Coucou, revoilà Merkozy !
Le matinaute
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chronique

Coucou, revoilà Merkozy !

La crise de la dette, vous vous souvenez ?

Les sommets de la dernière chance ? La danse sur le volcan de la dégradation ? Les capitulations de Sarkozy devant Merkel, camouflées en grands numéros de Merkozy ? Comme c'est loin ! Et pourtant, loin des projecteurs, elle continue de déployer ses effets. En Grèce, bien sûr. Mais pas seulement. Ici aussi, revoici le fantôme de Merkozy. Le parlement français doit ratifier, la semaine prochaine, le mécanisme européen de stabilité. Sous ce nom anodin, se cache une sorte de FMI européen, qui aura pour fonction de prêter des milliards d'euros aux pays en difficulté. Les socialistes français avaient prévu de voter pour cette création merkozyenne, tout ce qui va dans le sens de la stabilité de la zone euro, et de la défense de la monnaie unique contre la Spéculation, étant jugé bon a priori. Avant de s'apercevoir d'un détail: sous l'influence de la partie merkelienne de Merkozy, les Etats qui solliciteront cette aide devront s'être engagés, au préalable, à pratiquer chez eux une politique de rigueur, assortie de sanctions automatiques en cas de non respect.

Tout ceci nous ramène, donc, aux bras de fer Sarkozy-Merkel de l'an dernier, auxquels nous avons consacré de nombreux articles, et quelques émissions. Du coup, sous la pression de Mélenchon qui ne rate pas une occasion de braquer les projecteurs sur le détail caché, et exige un vote public nominal à l'Assemblée, les socialistes français viennent de décider de voter contre (ou bien de s'abstenir, le seul article trouvé ce matin sur la question n'est pas très clair).

Faut-il ratifier la création du MES ? Je ne sais pas. J'imagine que les deux positions se défendent. Jusqu'à ces toutes dernières heures, en tout cas, se documenter sur les sites de presse traditionnelle revenait à chercher un crouton noyé dans une marmite de fromage fondu. Le PS en ayant débattu, ça devrait peut-être s'arranger prochainement, la caste des journalistes politiques, ceux qui donnent la tonalité, s'emparant enfin de la question. Mais l'épisode nous éclaire, une fois de plus, sur les lacunes et les impasses de la médiatisation du débat présidentiel. Dans un pays normal, dans un système médiatique normal (refrain) ce problème aurait déjà fait l'objet d'une émission de débat sur une chaîne de télévision, et chaque socialiste passant à la portée d'un micro se verrait interrogé sur sa position personnelle. Mais il est vrai que c'est bien moins passionnant que les nuances de la pensée de Carla Bruni, ou les subtilités sémantiques de Hollande, selon qu'il parle au Guardian, ou aux militants socialistes français.

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