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Télétravail : "on n'est plus en représentation permanente"

S'il y a bien une découverte massive de la population française active en confinement, c'est le télétravail. La bagarre avec les logiciels de visioconférence, la lutte non moins homérique avec les enfants pour l'espace et le temps de travail, sont entrés dans le quotidien, sous les yeux les plus souvent émerveillés des chaînes de télévision. Quelles leçons tirer de cette expérience nationale grandeur nature, c'est le sujet de cette dernière émission d'été avec deux invitées : Danièle Linhart, sociologue du travail ; et Julia de Funès, philosophe et autrice de "Ce qui changerait tout sans rien changer" (Editions Observatoire, mai 2020)

Commentaires préférés des abonnés

Cette émission démontre je trouve à quel point le non présentiel restreint le pouvoir de la discussion au sens noble du terme. Il me semble que Danièle Linhart aurait pu réagir de manière plus approfondie aux réponses très affirmatives et parfois irr(...)

Putain comment elle est de drouate la meuf en télémachin ?


Friot aurait deux mots à lui dire.


« Comme le taf en régime capitaliste est tout moisax, ré-enchantons le en permettant aux gens de glandouiller un peu chez eux ! »


Non mais sériousement quoi ?‍(...)

C'est couillon, à 10 secondes de la fin:

- "Dans le livre que j'ai coécrit avec Nicolas Bouzou (...)"


Fallait commencer par ça en fait, on aurait compris des trucs plus vite.

Derniers commentaires

Il manquait peut-êter la voix d'un.e manager et d'employé.e.s des entreprises citées pour donner leur point de vue "de terrain".


Il y a beaucoup à dire sur le télétravail et l'organisation du travail en général. Les critiques sont nombreuses et la discussion nécessaire, mais présenter les premiers concernés (les travailleurs) comme un bloc uniforme conditionné par le managment libéral à subir la souffrance du travail est réducteur est blessant.


C'est réducteur : les conditions de travail d'un télé-opérateur travaillant dans un call center ne sont pas vraiment comparables à celles d'un cadre bien payé dans une entreprise de service.

C'est blessant : un "managé" n'est pas que la victime naïve d'un manager cynique. Les deux peuvent se soucier de l'impact social et éthique de leur travail, s'entendre, et même parfois se réaliser dans leur travail.

J'ai eu l'occasion de regarder plusieurs émissions sur le télétravail, et un aspect échappe à chaque fois à la critique, de manière regrettable à mon sens.

Les économies de loyer et de foncier annoncées par les entreprises sont faites au détriment de (télé)-travailleurs !

Si je dois passer ma vie à télétravailler, je vais devoir acheter du matériel (mobilier, chaise, bureau...), probablement un logement plus grand (une pièce supplémentaire et dédiée) et entretenir tout ça. 

Soit une quantité non-négligeable de frais supplémentaires. A la charge du salarié.

A titre personnel, mon employeur m'a versé une compensation financière pour mon temps de télétravail : 15€ par mois.

(Inutile de dire que je pense que le compte n'y est pas...)

Hallucinant la naïveté devant le discours subtile de de Funès.


Et le télétravail pour les célibataires au Smic en CDD dans 15m2 à Paris  ?


Et la majorité des gens qui bossent par contrainte et par peur de la précarité et de l'isolement ?


Et le contrôle toujours plus fort par le manager  ? :

https://www.arte.tv/fr/videos/091151-021-A/vox-pop/ 


Et la tendance à l'autocontrôle, car paradoxalement  chez soi on s'autorise moins de pauses qu'en usine ou au bureau (le temps de travail n'est plus compté comme temps de présence sur le lieu de travail, mais comme temps productif uniquement) ?


Contrôle en temps réel et autocontrôle : elle est où la libération psychologique ?


Et l'impossibilité de se croiser avec d'autres employés pour se tenir au courant de ce qui se passe dans l'entreprise (les bruits de couloirs, autant utiles au manager qu'au salarié) ?


