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Le vote électronique, cette boîte noire "aussi transparente que possible"

Ouf ! Ce ne fut qu'un soupir de soulagement, à l'UMP, après l'élection, sans contestation, de Nicolas Sarkozy à la présidence du parti, par vote électronique. Soulagement unanime ? Loin de là. Car le vote électronique a ses adversaires irréductibles, qui le considèrent comme opaque, totalement et forcément opaque.

Derniers commentaires

« À l’heure actuelle, il n’y a pas de raison de penser que le vote électronique puisse remplacer avantageusement le vote traditionnel à l’urne, pour les scrutins où l’urne est correctement surveillée. [...]

La comparaison entre vote électronique et vote papier amène des conclusions plus nuancées en matière de vote par correspondance. »

Véronique Cortier, CNRS - Nancy, http://binaire.blog.lemonde.fr/2015/01/29/le-vote-papier-est-il-reellement-plus-sur-que-lelectronique/
« L’Estonie est le seul pays européen [...] qui permet à TOUS les électeurs de voter par Internet.
[...]
L’électeur a la possibilité de modifier son vote électronique entre le sixième et le quatrième jour avant la date officielle du scrutin. Il peut aussi revoter de manière traditionnelle. Dans ce cas c’est ce vote sur bulletin papier qui sera seul pris en compte.
[...]
[T]rès peu d’électeurs de ce pays ont préféré ce système au vote papier : 1,85 % en 2005 et 3 % en 2007. » [Et 14,7 % en 2009.] [Et 31,3% en 2014.]

PourEVA Pour une Ethique du Vote Automatisé (Vote Electronique)
En Belgique le vote en isoloir est papier dans certaines communes et électronique dans d'autres où l'on utilise encore des vieilles machines avec des disquettes 3,5 pouces ou des plus récentes qui impriment un ticket permettant ensuite de vérifier le résultat.

« Le bug concernait en fait deux mille votes répartis dans vingt-deux cantons bruxellois (huit) et wallons (quatorze). Le problème se posait lorsqu'un électeur votait nominativement pour un candidat et un effectif d'une liste, puis qu'il se ravisait, en modifiant son choix sans passer par la touche "annuler", en décochant les cases et en optant ensuite pour un parti avec un numéro inférieur. » http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-vote-electronique-vrai-probleme-democratique?id=8279718

« Le logiciel avait pourtant été soumis à une batterie de tests, contrôlé par un collège d’experts et agréé par un organisme indépendant (en l’occurence, la société Pricewaterhouse-Coopers Enterprise Advisory SCRL), comme le veut la procédure. » http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/vote-electronique-un-probleme-francophone-538378513570902f990bf91d
Bonjour,
Tout ceci a des chances de ne pas encourager les abstentionnistes à voter.
59,5% aux élections € en 2009 pour la France!
Un grand oubli de cette émission : le vote électronique pour les élections professionnelles, étant responsable à SUD PTT nous l'avons expérimenté à La Poste :
résultat quand on voté sud sur des élections cela revenait à vote blanc, la preuve en image et en vidéo.

vidéo1
video2

L'explication par l'expert n'était pas très convaincante... et surtout nous affirmé que même validé ce vote était valable et correspondait à l'organisation choisi. Mais aucun moyen de vérifier.

De la même façon une participation des cadres proche des 100% et dans l'exécution, notamment chez les facteurs, une participation entre 45 et 70% donc un vote privilégiant plutôt l'encadrement que l'ouvrier... Et la liste serait longue des chausse trappe placées par La direction pour à mon sens orienter officieusement le vote.
Et je ne mets pas toutes les autres irrégularités.
Cerise sur le gâteau comme dans la sphère publique, au contraire du privé le vote électronique est imposé par La Poste sans négociation avec les syndicats... L'État pire que les patrons.
En attendant, les Suisses de l'étranger rattachés au canton de Genève (c'est mon cas) votent par voie électronique tous les quatre mois, et ce, depuis 2009. C'est d'ailleurs le résultat d'un vote "traditionnel" : les citoyens genevois avaient approuvé l'adoption de ce système de vote électronique. Pourtant, certaines failles (au moins) du système mis en place à Genève ont été spectaculairement démontrées.

