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Commentaires

La Suisse, Kadhafi et Polanski

A propos de l'arrestation de Roman Polanski, un de nos @sinautes suisses, IT, a posté dans les forums la réaction suivante :

Derniers commentaires

La Suisse, horrible dictature, par initiative populaire veut rendre ces crimes inprescriptibles.

suisse
Ou comment la presse française redonne « sa virginité » à un « violeur », alors que la justice suisse fait seulement preuve « d’humanité » et non de « compassion ».

Pourtant j'ai bien lu :
4,5 millions de Francs suisse de caution + résidence surveillée + bracelet électronique +attente de l’extradition vers les USA…
dans quel Monde vivons-nous ?
Heureusement qu’on se rattrape avec le florilège de conneries de BHL…

La presse étrangère est neutre (comme la Suisse).
Je ne parle pas là de Polanski mais du fait que l'imprescribilité des crimes sexuels vous paraisse incongrus:

Car je regrette que les crimes sexuels, en France, le soient encore... Pourquoi me direz vous???
Parce que de 10 à 12 ans j'étais victime d'attouchements à caractère incestueux... Que j'ai gardé le silence, car je n'étais pas capable de faire autrement jusqu'à mes 25 ans... (Oui on change en 15 ans, comme en 30, autant les victimes que les bourreaux :) )
Quand je me suis sentie assez forte pour en parler, c'était déjà prescrit!!!!! De peu!!! Je m'étais réveillée 2 ans trop tard!!!!
Monsieur Polanski sait vivre: il sait apprécier les bonnes choses... Champagne, Quaalude et toutes petites pépées.. une petite fellation pour commencer, ensuite un cunnilingus parce qu'il n'est pas un égoïste, ensuite une petit coït classique et pour finir, champagne pour tout le monde, une bonne sodomie des familles! Bon elle à treize ans... mais enfin on est dans le milieu du cinéma, large d'esprit, on va pas se choquer pour si peu... d'abord elle l'a allumé, cette petit vicieuse... et puis c'est c'est la faute des parents, d'abord... ils devaient se douter qu'envoyer leur fille chez Jack Lougarou Nicholson, ça allait tourner à Zizi Ridé très rapidement...

Vraiment, ces juges américains, quelle étroitesse d'esprit ( poils aux étroites fesses, les meilleures)! Quel manque d'élégance.. oser faire arrêter le grand homme! Quelle mesquinerie! Non, nous les Français, c'est quand même autre chose.... exemple, à Outreau, nous on inculpe 15 innocents, y'en qui se suicident! Alors là, pour le coup, les Groseilles c'est pas ses copains, le Jack Lang, député du coin, on l'entend pas! Pas de pétition sur Facebook, pas d'intervention mélodramatique du neveu (nepos en Grec) Mitterand.. rien, que dalle. Les prolos ont aurait presque pu les emmener à l'échafaud, personne n'aurait rien dit. Non, mais là c'est autre chose, c'est leur pote.

Petite anecdote authentique:

Au début des années 80, dans l'arrière salle d'un café situé en face de l'entrée des artistes, Le Montrosti, un endroit incroyable vestige du XIX ème siècle, après une représentation de du Pilobolius Dance Company, on était un groupe de gens qui avions travaillé sur le spectacle. On picolaient et roulions pétards sur pétards. Entre Roman et sa toute petite amie... Petit Rat et élève à l'école de l'Opéra. Quinze ans maximum! Je suis assis à la table à côté de celle ou Roman et sa copines sont assis. Je roule un "gros trois feuilles" bien joufflu et bien chargé de triple zéro marocain. Roman, m'a demandé de lui passer, ce que j'ai fait tout de suite, et après avoir inhaller bien profond, il l'a passer à sa copine qui en a fait de même. A leur comportement, deux choses était claires que la prochaine étape de la soirée était une bonne partie de jambes en l'air (jetés, entrechats etc), et que le petit rat était plus que d'accord...

Donc pour moi, je ne sais pas quel est le mot approprié, mais ce cher Roman aime la chaire fraîche et, son modus operandi commence par les mettre d'équerre..

Doit-on le mettre au trou (avec Dutrou)? Je ne sait pas.. Je pense qu'il n'a pas été jugé, et qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, et que tout Polanski qu'il est il a les mêmes droits et devoirs que vous et moi. Puet être les juges lui donneront une peine éqilibrée qui tient compte des circonstances atténuantes...ne préjugeons pas.


Laissons faire la justice américaine, à ce que j'en sais elle n'est ni meilleure ni pire que la nôtre. Et sil les choses tournent mal, il fera comme son pote Michael Jackson, il prendra un bon avocat...

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Où est la prescription ?
Diffusion par Interpol de mandats d’arrêt internationaux 44 ans après les faits.
Où est Bernard Kouchner pour monter au créneau ?
Pourquoi Frédéric Mitterrand reste silencieux sur un fait oublié de tous ?
Quatre mandats d'arrêts internationaux émis par la France et visant notamment le chef de la gendarmerie marocaine pour la disparition de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris, ont été diffusés par Interpol après accord du ministère de la Justice.

Ben ca tombe bien pour les 4 personnes concernees ! Juste au moment ou les ministres francais, donc parlant au nom de Sarkozy et de la France, viennent d'annoncer et demontrer que les mandats d'arrets internationaux n'ont aucune valeur ...

>< Ici sur l'Express ><
L'excellent BHL, toujours prompt à défendre les primés opprimés est un brave type au fond, malgré ce que vous en dites . Dans une vidéo vue sur un site (je ne sais plus lequel), il parle de l'acte de Popolanski comme d'une "erreur de jeunesse"...Mon Dieu que c'est émouvifiant quand on y pense, un ado de 43 ans qui drogue et viole une ado de 13 ans, c'était une bêtise de gosse!

Au lieu de le foutre en prison, on devrait le punir de "Méthode Cauet" et de "Secret Story" pendant deux semaines, et interdiction de toucher une Playstation pendant un mois, non mais!
Juste un point de vue : celui de Clémentine Autain, blogueuse, femme "à gauche de la gauche" et chroniqueuse à France-Culture. Rarement vu un texte aussi juste et mesuré. http://clementineautain.fr/2009/09/29/roman-polanski-le-viol-la-justice-et-nous-chronique-france-culture/
Merci à D. Schneiderman d'avoir rafraîchi ma mémoire et de me rappeler que l'un des meilleurs sites relatif aux problèmes de droit reste celui-ci : http://www.maitre-eolas.fr/

La lecture et la rigueur du raisonnement suivi sur ce blog évite (à mon sens) toute interprétation approximative de la situation de R. Polanski. En ne se basant que sur l'aspect juridique il me semble relativement clair que la situation de M. Polanski est conforme au droit américain. C'est ainsi.

Pour ma part je suis fort surprise des réactions unanimes au soutien de ce réalisateur (pour lequel je n'ai aucune admiration particulière... Eh oui.... mais aucune animosité particulière non plus) de la part de Ministres, de réalisateurs, d'acteurs, de présentateurs télé, de journalistes....

Sincèrement je suis attérée par l'indulgence très particulière que l'on peut avoir par rapport à cet acte.

Sauf erreur de ma part une confusion est faite à propos de l'arrêt des poursuites demandée par la plaignante. Une jeune fille de 13 ans lors des faits.

Cette femme qui est dans la quarantaine, souhaite tourner une page. Soit c'est son droit absolu.

L'état où ce délit a eu lieu considère qu'il y a eu violation de la règle de droit. C'est le droit (voire le devoir) du Juge de vouloir sanctionner cette infraction à la loi. Et sauf erreur de ma part c'est à ce titre qu'est poursuivi M. Polanski.

Je me suis "pastillée" Le Grand Journal et L'objet du scandale aujourd'hui qui abordaient cette affaire.

Quelle unanimité dans la défense !

Daniele Thompson et autres soutiens (son avocat par exemple) étaient présents sur chacun des plateaux.

Qui venait défendre la partie adverse ?

Personne pour C+....

Et sur France 2 ce fut à mon avis pathétique. Durand (Merci Eolas de nous rappeler son comportement à propos de De Niro en 1999....) , Frédéric Bonot (Europe 1 qui dézingue dès que possible Sarkozy) faisaient front avec les deux personnes citées précédemment à un journaliste américain à qui on a octroyé généreusement 3 minutes sur 15 mn pour défendre la position de son pays.

Je ne vois pas là où le service public a fait honneur à son nom.

Peut-on se mettre 5 mn dans le peau de cette gamine de 13 ans ? Si vous retournez dans le blog de Eolas, vous lirez les conditions dans lesquelles le viol a été commis (sodomie, fellation, pénétration). Est-ce anecdotique ?

En tant que parent quelle serait votre réaction ? Auriez-vous oublié au bout de 30 ans ? Connaissez-vous des personnes violées qui ont payé toute leur vie un moment d'égarement de la part de leur auteur ?

Comment peut-on ne pas s'étonner de voir le nom de Nadine Trintignant sur la pétition qui demande la libération de M. Polanski ?

Franchement............ Des fois des choses m'échappent.....



J
Bonjour à tous!

Voilà trois semaines que je suis dans les locaux d' @si et que Thomas me montre les dédales innombrables du site et de la chaîne. Cette exploration à quatre mains prend fin aujourd'hui. A partir de maintenant, j'agirai seul, avec ma pelle et ma pioche. Pas de grands changements, si ce n'est que Thomas était un excellent technicien; j'ai moins d'expérience dans ce domaine. Par conséquent, tout en portant glorieusement le titre de "webmaster", une partie de mon temps restera consacrée au service clientèle et aux abonnements, dont je m'occupe depuis la création du site. A très bientôt dans les boîtes mails et sur les forums!

