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Proglio et les "aristos"

Derniers commentaires

et prix d'achat de certaines œuvres d'art.

Démago... peut-être, mais c'est toujours mieux que de trouver cela juste.

yG
J'ai aimé l'article et si vous permettez l'ajouterez que ces chez gens là ils vous donnent des leçons de conduites en concluant : si tu serres la ceinture c'est pour la France....( Prend exemple sur ton président il n'est pas jaloux ... !) J'ai aussi rencontrez Lao-Tseu qui m'a dit : fiston !quand le peuple ne craint plus le pouvoir , c'est qu'il espère déjà un autre pouvoir .
Esprit d'escalier : même chose pour les gros bras soi-disant sportifs et les prétendus "artistes" : dix fois le SMIC c'est assez pour voir venir, non ? Et paiement des impôts en France, sinon le trou dès la frontière franchie (s'ils aiment tant la Suisse, la Belgique ou Monaco qu'ils y restent !)

Très beau “mouvement en courbe fermée” Judith, et très pertinente analyse… qui illustre le non moins passionnant “mouvement du balancier” !

En effet dès l’instant où ceux qui tiennent le pouvoir en trouvent la possibilité ils s’empressent de se goinfrer toujours plus, au mépris de toute raison, de toute justice, de toute équité, sans même parler d’égalité ou de fraternité, concepts à l’évidence archi-ringards vus depuis le deck d’un yacht de 70 mètres de long…

Jusqu’au moment ou le peuple excédé fout tout le monde dehors à grands coups de pompes dans les meules (souvent le traitement est nettement plus radical). C’est ce qu’on appelle le “retour de balancier”. Désagréable pour ceux qui le prennent dans la gueule mais bien mérité. On est toujours surpris de constater combien il vient tard, ce retour, démontrant une incroyable endurance du peuple qui a, il est vrai, d’autres choses à faire que la révolution : tenter de survivre, par exemple !

Mais ceci appelle une autre observation. Si ces excès dont le côté honteux le dispute au délirant sont possibles c’est pour une raison très simple. C’est parce que l’État qui joue tous les rôles possibles et surtout ceux qu’on ne lui demande pas de tenir (nous sauver de la mort en particulier, qu’elle soit la conséquence du H1 N1 ou des diverses grippes aviaires voire porcines, de l’alcool, du tabac, de la vitesse, du sida, du cancer et même d'Alzheimer, tout en laissant les quêtes trouver l’argent nécessaire à ces opérations que nos modestes impôts ne sauraient suffire à financer.)

Mais il se garde bien de tenir le seul rôle pour lequel il serait utile : réglementer la vie économique.

Non pas jouer les transporteurs (SNCF), les producteurs d’énergie (EDF), les porteurs de plis (La Poste) ou les fabricants de bagnoles (pourquoi pas de petits pois en boîte ?).

Pas du tout.

Mais imposer des règles. Comme il sait si bien le faire pour faire chier le monde sur les routes ou le long des trottoirs, par exemple !

Interdire purement et simplement les rémunérations délirantes sous peine de prison ferme (enfin une occasion d’utiliser ces dispendieux bâtiments et l’administration pléthorique qui va avec pour de meilleures causes que de priver de liberté des voleurs de poules !). Et faire en sorte que gens et sociétés paient des impôts de manière équitable sous la même menace (les petites sociétés comme la mienne qui n’ont ni les moyens ni l’envie d’avoir des filiales aux îles Caïman paient 33% d’impôt sur les sociétés quand la moyenne des multinationales du CAC 40 paient 8%) À quand la prison pour les PDG escrocs (la totalité du CAC 40 en l’occurrence et un bon paquet de gredins qui sans avoir l’honneur d’appartenir à ce club fermé ne se grattent pas pour laisser les autres payer à leur place !)

Car le principe de réalité est simple et incontournable : ce qui n’est pas payé par les uns est payé par les autres. Autrement dit les petits paient pour les gros. C’est ignoble mais il y a un gros avantage : ils sont nombreux et n’ont aucun moyen de se défendre !

Reste un problème : comment organiser un minimum de justice dans un monde aux frontières ouvertes et qui a perdu la raison ? Sachant que la fermeture des frontières ne peut pas réellement constituer une solution viable. Reste à convertir le reste du monde et ça c’est plus difficile que de verbaliser les bagnoles qui roulent à 52 km/h en agglomération.

Allez c’est pas tout ça, je vais retourner serrer les nageoires les poissons multicolores du Golfe de Thaïlande : je leur ai promis de revenir aujourd’hui !

Ici Saïgon, le JT quotidien, les photos et les vidéos

***
Oui mais non.

En fait, le pognon, à proprement parler, on s'en fou.

Le vrai problème, c'est le raccourci que tu fais entre le pognon et le pouvoir. Et que t'es malheureusement pas la seule belle gueule à faire le raccourci.
Alors, vous allez recevoir Yannick Haenel? D'après Claude Lanzmann
dans "le monde" ce matin (31/01/2010) ce n'est pas de la littérature!
Courage!
ce qui révolte le plus c'est le train de vie de la cour élyséenne et depuis l'arrivée de l'association NS-CBS ça parait encore plus détestable (et v'là t y pas que la reine se permet de critiquer le peuple maintenant passqu'on ne croit pas un seul instant que le procureur général soit à la botte de l'élysée... pfff... depuis toujours le procureur général est à la botte de l'élysée.... qu'elle continue à poser la bouche en cul-de-poule pour des magazines c'est ce qu'elle sait faire de mieux... ) !
à tort (sans doute) ou à raison Bernadette avait l'air modeste et faisait peuple (alors qu'elle dépensait sans doute autant que la nouvelle reine...)
mais le peuple fonctionne aussi à l'image et le nouveau régime de 2007 affiche le clinquant vulgaire qui ne peut qu'accroitre les jalousies....... en même temps que la dette de chacun d'entre nous qui s'élèverait aujourd'hui à 23000 euros par têtes de pipes !!!
dette produite par le chef suprême et c'est pas pour réparer ses montres bling-bling dans son atelier mais bel et bien pour les acheter !!!

les inégalités existent depuis que l'homme a compris qu'il pouvait s'éviter d'aller tuer le mammouth en promettant à son voisin la lune si celui-ci acceptait de lui en céder une part....
la lune faisait rêver à l'époque, aujourd'hui un peu moins... quoique.....
et depuis la nuit des temps certains promettent et d'autres gobent.....et le vrai mystère est que cela fonctionne....

de plus les castes ne se prêtent qu'entre elles, une sorte de communisme à l'intérieur d'un système global capitalélysée....
petit aparté :) : j'ai vécu cela une fois dans ma vie, j'avais une copine qui bossait à FR3 et je bénéficiais de toutes les largesses de la télévision publique avec un tas de billets de spectacles gratuits.....
ça a duré des années !
j'en ai bien profité (je sais c'est pas bien :)) mais ma conscience me disait bien que plein d'autres personnes du peuple, ma caste quoi, ne bénéficieraient jamais d'aucune largesse et que la situation était bien injuste !.....
bon pas d'inquiétude aujourd'hui le copinage est fini : elle a quitté FR3 ; et donc, tout est rentré dans l'ordre..... je paie à nouveau mes places grrr :)

excellente chronique !
depuis longtemps se pose la question de savoir pourquoi les médecins qui maintiennent nos rois en bonne vie ne gagnent pas plus que les rois eux-mêmes alors que sans eux fi d'un quelconque rayonnement, seuls les vers auraient éventuellement bénéficié de leurs largesses !.....
je n'ai toujours pas la réponse mais si une révolution pointe le bout de son nez pour un début de rééquilibrage je suis des vôtres !!
Je n'ai lu nul part, ni vu que notre koko, était tout autant préocuppé par les salaires, sans aucune repsonsabilité, de celles qui ne font que passer sur quelques podiums ou devant des objectifs pour des marques de luxe!! Le mérite-t- elle? Quel est le travail fournit qui mérite ces salaires, si Proglio est un bon patron, Bruni est elle tout aussi bonne?? (dont le salaire estimé s'élève à 2 millions de dollar par an ). C'est un argument, une question à poser aux amis UMPistes, vont ils limiter les salaires des mannequins en même temps que les salaires des joueurs de foot?

On pourra remarquer avec amusement que les photos de not' first lady, ont une légère tendance à être un tant soit peu dénudées, lassives, un brin érotique. Ceci expliquerait il cela?? Au contraire not' ancienne first daughter fait elle tout dans le professionnalisme de la mode...