Mais en Suisse, démocratie semi-directe, le peuple ne vote pas pour élire les présidents de la Confédération (ils sont élus au sein du Conseil par l'Assemblée fédérale, pour un an). Je vote par ailleurs rarement pour élire des personnes, l'ordinaire soumis au vote est constitué de textes ; nous avons donc à juger, en premier lieu, des idées.
Il serait faux de dire que les enjeux ne sont pas de la même importance (certains objets de votation concernent directement les relations politiques et économiques de la Suisse avec l'UE), mais, peut-être, la tentation de la manipulation est-elle plus diffuse dans le cadre de ce système politique particulier.
Très bonne émission, et je rejoins certains commentateurs, trop courte.

Je fais partie de ces informaticiens qui ne font pas confiance au vote électronique.

Par contre, cher @manhack, je vous aime bien, j'aime vous lire et vous écouter, mais vos "vachement" écorchent mes oreilles.

Mais je suis un peu râleur, alors il ne faut pas faire attention...
J'avais lu que le vote électronique était remis en cause par de nombreux experts et qu'un pays précurseur comme la Hollande l'avait abandonné après plusieurs années. J'ai enfin compris pourquoi ce cas de "nouvelle technologie obsolète" est emblématique d'une des impasses du numérique.
Une bonne émission ou l'on apprend avec des intervenants de qualité, pourquoi le système de vote électronique est trop opaque et impossible à vérifier.
Le gros avantage du vote papier, c'est la possibilité offerte à qui le souhaite de participer au dépouillement. Pour l'avoir fait quelques fois, c'est une expérience franchement enrichissante. Ca donne vraiment un côté concret à l'élection, au delà du basique va voter / regarde le JT...
Très très bonne émission, avec des invités vraiment pertinents sur leur sujet.
Bravo !

Fier d'être abonné à ASI et NextImpact avec des contenus de qualité de ce type, introuvables ailleurs !
Excellente émission. Le seul avantage du vote électronique est de faire vivre tout un écosystème de prestataires de service (un peu comme pour le marché de la vidéosurveillance), un avantage pour eux et personne d'autre, évidemment.
Ce n'est pas seulement la fraude qui est en jeu mais aussi le secret du vote. J'espère vivement que cette horreur restera limitée aux élections INTERNES de l' UMP !!!
Emission passionante presque trop courte.

Ceci dit, tant qu'il y aura des gens pour croire que les machine à sous sont faites pour que le client gagne...
Si il ait beaucoup plus difficile si ce n'ait impossible de juger de la fiabilité d'un vote électronique, il ait aussi beaucoup plus difficile si ce n'ait presque impossible de tricher avec le vote électronique.
Pour l'individu qui vient voter, probablement. Pour ceux qui sont proches des machines - programmeurs ou opérateurs - pas du tout.
C'est tout à fait faux. Une fraude sur vote électronique demandera en effet plus de connaissances techniques (et encore, on peut envisager que des groupes maffieux puissent mettre à disposition des applications de triche utilisable par un néophyte), mais surtout une fraude sur vote électronique aura une échelle bien plus importante.
Imaginons un vote à l'échelle d'un pays de manière électronique sur machines, si les celles-ci sont frauduleusement modifiées TOUT les votes sont suspects et il va être impossible de prouver la fraude, avec le vote papier pour pouvoir atteindre une telle échelle de fraude (je répète : la totalité des votes suspects) il faut avoir un pays d'aveugles, et encore !
En outre le vote électronique sur machine multiplie les occasions de fraude (fraude par le constructeur, fraude par l'importateur, fraude par l'instalateur, fraude par l'organisateur, fraude par un votant). Sachant que pour le vote par internet c'est encore pire. C'est donc bien plus facile de frauder.
Le vote papier offre moins d'occasions de fraude (même si il en présente).
Le vote éléctronique n'est pas prêt. Si des chercheurs continuent de travailler dessus c'est qu'il n'ont pas enterré le sujet, et pour cause, les garanties en matière de fraude d'un vote éléctronique idéal sont bien supérieure au vote traditionnel.

Aussi, je suis toujours un peu mal à l'aise d'entendre une émission qui fait la part belle aux dialogues d'une juriste et d'une "chercheuse en informatique" dont le discours m'effraie (J'ai fait Génie Logiciel). Les programmes sans bugs existent - mais ils sont limité - et nous sommes en mesure de fournir des preuves mathématiques que le code logiciel répond à la spécification qui en est faite - mais sur des logiciels très limité -. Nous pouvons prouver avec une certitude qui échappe complètement aux sciences humaines (surlesquelles reposent la justice et le vote traditionnel) certaine partie de logiciel et obtenir des garanties inatteignable autrement.

