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Pujadas et les intermittents : les raisons de la colère

C'est presque devenu un marronnier télévisuel : l'envahissement d'un plateau de télévision par des intermittents du spectacle mécontents. Mardi 8 avril, le 20 heures de David Pujadas, interrompu par des intermittents du spectacle, a mis fin prématurément au journal. Derrière ce happening, l'opposition à un accord signé fin mars entre le Medef et trois syndicats pour modifier, entre autres, le régime des intermittents. Des explications que la plupart des sites de presse ayant relayé le buzz ont oublié de préciser en détail.

Derniers commentaires

Le coût du régime des intermittents n'est qu'une goutte d'eau dans un système d'indemnisation du chômage global financièrement très malsain : quelques ordres de grandeurs pour se poser de bonnes questions...
- volume des prestation 33 Milliards d'euros
- déficit : 4 milliards d'euros
- endettement 18 milliards d'euros... en progression tous les ans du montant du déficit
- frais financiers : plus de 2 milliards d'euros....en progression au même rythme que l'endettement... = 50% du déficit
- taux apparent des frais financiers... 12 %... cherchez l'erreur.... Les marchés financiers profitent largement de l'endettement des nos assurances chômage !
Question: A qui profite la non résolution du financement de l'assurance chômage ?
Question subsidiaire... pourquoi ne traite-t-on jamais de l'assurance chômage sous cet angle... mais seulement sous l'angle du déficit...?
Source:Rapport unedic prévisions trésorerie 2013 2014
Bonne lecture
Et pour bien comprendre l'arnaque du "déficit" des annexes 8 et 10 (où comment jouer avec la comptabilité analytique pour embrouiller tout le monde et faire croire que les intermittents sont les méchants).
Avec des raisonnements comme ça, on va rapidement arriver à la conclusion que ce sont les services du secteur public qui financent les entreprises du secteur privé, aussi bien leurs actionnaires que leurs employés.
Je vous conseille vivement un stage au Cuba ou au Venezuela, ça va vous changer les idées (enfin, je l'espère pour vous). En Europe de l'Est, il ne reste guère que le Bélarus à proposer, et encore...
Je vous conseille vivement un stage au Cuba ou au Venezuela, ça va vous changer les idées

Dixit quelqu'un qui voudrait que le régime intermittent soit financé par l'État.
(et puis le raisonnement n'a absolument rien à voir avec un quelconque financement public, je ne sais pas où vous avez vu ça).
Visiblement, dialogue des sourds... Vous comprenez ce que vous voulez.
Il y a des activités en France (éducation, santé, police, etc.) qui sont financées par l'Etat. Est-ce mal, vu que c'est assumé? Vous dénaturez mes propos, et ce n'est pas involontaire.
(réponse à votre modification: j'ai vu que la culture c'est important pour la société, ce qui s'apparente à une mission de service public, cqfd)

La pauvreté pour tous c'est un doux rêve communiste, ceux qui l'ont vécu vous diront que c'est plutôt un cauchemar.
La fraternité c'est une chose, l'égalité c'en est une autre. On est au point d'en oublier le début de la devise républicaine, les communistes de toute façon n'ont rien à faire de la liberté.
Je paie ma redevance TV, je n'ai pas envie que le service public soit transformé en outil de propagande d'une caste, aussi cultivée (?) soit-elle.

Vous savez que vous n'avez pas raison, mais vous n'avez d'autre choix que d'imposer votre "vérité" aux autres, faute d'alternative. Vive le leader maximo!
Je ne comprends effectivement strictement rien à ce que vous racontez.
Où est-ce que vous voyez le moindre bout de communisme là-dedans ? Quel rapport avec la choucroute ?
Qui a demandé de la "pauvreté pour tous" alors qu'on lutte précisément contre la précarité ?
Où-est-ce que vous avez vu que le service public serait transformé en outil de propagande pour les intermittents - si le service public relaie un discours, c'est bien celui du MEDEF !
Le communisme dit: "chacun produit selon ses capacités et chacun reçoit selon ses besoins".
Est-ce autre chose ce que vous proposez? Si oui, merci de l'expliquer, moi je n'ai vu que ça.

