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Mila, ou la dictature de la métonymie

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Une pensée pour les dizaines de millions de citoyens qui ne "hashtag  pas". N'oublions pas qu'ils sont majoritaires #jenesuispasunhashtag

Bonjour et merci pour la chronique. 


Je la trouve pourtant embrouillée. E. Plenel aurait précisément pu utiliser la même argumentation que C. Viktorovitch (= la stupidité des mots-dièse binaires) pour justifier son souhait de se tenir à distance (...)

Je ne suis pas toujours d'accord avec Plenel ( son attitude envers Denis ROBERT ) mais pour le coup, Mediapart à peut-être raison de penser qu'en ses jours il y a peut être plus important à traiter comme sujet que les déclarations d'une ado sur les r(...)

Derniers commentaires

A lire l'article de Loris Guémart dont vous mettez le lien dans votre chronique, je me dis, Cher Daniel Scheidermann, que Edwy Plenel et Médiapart sont plutôt bien inspirés de rester à l'écart de cette hystérie quasi collective.

 Clément Viktorovitch : "Mila subit une campagne de harcèlement pour avoir critiqué durement l'isl..."


Stop.

Pour avoir proféré des insultes envers l'islam.

Mais bon, on reprend...

"On comprend que nos concitoyens musulmans soient choqu..."

Stop.


Pourquoi les citoyens musulmans. J'ai été choqué moi aussi, je ne suis pas musulman. Tout le monde peut être choqué par ses propos.

C'est ça, Clément Viktorovitch ?

C'est lui, le nouveau phare de la pensée ? Et ben, on n'est pas rendu. Encore un effort, Clément Viktorovitch.

Son thème de chronique, ne soyons pas hachtag, a caché à pas de monde qu'il cancanait comme ses petits camarades des grands médias.

 Encore un effort, Clément Viktorovitch.

Il parait que Edwy n'a rien dit. Continue comme ça, Edwy, tu as tout mon respect. Encore qu'à côté de la fulgurance de Clément Viktorovitch, n'importe quel raclement de gorge serait passé pour du Edgard Morin.

Bref, j'en reviens toujours aux textes, c'est bien, les textes, les mots, leur absence, leur détournement, un peu comme un plan de sauvegarde de l'emploi est le nouveau patronyme du plan de licenciement :


-  Les médias s’échinent à parler de Mila qui critiqué l'islam alors qu'elle l'a insulté (sauf RT France, ai-je relevé) ; des milliers de gens qui n'ont pas lu ses propos pensent à une simple critique.


- Les habituels islamophobes récupèrent la chose, les grands médias suivent, car il n'y a pas que les islamophobes qui sont islamophobes.

- On apprend que l'affaire a été montée en épingle par une asso, Bellica, qui se revendique féministe et islamophobe. Ça fait pas un peu lapin pro-chasseur, ou nazi pro communisme ? Vous ne comprenez pas mes exemples ? Croyez-vous que je comprenne Bellica ?
En fait, oui, je comprends Bellica, qui suit la trajectoire sociologique des puissants ; un jour ils acceptent et intègrent les différences sexuelles dans leur combat contre les classes du dessous. Dans le même genre, j'ai vu un LGBT pro Castaner sur Twitter.

- Les grands médias vont au lycée de banlieue de Mila, près de Lyon, comme Tintin va au Congo. Là, les bwanas pigistes découvrent la tolérance religieuse de la jeunesse et leur colère, voire leur violence,  face à Mila. Et là, les bwanas rédacteur.trice.s smicards ne feignent pas leur étonnement : les jeunes, c'est plus ce que c'était !!! Et la laïcité, bordel, demandent-ils ?

Bref, encore un effort Daniel, on s'en fout tellement qu'Edwy n'ait pas parlé.

Encore un effort, Daniel.

MiIla, écoute Bob Marley. "Babylon by Bus", est un bon début. J'ai, un jour de 1994, rencontré Manu Chao qui m'a confié qu'un teeshirt de Bob est un passeport dans le monde entier. Après, à toi de ne pas faire de la merde, ai-je complété dans ma tête, écouter, comprendre, se laisser bercer. Le monde des ados respecte l'autre, je n’ai jamais été aussi heureux de lire la presse française. La jeunesse est l'avenir !