Deux femmes, deux hommes, deux morales...
Les belles pensée si bien dites... S'il ne s'agit que de décrire le monde.
e scandale vient pour moi que tous ces textes ne scandalisent pas. Nous serions, moi au moins, mithridatisés, aux déjections du néo-néo et de la pensée individualiste. Je ne sais pas faire la révolution car j'ai à perdre plus que mes chaînes. Alors je lis, et je pense à mes prochaines vacances...sans trop culpabilisé ; un peu quand même ! Et ce ne sont pas la pratique honteuse du vote qui va améliorer ma situation.
Gérard S
"Alors si révolution il y a, dans la condition aujourd’hui consentie à Proglio, ce n’est pas dans le sens que lui donnèrent les porteurs de piques au bout desquelles saignaient d’aristocratiques têtes, mais dans celui cosmique, planétaire, et premier dans le dictionnaire, d’un «mouvement en courbe fermée», par lequel un astre revient exactement à son point de départ, et l’organisation sociale à sa forme d’ancien régime."


Cette image de planète effectuant ses révolutions sans que sa position en soit modifiée au sein du système solaire me fait penser de façon irrépressible à une autre image, certes plus terre à terre, celle du chien qui se mord la queue. Et là, j'entrevois une possibilité que quelque chose change... Et si le chien attrapait la rage ? que ses mouvements rotatifs s'en trouvent plus désordonnés, imprévisibles ? et si sa rage faisait contagion ? que la meute ainsi formée devienne émeute ?... "Rêve général !"

Je le vois bien au travers de certains commentaires, très émouvants lorsqu'ils témoignent d'existences bien réelles, la chronique de Judith vise juste, et sa pertinence fait mal en ce qu'elle nous renvoie tous à une douloureuse difficulté qui nous dépasse. Et là je pense à Ferré.
Cette chronique est claire comme de l'eau, ciselée comme un bijou, magnifiquement tournée. Judith Bernard, vous êtes une artiste des mots!
Sur le fond, ce que vous dites est un ensemble de grandes vérités trop oubliées, comme celles qui sortirent autrefois de la bouche de Figaro.
Votre texte mériterait de naviguer vers des rivages plus lointains qu'Internet et devrait même être repris par les députés pour faire revivre, au sein de l'hémicycle, l'esprit d'une véritable république: celle du peuple.
Mille mercis pour cette chronique!

Le Star system qui assure aux champions sportifs et aux têtes d’affiche des revenus exorbitants m’exaspère autant que le «Grand Patron System»


incroyable qu'on soit obligé d'écrire des trucs pareils, honnêtement vous croyez qu'il existe vraiment des gens qui vont accepter que johnny gagne un max mais trouver anormal qu'un grand patron palpe autant? vraiment je tombe des nues...car évidemment ces gens là doivent bien exister ou alors les cerveaux qui préparent les fiches argumentaires à l'UMP ont perdu les pédales? non c'est clair c'est moi qui suis incroyablement naif au sujet de mes concitoyens...mais alors du coup je me dis, angoissé, que peut-être ces gens là sont majoritaires !!!!
chaque jour qui passe me désespère un peu plus que le précédent...
Tout à fait d'accord. Sur tout.

On la commence quand, cette révolution ?
Merci pour ce très beau texte Judith, c'est toujours un plaisir de vous lire, (celui sur l'Iran m'avait mis mal à l'aise)

2010 commence mal, deux intellectuels majeurs nous ont quitté en moins d'un mois, Daniel Bensaïd et Howard Zinn.
(Toujours dans les mauvaises nouvelles, on apprend que BHL et Finkielkraut vont bien. )

Au fait, à tout ceux qui croient vivre en démocratie (demos=peuple, kratos=pouvoir), je voudrait poser deux questions cons:
- Où est ou où sont les Pouvoirs aujourd'hui ?
- En quoi le peuple a ou peut avoir une influence sur ceux ci ?

PS: d'ailleurs je ne me souviens pas que l'on m'ait demandé mon avis pour la rémunération du Proglio... aurai je raté un truc ?
J'ai maintes fois développé ici notamment le fait que la notion de mérite est indépendante de la relation entre l'offre et la demande. Un Johnny, un Clavier, un Zidane ou un grand patron ne mérite pas davantage leurs émoluments qu'un smicard le sien. Aucun des deux groupes n'est rémunéré en fonction de ses compétences ou de son mérite. Rien que cela suffit à envoyer paître tous les électeurs de droite si sûr, quelques soient leurs revenus, de les mériter.
Et quoi encore.

yG
Il n'y a plus de noblesse héritée certes,mais combien d'artistes (chanteurs, acteurs) ne sont-il pas fils ou fille de...
Il est plus facile de se faire un nom quand on a des entrées, un réseau des connaissances.
Il est également intéressant de noter qu'il y a peu de peintres ou d'architectes fils de, là le talent n'est plus forcément héréditaire!
Ah, Judith, comme je vous veux de bien de proférer exactement les discours que je n'aurais su produire !
Chaque jour que Dieu fait, révolté par quelque nouvelle nouvelle confinant de plus en plus les rien-personne que nous voilà au raz d'une plus pesante glèbe encore — démantèlement des hospitaux et services de santé, roidissement de la gendarmesque, réforme de l'Ecole, accroissement des écarts de conditions, extension de la vraie pauvreté — chaque jour je me dis que la plèbe enfin aura à cœur de crier son courroux !
Alors je descends dans la rue, portant un étendard vengeur, disposé à crier ma révolte avec mille honestes citoyens à bout…

Et je me retrouve tout seul.

"Je peux pas faire grève, j'ai mon emprunt à rembourser sur le pied du denier douze", clament-ils.
Zut alors ! Je n'avais pas réalisé !

Ce Monsieur est tellement bon qu'il serait meilleur que 307 personnes touchant le SMIC ! Je n'avais pas fait le calcul mais si son salaire représentant 308 SMICs correspond à son mérite, on peut conclure qu'il mérite plus que 307 SMICards réunis... Quel mérite ! À lui seul, plus efficace qu'une PME entière !

Merci de m'avoir ouvert les yeux sur les proportions de ce chiffre !
Elle fait du bien Judith, elle devrait être remboursée par la sécu.
Pour revenir à la thèse de Marianne (article que je n'ai pas lu), faut-il y voir la victoire de l'opinion publique ou bien plutôt celle des sondages d'opinion commandés par le SIG (Service d'Information Gouvernemental) dirigé par Thierry Saussez ?
Dans le régime libéral on nous claironne que l on mesure l efficacité d une entre prise et de ses dirigeantes au cours de l' action de la dite société :

- résultat pour le meilleur des meilleurs l'action VEOLIA a baissé de 20 % en deux ans !!!!

On oublie aussi de faire figurer dans le calcul de la rémunération du meilleur des meilleur ..... la retraite chapeau de Veolia qu 'il peut déjà toucher , les actions a taux préférentiel et autres petits avantages ....

Pensons aussi au technicien d EDF chargé de rétablir les lignes électriques coupées par la neige ( il fait nuit et froid et c'est dangereux ) ce qu 'il pense du gouffre qui le sépare en matière de rémunération avec " le meilleur " dans son bureau parisien ..... en agitant sa pince est il motivé en songeant qu il lui faudra plusieurs siècles de travail pour arriver au niveau d'une année de revenu du meilleur !!!!! Quelle motivation il a cet homme
Judith, toujours aussi pertinente! Vous posez les mots justes, sur des réflexions qui nous ont traversé l'esprit de manière brouillonne.
Voilà une compétence sans prix! (désolée, j'écris sous le pseudo de mon mari!). Ju
Bravo Judith , j'ai apprécié votre article.

Vous ne pouvez faire partie de ces "aristos" qui s'autoproclament les meilleurs , car , comme vous l'avez écrit : vous ressentiriez une certaine cupalbilité à exploiter.

En réalité, ils n'apportent pas plus que les autres , et , depuis quelques années , il nous appauvrissent .

Il faut donc espérer que les "rien-personnes" prendront rapidement conscience de la médiocrité relative de ces autoproclamés , et qu'ils les élimineront pour remettre en place un système plus égalitaire.
Un petit mot à propos des rémunérations de Proglio chez Bouba-Olga.
Tout auréolé qu'il soit des éloges $arkoziens déclinés sur tous les tons par tous les valets de la $arkozie dans une belle unanimité, le Canard de cette semaine rappelle que les résultats de Proglio chez Véolia ne tutoient pas les cimes: "une action en baisse de 53% sur trois ans, un endettement record et une rentabilité médiocre."
On vous a attendue longtemps Judith mais ça valait le coup.
C'est le genre de texte qu'il faut imprimer et distribuer avant un dîner ou toute autre réunion où l'on risque de parler de ça.
(Et en prime on peut calculer votre revenu.)
Décidément Judith Bernard, vous êtes de plus en plus platonicienne tendance La République.

