Ukraine : "Poutine avait tout écrit"
Qui sont les révolutionnaires de Kiev ? Que veulent-ils vraiment ? Sont-ils des pro-européens comme le disent nos médias ? Sont-ils noyautés par des mouvements d'extrême-droite, voire néo-nazis ? Que se passe-t-il dans l'Est du Pays, en Crimée ? La révolution ukrainienne nous parvient brouillée par notre méconnaissance, et sans doute nos préjugés. Sur notre plateau, Nathalie Pasternak, présidente du Comité représentatif de la communauté des ukrainiens de France et Pierre Lorrain, journaliste (Valeurs actuelles et Geopolitis) chercheur à l'institut d'histoire sociale et auteur d'une biographie sur Poutine.
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Dommage que ces émissions n’aient plus lieu. Des débats animés avec des avis contradictoires.
Cela fait un moment que c’est relativement consensuel, avec des divergences mineures. Un peu comme c’est dans l’air qui avant invitait des intervenants qui exposaient 2 avis divergents, maintenant ils sont tous et toutes d’accord ou se complètent.
c’est émissions étaient pourtant très stimulantes.
Bonjour , je fais remonter ce forum pour partager cette triste nouvelle
Vous auriez gagné a attendre d'avoir de meilleurs intervenants disponible, quand on fait dans la precipitation on fait de la merde... décrypter, analyser demande un peu de distanciation et un peu de temps, a trop vouloir coller a l'actu, on fait ce que font les medias actuel.... et ce n'est pas ce qu'on attend d'@si. Si je veux ce niveau la, y'a c dans l'air.... et sans debourser un rond (enfin si mais c'est un autre probleme....)
Pour ma part, je n'ai pas trouvé Madame Pasternak plus insupportable que M Lorrain : équivalents
Je n'étais pas très au courant du conflit Ukraine/Russie. J'en sais un peu plus après l'émission, même si j'ai du mal à me faire une opinion.
Un constat objectif : M Lorrain assure que M Poutine ne forcera pas l'entrée en Crimée. Il me semble que les faits des derniers jours donnent raison à Madame Pasternak. Et le machiavelisme de Poutine s'est déjà bien vu ces dernières années dans de multiples occasions.
Quant à la part de l'extrême droite en Ukraine, ce débat ajoute à mon doute.
L'analyse de J. Sapir, si elle apporte des éléments nouveaux, ne me convainc pas non plus.
Ben
http://www.courrierinternational.com/article/2014/03/13/mon-enlevement-en-crimee-un-long-moment-d-horreur?page=all
Ce débat a montré qu'à force d'approximations et de discours on peut préparer l'irréparable. Tout le monde sait qu'il y a un véritable nationalisme ukrainien qui se double de la présence de mouvements néonazis importants (on peut critiquer la légèreté de Mme Pasternak sur ce point) et tout le monde sait qu'autour de Poutine (l'homme qui disait "butter les tchétchènes...") , les paramilitaires ne sont pas mieux et que tout ce "beau monde" est prêt à s'étriper (surtout à étriper des civils qui n'y sont pour rien) en étant très loin de "l'amitié entre les peuples" de feu l'URSS....
Cerises sur le gâteau, l'Ukraine est potentiellement très riche mais en réalité très pauvre, sauf peut-être justement la Crimée qui semble un peu mieux vivre, car, qu'ils soient orange, bleu, rose, vert ou autres, les oligarques ont instauré la corruption maximale comme régle économique... Comme dans beaucoup d'ex républiques soviétiques, le vol des biens publics (propriété collective des moyens de production oblige) a été un sport national entre 1990 et 2014 grugeant les populations des avantages sociaux qu'elles avaient (crêches, enseignement, logement et services de santé gratuits...).
Dernière pierre à apporter sur la question ukrainienne et de la Crimée, il faut observer qu'en Afrique on accepte des partitions de pays (Sud Soudan, Erythrée...) idem en Europe (Ex-Tchécoslovaquie et Kosovo...) et d'autres se préparent : Ecosse ou se revendiquent Corse, Pays Basque, Flandre belge... Ce n'est pas ce que l'on souhaite forcemment, mais mieux vaut que cela se fasse en douceur car cela laisse ouverte la possibilité d'échanges et de réunion ultérieurement, sur des bases de coopérations entre les peuples.
Que voulez vous, avec la fin de l'universalisme kéneysien ou communiste; le libéralisme, souvent mafieux ou népotique, conduit à la fragmentation... Mais la partition ne doit pas vouloir dire "purification ethnique" et la communauté mondiale devrait accompagner ce mouvement pour éviter la guerre et en surveillant, de part et d'autre, le respect des droits des minorités.
Ben
John Kerry, comme son président, me semble un dangereux belliciste. Demain viendra-t-il déclarer que les décisions de l'Assemblée Nationale Française sont illégitimes ? Quel mépris pour la Crimée et sa population.
Deux chiffres (wikipedia) :
_la communauté juive en France = 480 000 (0,77 % de la pop francaise)
_la communauté juive en Ukraine = 60 000 (0,16 % de la pop ukrainienne)
téléspectatrice assidue de l'émission, j'ai été surprise par le contenu de cette dernière mouture : la cacophonie y règnait et les propos n'étaient pas vraiment intéressants ni étayés. Je remettrai d'abord en cause le choix des intervenants : Mme Pasternak est militante pour la cause ukrainienne, ce qui la rend assurément sympathique de prime abord, mais elle semble singulièrement manquer de distance par rapport au sujet traité. Par ailleurs elle n'est pas capable d'écouter les autres ce qui rend le débat avec elle difficile. Elle n'a pas arrêté de couper la parole à M. Lorrain qui, de son côté ne m'a pas paru très convainquant non plus. Il ne m'a pas fait l'effet d'un vrai spécialiste. Or, il me semble qu'il existe, à l'INALCO par exemple ou dans d'autres établissements supérieurs d'enseignements et de recherche, des spécialistes du domaine qui auraient sans doute donné un contenu très différent à la discussion. Mais ces derniers ont peut-être décliné l'invitation d'Arrêt sur images à participer à cette émission sur l'Ukraine.
Bien entendu, Arrêt sur images n'est pas responsable des propos tenus par ces invités mais cette dernière émission ne m'a vraiment pas aideé à éclairer une situation confuse.
Delphine S
Paris
Mais elle est conforme à l'empoignade généralisée qui se déploie autour de cet évènement historique.
Et je voudrais plus généralement revenir aux évènements de Maidan. Les manifestants pacifistes se voient attaqués par les berkouts, lynchés et tués. Il y a parmi eux des milices d'extrême-droite qui savent se battre et qui combattent.
Qu'est ce qu'ils pourraient bien faire ? Attaquer cette extrême-droite et se laisser assassiner par les berkouts.
Je trouve que manifester dans son fauteuil, c'est bien tranquille, mais ça ne remplace pas les vraies conditions du combat politique violent où on risque sa propre vie.
Alors que ces manifestants pacifistes payent un jour le fait d'avoir accepté des milices dans leurs rangs, c'est probable. Mais en attendant, ça leur a permis de gagner sans trop de casse. Après, quelle est la part de sincérité, de manipulation, d'influence de forces diverses dont nous ne savons rien.... ?
Tous ces évènements sont en partie téléguidés par les grandes puissances, principalement deux empires qui s'affrontent sur leurs marges. Pour la Russie, c'est certainement plus vital que pour l'occident, parce que si elle perd la Crimée, ça va swinguer ferme, du point de vue intérieur comme stratégique. Mais elle a la monnaie d'échange du gaz, et ce n'est pas négligeable.
Les manifestants de Maidan sont dans un maelstrom où ils jouent leurs partitions comme ils peuvent, et où ils peuvent tirer leur épingle du jeu, en tant que démocrates anti-corruption et plutôt attirés vers les conquêtes politiques et sociales occidentales que par la Russie de Poutine.
Mais cette crise se décidera entre Obama et Poutine, et les manifestants de Maidan ne pourront pas faire grand-chose, pour le moment.
Mais ils sont opiniâtres, et la démocratie, ça se gagne et ça se regagne petit à petit.
Elle rendrait presque l'historien poutiniste sympathique...
Mission ratée pour ASI..
Elle confirme l'implantation massive (entre 30 et 40% des voix) du parti dans une région bien circonscrite : la Galicie.
Quelqu'un aurait-il une explication à cette spécificité qui différencie la Galicie des autres zones d'Ukraine qui ont été dans le passé rattachées à des puissances de l'Ouest (Pologne, Lithuanie, Autriche-Hongrie)? Le fait que cette région ait donné naissance à la section "Galice" de la Waffen SS ne me paraît pas suffisant, et lui-même à expliquer.
Pour anticiper sur d'éventuelles complications supplémentaires, une autre carte, celle du 2e tour des présidentielles de 2010. On voit que la pointe sud-ouest vote majoritairement Ianoukovith comme l'Est. Selon Wikipedia, cette zone correspond grosso modo à la Transcarpathie , laquelle comporte (selon la même source) des minorités slovaques et surtout magyares. Or la Hongrie de Viktor Orban est assez nationaliste : elle a voté il y a deux ans la possibilité d'accorder des passeports hongrois aux minorités magyares des pays voisins (il en a été question dans l'émission). Embrouilles possibles avec la Hongrie (membre de l'UE) si cette minorité magyare d'Ukraine venait à s'estimer maltraitée?
Autre sac de noeuds, semble-t-il, mais à la frontière de l'Ukraine cette fois, la Transnistrie, russophone, séparatiste de la Moldavie et protégée par la Russie (quoique non reconnue par elle).
(Précision : ces remarques sont un appel à ceux qui auraient sur cette partie du monde les compétences qui me manquent radicalement)
Merci d'avance asi :-)
Rectification: je suis entrain de lire l'article signalé par Olivier Favier, on dirait que celui-là apporte vraiment quelque chose. Par contre, sur la Crimée, le "génocide ou pas génocide" ukrainien... pfff... rien de clair.
Il a vieilli mais n’a pas mûri de ce point de vue son ingérence sans précaution, son absence d’anticipation sur la réaction de Poutine sont affligeantes.
En matière de politique étrangère j’ai pu constater, à mon grand regret, que souvent les intellectuels de la mouvance extrême droite genre Maurras ou droite dure genre Marie-France Garaud raisonnent clair et juste.
Maurras dans les années ’20 préconisait un morcèlement de l’Allemagne et le maintien à tout prix de la France sur la rive gauche du Rhin.
Le colonel de Gaulle était un lecteur du journal l’action française avec en plus l’avantage de n’être pas obnubilé par l’idéologie.
Richelieu nis nos rois de ne s’y seraient trompés d’où l’utilité des intellectuels d’extrême droite versant Action Française.
"Cette montée en puissance des forces d’extrême droite profite de la place laissée au parti Svoboda (liberté) qui a obtenu plus de deux millions de voix aux dernières législatives. Jusqu’en 2004, ce dernier s’appelait Parti nationaliste d’Ukraine, ancêtre de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN, mouvement fasciste fondée en 1929 ). Aujourd’hui, il est contesté par des groupes néonazis encore plus radicaux, dont Pravyi Sektor (Secteur droit)" (20 février)
http://www.humanite.fr/monde/le-parti-svoboda-est-fasciste-559608
"Ainsi, même le parti Svoboda, à la réputation sulfureuse et largement engagé dans la lutte antigouvernementale, est jugé «trop mou» par les gens du Praviy sektor" (28 janvier)
http://www.lefigaro.fr/international/2014/01/28/01003-20140128ARTFIG00369-le-role-de-l-extreme-droite-dans-la-revolte-ukrainienne.php
«Ce sont des gens de tout âge, soit russophones, soit ukrainophones, qui viennent de toutes les régions d’Ukraine, Est ou Ouest, et qui se revendiquent nationalistes. Beaucoup sont affiliés à l’extrême droite, mais pas au parti nationaliste Svoboda, qu’ils trouvent trop mou», se défend un des dignitaires du parti Svoboda, sous couvert d’anonymat. (23 janvier)
http://www.liberation.fr/monde/2014/01/23/ukraine-l-extreme-droite-s-incruste-a-maidan_975038
1 mars 2014
Par Jacques Sapir
•(1) Le mouvement de contestation du pouvoir du Président Ianoukovitch, mouvement dont la base était une révolte contre la corruption bien plus qu’une volonté d’adhésion à l’union Européenne, a été débordé par des éléments ultra-nationalistes, dont certains appartiennent à des groupuscules fascisants. Ces éléments ont délibérément cherché l’affrontement, en tirant sur les forces de sécurité, faisant prendre des risques inconsidérés aux autres manifestants qui étaient pris en otage. Ces militants portent une large part de responsabilité dans les morts de la place Maidan. Leur nombre oscille entre 10000 et 20000 ; ils étaient minoritaires dans le mouvement de protestation, mais ils sont devenus politiquement dominants au fur et à mesure que la situation se dégradait et que montait la violence des affrontements. Ce sont eux qui ont cherché à prendre d’assaut le Parlement, provoquant la réaction des forces de sécurité, et déclenchant la séquence des événements qui a conduit à la fuite de Ianoukovitch.