Encore un effort, Mila. Tu as toute ta vie pour ensoleiller la notre.

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Bonjour les liaisons .... "Pas t..." et "jamais t..." ! La nouvelle linguistique est arrivée...

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J'peux pô lire les vidéos de touiteur parce que je ne suis pas inscrit. C'est obligé, pour suivre ASI ?

Il serait utile de s'entendre ce qu'est un blasphème avant toute autre considération. 

Le blasphème, par définition, est associé au croyant, et au sacré. C'est parce qu'une personne croit qu'elle peut, dès lors, blasphémer ou souffrir de celui-ci. 

Lorsqu' un non croyant critique ou insulte une religion, il ne peut se réfugier derrière la notion de blasphème car elle ne le concerne pas. 

Une autre question pourrait également être abordée, à savoir, est-il possible de critiquer une croyance, indépendamment des croyants ? Il me semble que cela relève de l'idéal. 

Mediapart a sorti de super enquêtes sur le harcélement dans les grandes écoles; sur les milieux médicaux; hoteliers... En general quand ils traitent d'un sujet c'est pas par le petit bout de la lorgnette; et avec une approche systémique. Si cette histoire; doit être traitée; c'est dans un ensemble; dans le contexte de cette récuperation par l'extreme-droite; et pour avoir quelque chose d'interessant à en dire; parce qu'en soi c'est juste un fait divers. Il faut du temps pour faire une vraie enquête; et si le but c'est qu'il parle d'un sujet parce qu'il faut en parler; autant lire le flux de dépèches afp.

Donc lorsque des gamins s'échangent des insultes ordurières on doit forcément prendre partie ? Et, bien sûr, comme par hasard, pour celui des deux qui la peau de la bonne couleur ?

Eh bien faites ça sans moi !


PS : je me demandait ce qu'ASI venait faire dans ce bourbier promu par la fachosphère. Mais je vois maintenant qu'il s'agit juste d'un prétexte pour s'en prendre à Plenel.



Comme pour Julian Assange, dont l'histoire est résumée ici par un rapporteur de l'ONU spécialisé sur la torture, avec rappel de ce que signifie aussi viol en Suède :


https://www.republik.ch/2020/01/31/nils-melzer-about-wikileaks-founder-julian-assange


Je pense qu'il y a deux choses différentes, "être ou ne pas être" Mila (à ce niveau y'a une super solution : ne pas être twitter ; ceux qui évitent ce réseau social dont les deux principales contributions à l'histoire humaine sont d'avoir transformé le débat public en échange de petites phrases dignes de mauvais politiciens, et d'avoir permis aux affaires de harcèlement en meute de se multiplier, n'ont pas besoin de s'identifier à un hashtag) et parler ou non d'une affaire destinée à faire la une de l'actualité à temps pour que la droite ne puisse pas évoquer le silence de la gauche ou de sa presse à son sujet.


A la limite en parler ou pas maintenant, comme "être" ou pas Mila maintenant n'a pas grande importance, le mal est fait, il fallait en parler avant que l'affaire atteigne les chaînes d'info, quand cette parole pouvait apparaître comme autre chose que du suivisme. Et c'est à ce moment là seulement que la gauche pouvait exprimer des nuances sans que ça apparaisse comme du pur positionnement politique. 

Aujourd'hui la gauche qui "est" Mila dix ans après la bataille ne fait qu'ajouter des noms/titres de presse à une longue liste de personnalités et médias de droite, et celle qui "n'est pas" Mila qu'apparaitre comme un rassemblement de hipsters refusant de suivre un effet de mode ou d'antifas tellement obsédés par la culpabilité par association qu'ils sont prêts à jeter une ado sous le bus pour ne pas être dans le même camp que Lepen et autres repoussoirs.

Et celle qui exprime des nuances, enfin, qu'apparaître continuer dans la même lâcheté que celle qui lui a fait éviter le sujet au départ, je me mouillais pas, et là… je me mouille encore moins.