"Se réaliser en dehors du travail c'est possible" : sans doute qu'après 35 ou 40h de boulot, le transport, la toilette et la bouffe, un peu de vie sociale, il reste encore beaucoup de temps et d'énergie pour faire autre chose d'épanouissant ?


Le télétravail, ce ne serait pas aussi enfermer les gens dans leur quartier ? Un peu comme une assignation à résidence ou le bracelet électronique pour remplacer la prison ?


Le management affectif, "responsabilisant", "autonomisant", du néo-libéralisme, où tous les travailleurs sont "libres". En voir l'histoire par exemple chez Boltanski et Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, 2001.

J'ai regardé l'émission aujourd'hui. Comme Julia De Funes demande des gages, je préciserais que je travaille sur une plateforme téléphonique en open space. Bref cette dame est complétement déconnectée de la réalité de travail et au contraire de ce qu'elle veut faire croire ne connaît rien de celle des employé·e·s au quotidien. 


Elle a même un vocabulaire très proche du vocabulaire patronal. Elle nous vend en fait une version très orientée patron, avec, par exemple, soit-disant,  un·e employé·e plus concentré·e au boulot. En effet, en télétravail on est plus productif entre 20 et 30%. Et pour cause, pas de temps de socialisation avec les employé·e·s. Plus de discussion autour d'un café plus d'échange sur nos vies. Si on rajoute le fait que la plupart des employé·e·s ont l'impression que chez eux ils sont plus suspectés de rien faire et donc ils mettent les bouchées doubles. 


Quand elle parle de procès d'intention envers les managers, en fait c'est surtout qu'elle doit trop fréquenter les managers dans ces conférences. Ce qu'elle aborde dans le management dans la confiance ou le management bienveillant d'ailleurs, je l'ai expérimenté et franchement, elle se fourre le doit dans l'œil jusqu'au coude. Car il y a un contrôle permanent parce que justement il n'y  a pas de confiance.


C'est comme cette fameuse idée totalement fantasque qu'on serait dans la même galère que la patronat a introduit avec le thème collaborateur alors que comme le dit Linhart on n'a un lien de subordination avec l'employeur et qu'il peut nous foutre dehors au moindre prétexte. 


Après, j'ai aussi un désaccord avec Lihnart sur la place centrale du travail dans la socialisation.  Bref manque un syndicaliste ou en employé sur ce plateau...

De Funès... J'ai cette douce impression que nous caressons plus la farce que la philosophie.

L'une a une conscience politique de gauche (D. Linhart), l'autre n' a pas de conscience politique  (J. de Funès ). Selon son camp, on est sensible aux arguments de l'une ou de l'autre.  Si on fait abstraction de ce préalable, on peut être d'accord avec les deux.  Perso.  seul le discours de D. Linhart tient la route, l'autre est carrément dangereux.

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Le télétravail interroge sur la nécessité du travail. Les personnes qui peuvent télétravailer font-elles un travail utile? Est-il nécessaire? Une infirmière un éboueur un livreur ne peuvent pas télé-travailler. 

Si travailler c’est uniquement gagner de l’argent pour faire autre chose alors le travail est INUTILE. 


Autant distribuer un revenu universel à tous les habitants d’un périmètre géographique déterminé qui leur permettra de subvenir à leurs besoins de base manger hygiène se loger la totalité de l’argent distribué reviendra en circulation donc à terme on pourra même se passer de le distribuer et la gratuité du logement de la nourriture de l’hypnose eau électricité sera de mise. 

Non, mais c'est dément ! Elle sort de l'œuf, cette Mme Julia de Funès, elle nous amuse-là (comme son nom l'indique) heu..  ce n'est pas très sympa ! Mais elle ferait bien dans le paysage BFMtv, elle plairait à coup sûr à tous ces médiacrates encenseurs de la start-up-nation macroniste ! Danière Linhart est bien plus dans la réalité des relations employeurs-salariés d'aujourd'hui où la préoccupation dominante managériale est la recherche permanente d'économies à réaliser et du contrôle du salarié pour qu'il soit le plus rentable possible. Et le télétravail qui s'imposait en confinement peut être une opportunité à généraliser pour beaucoup d'employeurs, et de plus ça "casse" la possibilité de faire grève  Cela ne veut pas dire que ici ou là on ne va pas trouver des patrons différents.

