26
Commentaires

Ventes d'armes : "Plus ils ferment de portes, plus ils créent des fantasmes"

La rencontre entre un sujet tabou et explosif - les ventes d'armes françaises - et le journalisme d'investigation ne pouvait que faire des étincelles. C'est ce qui s'est produit cette semaine avec l'audition par la police de trois journalistes auteurs d'un scoop sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite. Enquêter sur les ventes d'armes avec des mots, avec des cartes, avec des images : c'est le sujet de notre émission d'aujourd'hui, avec trois invités : la journaliste Anne Poiret, réalisatrice du documentaire "Mon pays fabrique des armes" (octobre 2018, France 5) et auteure du livre Mon pays vend des armes (mai 2019, Les Arènes) ; le journaliste Geoffrey Livolsi, co-fondateur du média Disclose qui a enquêté sur l'implication d'armes françaises dans la guerre au Yemen ; et enfin Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialisé dans les questions de défense depuis 25 ans, actuellement à L'Opinion.

Commentaires préférés des abonnés

Approuvé 20 fois

Ouais, bin moi si, je désespère. A voir des gens nous gaver encore avec leur Branco, jusqu'à pleurnicher parce que leur petite obsession du moment n'a pas supplanté une émission sur les ventes illicites d'armes de guerre entre les Etats. 


Une idé(...)

OOOooohhhhh, Justine ! Fait plaisir de vous (re)voir !
(Exclamation avant visionnage ^^)

Très bonne émission. 


Tout mon soutien à Disclose.


Le problème de droit qui se pose n'est pas du côté de la presse mais des services de l'Etat qui enfreignent la loi en se rendant complices de crimes imprescriptibles en participant activement à l'(...)

Derniers commentaires

Confidentiellement : Émission intéressante sur un sujet brulant, qui mériterait d'avoir une suite...

Les armes tuent des gens, et toutes les guerres ont des "conséquences dévastatrices sur les populations civiles"...Qu' on tue des nazis, ou des Yéménites.

Vouloir "moraliser" les ventes d' armes, c' est comme vaticiner sur le bonheur de l' Humanité, ça permet, au mieux, de regarder le défilé du 14 juillet et du 1er mai, la (bonne) conscience apaisée.

Et moi, je continue à me griller les neurones sur la notion du bien, du mal, et sur l' usage, juste encore que bien évidemment modéré (je suis un facho atypique), d' une violence salutaire...Qu' est-ce qu'y disait, déja, Caussimon: " Est-ce ainsi que les hommes vivent…"?

Allez...Carpe diem.

Quel est l'intérêt de garder le silence face aux questions philosophiques de la DGSI ?

C'est une émission qui ne restera pas dans les annales, à part le représentant Disclose nous sommes "désarmés " devant l'absence d'information 1h 15' sans grand intérêt... Sujet difficile certainement, fallait-il le faire? Pas sûr !

Raymond Mathieu

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Je n'y connaissais rien sur les ventes d'armes, maintenant un peu plus. Sur la forme, depuis trois ou quatre émission, le petit air hautain des journalistes old school ont tendance à m'exaspérer (je parle pour M. Merchet, là). Hé oui les gars, des p'tits jeunes bousculent l'ordre établi, et sans carte de presse... Manquerait plus que ce soit une association, en plus.

Je trouve qu’il serait temps de privatiser notre armée française.

j'ai un problème d'audition je pense : M. Merchet nous dit qu'il a divulgué une petite info sans importance "pas très intéressante" dit-il, un truc classé confidentiel défense selon lequel un colonel se félicite d'avoir empêché les journalistes de voir que l'armée française n'empêchait pas les massacres ! ( c'est de la complicité pour moi, rien de moins )


Putain mais c'est une bombe atomique ça ! 

Pour M. Merchet, c'est un petit truc sans importance !! 

C'est surement du au fait qu'il doit avoir moult infos pire que ça ; rien que d'y penser ça me fait froid dans le dos !

Si cela s'avère, il serait maintenant intéressant de creuser la révélation d'Anne Poiret, et d"enquêter pour savoir qui a menti (il apparait peu probable que la DRM ait donné de son propre chef des garanties qu'elle n'avait pas).


Verbatim sur l'autorisation du "transfert" dans le contrat DONAS (en 2014 l'Arabie Saoudite achète à la France des armes pour 2,4 milliards d’euros à destination du Liban. Le financement entre temps est suspendu en 2016 à cause de la colère de l'Arabie Saoudite contre le Liban jugé trop proche de l'Iran via le Hezbollah. Par conséquent, l'Arabie Saoudite garde les armes) :


Anne Poiret (minutage : 45'): « Ce qui est très intéressant pour faire un lien avec la DRM, c'est que, suite à cette information qui était sortie sur le contrat DONAS et sur le positionnement de Jean-Marc Ayrault qui n'avait pas voulu me parler pour le documentaire, mais qui a accepté que je le cite pour le livre, donc il m'a expliqué comment il avait pris cette décision... ça s'était fait en effet au-dessus de lui.

Quand j'ai pu parler à des gens qui avaient pris cette décision, qui avaient contribué à la prendre au-dessus de lui... »


DS: « C'est à dire concrètement, la décision de transférer vers l'Arabie Saoudite des armes destinées au Liban... »


Anne Poiret : « Oui que ce serait OK. Ils vous disent : "On a une certitude que ces armes ne seront pas utilisées au Yémen, et donc on a des garanties.

- Très bien, quelles sont vos garanties ?

- La DRM nous assure que ces armes ne passeront pas la frontière et ne seront pas utilisées sur les civils.