A part ça j'ai l'impression que ce type d'omission relève d'une certaine tradition chez Edwy. Pour prendre un exemple autre que celui de Ramadan, alors que le site se faisait une tradition de suivre toutes les affaires d'accusations de sexisme people suivant #metoo il ne me semble pas qu'il ait couvert les derniers rebondissements d'une affaire en train de remettre en cause la confiance en la parole des 'victimes', celle ayant conduit le hashtag #justiceforjohnnydepp à atteindre le top 5 des trending topics mondiaux sur Twitter pendant plusieurs jours la semaine dernière (au passage @si non plus, d'ailleurs). 

Et ça concerne aussi, sauf erreur de ma part la quasi totalité des sujets liés à l'immigration qu'exploite l'extrême droite mondiale (y'a t'il un seul article de Mediapart, sur Rotterham/Telford/Rochdale/Manchester, hors blogs hébergés qui sont plusieurs à les évoquer, par exemple ? pour un site d'investigation ne pas s'intéresser à des affaires étouffées pendant des décennies par la police d'un pays voisin fait un peu bizarre)

Ce qui ne va pas dans le sens de la vision du monde de la gauche "inclusive", Médiapart évite d'en parler. Plenel incarne tout à fait la tendance du journalisme progressiste que j'évoquais ici.

Tenez, il y a des gens qui prennent clairement position.... pour ceux qui connaissent ce site (et pour les autres )


http://ms21.over-blog.com/2020/02/nous-sommes-mila.html 


Il est un peu dommage de ne pas rendre hommage à Kirk Douglas qui, avec Dalton Trumbo et Stanley Kubrick, popularisa le slogan "je suis".

J’ai passé un paquet d’années de ma vie dans un endroit où les chiens vivaient en semi-liberté. Et quand on passait devant une maison où il y avait un chien ce dernier se mettait à aboyer, comme il est attendu de lui, jusqu'à ce que le passant s’éloigne. Cela faisait partie du cours habituel des choses.


Quelquefois, en raison sans doute du caractère du canidé ou du maître (de la maîtresse) ou des deux ou alors en raison d’une attitude du passant perçue comme suspecte voire agressive par le chien, ce dernier en plus d’aboyer se mettait à poursuive le passant.


On attend alors du maître (ou de la maîtresse de maison) qu’il ou elle (a)raisonne son chien pour prévenir les cas de morsure. Le passant expérimenté sait quant à lui qu’il faut se tenir coi : ne pas avancer à la rencontre du chien mais ne pas s’enfuir non plus sous peine de se faire poursuivre  jusqu'à la morsure.


Il arrivait malheureusement qu’un enfant apeuré essaye de s’enfuir et se fasse mordre en définitive. Dans des cas semblables, la communauté décidait de supprimer le chien. Et il arrivait également que l’enfant y passe (quelques temps plus tard) lorsque par négligence ou pour d’autres raisons il n’avait pas été convenablement soigné.


Je ne voudrais pas laisser cavaler votre imagination qui essaye déjà de déterminer qui est l’enfant et qui est le chien dans un cas réel. Je vous invite plutôt à vous attarder sur la difficulté de maîtriser le chien (parce que c’est très compliqué d’y parvenir avec un animal en liberté) et la difficulté pour l’enfant qui marche seul, avec encore peu d’expérience, de montrer de l'assurance, la résultante de tout cela pouvant être un drame inextricable.


Dans cet endroit où j’ai vécu un paquet d’années, on insistait auprès des maîtres ou maîtresses de maisons pour apprendre les limites à ne pas franchir à leurs canidés (libres !) et on éduquait les enfants (libres eux aussi !) à se tenir coi devant un chien qui aboie pour éviter la morsure.


Et il ne venait à personne l’idée de se prendre pour le chien ni pour l’enfant !

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Bref, Mila ou pas, ...


Quand je fréquentais encore Fesse de Bouc, l'avatar de service était "Je suis Charlie"


Bien que déplorant l'assassinat de vieilles et aimées connaissances, je n'ai pas pu me joindre à l'affichage d'un tel avatar.


J'ai mis à la place "Je suis Hilare" (esprit Hara Kiri bête et méchant d'origine)


Scandales, insultes, etc ..., me sont tombés dessus.