Prenons un extrait de votre texte du jour :
« Par quelque bout qu’on prenne le problème, le constat s’impose : cette application si partielle, et démesurément contrastée, de la «méritocratie» bousille de part en part le contrat social et fait douter des fondements de notre démocratie: cette démocratie si prompte à reformer en son sein des élites aux privilèges exorbitants, nouveaux «aristos» dont le démos est réduit à contempler la fortune (quand il ne travaille pas à l’augmenter), bien jolie démocratie protégeant si bien la liberté (de s’enrichir) qu’elle n’a que foutre de l’égalité et de la fraternité dont elle se réclame pourtant depuis sa naissance républicaine. »

Rapprochons le d’un extrait de votre texte du 03 décembre dernier : Foutue démocratie ! Putain de suffrage universel ! :
« Et l'on est soulagé tout à coup que le Kratos au Démos, le «pouvoir au peuple» que garantit la démocratie, rencontre en «haut lieu» quelques obstacles à ses aspirations. Soulagement dont je n'entends pas beaucoup d'écho dans le commentaire médiatique actuel : ça ne se dit pas beaucoup, que l'expression démocratique a parfois des inclinations délirantes auxquelles il est salutaire que des instances autoritaires (en ceci qu'elles font autorité) fassent obstacle. Ça ne se dit pas parce que ça fait méprisant vis-à-vis du peuple, ça fait élitiste qui s'en prend aux petites gens - alors que le «démos» de la démocratie ce n'est pas le peuple «d'en bas» : c'est nous tous, le peuple global du suffrage universel. »

Et d’un second extrait de votre texte du jour :
« Ce serait être amnésique de dire que je n’ai jamais cru aux règles du jeu d’une telle compétition ; le sens de l’émulation, je l’ai eu, j’ai passé des concours dans ma discipline, qui m’ont distinguée, jadis, comme étant parmi les «meilleurs», oui. Mais je n’ai jamais été dupe des "mérites" qui par là étaient reconnus, que je devais à ma naissance presque autant qu’à mon travail, »

Finalement, il faudrait confier la République aux sages qui ont été distingués comme les meilleurs, sans qu’ils en retirent un avantage financier substantiel et surtout sans que le peuple n’ai son mot à dire, lui qui n’y connaît rien à rien et se laisse emporter par la démagogie la plus sordide.

Vous incarnez parfaitement cette dérive d’une certaine gauche, très bien décrite par Emmanuel Todd dans Après la Démocratie, page 245-246 et dont voici un extrait :
« Une logique alarmante menace le Parti socialiste s’il persiste dans son attachement à ce libre-échange qui attise les réactions xénophobes de la population : qu’il finisse par conclure que le peuple est par nature mauvais et qu’il faut lui retirer le droit de suffrage, ou du moins en limiter sérieusement l’exercice. Le côté bon élève de beaucoup de dirigeants socialistes s’allie souvent à une arrogance qui pourrait virer en sentiment antidémocratique. (…) Jacques Delors, réfractaire d’instinct aux procédures électorales fut le plus beau modèle de l’antidémocratisme socialiste. (…) D’ailleurs un système à deux niveaux combinant autorité supérieure sans contrôle et suffrage local existe déjà : l’Europe. Tandis qu’à l’échelon inférieur de la nation le suffrage universel subsiste, à l’échelon supérieur des institutions communautaire, la cooptation règne. »

Alors Judith Bernard, quel est votre problème avec la démocratie que vous jugez coupable de tous les maux ? Exprimez le sans détour ce problème, vous vous libérerez peut-être de cette colère que l’on sent rentrée et parfois sortie dans les émissions. Votre colère de femme éduquée et éducatrice qui ne représente pas la majorité populaire du pays et qui ne fait pas non plus partie de la minorité supérieure influente.

Enfin moi ce que j'en dis...
Mais si on [s]me taxe plus[/s] redistribue plus, comment je vais faire, moi, pour m'acheter une Rolex avant 50 ans?
Votre échelle qui s'érige vers le ciel m'évoque une guillotine ...ce n'est surement pas un hasard.
Merci pour votre saine colère qui rejoint la mienne.
[quote=Judith] Comment on juge qu’untel est le "meilleur" dans son job, dans sa branche, dans son pays, je l’ignore : il n’y a pas, dans les diverses professions que j’exerce, de grand concours annuel destiné à couronner "le meilleur", et je ne vois d’ailleurs pas bien sur quels critères on décernerait les lauriers de pareille compétition

Selon les principes de justice du libéralisme (parcequ'il y en a et ils sont pleins d'humanisme), aucune institution, ni aucune personne, n'a le pouvoir de dire qui reçoit combien, selon son "mérite". C'est Judith, et non cette institution qui n'existe pas, qui juge si untel ou untel qui reçoit telle ou telle rémunération, la "mérite". Judith s'insurge en effet, parcequ'elle trouve que les grands patrons et peut-être aussi les footballeurs et chanteurs, ne "méritent" pas une telle rémunération.

Voila comment les principes de justice du libéralisme, justifient le revenu de Johnny ou Zidane. 80.000 personnes, acceptent librement de payer 40 euros, pour aller voir Johnny ou Zidane au stade de France. A l'issue du concert ou du match, Johnny ou Zidane a en poche : 40 x 80.000 euros = 3.200.000 euros. En ayant travaillé le temps du concert et du match. Ca fait un gros revenu horaire. Mais qui peut dire que Johnny ou Zidane a volé l'argent qu'il a en poche ? Johnny ou Zidane n'a réussi aucun concours académique, et il n'y a pas d'institution pour dire, qu'il "mériterait" pourtant un revenu inférieur à quelqu'un qui a réussi un concours académique. Tant mieux !

Voila encore comment les principes de justice du libéralisme, justifient le revenu d'un ami à moi, qui a commencé par travailler 10 ans comme fromager chez Inter-Marché, puis qui a ouvert une fromagerie à lui, puis une deuxième fromagerie, puis une troisième. Mais dont le parcours académique, n'indique en rien qu'il "mérite" de se retrouver aujourd'hui à la tête de 3 fromageries. Et d'en tirer un revenu qui doit avoisiner les 5000 euros par mois, soit le salaire d'un professeur des universités de classe exceptionnelle. Une certaine quantité de clients, acceptent librement de lui acheter des fromages. Une certaine quantité de fournisseurs, acceptent librement de lui vendre des fromages. Un certain nombre de salariés, ont librement accepter de signer avec lui un contrat de travail. Le profit qu'il tire de son entreprise, il le tire donc de son travail, et d'un certain nombre d'échanges que des personnes ont librement accepté de faire avec lui.

Selon les principes de justice du libéralisme, le revenu qu'on tire de son travail, n'est pas fonction des études "méritantes" qu'on a fait pour être capable de faire ce travail. Le revenu qu'on tire de son travail, est fonction de ce que les gens prets a payer en echange de ce travail. Tant mieux !
Merci pour le fond et la forme. Ça revigore.
Excellent article mais un désaccord concernant les artistes et sportifs.

Les artistes tirent leurs revenus de leur talent qui, certes, ne se mesure pas qu'à l'aune des royalties qu'il génère. Néanmoins, chacun peut choisir de participer ou non à sa rémunération (achat des œuvres, places de concert). Ce système me parait... disons "démocratique". A cet égard, il est constater que les artistes rémunérés à la hauteur des grands patrons ne sont qu'une poignée et peuvent tomber dans l'oubli du jour au lendemain. Les artistes doivent continuellement travaillé et séduire le public...là est leur mérite.

Concernant les sportifs, le raisonnement me semble identique...le simple fait de regarder une compétition à la télévision rémunère (indirectement) les sportifs protagonistes. Ils sont également rémunérés en fonction d'un certain talent et peuvent disparaitre du jour au lendemain sur blessure. Là encore, un public insatisfait peut déterminer la carrière du joueur.

Le problème provient des règles de gouvernance des entreprises. Les actionnaires, contrairement aux principes de fonctionnement des sociétés, ne disposent pas d'un contrôle suffisant. Le pouvoir se situe...(je vous le donne Emile !!)....dans les conseils de surveillance et d'administration...!! C'est un cercle fermé regroupant une petite centaine de personnes...Là est l'aristocratie, là sont les privilèges...Je vous invite à consulter les noms des administrateurs des sociétés du CAC 40, c'est édifiant.
et depuis toujours les aristos grattent ce qu´ils peuvent, à nos dépens.
Je pense très sincèrement qu'on finira bien par voir tout ça se finir par des flambées de violence. Je comprends pas qu'aux US, société surarmée et violente, les gens qui se sont faits mettre dehors à cause de la cupidité des banquiers malhonnêtes n'aient pas pris leur M16 et soient allés flinguer un CEO d'une grosse banque.
Quand l'exercice de son droit de vote ne conduit à aucun changement parce qu'in fine ce sont les lobbys qui paient les campagnes des élus qui décident des règles, il arrive un moment où le citoyen de base doit se saisir de son droit à la violence. C'est ce qui s'est passé lors de la Révolution Française.