Dommage de n’avoir pas rappelé les bases qui encadrent le « travail » et plus précisément celui du télétravail né dans les années 70 avant d’ouvrir le débat. J’ai eu l’impression que vos invités étaient un peu « hors sol ». Une organisation syndicale aurait amené une vision du terrain (ex : http://www.ugict.cgt.fr/tag/teletravail)


Le télétravail est une autre forme d’organisation comme bien d’autres. L’objectif étant de produire plus.


Comme dans toute forme d’organisation, chacune ou chacun va voir midi à sa porte conforté par la dialectique d’entreprise (liberté, autonomie, agilité etc.). La réalité est que la « subordination » reste la base des relations dans le travail.


Les nouvelles formes d’organisations produisent de nouveaux gains de productivité qui ne sont jamais redistribués sauf sous la forme d’un salaire psychologique.

Pour l'instant à la moitié de l'émission. Mme Linhart est souvent hors sujet, ça rends véritablement l'émission pénible à suivre.  Je vous encourage à trouver une autre intervenante pour ces sujets à l'avenir :(

j'avais trouvé Julia De Funès moins "idéologiquement marquée " lors de cet entretien sur France Inter :


https://www.franceinter.fr/emissions/la-personnalite-de-la-semaine/la-personnalite-de-la-semaine-02-mai-2020



J'imagine que le vécu de chacun dépend fortement d'un fait qui a été évoqué mais pas très approfondi : la confiance du management. Le télétravail, cest la liberté si un certain nombre de points sont respectés : 

1) pas de flicage;

2) la possibilité de faire autant de présentiel que voulu;

3) et dans une certaine mesure, avoir un boulot intéressant.


Ca fait 3 ans que je télétravaille en presque totale autonomie (réunion de reporting une fois par mois en dehors des réunions ou call purement technique) et je ne reviendrais pour rien au monde à l'ancienne méthode. Si je dois voir quelqu'un, on va au bureau, on se fait la réunion et on repart.


Le travail, c'est bien. Mais seulement si on s'émancipe à travers.

Il y a un truc qui n'a pas été abordé il me semble. Les entreprises chercheront toujours à faire un maximum de bénéfice, et le télétravail (combiné avec le flex office) va juste leur permettre de diminuer le nombre d'employés dans les locaux, donc permettre d'avoir des bâtiments plus petits (payer un loyer moins cher) voir tout simplement supprimer le présentiel, et s'il y a un bénéfice derrière, qu'importe le côté humain du présentiel.

L'autre problématique


Bref, je pense que ce sont deux axes qui auraient été intéressant à 

qu'il me vient c'est que le télétravail est abordé exactement comme le présentiel (horaires classique, demande de disponibilité permanente, organisation de réunions en vidéo conférence en permanence). Ce qui est dommage c'est que ces méthodes là ne vont que peu évoluer à cause d'une vision archaïque de ce qu'est le travail et des méthodes de travail, imposer par la structure et la hiérarchie ; et pourtant d'autres modèles existent comme dans le monde du logiciel libre et de l'open source ou depuis longtemps on fait autrement.



Bref, je pense que ce sont deux axes qui auraient été intéressant à développer.

Concernant madame De Funès, beaucoup d'asinautes pointe du doigt son idéologie. Il est vrai qu'elle devrait prendre un peu de recul sur la situation des "colaborateur" (ce mot dénué de sens et complètement démago). Elle parait très naïve en tous cas

Pas un mot sur l’augmentation des discriminations dues à l’augmentation des relations interpersonnelles ?

Ne serait-il pas pertinent de présenter Julia de Funès en rappelant sa formation, que j'ai relevée sur Linkedin : 

Formation

J'aimerais bien aller vivre chez les Bisounours comme Julia De Funès... Dans ce beau pays où le Ministère du Travail et les managers œuvrent d'arrache-pied au bien-être de leurs « collaborateurs »...
À part ça, rien n'a été dit dans cette émission sur la dépendance aux GAFAM, mais il y avait déjà beaucoup à dire.
Merci ASI !