•(2) Il faut ici rappeler que le Président et le Parlement ont été régulièrement élus. Mais, ces élections (2010) avaient permis de mesurer combien la politique ukrainienne était marquée par une division entre des populations russes (et russophones) regroupées à l’est du pays et des population ukrainophonnes, dont une partie habite les régions qui, avant 1914, étaient soit dans l’empire Austro-Hongrois soit étaient en Pologne. L’Ukraine est un pays neuf, dont l’existence est fragilisée par ces divisions. Ces dernières ont été renforcées par les évolutions économiques de ces dix dernières années, qui ont vu les relations avec la Russie se développer rapidement. L’Ukraine de l’Est, russophone, vit mieux que l’Ukraine de l’Ouest. Pour cette dernière, l’Union européenne représente un pôle d’attraction important, même s’il est probablement imaginaire compte tenu de la situation économique actuelle de l’UE.
•(3) Le pouvoir légal a lui aussi une part de responsabilité dans ces événements tragiques, que ce soit par un usage disproportionné de la force au début des manifestations, ou par ses hésitations par la suite qui ont démoralisé une bonne part de ses soutiens. Il a été incapable de s’opposer à une logique minoritaire, qui s’est exprimée même au Parlement lors du vote, au début du mois de février de la loi supprimant le statut de langue officielle au Russe (à côté de l’Ukrainien). Ce vote apparaît aujourd’hui comme un tournant symbolique car il a fait basculer l’affrontement d’une logique de lutte pour la démocratie et contre la corruption à une logique nationaliste-ethniciste. Les populations tant russes que russophones des régions de l’Est de l’Ukraine et de la Crimée n’ont pu qu’être légitimement inquiètes de la rupture du pacte sur lequel était fondé l’Ukraine indépendante depuis 1991.
•(4) Mais, l’opposition légale a aussi une part de responsabilité en particulier dans son incapacité à faire respecter les accords signés avec le Président. Elle s’est laissée déborder par les groupes ultra-nationalistes et n’a pu ni su les reprendre en main. Elle s’est aussi bercée d’illusion sur le soutien que les pays de l’Union européenne pourraient lui apporter.
•(5) À la suite des événements tragiques de fin février s’est donc mis en place un pouvoir de fait à Kiev, provoquant un effondrement de la légitimité de l’État ukrainien. La dissolution d’unités de la police, qui n’avaient fait qu’obéir aux ordres, a provoqué une profonde inquiétude dans les régions de l’Est. Ce à quoi on assiste depuis le 28 février, soit la prise du pouvoir par des groupes pro-russes en Crimée, à Kharkov, à Donetsk et même à Odessa, n’est que la suite logique du basculement d’une lutte pour la démocratie et contre la corruption vers un affrontement ethnique. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’intervention militaire de la Russie qui est en cours. Il faut ici ajouter qu’il y a en Ukraine pas moins de 17 réacteurs nucléaires et de nombreux centres de stockage de matériaux fissiles, ce qui représente un autre danger pour la sécurité de la région toute entière.
•(6) Personne, dans ces conditions, n’a intérêt, sauf les groupes extrémistes, à une partition de l’Ukraine. Ce n’est pas dans l’intérêt de la Russie, qui certes y gagnerait ce qu’elle possède de facto déjà, soit l’industrie ukrainienne, mais qui verrait alors se profiler une longue période d’affrontements avec l’UE et les Etats-Unis. Ce n’est pas non plus l’intérêt de l’UE, car il lui faudrait porter littéralement à bout de bras l’Ukraine occidentale (et la moitié de la population). Le coût économique serait élevé dans une situation où plus personne ne veut payer pour autrui. Il serait aussi répété sur de nombreuses années, car l’on voit mal comment la situation de l’Ukraine occidentale pourrait s’améliorer à court terme. Les conséquences financières seraient aussi importantes, car les banques européennes, et en particulier autrichiennes, sont lourdement exposées au risque ukrainien. De plus, l’UE pourrait être tenue pour responsable de la situation en Ukraine centrale et occidentale et, avec la montée rapide d’un désenchantement qui n’est hélas que trop probable, elle devrait affronter la montée de sentiments pro-russes dans cette population.
•(7) Il faut donc aujourd’hui que les dirigeants de l’UE et les dirigeants russes se rencontrent d’urgence et établissent une feuille de route pour une fédéralisation de l’Ukraine, mais maintenant son intégrité territoriale. Des garanties doivent être apportées à la population russophone, et les groupes ultra-nationalistes doivent être d’urgence désarmés et réduits à l’impuissance. L’Ukraine peut vivre comme une Nation souveraine, mais à la condition de trouver les formes de son intégration économique. Or, aujourd’hui, seule la Russie et l’union eurasienne sont en mesure de fournir un véritable moteur au développement du pays. L’Union Européenne doit cesser de penser que la Russie financera une Ukraine hostile. La Russie doit pour sa part comprendre le tropisme politique et culturel vers l’Europe d’une partie de la population ukrainienne. Les conditions d’un accord permettant au pays de retrouver sa stabilité sont possibles. Elles correspondent aux intérêts tant de l’UE que de la Russie. Il faut espérer que l’idéologie de l’affrontement ne l’emportera pas et que la raison triomphera.
J'arrive à comprendre que l'on ai jamais eu un débat serein sur le Vénézuéla ou Cuba: le sujet est trop marqué politiquement. Mais la Russie !? Poutine à des soutiens en France ??? Lequel ???
Qu'est ce que Poutine représente pour que l'on ne puisse pas débattre ?
http://www.youtube.com/watch?v=URY15HvBm6I
http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/feb/26/ukraine-maidan-square-symbolises-failure?
Il y eut pire lors de cette émission fort passionnée et passionnante. 1- pas un mot sur les policiers tués par les balles des manifestants chéris. 2- il fut laissé dire que les nazifiés avaient protégé les manifestants et évité un bain de sang ( je cite de mémoire). 3- quant aux Juifs... est-il licite de balancer des nombres dans l'absolu? sans préciser quelle proportion de Juifs par rapport à la population en Ukraine serait comparable à la situation française! à lancer des nombres à la tête des gens on finit par croire que c'est en France que sévit le plus grand antisémitisme! belle argutie propagandiste proférée , là encore, sans un mot pour l'interrompre par D. Schneidermann. Or , le dernier numéro de "Marianne" précise qu'il y aurait 2OOOOO Juifs en Ukraine et rapporte que des joyeusetés bien connues fleurissent de nouveau, telles que synagogues attaquées, diffusion bien sûr de "Mein Kampf" , et du faux tsariste "Les protocoles des sages de Sion".
Il est bon de laisser parler les gens. Est ce que cela signifie qu'il convient de rester démocratiquement impavide à l'égard de propos purement propagandistes? et surtout faut-il vraiment laisser les gens rationnels comme l'est Pierre lorrain être forcément "débordés" par les plus fanatisés?
Mr Schneidermann a certainement donné à Mme Pasternak le sentiment qu'elle avait remporté la victoire. C'est désolant .
A une autre fois
Vous n'avez vraiment pas été à la hauteur de ce que vous proposez habituellement, de manière inégale, mais rarement aussi désastreuse !
Bien à vous.
J-F G.
le dialogue sur les passeports en l'ukraine,de la période soviétique à maintenant,est intéressant.
une bonne connaisseuse de cette région,a niva,disait récement que cette révolution a été faite par des ukainiens au spectre politique très large:de l'extrème droite aux anarchistes.
espèrons que les anarchistes,descendants de n mahkno tiendront fermement sur les principes libertaires.
Quand allez-vous arrêter d'inviter des hystériques à vos émissions ? Ceux qui ont vu l'émission "C dans l'air" où Pasternak était présente le savait déjà qu'elle était insupportable et totalement partiale.
Elle voit des complots partout, c'est une honte de la laisser dire que Poutine a fait exprès de faire signer un traité inacceptable à Timochenki pour l'éliminer, cette dernière est majeure et vaccinée, politicienne confirmée et présidente de son pays de surcroît, elle savait très bien ce qu'elle faisait. Rien ne l'a obligée à être présidente, et s'il elle sentait qu'elle était dépassée par les évènements, elle pouvait démissionner. Ca suffit de déresponsabiliser les politiques d'une manière générale.
Un rabbin Ukrainien demande au juifs de Kiev de quitter la ville et même le pays éventuellement (22 février 2014, Haaretz l'un des plus grands quotidiens nationaux en israël).
Lien vers Haaretz
Ah, mais ça doit être un journal complice du complot ourdi par Poutine...
Si on considère la situation à un "bête" niveau géopolitique (un éclairage intéressant, par delà le bien et le mal), pas besoin de complots :
- la stratégie américaine mondiale suit en grande partie les recommandations de Zbigniew Brzezinski dans son livre de 1997 "le grand échiquier".
- on y retrouve la nécessité, entre autres, de contenir la Russie et la Chine avec une stratégie d'encerclement (poursuite de cette politique). Ceci explique notamment les évènements en Géorgie et en Tchétchénie largement soutenus par les USA ...
- l'Ukraine est bien évidemment une pièce centrale avec le seul port en eaux profondes dont les Russes disposent en mer noire... avec un accès aux "mers chaudes". Voir la guerre de Crimée au 19ème siècle, aussi.
- Pour les russes le port de Sebastopol a donc une importance stratégique vitale, les USA et l'UE le savent, ils jouent un jeu très dangereux en toute connaissance de cause. La Russie ne fait que défendre cet intérêt vital aux portes de son territoire...
Mitt Romney candidat républicain à la présidence des USA contre Obama aux élections de 2012 a déclaré lors de sa campagne : "Dieu a crée l'Amérique pour qu'elle domine le monde".
Lien vers la rtbf
Malheureusement, loin d'être la citation d'un exhalté, beaucoup des élites américaines pensent comme ça. On peut souhaiter un monde multipolaire pour contenir l'hégémonie américaine qui bien loin d'amener la démocratie ne sème que chaos et destructions, là où elle s'exprime, depuis au moins deux décennies.
Cordialement.
Un autre de ses articles tourne sur plusieurs sites dont celui-ci. Un peu plus "orienté", à mon avis, mais il propose en annexe des documents de wikileaks dont je reproduis le lien, parce qu'ils éclairent probablement les choix à venir du nouveau gouvernement ukrainien.
Cette étude américaine déjà ancienne (1995) fournit une mise en perspective très (trop?) fouillée des enjeux de la Crimée.
Présidente du Comité représentatif de la communauté des ukrainiens de France...
Il vient d'où, ce comité?
Fondé quand?
Par qui?
Avec quels fonds?
Qui en fait partie?
Il va falloir revenir dans le monde du réel* après 3 décennies d'illusions.
* Pour nous "occidentaux" parce que pour les autres, la guerre du Golfe n'était pas un jeu vidéo.
SEMIR
Exemple:
* 2 députés Svoboda FAUX: Il y en a 37
* "Holomodor, famine génocidaire planifiée" - FAUX, cette thèse est exploitée politiquement justement par les parti nationaliste Ukrainien, et n'est appuyé par aucun document historique notamment en provenance des archives soviétiques. Annie Lacroix-Riz a d'ailleurs fourni un travail remarquable de démontage de cette thèse, ce qui lui a valu la haine d'associations Ukrainiennes - qui l'ont traitée de négationniste, révisionniste et ont même essayé de la faire virer. En fait, ils ne sont pas arrivé à contredire sérieusement le travail de Lacroix-Riz...
* "La télé Ukrainienne est essentiellement Russophone" - FAUX. Elle est en grande partie Ukrainophone, avec sous-titres en Russe.
* "Un russe ne peut pas parler en Ukrainien" - là on est dans l'expression d'un racisme stupide
* "Les berkout sont des forces Russes amenés à Kiev" - mais personne pour les voir. Et la source ? Ministre de l'intérieur néo-nazi de Svoboda. Autrement dit, de la source de première main.
Et tout est à l'avenant comme ça. J'ai pas encore fini de regarder l'émission mais je ne désespère pas de tomber sur une connerie encore plus grossière, encore plus stupide, encore plus veule !
Cette personne est tout simplement dans le déni de la réalité.
Et sur les gentils activistes de Euromaidan, j'ai l'intuition que on va vite comprendre quelle est leur nature.