Depuis les haches tagues et autres caches misères, je les tiens à distance.


Et puis foutez la paix à Milan Kundera !

Bernie Sanders à un journaliste "I'm tired of commenting on Trump's remarks... I think he lies all the time ..."

Bonjour et merci pour la chronique. 


Je la trouve pourtant embrouillée. E. Plenel aurait précisément pu utiliser la même argumentation que C. Viktorovitch (= la stupidité des mots-dièse binaires) pour justifier son souhait de se tenir à distance de tout ça. Vous les opposez assez artificiellement, et vous créez une dichotomie binaire pour conclure une chronique sur l'artificialité des dichotomies binaires.  Hum. 


Et si on reprend votre critique à E. Plenel, celle de se boucher le nez : que conclure d'une attitude opposée, la vôtre par exemple, consistant à aborder le sujet de front ? Que nous ont apporté depuis plusieurs jours les "débats de fond", au juste ? Rappeler des principes que tout le monde connait (le droit au blasphème, la concorde) ? La belle affaire.  Nous dire "Je peux vous faire un aveu ? Je n'ai aucune opinion intéressante sur l'affaire Mila ". Super, merci. Et aujourd'hui, nous rappeler que les mots-dièse sont réducteurs ? Ah ben tiens. 


C. Viktorovitch plie le truc en 5 minutes, mais tout le monde court dans tous les sens pour papoter à l'infini depuis 15 jours. ( Mila doit détester ses ennemis, mais aussi maudire ses soutiens qui lui mettent la tête sous l'eau avec cette conversation infinie. )


Je ne dis pas que le silence de Mediapart soit complètement compréhensible. Un édito ferme aurait été bienvenu. Je sens aussi qu'E. Plenel est un peu plus gêné qu'il ne l'admet. Soit. 

Mais dans une économie médiatique à ressources limitée que vous connaissez, n articles sur Mila, c'est n articles en moins sur d'autres choses. Sur @si, on s'en rend compte concrètement (3 articles en une semaine!). La question n'est pas d'en parler ou pas, mais de trouver la mesure et d'échapper au piège du bavardage qui fait le miel de tout ceux qui instrumentalisent cette histoire. Bref, encore quelque chose de non  binaire...

ça serait drôle de faire un hashtag #Jesuis... qui blasphème le dieu chrétien. On verra que les fachos sont beaucoup moins pour la liberté d'expression.

Et que le twitter de gauche n'aurait soudain plus aucun problème avec ça, par la même occasion. On peut le retourner comme une crêpe, cet argument...

ça ne me dérange pas que vous retourniez les opportunistes.

J'ai bien du mal à comprendre le sens de votre réponse. Je voulais simplement pointer qu'il y a une certaine ironie à voir la gauche se moquer de l'extrême-droite pour un problème qui, sur cette affaire, est exactement le sien : un anti-cléricalisme à géométrie variable.

"voir la gauche se moquer de l'extrême-droite" [...] "anti-cléricalisme à géométrie variable."


De quelle gauche parlez-vous ?


Pour la gauche que je connais, son anti-cléricalisme est d'une rigidité cristalline.

Celle de toutes mes connaissances, de ma bulle facebook, des milliers de twittos qui relativisent le droit au blasphème et parle de stigmatisation religieuse, si ce n'est de racisme, etc. Celle aussi qui n'a pas daigné relater l'affaire dans ses journaux, si ce n'est avec retard.

Soyons cristallins :


A bas le sabre et le goupillon sous toutes ses formes !

des affaires de harcélement en ligne; y compris avec des menaces de mort; il y en a tout les jours malheureusement. Une fois que qu'on a dit "c'est horrible de harceler une ado;  les insultes homophobes; les appels au meurtre et au viol c'est insupportable"; qu'est-ce que vous voulez qu'on dise; à part parler plus largement du phénomène du cyber-harcelement?  est-ce que cette Mila aurait pas preferé ne pas devenir l'égerie de la fachospère; avoir sa tête affichée partout; et risquer encore plus de harcélement en retour?

Est-ce que les gens; les journalistes qui l'ont instrumentalisée et ont publié sa photo partout se sont posé la question cinq minutes des conséquences pour elle de cette exposition?

personne n'est dupe de l'indignation hypocrite de ces gens là.