Pierre
justifier la mal par le pire c'est vraiment stupide... c'est sur que certains comme kadhafi son quasi intouchable par raison d'etat, c'est pas pour autant qu'on doit utiliser ce pretexte pour niveler par le bas... le fait est qu'on est dans un état de droit et le droit c'est le meme pour tous, enfin en theorie au moins... est ce qu'on va dire que c'est deguelasse d'arreter emile louis parceque c'est un super bon chauffeur de bus (il a aussi été arrete longtemps apres les faits)???? apres le probleme de la prescription c'est une question de legislation, c'est pas le seul point de divergence entre notre justice et celle des USA... apres creuser le dossier et juger c'est le taf des juges par definition....!!!! et enfin je connais pas l'affaire mais ca pourrait aussi etre comprehensible que la victime veuille oublier l'affaire apres 30 ans pendant lesquels il a esquivé grace a sa notoriete...
voila tout ca pour dire que franchement son sort m'en fout allegrement, il fait des bons films ok mais y'en a qui ont leur vie cassé par la jusitce pour bien moins alors pourquoi s'attarder sur lui si ce n'est a cause de sa celebrite???? a mon dieu on va juger un noble c'est trop porible!
Je souhaite me concentrer uniquement sur l'affaire Polanski et le manque d'images pertinentes dans les médias.
Je n'ai entendu personne, dans mon entourage, s'étonner que les médias ne diffusent aucune photo de l'adolescente, alors que les portraits de l'aspirante manequin faits pour Vogue existent sûrement quelque part. D'instinct, je suis persuadée que cette diffusion éviterait à de vertueuses personnes de parler de "gamine" ou "d'enfant" et rendrait Polanski moins pédophile à leurs yeux. En effet, je vis depuis bientôt cinquante ans au Canada, qui n'est pas un clône des États Unis, mais y ressemble par plusieurs traits. Or, ce qui m'avait frappé à mon arrivée, c'était (déjà!) une érotisation précoce des enfants, très surprenante pour une Française de souche. Cela était (est encore davantage maintenant) évident dans les catalogues de mode pour enfants, à l'étalage des pharmacies qui proposaient des trousses de maquillage pour les petites filles, aux propos des parents présentant quelque camarade de clase de leur rejeton avec des expressions telles que:«c'est le petit amoureux de ma fille» ou «la petite copine de mon fils». Très tôt, on fait des enfants une petite nana ou un petit mec, si bien qu'à la puberté on obtient une vraie petite femme ou un vrai petit homme. Je ne veux pas dire par là qu'il est licite de violer ces jeunes gens, pas plus que leurs aînés. Je veux seulement souligner qu'il y a, paradoxalement, un mélange de pruderie et d'exhibitionnisme assez incompréhensible qui fait partie des poursuites contre Polanski. Je n'aime pas que l'on fasse de cet homme un bouc lubrique dégoûtant prêt à salir la vierge pure. Bref, si @si consacre une émission à l'affaire Polanski, offrez-nous des images, s'il vous plaît, qui ne seront pas des justifications de l'évènement, mais le situeront dans son contexte.
Michelle Blanc
Dans cette affaire, je trouve étonnant qu'on ne rebondisse pas sur la perversité
juridique du "plaider coupable"
(que l'on voudrait introduire en France pour des raisons d'économies)

On en voit les conséquences :
Pas de vrai procès (un innocent plaidera coupable pour s'éviter un long procès,
ou éviter une lourde peine s'il échoue à prouver son innocence)
La victime peut s'estimer satisfaite des dédommagements financiers obtenus...

...mais personne ne connaitra jamais la vérité
L'adage s'applique donc: "mon voisin tue impunément, j'ai donc le droit de violé.". Un crime reste un crime, quelque soit les monstruosités qui existe dans le monde. Si je tue le fils de Kadafi, j'espère que je serais arrêté et jugé (même en Suisse).
C'est la justice qui décide des circonstances atténuantes pas la Police. Soit la police et la justice font des erreurs, mais là malgré l'acharnement du procureur, l'exemple est mal choisi.
Je comprend que l'article est aussi un jugement sur le comportement de la Suisse, soit, mais je pense que l'exemple est mal choisi.
On peut aussi aimer des salops et ne plus savoir quoi penser et qui aimer et là l'exemple est bien choisi.
je viens de lire l'article (pauvret) de wikipedia sur la prescription. Tout ce que j'ai trouvé d'interessant, c'est :
"La prescription est justifiée par le fait qu'au delà d'un certain délai le trouble causé par l'infraction disparaît, et que les preuves disparaissent avec le temps, donc surtout que le risque d'erreur judiciaire augmente. Certains arguent aussi que la perte du droit de poursuivre est la sanction de la négligence des autorités."

Oublions la négligence des autorités qui ne me parait pas interessant ici.

- le trouble causé par l'infraction : il est vrai que maintenant, il n'est pas tres clair, car la plaignante ne souhaite plus de poursuite
- les preuves disparaissent, le risque d'erreur augmentent : pas faux non plus. surtout avec le ramdam médiatique, ca va être dure d'avoir une jugement indépendant.

Il n'est pas evoqué la de notion du type, la perosnne est passé a autre chose apres tout ce temps, ce n'estp lus la même que l'on juge.

apres, il parle aussi de l'interuption de la prescrption :
"L'interruption du délai renvoie à la notion d'évènement interruptif : il s'agit de l'évènement qui efface le délai écoulé, un nouveau délai, identique, recommencera à courir après cet évènement. Les actes de poursuites et d'instructions interrompent la prescription : ce sont ceux par lesquelles les autorités compétentes manifestent leurs volontés de poursuivre et engager la répression de l'infraction."

Du coup, comme le dit eolas, comme l'instruction continuait, il y n'y avait pas prescription. Par contre, je ne trouve pas vraiment de justification au fait que les actes de poursuite interompe le delais de prescription, car les 2 raisons de la prescription sité ci-dessus sont toujours vrai, même si il y a procédure en cours. je le voit plutot un contournement pour permettre à la justice, qui n'a pas toujours les moyens d'aller vite, de finir son instruction. A moins que l'on concidère que si la justice fait son travail avant la fin de prescription, elle a agit avant que les preuves "disparaissent".

Cette notion de prescription n'est pas bien claire pour moi, du coup.
encore un article sur polanski ?

Il y a un mandat d'arrêt international de la justice américaine, la police suisse l'arrête, point barre. Les francais n'ont même pas lieu de s'en mêler.

Ensuite : poser comme argument que si les plus puissants (kadafi) sont intouchables alors il n'est pas très équitable de vouloir toucher des plus faibles (polanski)
C'est super comme logique ! On devrait supprimer toutes les lois comme çà tout le monde deviendrait intouchable (sauf les petits enfants bien sûr) et on vivrait dans un monde où l'on serait tous égaux... soit j'ai rien compris au message de fond de l'article soit vous partez tous en sucette.

Y'a pas des sujets bien plus importants à traiter comme la désinformation sur la reprise de la croissance ?
Bonjour,

Pour des raisons personnelles, je vais quitter @rrêt sur images et laisser ma place de webmaster à Pierre Schneidermann qui s'occupait (et qui s'occupera toujours) jusqu'à présent de la relation avec les abonnés. Je voulais vous remercier tous de ces presques deux ans passés en votre compagnie, des bons rapports que j'ai pu entretenir avec la plupart d'entres vous, de votre sagesse, de votre capacité à discuter et argumenter même face à vos pires ennemis idéologiques. Je voulais aussi vous dire que j'étais désolé d'avoir dû utiliser, parfois, la pointe de mes ciseaux pour retailler dans vos discussions quand elles se transformaient en pugilat. Je vous demande donc de faire un bon accueil à Pierre et merci encore de votre soutien à @rrêt sur images, c'est grace à vous que ça marche, longue vie à @si. Après avoir travaillé sur le Bigbangblog, puis sur la création du site d'@si, je passe de l'autre coté de la barrière ce soir et je rejoins les rangs des "simples" @sinautes.

Un grand merci encore,

Amicalement

Thomas Scotto - (ex)Webmaster @si

(Un petit message qui va peut-être faire plaisir à certain(e)s. :-))
Rien compris à cet article qui mélange deux affaires qui n'ont rien à voir. L'analogie est malhonnête, on condamnerait l'attitude de la Suisse vis à vis de Polanski parce que sont attitude est condamnable vis à vis de khadafi.
Lisez donc les articles sur le sujet (Polanski) sur le site de maitre Eolas, cela vous calmera.
Et laissez la justice travailler quand il lui arrive de le faire par définition en application des lois et non des émotions populaires.
L'indulgence obséquieuse de l'Etat suisse pour les crimes actuels de la famille Kadhafi, face au zèle porté à l'arrestation de Polanski pour une aventure sexuelle vieille de 30 ans.

La novlangue s'enrichit : désormais, on ne dira plus "viol d'une jeune fille de 13 ans par un homme de 44 ans", on dira "aventure sexuelle".

J'ai l'esprit large, voire très large, mais là je trouve qu'on pousse un peu...

PatriceNoDRM
En conclusion, il y a bien 2 problèmes, qu'il faut séparer si on veux une reflexion saine :
1/ Polenski doit-il être jugé, a-til commit un crime, de quel importance, viol, pas viol, etc.
2/ La suisse devait-elle extrader Polenski.

La question sur laquel se penche IT est la 2ieme et n'est pas liée à la premiere. Un pays extrade qq si il pense qu'il aura le droit à un proces equitable, qui n'ira pas en opposition avec les lois du pays extradant. quelque soit l'horreur du crime. quoi qu'on pense de ce qu'a fait ou pas polenski, l'extradition n'est pas un jugement.

Dans mon souvenir (a vérifier), on extrade pas les violeur/tueur d'enfant vers les USA car ils y risque la peine de mort, ce qui n'est pas concidéré comme juste par la France.
De même, on n'extrade pas qq qui aurait commit un tout petit crime (genre pas payer ses impots) si dans son pays, c'est puni de 50 ans de prison. La encore, c'est concidéré comme inhumain.

Dans le cas précis, a priori, les USA devrait être apte a faire un proces "juste". quoi que lorsqu'on voit le traitement hallucinant de la moindre personne classé "délinquant sexuel" au USA, on peut en douter (voir cette pauvre fille qui a 16 ans a fait, en cours, une felation à un type de 14, qui est, 30 plus tard, contrainte à vivre comme une paria de la société par la justice car "délinquente sexuelle").

C'est ce type de comportement des USA qui peut faire dire que l'extradition est peut-être injuste. C'est tout.

Bon, maintenant, avec l'exposition médiatique, les haines qui se sont exacerbés entre les visions USA/ europe sur l'affaire, il est possible que RP paye "pour l'exemple", ce qui deviendrait terriblement injuste. Mais le pire n'est pas sur. Il est au contraire possible que le juge veuille montrer qu'on a a faire à un pays de droit, qu'il rendent un jugement correcte. 30 ans ou pas, il est nomale qu'il y ai jugement.
Kadhafi le méchant et Polanski le gentil… ou Polanski le méchant et Kadhafi le gentil ?
ATTENTION DANGER
L’amalgame entre des faits non connexes, est à la base de la « Théorie du complot ».
Franchement j'ai du mal à amender Polanski. Il s'agit d'un viol non ? Avec les aveux. Pas juste un détournement de mineur.
Pour moi le "oui mais y a pire" ne tient pas. Enfin disons que ce n'est pas une raison pour être laxiste sur ce cas.

Et alors les interventions de Mitterrand ou Costa Gavras ça me laisse un goût profondément amer.

Il faut juger l'homme, pas ses films.
[Message suisse inside]

Je dois dire que j'ai été quelque peu surprise par votre compte-rendu de l'affaire Kadhafi. La présenter comme LA preuve de la soumission de la Suisse est très largement exagéré. Il est plus juste de dire que les choses se sont précipitées ces dernières semaines, et que c'est Hans Rudolf Merz qui a pris lui-même (sans en informer ses collègues du Conseil Fédéral, semble-t-il) la décision d'aller présenter des excuses officielles. Initiative critiquée à voix plus ou moins basse par les conseillers fédéraux (qui ont toutefois réussi à afficher un soutien de façade). Auparavant, je veux dire, il y a à peine quelques mois, le ton était très différent : Calmy-Rey parlait d'Etat de Droit, de Justice Souveraine, nous ne nous laisserons pas intimider, bref, no pasarán.