Ce débat à le mérite de pointer du doigt un fait évident : on ne sait pas (ou peu) en Europe ce qu'est la Russie, pas plus qu'on ne sait en France ce que sont ces pays à l'est de l'Europe (encore moins les comprends-t-on). La lecture de l'actualité des pays de l'est n'est pas si complexe qu'elle le semble, les enjeux ne sont pas si obscures. Il manque simplement de grosse clés de lectures aux occidentaux pour pouvoir les décrypter, sans compter que le "Poutine Bashing" (comme si dénommer un phénomène invaliderait sa pertinence ahah...) a un certain aspect contre productif dans une France qui a tendance à renier la pertinence des propos des commentateurs et / ou journalistes voir en douter (à juste titre parfois soit dit en passant).
Il existe deux camps bien distincts à présent, à l'international, mais encore plus en Europe, les pro et les anti (russie/poutine/whatever). Les pros sont ceux qui (et désolé de le dire avec si peu de grâces, voir avec autant de second degrés) on réussit l'exploit de prendre les discours du gouvernement russe au premier degré ce qui est vachement (meuh) comique quand même sa population a du mal a digérer les pilules qu'il essai de leur enfoncer dans le fondement avec autant de finesse qu'un bulldozer tenterait une chirurgie réparatrice. Puis les anti, qui, tout comme leur pendant son caractérisés par une haine féroce tant et bien que cela leur fait oublier des faits, voir les renier intégralement quand ceux-ci sont en leur défaveur (et c'est un peu ce qu'on voit avec la dame du débat). Ce qui caricature tout le débat dès qu'il s'en pose un.
TL:DR "too long : didn't read", ie : commencez ici si vous avez la flemme de lire le reste.
Les clés dont je parlais plus tôt, les voici (du moins, les plus évidentes) :
- Poutine est un nostalgique de l'urss, mais pas de son idéologie;
- Poutine étant le produit de cette même union soviétique il en use beaucoup des stratagèmes (personnification, propagande);
- La Russie est un pays très largement oligarchique et in extenso sujet aux ambitions économiques des ces derniers;
- L'URSS avait dans son temps entreprit une colonisation des pays de l'union en y envoyant sa population mais en instaurant également l'obligation d'apprendre la langue Russe (et le vecteur politique d'une langue est tout de même quelque chose dont la France ne peut pas renier les effets).
- Cette colonisation a été avorté par sa propre chute et on en subit aujourd'hui les conséquences dans certains pays.
C'est un prisme que je vous donne, partial certes (comme tout prisme), mais plus que probablement plus proche de la réalité que celui d'une Russie enjolivé et de pays d'ex URSS n'ayant pas à subir les conséquences des politiques du siècles dernier (avec plus ou moins de réussites). Mettez le vous dans la tête et regardez ce qui peut ce dérouler en Ukraine, vous en comprendrez d'autant mieux les enjeux (du moins je vous le souhaites).
EDIT:
Pour rajouter une petite touche. Je doute (sans connaitre personnellement la situation) que les Ukrainiens aient entamés cette révolution pour l'Europe, il est bien plus probable à mon sens que ce soit surtout pour repousser la Russie. Alors, c'est drôle, cela met les Européens dans une situation fantasque dans laquelle ils ont l'impression d'être enviés, alors, ils le sont, mais faut pas exagérer, c'est le principe du moindre des deux maux et une forte envie de défiance vis à vis de la Russie.
---
*Au sein de la population locale également, il ne faut pas l'oublier. Cependant ce qu'il faut comprendre c'est que dès la perestroïka l'influence ne serais-ce qu'idéologique russe est beaucoup tombée dans les pays satellites et a laissé place aux opinions divergentes qui, par le biais des langages locaux (cela a son importance) a pu se reconstruire avec bien plus d'effets (et le nationalisme en est un) que chez les populations russophones qui si ne comprennent que le russe seront restées pour un gros ensemble dans une sorte de pseudo nostalgie chauviniste à la Russe au fil du temps (et sont branché sur le cable russe H24).
Cela couplé à ce que ces populations représentent (une colonisation avortée et par extension la Russie) fait que, oui, ces russophones hors Russie se sentent bien plus proche de la Russie souvent que de leur pays, mais ceci est une conséquence est un résultat complexe qui est absolument imputable autant à l'URSS, que la Russie d'aujourd'hui, que des gouvernement locaux qui ne savent absolument pas comment faire se réconcilier deux populations d'un même pays.
La nana du CRUF a un comportement hystérique et bénéficie de la complaisance de Schneiderman. Elle est complètement imbécile: elle nous dit qu'un referendum en Crimée n'est pas constitutionnel comme si ce qui se passait en Ukraine était encore de l'ordre du constitutionnel/anticontistutionnel...Désespérant de bêtise.
Et pourquoi personne ne demande pourquoi l'occident est en pamoison devant une révolution dans un pays où il devait y avoir des élections dans l'année qui aurait pu trancher? Où était l'urgence? Un gouvernement dans le futur n'aurait-il pas pu choisir de se rapprocher de l'Union Européenne si c'est ce que veulent les ukrainiens? Pourquoi encensons-nous ce coup de force? C'est comme en Egypte, si une révolution plait aux oligarques occidentaux, la rue prime sur les élections! Hypocrites... Mais nos dirigeants sont de grands démocrates, pas un méchant comme Poutine (dont le crime essentiel, ne nous y trompons pas, est simplement d'avoir mis fin au joug américain sur la Russie créé par l'ère Eltsine... Cela explique est le prisme par lequel il faut voir le traitement de ce pays par les médias occidentaux. La soumission veule aux US est le seul moyen d'avoir bonne presse en occident.)
Quand Arrêt sur Images se décidera-t-elle à poser les bonnes questions? C'est si dur?
Malheureusement son excitation a empeché de mieux approfondir le sujet
Trouver Pasternak plus énervante que Lorrain, ça me dépasse : au moins Pasternak est une militante, c'est évident, alors que Lorrain cache ses sympathies sous la posture journalistique de "l'expert", posture devenue insupportable depuis trop longtemps. Je pense qu'il ne faut pas arrêter d'inviter des militants dans les débats, ce serait dangereux, certes plus agréable pour les oreilles mais vraiment pas sain, ni démocratiquement ni journalistiquement.
Ma sympathie allait spontanément au mouvement révolutionnaire., je suis ressortie de l'émission pleine de méfiance….
C'est dommage car il y avait tant à dire et à comprendre sur ce sujet tellement important pour la marche du monde.
Beaucoup de paradoxes et de contradictions dans la situation actuelle : la moindre n'étant pas que les Verts vont rencontrer les néo-fascistes ce week-end...
C'est pas une question d'opinion, c'est une question d'attitude.
J'ai apprécié le calme de DS.
Dire que mainteannt les choses sont plus claires pour moi, ça serait quand même un peu exagérer.Mais je suis tout de même très satisfaite qu'@si se soit attaqué au sujet, et les bons interlocuteurs sont certainement difficiles à trouver. Ne vous arrêtez pas là, à force de chercher à comprendre, on finira par réussir à coller les morceaux !
A titre très personnel, cela ne fait que renforcer ma conviction que la forme "débat" n'est pas une forme efficace quand le spectateur n'est pas déjà très informé sur un sujet.
Sur des sujets que,je maîtrise assez bien, je peux tirer beaucoup d'un débat, car j'ai accès au contexte, au sous-textes, etc ...
Quand, comme c'est le cas ici pour moi, j'essaie de piger un truc auquel j'entrave que pouic, un débat ajoute de la confusion.
Pierre Lorrain, ne m'a pas semblé tellement "pro-russe". En tout cas, pas avant que, ennuyé pas les dites interruptions, je ne coupe la vidéo (à 40 minutes environs).
Douter du complot de Poutine, ne veux pas dire pour autant, qu'il ne va pas profiter de la situation pour "annexer" la Crimée. Comme en Ossétie du sud ou en Abkhazie.
Le magazine "Valeurs actuelles" s'est déjà illustré par son ignorance sur l'Ukraine en envoyant son "journaliste" Frederic Pons sur le plateau de "C dans l'air" 2 fois. Frédéric Pons était focalisé sur les "fascistes" membres d'EuroMaidan et ignorait tout le reste.
Pierre Lorrain qui dit que "propagande en faveur de l'homosexualité envers les enfants" = pédophilie.
No comment...
un détail : l'émission dure 1h07, pas 1h15 comme indiqué sous la vidéo.
L'étouffoir aujoourd'hui c'est le point de vue de l'ensemble des médias français qui d'une part caricaturent la Russie et les russes, et d'autre part, encensent Maïdan.
Poutine est un salaud, mais il y a des intérêts stratégiques évidents en Crimée, que l'on peut comprendre étant donné la vélléité expansionniste de l'OTAN.
Ce qu'il faut comprendre c'est que la géostratégie transcende parfois les clivages politiques: même avec une démocratie, la Russie aurait des intérêts stratégiques à défendre contre d'autres impérialismes.
Les médias français nous enrolent dans une campagne de guerre froide, j'espère qu'en ce moment dans les chancelleries occidentales, les diplomates dialoguent plus sereinement en cherchant un terrain d'entente entre les parties.
Je ne défends pas l'impérialisme russe, je défends une vision réaliste d'un monde multi-polaire, où le dialogue avec la Russie - fut elle poutinienne - a toute sa place, si nous voulons une Europe de paix.
Je défends aussi l'idée d'une Europe indépendante de l'OTAN, parce que si à la limite on peut comprendre que l'U.E ait une position, on peut douter du rôle actif des USA dans cette région. Si la Russie devient agressive c'est parce que l'OTAN a des vues sur la Crimée. L'Ukraine en serait elle déjà membre ou sur le point de l'intégrer ?
Quand aux USA quels seraient leurs intérêts vitaux dans la région ?
Que l'on ne nous joue pas l'air de la défense de la démocratie et du "Monde Libre " ...on connaît la chanson .
Imaginons le même scénario au Mexique : ils diraient quoi les américains ? Rappelez vous Cuba , lorsqu'ils ont été à 2 doigts de déclencher une guerre nucléaire! Alors Go Home
Intégrer l’Ukraine en U.E., pour en faire quoi ?
L’Europe subventionne ses céréaliers, pour qu’ils vendent à perte leur production aux africains, empêchant ainsi toute évolution de leur agriculture nourricière. C’est çà « l’humanisme » de l’EU.
Que va faire l’Europe des céréales ukrainiennes, dont le marché est la CEI et plus particulièrement la Russie.
En clair sur un plan agricole, l’Europe n’a rien à gagner. À part quelques rapaces qui s’impatientent, dont certains français qui sont déjà en UKRAINE. Ils ont acheté d’immenses territoires d’anciennes coopératives, où ils font travailler les Ukrainiens dans des conditions proche de l’esclavage.
Voilà ce qui est promis à l’UKRAINE agricole.
L’industrie ukrainienne est tout entière imbriquée avec l’industrie russe.
C’est le cas de l’industrie de la défense, de l’aéronautique et du spatial.
Que veut faire l’Europe de cette industrie ?
D’abord piller ses technologies de pointes, des joyaux dont l’origine date du temps de l’URSS, mais encore au top pour certains. Comme le lanceur ZENIT, fabriqué en UKRAINE, dont les moteurs sont RUSSES. Ensuite la tuer, pour éviter toute concurrence qualifiée de « déloyale » lorsqu’elle vient de l’Est et de « libre et non faussée lorsqu’elle vient de l’Ouest », sauf quand l’UE l’utilise avec profit, comme le SOYOUZ en Guyane, ou l’AVUM sur VEGA.
Voilà ce qui est promis à l’UKRAINE industrielle.
Quant aux charognards de la finance, les Ukrainiens n’ont aucune illusion à se faire.
L’Objectif n’est pas de démocratiser l’UKRAINE, mais de la couper de la RUSSIE, que l’OTAN veut affaiblir toujours plus.
QUESTION : Pourquoi 23 ans après la dissolution du Pacte de VARSOVIE, l’OTAN censée nous en protéger, ne cesse-t-il de s’étendre et d’accroître sa puissance, défiant chaque jour un peu plus la RUSSIE sur ses frontières ?
Votre dernière question est essentielle.
oui il y a un bras de fer entre plusieurs pouvoirs sur l'Ukraine. L'Ukraine peut elle dire go home aux DEUX pouvoirs qui se la dispute? on peut espérer, et il va lui falloir jouer serré.
Après si il ne peuvent pas et si il doivent choisir, entre deux pouvoir qui se disputent votre pays, vous avez le droit de choisir celui qui vous plait le plus, non?