Comme dit plus haut, qu'est ce que ça change de gagner 1 million par an ou 10, ou 100 ? Quand le riche a acheté sa 5ème maison, son 2ème jet, sa 12ème voiture de luxe, les millions de plus qu'il s'octroie au détriment des autres salariés ne finissent ni en impôts (vive l'évasion fiscale), ni en consommation (quand on a tout, qu'est ce qu'on va acheter de plus ?), ni en investissement dans les PMI-PME (la pure spéculation court-termiste c'est bien plus rentable).
C'est toute la stupidité du bouclier fiscal de Sarko : il croit que l'argent qu'il a permis d'économiser à ses petits copains va finir dans la conso ou les investissements productifs. Les premières analyses montreront que tout a fini dans des hedge funds. Alors que si on prend une partie des salaires scandaleux de ces patrons pour les partager entre les salariés (et même s'ils sont nombreux et que ça fait pas des masses), il sera dépensé cet argent. Car le Smicard, si on lui donne 100 euros de plus il va améliorer son quotidien avec, pas le placer aux Iles Caïman.
"parce que c’est l’usage et la loi du Marché"

Oui, tout est là: les mécanismes d'offre et de demande comme "régulateurs". Et je pense qu'il y a une grande hypocrisie dans les discours qui nous vendent le mérite comme justification de salaires fabuleux: car le seul critère qui détermine la valeur dans un marché libre, c'est la rareté. Cette rareté résulte de l'interaction entre l'offre et la demande. Proglio est censé posséder une compétence peu commune et fortement recherchée: il est cher. Zidane et David Bowie ont des talents exceptionnels: la demande est forte, le prix grimpe. Vous voulez augmenter le prix? Diminuez l'offre ("un concert unique", "une série collector limitée"), augmentez la demande ("soyez à la mode", "faites comme tout le monde", "à ne pas manquer"), bref: faites de la publicité.

Proglio est un grand patron compétent comme il y en a peu (du moins c'est ce qu'on nous dit), EDF a besoin d'un grand patron compétent: il faut le payer suffisamment cher pour qu'il n'aille pas se faire embaucher par un autre grand groupe. L'offre et la demande, et non le mérite.

Pour autant, je me pose la question du scandale réel que représente ces revenus vertigineux. Concrètement, si Proglio et tous les grands patrons étaient payés cinq fois moins, quelle somme cela représenterait-il en tout? Quel bien cette somme pourrait-elle apporter à l'échelle de la population française? Ce bien vaut-il de crier si fort pour l'obtenir? En somme, le salaire de Proglio n'est-il pas l'arbre qui cache la forêt, quand on constate les dégâts du système économique actuel?

J'avoue que les millions annuels que gagnent certains me laissent froids. Quand on me dit que Proglio a les moyens de s'acheter une Ferrari par an pendant que d'autres crèvent de faim, je m'en fous; grand bien lui fasse. Au fond, le rapprochement des deux situations est purement symbolique, et penser que plafonner le salaire de Proglio permettra mécaniquement à d'autres de manger à leur faim me semble naïf, voire contre-productif. Le scandale n'est jamais que dans la perception que l'on a de la situation, et demander si c'est "normal" ou non n'a pas de sens.

En un sens, cela rejoint la question soulevée par la dernière chronique de Judith sur Thomas Legrand: faut-il sursauter à chaque injustice perçue, à chaque indignation ressentie (j'insiste sur "perçue" et "ressentie"), ou vaut-il mieux garder son souffle pour parler des problèmes de fond et essayer de proposer une alternative globale? Plutôt que de villipender une méritocratie qui n'est qu'une excuse, ou au mieux un symptôme, du libéralisme économique, ne vaut-il mieux pas se concentrer sur la remise en cause de ce libéralisme?

Bref, mon souci n'est pas d'empêcher Proglio de s'acheter une Ferrari. C'est de faire en sorte que lorsque Proglio s'achète une Ferrari, tout le monde s'en moque, lorsque tout le monde mangera à sa faim.

Je termine par une question: à partir de quel niveau de revenu est-on heureux?
Un couple avec un enfant gagnant à eux deux 2 smic peut espérer si il a un petit apport personnel s'acheter à Marseille un appartement T3.Il devra pour ça s'endetter pendant 25 ans pour le payer .
Un patron du cac 40 a un salaire qui lui permet d'acheter un tel appartement tous les trimestres et en le payant cash .
Etonnant !!!
Cet article aurait toute sa place dans l'insert Arrêt sur Image dans Marianne de la semaine ...
La réponse éclairera les marges de manoeuvres de cette "avancée" ...
Cordialement
Il faut là distinguer deux choses, Judith : la place de grand patron et celui qui va l'occuper.

La place de grand patron, elle est systémique. Il est tout simplement logique que dans notre système entrepreneurial où chacun est payé suivant la place hiérarchique qu'il occupe, il existe des salaires énormes dans des entreprises gigantesques dont les structures d'encadrement ont besoin d'être hyperdéveloppées. Et c'est là que Xavier Bertrand pointe lorsqu'il met en comparaison le salaire des grands patrons liés à des grandes entreprises à celui des sportifs ou des artistes qui ne sont parfois liés qu'à de très petites structures économiques.

Autrement dit, le reproche que l'on doit faire aux gros salaires devrait être inversement proportionnel à la taille de l'entreprise (et donc, au nombre d'emplois qu'elle supporte) dont est issu ce gros salaire. Honnêtement, cela se défend.

Mais cela reste des problèmes économiques et les problèmes économiques doivent être résolus économiquement (et le meilleur partage de gâteau en économie, c'est la concurrence qui l'obtient. Or, les grandes entreprises font de plus en plus face à la concurrence (ex: TF1)). Par contre, le qui va avoir droit à ces gros salaires ? reste un problème politique.

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Superbe chronique, d'une grande justesse.

Peut-être, comme Constant gardener, une remarque : il existe bien une noblesse héritée. Celle de la naissance qui donne accès à des réseaux sociaux, qui permettent d'être présenté à X ou de discuter avec Y, de voir vanter ses mérites devant Z.
Les bonne splaces sont la plupart du temps attribuées non pas sur le mérite. Disons que ce dernier n'est pas toujours le critère déterminant.
Cooptation et recommandations jouent un rôle si crucial qu'on peut passer une vie à lutter pour prouver sa valeur sans jamais vraiment en récolter les fruits.

J'ai longtemps cru que le travail acharné suffirait à rendre justice à celui qui, venant de nulle part, se chercherait une "place au soleil".
J'ai perdu confiance en cet espoir, je ne sais plus très bien quand, mais l'épreuve fut douloureuse. C'est drôle de se retrouver subitement dans la peau de ceux qui baissent les bras, convaincus que le déterminisme social oblitère la possibilité même d'une quelconque ascension sociale.

Le plus pénible je crois est ce sentiment de n'être rien, de ne servir à rien, de ne se voir reconnaître aucune valeur, sans même à évoquer les problèmes financiers qu'engendre une situation modeste. Ne pas gagner bien sa vie c'est ne point exister, c'est être transparent, c'est n'"être pas arrivé". Subitement la substance de l'"être" s'en trouve affectée aux yeux des autres.

Nous vivons vraiment dans un monde dégueulasse, c'est certain.
De quoi donner envie de remuer ciel et terre pour envoyer se faire foutre le système, se hisser au sommet pour briser codes et hiérarchies.
Avoir enfin la conviction qu'une naissance modeste n'entame pas la légitimité à occuper les postes qu'on mérite.
Très bon sujet, et je partage entièrement votre saine indignation. Par contre me semble-t-il une chose reste absente de votre papier : l'origine même de ce mouvement, initié à la fin des années 60 aux états unis et plus tard en europe, de redéfinition inégalitaire des sociétés. On ne peut en effet qu'être frappé (lorsqu'on est français, les américains ont très bien intégré intellectuellement cette nouvelle inégalité) par cet insupportable retour à la domination par un groupe de l'ensemble de la société.