Concernant Polanski : j'ai appris (déduit) la chose en rentrant de week-end. Je n'ai pas d'avis sur le degré de consentement de l'adolescente d'alors (qui a aujourd'hui 45 ans, et ne veut plus des poursuites, oui, vous faites bien de le rappeler). Mais rien dans cette affaire ne me semble autoriser une comparaison avec celle "Kadhafi". Ce serait quand même le comble, que de regretter que la justice, et par conséquent la souveraineté d'un pays, soient désavouées, dans un cas, et de s'insurger lorsque la justice américaine prétend se saisir d'une affaire, en toute légalité, et par le biais d'un "simple" mandat d'arrêt. A la justice américaine de trancher sur le fond.

ps : et j'ai voté contre l'imprescriptibilité des actes de pédophilie. Aussi minoritairement que vous.
Pourquoi ce commentaire est-il placé sur votre page d'accueil? Il est loin de donner de la hauteur au débat :

Je suis suisse également( mais quelle importance?), je ne vois pas de scandale à appliquer un traité d'extradition entre deux pays démocratiques.
Petit ajout : à lire, l'affaire décryptée par Eolas : http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/09/29/Quelques-mots-sur-l-affaire-Polanski
et il n'y a pas grand chose à rajouter...
Imaginons une histoire semblable en France...
Un cinéaste étranger est invité à un festival, au cours duquel le ministre de la culture lui décernera une distinction honorifique.
Prévenu par un policier zélé que l'artiste fait l'objet d'un mandat d'arrêt international émis par les USA, le ministre de l'intérieur décide d'une arrestation à l'arrivée de la star à Roissy.
On apprend par la suite que la vedette séjournait régulièrement en France au vu et au su de tout le monde.

Si cela arrivait, on aurait d'abord droit à une empoignade d'anthologie entre Frédo et Brice. On déplorerait le manque de communication entre les différentes autorités et on en conclurait qu'un tel bordel, y a que chez nous que ça peut arriver.

Mais ça n'arrivera pas. Parce que (presque) n'importe où dans le monde on aurait arrangé le coup en ménageant les susceptibilités. Quelqu'un aurait discrètement prévenu l'artiste qu'il ferait bien d'attraper la grippe et d'éviter le pays pour un moment. Après tout, le mandat est international et un autre gouvernement peut se charger du sale boulot. Ou alors, si on veut absolument faire plaisir à la fois aux flics et aux Ricains, on alpaguera le cinéaste discrètement lors d'un prochain séjour privé, en évitant de faire perdre la face au ministre de la culture.

Bref, ce qui m'étonne dans cette affaire (en dehors de tout aspect éthique ou juridique), c'est cette propension des autorités suisses depuis quelque temps à se placer dans des situations inextricables.
Oui, tout à fait d'accord avec les réactions ci-dessus (Mona, France Espérance, Jérome Bellay, etc.). J'ai été choquée (et ne suis pas la seule en discutant avec mon entourage) par le traitement médiatique de cette affaire. C'est le comble, quand même, à entendre les médias, ce n'est pas une mineure de 13 ans qui est la victime mais Polanski lui-même !

IT écrit : "Mon premier contact avec cette affaire a été par le truchement de son auto-biographie, où il la relatait comme un véritable guet-apens (âge indistinct, mœurs et attitudes très peu innocentes de la mère et de la fille"
Ce n'est quand même pas très sérieux de prendre pour argent comptant les déclarations de Polanski, c'est même un manque profond de réflexion et de distance (deux conditions essentielle dont la justice doit faire preuve dans toute affaire) et le fait que "le bonhomme a toujours inspiré de la sympathie (à IT)" est encore moins un critère d'appréciation pour ce genre de faits. Contrairement à IT, je ne prétendrais pas, de ma petite hauteur, me substituer à la Justice en condamnant ou innocentant Polanski, sans procès. Ce sont des faits vieux de 30 ans, et j'ai l'humilité de me dire que je n'ai pas toutes les données.
Par contre, c'est un fait que Polanski s'est soustrait à la Justice américaine et que personnellement cela ne me semble pas choquant que le passé le rattrape pour que justement il soit traduit en Justice face à un fait aussi grave que des relations sexuelles avec mineure de 13 ans (alors qu'il en avait plus de 40).
Enfin, je trouve ça vraiment incroyable que beaucoup de personnes (à voir les réactions en soutien à Polanski) ne font pas la différence entre une mineure de 13 ans ("mœurs et attitudes très peu innocentes") et un(e) adulte pleinement responsable de ses actes. Il est vrai, au risque de faire un parallèle un peu hors sujet, que par les temps qui courent, la Justice Française essaie de faire passer des délinquants de 13 ans pour des adultes responsables.
En quoi, les années ayant passé et le fait que le monsieur soit un cinéaste célèbre devrait l'empêcher de faire face à la justice comme tout citoyen ? On croit vraiment rêver (cauchemarder serait un terme plus juste). On dirait qu'@SI s'engouffre dans la même grille de lecture que lémedias en publiant ce mail d'IT !

Quant au rapport avec le rejeton Kadhafi, je ne vois pas le rapport justement. La déficience des autorités suisses dans un cas ne devrait en rien justifier son inaction dans l'autre.

Petite question subsidiaire : IT est un nouveau chroniqueur d'@SI ? (on le retrouve quand même beaucoup ces derniers temps, j'avais bien trouvé assez pertinente son intervention sur le nikab, mais là, franchement, c'est vraiment léger comme analyse)...
Sacré Roman, c'est sûrement le genre à exhiber son popaul en skis sur les pistes à J'tâte.
Puisqu'on donne la parole au suisse j'en profite pour dire que je suis très content que Polanski soit finalement arrêté. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi on tolérait en Europe les allées et venues d'un homme recherché par INTERPOL, le pourquoi de cette impunité. Pas pour une affaire de dissidence politique face à un Pinochet revanchard par exemple, mais pour un sordide viol sur mineur prémédité.

On peut reprocher au conseil fédéral d'avoir plié face à Kadhafi, mais c'est oublier un peu vite les otages dont il disposait. L'acte d'héroïsme ne s'exécute pas avec la vie des autres. On a malheureusement pas de forces spéciales pour ce genre d'opération, nous misons normalement plutôt sur la diplomatie. Pour le coup, les faits nous ont démontré que le parti d'en face était dirigé par un déséquilibré.

Je cite:
"L'indulgence obséquieuse de l'Etat suisse pour les crimes actuels de la famille Kadhafi, face au zèle porté à l'arrestation de Polanski pour une aventure sexuelle vieille de 30 ans. Je ne peux pas ne pas y voir une sorte de sur-compensation ridicule, et vaguement infâme."

Ce n'est pas à la Suisse de juger à la place des Etats-Unis. Les Etats-Unis sont un état de droit et pour autant que le prévenu ne risque pas la peine de mort les traités internationaux s'appliquent, l'extradition est régie par ces traités. Le zèle dont vous parlez détonne plutôt selon moi avec le laxisme passé des pays européens qui avaient d'ailleurs été contacté par la justice américaine en vue d'une collaboration. Au nom de quoi ces pays ne leur ont-t-ils pas remis un violeur en cavale ? L'infamie pour moi c'est la tolérance vis-à-vis d'un violeur d'enfant.

Contrairement à vous je souhaite pour ma part que même un anonyme dans la même situation que Polanski soit contraint par la force de passer par la case justice. Les réactions éclairs d'un microcosme parisien, qui d'ailleurs donne des signes de retournement d'opinion, ne m'ont pas aveuglé. Ce n'est pas à Kadhafi ou à Paris de régir la vie des suisses. La loi doit rester la même pour tous et les traités internationaux doivent être respectés.

Alors vous comprenez bien qu'on a beau être compatriotes, on est pas, mais alors pas du tout sur la même longueur d'onde. Une dernière chose: ne mettez pas de guillemets à victime quand il s'agit de viol. Ça aussi c'est agaçant.
Réflexions à l'intention de mon compatriote IP :

Ne pensez-vous pas que la soudaine arrestation de Polanski aurait plutôt à voir avec des dossiers litigieux entre UBS, la Confédération et les Etats-Unis ? Car franchement, Kadhafi, il a humilié le monde entier et le ridicule ne tue aucun état quand il s'agit de sauver des intérêts financiers.
Pour entretenir de bonnes relations entre amis, le plus souvent commerciales, on est prêt à céder aux exigences morales (qui ne sont pas les mêmes que les nôtres...) de nos partenaires de jeu. La France est revenue sur sa protection envers les ex brigades rouges quand un juteux contrat de... TGV, il me semble, était sur le point d'être signé. Les italiens réclamaient justice quand en France on parlait de pardon...
Ces réflexions cyniques ne m'empêchent cependant pas de partager votre point de vue sur l'imprescriptibilité des crimes pédophiles et je ne suis pas choquée que Polanski soit arrêté dans mon pays pour en répondre. Je n'en suis pas fière non plus.
Polanski s'en est pris à une mineure qu'il a drogué pour abuser d'elle. Je ne comprends pas en quoi le comportement du fils de kadhafi est plus criminel ! D'un côté on a un type de 46 ans qui abuse d'une gamine de 13 ans, de l'autre un fils à papa qui maltraire des adultes. Ce qui m'enerve c'est de faire des comparaisons avec des faits qui n'ont rien à voir tout ca parce qu'on aime le réalisateur. Ce que vous trouvez normal pour polanski ne l'est pas pour le fils de kadhafi. Pour l'un la clémence, car la gamine l'a bien cherché, pour l'autre, aucune excuse car c'est le fils de kadhafi donc la messe est dite. J'aurais bien aimé lire l'article que vous auriez écrit si le fils de kadhafi était poursuivi pour viol d'une mineure de 13 ans meme 30 ans. J'image aussi nos "artistes" qui je suis sure aurait trouvé normal et absolument scandaleux qu'il ne réponde pas de ses actes. Je préfère en ce qui me concerne avoir une petite pensée pour la gamine qu'on va trainer dans la boue pour défendre son violeur.

SH
IT : Mon premier contact avec cette affaire a été par le truchement de son auto-biographie, où il la relatait comme un véritable guet-apens (âge indistinct, mœurs et attitudes très peu innocentes de la mère et de la fille). Il m'a fallu du temps pour réaliser que cet évènement anecdotique aux yeux des européens définissait le personnage aux yeux des américains
Au risque de me faire taxer de "populace", je me demande quelle valeur accordée au témoignage autobiographique de Polanski car on peut quand même se poser des questions sur son objectivité. Voir "des moeurs et attitudes très peu innocentes" chez une jeune fille de 13 ans peut-il être interprété comme une invitation à avoir des rapports sexuels avec un adulte plutôt mûr ? moi j'y vois plutôt un comportement révélateur de problèmes de personnalité qui ne peut en aucun cas servir d'alibi un adulte accusé de relations sexuelles illégales avec une mineure du genre "c'est pas de ma faute, c'est elle qui le voulait"

Alors je ne pleure pas sur le sort de Polanski, qui a fui les Etats-Unis après avoir été libéré sous caution, sans attendre son jugement. Je laisserai donc sans m'émouvoir la justice suivre son cours et mon seul regret serait qu'elle est mis autant de temps pour s'appliquer.