Parce que maintenant c'est de l'anti-cléricalisme de vouloir mettre des doigts dans des culs (imaginaires en plus) ?!?


Bah dîtes donc, le débat philosophique est tombé bien bas en France...

> Parce que maintenant c'est de l'anti-cléricalisme de vouloir mettre des doigts dans des culs (imaginaires en plus) ?!?


Euh oui, l'anticléricalisme s'est historiquement entre autres caractérisé par la satire ou la profanation symbolique (= être grossier avec) ce que certains voudraient sacré et respecté pour tout le monde.


Il ne s'agit pas de débat philosophique (personne n'y a jamais prétendu, c'est quoi cet homme de paille ?), mais d'être un tant soit peu constant et cohérent sur ses principes. Si un ado disait "je fous un doigt dans le cul de Jésus" et qu'il recevait des centaines de menaces de mort de fidèles catholiques, le twitter de gauche serait vent debout.

La satire et la caricature sont des arts qui ne sont pas à la portée de n'importe qui. Là on parle de grossièreté gratuite qui n'amène ni le sourire, ni la réflexion...


Svp,soyons sérieux !

Mais qu'est-ce que l'anti-cléricalisme vient faire en cette galère? En quoi Mila fait-elle de la lutte contre le clergé, ou plaide-t-elle pour la séparation de l'église et de l'état?

"la lutte contre le clergé", "la séparation des églises et de l'état"


Vous avez raison, l'anticléricalisme prôné par Browny est plus folklorique que sérieux, et assez rétrograde, même s'il a existé chez nous sous le nom de "bouffeurs de curés".


Des catholiques fervents et sincères, peuvent se dire anticléricaux, parce qu'ils luttent contre cette domination du clergé dans l'église, domination qui se fait à l'encontre des préceptes évangéliques. Les vrais anticléricaux font très bien la différence, comme nous faisons ou devrions faire la différence entre gouvernements et peuples. 


Les mêmes catholiques fervents et sincères refusent que l'autorité de l'église s'étende abusivement sur les non catholiques, estimant que le respect des préceptes religieux doit être volontaire et pas imposé par une autorité civile. 


L'imposition d'une religion comme religion d'état est une position politique et pas religieuse. Combattre les religions dans leurs abus est un droit et même un devoir. Blesser gratuitement les croyants dans leurs sentiments religieux est l'inverse d'une véritable lutte pour la liberté de conscience.

Je pense néanmoins que vous minorez l'importance de cet anticléricalisme "folklorique" (pourquoi pas pour le terme, on pourrait dire aussi "populaire" d'ailleurs), et qui effectivement devenu désuet - mais seulement parce que le combat contre le catholicisme n'en a plus besoin, et que Fromet sur inter qui dit que "Jésus est PD" ne dérange plus grand monde.


Blasphémer, à mon sens, ça ne peut pas seulement relever de la déconstruction des religions et de leurs prétentions au pouvoir - c'est nécessaire, mais que des religieux arrivent à s'offusquer qu'on leur oppose de telles analyses ça relève à ce stade du problème mental. Blasphémer, c'est aussi et surtout refuser de prendre au sérieux. Refuser toute cette rhétorique du respect hiératique, de la révérence, de la crainte et de la pudeur, dont la religion s'est toujours entourée, et qui aussi (surtout ?) constitué son pouvoir (qui, historiquement, relève aussi d'un régime de terreur sur des populations illettrées). Les vieilles unes de Charlie Hebdo ont autant joué pour le décollement du pouvoir symbolique du catholicisme en France, pour sa perte de pouvoir sur les esprits encore conditionnés, que toutes les lois passées pour séparer l'église de l'état.


