelques heures accordées au sujet dans nos écoles. On ne parle pas des madrasa au Pakistan, on parle d´un pays européen qui nous ressemble. Ce laicisme dur du modèle laic francais amène à l´exacerbation et l´unique visibilité des positions extrêmes d´un coté les laicards comme de l´autres les intégristes religieux. Il serait temps d´arrêter de vouloir faire de la "morale civique" à l´école et temps d´enseigner pour le coup vraiment le fait religieux avec de vrais moyens. Ou bien alors il faut exclure totalement ce domaine de la sphère scolaire si on ne sait pas faire. En tout cas ce tragique événement montre que la réponse actuelle n´est la bonne.

Des problèmes avec les parents d'élèves sont courants, des discutions entre parents d'élèves et l'enseignant et l'administration avaient eu lieu. Ce n'était à priori qu'un problème comme il y en a eu avec par exemple l'introduction du genre.

Après cette horreur c'est facile de  penser qu'on aurait pu le prévoir et l'éviter.

Le métier d'enseignant est difficile, des conflits sont quotidiens, des réflexions sur l'enseignement, les difficultés des parents avec le chômage.... 

Une manifestation des sans papiers a eu lieu le 17 octobre à Paris, les médias en ont-ils parlé, les problèmes de ces personnes qui n'ont droit à rien (pas de prime de rentrée pour les enfants, pas de RSA s'ils sont sans emploie, pas d'APL....)

La révolte des "gilets jaunes" parce qu'ils n'arrivent pas à boucler la fin du mois

Les licenciements de plus en plus nombreux

Tous ces problèmes engendrent la violence, le retour du religieux

Alors si nous pensons que nous pouvons continuer à vivre tranquillement sans en avoir les conséquences

Ce qui risque de nous arriver c'est un pouvoir de plus en plus autoritaire mais qui ne résoudra pas ces problèmes 

L'école n'est que le reflet de la société, et elle n'est pas un lieu sacralisé  

Analyse subtile !


Mais, comme dit l'autre : " la " question est vite " répondûe " :  si la matière grise était plus rose , le monde aurait moins les idées noires  " ( Pierre Dac )

La Santé et l'E

Bonjour, et merci pour cette analyse fort bien menée. La question rhétorique que vous posez en fin d'article trouve sa réponse dans le corps du texte : si vous avez cherché et pu, fort heureusement, trouver des failles dans les récits dramatisants, vous n'avez pas cherché à trouver des failles dans les récits atténuants. Peut-être que c'est une piste pour de futurs axes de travail ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Nous n’en aurions jamais rien su, mais aurait-ce été un problème ?

Nous n’en aurions jamais rien su, et à mon sens cela aurait été normal, car cela signifierait alors qu’il peut exister des situations de désaccords de fond, dans le cas présent d’ordre religieux, et une résolution par le débat, les concessions, l’écoute, la médiation.

La recherche d’une solution à ce type d’incompréhension mutuelle nécessite temps de réflexion, empathie, langage non verbal, et discrétion. Tout le contraire de la frénésie existante sur les réseaux sociaux, qui polarisent le sujet en le décontextualisant en en faisant fi des 4 éléments cités ci-dessus (temps, empathie, etc.).

En fait, le fait de ne pas en parler en dehors est probablement synonyme de sérénité dans la recherche de solution non conflictuelle. En décontextualisant l’incident et le faisant publique (hors les murs de l’EN) on torpille les chances d’une résolution sereine, d'un apaisement.

Merci pour cette chronique !

Mais pas d'accent circonflexe sur "su", svp.......

Cordialement, Camarlette

Une femme meurt tous les deux jours sous les coups d'un homme (et ça a augmenté pendant le confinement). Sur les (à peu près) 180 victimes, il est sûr que certaines sont mortes dans des conditions au moins aussi atroces que ce pauvre prof. Pourquoi aucun emballement médiatique ? Une tous les deux jours ! La question évoquée dans la chronique de savoir si ça relève du fait divers anecdotique ou de la réalité statistique ne se pose même pas dans ce cas. 