IT : Si l'on veut observer le schéma "selon que vous serez puissant ou misérable", il faut décaler le champ d'observation vers le haut, de façon a englober Polanski au bas de l'échelle (relative), et le fils Kadhafi au sommet.
Quant à cette mise en parallèle avec le traitement de l'affaire Kadhafi, franchement je ne pense pas qu'on puisse relativisé un crime par rapport à un autre car voilà ce que cela pourrai donner : "Si l'on veut observer le schéma "selon que vous serez puissant ou misérable", il faut décaler le champ d'observation vers le haut, de façon a englober le fils Kadhafi au bas de l'échelle (relative), et au sommet Moussa Dadis Camara(CNDD) Plus de 100 morts en Guinée : il pleut des balles sur Conakry ".

Enfin, juste une petite remarque sur cette parenthèse qui m'agace un peu : (d'autant plus que la "victime" désire voir les poursuites cesser).
Pourquoi avoir mis le mot victime entre guillemets, pour vous un adulte qui a des relations sexuelles avec une jeune fille de 13 ans ne fait pas d'elle une victime ??? Pourtant il me semble que les atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace ni surprise sur un mineur sont illégales et puni d'emprisonnement lorsqu'elles sont commises par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur la victime. Mais quel ascendant aurait eu Polanski sur une adolescente de 13 ans, n'est-ce pas ???
Alors oui, je fais sans doute partie de cette "populace" qui pense que la justice est la même pour tous et qu'être cinéaste ne donne pas droit à l'immunité contrairement à Polanski et ses étranges soutiens
Merci "populace" Francès Pérance, vous m'économisez un commentaire.
En particulier pour le "victime" avec ses parenthèses comme deux grosses baffes, une à droite une à gauche.
IT dit l'essentiel tout au début de son texte dans ce "Polanski est l'un de mes deux ou trois réalisateurs préférés, et un bonhomme qui m'a toujours inspiré de la sympathie."
Nous avons affaire à une "groupie". De celles qui maquilleront d'un gloubiboulga "intellectualiste", d'une bonne diarrhée qui relativise, le visage de la "victime" avec ses deux parenthèses. Pif à droite ! Paf à gauche !

En particulier pour le "victime" avec ses parenthèses comme deux grosses baffes, une à droite une à gauche.

Vous voulez sans doute parler des guillemets (ce qui fait quatre baffes). J'ai la même réaction que vous quand des guillemets sont mis à une victime de viol, y compris, épidermiquement, en me relisant. Malheureusement, ne pas en mettre, ici, aurait été en soi une affirmation, sur un point qui m'est incertain (et qui le sera peut-être toujours, quelle que soit la réalité). Dans le contexte d'un post de forum, je n'ai pas jugé bon de chercher une autre formulation. J'essaye d'éviter les assertions trop affirmatives sur les points que je ne juge pas clairs. Si tout est limpide de votre côté, soit vous disposez de plus d'informations que moi, soit vous faites acte de foi par réaction à tous les cas où le doute a profité au violeur. Je n'ai pas cet aplomb, ni dans un sens ni dans l'autre.

Pour les actes mieux documentés de Patrick Font, je n'ai pas besoin de guillemets. Lui en vouloir ne m'empêche pas de m'insurger contre la "double peine" (difficilement évitable) dont il est aujourd'hui l'objet. Ne surestimez pas le besoin de pureté du groupie. Lorsqu'il y a lieu de faire la part des choses, univoquement, il assume assez bien.
“Si tout est limpide de votre côté, soit vous disposez de plus d'informations que moi, soit vous faites acte de foi par réaction à tous les cas où le doute a profité au violeur. Je n'ai pas cet aplomb, ni dans un sens ni dans l'autre.”

Roman Polanski a plaidé coupable pour abus sexuel sur une mineur de 13 ans.
Il est arrêté pour comparaître devant la justice californienne qui doit prononcer sa peine.
La prescription a été interrompue parce que Polanski a fuit et évité les États-Unis et le mandat d'arrêt.

Voili-voilà ce que je sais.

Sans doute ni plus ni moins que vous. Certes.

Mais si vous n'avez pas mon aplomb, cher relativiste, si vous en serez toujours incertain, pourquoi insinuer que la jeune fille n'était peut-être pas si innocente ?
Pourquoi qualifier cette affaire d'"ancienne" ? (C'est bien l'attitude de RP qui a prolongé l'échéance, non ?)
Pourquoi parler de la suppression de la prescription à propos d'une affaire où il y avait prescription ?

Si ce n'est pour donner non pas un avis impartial (comme vous le souhaiteriez) mais votre opinion.
Là votre opinion me dérange : elle résonne étrangement avec celle nos élites effarouchées, à l'indignation si sélective.

P.S. : Pour les guillemets, il y en a deux : le guillemet ouvrant et le guillemet fermant.

Note pour @si : arrêtez les "dans les forums". On s'énerve après des asinautes qui n'ont pas décidé d'être en tête de gondole, les pauvres…
Tout-à-fait d'accord : à titre d'info pour IT, les relations avec des enfants de 13 ans prostitués par leurs parents en Asie du sud-est sont des viols et condamnés (pénalement) comme tels en France et dans tous les pays civilisés.

Quant à se faire une opinion sur un crime selon le témoignage du coupable.....

Vraiment étonnée de ce commentaire et de sa reprise par Asi. A moins qu'Asi n'est venu mettre en exergue l'aveuglement persistant de certains sur les viols et la pédophilie.
Sans vouloir trop bousculer votre représentation de la justice, le témoignage du coupable est pris en compte dans tous les procès. On paye même un avocat pour le faire valoir. C'est dans le cas des lynchages publics que ce témoignage est complètement invalidé par défaut.

Pour le reste, les relations sexuelles avec mineurs sont punies, et c'est le chef d'accusation retenu contre Polanski. Le problème vient des 30 ans écoulés, et non du crime lui-même. La prescription est aussi un principe commun aux pays civilisés.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Oui, ce sujet a déjà été évoqué dans le forum d'un des premiers articles de ce genre, il m'a été clairement répondu qu'aucune publication n'est possible sans accord de l'@sinaute.
Ah bon ?
Il s'agissait de ce forum.

A ma question sur l'accord avant publication, Sophie-@si me répond:

Bonjour,

nous avons bien évidemment demandé à Jérôme Pellerin (qui est un pseudonyme, nous a-t-il précisé) son accord pour publier ce mail.

Sophie-@si

J'ai peut-être tiré des conclusions trop vite, mais ça aurait du être la règle, non ?
Ah. Je pense qu'il s'agit de la règle pour un courriel (a priori une correspodance privée), et non pour un post de forum (a priori public).

J'ai moi-même un avis mitigé sur la mise en avant sans préavis des posts de forums. J'avais déjà affirmé que je trouvais le principe sympa (avant qu'il me tombe dessus). En tant que "posté", d'un côté je me suis senti à chaque fois touché par cette sorte de "vote d'intérêt public" par la rédaction, et complètement paniqué par le fait qu'un post-de-forum prenne un statut proche de chronique/article. Même si les posts d'internautes choisis sont généralement bien construits (moi-même, la plupart du temps, j'essaye de poster de manière structurée, froide, et plus informative qu'humaine), ils seraient différents s'ils avaient été délibérément rédigés pour une chronique. Dans ce cas précis, il s'agissait d'un post coup-de-gueule particulièrement peu "professionel" - sa version "chronique" aurait été nettoyée de nombre d'adjectifs, aurait été plus exhaustive sur certains points (voir le post d'Ellis plus bas), et plus documentée sur d'autre (procès, documentaire, lois). Un post de forum est un travail bâclé : le terme de "populace", les guillemets à victimes, et (sur le thème du voile) l'expression "grand public" sont des exemples de micro-négociations interrompues par "bah, c'est un post de forum". Or boum, non.

D'un autre côté, si @si m'avait demandé l'autorisation, j'aurais été très emprunté. Pire, si @si avait autorisé des petites retouches, me connaissant je n'aurais pas rendu de version finale avant deux ans (et elle aurait fait 88 pages). Donc au final, il est peut être plus simple, plus efficace et généralement mieux qu'@si prenne ces initiatives sans rien demander. En théorie, la mention "dans les forums" et la mise en contexte devrait suffire à baisser les exigences des lecteurs. Dans la pratique, ce n'est pas plus mal que n'importe quel texte soit soumis à une grosse pression critique. J'admets avoir été plutôt content que les gens sursautent à certains termes que j'ai laissé passer, je trouve cela bon signe.

Reste l'impression d'être mobilisé et propulsé en première ligne, impression à la fois horrible et hilarante. Mais elle se gère en décidant ou non de participer au nouveau forum. En général, j'ai le réflexe de me cacher. Ici, le post mis en avant évoque trop superficiellement trop d'aspects différents et ambigüs pour être laissé à lui-même, d'où le désagrément de devoir répondre sur cette page (en hululant "mais qu'est-ce que je suis allé re-foutre sur un forum du internet"). J'espère que la lassitude le ré-emportera bientôt sur ce sentiment d'obligation.

En gros, à tout prendre, je suis plutôt satisfait de ne pas avoir eu mon mot à dire. Je n'ai ainsi pas de responabilité dans le fait que ce post soit devenu une pseudo-chronique, je peux tranquillement laisser ceux qui s'en plaignent à leur problème avec la rédaction. Et puis ça me rappellera de toujours écrire comme si la maîtresse allait ramasser les copies. Ce que plus d'asinautes devraient faire. Malheureusement, les petits posts lapidaires et démagos ne sont pas ceux qui se retrouvent jetés au public - ils continuent à être rédigés sans inquiétudes.

Mais si vous n'avez pas mon aplomb, cher relativiste, si vous en serez toujours incertain, pourquoi insinuer que la jeune fille n'était peut-être pas si innocente ?

C'est le "peut-être" qui vous dérange ? Je comprends mal la question, il y a contradiction entre "être toujours incertain" et penser que "la jeune fille n'était peut-être pas si innocente" ?

Il y a malaise à mettre des guillemets à la "victime" d'un viol quand il s'agit de "relation illicite avec une mineure" et que la charge de viol a été abandonnée ?

Il est absurde de soulever le point de la prescription pour un acte commis il y a trente ans (la "logique" de la prescription, sa base philosophique et morale, est le temps objectif), quand son application vient d'être débattue et redéfinie localement, et qu'elle constitue la principale motivation des sentiments d'absurdité face à cette procédure ? Je suis assez persuadé que les guignols médiatiques qui volent au secours de Polanski ne le feraient pas pour un procès d'actualité - et si c'était le cas, je ne les suivrais pas.