Galia Ackerman est elle aussi membre de l Open Democratie Fondation crée par Georges Soros ou elle est intervenante permanente sur tout ce qui touche les pays de l Est ou post soviétique.ou la Russie.
Dedefensa a aussi un avis : Crise ukrainienne selon Dedefensa.Org
Le Vénézuela, actuellement attaqué de l intérieur itou et l Ukraine, cela commence à faire pas mal mais vouloir intégrer ce pays européen à tout prix alors que l UE et l € sont désormais tenu en partie responsable de la crise actuelle a travers la crise bancaire.
Les islandais eux manifestent pour sortir de l UE et ici beaucoup demandent le boycott du prochain vote pour les élections européennes..Cela ne fait pas de sens de prétendre que la majorité des ukrainiens voudraient rentrer..en europe pour se faire tondre.
Et vouloir minimiser le rôles des nationalistes et fascistes ukrainiens, avec les troubles et agressions envers les juifs de ce pays, prouve bien qu il y a un gros problème au niveau du choix des manifestants de l euromaidan...
Les islandais eux manifestent pour sortir de l UE et ici beaucoup demandent le boycott du prochain vote pour les élections européennes..Cela ne fait pas de sens de prétendre que la majorité des ukrainiens voudraient rentrer..en europe pour se faire tondre.
Les Islandais ne sont pas dans l'UE. Leur procédure d'admission a été suspendue par l'actuel gouvernement. Ils ne votent donc pas pour les élections européennes et ça m'étonnerait beaucoup qu'ils manifestent pour sortir d'un truc dans lequel ils ne sont pas.
Idéologie (du bien radikal, il va sans dire) quand tu nous tiens…
Pour ma part, j'ai déjà manifesté de nombreuses réserves concernant ce bien peu recommandable personnage.
Par contre veillez cessez de me faire passer pour un social-démocrate mou de la bite en plaçant « extrême droite » (vos deux mots préférés) à tous bouts de champs alors vous savez très bien que je suis pédo-nazi !
Ayant destabilisé le Vénézuela et des pays arabes, ou d Afrique, Obama est pour l instant plus dangereux que la russie qui subit aussi l entrisme les raisons que donne ConsomActeur...Tout a fait ..
Et cette obession sur les fausses rebelles pussy riot reçu par le maire de New York, De Blasio en privé, Forbes le journal des milliardaires, les propositions de faire du cinéma par Georges Luka, Star War (sic !) leur amitié avec la Jet Setteuse moscovite ksenia Sobchak fait quand même douter de leur véritable dissidence. Elles n ont rien de Soljenitsyne par exemple..
.Les pussy riots et Ksenia
De plus soutenues par des chantres de libertés à géométrie variable genre BHL et Caroline Fourest devrais t alerter ..Mais bon on en a déjà discuté.
http://www.michelcollon.info/L-histoire-cachee-des-FEMEN.html
Puisqu'il convient de rappeler que votre lien aboutit à un sacré tissu de conneries sur les Femen.
Pour éviter la répétition sur ce sujet:
http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1351648,1355645#msg-1355645
En espérant que ce billet de Pechter soit un accident de parcours du blog de Collon...
C'est exactement la méthode qu'utilisent les opposants aux Femen sur le forum en utilisant ce billet dans le but de parvenir à leurs fins: les discréditer, peu importe la méthode et les mensonges employés, du moment qu'il en reste quelque chose.
C'est exactement le fond du problème et qui m'oppose radicalement avec mes contradicteurs et contradictrices depuis le début de l'affaire Dieudonné jusqu'à présent: le recours à l'adage "les ennemis de mes ennemis sont mes amis", qui a rendu possible les alliances de ceux et celles qui se réclament de la "vraie gauche" avec l'extrême-droite, quelle que soit la forme qu'elle revêt (antisémitisme, musulmanophobie, etc).
http://www.michelcollon.info/Ukraine-autopsie-d-un-coup-d-Etat.html
Ukraine : autopsie d'un coup d'Etat
par AHMED BENSAADA
8 mars 2014
MICHEL COLLON : Mon ami Ahmed Bensaada éclaire ici de façon magistrale les dessous de la « révolution » ukrainienne : d'abord, cette odeur fondamentale dans le conflit, celle du pétrole et du gaz, notamment chez la première favorite de l'Occident, Ioulia Timochenko, avec assassinats à la clé. Ensuite, la technique des coups d'Etat « spontanés », en réalité soigneusement préparés par la CIA derrière quelques paravents qu'il dévoile. Enfin, la corruption absolue des partis « pro-européens » et les responsabilités importantes confiées par l'Ouest à des fascistes avérés, soutenus et financés bien que leur brutalité piétine toutes les libertés démocratiques.
Ahmed Bensaada démontre parfaitement ce que je soulignais dans ma récente vidéo (“Ukraine et médiamensonges : comment ne pas se faire manipuler”) : on ne peut comprendre ce type de conflits qu'en analysant les objectifs économiques stratégiques poursuivis depuis vingt ans par les USA et l'UE. Rien à voir avec la démocratie, tout à voir avec la domination du monde.
1991
L’Ukraine se sépare de l’URSS.
1991-1994
Leonid Kravtchouk (ancien dirigeant de l’ère soviétique) est le 1er président de l’Ukraine.
1991
Ioulia Timochenko crée la « Compagnie du pétrole ukrainien »
1992-1993
Leonid Koutchma (pro-russe) est Premier ministre sous la présidence Kravtchouk. Il démissionnera en 1993 pour se présenter aux élections présidentielles de l’année suivante.
1994-1999
Leonid Koutchma est le 2e président de l’Ukraine.
1995
Ioulia Timochenko réorganise sa société pour fonder, avec l’aide de Pavlo Lazarenko, la compagnie de distribution d'hydrocarbures « Systèmes énergétiques unis d'Ukraine » (SEUU).
1995
Pavlo Lazarenko est nommé vice-Premier ministre chargé de l’énergie.
1996
La SEUU fait 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires et rapporte 4 milliards de profits.
1996-1997
Pavlo Lazarenko est Premier ministre sous la présidence Koutchma.
1997
Pavlo Lazarenko est congédié par le président Koutchma.
1998
Lazarenko est arrêté par la police suisse à la frontière franco-helvétique et accusé par les autorités de Berne de blanchiment d’argent.
1999
Lazarenko est arrêté à l'aéroport JFK de New-York. Il est condamné en 2004 pour blanchiment d'argent (114 milliards de dollars), corruption et fraude.
1999-2005
Leonid Koutchma est président de l’Ukraine après sa réélection.
1999-2001
Viktor Iouchtchenko est Premier ministre sous la présidence Koutchma.
Ioulia Timochenko est vice-Premier ministre chargée de l’énergie (poste qui a été déjà occupé par Lazarenko).
2001
Ioulia Timochenko est congédiée par le président Koutchma en janvier 2001. Elle est accusée de « contrebande et de falsification de documents », pour avoir frauduleusement importé du gaz russe en 1996, lorsqu’elle était présidente de SEUU.
Timochenko est arrêtée et fera 41 jours de prison. La justice se penche sur son activité dans le secteur de l’énergie durant les années 1990 et sur ses liens avec Lazarenko.
2002-2005
Dauphin de Koutchma, Viktor Ianoukovytch (pro-russe) est Premier ministre sous sa présidence.
2004
L’élection présidentielle oppose le Premier ministre en poste Viktor Ianoukovytch et l'ancien Premier ministre et leader de l'opposition Viktor Iouchtchenko (pro-occident). Le 2e tour est remporté par Ianoukovytch (49,46 contre 46,61) %. Le résultat est contesté car, selon l’opposition, les élections sont entachées de fraude.
Révolution orange : Mouvement de protestation populaire pro-occidental largement soutenu par les organismes occidentaux d’ « exportation » de la démocratie, en particulier américains. Ioulia Timochenko est considérée comme l’égérie de ce mouvement. Principal résultat de cette « révolution » : annulation du second tour des présidentielles.
Un troisième tour des élections présidentielles est organisé : Iouchtchenko est élu (51,99 contre 44,19%)
2005-2010
Viktor Iouchtchenko est le 3e président de l’Ukraine.
2005 (7 mois)
Ioulia Timochenko est Premier ministre sous la présidence Iouchtchenko
2006-2007
Viktor Ianoukovytch est Premier ministre sous la présidence Iouchtchenko.
2007-2010
Ioulia Timochenko est une seconde fois Premier ministre sous la présidence Iouchtchenko.
2010
Élections présidentielles.
Résultats du premier tour : 1er - Ianoukovytch (35,32%) ;
2e - Timochenko (25,05%) et 5e -Iouchtchenko (5,45%).
Second tour : Ianoukovytch bat Timochenko (48,95% contre 45,47%).
2010-2014
Viktor Ianoukovytch est le 4e président de l’Ukraine.
2011
Ioulia Timochenko est condamnée à sept ans d'emprisonnement pour abus de pouvoir dans le cadre de contrats gaziers signés entre l'Ukraine et la Russie en 2009.
Le mouvement de contestation (baptisé « Euromaïdan ») qu’a récemment vécu l’Ukraine, est intéressant à plusieurs égards. Il montre comment un coup d’état civil contre un gouvernement démocratiquement élu peut être fomenté avec succès avec un appui étranger et sans intervention militaire. Il dévoile la flagrante partialité et le manque d’intégrité des médias mainstream occidentaux qui, avec une argumentation fallacieuse, appuient aveuglément l’interventionnisme occidental et, avec une vision dichotomique de la situation, qualifient les uns de bons et les autres de mauvais. Plus grave encore, il dessine les contours, jusqu’alors vaporeux, de la renaissance de la guerre froide qu’on croyait enterrée avec la chute du mur de Berlin. Finalement, il nous offre une projection probable de la situation des pays arabes « printanisés » dans la mesure où l’Ukraine a connu son « printemps » en 2004, printemps communément appelé « révolution orange ».
Mais pour comprendre la situation ukrainienne actuelle, il est primordial de passer en revue quelques dates importantes ainsi que les noms des acteurs majeurs de la politique ukrainienne de l’après ère soviétique.
Un coup d’État plébiscité par l’Occident
Ce qui vient de se passer en Ukraine ces derniers jours est un véritable coup d’État. En effet, le président Viktor Ianoukovytch a été démocratiquement élu le 7 février 2010 en battant Ioulia Timochenko au second tour des élections présidentielles (48,95 % des voix contre 45,47 %).
Évidemment, Timochenko n’avait pas immédiatement accepté le verdict des urnes [1]. Il y a sûrement eu fraude quelque part puisqu’elle était, lors des élections, Premier ministre en exercice et que Viktor Iouchtchenko était président du pays. Les deux figures emblématiques de la Révolution orange, très largement soutenus par les pays occidentaux, ceux-là même qui étaient supposés faire entrer l’Ukraine dans une ère nouvelle, celle de la démocratie et de la prospérité, ont été largement battus par un candidat pro-russe. Et quel candidat ! Ianoukovytch ! Celui qui avait été « conspué » par les activistes de la vague orange de 2004. En moins de six ans, les Ukrainiens avaient compris que cette « Révolution » colorée n’en était pas une.
Le 8 février 2010, Joao Soares, le président de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déclara : « L'élection a offert une démonstration impressionnante de démocratie. C'est une victoire pour tout le monde en Ukraine. Il est temps maintenant pour les dirigeants politiques du pays d'écouter le verdict du peuple et de faire en sorte que la transition de pouvoir soit pacifique et constructive » [2].
Sans trop de conviction, mais placée devant l’évidence du verdict des observateurs internationaux, Timochenko finit par retirer son recours en justice visant à invalider le résultat de l'élection [3].
Les « révoltés » de la place Maïdan reprochent à Ianoukovytch d’avoir décidé de suspendre un accord entre son pays et l’Union Européenne (UE). Et une question fondamentale se pose : en démocratie, et dans le cadre des prérogatives de sa fonction, un président en exercice a-t-il le droit de signer les accords qu’il juge bénéfiques pour son pays ? La réponse est oui, d’autant plus que de nombreux spécialistes pensent que cet accord était néfaste pour l’économie de l’Ukraine.
Ainsi, selon David Teurtrie, chercheur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO, Paris) : « La proposition faite à l’Ukraine a été, comme je l’appellerais, une stratégie perdant-perdant. Pourquoi ? L’accord correspondait à la mise en place d’une zone de libre-échange entre l’UE et l’Ukraine. Mais cette zone de libre-échange était très défavorable pour l’Ukraine parce qu’elle ouvrait le marché ukrainien aux produits européens et elle entrouvrait le marché européen aux produits ukrainiens qui ne sont en majeure partie pas concurrentiels sur le marché occidental. Nous voyons donc que l’avantage est assez peu évident pour l’Ukraine. Pour simplifier, l’Ukraine prenait sur elle tous les désavantages de cette libéralisation du commerce avec l’UE et ne recevait aucun avantage » [4].