Il y a emballement médiatique lorsque la narration est raccord avec l'ordre de domination. Le coupable appartient à un groupe dominé : on a y va. Le coupable appartient à un groupe dominant : silence.



enlevez-moi ces accents circonflexes qui sont sur le "u" de tous les "su" ! à moins que ce ne soit un effet voulû ? ;-))))

Pour moi, la parole est aux enseignants

ce sont eux les premiers confrontés, les premiers qui peuvent relater leur expérience


J'ai toujours trouvé incroyable cette propension des parents à s'immiscer dans les cursus/programmes scolaires autrement que par le biais des associations parentales

Elle me rappelle cette propension des patients à s'immiscer dans les diagnostics/prescriptions médicales


Que chacun reste à sa place


Notre vivre ensemble vient d'en prendre un sacré coup

et toujours à cause des extrémistes

et le plus souvent au nom des religions

est-ce que ceux-là pourraient aussi éviter de s'immiscer dans les affaires de leur d ieu

Je suis un peu heurtée par le "que chacun reste à sa place".


Jusqu'à preuve du contraire, et sauf exception, ce sont les parents qui ont l'autorité parental. Quand ça se passe mal pour l'enfant à l'école, il est de leur devoir de parents de rencontrer le professeur, de discuter, d'essayer de trouver des solutions pour tous le monde. 

Les associations de parents ne sont pas toujours les plus à même de le faire, soit parce les associations locales n'ont aucun "pouvoir", et sont constituées de personnes qui craignent les répercussions sur leurs propres enfants si elle intervienne en contradiction avec le professeur (ce qui peut aussi se rencontrer dans les associations nationales), soit parce que la situation n'exige pas d'en arriver là (il y a sûrement d'autres raisons encore mais ce n'est pas l'objet principal).



Et ce n'est pas toujours aisé de se faire entendre. Comme dans tous les corps de métiers, il y a des personnes fermées, qui n'acceptent pas le questionnement, l'échange avec des personnes extérieures à l'EN. Je peux imaginer qu'à force d'être critiqué et caricaturé, on puisse ne plus supporter la moindre remarque et que celle-ci soit vécue comme déstabilisante. Et je connais bien la nullité crasse de l'EN au niveau RH, cette institution est aussi maltraitante avec ses agents qu'avec les enfants.

Bref, je peux comprendre. Juste, en tant que parent, il est légitime de pouvoir intervenir auprès d'un professeur quand l'enfant est en malaise ou souffrance.


Après vous parlez d'intervenir sur le cursus ou programme, peut-être que je vais trop loin dans ma réponse.


De même il est tout aussi légitime pour un patient de "s'immiscer" dans un diagnostic médical, c'est bien lui qui est concerné, non ? 


Je ne sais pas si c'est ce que vous vouliez dire, en tout cas j'aimerais une relation plus égalitaire, pas de position haute d'un côté qui attend une position basse et passive de l'autre. 

"Après vous parlez d'intervenir sur le cursus ou programme, peut-être que je vais trop loin dans ma réponse. 

En effet je parlais de cursus ou programme.

Pour le reste, il y a des réunions parents-enseignants où le cas par cas se résout de manière harmonieuse à de très rares exceptions, et pour ma part, je me félicite dans l'ensemble d'avoir confié l'enseignement de mes enfants (nombreux) à l'éducation nationale française, 

pour notre part nous avons donné à nos enfants les bases de discernement indispensables


"De même il est tout aussi légitime pour un patient de "s'immiscer" dans un diagnostic médical, c'est bien lui qui est concerné, non ? "

... de là à prescrire au médecin les ordonnances ou de conduire à un diagnostic. Il n'est pas rare de voir les patients changer de médecin pour adapter le diagnostic à ce qu'ils souhaitent entendre

Au fond, c'est la "toutologie" qui se généralise ; comme on rencontre à la télé et la radio des experts en tout, (voir chroniques précédentes), certains parents s'estiment experts en programmes et en pédagogie et certains patients ("grâce"  à internet !) experts en médecine...

Haha , oui laissons la parole à nos maîtres libérateurs, laissons faire les profs dans leur missions civilisatrices. 

Idiots de parents qui s'immiscent  ... 


Que tous les profs de la salle de prof du collège qui ont voté macron et le pen au premier tour lèvent le doigts. Oh putain , y a du monde! 


Arrêtons d'idéaliser les profs et leur éducation nationale , l'ensemble relaie une éducation où tout le monde doit rester à sa place , tout le monde doit être obéissant à l'ordre établi.


 Les sanctions, punitions , pleuvent sur les élèves , les abus de pouvoirs pleuvent sur l'orientation de l'élève , le mépris pleut sur les parents.


Pas la peine d'ignorer les conversations surplombantes des salles de profs , c'est banal ,  un peu comme les conversations des agents de pôle emploi sur les chômeurs ou celles des politiques sur les GJ ou les habitants des quartiers..


Tout ça , c'est un peu comme un plateau de BFM.


 Les profs de gauche , les profs aux pratiques de gauche , y en a 3 dans mon collège.