Quant à la nuance entre avis impartial et opinion (ou opinion impartiale et avis), vous devriez la clarifier ici. Par honnêteté, j'ai prévenu des limites potentielles à mon objectivité, ce qui veut aussi dire que j'essaye de les garder à l'oeil. Cela dit, je suis opposé à cette extradition pour une série de raisons indépendantes de ma sympathie pour le personnage. L'imprescriptibilité me hérisse, elle est incompatible avec ma conception de l'identité. Je trouverais la même procédure stupide si elle s'appliquait à un inconnu (à la différence que, moins directement touché par les conséquences, j'aurais -à tort- l'amertume plus calme). J'ai même tendance à croire que c'est dans le cas d'un réalisateur qui me serait antipathique, que je manquerais le plus d'objectivité en la matière : j'aurais la forte tentation de m'arrêter à un "c'est toujours ça dans sa gueule", parce que c'est lui, et j'aurais probablement tort.

Je me contrefiche assez traditionellement, d'ailleurs, de savoir quelles "élites" sont du même avis que moi (la bonne nouvelle est que Luc Besson n'est pas dans mon camp, la mauvaise nouvelle est que Frédéric Mitterrand y est - je n'y peux rien, ça n'altère ni ma position ni mon jugement sur le personnage). Certes, il y a le scénario épouvantable d'un soutien Sarkozyste déterminant qui obligerait Polanski à faire tourner Carla Bruni dans ses 15 prochains films, et j'avoue ne pas être sûr de ne pas y préférer 30 ans de prison ferme. Mais si vous vous interrogez sur la sélectivité de leurs indignations, la bonne question à mon avis est pourquoi personne ne s'offusquerait de ce cas-là s'il s'agissait d'un accusé anonyme.

Outre la question de visibilité, le capital sympathie, et la dangereuse solidarité de caste, il y aurait peut-être une confiance plus grande dans la procédure judiciaire (il semblerait que la notoriété de Polanski et la personnalité du juge ait rendu le procès initial contestable à de nombreux observateurs ?). Mais à mon sens, le même malaise et la même irritation seraient légitimes.
Je suis tout à fait d'accord avec votre point de vue, comme je l'ai exprimé dans le forum d'origine. Le débat philosophique et juridique sur l'imprescribilité est un débat très important.
Mais la prescription touche les cas ou l'affaire a été oubliée, ou la personne peut avoir tourné la page parce que rien n'a plus eu lieu sur le sujet, parce qu'il a pu croire que c'etait oublié.

Ici, il a fuit la procédure. qui a continué a vivre, avec lui car il avait toujours un avocat s'occupant de l'affaire.

Voir le blog d'eolas, je crois (je n'y ai pas acces, je n'ai lu que l'article du monde sur le sujet).
Samantha Geimer raconte ce que vous appelez une "aventure sexuelle" :

"J'ai rencontré Roman Polanski en 1977, quand j'avais 13 ans. J'étais en quatrième cette année-là, quand il a dit à ma mère qu'il voulait prendre des photos de moi pour une revue française. C'est ce qu'il a dit, mais en fait, après avoir pris des photos de moi dans la maison de Jack Nicholson à Mulholland Drive (Los Angeles, Californie), il a fait quelque chose d'un peu différent. Il m'a donné du champagne et du Quaalude (un puissant sédatif). Et il a abusé de moi. Ce n'était pas du sexe consenti, en aucune façon. J'ai dit non, de manière répétée, mais il ne voulait rien entendre. J'étais seule, et je ne savais pas quoi faire. J'avais peur et, avec le recul, j'avais la chair de poule (...) C'est dur de se souvenir exactement de tout ce qui s'est passé (...)."
Voui. Vous voulez jouer à ça, vous pouvez aussi scanner la version de Polanski, pour positionner les deux bornes. Je n'ai pas le goût de le retaper moi-même, le niveau m'écoeure un peu, mais puisque vous avez les doigts dedans...
C'est bien vous IT qui avez écrit :
"Mon premier contact avec cette affaire a été par le truchement de son auto-biographie, où il la relatait comme un véritable guet-apens (âge indistinct, mœurs et attitudes très peu innocentes de la mère et de la fille)." ?

Cela ne vous a pas trop écoeuré de saisir cela avec vos doigt.
Et là, recopier une partie du témoignage de la victime, c'est sale ?

Vous avez une conception toute particulière de l'objectivité.

Quand Dzonkha plus bas dans le forum s'étonne que vous écriviez cette phrase, vous répondez :
"Pour le reste, je crois avoir été assez clair sur le fait que je ne prends pas ce texte comme "argent comptant", mais comme la proposition d'un autre éclairage, et un minimum de contextualisation, qui manque au discours ou aux représentations de base sur l'affaire."

Dîtes vous bien que moi aussi je veille à "l'éclairage" et à un "minimum de contextualisation". Pour le bien de votre haute réflexion.

Mais rassurez vous, je ne la partagerai plus dans ce forum. Mon avis est simplement que la justice fasse son travail.
Si vous n'avancez pas, tant pis.

Cordialement, bye-bye.

C'est bien vous IT qui avez écrit : "Mon premier contact avec cette affaire a été par le truchement de son auto-biographie, où il la relatait comme un véritable guet-apens (âge indistinct, mœurs et attitudes très peu innocentes de la mère et de la fille)." ? Cela ne vous a pas trop écoeuré de saisir cela avec vos doigt. Et là, recopier une partie du témoignage de la victime, c'est sale ?

C'est effectivement complètement différent. Vous n'avez apporté aucune information supplémentaire, ni cherché à le faire. Le fait que la fille dise avoir été contrainte est à la base de l'affaire, c'est même le seul élément connu de tous, et vous ne tapez ça que pour l'émotionnel. Le contexte décrit par Polanski est moins connu, je l'ai résumé en quelques mots sans recopier le texte original et ses effets littéraires - ce qu'on pourrait faire aussi, avec votre approche "j'appelle à la barre".

Bref, aucun "éclairage" de votre côté, ni gain de contextualisation, seule de la démagogie facile. La question délicate du procès était précisément la validité du témoignage que vous livrez tel quel, et le "pifomètre" que Djac Baweur évoque dans son post, et que vous remplacez implicitement par un acte de foi.
Merci grandement à toi Oblivion, et à Poisson un peu plus bas.
Je n'arrive pas à croire comment il est possible de débattre de tels faits passés, et d'excuser Polanski.
Putain, 13 ans la gamine, mais ça les choque à partir de quel âge, les gens ??
Et je passe les comparaisons avec Cohn-Bendit (comparer la provocation à la pédophilie appliquée... bon sang) que j'ai lues à plusieurs reprises..
Misère.
[quote=Je n'arrive pas à croire comment il est possible de débattre de tels faits passés, et d'excuser Polanski.]

Pas d'accord.
Il est tout à fait possible de débattre et même d'excuser. Mais pas au café du commerce, et pas dans
la presse. Dans un tribunal californien.
Vu hier à la TV une défense de Polanski inadmissible, je ne sais plus qui citant les mémoires
de Polanski fait 3 fois le lapsus jeune femme et se reprend en disant jeune fille, avant de dire
une quatrième fois jeune femme. Les lapsus volontaires sont décidément à la mode. Pourvu que cela
ne devienne pas une forme de communication.
Elle: 13 ans.
Lui: 44 ans.
Il se casse pour éviter le procès.
Dans l'absolu, on peut discuter de tout.
Mais faut pas trop déconner non plus. Comment voulez-vous qu'elle prouve qu'elle a été violée et droguée, 30 ans plus tard ? Elle l'affirme, et ne s'en sert même pas pour l'enfoncer, vu qu'elle lui pardonne et souhaite qu'on laisse tomber l'affaire. Je ne vois pas, du coup, la raison pour laquelle elle mentirait.
Lui dément, évidemment.
Alors les faits: il s'est tapé une mineure. Il n'y a rien à tortiller.
Il s'agirait de simples gens qui n'ont pas les moyens de traverser l'Atlantique afin de s'enfuir, on ne serait même pas en train d'en parler. Mais la notoriété excuse tellement de choses, où et quand que ce soit...
Lui, dément évidemment.

Très juste, il faut être fou, pour penser que la notorirété et l'argent puisse excuser le plus abominable des crimes :
: se rassasier de chair fraîche humaine pas encore une femme accomplie, avec ou sans son consentement.
Les faits ne sont plus à juger, car les parties prenantes ont négocié.
On est en droit américain. Vous pouvez lire jusqu'à la nausée et conclure
(comme moi) que le viol est évident, les poursuites pour ce motif ont été abandonnées.
Lui ne démentait à l'époque rien du tout puisqu'il a négocié.
Je ne serais pas surpris, ni scandalisé, si le juge ayant Polanski, devant lui, classait l'affaire.
Je suis par contre surpris du choix du terrain médiatique pour assurer sa défense. L'autre partie,
est le procureur de Los Angeles (et non la victime qui a, elle, respecté les termes de l'accord et n'est donc
plus plaignante).
Une erreur colossale a d'ailleurs été dite dans l'émission de Durand sans que cela soit repris ni corrigé:
le commentaire d'un sujet disait que Polanski avait à l'issue de l'accord été condamné à 90 jours de prison, en avait fait 47 et que le juge voulait lui imposer un peine supplémentaire. C'est totalement faux.
Les 90 jours c'était la durée maximale de l'évaluation psychiatrique obligatoire pour tout délit sexuel sur mineur de 15 ans, l'évaluation n'a duré que 47 jours cars les psychiatres on conclu rapidement à l'absence de pathologie. Il n'y a jamais eu de verdict dans cette affaire, car Polanski s'est enfui avant.
Je trouve scandaleux de dire de telles aberration, sans que personne ne vous reprenne, devant des millions de personnes.
a Oblivion :
Pourquoi mettre "une" groupie ? L'image dui groupie hysterique est obligatoirement féminin ? Le coté feminin de la groupie est plus dévalorisant que le "fan" plus masculin, non ?
C'est du pur détail, je vous l'accorde, c'est juste pour montré qu'il est difficile d'avoir toujours le mot juste et de ne pas dérapper, même non intentionnellement, dans la caricature.

Quoi que dans votre cas, le "maquilleront d'un gloubiboulga "intellectualiste", " vous faite aussi dans la caricature volontaire ! :)

Domage, car sur le fond, je suis plus proche de votre position que de celle d'IT. Un crime ne relativise pas l'autre.

Bon, apres, penser qu'a 13 ans on ne peut pas avoir de desir sexuel est idiot. Il reste vrai qu'a 41 ans, quelque soit les cironstances, on ne répond pas a cette demande. C'est en effet de l'abus de position dominante, c'est interdit par la loi et c'est tant mieux. Apres, si il n'y a pas eu viol (moi j'en sais strictement rien), ca me parait pas le crime le plus horrible de la création. Si il y a eu viol, c'est autre chose.
Et puis le problème est bien la fuite et le retour en france. Qu'il concidère qu'il n'aurait pas eu un proces equitable au USA, ok, mais dans ce cas, il aurait du être jugé en France. C'est la France qui a loosé, là.