La réalité c'est que le même mouvement qui a donnée naissance à la démocratie, et à son corolaire idéologique en France, l'homme universel, libre et égal aux autres, à savoir l'alphabétisation de masse, a dans son prolongement (secondaire puis supérieur) conduit à une restratification inégalitaire de la société. Cette fois ci il n'est plus question de sang noble, mais de savoir. Il y a les éduqués supérieurs, et les autres. En effet, contrairement à l'alphabétisation, qui a englobé la totalité de la société, et donc tout naturellement conduit à la remise en cause du principe d'inégalité, le mouvement vers l'éducation supérieure se heurte à une barrière invisible, dont on ne peut dire aujourd'hui si elle est définitive ou non (le cas de la Suède semble indiquer que non). Dès les années 60 aux états-unis, le nombre d'étudiants de niveau license se met à décroitre légèrement, puis a stagner. Le mouvement est le même, avec un certain retard, dans tout l'ancien monde (+Japon).
Dans les sociétés anthropologiquement favorables au principe d'inégalité, cette nouvelle séparation de la société entre un cinquième d'"éduqués supérieurs" et quatre cinquièmes de dominés culturels n'a pas crée de bouleversement idéologique fondamental. L'allemagne ou le japon d'un côté, les états-unis ou la grande bretagne de l'autre, ne sont en effet pas hostiles a priori à la notion d'hommes inégaux, et s'accommodent "naturellement" d'un société restratifiée.
Par contre en France, où le substrat anthropologique dominant est libéral et égalitaire, la notion même d'une élite par essence différente du reste de la population est tout simplement inacceptable. Le non franc et massif au traité constitutionnel européen, malgré l'unanimisme quasi parfait des élites en est la plus récente illustration.
Nous voyons d'ailleurs fleurir dans cette nouvelle classe supérieure de la société, depuis une bonne vingtaine d'années l'idée,exprimée de façons fort diverses, que le peuple n'est pas assez éduqués ou intelligents pour voter correctement. Pour mémoire, Jacques Delors prononçait en 1992 les mots suivants :
(Les partisans du "non") sont des apprentis sorciers. [...] Moi, je leur ferai un seul conseil : Messieurs, ou vous changez d'attitude, ou vous abandonnez la politique. Il n'y a pas de place pour un tel discours, de tels comportements, dans une vraie démocratie qui respecte l'intelligence et le bon sens des citoyens. La France à l'époque a choisi le camp de ses élites, avec le succès que l'on sait...

Bref pour en revenir au sujet initial, l'article de marianne, il me semble que c'est de cette contradiction entre une réalité socio-culturelle de notre époque (la stratification culturelle de la société) et le fonds anthropologique majoritaire (et par conséquent idéologique) de la France, qui est soulignée ici. La défiance croissante du "peuple" vis-à-vis des "élites" est en France visible et mesurable. Elle n'est pas le fait du hasard. Il me semble que le mot révolution n'est pas totalement inapproprié, si l'on accepte le fait qu'une population vieillissante ne fera pas la révolution de la même façon qu'une jeunesse enthousiaste.

En conclusion, il ne faut pas s'y tromper : la re-émergence moderne d'inégalités économiques fortes a pour origine la stagnation du niveau culturel. L'aristocratie du savoir ne menace pas de s'établir, elle l'est depuis une vingtaine d'années.

Pour plus de détails et une analyse complète : E. Todd "L'illusion économique".
Il est important de separer deux formes d'egalite: celle de droits et celle des individus.
Au niveau des droits, il doit y avoir egalite: il est mal de voler que ce soit Pierre ou Paul, de meme pour ce qui est de tuer, attaquer, kidnapper.
Au niveau des individus, il est clair que la notion d'egalite est illusoire. Il y a des grands et des petits, certains sont studieux et d'autres fetards, certains prennent des initiatives et d'autres sont passifs, certains sont patients et d'autres impatients, certain preferent le poulet et d'autres le poisson, certains preferent les arts et d'autres la mecanique, etc.

Au niveau de l'inegalite economique, il est interessant de comparer la distribution de la fortune dans differents pays. Une note en passant, cette mesure de la fortune est uniquement monetaire, ce qui n'est qu'un aspect du bien-etre individuel, mais le seul a etre mesurable.
Le rapport 2009 du Fraser Institute (Economic Freedom of the World: 2009 Annual Report) revele un fait choquant, il n'y a pas plus d'egalite dans les societes plus socialistes que dans les societes plus capitalistes. Dans presque tous les pays, les 10% les plus pauvre de la population gagne environ 2.5%. Par contre, en montant (plutot qu'en pourcentage), cette meme population gagne plus dans les societes plus capitalistes et libres.
La question: etant pauvre, vaut-il mieux vivre dans un pays socialiste ou "protecteur de l'egalite" (au sens des individus) ou bien dans un pays plus capitaliste ou la seule egalite est celle de droits?

Pour reference, page 20 du rapport: http://www.fraserinstitute.org/researchandpublications/publications/6905.aspx
Je pense que vous vous êtes trompé de document. Non seulement il s'agit d'un rapport sur la liberté d'entreprendre et d'investir visiblement d'inspiration ultralibérale (vu la liste des organismes consultés dans les divers pays et l'orientation anti-étatique du rapport), mais en plus la page numéro 20 est blanche. Du moins dans ce pdf.

Ensuite, qu'entendez vous par "pays socialiste"? Parlez-vous de la social-démocratie à l'allemande ou à la suédoise? Des anciennes démocraties populaires? Du fait qu'un gouvernement soit tamponné "socialiste" (en gardant à l'esprit que le socialisme français n'a rien à voir avec le socialisme allemand)?
C'est la page numérotée 20, soit 44 / 226 dans le PDF.

Les données sont sourcées a la World Bank. Mon interprétation c'est que Fraser Institute calcule son classement des pays par "freedom index", et World Bank fournit les données par pays. Le graph (1.11) est la combinaison des deux, et montre que l'index EFW est corrélé au revenue, même pour les 10% les plus pauvres.

Désolé pour le tampon "socialiste". Effectivement, il y a différent styles de socialisme. Ce que je veux dire, c'est les pays avec une plus forte intervention de l'Etat (régulations, sécurité sociale, services publiques, etc.) a l'oppose de pays avec moins d'intervention (règles de propriété privée, protection de l'individu, responsabilité de l'individu). Le rapport ci-dessus condense plusieurs mesures pour former cet index.
Je comprends maintenant votre point de vue sauf que... la seule corrélation que vous pouvez tirer de ce document c'est que dans les pays à très fort PIB/habitant, les 10% les plus pauvres gagnent plus (en valeur absolue) que les 10% les plus pauvres dans les pays à moyen ou faible PIB/habitant. En effet l'exhibit 1.2 "Summary of Economic Freedom Ratings 2007" propose un classement ou sont présent à la fois des micro états insignifiants sur le plan démographique, et se spécialisant dans soit la plateforme financière soit la plateforme commerciale, et aussi des mastodontes démographiques (en comparaison) tels l'Allemagne, la France ou les Etats-Unis.
Si le but est de conclure que dans un pays riche les pauvres sont moins pauvres que dans un pays pauvre...

Bref, pour que l'étude ait la moindre signification il aurait fallu faire des moyennes pondérées par le poids démographique, sinon faire une moyenne entre la France et la Jordanie par exemple n'a absolument aucun sens.

Les inégalités de revenu sont de fait bien plus faibles dans les social-démocraties autoritaires (au sens fiscal) que sont la Suède, l'Allemagne ou le Japon que dans les pays ultra-libéraux comme les états-unis ou la Grande-Bretagne. La réalité est qu'aux Etats-Unis une partie statistiquement significative de la population vis dans des conditions (espérance de vie, mortalité infantile, etc.) similaires à celles de pays du tiers-monde. Sauf que, lorsque l'on fait la moyenne, ils disparaissent comme par magie dans un pays qui est globalement très riche. Il ne faut pas être dupe.
Lorsque l'on prend d'autres indicateurs plus précis que le PIB (qui en plus est souvent trafiqué à parité de pouvoir d'achat, ce qui est une absurdité) tels que la mortalité infantile (accès aux hopitaux, modernité des équipements), l'espérance de vie, ou la distribution des inégalités de revenus, les pays les plus libéraux apparaissent très nettement comme les plus inégaux, et de très loin. Cela achève définitivement le mythe d'une libéralisation libre-échangiste génératrice d'améliorations sensibles pour l'ensemble de la population.
Si le but est de conclure que dans un pays riche les pauvres sont moins pauvres que dans un pays pauvre...