Mais au fait , c'est quoi des pratiques de gauche?


"propension des patients à s'immiscer dans les diagnostics/prescriptions médicales "


C'est vrai, quoi ! Et d'abord que le patient se taise et qu'il ne raconte pas au médecin pourquoi il est venu le voir.


Le patient ne saurait être un citoyen. Il ne saurait lire des revues médicales ni rechercher des infos. Il n'a pas le droit de mettre en doute le bien-fondé de 11 vaccinations pour un bébé, ni celui de la grippe, ni l'utilité ou la dangerosité des statines, ni rien du tout.


C'est un patient. Il a juste le droit d'écouter, de dire oui Docteur et d'obéir.


Et d'ailleurs, on nous enferme même pour le bien de notre santé (qui consiste juste à rester en vie, il faut le préciser : tant pis si tu grossis de 5 kg ou si tu deviens dépressif, tout vaut mieux que mourir), maintenant. La preuve que chacun reste bien à sa place.

Autant je comprends le fond de votre message, autant le rapport aux sachants me fait un peu peur.


Oui, les médecins ont une expertise dans leur domaine,  mais ça n'en fait pas des êtres suprêmes dénués de convictions,  de morales, donc de préjugés.  et ils ne sont experts que dans leur domaine, surtout s'ils ne se forment pas régulièrement sur divers sujets.


Pour travailler dans une asso de lutte contre le VIH et être proche d'une malade chronique du Lyme, je peux vous certifier que les avancées sur ces deux sujets existent grâce à l'implication des malades eux-mêmes et parfois (souvent) en contradictions avec une grande partie du corpus médical.


Alors oui tout un chacun n'est pas un expert en maladies, mais le corps médical serait bien inspiré d'intégrer ce que disent les malades quant à leur état de santé,  sans prendre ces derniers pour des non-sachants.


Ps. Désolé pour l'écriture non inclusive, c'est par fainéantise et rapidité d'écriture que j'ai fait ce choix.

J'aurais dû mettre beaucoup de guillemets à mon commentaire mais il fallait que j'aille à la caricature car je suis étonné du nombre de malades qui, dans des domaines bien connus et précis, sont très en colère s'ils sortent d'une visite chez leur médecin sans prescription de médicaments. Et trop souvent en France, le médecin se plie à leur désidératas 


Bien sûr dans certains domaines, le partage de connaissances est essentiel comme dans les deux exemple que vous indiquez (et là encore les experts de ces domaines sont les premiers à valoriser ce partage), mais je parlais des cas courants


La customisation des prescriptions, ou leur exigence, dans ces cas courants est un abus de la part du patient au détriment des finances publiques et donc de ces autres concitoyens

En matière de Médecine, il suffirait de savoir, tandis qu'en matière d'Éducation, il suffirait d'être ?


Comme ça doit être pratique d'être dans la tête d'un prof : à partir du moment où l'on se fait dire qu'on raisonne comme un chaudron percé, il suffirait de pointer une ordonnance de complaisance pour se faire absoudre de tous ses pêchés.


"Nan mais regardez plutôt à côté : c'est tellement pire que chez moi"

Comme c'est pratique, injustifié, injustifiable, bas, mauvais et mesquin.

On dirait un second rôle dans Papy Fait De La Résistance.

moi ça m'exaspere cet emballement mediatico-fasciste pour un malheureux mort. Certew c'est particulierement horrible de se faire decapiter, ok c'est un fait divers tragique et effroyable. Mais des morts injustes il y en a des centaines de milliers chaque jour dans le monde. Dans vos smartphones il y a des enfants morts dans les mines en afrique, dans vos SUV il y a des millions de morts à venir du rechauffement climatique. Et les enfants yemenites tués par les bombes françaises vous saluent bien bas. Et les suicidés français paysans, professeurs, policiers ou sdf, on s'en branle au 20h.

La il s'agit de bien remuer la merde, en fa8re des tonnes sur un fait divers, pour bien pouvoir cracher sa haine des musulmans et/ou des arabes en profitant de la barbarie d'un seul sombre connard, quad la barbarie déguisée de centaines de milliers de connards bourgeois français qui profitent du systeme sur le dos de millions d'autres, evidemment on s'en fout, c'est normal !

Ecoeurant de voir la propagande d'extreme droite fonctionner aussi bien, grace a tous ses relais mediatiques et la "bonne conscience" des bourgeois. Dormez braves gens, (ou alors defoulez vous contre les arabes...)

Merci pour votre chronique et votre démarche de partager des questionnements qui nous traversent tous.