C'est la France qui l'a traité différement parce qu'il etait connu, ce qui est hyper malsain. Il a accepté ca et quelque part, il en pait maintenant le prix.
C'est la France qui l'a traité différement parce qu'il etait connu, ce qui est hyper malsain. Il a accepté ca et quelque part, il en pait maintenant le prix.
Non, c'est faux. La France n'a pas extradé Polanski parce qu'il est de nationalité française et ne peut donc pas être extradé. Et il n'est accusé de rien en France puisque les faits ont déjà été jugé aux USA. CQFD
Les faits n'ont pas pu être jugés au USA, enfin, le proces n'a pu être terminé, donc il n'y a pas eu jugement. ils pouvaient donc l'être ici. Si le pb de RM etait d'avoir un proces juste, c'est ce qu'il aurait du demander.
l'argument juridique me parait lalacieux.

Les faits n'ont pas pu être jugés au USA, enfin, le proces n'a pu être terminé, donc il n'y a pas eu jugement. ils pouvaient donc l'être ici. Si le pb de RM etait d'avoir un proces juste, c'est ce qu'il aurait du demander.

l'argument juridique me parait lalacieux.
Non, la loi n'est pas fallacieuse, lalacieuse tout au plus... Je ne vois pas ce qu'il y a à défendre, les lois sont les mêmes pour tous. Point.

Il y a bien eu procès et les faits ont été jugés avec tout ce qui s'ensuit :
- Témoignages. Ca par exemple : http://www.thesmokinggun.com/archive/polanskib1.html Vous lirez et m'en donnerez des nouvelles.
- Le plaider coupable de RP (lui permettant de passer d'un risque de peine de 20 ans avec 5 chefs d'accusation, à 4 ans avec un seul chef d'accusation - abus sexuel sur mineur). Autrement dit aveux + négociation.

Il ne lui restait plus qu'à comparaitre une nouvelle fois pour que la peine soit prononcée. Mais il s'est tiré. Il n'y a pas d'autre mot.

Pour le reste je pense que vous ne devriez pas trop insister sur le côté légal de la chose car visiblement vous ne maitrisez pas le sujet ;-)
Je ne maitrise en effet pas du tout le sujet, mais vous dite cous même que le process n'a pas été fini (pas pu prononcer les peines). Donc je ne vois pas, en béotienne, pour quoi il ne pouvais pas avoir lieu en france.

Quand a mes fautes d'orthographes, je ne vous conseille pas de les corriger, c'est un boulot sans fin.

cdt,
Un petit résumé:
Il n'y avait plus matière à procès aux USA car il y a eu en accord entre les parties (coupable, victime,
procureur). Le coupable s'est enfui avant le prononcé du verdict alors qu'il était libéré sous caution.
Il n'avait plus qu'à prendre ses responsabilités et retourner aux USA (ce qu'il peut toujours faire
de son plein gré) ou fuir ses responsabilités en évitant de quitter la France ou tout au moins de passer par
un pays avec un accord d'extradition avec les USA.
Ce commentaire dépare un peu, avec ses propos poujadistes (gloubilglouba "intellectualiste") et vulgaires !
franchement je ne pense pas qu'on puisse relativisé un crime par rapport à un autre

Il s'agit moins de relativiser un crime par rapport à l'autre qu'une attitude gouvernementale par rapport à une autre, et un statut politique par rapport à un autre. Je trouve que l'arrestation d'un pékin anonyme, dans la même situation que Polanski, màriterait le même tollé. En ce sens, je n'y vois pas une "protection des puissants". Je la vois, au contraire, dans le cas Kadhafi. Et je me demande si cette arrestation "facile" de Polanski (facile parce que Polanski ne fait peser aucune menace sur les milieux économiques suisses) n'est pas une façon de détourner l'accusation de complaisance envers une autre célèbrité au pouvoir de rétorsion réel.

Pourquoi avoir mis le mot victime entre guillemets

Ces guillemets puent effectivement un peu, mais il s'agit d'un post dans une discussion de forums, ce qui ne permettait pas de développer clairement chaque point (il faudrait une dizaine de page). Il se trouve que, dans ce cas précis, le statut de victime est un peu ambigü : il s'agit de la parole de l'accusé contre la parole du plaignant. Les circonstances sont brumeuses, et le viol n'est pas évident à établir. Certes, un viol est rarement évident à établir, en particulier dans ses zones frontières : les situations de contraintes peuvent être de toutes sortes, du physique au symbolique, sans que cette différence de nature ne change grand chose à la violence de l'acte. L'enquête devient facilement impossible (parce que dénuée d'éléments "matériels") et il est d'autant plus sage d'élargir la notion de viol que la tendance générale d'une société encore très phallocratique est plutôt contraire, et qu'il est souvent difficile pour une femme d'obtenir justice d'un viol sans "preuves physiques". Nous sommes effectivement dans une zone sale, sans repères objectifs, et c'est une situation dégueulasse qui n'est pas rare.

Maintenant, cette histoire précise est particulièrement délicate. Certes, l'autobiographie de Polanski n'est que le témoignage de l'accusé, il s'agit cependant aussi du témoignage de l'accusé, qui ne peut être arbitrairement occulté. Sous l'angle de ce témoignage, les moeurs de la victime ne jouent pas le rôle de "l'excuse d'un viol", mais d'éléments allant dans le sens d'un possible consentement nié après coup. Ce consentement paraît absurde par défaut, lorsqu'on se figure le cas classique d'une fillette de 13 ans ordinaire. Dans le cas d'une fillette de 13 ans sexuellement active depuis longtemps, ces contre-accusations (de flirt mutuel et de consentement) sont plus crédibles. L'absurde est déplacé du discours à la réalité.

Nous ne pouvons nous défaire de l'image d'une enfant victime et innocente (très liée à notre représentation de l'enfance). Nous partons de l'image d'un viol dans un contexte qui fait sens (ascendant de l'adulte). Or la réalité de ces faits ne fait pas nécessairement sens : des éléments avérés sur la sexualité de la victime jettent un doute qui serait normalement absent, et qui est absent aux yeux de ceux qui ne savent rien du contexte. Je me retrouve dans la position (assez ignoble a priori, et en tout cas inconfortable) du "relativiseur" du viol, alors que les viols méritent la plupart du temps d'être ré-établis en dépit des discours relativisants. Mais c'est dû au fait qu'ici, dans ce cas précis et dans le grand public, nous "partons" d'une image faussement claire alors que la réalité est plus nébuleuse. Le pose donc des guillements, pour rappeler que cette situation est moins évidente qu'on ne se l'imagine a priori.

Quant au recours à cette autobiographie, j'ai essayé de m'en expliquer ici tout en prenant un minimum de pincettes : http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?4,1011208#msg-1011339

Enfin, il ne s'agit pas de faire ou refaire le procès difficile de Polanski. Comme je l'ai dit, cela est secondaire par rapport à la question de la prescription. Que la justice doive être la même pour tous, soit. Mais je pense que le scandale de cet acharnement serait le même pour n'importe qui : le principe même de cette arrestation pour un fait aussi ambigü 30 ans après les évènements me dérange, et cette collaboration zélée de l'Etat suisse encore plus. La question n'est pas qu'il s'agisse d'un cinéaste ou non. A mon avis, il aurait été injuste qu'un anonyme ne bénéficie pas du même soutien public dans ce cas de figure, même s'il ne bénéficie pas du même capital de sympathie international.

Le débat porte principalement sur le rôle de ces 30 ans. Et il oppose les absolutistes pour qui toute faute doit être punie quel que soit le temps passé, aux pragmatistes qui avouent que ces poursuites se vident progressivement de sens avec le temps - qu'on puisse le regretter ou non.

Si l'évènement était actuel, ma position serait sans doute très différente, et je trouverais objectivement important de faire la lumière sur ces circonstances de cet acte sexuel. Dans le cas présent, la question est devenue vaine.
Je pense qu'amalgamer l'affaire Kadhafi et l'affaire Polanski n'est pas rationnel.
N'oubliez pas que Kadhafi a des otages pour faire valoir ses arguments, les
menaces qu'il fait peser sur des personnes sont un chantage inadmissible
face auquel il est bien difficile de garder ses principes.

Vous parlez d'attitude gouvernementale dans l'arrestation de Polanski, alors
qu'il apparait que la justice suisse a agi en toute indépendance, La diplomatie
n'est intervenue, comme celle des USA qu'à titre technique.

[quote=Les circonstances sont brumeuses, et le viol n'est pas évident à établir.]

Tout à fait d'accord avec vous, mais y-a-t-il un autre endroit qu'un tribunal pour répondre
à cette question?

Vous faites une véritable plaidoirie dans votre post, mais @si n'est pas une tribunal.

Et l'ambiguïté n'existe que par la fuite de l'accusé. Quand au sort de Polanski s'il
comparait, personne ne le connait. Je vous rappelle que la demande de classement
n'a pas été examinée en février du seul fait de son absence.
Ça me fait repenser à une histoire que m'avait contée un ami à moi, il y a de cela quelques années.
Il était en maîtrise de droit, et il devait donc rendre un mémoire, construit à partir de réels dossiers suivis en direct de À à Z.
Il se trouve que le premier dossier qu'il avait suivi était celui d'un beau-père, accusé par sa belle-fille d'attouchements et d'abus sexuels, alors qu'elle avait 17 ans.

Mon ami avait eu alors comme réaction première épidermique naturelle : ce type est un salaud, aïe aïe aïe, ça va être dur de le supporter, la belle-fille donne des détail sordides, on va "faire justice".

Et puis, voilà : les auditions ont lieu, mon ami prend connaissance des détails du dossier, et... finit par ne plus savoir où il en est.

Parce qu'en fouillant, on s'aperçoit qu'objectivement rien n'est clair, et que la belle-fille a toutes les raisons d'affabuler autant que le beau-père peut en effet être coupable. Bref, la situation était devenue inextricable, et mon ami m'avait avoué qu'il n'aurait pour rien au monde aimé être à la place des juges, parce qu'au vu des éléments objectifs du dossier, réussir à trancher en faveur d'une partie ou de l'autre revenait franchement à du pifomètre - avec dans les deux cas l'impression de commettre une terrible injustice possible (accuser un innocent/laisser des abus sexuels impunis).
Il m'avait également dit que cela l'avait ébranlé, assez durement, parce qu'il avait vu là toute la limite de ce qu'on peut juger ou non, ainsi que les dangers de l'émotivité qui peut très bien vous faire risquer de détruire la vie de gens pour rien - et évidemment, quand on fait du Droit avec un tant soit peu de conviction, on prend ça un peu comme une baffe.