Vous luttez contre la précarité d'une caste, pas de l'ensemble. Car pour équilibrer le régime des intermittents, tous les autres contributeurs doivent se serrer la ceinture un peu plus. Ce qui ne va pas les diriger vers la richesse, n'est-ce pas?

In fine, ce n'est pas le MEDEF qui est entré en force sur le plateau du journal, jusqu'à preuve du contraire...
Ha ouiii, d'accord, être obligé d'interrompre le journal de 20h, et c'est le service public qui devient outil de propagande... Alors que le but est d'arriver à s'exprimer précisément parce que le reste du temps, c'est une seule parole qui s'y exprime en continue - ha mais là c'est pas grave, l'outil de propagande... C'est un outil de propagande pour cinq minutes d'interruption, ça ne l'est pour le restant de l'année. Intéressant concept - effectivement vous avez du mal avec l'égalité.

Quant au communisme, vous sortez ça du chapeau ; d'abord vous le résumez à une seule maxime, je ne sais pas si c'est bien sage (euphémisme).
Mais, quel rapport avec les intermittents ? Quel plus petit début de rapport ? Être embauché en CDD d'usage précaires et vouloir, en échange, bénéficier d'une allocation chômage, compte-tenu du fait qu'on parle en plus d'une activité spéciale qui se fait en longues heures non payées par ailleurs (temps de création, de répétition...), quel rapport avec "recevoir selon ses besoins" ? Aucun. C'est la recherche d'un juste équilibre de rémunération pour une activité spécifique, qui ne peut pas être matériellement comptabilisée comme d'autres activités.

Dire que les autres contributeurs doivent se "serrer la ceinturer", c'est parfaitement faux : les chômeurs du régime général ne sont pas moins remboursés, et les salariés en CDI ou CDD paient peanuts individuellement (les allocations des intermittents représentent 4% de la totalité des cotisations).

Enfin, parler de "caste" quand on connaît les niveaux de rémunérations et la précarité de travail de 99% des intermittents, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde.
ady roro a raison. J'ajoute qu'à mon avis, le principal problème avec les pauvres ( artistes ou non), c'est leur fâcheuse propension à exhiber leur pauvreté. Comme pour les signes ostentatoires d'appartenance religieuse, il faudrait légiférer pour limiter la pauvreté ostentatoire. En cas d'infraction, le mieux serait de frapper le pauvre là où ça lui fait mal: le portefeuille.
Et surtout, supprimer toute cotisation interprofessionnelle, symptôme rampant d'un socialo-communisme larvé.

effectivement vous avez du mal avec l'égalité.

J'ai surtout du mal avec le manque de liberté. Et l'égalité a la fâcheuse tendance, quand elle est proposée par certains, à oublier ce "détail".


Quant au communisme, vous sortez ça du chapeau ; d'abord vous le résumez à une seule maxime, je ne sais pas si c'est bien sage (euphémisme).

J'ai repris ce qui s'applique à notre sujet, je maintiens que je ne suis pas hors sujet sur ce point. Vous pensiez à quoi d'autre pour définir cette idéologie d'une manière plus précise?


Mais, quel rapport avec les intermittents ? Quel plus petit début de rapport ? Être embauché en CDD d'usage précaires et vouloir, en échange, bénéficier d'une allocation chômage, compte-tenu du fait qu'on parle en plus d'une activité spéciale qui se fait en longues heures non payées par ailleurs (temps de création, de répétition...), quel rapport avec "recevoir selon ses besoins" ? Aucun. C'est la recherche d'un juste équilibre de rémunération pour une activité spécifique, qui ne peut pas être matériellement comptabilisée comme d'autres activités.

Comment vous envisagez sortir de ce dilemme? Les intermittents ne produisent pas assez pour subvenir à leurs besoins, mais ils ont des activités d'intérêt public, mais on ne veut pas transformer la culture en service public (même si "l'exception française" est rondement financée par de l'argent pubic), en plus ils ont des fois des contrats "normaux", mais qui ne leur donnent pas des droits, etc., etc. C'est à perdre le Nord...
Qui met en cause le droit des intermittents d'avoir une assurance chômage? Le seul souci est l'écart (énorme) entre les cotisations et les indemnisations.