Je me permets juste de témoigner de mon humble expérience d'enseignant sur la manière dont fonctionne l'Education nationale comme institution face aux problèmes qu'elle a à gérer. Je ne prétends pas connaître toute l'Education nationale ni la réalité de tous les établissements scolaires de ce pays, je parle simplement de ce que j'ai vécu, comme témoin.


Du point de vue du professeur, l'Education nationale (comme institution encore une fois, pas comme "idéal républicain") c'est quelque chose d'assez déconcertant. L'Education nationale c'est déjà une trentaine de Rectorats, chaque Rectorat emploie plusieurs centaines de personnels (parfois proche du millier d'agents), chaque établissement a des équipes de direction, et par là dessus vous rajoutez l'administration centrale à Paris : bref c'est beaucoup de monde. Je ne critique pas la qualité du travail de tous ces agents administratifs de l'EN et chacun fait sans doute son travail avec rigueur et sérieux. Mais en tant qu'enseignant on a vite l'impression d'être seul sur le terrain et que cette hyperstructure massive ne peut pas (ou ne veut pas) nous aider.


La crise sanitaire lié à la Covid-19 en est un bon exemple : au plus fort de la crise on pouvait vraiment avoir l'impression que l'Education nationale était tétanisée à attendre les instructions du ministère sans avoir la moindre capacité d'initiative. Comment un corps a priori aussi décentralisé et pléthorique est-il à ce point incapable de répondre présent sur le terrain auprès des enseignants, des personnels de vie scolaire, et de toutes celles et ceux qui s'activent au contact direct des élèves ? Il y a pourtant des ressources humaines conséquentes qui devraient permettre une profusion d'idées et de propositions pour orienter sur le terrain, les missions de l'EN.  Là encore je ne veux pas faire preuve de mauvaise foi : bien sûr que la crise était inattendue et difficile à gérer dans un premier temps. Mais même sans parler d'une obligation de résultat, on en était réduit, en tant que professeur, à voir un colosse complètement rigide et incapable d'essayer de prendre l’événement à bras le corps, à part les sursauts dérisoires et à contretemps de Paris. Un exemple parmi d'autres : on a su assez tôt (malgré la volonté du ministre) qu'il n'y aurait pas d'épreuves du Bac (début avril je crois). Et bien mi-juin, en plein pendant ce qui aurait dû être le bac, il y avait encore sur le terrain des problèmes énormes : des élèves étaient mis en situation, pour des scories administratives, de devoir potentiellement passer le bac à la session de septembre. Et personne n'avait anticipé malgré les remontées des établissements !


J'ai l'impression, ce n'est que mon ressenti, qu'il y a effectivement une intense pression hiérarchique qui s'exerce de haut en bas de l'échelle et qui conduit à la paralysie (le "pas de vague") dans bien des cas : le ou la chef.fe d'établissement va avoir tendance à gérer au maximum en interne car une partie de sa crédibilité auprès de sa hiérarchie se joue dans les données qui remontent de son établissement (plus l'établissement est "agité" plus l'image du chef est mauvaise j'imagine; alors que parfois il ou elle n'y est pour rien).


J'ai vu des chefs d'établissement tétanisés à l'idée que la presse soit mise au courant de faits pourtant graves qui surviennent dans un établissement. Ce n'est pas forcément que le ou la chef.fe d'établissement est irresponsable : c'est souvent une personne seule, prise en tenaille entre un corps enseignant qui est mis à mal par les réformes successives et une autorité rectorale dont dépend sa carrière. Un établissement qui a mauvaise réputation, par exemple, c'est un établissement qui commence à souffrir d'évitement scolaire (les familles qui le peuvent scolarisent leurs enfants dans d'autres établissements, souvent privés), et ça c'est une grande crainte pour les directions d'établissements.


Face aux équipes enseignantes remontées contre leurs conditions de travail, le Rectorat va jouer la montre, renvoyer la balle, faire venir (exceptionnellement) des équipes de ci ou ça qui vont parfois faire un audit, et puis ça passe. La langue de bois est répandue (quand on prend la peine de la débiter, parfois c'est juste des courriers qui restent lettre morte).


Il faut savoir aussi, triste réalité, que dans une académie la simple proximité géographique avec le Rectorat est un atout. Un établissement proche du Rectorat est plus facilement écouté et entendu (pour la simple et bonne raisons que souvent ce sont des établissements plus favorisés dont les parents ont une vraie capacité à se faire entendre). Si vous êtes loin du Rectorat, dans la brousse avec une population scolaire mixte et socialement défavorisée : vous pouvez souvent attendre longtemps.