Je ne veux pas du tout dire que cela à un rapport direct avec l'affaire Polansky en particulier - j'en sais rien, et à la limite, peu m'importe.
Mais cette histoire m'est toujours restée en mémoire, avec comme morale de me méfier toujours des jugements à l'emporte-pièce au vu de quelques bribes d'information, surtout quand il s'agit de hurler avec les loups dans la célébration de la bonne conscience la plus facile - accompagnée de toutes les imputations gratuites qu'on retrouve immanquablement dans ces cas-là.
@ IT

Pas envie de participer à ces discussions, je me suis informé le plus complètement possible sur les tenants et aboutissants de cette affaire, ça me parait être le minimum avant de se permettre de porter des jugements définitifs et radicaux comme on en voit à longueur de forums du Figaro à Libé en passant par @si.

Donc ce post, pour vous dire que je vous ai parfaitement compris.

@ Djac

Votre témoignage me parait très intéressant et fort à propos.
IT, vous dites : Nous sommes effectivement dans une zone sale, sans repères objectifs

C'est inquiétant que vous pensiez ça. C'est donc que les hommes ne savent pas assez que chez une jeune fille de cet âge, le consentement n'existe pas. Pour la justice c'est un repère objectif, l'âge, comme il y en a peu dans d'autres affaires de viol. Et même, vous semblez penser que les histoires de viol sont souvent compliquées, qu'il y a des degrés variables de culpabilité. Ça jette un froid d'entendre ça. L'homme désemparé, qui croit que dire non, c'est dire oui, et que le non est là pour asticoter le désir, est certes sans repères, mais la justice est là pour lui en redonner, malheureusement après coup. Dire non c'est non. Être trop jeune, c'est être trop jeune.
Des frontières floues où le viol est difficile à établir? On considère alors que pullulent les femmes ou les enfants qui accusent par perversité un innocent. Euh... Ça se peut, oui. Dans ce cas un homme averti en vaut deux, et à plus de 40 ans on est averti.

Dans un film de 1969, Alice's restaurant, j'ai un vague souvenir d'une scène (qui m'a choquée) ou Arlo Guthrie croise une très très jeune fille qui s'offre à lui, et il dit non. C'était dans l'air du temps de pousser les filles à être précoces? J'ai eu l'impression qu'il lui riait au nez. Traumatisant aussi pour la jeune fille. Dans la princesse et le croque-note de Brassens, il y a aussi une fille trop jeune, pas innocente "c'est toi que j'aime et si tu veux tu peux m'embrasser sur la bouche et même plus". Il la refuse (mais avec regret, ce qui est bien courtois et obligeant). L'attitude de la jeune fille, peu importe. C'est celle de l'adulte que l'on peut juger.
Voté.
Voté également pour le commentaire de Poisson.
Désolé pour le froid mais vous avez tort sur les deux points.

1) L'âge n'est pas un critère objectif (la maturité dépend des individus et de leur milieu, il n'y a pas de saut qualitatif à un anniversaire donné, et l'année légale dépend de la région). C'est l'un des problèmes juridiques que posait le résultat des votations sur l'imprescriptibilité, et je ne sais pas s'il a été résolu depuis.

2) C'est en rejetant le modèle binaire du viol qu'on peut traîter (et "aggraver" juridiquement) les coercitions symboliques qui étaient jusque-là légitimées par la société. Décider qu'il y a aussi viol dans les cas ou la pression des pairs accule aux relations sexuelles par souci de normalité, ou quand il y a chantage affectif ou violences symboliques, c'est-à-dire criminaliser le viol "ordinaire" pour donner aux victimes les outils conceptuels et légaux pour se défendre des pressions que la tradition considérait légitime ("devoir conjugal" ou autres conneries), c'est précisément en admettre des formes différentes et plus ambigües que le couteau sous la gorge dans une ruelle. Oui, les jugements peuvent être difficiles et les frontières floues, parce que les frontières peuvent être floues au niveau des contraintes et des "consentements" forcés. Il y a un continuum dans les abdications (de la concession de l'amoureuse qui aurait préféré un autre jour à la violentée battue) dont la prise en compte est à la fois ce qui permet de traîter les viols "invisibles", et ce qui hiérarchise les situations. D'un pôle à l'autre, le jugement n'est pas le même pour l'imbécile dont la femme s'est forcée sur avis médical et pour le gang de demeurés qui ont violé une passante sur un terrain vague. Les deux cas sont des viols. S'en rendre compte trente ans après ne porte pas aux mêmes conséquences - dans les degrés. Et cela vaut pour toutes les circonstances "intermédiaires". De la même façon qu'il n'y a pas un seul tarif pour l'homicide.

Que l'ambiguïté des réalités et l'impuissance des enquêteurs vous dérange, il y a de quoi. Que les mentionner avec cynisme sur un forum internet généraliste jette un froid, je peux le concevoir. Que cela constitue un argument aux yeux des foules accros au binaire, satisfaits du bon droit préfabriqué que leurs représentations simplistes justifient, c'est complètement désespérant.

Du moins à cette heure fatiguée, propice au pessimisme. Le restant de la journée je me console en considérant que les gens se trompent dans une direction qui n'est pas, statistiquement, la plus dangeureuse. Mais à cet instant précis, je me demande combien de fois on leur a fait l'amour "pour faire plaisir" sans que ces grandes âmes n'y voient viol (je laisse Brassens faire le décompte), et je m'insurge du simplisme sur la base duquel ils prennent leurs postures héroïques, bondissant sur la première facilité à portée pour conforter leur illusion de hauteur morale. Les foules qui tressent leurs cordes devant les manchettes de journaux me font horreur.
Je m'étais résolue a ne pas réagir sur vos nombreux posts mais voilà c'est votre discours que je trouve désespérant... Car franchement, je crois qu'il est vraiment inutile d'employer de grands mots :
"Modèle binaire du viol" - "outils conceptuels" - "continuum dans les abdications" - "foules accros au binaire" - etc...

Il s'agit d'un homme qui a fui les EU pour ne pas avoir à répondre de ses actes devant la justice comme tout citoyen du monde devrait le faire. Aucun jugement sur l'acte juste une valeur d'égalité devant les droits et les devoirs de chacun d'entre nous.

Que vous cherchiez une brèche pour avoir un discours ditirambique sur le fait qu'on ne peut pas dire qu'il y ait eu viol et nous démontrer qu'il y a une hiérarchie dans les situations, qu'au bout de 30 ans on devrait lui foutre la paix, et ... etc, donne plutôt l'impression que c'est vous qui êtes tout le temps dans le jugement de ce que l'autre fait ou dit avec parfois une suffisance qui frise le mépris envers ceux qui n'auraient pas la même "hauteur" de vision que vous, du style ;"...et je m'insurge du simplisme sur la base duquel ils prennent leurs postures héroïques, bondissant sur la première facilité à portée pour conforter leur illusion de hauteur morale. Les foules qui tressent leurs cordes devant les manchettes de journaux me font horreur."
On dirait du BHL ou du Finkielkraut : ce qu'ils préfèrent dans leurs discours ce sont leurs discours !!
Il faut à ce point la "chercher", la brèche ?

L'impression que ça vous donne est votre problème, et la forme du message est annexe. Par contre le contenu, le fait qu'il y a une hiérarchie au sein des situations de viol (comme pour n'importe quelle catégorie générale de crime), le fait qu'il y a une légitimité juridique et philosophique à la notion de prescription, le fait qu'il y a ici un discours populaire nourri d'une imagerie naïve en conflit avec la réalité, et le fait qu'il y a une confortable démagogie dans le fait de valoriser cette imagerie simpliste ("un viol = un viol", "un âge = un âge", "la justice n'a rien à voir avec le temps") sont des éléments importants à rappeler. Les nier n'est que de la bêtise. Amusez vous à faire la critique littéraire de mes posts nocturnes, cela ne change rien à l'information qu'ils contiennent, qui devrait être présente à l'esprit de tout un chacun, et ne l'est manifestement pas.

Quant à mon jugement sur la mentalité de ceux qui s'accrochent délibérément à leurs classifications gabuzomeues - pour le petit confort moral que ça leur procure -, il n'est pas neuf. Je l'exprime à chaque fois qu'on se congratule de pseudo-évidences à deux balles, au mépris des complexités réelles. On fait tous usages de catégories mentales, morales et sociales plus ou moins grossières pour appréhender le monde, mais beaucoup d'entre nous font l'effort perpétuel d'affiner leur lecture de la vie, que ce soit par curiosité humaine ou par souci d'équité. Ceux qui font l'effort contraire (quel que soit le domaine, et que ce soit par paresse ou par lâcheté) de réduire leur vision aux quelques cases dont les bordures peuvent être gardées propres, sont tout simplement des gens que je n'apprécie pas. Il s'agit, effectivement, d'un de mes critères d'appréciation des humains que je rencontre.

Maintenant, ça peut vous étonner, mais mes critères d'appréciation s'ancrent dans le présent. Et si je me permets de juger quelqu'un sur sa mentalité actuelle, je ne vais pas le faire sur sa mentalité d'il y a trente ans.
[quote=Et si je me permets de juger quelqu'un sur sa mentalité actuelle, je ne vais pas le faire sur sa mentalité d'il y a trente ans.]

Et pourquoi ne permettrait-on pas au juge californien d'avoir la même démarche que vous?
C'est à lui de juger, à personne d'autre et je pense qu'il verra l'homme actuel pas l'homme du passé,
et qu'il est capable de rendre la justice en connaissance de cause.
Pensez-vous que les avocats de Polanski ne vont pas utiliser ces arguments?
Etes-vous sur que le juge n'y sera pas sensible?
De toutes façons ce n'est pas à vous de juger. Ayez la sagesse de vous contenter de donner
votre opinion et laissez la justice faire son travail.
C'est un argument régulièrement donné sur ce forum, et plutôt valide. Mes réserves à son sujet viennent probablement des doutes souvent émis sur l'équité du procès original, mais le juge contesté étant décédé (donc, pas en charge ce coup-ci), on peut espérer un jugement un peu plus serein. L'un des arguments donnés par les juristes défenseurs de l'extradition est précisément de dire que "de toute façon, il y a peu de chances que le procès lui-même ne conclue pas à une prescription" (argument à double tranchant). Mais j'admets une certaine frilosité par rapport à la justice légale américaine, en particulier dans ce contexte hypermédiatisé et cette ambiance de lynchage collectif enthousiaste.

En-dehors de ça, j'en reviens au post initial. Je n'ai pas la mentalité du délateur, et je n'aurais pas livré à la police un fugitif qui, après trente ans de cavale, ne semble pas du genre récidiviste (et on notera accessoirement que ses films sont bien moins dégradants pour les femmes que les ignobles productions Besson). Assez régulièrement, les Etats (y compris la Suisse) ayant charge d'arrêter des fugitifs pour le compte d'un autre les "préviennent" plus ou moins directement de leur arrestation possible s'ils en passent la frontière - une manière, je suppose, de tenir leur engagement tout en refusant de faire la police des autres. L'aspect traquenard de cette arrestation-là a beaucoup choqué, et il s'est avéré par la suite que c'est la Suisse qui a explicitement prévenu les USA de la visite imminente de Polanski. Ce type de zèle, en particulier dans ce contexte, me gène un peu - surtout de la part de "mon" pays.