Dire que les autres contributeurs doivent se "serrer la ceinturer", c'est parfaitement faux : les chômeurs du régime général ne sont pas moins remboursés, et les salariés en CDI ou CDD paient peanuts individuellement (les allocations des intermittents représentent 4% de la totalité des cotisations).

Si ce n'est que 4%, ce n'est pas grave, les 4% en moins dans les poches des 96% autres ne vont pas se sentir, n'est-ce pas?


Enfin, parler de "caste" quand on connaît les niveaux de rémunérations et la précarité de travail de 99% des intermittents, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde.

Vous le savez tout aussi bien que moi, il y a intermittents et intermittents. Et je doute que la deuxième catégorie ne représente qu'un pauvre 1%.

Je crois sincèrement que la solution n'est pas dans la complexité d'un système spécifique, mais dans la simplification d'un système général, soucieux et respectueux des différences.
J'ai surtout du mal avec le manque de liberté.

Encore aucun rapport. C'est même de la liberté des artistes dont on parle.

Comment vous envisagez sortir de ce dilemme?
Vous y répondez vous-même (c'était bien la peine) :

Qui met en cause le droit des intermittents d'avoir une assurance chômage? Le seul souci est l'écart (énorme) entre les cotisations et les indemnisations.

Alors qu'est-ce que vous venez nous raconter n'importe quoi sur le communisme et le manque de liberté ?
Rappel : dire que l'écart est "énorme" est factuellement faux.

Vous le savez tout aussi bien que moi, il y a intermittents et intermittents.

Non, je ne le sais pas. Très peu d'intermittents obtiennent un taux journalier d'allocation proche de 100€ (et aucun n'atteint la max autorisé, 139,51€) - la moyenne est vers 50€, avec une médiane au-dessous. Évidemment, ça c'est pour ceux qui arrivent à se maintenir dans le système. Et dans tous les cas, le système reste précaire, au sens où chaque année il faut remettre en cause le renouvellement du dossier (avec les conséquences qui en découlent : pas de location d'appartement, pas de prêts bancaires...).
Et les abus d'emploi en "permittence" sont dûs aux employeurs, pas aux intermittents.
"Gueule de bois

Aujourd’hui c’est un jour de colère et de profonde tristesse.
Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 mars il n’y a pas eu de « négociations ». Comme d’habitude l’affaire a été pliée à 1h du matin sur un accord inacceptable. Les conditions mêmes de ces "négociations" sont scandaleuses. Les "partenaires sociaux" ne nous représentent pas (les chômeurs ne sont pas représentés et il n'y a jamais eu 50% de patrons en France).
Le Medef y est tout puissant : tout se passe dans son siège parisien et les seules propositions discutées sont les siennes. En fait de négociations, ce ne sont qu'interruptions interminables de séance leur permettant des conciliabules de couloirs et des arrangements bilatéraux hors de la salle, acceptés par tous les syndicats, à l'exception de la CGT, restée, elle, à la table des négociations sans voir personne ! Hier, vendredi, les négociations communes n'auront duré, au final, qu'un quart d'heure !

Cette mascarade a non seulement été validée par la CFDT comme d’habitude mais pour la première fois par FO qui veut certainement reprendre la main sur la gestion de l’Unedic (affaire de gros sous qui n’a aucun rapport avec le droit des chômeurs).

L'accord impose encore une régression des droits de tous les salariés fragiles qui cotisent, les chômeurs, les précaires. Quant aux intérimaires ils sont tout simplement sacrifiés. En effet, l'annexe 4 est vidée de sa substance : 60% des intérimaires voient leurs indemnisations baisser jusqu'à 300€ par mois. Le patronat n'accepte aucune augmentation de ses propres cotisations et ne s’interroge jamais sur les recettes et les montants dépensés en coût de fonctionnement. Tout cela est logique, mais comment des syndicats de salariés peuvent-ils laisser faire ? Pour rappel en 2011, les cotisations dépassent de 4,5 milliards d’euros les indemnités, mais les 6 milliards d’euros reversés par l’Unedic à Pôle Emploi entrainent un déficit d’1,5 milliards.