Merci pour cette émission qui va au-delà de ce que l'on entend habituellement sur le télétravail, qui a aussi des bienfaits à mon sens. Dans ma boite, jusqu'à la covid, le télétravail était refusé, car perçu comme un manque de contrôle du.de la salarié.e : s'il ou elle est à son domicile, je ne pourrai pas voir s'il ou elle ne travaille pas...


Merci surtout d'avoir invité Danièle Linhart, qui montre que le télétravail est loin d'être seulement rose et bien au-delà, rappelle si bien la nouvelle forme d'aliénation, les dangers du management moderne. 



Je ne vois vraiment pas l'intérêt d'inviter une philosophe que l'on entend partout réciter le catéchisme "start-up nation" pour la confronter via vidéoconférence - avec tous les problèmes que cela pose - à une sociologue beaucoup moins présente médiatiquement - et on comprend pourquoi lorsqu'on a la chance de l'entendre... 

Cadre salarié d'une multinationale j'ai beaucoup apprécié cette émisison passionante où beaucoup de question concernant le télétravail ont pu être abordées. Chacune des intervenantes, bien que très clairement opposées d'un point de vue idéologique , ont amenés des idées interressantes.
Moi-même très nettement opposé au télétravail avant le confinement principalement à cause de questions d eprincipes, j'ai nettement évolué sur la question
Comme disait l'autre "Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison" . Pareil pour le télétravail: il en faut un peu mais pas trop. C'est juliette je crois, qui a bien résumé cette idée.


Au fait @DanielSchneidermann, vous pourriez arrêter de reformuler les questions de vos collaborateurs ? Ils sont assez grands pour les poser eux-mêmes et ils le font rès bien tous seuls

Et sinon, une question pour  @Julia de Funès : Vous faites comment pour organiser la confiance entre des gens (les "managers") qui gagnent des centaines de milliers voire des millions d'euros par an et des salariés qui se contentent de quelques dizaines de milliers ? 

Je n'ai jamais aimé le télétravail. Impossible de me concentrer. Trop de sollicitations externes. Trop d'interruptions familiales (tu peux aller chercher les enfants dans 10mn, j'ai eu un empêchement, je sais bien que c'était mon tour, mais s'il te plait....), trop de divertissements possibles, etc...


Pas assez d'échanges humains/physiques pour devenir/être une équipe, se construire une vision d'un problème, se faire contredire pour avancer; pas assez de réunion à la française qui est notre façon de travailler ensemble (agendas absents le plus souvent, pas de compte rendu de réunion, participation pléthorique de la moitié de participants qui ne devraient pas en être, etc...)


Peut - être une formule avec 2 jours 'off' et 3 jours 'on' pour une équipe/service/direction/division/...?


Mais oui, comme d'autres l'écrivent, je pense que c'est une affaire de cas particuliers absolument pas généralisables.

Je trouve le titre du livre de Julia de Funès extrêmement significatif : "Ce qui changerait tout sans rien changer".  C'est bel et bien l'équivalent conservateur du « Il faut que tout change pour que rien ne change » exprimé par le prince dans le Guépard de l'aristocrate Giuseppe Tomasi de Lampedusa.


Si l'on aime tant le télétravail, c'est aussi parce qu'il permet de fuir certaines contraintes actuelles de travail, ou d'espérer (parfois en vain en fuir d'autres (transports, open spaces, bruits, relations hiérarchiques, lien de subordination, contrôles, reporting, etc.). Cette approche permet de ne pas remettre en question toutes ces contraintes, qu'on nous impose dans le cadre d'un système qui n'est en rien une donnée naturelle, et qui n'a rien d'inéluctable.


Émission très intéressante qui a entre autres mérites celui de bien mettre en exergue le fait que l’on peut utiliser les mêmes mots pour exprimer des valeurs différentes.