Alors oui, on peut trouver ça bête, rétrograde, puéril, gratuit, ça l'est sans doute. Mais c'est ici, et seulement ici, que se teste la réelle séparation des églises et de l'état - c'est-à-dire aboutir à une nation où les religions sont vues comme des idéologies comme les autres, point barre. Aucun communiste fervent ne se sentira offensé dans son intériorité la plus profonde si je dis que "le communisme est une doctrine de merde" et que "je fous un doigt dans le cul du fantôme de Marx". Moi-même, en tant qu'homosexuel, je ne vais pas chouiner dès qu'une église ou une mosquée lit un passage de son livre qui explique que je suis grosso-modo une abomination, ou qu'elle attaquer n'importe quelle idée (l'égalité des sexes, par exemples) au fondement des principes qui m'ont constitué, tout aussi sacrés pour moi. Je ne vois pas au nom de quoi ces citoyens (les religieux) auraient droit d'être plus sacrés que les autres.


L'anti-cléricalisme, c'est aussi ce qui permet d'acter concrètement de cette séparation, fut-ce par la grossierté, ou par des procédés pour lesquels ont est pas forcés d'avoir de l'admiration. Et je trouve que ça a plus de valeur, et plus d'impact politique, que ce paternalisme douteux d'une partie de la gauche qui s'obstine à vouloir considérer les musulmans de France comme des enfants qu'il faut protéger des méchants mots, incapables d'encaisser ce genre de choses, de se défendre par la parole ou par la satire à leur tour, et de voir leurs idées ou symboles remués. Il ont le droit d'avoir un ami imaginaire sexiste, homophobe, rétrograde, et appelant à la violence. J'ai le droit, et tout le monde a le droit, de trouver ça débile.



La liberté d'expression a deux vitesse ça ne date pas d'hier. Ils sont nombreux a ne la défendre que lorsque la dite expression va dans leur sens. 


Je me souviens de la censure du clip "Chirac en prison". Ça n'a pas ému grand monde. 

Ou la censure de la promo de Cali ("Je vais redresser la France en 100 jours"). Là non plus pas grand monde pour défendre le droit a la satire. Essayer de critiquer Un peu trop fort la politique d'Israël et vous serez très vite mis du coté des antisémites... 

Les exemples ne manque pas.

Une pensée pour les dizaines de millions de citoyens qui ne "hashtag  pas". N'oublions pas qu'ils sont majoritaires #jenesuispasunhashtag

#Jesuis, donc #Je pense ?


Ben voyons !

Mediapart et Plenel font ce que faisaient déja les dames patronnesses: Ils choisissent leurs pauvres ! Rassurons nous. Ils ne leur tricotent pas des pulls couleur "caca d'oie" pour les reconnaitre. La couleur "religion" suffit.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Je ne suis pas toujours d'accord avec Plenel ( son attitude envers Denis ROBERT ) mais pour le coup, Mediapart à peut-être raison de penser qu'en ses jours il y a peut être plus important à traiter comme sujet que les déclarations d'une ado sur les réseau sociaux et la récupération qui en est faite surtout  ( dans chaque camps )


Alors, entre ne pas traiter le sujet et dire qu'on est au milieu du "je suis..." /"je ne suis pas ..." hônnetement est-ce qu'on ne sodomise pas un peu les diptères ?

Et moi #jeSuisMoi pour commencer. J'ai déjà bien assez à faire avec moi-même, pour ne pas avoir à me préoccuper d'être quelqu'un d'autre. Je ne suis pas particulièrement bon comédien, j'aurais grande peine à être des personnes que je n'ai jamais rencontrées, ou un journal que je n'ai jamais lu.


J'ai toujours trouvé cette expression complètement excessive, exigeant non pas un soutient ou un point d'accord, mais une identification à une personne ou une entreprise. L'identification est un processus fort, intégral, extrême et radical. De fait sa négation ne me semble pas un extrême, mais plutôt du bon sens.


Alors oui #Jenesuispascharlie et #jenesuispasmila. Mais je ne suis pas anti. Je n'ai jamais lu Charlie, être anti me paraitrait abusif, et je ne connais pas Mila, j'ai juste lu un compte rendu de l'affaire sur @si, difficile d'être anti. Et bien évidemment, #jenesuispasdaniel, mais je n'ai rien contre, je vous aime bien même, à vous lire tous les matins.

L'intelligence collective  ; un rêve !


" Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort " ( Gandhi )

#jesuisdaniel ?

L'inteligence de Clément Viktorovitch encore demontré. Si seulement il avait plus poids dans nos médias...

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