L’économiste russe Sergueï Glaziev est lui aussi du même avis : « Toutes les estimations, incluant celles des analystes européens, font part d’un ralentissement inévitable dans la production de biens ukrainiens dans les premières années suivant la signature de l’Accord d’association, puisqu’ils sont condamnés à une perte de compétitivité par rapport aux produits européens » [5].
Nonobstant la sensibilité pro-russe de Ianoukovytch, il est clair que la proposition russe était beaucoup plus intéressante pour l’Ukraine que celle avancée par les Européens. « L’UE ne promet pas la lune aux manifestants... juste la Grèce » titrait ironiquement le journal l’Humanité [6].
Après les émeutes sanglantes de Kiev, de nombreux pays occidentaux se sont curieusement empressés de déclarer qu’ils étaient prêts à soutenir « un nouveau gouvernement » en Ukraine [7], c’est-à-dire de reconnaître implicitement un coup d’état. Au lieu d’attiser la violence et de financer les barricades, ces pays n’auraient pas dû offrir leurs services pour calmer les esprits et attendre les prochaines élections, comme le dicte les fondements de la démocratie qu’ils essaient d’exporter en Ukraine et ailleurs dans le monde ?
Petites précisions sur la « révolution » orange
La « révolution » orange fait partie d’une série de révoltes baptisées « révolutions colorées », qui se sont déroulées dans les pays de l’Est et surtout les ex-Républiques soviétiques durant les années 2000. Celles qui ont abouti à un changement du gouvernement en place ont touché la Serbie (2000), la Géorgie (2003), l’Ukraine (2004) et le Kirghizstan (2005).
Dans un article exhaustif et très détaillé sur le rôle des États-Unis dans les révolutions colorées, G. Sussman et S. Krader de la Portland State University mentionnent dans leur résumé : « Entre 2000 et 2005, les gouvernements alliés de la Russie en Serbie, en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizistan ont été renversés par des révoltes sans effusion de sang. Bien que les médias occidentaux en général prétendent que ces soulèvements sont spontanés, indigènes et populaires (pouvoir du peuple), les « révolutions colorées » sont en fait le résultat d’une vaste planification. Les États-Unis, en particulier, et leurs alliés ont exercé sur les États postcommunistes un impressionnant assortiment de pressions et ont utilisé des financements et des technologies au service de l’aide à la démocratie » [8].
Une dissection des techniques utilisées lors de ces « révolutions » montre qu’elles ont toutes le même modus operandi. Plusieurs mouvements ont été mis en place pour conduire ces révoltes : Otpor (« Résistance ») en Serbie, Kmara (« C’est assez ! ») en Géorgie, Pora (« C’est l’heure ») en Ukraine et KelKel (« Renaissance ») au Kirghizistan. Le premier d’entre eux, Otpor, est celui qui a causé la chute du régime serbe de Slobodan Miloševic. Après ce succès, il a aidé, conseillé et formé tous les autres mouvements par l’intermédiaire d’une officine spécialement conçue pour cette tâche, le Center for Applied Non Violent Action and Strategies (CANVAS) qui est domiciliée dans la capitale serbe. CANVAS forme des dissidents en herbe à travers le monde à l’application de la résistance individuelle non violente, idéologie théorisée par le philosophe et politologue américain Gene Sharp dont l’ouvrage « From Dictatorship to Democracy » (De la dictature à la démocratie) a été à la base de toutes les révolutions colorées.
Aussi bien CANVAS que les différents mouvements dissidents ont bénéficié de l’aide de nombreuses organisations américaines d’ « exportation » de la démocratie comme l’United States Agency for International Development (USAID), la National Endowment for Democracy (NED), l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), la Freedom House (FH), l’Albert Einstein Institution et l’Open Society Institute (OSI). Ces organismes sont financés par le budget américain ou par des capitaux privés américains. À titre d’exemple, la NED est financée par un budget voté par le Congrès et les fonds sont gérés par un conseil d’administration où sont représentés le Parti républicain, le Parti démocrate, la Chambre de commerce des États-Unis et le syndicat American Federation of Labor-Congress of Industrial Organization (AFL-CIO), alors que l’OSI fait partie de la Fondation Soros, du nom de son fondateur George Soros, le milliardaire américain, illustre spéculateur financier. Il est aussi intéressant de noter que le conseil d’administration de l’IRI est présidé par le sénateur John McCain, le candidat défait de la présidentielle américaine de 2008. L’implication de McCain dans les révolutions colorées est clairement établie dans l’excellent documentaire que la reporter française Manon Loizeau a consacré aux révolutions colorées [9]. On comprend alors aisément pourquoi le sénateur s’est récemment précipité à Kiev pour soutenir les émeutiers ukrainiens. On comprend aussi pourquoi la Russie a durci le ton concernant les ONG étrangères présentes sur son sol et la raison qui a motivé l’expulsion de l’USAID de son territoire [10].
La relation entre le mouvement ukrainien « Pora » et ces organisations américaines est explicitée par Ian Traynor dans un remarquable article publié par The Guardian en novembre 2004 [11].
« Officiellement, le gouvernement américain a dépensé, pendant une année, 41 millions de dollars pour l'organisation et le financement de l'opération qui a permis de se débarrasser de Miloševic […]. En Ukraine, le chiffre doit tourner autour de 14 millions de dollars », explique-t-il.
Ioulia Timochenko et Viktor Iouchtchenko sont considérés comme les figures de proue de la révolution orange. Soutenu par les Occidentaux, ce mouvement obtient l’annulation du second tour de l’élection présidentielle de 2004 initialement remporté par Viktor Ianoukovytch contre Viktor Iouchtchenko. Le « troisième » tour donne finalement la victoire à Iouchtchenko qui devient le 3eprésident de l’Ukraine à la grande joie des Américains et des Européens.
Fier de ses réussites « révolutionnaires » colorées, le belliqueux sénateur McCain a déclaré qu’il avait proposé au prix Nobel de la Paix les candidatures de Viktor Iouchtchenko et de son homologue géorgien pro-occidental Mikhail Saakashvili [12]. Il fit un voyage à Kiev en février 2005 [13] pour féliciter son « poulain » et peut-être aussi pour lui montrer qu’il avait quelque chose à voir avec son élection.
À peine nommé président, Iouchtchenko s’empressa de nommer Timochenko au poste de Premier ministre mais la « lune de miel » entre les compagnons de la révolution ne fit pas long feu. Bien qu’encensé par l’Occident, le couple Iouchtchenko-Timochenko s’avère boiteux et ses résultats sont très décevants.
Voici comment Justin Raimondo décrit le bilan de la magistrature Iouchtchenko (2005-2010) : « Aujourd’hui, l'éclat orange de sa révolution étant révolu depuis longtemps, son régime s'est avéré être tout aussi incompétent et truffé de copinage comme ses prédécesseurs corrompus et vénaux, si ce n'est plus. Une grande partie de " l'aide " monétaire occidentale a disparu […]. Pire encore, l'économie a été paralysée par l'imposition de contrôles des prix et corrompu par un trafic d’influence éhonté. Sous l'accord de partage de pouvoir entre M. Iouchtchenko et la volatile Ioulia Timochenko, la « princesse du gaz » et oligarque amazone, le pays s'est désintégré, non seulement économiquement mais aussi socialement […]. La baisse radicale de l'économie et les scandales en cours qui sont devenus des événements quotidiens pendant l'administration de M. Iouchtchenko ont conduit à la marginalisation complète du vénéré orange révolutionnaire : au premier tour de l'élection présidentielle [2010], il a obtenu un humiliant 5 pour cent des voix. Hors de la course, et sans avoir besoin de faire semblant plus longtemps, M. Iouchtchenko a lancé une véritable bombe dans l'arène politique en honorant Stepan Bandera, le nationaliste ukrainien et collaborateur des nazis, comme un " Héros de l'Ukraine " » [14].
Notons finalement que les organisations américaines d’ « exportation » de la démocratie ont été largement impliquées dans ce qui est communément appelé le « printemps » arabe. Les jeunes activistes arabes ont été formés à la résistance individuelle non violente par CANVAS et à la cyberdissidence par des organismes américains comme l’Alliance of Youth Movements (AYM) elle-même sponsorisée par le Département d’État ainsi que les géants américains des nouvelles technologies comme Google, Facebook ou Twitter [15].
Les « gentils » émeutiers de la place Maïdan
Malgré la grande diversité de la « faune » révolutionnaire qui a occupé la place Maïdan à Kiev, les observateurs s’accordent à reconnaître que la dissidence est composée de quatre différents groupes positionnés sur un spectre politique allant de la droite à l’extrême-droite.
Tout d’abord, il y a « Batkivshina » ou Union panukrainienne « Patrie » qui est un parti politique dont le leader est Ioulia Timochenko, secondée par Olexandre Tourtchinov, un ami de longue date, considéré comme son « fidèle écuyer » [16]. C’est ce dernier qui a été récemment nommé président intérimaire de l’Ukraine après le départ de Ianoukovytch.
Fondé en 1999, Batkivshina est un parti libéral pro-européen. Il est membre observateur du Parti populaire européen (PPE) qui rassemble les principaux partis de la droite européenne dont le CDU (Union chrétienne-démocrate d'Allemagne) de la chancelière allemande Angela Merkel. À noter que la Fondation Konrad Adenauer (Konrad Adenauer Stiftung), think tank du CDU, est aussi affilié au PPE. D’autre part, le PPE entretient des relations étroites avec l’International Republican Institute (IRI). Wilfried Martens, le président du PPE de l’époque, a soutenu John McCain lors de l’élection présidentielle américaine de 2008 [17]. Bien sûr, comme précisé précédemment, John McCain est aussi et surtout président du CA de l’IRI.
Selon un des responsables du « Mejlis of the Crimean Tatar People », mouvement associé au parti « Patrie », l’IRI est actif en Ukraine depuis plus de 10 années, c’est-à-dire qu’il n’aurait jamais quitté le territoire depuis la révolution orange [18].
Arseni Iatseniouk, personnalité pro-occidentale de premier plan de la vie politique ukrainienne, est considéré comme un « leader phare de la contestation en Ukraine » [19]. Pur produit de la révolution orange (il a occupé des postes ministériels sous la présidence Iouchtchenko), il a d’abord créé son propre parti (le Front pour le changement) avant de rejoindre les rangs de Batkivshina et de se rapprocher de Timochenko. Iatseniouk, qui vient d’être désigné premier ministre, a été plébiscité par les émeutiers de la place Maïdan. Il a pour mission de diriger un gouvernement d'union nationale avant l'élection présidentielle anticipée prévue le 25 mai 2014 [20].
Le second parti impliqué dans la violente contestation ukrainienne est l’UDAR (Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme). Ce parti, libéral et pro-européen lui aussi, a été créé en 2010 par la fusion de deux partis dont l’un est le parti Pora, issu du mouvement de jeunes qui avait été à l’avant-garde de la révolution orange dont on a discuté auparavant. UDAR (qui veut dire « coup » en Ukrainien) est dirigé par le boxeur et ex-champion du monde des poids-lourds Vitali Klitschko. Né au Kirghizstan, Klitschko est ukrainien mais a vécu à Hambourg et Los Angeles pendant plusieurs années, de sorte que ses trois enfants sont de nationalité américaine car nés aux États-Unis [21].
Une rapide navigation sur le site du parti permet de se rendre compte qu’UDAR compte parmi ses uniques partenaires étrangers : l’IRI (de McCain), le NDI (présidé par Madeleine K. Albright, l’ancienne secrétaire d’État américaine) et le CDU (de Merkel). Notons ici que l’IRI et le NDI sont deux des quatre organisations satellites de la NED.
Dans un rapport du German Foreign Policy intitulé « Notre homme à Kiev » datant de décembre 2013, on peut lire à propos de Klitschko et de son parti : « Selon les rapports de presse, le gouvernement allemand aimerait que le champion de boxe Vitali Klitschko brigue la présidence pour l'amener au pouvoir en Ukraine. Il souhaite améliorer la popularité de la politique de l'opposition en organisant, par exemple, des apparitions publiques conjointes avec le ministre des Affaires étrangères allemand. A cet effet, une réunion est également prévue pour Klitschko avec la chancelière Merkel lors du prochain sommet de l'UE à la mi-Décembre. La Fondation Konrad Adenauer a, en effet, non seulement soutenu massivement Klitschko et son parti UDAR, mais selon un politicien de la CDU, le parti UDAR a été fondée en 2010 sur les ordres directs de la fondation de la CDU. Les rapports sur les activités de la Fondation pour le développement du parti de Klitschko donnent une indication de la façon avec laquelle les Allemands influencent les affaires intérieures de l'Ukraine via UDAR » [22]. Ainsi, UDAR serait une création du CDU, ce qui explique la forte implication de la diplomatie allemande dans le « bourbier » ukrainien. Cette information est confirmée par de nombreux autres articles [23].