Ce n'est pas seulement cela qui est étonnant, mais le fait que les pays plus capitalistes sont plus riches et les pauvres y vivent mieux aussi.
Pour revenir a la question du salaire des chefs d'entreprise (secteur privé), la richesse des plus riches n'est pas obtenue au détriment des pauvres. Si j'ouvre une usine de tracteurs, tout le monde bénéficie de la productivité accrue et l'investisseur (qui a pris le risque) fait du profit (ou des pertes, si les tracteurs sont moins utiles que leur coût de fabrication) en servant le plus grand nombre.

[...] pour que l'étude ait la moindre signification il aurait fallu faire des moyennes pondérées par le poids démographique,

C'est un retour utile pour les auteurs, mais dire que cela enlève la "moindre signification" est abusif. J'ai contacte les auteurs moi-même pour suggérer d'ajouter la variance sur ces graphes en barres, pour représenter l'étalement (pas seulement la moyenne des pays dans un groupe donné).
On peut discuter de raffiner la méthode qu'ils utilisent, mais le résultat est déjà significatif.

Les inégalités de revenu sont de fait bien plus faibles dans les social-démocraties autoritaires (au sens fiscal) que sont la Suède, l'Allemagne ou le Japon que dans les pays ultra-libéraux comme les états-unis ou la Grande-Bretagne.

J'apprécierai des statistiques ou citations précises pour soutenir votre point.

La question du niveau de vie des pauvres séparément (plutôt que noyée dans une moyenne avec les riches) est exactement la question adressée dans le section du rapport que je cite. Les données du rapport pointent exactement dans le sens contraire de votre affirmation.
Note: j'avais manque un element de votre reponse. The rapport n'adresse effectivement pas la question de la mortalite infantile ou de l'esperance de vie pour les plus pauvre. C'est une bonne question. Avez-vous vu des donnees la-dessus?
Une tableau dynamique est disponible ici ou ici .
Pour l'ocde uniquement (avec également le calcul avant redistribution).
Les USA uniquement : ici
La France : ici

Sur la mortalité infantile : ici
Données éthniques aux USA : ici
A noter également, les états-unis sont également le pays qui consacre la plus grande part de son pib aux dépenses de santé.

L'espérance de vie à la naissance : ici

Pour revenir a la question du salaire des chefs d'entreprise (secteur privé), la richesse des plus riches n'est pas obtenue au détriment des pauvres.

En définitive, si, mais d'une façon plus indirecte. Le libre échange est la cause de deux mouvements opposés :
1) la compression des salaires dans les pays riches
2) l'augmentation constante des la richesse relative des plus riches
Analyse et démonstrations : Jacques Sapir "Les trous noirs de la science économique"
Jean-Luc Gréau "La trahison des économistes"
Emmanuel Todd "L'illusion économique"

Il n'est pas question ici de capitalisme vs économie socialiste. La suède reste un pays capitaliste malgré le fait que l'état absorbe et redistribue 50% du pib. La question est plutôt : "quel type de capitalisme"? Il apparait aujourd'hui clairement que le capitalisme libre-échangiste est une impasse mondiale.
Merci pour les pointeurs. Je ne connais pas l'indicateur GINI, je vais me renseigner.

Mais il semble y avoir confusion dans votre argument. La question de l'inégalité des riches et des pauvres avec le fil du temps n'est pas la même question de savoir si les pauvres ont un meilleur niveau de vie dans un pays plus libéral.
Je ne conteste pas que la disparité augmente avec le temps, c'est l'effet multiplicateur de la productivité.
Si je vends des pelles et je fait une fortune, j'ai maintenant des ressources pour construire et vendre des marteaux piqueurs, et ensuite des tracto-pelles. Notez que chaque nouvelle tentative comporte des risques et peu se solder par un échec.
Mais, encore une fois, cette fortune n'est pas obtenue au détriment des pauvres, qui bénéficient de ces innovations successives. Une plus grande productivité et accumulation de capital bénéficie la société entière, car chaque euro correspond maintenant a une plus grande quantité de biens et services disponibles.
D'où la conclusion qu'il vaut-il mieux vivre dans une société qui laisse ce processus se compléter.
Si les entrepreneurs payent le coût de l'investissement et du risque, ils doivent aussi avec les bénéfices. Sinon, les incitations sont en déséquilibre (donc moins d'investissement et d'innovations, ce qui est une perte pour toute la société).

La question des dépenses de santé aux États-Unis est une distraction. Le système souffre de la succession des interventions passées, qui génèrent des prix croissant pour une qualité stagnante (ce qui est le contraire des biens qui ne sont pas soumis a de telles "améliorations").
Votre exemple serait pertinent dans le cadre d'un marché clairement délimité, ou l'entrepreneur à un intérêt parallèle à investir et à rémunérer le travail. Or actuellement nous ne sommes plus dans cette situation, le libre-échange conduit naturellement à une compression des salaires qui sont désormais vus uniquement en termes de coût, et à une montée spectaculaires des inégalités. Pour que le capitalisme fonctionne, il faut qu'il s'appuie sur des espaces délimités et homogènes, sinon il s'engage dans sa propre auto-destruction.
Parallèle à ce mouvement, la financiarisation à outrance de l'économie à conduit à un court-termisme catastrophique en termes d'investissements. Le déboires de Boeing en sont une parfaites illustration (parmis de nombreuses autres). Aujourd'hui le capital préfère la finance à l'investissement ou a la rémunération du travail, mettant en échec votre "cercle vertueux".

Tous les décollages capitalistes se sont fait dans des contextes fortement protectionnistes. Le libre-échange créateur de richesses pour tous et d'une croissance continue n'existe pas, c'est un mythe totalement délirant. Ce "processus" comme vous l'appellez n'est vertueux que dans un contexte protectionniste (les stratégies de compression de la demande intérieure japonaise et allemande sont tout aussi suicidaires a terme que celle de stimulation de la demande par le crédit des états-unis).

Bref contrairement à ce que vous laissez entendre, l'accroissement des inégalités n'est pas du aux gains de productivité (quelle absurdité!) mais au libre-échange!

Or actuellement nous ne sommes plus dans cette situation, le libre-échange conduit naturellement à une compression des salaires [...]
Pouvez vous expliquer d'ou vient cet argument?

Tous les décollages capitalistes se sont fait dans des contextes fortement protectionnistes.
Je ne pense pas que vous puissiez trouver un seul economiste vivant qui soutienne le protectionisme. Il a ete prouve maintes fois que le protectionisme detruit des richesses. Les actes volontaires ameliorent toujours le bien-etre (attendu) des deux partis. Empecher ou freiner des actes volontaires (protectionisme) diminue le bien-etre.
Le decollage comme vous l'appelez est du a la specialisation et l'echange. Ces deux aspects vont main dans la main. Si chaque individu devait etre generaliste, faire pousser sa propre nourriture, fabriquer ces vetements et construire sa maison, nous serions tous extrement pauvres.

Citation:
Or actuellement nous ne sommes plus dans cette situation, le libre-échange conduit naturellement à une compression des salaires [...]
Pouvez vous expliquer d'ou vient cet argument?


c'est plus un fait historique qu'un argument


Citation:Tous les décollages capitalistes se sont fait dans des contextes fortement protectionnistes.
Je ne pense pas que vous puissiez trouver un seul economiste vivant qui soutienne le protectionisme. Il a ete prouve maintes fois que le protectionisme detruit des richesses. Les actes volontaires ameliorent toujours le bien-etre (attendu) des deux partis. Empecher ou freiner des actes volontaires (protectionisme) diminue le bien-etre.

Le decollage comme vous l'appelez est du a la specialisation et l'echange. Ces deux aspects vont main dans la main. Si chaque individu devait etre generaliste, faire pousser sa propre nourriture, fabriquer ces vetements et construire sa maison, nous serions tous extrement pauvres.


tu fais exprès de confondre échange et libre échange?
c'est plus un fait historique qu'un argument
Non. "L'index GINI vaut tant en telle année", et "il y a tant de chômage dans telle région" sont des faits.
Mais une phrase (par exemple) telle que "le chômage élevé cause l'index GINI a monter" est une théorie ou une interprétation. En tant que telle, elle doit être justifiée.
c'est un fait historique ce n'est pas un argument, tu peux donc étudier l'histoire depuis la dérégulation, et l'histoire des premiers pays qui ont expérimenté le système qui est aujourd'hui généralisé, ou alors me demander de quels faits historiques je parle, mais là tu me demandes d'argumenter. tu peux aussi ouvrir les yeux et regarder tout simplement autour de toi, une question comme ça tu es déjà allé discuter avec un collectif de chômeurs? ou un collectif de travailleurs précaires? ou bien dans une manif avec des SMICARDS sous une banderolle CGT?

le libre échange tel qu'on le conçoit depuis les années 70-80 il parait que c'est naturel, l'évolution historique est donc l'évolution naturelle du système ce qui est bien normal puisque justement il est pas régulé ce système.


et puis enfin si on veut discuter du mécanisme lui même pour se dispenser d'un petit checking historique,
on peut décomposer le processus du monétarisme qui mène de la matrise de l'inflation à la compression de la masse salariale (c'est à dire licenciements+gel ou baisse des salaires) mais on s'éloignerait de l'esprit de mon intervention initiale, à savoir que c'est plus un fait historique qu'un argument.