D'une manière générale, la hiérarchie de l'Education nationale écoute bien plus volontiers les parents d'élèves que les enseignants : le ministre Blanquer donne l'exemple qui a braqué une très grande partie du corps enseignant contre lui mais qui continue à avancer en se prévalant, politiquement, du soutien des parents/électeurs.


Bref tout cela est un peu décousu mais j'espère que ça aide les personnes extérieures à cet univers professionnel à comprendre un peu mieux comment concrètement s'incarne le "pas de vague". Ce n'est vraiment pas spécifiquement en lien avec la question de la laïcité ou de l'islamisme, c'est malheureusement bien plus généralisé.

La réponse s'impose d'évidence : RIEN.

Dans ce monde de l'immédiateté, dans lequel tout ce qui compte est l'instant présent, aucune réflexion.

Aucune réflexion sur les chaines d'info : lorsque l'on se pique d'organiser un débat c'est surtout pour le castrer en minutant les interventions, en faisant en sorte d'opposer les irréconciliables dans l'espoir de faire le buzz.

Aucune réflexion dans la société : s'il y avait, en France, des intellectuels leurs propos seraient noyés dans ce brouhaha médiatique incessant. Ceux qui surnagent sont ceux qui parviennent à ne pas s'embarrasser de nuances car pour être entendu, aujourd'hui, il faut faut faire simple et cliver.

Aucune réflexion dans le monde politique : un marigot dans lequel rien ne compte d'autre que son interêt personnel.


C'est une femme engagée, qui a fait de la politique, Corinne LEPAGE qui a dit qu'en France, un problème n'existe que lorsque le scandale éclate.

Elle avait raison : aucune anticipation, aucune réflexion. On avance comme des cons sans jamais se poser pour regarder derrière pour mieux aller de l'avant, ensemble.

Quand on s'arrête c'est pour voir l'horreur d'une tête coupée sur le trottoir. Et on repart aussitôt. 


S'il y a bien un endroit où il faut creuser cette question, c'est dans l'enseignement.

C'est un milieu caractérisé par une omerta et un isolement spécifiques.
Il n'y a pas de solidarité réelle entre enseignants (et je ne veux pas dire qu'ils ne s'entendent pas ou qu'il n'y a pas de projet commun, mais c'est principalement un métier solitaire).

Et la culture générale est de ne pas faire part des problèmes vécus en classe. Un bon prof est un prof qui n'a pas de problème.



ou qu'aurait-ON voulu ou accepté de savoir ?

dans ce contexte de perte de confiance générale et définitive du pouvoir ????

Daniel, merci pour ce texte qui sonne juste. 


Mais quand même sur ce genre de pressions peu suivies d'effets il y a un livre "les territoires perdus de la République" pas vraiment populaire par ici (plus simple de le rattacher à la fachosphère) dont la première édition date de 2002. 


Je vous conseille de lire la postface de Georges Bensoussan écrite en février 2015, c'est édifiant.

Enfin, on évite l'emballement médiatique et on invite à la réflexion. Un article comme l'esprit pacifiste en voudrait, il n'élucide nullement le problème et interroge les deux versants. La période est critique et je crains que ce triste épisode ne redonne du carburant aux radicaux de tout bord, les conséquences de cela seront à supporter par les politiques et les médias qui, en rien, ne tentent d'apaiser une période qui s'assombrit de plus en plus. R. Mathieu

merci pour cette chronique !


Avec des " si ", avec des " si " ..... : " si derrière tout barbu, il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes "

aurions-nous su que "su" s'écrivait sans accent circonflexe ?

Merci Daniel de poser les questions que l’on me reproche de poser.

l’EN, je la connais. C’est une machine infernale pour qui ne rentre pas dans son moule. C’est une machine qui permet le harcèlement moral. C’est une machine archaïque et féodale où vont bon train les jeux de courstisans.

c’est une machine à «  pas de vague ». Les représentants du personnel d’encadrement ( inspecteur, chef d’établissements) se terrent dans leur silence. On ne les entend pas.


des articles de fond pourraient être réalisés, voir tout une analyse de la sociologie de cette institution. Je n’en connais pas. Je reste avec cette impression que personne ne veut voir la réalité de cette institution comme si l’on se protégeait. On ne veut pas savoir ce qui se cache derrière les palabres de peur de découvrir le fonctionnement de cette institution à qui l’ont confit nos enfants tous les jours.

ce qui la sauve, cette institution, ce sont ses fantassins, ses acteurs du quotidien : les enseignants.

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