De Thomas Legrand et des coquelicots
Le matinaute
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chronique

De Thomas Legrand et des coquelicots

Attention à l'insoutenable suspense : Richard Ferrand, futur président de l'Assemblée, va-t-il parvenir à s'autonomiser de Macron, pour incarner dans toute sa gloire le pouvoir législatif indépendant de l'exécutif ? Va-t-il parvenir à se dégodillotiser ? Petit godillot, quand te dégodillotiseras-tu ? Je me dégodillotiserai quand tous les petits godillots se dégodillotiseront. A répéter vingt fois, de plus en plus vite. Je plaisante, mais ce suspense Ferrand est bel et bien le sujet de l'édito du matin de Thomas Legrand, sur France Inter, radio la plus écoutée de France. Retenez votre souffle : Richard Ferrand sera-t-il un "grand" président de l'Assemblée Nationale, comme Séguin ou Chaban-Delmas ? (Oui, il parait que Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée godillote modèle déposé, sous de Gaulle, fut un "grand" président de l'Assemblée. Je vais devoir relire mes livres d'Histoire).

De temps à autre, dans ses chroniques, il arrive que Thomas Legrand montre le bout du nez : oui, il est sensible à l'urgence écologique. Oui, dans une échelle de un à dix de la conscience écologique, il se situe sans doute vers le haut. Ce qui ne l'empêche nullement de consacrer son précieux espace à construire un insoutenable suspense sur la mandature de Richard Ferrand. Souffre-t-il, Thomas Legrand, de devoir concéder de l'espace à ces sujets, dont tout montre qu'il mesure pleinement lui-même la vacuité ? Et si oui, pourquoi le fait-il ? Parce que France Inter, radio publique, est contrainte de "faire semblant" de croire à l'intérêt du feuilleton de la politique politicienne française ?

Il y a peut-être une autre raison, plus honorable. Thomas Legrand craint de lasser son auditeur. Car c'est une petite fleur fragile, l'auditeur. Une petite fleur réfractaire à la répétition, qui se referme vite. Il est parfois de bonne stratégie de lui donner, à l'auditeur, l'illusion de la variété, et quand il est disponible, quand il ne s'y attend pas, hop, polliniser le message par surprise.

Je ne sais pas pourquoi me viennent ces images  florales. Ou plutôt si, je sais bien. Parce que j'ai dans la tête une jolie chanson idiote de Mouloudji, et si je l'ai dans la tête c'est parce que j'ai lu, tôt ce matin, cet appel de Nicolino, que devrait publier Charlie cette semaine, "Nous voulons des coquelicots" (revoir ici les chroniques jamais contentes, chez nous, de Fabrice Nicolino). Un appel, soit dit en passant, qui aurait tout autant mérité la chronique de France Inter que le suspense Ferrand, pour peu qu'on veuille bien convenir que la sauvegarde des plantes messicoles (j'ai appris un mot, ce matin) est une question politique, ce qu'il doit être possible d'expliquer à la direction de France Inter.


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