La question des dépenses de santé aux États-Unis est une distraction. Le système souffre de la succession des interventions passées, qui génèrent des prix croissant pour une qualité stagnante (ce qui est le contraire des biens qui ne sont pas soumis a de telles "améliorations").


Au contraire, la question de dépenses de santé mise en rapport avec l'espérance de vie et le taux de mortalité infantile illustre parfaitement mon propos : le libre-échange ne permet pas a une société meilleurs pour tous de s'épanouir. Contrairement au baratin ambiant, la conversion des états-unis au libre échange ne s'est pas fait au bénéfice de tous les américains, mais au détriment de toute une partie de la population américaine.
L'esperance de vie est effectivement plus basse au US qu'en Suede par example (3 ans de moins).
Mais comme il est indique dans l'article que je referencais plus tot, la mortalite infantile y est mesuree avec un critere plus severe que le reste du monde (les US incluent les prematures).
J'ai trouve quelques articles qui vous interesserons; ils analysent les conditions de vie des pauvres au US, et adressent l'indicateur GINI:
http://www.heritage.org/Research/PoliticalPhilosophy/BG791.cfm
http://mises.org/story/1230
L'indicateur GINI et la distribution de revenue affiche une situation artificiellement exageree d'inegalite. Aujourd'hui plus que dans le passe, les pauvres ont un alimentation riche, des logements salubres et des moyens de transportation.

les pays les plus libéraux apparaissent très nettement comme les plus inégaux, et de très loin.


ou comment être obligé de produire des études statistiques pour confirmer une réalité que le bon sens suffit pourtant à percevoir. on pourrait rajouter et que le raisonnement permettait de prévoir. Pour moi le libéralisme signifie automatiquement le contraire de l'égalité, tout dans le libéralisme est générateur d'inégalité.
Je suis curieux d'entendre votre raisonnement qui permet de prévoir qu'il vaut mieux être pauvre dans un pays autoritaire (qui taxe et re-distribue pour but d'"égalité"), que dans un pays libéral.
Le système le plus anti-libéral est le communisme, et dans toutes ses incarnations il a fourni un niveau de vie également pitoyable pour la population (excepté les dirigeants).
Votre raisonnement montre-t-il qu'il valait mieux vivre en URSS, Cuba, etc. qu'aux Etats-Unis ou Grande Bretagne?

Votre raisonnement montre-t-il qu'il valait mieux vivre en URSS, Cuba, etc. qu'aux Etats-Unis ou Grande Bretagne?


devant autant de clairvoyance je suis bien obligé de m'incliner, ha oui au fait on me l'a déjà faite celle là :)
Même si ce n'est pas vraiment le sujet ici, il conviendrait tout de même de nuancer votre propos. Qu'entendez vous par "niveau de vie" pitoyable? PIB par habitant? Accès aux biens de consommation? Ou alors l'accès à l'éducation, à la santé, etc? Loin de moi l'idée de toute nostalgie pour le communisme, cependant il faut savoir raison garder : en matière d'éducation ou de santé, Cuba, la RDA, l'URSS avaient de bons résultats, meilleurs que ceux des classes défavorisées des pays de l'OTAN. Le communisme a échoué sur deux aspects : la négation de l'individu, et son corollaire immédiat, l'économie planifiée. Cependant il est loin d'avoir produit un bilan minable. Après tout, nous lui devons, entre autres, la victoire contre le nazisme.
D'ailleurs aujourd'hui le centre du monde se déplace petit à petit vers un pays communiste totalitaire : il n'est pas certain que la démocratie soit une solution universelle pour l'humanité. Nous verrons.

Bref, lorsque je parle d'autorité, il ne s'agit pas de contrôle des individus. La suède est autoritaire dans le sens où elle impose à ses citoyens des taux d'imposition très élevés. Cela n'est pas contradictoire avec la liberté d'entreprendre. Il est évident que le capitalisme est la plus efficace forme d'organisation économique que nous ayons inventée jusqu'à présent. Cependant, il est tout autant évident que l'implication libéralisme => progrès est fausse. Les axiomes de base sur lesquels reposent la théorie néolibérale libre-échangiste (Smith & Ricardo) sont absurdes. Ils ne correspondent même pas à la réalité de l'époque à laquelle ils ont été formulés. Et l'on voudrait nous faire croire qu'ils vont nous mener automatiquement vers un monde meilleur. Cela ne vous rappelle rien? "Le système est bon! Ce sont les hommes qui l'appliquent mal, il faut perseverer dans la même voie!" (vous qui semblez aimer les parallèles historiques)
c'est marrant que tu dépenses du temps et de l'énergie pour répondre à ce genre de question car,
1) non seulement elle est hors sujet puisque la question est :" est-ce un scoop que le libéralisme aggrave les inégalités?"
la question n'est pas de savoir si pierre ou paul est communiste.
2) mais en plus je ne comprends pas ce que veut dire "plus antilibéral"
on est "anti" ou on est "pas anti" ou on est "neutre" mais etre "plus ou moins anti" ça n'a pas de sens.
3) enfin poser la question du niveau de vie en union soviétique n'a vraiment aucun rapport mais strictement aucun avec la question de savoir si le libéralisme accentue intrinsèquement les inégalités ( et il l'est bien évidemment aussi surement que l'eau ça mouille)

après c'est certains que se posent des question idéologiques, faut il accentuer ou atténuer les inégalités ? selon la réponse à cette question et à certaines autres on est libéral ou anti libéral. on peut aussi se demander quels sont les autres effets du libéralisme (les bons et les mauvais) et effectuer un genre de pesée de l'ame du libéralisme. On peut aussi effectivement se demander si tourner le dos au libéralisme améliorerait des choses, lesquelles et aussi ce que ça dégraderait, on peut aussi analyser les alternatives passées, et envisager des alternatives nouvelles. Toutes ces questions sont super intéressantes mais n'ont strictement aucun rapport avec la question de savoir si libéralisme aggrave les inégalités.

enfin bref en gros on peut tous affirmer que "l'eau ça mouille" et pourtant on trouvera des gens qui aiment pas l'eau et aussi des gens qui aiment l'eau. Là le problème c'est qu'on dit que l'eau ça mouille et l'agité nous répond qu'on est des trous du culs parce qu'on aime pas l'eau. Personnellement j'ai horreur de ces discussions sans queue ni tête.
Certes mais il me semble chaque jour plus urgent de tordre le cou définitivement aux mythes fondateurs du néolibéralisme libre-échangiste. Comme vous pouvez aisément le constater ici même, l'absurdité intrinsèque de cette doctrine n'est pas encore acceptée par tous. Quand on pense à la mauvaise foi intellectuelle consternante des tenants de la vulgate néolibérale, qui se permettent encore de citer Ricardo alors que la réalité démontre l'innanité de sa théorie...
certes mais la première arme de TINA c'est d'éviter le débat avec ce genre de diversion. car tu noteras qu'on ne discute toujours pas avec le couvreur sur la question de savoir si oui ou non le libéralisme agrave intrinsèquement les inégalités et de savoir si il est obligatoire d'attendre d'avoir des preuves statistiques où si la simple étude des principes libéraux est suffisante pour répondre à cette question.
bien évidemment répondre à ces questions demanderait de se plonger profondément sur la question, de relever les points qui définissent la doctrine libérale, un boulot encyclopédique fastidieux, non pour TINA c'est beaucoup plus simple de dévier le débat. Et je crois que notre role, si toutefois on veut terrasser TINA c'est de la ramener systématiquement à la question initiale de l'obliger à se prononcer sur cette question. J'attends que Julien couvreur nous cite un exemple de principe libéral qui a une chance d'atténuer certaines inégalités, histoire de commencer à justifier un petit peu sa position par quelque chose de concret. Au lieu de ça il continue à parler de CUBA et de l'URSS....en le suivant on fait le jeu de TINA.
C'est intéressant d'avoir un système comme Cuba ou l'URSS comme exemple de réussite "partielle". Vous remarquez un aspect qui produit des résultats positifs (si on croit les chiffres rapportés) au dépends de tout les autres. Un article sur la sante en URSS (en anglais): http://mises.org/daily/3650
Et l'URSS a aussi eut un programme spatial avancé aussi.
Ça ne veut pas dire que vous voudriez y habiter, car il n'y a pas assez de nourriture et il y a des files pour en obtenir. Le niveau de vie pitoyable, c'est que ce qui est produit ne convient pas aux besoins, résultant a des famines, des tickets de rationnement, des maisons sans toit (manque de clous), etc.
Au passage, j'aime bien l'implication (hypothétique) que l'URSS n'aurait pas jouer un rôle important pour la défense contre le nazisme en l'absence du communisme... ;-)


Si je peux vous laisser avec juste une réflexion, c'est quelle est a différence fondamentale entre liberté individuelle et liberté économique que vous suggérez dans votre réponse?
Je dirais qu'il n'y en a pas, c'est juste une question de degré.