Quant au travail, son contenu : la personne qui le réalise l’adresse à quelqu’un et à quelque chose. Elle l’adresse également à elle-même : à ce qu’elle est, à ses valeurs, à sa subjectivité (se reporter entres autres aux dramatiques épisodes survenus à France Telecomm et au Technocentre Renault-Guyancourt).

Le travail n’est donc pas qu’une question de rentabilité, de performance, de coûts, voire de dividendes à verser.


A quand une réflexion sur le thème du « Travail des valeurs » ... au travail?

le télétravail volontaire  tel qu'il existe pour les indépendants et quelques employés aujourd'hui sur la base du volontariat : oui.  Il est idéalement responsabilisant sans forcement isoler le travailleur qui peut aménager son temps comme il l'entend et maintenir un lien social quand il le souhaite. 


 le télétravail tel qu'il se prépare dans les entreprises américaines et bientôt françaises m’inquiète. 


-  réduction des coûts a tout pris : plus de bureaux a louer, meubler,chauffer, maintenir, assurer. suppression des indemnités repas et transports. imposition du télétravail au travailleur mais aussi de ses horaires sans prise en compte de ses contraintes personnelles.

- Légitimation des outils de contrôle de la productivité, autrement dit fliquer les employés sur leur poste de travail. 

les outils comme teramind ou timedoctor sont en train de rencontrer un succès similaire a zoom , la demande explose. Au menu : pointeuse, enregistrement en temps réel de votre écran, enregistrement de tout ce qui est tape sur le clavier, temps passe sur chaque site web, temps passe dans chaque application, temps passe en inactivité....etc. Meme Big Brother n'avait pas imagine un tel paradis. 


le télétravail est un concept formidable a la base  mais je crains que comme l'open space il soit rapidement dévoyé si le seul indicateur de succès est la productivité et que le bien être passe a la trappe.





Après avoir détruit les collectifs du travail au travail, on enferme les travailleurs chacun chez soi et les patrons parlent de progrès.

Perso, marre d'être pris pour un ingénieur en informatique (inné) - c'est pas mon job - et devoir installer des tas de trucs des GAFAM et des " périphériques " qui ne marchent pas - parce que je ne comprends pas ce qui ne marche pas - pour essayer de bosser avec une qualité de communication passablement merdique - quand ça marche (et que je ne sais pas plus pourquoi ça marche).

L'obligation d'avoir des smartphones et tutti quanti, ce n'est pas de la vente forcée, ça ?

Quid de l'efficacité du droit à la déconnexion à partir du moment où ton boulot c'est à la maison ?


Si j'étais méchant, je dirais que le télétravail, c'est la panacée pour les bourgeois urbains bossant dans le tertiaire. Pour le reste de la "plèbe", il y a des impératifs de connexion, d'espace personnel, et de tâches qui le rendent inopérant. 


Si les concernés sont ravis par le télétravail alors joie. En ce qui me concerne, mes 25 m2 et la nature de mon métier m'ont rendu ma période de télétravail forcé particulièrement indigeste. J'aime sortir, prendre le métro, croiser le monde et polluer par mon moyen de transport (oui oui M. Schneidermann).


Cette brave Mme Linhard a raison de s'inquiéter, le monde d'après s'annonce particulièrement sinistre. 


Quant à la prétendue "unanimité" (les guillemets sont abusifs, cela n'a pas vraiment été dit dans l'émission, juste très fortement suggéré) sur les bienfaits du télétravail, elles ne sont que l'effet des manipulations sondagières et le reflet de l'influence qu'exerce le monde médiatique sur la prétendue "opinion publique" (qui n'existe pas, vous-savez-qui l'a bien noté).


L'idée de le limiter à 3 ou 4 jours par semaine, qui y croit, notamment après avoir vu la séquence avec nos amis startupers ?


Mme de Funès exprime un courant de pensée qui a le mérite de mettre un peu de pluralisme dans notre galaxie ASIenne, et contrairement à ce que j'ai lu dans d'autres commentaires, je n'ai pas eu l'impression qu'elle arrive masquée (GAG). Pas besoin de savoir avec qui elle a écrit un livre pour étalonner la teneur de ses propos.