Un troisième mouvement a participé à l’insurrection ukrainienne pro-occidentale. Il s’agit de « Svoboda » (liberté en ukrainien) qui est un parti d’extrême-droite ultranationaliste dirigé par Oleh Tyahnybok. Svoboda a fait couler beaucoup d’encre à cause de ses positions xénophobe, antisémite, homophobe, antirusse et anticommuniste [24]. Ce parti, qui n’est ouvert qu’aux Ukrainiens « pure laine », glorifie des personnages historiques ukrainiens ouvertement fascistes et pro-nazis comme le tristement célèbre Stepan Bandera. Pendant la seconde guerre mondiale, ce dernier a combattu les Soviétiques tout en ayant des liens avec l’Allemagne nazie [25]. Ajoutons à cela que Svoboda est étroitement lié à une organisation paramilitaire, les « Patriotes de l'Ukraine » [26]. Considérée comme néo-nazie, elle a été très active durant les récents évènements qui ont ensanglanté les rues de Kiev.
Les trois partis cités précédemment ont formé une alliance appelée « Groupe d’action pour la résistance nationale » pour mener à bien la déstabilisation du gouvernement Ianoukovytch. En plus, on vient d’apprendre qu’une nouvelle coalition a été créée au parlement ukrainien post-Ianoukovytch. Nommée "Choix européen", elle réunit 250 députés de différents groupes parlementaires dont Batkivtchina, UDAR et Svoboda [27]
Et pour compléter la mainmise du nouveau pouvoir sur les institutions ukrainienne, Oleg Mahnitsky vient d’être nommé Procureur général de l'Ukraine, poste d’importance capitale en cette période de soubresauts « révolutionnaires » et d’évidents règlements de comptes « démocratiques ». Petite précision : Mahnitsky est membre du parti Svoboda [28]. La cerise sur le gâteau ? Dans le nouveau gouvernement post-Euromaïdan largement dominé par le parti Batkivshina de Timochenko, trois portefeuilles ont été octroyés à des membres de Svoboda : Oleksandr Sych, vice-Premier ministre ; Andriy Mokhnyk, Ministre de l’environnement et Oleksandr Myrnyi, Ministre de l’agriculture [29].
Une autre nomination n’est pas passée inaperçue dans ce gouvernement : celle de Pavel Sheremeta qui, de 1995 à 1997, était directeur de programme à l'Open Society Institute de Budapest, la fameuse fondation de George Soros [30].
Le quatrième groupe factieux présent sur la place Maïdan est probablement le plus violent de tous. Connu sous l’appellation « Pravy Sektor » (Secteur de Droite), il représente la coalition d’une multitude de groupuscules de l’extrême-droite radicale et fasciste qui considère que Svoboda est « trop libéral » (sic) [31]. Créée en novembre 2013 [32], l’organisation a pour leader Dmitro Yarosh, le chef d’une organisation d’extrême-droite nommée « Trizub » (Trident) qui est réputée être le noyau dur de la brutale dissidence [33]. En plus de Trizub, on y trouve, en particulier, les « Patriotes de l'Ukraine », l’« Ukrainska Natsionalna Asambleya – Ukrainska Narodna Sambooborunu – UNA-UNSO » (Assemblée Nationale Ukrainienne – Autodéfense Nationale Ukrainienne), Bilyi Molot (Marteau Blanc) ainsi que l’aile radicale de Svoboda [34].
Dans une interview au magazine TIME publiée le 4 février 2014, Yarosh a déclaré que « ses cohortes antigouvernementales à Kiev sont prêtes à la lutte armée » [35]. « Nous ne sommes pas des politiciens, nous sommes des soldats de la révolution nationale », a-t-il ajouté. Il faut dire que le meneur du Pravy Sektor a passé quelques années dans l’armée soviétique et que, pour lui, la « "révolution nationale" est impossible sans violence et qu'elle devrait conduire à un état "purement ukrainien" avec, pour capitale, Kiev » [36]. Il a aussi révélé dans son interview que sa coalition avait amassé un arsenal d’armes létales. Et de préciser : « Juste assez pour défendre l’Ukraine des occupants internes [i.e. les membres du gouvernement] ».
En effet, de nombreuses photos et vidéos montrent des militants du Pravy Sektor en tenues paramilitaires en train de s’entraîner publiquement sur la place Maïdan [37], impliqués dans des échauffourées d’une extrême violence avec des forces de l’ordre ou utilisant des armes à feu contre les « Berkout » (police antiémeute) [38].
Actions illégales des manifestants "pacifiques" à Kiev
En reportage à partir de Kiev, le journaliste britannique David Blair nous donne son point de vue sur l’organisation du Pravy Sektor : « Ce qui est clair, c'est qu'ils sont très organisés. Un approvisionnement régulier des masques à gaz, de la nourriture et des surplus de camouflage de l'armée arrivent aux bénévoles sur les barricades. D'anciens soldats offrent une formation de combat à mains nues en dehors de la tente qui sert de petite base de Pravy Sektor sur la place de l'Indépendance à Kiev. Les bénévoles ont décrit un système de commande avec plusieurs dirigeants qui commandent l'armée hétéroclite déployée à la barricade principale sur la rue Grushevskogo à Kiev. La question qui vient à l’esprit de beaucoup de gens est qu’est-ce qu’un groupe aussi puissant, en dehors du contrôle des politiciens traditionnels, ferait si la révolution réussit et le gouvernement tombe » [39].
Personne ne peut dire si la révolution a réussi ni même si cette insurrection peut être considérée comme telle. Mais ce dont on est sûr, c’est que le gouvernement est réellement tombé et que Dmitro Yarosh a été nommé adjoint au président du Conseil de sécurité et de défense nationale d’Ukraine [40], organisme consultatif d’état chargé de la sécurité nationale dépendant du président du pays. Et qui est le président de ce conseil ? Nul autre qu’Andriy Parubiy, « le commandant du Maïdan » [41], « le chef d'état-major de la révolution ukrainienne » [42] qui, le temps d’une « révolution », a rangé ses vêtements de député du parti Batkivshchyna pour enfiler celui de « généralissime » de l’« armée » des émeutiers de l’Euromaïdan. Mais, le plus intéressant est de savoir que Parubiy est un transfuge du parti Svoboda. En effet, il est, avec Oleh Tyahnybok, cofondateur en 1991 du Parti Social-Nationaliste d'Ukraine (SNPU), rebaptisée Svoboda en 2004 [43]. Comme quoi, les barricades, les émeutes, la désobéissance civile, la violence et le fascisme peuvent mener très haut en Ukraine.
Il faut reconnaître que les évènements de Kiev ont fait saliver un grand amateur de guerres « sans les aimer ». Ainsi, tel un squale attiré par le sang, Bernard-Henri Levy (BHL), le fameux « rossignol des charniers », est allé à Kiev rencontrer les émeutiers. Toute honte bue après le fiasco libyen et mentant comme un arracheur de dents, il s’y exclama : « Je n’ai pas vu de néo-nazis, je n’ai pas entendu d’antisémites » [44].
BHL à Kiev : "Je n'ai pas vu de néo-nazis, je n'ai pas entendu d'antisémites"
Pour contredire le « dandy » aux chemises blanches échancrées, voici ce qu’en dit l’Ukrainienne Natalia Vitrenko, présidente du Parti socialiste progressiste d'Ukraine : « Au début, [les meneurs] étaient les députés de l’opposition Iatseniouk, Klitschko et Tyahnybok. Ces trois personnes menaient le Maïdan. Mais, ensuite, c’est le Pravy Sektor qui a pris les choses en main. Depuis la mi-décembre, la politique du Maïdan a été dictée par Pravy Sektor qui est une alliance de différents partis et mouvements néo-nazis. Ce sont des groupes paramilitaires, des terroristes très bien entrainés » [45].
Mais la meilleure réponse, celle qui correspond le mieux au niveau de la déclaration de BHL, est à mettre au compte de la journaliste Irina Lebedeva : « Il [BHL] est chanceux, les militants de Svoboda et du Pravy Sector, organisations prônant la pureté raciale, ont certainement reçu des instructions claires de ne pas toucher à celui-là » [46].
Timochenko : blonde ou brune ?
La figure politique ukrainienne la plus médiatisée par les organes de presse occidentaux mainstream est incontestablement Ioulia Timochenko. Traitée comme un personnage historique plus grand que nature, elle bénéficie de surnoms élogieux mais surtout pompeux : la « Marianne à la tresse », la « Princesse du gaz », la « Jeanne d'Arc ukrainienne » ou la « Dame de fer ». Mais même si d’aucuns ont remarqué une statuette de Jeanne d'Arc et les mémoires de Margaret Thatcher trôner dans son bureau [47], son parcours est loin d’être si vertueux. En fait, sa pratique politique relève plus des romans à scandales politico-financiers (voire maffieux) que de l’abnégation pour la patrie et le peuple ukrainiens. Jugez-en.
À propos de romans, commençons par Olexandre Tourtchinov qui est, paraît-il, un vrai romancier spécialisé dans le genre « science-fiction ». Oui, celui qui est actuellement président de l’Ukraine, qui a été qualifié de « fidèle écuyer » de Timochenko et qui est né, comme elle, dans la ville de Dnipropetrovsk.
En 1994, Tourtchinov crée avec Pavlo Lazarenko, un notable de Dnipropetrovsk, le parti Hromada dont Timochenko deviendra la présidente en 1997. Une année plus tard, en 1995, la « Marianne à la tresse » qui avait humblement commencé sa carrière de chef d’entreprise avec un prêt de 5000$, réorganise sa modeste « Compagnie du pétrole ukrainien » (créée en 1991) pour fonder, avec l’aide de Lazarenko, la compagnie de distribution d'hydrocarbures « Systèmes énergétiques unis d'Ukraine » (SEUU). Cette même année, Lazarenko est nommé vice-Premier ministre chargé de l’énergie. Très certainement favorisés par les leviers politiques inhérents au poste de Lazarenko, les résultats de SEUU explosent : 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 4 milliards de profits pour l’année 1996 ! Et tout cela grâce à des contrats très lucratifs reliés à la vente en Ukraine de gaz naturel russe [48]. Les années de bonheur continuent avec la promotion de Lazarenko au poste de Premier ministre en mai 1996, bien qu’il échappât à un attentat à la bombe à peine 2 mois plus tard [49]. Au début de l’année 1997, la SEUU contrôlait plusieurs banques, avait des participations dans des dizaines d'entreprises de la métallurgie et la construction mécanique, était copropriétaire de la troisième plus grande compagnie aérienne de l'Ukraine et de son deuxième plus grand aéroport, celui de Dnipropetrovsk, en plus de participation dans le développement de gazoducs turcs et boliviens, ainsi que le contrôle de plusieurs journaux locaux et nationaux [50].
Comme l’enrichissement « exponentiel » est souvent synonyme d’affaires louches, des soupçons ont commencé à peser sur Lazarenko et la SEUU. En avril 1997, le New York Times rapporta que Lazarenko possédait des parts dans cette compagnie. D’autres affaires furent dévoilées et, en juillet de la même année, le président Koutchma congédia Lazarenko. La suite est rocambolesque. En 1998, Lazarenko est arrêté par la police suisse à la frontière franco-helvétique et accusé par les autorités de Berne de blanchiment d’argent et relâché après le paiement d’une forte caution. Dans un article publié en 2000 et intitulé « Les comptes fantastiques de M. Lazarenko », Gilles Gaetner parle d’un détournement des deniers publics ukrainiens de l’ordre de 800 millions de dollars, « sans doute la plus importante affaire de blanchiment de l'après-guerre » [51]. Lazarenko fuit alors aux États-Unis où il cherche à obtenir l’asile politique, mais il y est arrêté en 1999.
Bien qu’élus sous la bannière Hromada, Timochenko et Tourtchinov quittent ce parti en 1999 après les déboires de Lazarenko pour créer, ensemble, le parti Batkivshina [52].
Poursuivi par la justice américaine, Lazarenko est condamné en 2006 à neuf ans de prison pour extorsion de fonds, blanchiment d'argent par les banques américaines et fraudes [53]. Un rapport 2004 du « Transparency International Global Corruption » classe Lazarenko parmi les 10 leaders politiques les plus corrompus du monde [54]. La justice ukrainienne poursuit toujours Lazarenko pour l’assassinat du député Evguen Scherban et de sa femme en 1996. Selon l’accusation, le groupe de Scherban était en concurrence avec la SEUU et gênait ses activités.