Si le gouvernement dit ce qu'il faut ou ne faut pas fabriquer, c'est juste l'extrême de la situation ou le gouvernement dit ce qu'il faut subventionner ou taxer.
Les conséquences négatives des deux situations sont en proportion (plus extrême dans un cas que dans l'autre), mais cela ne change pas leur nature: elles restent des conséquences négatives (juste moins négatives).
Et pourtant, tous les décollages capitalistes se sont fait dans le cadre de l'état-nation, avec des mesures protectionnistes. L'expérience libre-échangistes historique précédente, celle du royaume-uni de la fin du XIXè a eu des conséquences désastreuses pour l'économie britannique. L'état joue un rôle fondamental dans le succès ou l'échec d'un système économique. Privez l'état de ses moyens régulatoires essentiels (barrières douanières, fiscalité, politique monétaire) et vous aboutissez automatiquement au chaos actuel. L'europe avec son délire libre-échangiste appuyé sur un égal délire monétariste est le parfait exemple de ce fiasco. Alors que l'europe est aujourd'hui redevenu le centre du monde en termes d'infrastructures, de production industrielle, de main d'oeuvre qualifiée, elle est engluée dans des contradictions systémiques qui en font un nabot impuissant.

La différence entre la liberté individuelle et le libéralisme économique est simple : l'économie n'est pas l'individu. L'économie c'est l'ensemble des interactions entre individus et des structures supra-individuelles que sont les entreprises. L'économie doit être organisée et gérée pour le bien commun de tous, et non pour le profit exclusif de certains. Voilà la différence fondamentale. L'homo oeconomicus n'existe pas, c'est une pure invention qui est invalidée mille fois par la réalité de la diversité anthropologique de l'humanité.

L'homo oeconomicus n'existe pas, c'est une pure invention qui est invalidée mille fois par la réalité de la diversité anthropologique de l'humanité.


mais invalidée par TINA.


L'état joue un rôle fondamental dans le succès ou l'échec d'un système économique. Privez l'état de ses moyens régulatoires essentiels (barrières douanières, fiscalité, politique monétaire) et vous aboutissez automatiquement au chaos actuel. L'europe avec son délire libre-échangiste appuyé sur un égal délire monétariste est le parfait exemple de ce fiasco.


et l'amérique rachetée peu à peu par les chinois illustre également ce Fiasco, ou comment le libre échange s'est retourné contre ceux qui l'ont imposé au monde.
La différence entre la liberté individuelle et le libéralisme économique est simple : l'économie n'est pas l'individu. L'économie c'est l'ensemble des interactions entre individus et des structures supra-individuelles que sont les entreprises. L'économie doit être organisée et gérée pour le bien commun de tous, et non pour le profit exclusif de certains.

Il est surprenant que vous ne voyez pas la contradiction interne de votre logique. L'economie est effectivement composee de l'action des individus. Mais vous ne voyez pas que "organiser" ou controler l'economie c'est forcement limiter la liberte individuelle...

Vous revenez sans cesse a l'idee que les transactions volontaires profitent a certains. C'est absurde.
Si j'ai un bien A que vous avez un bien B, et que nous decidons d'echanger, c'est seulement car je pense y gagner et que vous pensez y gagner aussi. Sinon, nous n'echangerions pas. Il est absurde de dire que j'y gagne plus que vous, ou reciproquement.
Cela s'applique a toute transaction volontaire.
Seul l'Etat peut truquer ce fonctionnement, et favoriser certains (lobbying, corporatisme, subventions, sauvetages de banques, etc.). C'est mal. Dans ce cas l'Etat est le probleme, pas le capitalisme. De meme pour l'endettement des US vis-a-vis de la Chine, ce n'est pas le libre-echange qui cause cela, mais un Etat hors de controle.
Cette histoire illustre un probleme fondamental du secteur publique. Il est impossible de determiner rationellement la valeur des choses. On se retrouve avec un match a qui peut crier le plus fort.

Sur le marche de l'emploi prive (en ignorant les complexites introduites par les interventions de l'Etat), la question ne se pose pas. L'employeur decide combien remunerer ses employes. Si il les paie trop par rapport a leur productivite, il est puni en perdant du profit. Si il les paie pas assez chez, une companie rivale sera tentee de faire une offre plus interessante a l'employe pour ses talents.

Dans le secteur publique, il n'y a pas de competition a but de profit. Si Proglio est paye trop par rapport a sa contribution, on ne peut pas le savoir. De meme s'il est sous-value. L'Etat essaie donc d'estimer un salaire raisonnable en imitant le salaire de chefs d'entreprises privees comparables, car il n'a pas d'autre moyen de faire le calcul economique necessaire.

PS: mes excuses pour le manque d'accent et mon orthographe recalcitrante
"Il n’y a plus de noblesse héritée, je ne l’ignore pas, et il faut aujourd’hui se donner un peu plus que la peine de naître pour prétendre à des rentes de millionnaire"
Vous êtes sûre de çà? Demandez donc à Arnaud Lagardère, par exemple.
Pour le reste de l'article, bravo! Comme d'habitude.
Définir un salaire maximum est très subjectif. Il me semble que la fiscalité est la solution la plus juste: Allez y, gagnez des millions, mais au dessus de tant, sachez qu'on vous prend quasiment tout (comme c'était le cas aux Etats Unis jusqu'à la fin des années 70).
Encore faut il supprimer toutes les exonérations fiscales qui permettent aux gavés de ne payer que peu d'impôts. Bref... la réforme fiscale, imaginée, discutée et adoptée par le peuple, pas par ses "représentants" qui ne représentent que les lobbyes.
Quel système politique arrive à faire élire par le peuple toujours la même caste ? Notre démocratie représentative, qui ne mérite vraiment pas son nom...
Merci judith de mettre en mots ce que nous ,gens de peu ,ne savons pas exprimer...
"Le scandale est monstrueux, ça fait des années que ça dure, et que «l’opinion», au comptoir du bistrot ou aux tables des fins de soirée, s’englue à son mystère : que ce soit possible, un tel écart, que ça dure, que ça s’aggrave même, et ce que ça peut bien signifier – de la valeur comparée de nos vies et des leurs, et que nous autres les rien-personne, on mérite si peu tandis qu’ils méritent tant et tant et tant et tant et tant." Quelle belle fin de phrase ! On dirait l'Oiseau de Cham ! Celui-là n'aura donc pas écrit en vain, puisque la grande Judith Bernard s'amuse aujourd'hui en reprenant, à bon escient, de son style, lorsque l'esprit l'y invite. Bravo !

Et merci de citer Figaro, cet insolent valet, qui ose, dans le Mariage, disputer sans pudeur son épouse à son maître.
Beaumarchais, ici, est comme le premier phare après la grande nuit hauturière ; on est toujours content de le lire et de le relire. Dans la préface de cette pièce, il annonce la couleur : "l'auteur [...] a formé son plan de façon à y faire entrer la critique d'une foule d'abus qui désolent la société. " Que ne dirait-il pas aujourd'hui, quel plan ne pondrait-il pas ! On en saliverait d'avance. Mais Beaumarchais n'existe plus, en ce temps-ci, et vous nous montrez l'orbe de nos rêves, de nos espoirs, se refermer sur l'Ancien Régime. La révolution est consommée.
Ah ! Que cette lecture galiléenne fait du bien !

Judith, vous nous faites tourner la tête plutôt que de nous la couper
et on ne peut s'empêcher, en vous lisant,
de se poser la question à 100 assignats :
si "un astre revient exactement à son point de départ, et l’organisation sociale à sa forme d’ancien régime."
et qu'il continue à tourner, que va-t-il se passer ?
"Comment on juge qu’untel est le "meilleur" dans son job [...]" ?. C'est facile, la liste officielle des "meilleurs" a été publiée il y a déjà 2 ans : http://www.marianne2.fr/Exclusif-les-invites-du-President-au-diner-du-Fouquet-s_a80603.html

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