Avec ce nouvel accord ce sont 400 millions d’euros d’économie sur le dos des chômeurs. En période de crise, c’est un massacre. Et sans me répandre en émotion malsaine, je suis touché par le fait que ce sont les plus pauvres qui vont trinquer, ceux qui sont mal organisés, qui n’ont pas le micro et dont on considère le pouvoir de nuisance médiatique presque nul.

Pour ne parler que des annexes 8 et 10 et je sais que c’est ce qui vous intéresse, le dispositif signé en 2003 et dénoncé par tous est reconduit avec des restrictions don il faudra mesurer l’impact :

1 La cotisation (employeur+salarié) passe de 10,8 à 12,8% MAIS on nous applique une taxe supplémentaire de 0,5% pour recours à l’emploi court. On arrive donc à une cotisation de 13,3%
Cette mesure va toucher de plein fouet les petites structures (compagnies de théâtre, petite prod audiovisuelles) pour des résultats globaux négligeables en terme économique.

2 Un plafond de cumul mensuel salaire + indemnités à 5475,75 euros brut mensuel totalement risible et inefficace tant il est élevé et va toucher peu de monde. Cela fera au maximum 20 millions d’euros d’économie. Pour rappel un plafond de cumul n’a de sens qu’avec un dispositif d’ouverture de droits sur une période et non pas un capital de 243 j. Dans le cadre d’un capital, ce ne sera qu’un différé de paiement puisque tout le monde a droit à ses 243 jours.

3 Une nouvelle franchise (ou carence) qui est un différé de paiement en début d’ouverture de droits. La formule est nouvelle et elle est très révélatrice de qui l’a pensée. Elle dépend du prix moyen de journée et du nombre d’heures travaillées. La courbe monte très vite au début et se stabilise pour les hauts revenus. Oui ce sont les petits et les moyens qui subiront le plus ce différé de paiement et donc ces ruptures de droits.

Quelques simulations :
Sur la base de 550 h travaillées
Simulations pour les Salaires journaliers moyen brut suivants (avant c’est l’actuel, après c’est le nouveau) :
150 euros avant 0 après 11 jours
200 euros avant 0 après 20 jours
300 euros avant 0 après 28 jours
900 euros avant 83 après 40 jours !!

A partir de 700 euros jours la franchise est moins importante avec le nouveau protocole que l’ancien. En dessous, tout le monde est pénalisé.
Pour les non initiés qui trouveraient ces prix de journée déjà élevées même à 150 euros, sachez qu’il s’agit de jours d’emploi déclarés qui ont nécessité souvent plusieurs jours de travail invisible en amont. D’où la notion de cachet qui est un forfait pour tenir compte de toute la préparation.

On lira un peu partout que nous avons été épargnés :

- Mais les propositions justes et moins coûteuses du comité de suivi n’ont même pas été regardées encore moins étudiées
- Mais les surcotisations toucheront tous les plus fragiles (2,5% supplémentaire c’est énorme)
- Mais le Medef, la Cfdt et Fo ont prévu de voir le gouvernement pour leur demander des comptes et trouver un accord uniquement sur les annexes.
- Mais l’annexe 4 vidée de son contenu laisse présager que l’annexe 8 des techniciens sera la prochaine.

Ne nous y trompons pas : C’est la précarité qui est attaqué. Des gens fragiles et pauvres deviennent encore plus pauvres à la suite de décision prises à la va vite, sans aucun vrai débat. Combien de temps allons-nous laisser faire ? Combien de temps allons-nous nous contenter de défendre notre petite réserve d’indiens ? Pour combien de temps sera-t-elle maintenue ?
Une réponse juste, urgente à l’intermittence de l‘emploi doit être trouvée. Il en va de la dignité des 9 millions de pauvres de ce pays.

Maintenant, nous exigeons que ce gouvernement rejette un tel accord et établisse de nouvelles conditions de négociations justes, équitables et représentatives.
Nous sommes déterminés.

Nous appelons tous les chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires dans toutes les communes, à occuper des lieux publics et à organiser avec nous la riposte,

Samuel Churin "

(statut Facebook)
Je n'ai jamais vu de raisin sur un marronnier ... J'adore les jeux de mots dans les titres en ce moment. :))
Merci pour cet article qui fait le point avec clarté et précision sur la réforme des intermittents.

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