Lazarenko a été libéré en novembre 2013, mais il a été placé dans un centre de détention pour migrants à cause de l’expiration de son visa [55].
L’arrestation de Lazarenko n’entame en rien l’opportunisme politique de Timochenko. Dès que Viktor Iouchtchenko accède au poste de Premier ministre en 1999, elle est nommée vice-Premier ministre chargé de l’énergie, poste occupé par Lazarenko quelques années auparavant. Néanmoins, elle est finalement touchée par le scandale Lazarenko et accusée en 2001 de « contrebande et de falsification de documents », pour avoir frauduleusement importé du gaz russe en 1996 lorsqu’elle était présidente de SEUU [56]. Timochenko est arrêtée et fera quelques semaines de prison [57]. En 2002, elle est victime d’un grave accident de la route qu’elle interprètera comme une tentative d’assassinat [58].
C’est pendant cette période qu’elle change de look. De brune, elle devient blonde. « Ioulia troque son style de femme d'affaires sexy cheveux libres et tailleurs moulants contre celui, plus sage, de parlementaire en col Claudine, jupe au-dessous du genou. Elle adopte sa coiffure actuelle, la fameuse tresse blonde disposée en couronne autour de sa tête » [59].
En 2004, la « révolution » orange éclate et Timochenko en devient l’égérie. Iouchtchenko accède à la magistrature suprême en 2005 et, elle, Premier ministre par deux fois. Toutes les accusations sont, comme par enchantement, oubliées.
Divulgué par Wikileaks, un rapport au congrès américain datant de 2005 décrit ainsi la « princesse du gaz » : « Timochenko est un leader énergique et charismatique avec un style politique parfois combatif qui a fait une campagne efficace pour M. Iouchtchenko. Cependant, elle est un personnage controversé en raison de son lien au milieu des années 1990 avec les élites oligarchiques, dont l'ancien Premier ministre Pavlo Lazarenko, qui purge actuellement une peine dans une prison américaine pour fraude, blanchiment d'argent et extorsion. Timochenko a servi en tant que chef d'une entreprise de négoce en gaz et de vice-Premier ministre dans le gouvernement notoirement corrompu de Lazarenko. On dit qu’elle est extrêmement riche […]. Elle a ensuite été l’objet d’une enquête pour corruption et blanchiment d'argent et a été brièvement emprisonnée. Toutes les accusations ont été officiellement abandonnées après l'élection de Viktor Iouchtchenko. La Russie a également déposé des accusations de corruption contre elle peu de temps avant la campagne électorale » [60].
L’accès au pouvoir du couple Iouchtchenko – Timochenko (grâce à la vague orange), permet à Tourtchinov d’occuper le poste de chef des Services secrets ukrainiens (SBU) en février 2005. Toutefois, en 2006, une enquête le vise ainsi que son adjoint. Il leur est reproché d’avoir détruit le dossier d’un dangereux parrain du crime organisé ukrainien, Semyon Mogilevich [61]. Ce maffieux est soupçonné de diriger un vaste empire criminel et est décrit par le FBI, en 1998, comme « le gangster le plus dangereux du monde » [62]. Les accusations furent étonnamment abandonnées quelques mois plus tard. Il obtint même une excellente promotion. En effet, à son deuxième mandat de Premier ministre (2007), Timochenko lui octroie le poste de vice-Premier ministre, fonction qu’il occupera jusqu’en 2010, date à laquelle elle perd les élections présidentielles contre Ianoukovytch.
Les relations conflictuelles du couple Iouchtchenko – Timochenko donna le coup de grâce aux mirages de la « révolution » orange. Timochenko est accusée d'avoir trahi l'intérêt national pour préserver ses ambitions personnelles [63].
L’arrivée de Ianoukovytch au pouvoir mit fin à l’impunité de la candidate battue par les urnes et son dossier judiciaire est ressorti du placard pour des anciennes et nouvelles « affaires ». Timochenko est poursuivie dans de nombreux dossiers : mauvaise utilisation de fonds perçus en 2009 pour la vente de quotas d'émission de CO2, abus de pouvoir lors de la signature en 2009 de contrats sur le gaz avec la Russie considérés défavorables à son pays, fraude fiscale et détournement de fonds relatifs à l’affaire Lazarenko et sa responsabilité dans la gestion de la SEUU [64]. Plus grave encore, elle est accusée de complicité de meurtre (avec Lazarenko) dans l’affaire Scherban (1996). Selon le procureur général adjoint, « la victime était en conflit avec Mme Timochenko, qui s'occupait alors de la distribution du gaz russe en Ukraine et tentait de contraindre des entreprises de la région industrielle de Donetsk (Est) à acheter cette matière première à sa société Systèmes Énergétiques Unis d'Ukraine (SEUU), grâce au soutien du Premier ministre à l'époque, Pavlo Lazarenko » ; « Evguen Chtcherban, un homme fort de la région et dont le groupe était un concurrent de la société de Mme Timochenko, s'était publiquement opposé à l'expansion de SEUU, et l'a payé de sa vie » [65]. Il ajouta à cela « qu'il y avait des témoins qu'elle et l'ancien Premier ministre Pavlo Lazarenko avaient payé pour les meurtres ». Ces allégations sont soutenues par Ruslan, le fils de M. Shcherban, qui a survécu à l'assassinat de ses parents. Dans une conférence de presse, il a déclaré avoir remis des documents au bureau du procureur général impliquant les deux anciens premiers ministres (Lazarenko et Timochenko) dans les meurtres [66].
Le bureau du procureur général d'Ukraine a publié un document
explicatif du rôle de Timochenko dans le meurtre de M. Shcherban.
La complicité de Timochenko est aussi envisagée dans deux autres assassinats : l’homme d’affaires Alexander Momot (tué en 1996, quelques mois avant Shcherban) et l’ancien gouverneur de la Banque nationale d’Ukraine, Vadym Hetman (tué en 1998) [67].
Timochenko a été condamnée à sept ans de prison en octobre 2011 et placée en détention pour son implication dans l’affaire des contrats gaziers [68].
"The rise and fall of Yulia Timoshenko"
Les événements inespérés de l’Euromaïdan sont venus extirper « la princesse du gaz » de sa geôle. Et de quelle manière ! Le samedi 22 février 2014, à 12h08, Tourtchinov, le bras droit de Timochenko, est élu président du Parlement ukrainien. Trente minutes plus tard, comme s’il s’agissait de l’affaire la plus urgente à régler dans un pays en pleine insurrection, le parlement vote la libération « immédiate » de Timochenko. À titre de comparaison, ce n’est qu’à 16h19 que ce même parlement votera la destitution de Ianoukovytch [69].
Avec la nomination du militant d’extrême-droite Oleg Mahnitsky comme procureur général, ainsi que celle d’un très grand nombre de membres du parti Batkivshina à des postes-clés au sein de l’appareil de l’état, on peut aisément prédire que Timochenko n’aura plus, au moins pour un certain temps, à s’inquiéter de ses problèmes judiciaires.
Il faut reconnaître qu’à deux reprises Timochenko a été arraché des mains de la justice grâce à des émeutes populaires de grande ampleur : la « révolution » orange en 2004 et, maintenant, l’Euromaïdan.
En plus de ses talents de romancier, il paraît que le président Tourtchinov est aussi pasteur évangélique. Serait-ce à ce titre qu’il a « sauvé » son amie de toujours ?
Mais « Kiev vaut bien une messe », non ?
L’insolente ingérence occidentale
L’Euromaïdan peut être considéré comme une « révolution » colorée, revue et corrigée à la sauce « printemps » arabe, arôme syrien. En effet, bien que de nombreuses similitudes puissent être trouvées entre la « révolution » orange et l’Euromaïdan, deux différences fondamentales sont à noter. La première, déjà discutée précédemment, est relative à la violence des émeutes qui est essentiellement due à l’omniprésence de manifestants de l’extrême-droite fasciste et néo-nazie. Par comparaison, la « révolution » orange était basée sur les théories non-violentes de Gene Sharp. La seconde différence relève de l’insolente présence physique de personnalités occidentales, politiques et civiles, sur la place Maïdan, haranguant les foules et incitant à la désobéissance civile, en complète contradiction avec le principe fondamental de non-ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain, dont les dirigeants ont été démocratiquement élus.
Commençons par John McCain, président du conseil d’administration de l’IRI qui, à Kiev, est en terrain connu. Effectivement, après (et non pendant) la « révolution » orange, il s’était déjà rendu en Ukraine (en février 2005) pour y rencontrer ses « poulains » qu’il avait largement financés.
Le sénateur américain s’est aussi rendu dans les pays arabes « printanisés » : Tunisie (21 février 2011), Égypte (27 février 2011), Libye (22 avril 2011) et Syrie (27 mai 2013). Lors des deux premiers voyages, les gouvernements étaient déjà tombés. Dans les deux derniers, la bataille faisait rage (elle le fait encore en Syrie).
À Kiev, McCain s’adressa aux révoltés du Maïdan le 14 décembre 2013. « Nous sommes ici pour soutenir votre juste cause, le droit souverain de l'Ukraine à choisir son propre destin librement et en toute indépendance. Et le destin que vous souhaitez se trouve en Europe », a-t-il claironné [70].
Il y rencontra le « triumvirat du Maïdan », c’est-à-dire Iatseniouk, Klitschko et Tyahnybok. Il n’a pas été embarrassé de poser avec Tyahnybok, alors que ce dernier aurait été interdit, l'année dernière, d'entrer aux États-Unis en raison de ses discours antisémites [71]. Non, rien ne l’a gêné de traiter avec le leader de Svoboda, un parti ouvertement ultranationaliste, xénophobe et prônant des valeurs néo-nazies, tout comme rien ne l’a dérangé de soutenir de sanguinaires terroristes en Libye ou en Syrie. La fin justifie les moyens : l’important est de soustraire l’Ukraine du giron russe.
L’ingérence américaine s’est aussi illustrée par « l’affaire Nuland » qui a montré que le vocabulaire diplomatique utilisé par certains hauts fonctionnaires américains n’avait rien à envier à celui des charretiers. « Fuck the UE ! », s’est-elle exclamée. Ce qui en dit long sur la lutte d’influence qui oppose l’oncle Sam au vieux continent.
Et comment Victoria Nuland, la sous-secrétaire d'État pour l'Europe et l'Eurasie, appelle-t-elle les leaders de l’Euromaïdan ? « Yats » et « Klitsch » [72] ? Comme « Jon » et « Ponch » dans la populaire série américaine « CHiPs » ? Utiliser un langage si familier suppose une évidente proximité et une indéniable connivence entre les membres du triumvirat et l’administration américaine, c’est le moins qu’on puisse dire.
En plus de L’IRI, la NED est présente à Kiev. Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à suivre Nadia Diuk qui écrit à partir de Kiev et dont les articles sont publiés dans « le Kiyv Post » et d’autres fameux journaux. Les titres de ses articles sont idylliques : « La révolution auto-organisée d’Ukraine » [73], « Les visions du futur de l’Ukraine » [74], etc. Déjà, en 2004, en pleine « révolution » orange, elle écrivait « En Ukraine, une liberté indigène » [75] pour prouver que la « révolution » était spontanée, ce qui contredit toutes les études (occidentales) qui ont été publiées subséquemment. Il faut se rendre à l’évidence que la teneur de ses articles n’a guère changé avec le temps. Et pour cause, Mme Diuk est vice-présidente à la NED, chargée des programmes pour l’Europe, l’Eurasie, l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes [76].
Les rapports annuels de la NED montrent que, juste pour 2012, les montants octroyés à une soixantaine d’organismes ukrainiens s’élevaient à près de 3,4 millions de dollars [77]. Dans ce rapport, il est indiqué que l’IRI de McCain et le NDI d’Albright ont respectivement bénéficié de 380 000 et 345 000 $ pour leurs activités en Ukraine.
Cette évidente implication américaine en Ukraine a été signalée par Sergueï Glaziev qui a déclaré que « les Américains dépensent 20 millions de dollars par semaine pour financer l'opposition et les rebelles, y compris pour les armer » [78].
