Des communistes et des guillemets
Le matinaute
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chronique

Des communistes et des guillemets

De l'art de la citation entre guillemets !
Ayant déclaré au Guardian qu'il n'y avait "'plus de communistes en France", Hollande s'est donc attiré de légitimes représailles des mélencho-communistes, soucieux de manifester qu'ils existent encore. Or surprise: se reportant au texte original du Guardian, qu'y découvre le matinaute ? Cette phrase: "il n'y a plus de communistes en France. Ou plus beaucoup (or not many)". Ce qui, évidemment, rapporté à 1981, est exact. Tout le monde (y compris nous) aurait-il mal lu la citation ? Non. Mais la correspondante en France du Guardian, Angelique Chrisafis, l'a complétée (comme elle l'indique au bas de son article, en se gardant toutefois pudiquement de préciser la nature exacte des rajouts opérés).

Aucun rajout, en revanche, ni démenti, sur l'autre phrase-choc de Hollande, elle aussi, comme la précédente, destinée à rassurer la City: "La gauche a gouverné pendant 15 ans, durant lesquelles nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations." Magnifique synthèse, historiquement exacte. On imagine le triomphe, si elle avait été prononcée à la tribune du Bourget, entre deux envolées, "l'ennemi, c'est la finance".

O malédiction de cette tenaille, que forment la presse étrangère et les nouveaux médias réunis. Si on ne peut plus jouer tranquillement, en virtuose, du double discours ! Dans la seconde de sa publication, la phrase du Guardian était tweetée et re-tweetée, obligeant Hollande à proclamer (troisième temps de la "valse", comme dit la nouvelle porte-parole adverse, NKM) son "respect" pour le Parti Communiste (qui en doutait ? Mitterrand lui-même proclamait le même!) Il est vrai qu'il n'est pas forcément besoin de lire le Guardian. Il suffit parfois d'assister à quelques réunions bien choisies, comme notre éconaute Anne-Sophie Jacques, jeudi dernier, à l'Assemblée, où un hollandais pur sucre, Dominique Villemot, expliqua doctement à Thomas Piketty pourquoi la grande réforme fiscale un temps envisagée ne se ferait pas. Cymbales et mélodie rouge vif, paroles rose pâle: on n'en est pas sortis.

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