Or, voilà, comme l'a dit le seul scientifique du plateau que l'on a écouté que trop peu : Nous ne sommes pas prêt. S'il est juste que nous pouvons "prouver" et certifier certains logiciel, ils sont souvent très limité. Mais rappelons tout de même que des parties centrale de la ligne 14 du métro Parisien ont été prouvées, la plupart des logiciels de gestion des distributeurs bancaires sont prouvés, les transaction bancaires aussi sont GARANTIEs derrière des assomptions suffisament forte pour que les organismes bancaire et les bourses du monde entiers les utilisent chaque micro-secondes, alors que les enjeux sont souvent bien plus supérieurs aux enjeux politiques.

Aussi, la science informatique pourra éventuellement fournir des preuves scientifique là où, - je retourne l'argument donné dans l'émission - le vote traditionnel ne fourni que des apparences : une urne qui semble vide, des bulletin sur papier, des agents pour recompter, des juges pour trancher. N'avez vous jamais vu comment il est facile de tromper l'humain ? Interessez-vous quelques instants aux illusionistes pour découvrir à quel point tromper une foule est aisé. On ne trompe pas une preuve mathématique.

C'est aussi le sens de l'intervention du scientifique : les scientifiques étudiant ce domaine recherchent non pas à écrire un logiciel, mais plûtot à identifier un ensemble de contrainte qui aboutissent à un processus mathématique dont le résultat est vérifiable indépendamment. Peut importe alors le constructeur, l'importateur, l'installeur, l'organisateur, ou le votant... Peut importe que le logiciel soit libre ou fermé, le résultat final doit être vérifiable mathématiquement. Comment pensez vous par exemple que vos transactions bancaires sont validée, et ce malgré le même nombre d'intermédiaire ?. La question principale pour les chercheurs est : peut-on transmettre en chiffre l'ensemble des garanties que l'on souhaite pour un vote éléctronique. La réponse n'est pas "NON" de manière évidente, ou alors vous vous estimez d'emblée plus à même que l'ensemble des équipes de scientifiques de part le monde qui semblent vouloir continuer à creuser le sujet.

Mais, si on continue de creuser le sujet, c'est que - 3 fois hélas- , nous n'avons pas non plus encore trouvé d'algorithmes ou de processus suffisamment solide, et peut-être même nous ne pourrons jamais garantir l'intégralité des contraintes que l'on se donne. Mais les scientifiques ne s'arrêteront pas de chercher tant qu'il n'auront pas la preuve que cela ne sert à rien de continuer.

Il y a donc plusieurs perspectives, toute aussi passionante pour parler du vote éléctronique. Je reste convaincu que sous de nombreuses formes il va être introduits et modeler nos société futures. En fait, c'est déjà le cas avec le Crowdfunding (vous payez et permettez à des projets et pas d'autres d'être réalisé), les préférences des systèmes tels qu'Amazon, les buzz sur youtube (certains sujets politiques ou artistes sont promus sur les devant des scènes médiatiques), les innocents sondages d'opinions de chaques magazine sur le web, les décomptes des visites sur un site et le netranking ... et bien sûr chaqu'un de ces moyens à déjà été piraté, dévié par des méthodes douteuses et des lobby diverses... alors, faut-il chercher un vote éléctronique idéal ? alors que le vote éléctronique non-idéal est déjà à l'oeuvre partout et sous toute les formes, aux manettes de nombreux pans de nos sociétés ?
Les programmes sans bugs existent - mais ils sont limité - et nous sommes en mesure de fournir des preuves mathématiques que le code logiciel répond à la spécification qui en est faite

Le programme n'a alors pas de bug, mais son exécution peut toujours en avoir: il suppose que le matériel, le système d'exploitation, éventuellement des librairies, et le compilateur se comportent selon leurs spécifications, ce qui laisse encore beaucoup de moyens de déraillement ou de détournement. Je me souviens d'un papier de recherche où on cassait un programme prouvé en chauffant la RAM après avoir préparé un treillis de pointeurs où un bit changé suffisait pour faire beaucoup de choses.
On peut faire de la preuve de programme directement sur le binaire (donc après compilation et inclusion des fonctions des librairies) mais cela reste en général plus difficile à faire que sur le programme-source, et, comme vous le dites, on peut toujours trouver des failles au niveau matériel.
Bonsoir Vaab,