Le second pays occidental largement impliqué dans l’Euromaïdan est l’Allemagne. Une dizaine de jours avant McCain, Guido Westerwelle, le chef de la diplomatie allemande, a pris un bain de foule au milieu des manifestants de la place Maïdan en compagnie de ses « protégés » « Yats » et « Klitsch » ou, plus poliment, Iatseniouk et Klitschko. Après s’être entretenus avec eux à huis clos, il déclara « Nous ne sommes pas ici pour soutenir un parti, mais nous soutenons les valeurs européennes. Et quand nous nous engageons pour ces valeurs européennes, il est naturellement agréable de savoir qu'une grande majorité des Ukrainiens partagent ces valeurs, veulent les partager et souhaitent suivre la voie qui mène à l'Europe » [79]. En parlant de majorité, Westerwelle n’a certainement pas consulté les récents sondages qui montrent que seuls 37% de la population ukrainienne est favorable à une adhésion de leur pays à l’Union Européenne [80]. D’ailleurs, les citoyens européens le sont-ils ? Pas si sûr. Par exemple, un très récent sondage montre que 65% des Français sont opposés à l'idée d'une aide financière apportée par la France et l'Union européenne à l'Ukraine et 67% sont contre une entrée de ce pays dans l'UE [81].
D’autre part, la chancelière allemande a, comme son ministre, reçu Iatseniouk et Klitschko le 17 février 2014 à Berlin. Le candidat sur lequel ont misé Merkel, le CDU et son think tank, la Fondation Konrad Adenauer, est Klitschko [82]. Néanmoins, le parti de Timochenko est aussi considéré comme un allié du PPE et du CDU ainsi que l’avait affirmé M. Martens lors d’un discours au Club de la Fondation Konrad Adenauer en 2011 : « Ioulia Timochenko est une amie de confiance et son parti est un membre important de notre famille politique ». Dans ce même discours, il avait déclaré que sa position était similaire à celle de McCain quant au soutien à Timochenko (pour sa libération lorsqu’elle était emprisonnée) [83].
Il faut souligner que cette convergence de vue entre l’IRI et la Fondation Konrad Adenauer n’est ni fortuite, ni récente. En réalité, elle remonte à la création de la NED comme nous l’explique Philip Agee, l’ancien agent de la CIA qui avait quitté l’agence pour vivre à Cuba [84]. Tout d’abord, il faut comprendre que la NED a été créée pour prendre en charge certaines tâches qui relevaient originalement de la CIA, en l’occurrence la gestion des programmes secrets de financement de la société civile étrangère. Après avoir consulté un vaste éventail d'organisations nationales et étrangères, les autorités américaines furent intéressées par les fondations des principaux partis de l’Allemagne de l’Ouest qui étaient financées par le gouvernement allemand : la Friedrich Ebert Stiftung des sociaux-démocrates et la Konrad Adenauer Stiftung des démocrates-chrétiens. Nous trouvons actuellement une structure analogue dans le paysage politique américain. L’IRI et le NDI, les deux satellites de la NED, sont respectivement reliés aux partis républicain et démocrate américains et, comme ses homologues allemands, sont financés par des fonds publics. Comme la CIA collaborait avec ces « Stiftungs » allemands pour financer des mouvements à travers le monde bien avant la création de la NED par le président Reagan en 1983, les relations sont restées solides jusqu’à nos jours.
Bien que plus discret que les deux précédents, le troisième pays impliqué dans les événements ukrainiens est le Canada. Cet intérêt est probablement dû au fait que le Canada abrite la plus grande diaspora ukrainienne dans le monde après celle de la Russie. Plus de 1,2 millions de canadiens sont d’origine ukrainienne [85].
John Baird, le ministre des affaires étrangères canadien a rencontré le triumvirat ukrainien le 4 décembre 2013 à Kiev et, comme les autres, a effectué un « pèlerinage » à la place Maïdan. Le chef de la diplomatie canadienne est revenu à Kiev le 28 février 2014 pour y rencontrer les nouvelles autorités : le président Tourtchinov, le Premier ministre Iatseniouk et la « Jeanne d'Arc ukrainienne ». Questionné sur son soutien « inconditionnel » de l’Ukraine et ses conséquences sur les relations avec la Russie, il répondit : « Nous n’allons certainement pas nous excuser pour avoir soutenu le peuple ukrainien dans sa lutte pour la liberté » [86]. À noter que Paul Grod, le président du Congrès des Ukrainiens-Canadiens (UCC) a accompagné Baird dans ses deux voyages. Ses positions sont calquées sur celles de la diplomatie canadienne.
Les positions et les réactions de tous ces politiciens laissent cependant perplexes. Certes, les vies perdues lors de ce sanglant conflit sont à déplorer, mais qu’auraient-ils fait si des manifestants violents, appartenant à des groupes extrémistes, avaient occupé le centre-ville de leur capitale, tué des membres des forces de l'ordre, kidnappé des dizaines de policiers, occupé des locaux officiels et troublé l’ordre public pendant des mois ? Et n’ont-ils pas une part de responsabilité dans l’augmentation du nombre de victimes en venant jeter de l’huile sur le feu du Maïdan ?
En France, par exemple, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est insurgé contre une récente manifestation de « Black Bloc » qui a fait six blessés parmi les policiers, le 22 février 2014. Voici ses commentaires : « Cette violence venant de cette ultra-gauche, de ces Black Bloc, qui sont originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers est inadmissible et elle continuera à trouver une réponse particulièrement déterminée de la part de l’État ». Après avoir rendu hommage « au préfet de la Loire Atlantique, aux forces de l’ordre, policiers et gendarmes, qui avec beaucoup de sang froid et de professionnalisme ont contenu cette manifestation », il ajouta : « Personne ne peut accepter de telles exactions » [87].
Et les Ukrainiens, doivent-ils les accepter ? Et comment aurait réagi la classe politique française et occidentale si ces « Black Bloc » avaient été financés, formés ou soutenus par des organismes et politiciens étrangers, Russes, Chinois ou Iraniens venus à Nantes pour les soutenir ?
Je vous laisse le soin d’y répondre.
En définitive, il faut se rendre à l’évidence que l’Euromaïdan, tout comme la « révolution » orange, est un mouvement largement soutenu par des officines occidentales. Cette conclusion ne doit pas éclipser la réelle corruption de toute la classe politique ukrainienne. Vouloir nous présenter, comme le font les médias occidentaux mainstream, les « bons » avec Timochenko et les « mauvais » avec Ianoukovytch est une vision biaisée de la réalité. Le gouvernement Ianoukovytch ayant été démocratiquement élu, les évènements récents sont, sans équivoque, un coup d’État.
Ce coup d’État a permis à des militants de l’extrême-droite ukrainienne, ultranationaliste fasciste et néo-nazie, de faire partie du nouveau gouvernement ukrainien. Cette présence, ouvertement appuyée par les gouvernements occidentaux est néfaste pour l’avenir et la stabilité du pays. La hâtive, expéditive, controversée et incompréhensible abrogation de la loi « sur les bases de la politique linguistique de l’État » est un exemple patent [88].
En outre, ce rapprochement « forcé » de l’Ukraine avec l’Union Européenne et son corollaire l’éloignement de ce pays de la Russie n’est pas bénéfique pour le peuple ukrainien. Selon des spécialistes occidentaux et non-occidentaux, la proposition russe était de loin plus intéressante que celle conjointe de l’Union Européenne et des États-Unis qui n’ont d’autre alternative que d’offrir la « médecine FMI » à ce Pays [89].
Contrairement aux vœux pieux de Timochenko clamés au Maïdan, il serait utopique de penser que l’Ukraine fasse partie de l’Union « dans un avenir proche » [90], au vu de la situation désastreuse de certains pays européens comme la Grèce, par exemple. La « Marianne aux tresses » n’a probablement pas entendu le ministre français des Affaires européennes, Thierry Repentin. « Dans toutes les négociations pour offrir à l'Ukraine un accord d'association, nous avons bataillé ferme pour retirer toute allusion à une adhésion à l'UE. Pas question de changer de position » a-t-il déclaré dans un article publié le 3 février dernier [91].
Si l’Ukraine ne peut prétendre à une adhésion à l’Union Européenne et que les défenseurs occidentaux de sa « révolution » ne mettent pas la main à la poche, tout semble indiquer que ce pays n’est qu’un « cheval de Troie » pour gêner la Russie qui prend trop de place et beaucoup d’aisance dans les enjeux internationaux, à l’instar de son rôle dans le conflit syrien. Une façon comme une autre d’ouvrir une nouvelle ère de guerre froide. Les troubles en Crimée et les menaces de l’exclusion de la Russie du G8 [92] n’en sont que les prémices.
Les Ukrainiens doivent savoir qu’ils sont condamnés à vivre en bon voisinage avec la Russie avec laquelle ils ont une frontière commune et des liens historiques, commerciaux, culturels et linguistiques.
Une chose est sûre, cependant : le réveil « postrévolutionnaire » sera douloureux pour les Ukrainiens.
http://www.michelcollon.info/Ukraine-autopsie-d-un-coup-d-Etat.html
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Source : ahmedbensaada.com
C'est illisible, ça ne respecte pas le format d'échange d'un forum et vu vos orientations militantes, on ne s'attend pas à y trouver du nouveau (j'ai pas lu, mais je suppose que ça dit des trucs du genre que les gens de Maïdan sont au mieux des pauvres bougres abusés par les méchants occidentaux, au pire d'infâmes nazis et qu'on se demande pourquoi ils voudraient sortir des bras aimants, très aimants du Grand Frère russe).
Mais les faits et les arguments ne vous intéressent pas Faab et d'ailleurs vous n'avez pas lu l'article, ce qui montre là encore que l'absence d'arguments des promaïdan...
Au passage, pro-maïdan, ça ne veut pas dire grand chose pour moi.
Entre ceux qui veulent juste un Etat de Droit qui ne soit pas vérolé par les mafias et la corruption, les héritiers de Bandera et les manœuvres de l'EU et des Etats-Unis, il y a quelques distinctions à faire.
Difficile de savoir ce que ça donnera au final mais en tout état de cause, il ne me semble pas sain que la Russie regarde l'Ukraine comme une extension territoriale à son service. Tant qu'à faire, je préfèrerais encore qu'ils l'envahissent, au moins la partie orientale. Ca aurait le mérite d'être clair plutôt que les pressions et les chantages (attention, on va vous couper le gaz !), et la comédie d'un respect de son autonomie (non, non, c'est pas des soldats russes qui sont intervenus en Crimée, ils ont pas le drapeau sur leur uniforme).
Enfin bon, j'avais dit ailleurs que je m'attendais à encore quelques décennies de conflits dans les régions des anciens empires français, anglais et russe, que la vraie décolonisation ne faisait que commencer avec le ré-équilibrage des puissances, et je m'attends aussi à voir un tas de gens défendre l'intérêt de garder les choses en l'état au nom des "liens historiques".
Je trouve quand même curieux qu'on oublie les siècles d'impérialisme russe comme si "Empire" ne pouvait plus signifier aujourd'hui que "Occident".
Qu'en pensent les pays baltes, les tchétchènes, les kazakhs, les géorgiens etc. ?
Ukraine : Donetsk, Lugansk, Kharkov, Mariupol, Dnipropetrovsk, se soulèvent contre les putschistes de Kiev et contre les oligarques Lundi 10 Mars 2014
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A lire sur : http://www.michelcollon.info/Comment-l-OTAN-a-creuse-sous-l.html
Comment l'OTAN a creusé sous l'Ukraine
MANLIO DINUCCI
10 mars 2014
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sur http://www.michelcollon.info/Ukraine-la-nouvelle-proie-du-FMI.html
Ukraine, la nouvelle proie du FMI
Renaud Vivien
10 mars 2014
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sur http://www.michelcollon.info/Vive-les-emeutiers-reacs-a-l-est.html
Vive les émeutiers réacs à l’est, mais à bas les manifs populaires chez nous !
Floréal
10 mars 2014
Je ne suis pas intervenu dans ce forum sur le sujet de Dieudonné, je n'ai pas non plus lu votre position.
Vous dites : "l'adage "les ennemis de mes ennemis sont mes amis", qui a rendu possible les alliances de ceux et celles qui se réclament de la "vraie gauche" avec l'extrême-droite, quelle que soit la forme qu'elle revêt (antisémitisme, musulmanophobie, etc)."
Ce que vous dites, je l'ai souvent entendu dans la bouche de personnes qui s'en prennent à Michel Collon, Annie Lacroix-Riz ou Jean Bricmont. Il faut rappeler que la pseudo "affaire des rouges-bruns" (avec l'Idiot International de Jean-Edern Hallier) est très largement bidon.
Et votre manie de faire des fiches ne traduit-elle pas une admiration persistante pour le renseignement à la soviétique ? :-D
Mais je suis en expectative sur la façon avec laquelle vous parvenez à occulter le fait que les élections ont été truquées, quelque part, je ne peux vous dénier une grande cohérence avec vous-même.
Cependant je vous accorde que j’ai un penchant pour un certain « autoritarisme à la Russe » : celui envers les oligarques recalcitrants.
Rappel : ça c'est pas du flamby !