Les systèmes et philosophies juridiques varient entre les pays et entre les continents. L'un des symptômes populaires en était la différence de représentation de Polanski en Amérique du Nord et en Europe : aux USA, Polanski était "ah, le violeur pédophile ?", en Europe l'artiste marrant, invité type des émissions à la NPA, voire la victime de l'affaire Tate-LaBianca. Soudainement, comme si l'Europe découvrait le passé de Polanski, "ah le violeur pédophile ?" se généralise en tant qu'évidence. La distance que l'Europe semblait prendre (dans les discours publics et les attitudes légales) vis-à-vis de la vieille procédure contre Polanski (perçu parfois comme un "réfugié" des dysfonctionnements d'une justice américaine puritaniste) a été remplacé par un alignement total sur l'idéologie juridique américaine, et sur la lecture "american tabloïd" des évènements. Ce glissement brutal me choque. Il court en parallèle d'autres évolutions (censures de musées, mise à pied d'enseignants aux idéologies non "centre-droit", hypersensibilité aux rapports inter-générationnels) qui tirent l'Europe en direction d'un puritanisme américan qui, il y a peu, agaçait tout le monde.

Bref, quand on dit "laisser la justice (légale) faire son travail", on commet l'erreur que considérer la justice légale comme un absolu international. Or il s'agit de la justice légale américaine, univesalisée. Lorsque l'Europe décrêtait implicitement l'iniquité du procès Polanski ou sa prescription, elle prenait à demi-mot ses distances avec le monde américain : elle appliquait, de façon informelle, "sa" philosophie juridique. C'est cette mondialisation assumée de la philosophie juridique américaine qui m'inquiète de plus en plus.

De toutes façons ce n'est pas à vous de juger. Ayez la sagesse de vous contenter de donner votre opinion et laissez la justice faire son travail.
C'est-à-dire ? Poster sur @si au lieu de poster sur @si ?
[quote=C'est-à-dire ? Poster sur @si au lieu de poster sur @si ?]

donner une opinion ce n'est pas la même chose que juger.

Que vient faire la [quote=la philosophie juridique américaine] ici.

S'il doit être extradé c'est uniquement que le crime requalifié en délit a été commis aux
Etats Unis.

[quote=Assez régulièrement, les Etats (y compris la Suisse) ayant charge d'arrêter des fugitifs pour le compte d'un autre les "préviennent" plus ou moins directement de leur arrestation possible s'ils en passent la frontière - une manière, je suppose, de tenir leur engagement tout en refusant de faire la police des autres.]

Vous rendez vous compte de l'énormité de cette affirmation? Avez-vous des exemples? En Suisse, en France?
Citation IT : "Maintenant, ça peut vous étonner, mais mes critères d'appréciation s'ancrent dans le présent. Et si je me permets de juger quelqu'un sur sa mentalité actuelle, je ne vais pas le faire sur sa mentalité d'il y a trente ans."
Citation IT :"L'âge n'est pas un critère objectif (la maturité dépend des individus et de leur milieu, il n'y a pas de saut qualitatif à un anniversaire donné, et l'année légale dépend de la région)."

On pourrait dire exactement la même chose de la question de la durée d'une éventuelle prescription à laquelle vous êtes favorable. Quelle est la durée après laquelle on ne peut plus juger une personne ? 30 ans ? Cela ne peut être non plus un critère objectif, pas plus qu'il n'y a de saut qualitatif à une année supplémentaire (pourquoi pas 29 ans ou 31 ?). De même un criminel peut "changer de mentalité" 5 ans après son crime ou jamais ("la maturité dépend des individus et de leur milieu" s'applique aussi aux criminels). On voit bien là, qu'à un moment, dans toute question saisie par la Justice, il faut trancher et s'arrêter à une limite (que ce soit celle de l'âge de la majorité ou celle d'une éventuelle prescription). L'argumentation de dire que cette limite est sujette à caution (bien qu'évidente) ne fait pas avancer le débat.

Citation IT : "On fait tous usages de catégories mentales, morales et sociales plus ou moins grossières pour appréhender le monde, mais beaucoup d'entre nous font l'effort perpétuel d'affiner leur lecture de la vie, que ce soit par curiosité humaine ou par souci d'équité. "

Personnellement, j'ai trouvé votre argumentation sur ce sujet très réduite et bien "dans le vent" du discours officiel des médias. A l'inverse, l'argumentation d'Eolas, fournie et détaillée, est bien plus proche de la rigueur intellectuelle qui vous semble si chère.

Citation IT : "Ceux qui font l'effort contraire (quel que soit le domaine, et que ce soit par paresse ou par lâcheté) de réduire leur vision aux quelques cases dont les bordures peuvent être gardées propres, sont tout simplement des gens que je n'apprécie pas. Il s'agit, effectivement, d'un de mes critères d'appréciation des humains que je rencontre."

Quelle arrogance ! Alors à quoi sert la Justice ? Pourquoi les êtres humains cherchent-ils à institutionnaliser l'idée de Justice qui est la leur en fonction de leur époque, culture, etc. ? J'ai plutôt le sentiment que c'est vous qui ne voulez pas vous remettre en question par rapport à votre décodage premier de cette "affaire". A vous entendre, la volonté de justice vis à vis d'un homme qui s'en est soustrait des années auparavant revient à une "vision aux quelques cases dont les bordures peuvent être gardées propres"! Il y a quand même une différence (que vous ne semblez pas voir ou vouloir prendre en compte) entre condamner sans procès un homme et vouloir simplement qu'il assume ses actes passés après les avoir fuit en faisant face à la Justice d'un pays démocratique.
IT, c'est un populiste en somme...
Ahaha magnifique.
Si Polanski est condamné il faudra aussi penser à inculper Concombre Masqué de trafique de stupéfiants,
complicité de viol et non assistance à personne en danger. Merci pour ce témoignage-aveu.
C'est pas beau la délation.
A moins qu'il ne s'agisse que de diffamation:-)))
Et en clair, vous pensez quoi exactement, sur ce sujet, monsieur Cado ?
Juste pour savoir.
Excellente argumentation en termes pesés et qui oblige à contextualiser et non à émettre des jugements abstraits.
Si la loi s'applique à tout le monde, elle doit aussi s'appliquer en fonction des circonstances (dont certaines sont dites "atténuantes") et des personnalités.
Truismes, certes, mais qu'il faut, malheureusement, rappeler, face à certaines réactions.
Deux affaires non comparable,si la police suisse avait fait dans les regles l'enquete sur kadhafi notamment en prenant sa plainte pour vol et en respectant par exemple la convention de Vienne, les tournures eurent etait differentes....

De l'autre on a un pedophile qui a pu s'enfuir des usa uniquements parcequ'en tant que grand cineastes il avait une liberté de deplacement que n'aurait pas eu un citoyen lambda qui lui n'aurait pas eu l'occasion de s'enfuir...

pas loin de chez moi une personne a abusé d'une ado de 16 ans en se faisant passé pour un cineaste(peut etre tentait il de l'etre) je me demande si tout les soutiens de Polanski vont le soutenir
Je ne vois rien de scandaleux à abolir la préscription des délits sexuels sur mineurs.
Habitant aussi en Suisse, je voudrais dire que je suis globalement d'accord avec ce que dit IT. Les excuses à Khadafi et cette loi sur l'imprescription des crimes sexuelles sur mineurs ne montrent pas la Suisse sous son meilleur profil.

Néanmoins, ce qui me choque avant tout dans cette affaire, c'est que Polanski ait vécu pendant antant d'années au grand jour sans jamais se faire arrêter. La différence avec la loi que nous avons voté en Suisse est que Polanski aurait du être jugé il y a 30 ans et qu'il s'est sauvé. Pour cette raison, il mérite d'être rattrapé par son passé.
Peut-être un bémol dans l'analyse de IT : Polanski s'est enfui de son pays pour échapper à un procès qui a eu lieu juste après les faits qu'il a lui même reconnu. La question du délai de prescription des délits sexuels n'entre donc pas directement en jeu ici.
Par contre, existe-t-il un délai de prescription pour la fuite à l'étranger ?

En tout cas, la position de la Suisse et de la France qui ont accueilli Polanski après son départ des US pose vraiment question. Qu'en avaient dit les médias à l'époque ?
Excellent décryptage.

Ce n'est pas comme si ce commentaire figurait déjà dans un forum précédent.
Allez, à moi de jouer:
Avec un petit jeu en prime: deviner de qui sont ces propos.

"A ma connaissance, il s'agit d'une grosse bavure parlementaire. Mais lémédias en ayant rendu compte de manière...disons, pas moins incorrecte que d'habitude, je ne vois pas en quoi ce serait un sujet prioritaire pour nous... Si quelque chose nous a échappé dans le traitement médiatique de l'affaire, merci de nous le faire savoir."

"Sur le fond, si je vous comprends bien, on devrait s'intéresser à cette bavure parlementaire, non en raison d'un traitement médiatique particulièrement partial ou déficient, mais parce que la Sciento en elle-même est une machine à "manipuler l'opinion", et qu'aucune manipulation de l'opinion ne saurait nous être étrangère, ici, à @si. (...)
Mais désolé, on a peu de bras, et on est obligés de définir des priorités. Et donc, plutôt que sur une petite machine comme la Sciento, à l'impact somme toute limité, je préfère que nous concentrions nos forces sur la grande machine que constituent tous ensemble lémédias, et dont le nombre de victimes potentielles me semble a priori plus élevé."

Parce-qu'évidemment il faut comprendre que les clandestins, le traitement "partial ou déficient" de la "Sciento", des Honduras ne relèvent absolument pas de "lémédias".

J'espère que je ne suis pas trop hors-sujet. Mon côté joueur a encore repris le dessus...
Merci à IT pour ce commentaire qui met sans doute les choses à leur place et qui reflètera certainement l'opinion de nombreux @sinautes. Le mien en tout cas, qui avait vraiment beaucoup de mal à se positionner par rapport à l'affaire Polanski.
On parle peu, en effet de l'influence des parents au moment des faits et de leur responsabilité. Je n'étais pas disposé à faire de commentaire sur ce sujet. Ben voilà, maintenant c'est fait, et voté ))
Difficile de commenter l'avis de quelqu'un sur son propre pays. Le témoignage de IT vaut par son évidente sincérité.

J'ai toujours été génée lorsque des sujets relatifs à ce qui se passe dans d'autres pays est commenté par les journalistes d@si. Je ne peux pas m'empêcher de penser que quelque part nous sommes à côté de la plaque parce que nous ne connaissons rien du pays en question. C'est d'ailleurs ce qui est en train de nous arriver, lorsque la presse étrangère juge nos prises de positions dans cette délicate affaire. Je suppose qu'on n'y peut rien.

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