Je pense comprendre vos arguments mais l'exemple bancaire est malheureux car il est un parfait contre-exemple. Au final, c'est l'humain qui valide la transaction en vérifiant ses comptes. Et d'ailleurs il arrive qu'il y ait contestation pour des utilisations frauduleuse de cartes ou des erreurs de virement qui sont ensuite corrigées par la banque sur présentation d'une remise de chèques ou sur la demande de photocopie d'un chèque. Donc à l'aide d'un document papier vérifié par un humain. C'est pareil pour les opérations virtuelles. Lorsque j'effectue un virement depuis mon téléphone ou mon ordinateur j'ai le détail du retrait sur mon compte et si mon créancier ne reçoit pas le montant attendu il se manifestera auprès de moi ou de son agence bancaire une fois que j'aurais prouvé ma bonne fois par présentation des traces du retrait sur mon compte. De même pour des transactions entre sociétés, les comptables et experts-comptables sont là pour valider au final les comptes et toutes les transactions électroniques que ces comptes mentionnent.

Il peut y avoir deux sortes de votes électroniques. Le vote physique en isoloir à l'aide de machines et le vote électronique à distance.
Réglons le cas de ce dernier qu'il faut éliminer d'office puisque la possibilité de voter à distance ne protège pas du vote sous une pression quelquonque. Pire, si l'identification se fait à l'aide d'un mot de passe aussi sécurisé soit-il, alors nous rendons possible l'achat de votes à grande échelle puisque n'importe qui peut voter pour n'importe qui. La seule protection qui existe aujourd'hui avec la méthode archaïque contre ces deux risques c'est qu'il est en pratique impossible de savoir à coup sûr ce que fait le citoyen dans l'isoloir. Cette protection n'existe plus avec un vote à distance généralisé. Point final.

Reste donc le vote en isoloir sur machine électronique. Mais là, comment savoir si le choix effectué et bien celui qui est comptabilisé ? Pour le buletin c'est facile, et je l'ai déjà fait, il suffit de rester pour le dépouillement et n'importe qui peut le faire. Pour le vote électronique je ne sais pas. Même si je reste pour vérifier que les votes comptabilisés seront bien ceux sortant de la machine je ne peux, moi et moi seul, savoir si la machine fournit bien la somme des actions réellement effectuées par les citoyens dans l'isoloir. Il y a par nature délégation à quelqu'un d'autre du contrôle de mon vote, développeurs, constructeurs, installateurs, organismes officiels de certification et probablement d'autres dont je ne soupçonne même pas l'existence.
Personnellement je considère cela comme innaceptable. D'autres peuvent être d'un avis différent mais je n'y souscrirais que si le résultat d'un vote universel, et considéré comme régulier aujourd'hui c'est à dire à l'ancienne, entérine cette méthode. Cela me laissera une chance de militer contre avec les dernières forces citoyennes qu'il me restera et je vous invite à en faire autant.
Il faudrait d'ailleurs remplacer dans le titre de l'émission « vote électronique » par « vote par internet à l'UMP ».

Concernant les machines à voter, il en existe qui impriment des tickets qui permettent de recompter les votes, notamment en Belgique (cf. infra) sauf que :
- « sur le ticket, il est bien spécifié que c’est le code QR, incompréhensible pour l’être humain, qui sera seul pris en compte »1 ;
- « Les seuls contrôles prévus par la loi et qui impliqueraient éventuellement un comptage des tickets seraient le fait des collèges d’experts dont les membres (au nombre de seize pour tout le pays !) sont désignés par les divers parlements. La loi ne prévoit pas les cas où des électeurs, candidats ou non, pourraient contester les résultats ni les procédures à appliquer en cas d’invalidation des résultats (pour rappel, ce sont les assemblées législatives nouvellement élues qui valident elles-mêmes et seules les résultats de leur propre élection). »2

1,2. Vote électronique : une obstination technocratique, Article publié dans "Politique" n° 85 (mai-juin 2014), pp. 76 à 81.
S'il vous plait , et sans jugement quant au fond , "s'il est beaucoup plus difficle" verbe être au présent et pas "ait" avoir !

Il faut déchiffrer votre phrase pour comprendre , faites gaffe si vous voulez être lu.
Pour être fiable, le traitement informatique d'une donnée doit être traçable ET non-anonyme.
Pour être démocratique, un vote doit être traçable MAIS anonyme.
On peut retourner le problème dans tous les sens, vote électronique et démocratie ne sont pas compatibles.

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