Ce contrat-là, pour entrer dans les détails, implique des munitions de 155 et des munitions de 120 mm (Thalès)... Quand vous voyez dans le document de la DRM - Direction du Renseignement Militaire (que Disclose a publié) que dans le tableau sur ces munitions de 120 de Thalès, il est dit qu'ils n'ont donc pas d'informations, c'est-à-dire que des décisions sont prises au plus haut niveau selon des informations qu'en fait ils n'ont pas, c'est à dire qu'ils n'ont pas deux ans plus tard la possibilité d'affirmer que ces armes ne servent pas au Yémen dans le conflit au Yémen. »

Excellent merci de mettre ce sujet crucial en avant.


Le rôle du complexe militaro-industriel français est aussi central en France qu'il l'est aux États-Unis, et commet à son échelle autant de crimes à l'étranger.


Il devrait faire l'objet d'enquêtes quotidiennes tant sur son versant économique que politique. 

D'ailleurs, ça me rappelle une réflexion d'un de mes enfants (10 ans environ) quand Handicap International militait contre les mines anti-personnel: 


"Mais pourquoi on interdit pas de les fabriquer"? 


Souvenons nous que c'est un petit enfant qui ose parler de la nudité de l'empereur dans ses habits neufs. 


Donc, plutôt que sur les ventes d'armes, renseignons nous sur leur fabrication. Juste pour savoir. Qui s'y colle? David Dufresne me semble bien placé, quand il aura fini (??) de compter les yeux crevés. Car les grenades qui nous mutilent viennent sans doute des mêmes "sources".

L'intéressant, c'est qu'on s'interdit de dire qu'on les fabrique. Ce qui est significatif en soi. La séquence sur l'évitement langagier chez Dassault et consorts est fascinante. J'adorerais dénicher une ethnographie (à la Zonabend) de la fabrication d'armes, qui explore, dans cet univers-là, qui en parle en quels termes dans quel contexte, et pourquoi. Une déconstruction du déni, et du public de ce déni (l'extérieur ou soi-même ?). En a-t-on besoin pour éviter le déchirement national de ces hontes et fiertés incompatibles ("oh les beaux fleurons de l'industrie fronçaise" + "oh comme ça tue bien chez les sauvages"), en a-t-on besoin pour esquiver les malaises dans les relations sociales et familiales ("bonjour, moi je fabrique des charniers"), ou en a-t-on besoin pour soi-même, au jour le jour ? 


Sont-ce des instructions de langage à suivre en face de journalistes, ou des habitudes de langage dans la culture d'entreprise, qui adoucit l'image de soi et déresponsabilise ? Cela varie-t-il dans les cadres, les échelons, chez les individus ? Les discours sont-ils différents dans la fabrication des différents engins de mort ? 


Cet évitement est un aveu. Un aveu d'inavouabilité. Un problème conscient. Rassurant dans le sens où le mal est perçu, deviné, assez conscient pour se masquer. Inquiétant dans le sens où, une fois identifié, on préfère le masquer que le résoudre.


Le grand enjeu du 21ème siècle, ce sera d'apprendre enfin à regarder en face.  


Ce n'est pas sans danger. Enterrés, les conflits entre confort et moralité évitent les choix inconfortables. Mais au grand jour, il arrive que le choix conscient, cynique et transparent soit d'assumer en toute transparence le mal le plus absolu. De le revaloriser en disqualifiant ouvertement l'inconfortable scrupule. Et c'est à nouveau la tendance actuelle de bien des régimes émergents, en Europe, en Amérique et ailleurs.


A se demander si le cynisme et l'hypocrisie sont les deux seules options. Si l'abjection, soit assumée soit niée, est une constante inexpugnable. Mais c'est une question importante, qu'il est vraiment temps de poser ouvertement, pendant que les tueries de masse nous enrichissent (et que les noyades de masse, les destructions physiques et psychiques dans les camps de concentration d'exilés, préservent nos fantasmes identitaires - mêmes causes mêmes méthodes, même conflit de conscience enterré et irrésolu).

silence sur les "commissions" liées à l'Armement ? sujet tabou....

Très bonne émission. 


Tout mon soutien à Disclose.


Le problème de droit qui se pose n'est pas du côté de la presse mais des services de l'Etat qui enfreignent la loi en se rendant complices de crimes imprescriptibles en participant activement à l'abus que fait le pouvoir du "secret" pour cacher ses saloperies.


Depuis Nuremberg, il faudrait que la conscience et l'instruction démocratiques progressent un peu...


La France a ratifié le Statut de Rome, la CEDH, etc.




18:41 est le timecode du rictus de Justine Brabant à l'énoncé du Rwanda. J'en glousse encore.


Pour l'anecdote : Hier soir, je parlais du retour de Justine Brabant à une amie, en mentionnant son vieil article sur le Rwanda comme exemple du rapport qualité/vitesse qui m'intimide dans l'équipe d'@si (c'est un thème que j'avais -lentement- étudié en ethno, et la justesse de cet article que j'attendais au tournant avait pas mal cimenté mon respect du site). Donc là, gratitude pour l'initiative du 'cut' caméra au moment où le Rwanda est mentionné. et où le regard se serait spontanément tourné vers elle. Confortable coïncidence, cet écho-là.


(Par contre, la fugace réapparition du "Rosie the Riveter" d'Alain Korkos sur la page d'accueil, ça, ça a été une cruelle fausse joie.)    

OOOooohhhhh, Justine ! Fait plaisir de vous (re)voir !
(Exclamation avant visionnage ^^)

Manifestement, il est très compliqué de réunir à une même table Juan Branco, Nicolas Grégoire et Marc Endeweld. Mais je ne désespère pas.

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.