Essayons de mettre un peu d'ordre.


Ma compréhension du malentendu entre Danièle Linhard et Julia de Funès est dans l'expression "redonner un sens au travail". Piège dans lequel tombe Daniel Schneidermann qui affirme qu'elles disent la même chose, dans l'un des passages clé de l'émission (autour de la première demi-heure), 


D'un côté (de Funès), il s'agit de redonner un sens au travail en le mêlant au foyer et à la vie quotidienne, ainsi permettre de mettre en exergue qu'il n'est qu'un moyen au service de choses plus grandes que lui-même. Il s'agit donc de redonner un sens au travail sans vraiment le changer, mais en le repositionnant et en le relativisant. Dans ce cadre, même les bullshit jobs peuvent se voir "redonner un sens" sans remise en cause de leur nature. Si le sens est extérieur, nul besoin que le travail lui-même en est un. On ne fait plus que traverser des "expériences". Le sens reste extérieur, externe, le changement concerne la forme, l'environnement, il reste superficiel.


En face (Linhard), il s'agit de redonner un sens au travail lui-même, le changement d'approche concerne le fonds, la nature du travail, c'est une métamorphose intrinsèque. 


Cela étant dit, oui au télétravail un ou deux jours par semaine basé sur une totale confiance.


Mais la vision de Julia de Funès est teintée d'une idéologie qui se focalise sur les individus (la bienveillance des managers est évidemment hors-sujet) et oublie les structures. La hiérarchie et les managers ne sont pas dans un "dehors", ils sont dans un système, et le subissent d'une certaine façon.


Cette hypothèse la situerait plutôt à droite, comme son grand-père, mais en moins drôle. 


Quoique. 



Quel drôle de choix révélateur que de sortir la fides comme idéal de la relation en télétravail.

La foi est le moteur idéologique de la relation suzerain/vassal de la société féodale occidentale.

Ca en dit long sur la société enchantée que cette dame envisage. Faut-il y voir un lien avec sa particule ?

Bref , de tout ceci que perçoit on ? Que le secteur tertiaire et des services se développent au détriment de la production locale (c'est à dire de la transformation de la matière localement). Une question sera un jour à poser: le télétravail induira-t-il des productions inutiles et donc la disparition de celles ci et de ceux qui y travaillaient ? Exemple: des télétravailleurs œuvrant dans le secteur automobile afin d'automatiser intégralement la production sans intervention humaine > quel débouché pour ces objets devenus inutiles puisque tous restent chez eux ? Le comble : un architecte d'intérieur spécialisé "aménagement de bureaux" télétravaillant sans bureau !


Cette émission démontre je trouve à quel point le non présentiel restreint le pouvoir de la discussion au sens noble du terme. Il me semble que Danièle Linhart aurait pu réagir de manière plus approfondie aux réponses très affirmatives et parfois irrespectueuses ("faudrait être très pervers pour être contre ce progrès là" à la minute 35:15) de Julia de Funès si elles avaient été réunies sur le plateau. Les interactions sont trop limitées en visioconférence pour rendre le conflit constructif. J'avais eu le même sentiment durant le confinement lors d'une émission qui opposait deux économistes.

Tout à fait d'accord. D'ailleurs cela rejoint ce que montre l'extrait humoristique en fin d'émission.

Toutefois,  pas sûr qu'une discussion en face-à-face aurait gommé les postures idéologiques des deux intervenantes, qui avaient autant l'une que l'autre du mal à s'écouter sans ensuite déformer les propos avec le seul objectif de montrer qu'on est sur des positions opposées.


On retrouve d'ailleurs le même type d'ornière idéologique dans certains commentaires sur le forum : bouh Julia de Funès a écrit un livre avec Nicolas Bouzou, donc c'est une méchante capitaliste de droite, donc ce qu'elle dit c'est le Mal...


Même si je me sens aussi plus proche du discours de Danièle Linhart, je n'ai pas trouvé que tout était à honnir dans ce qu'argumentait Julia de Funès. et de même, j'ai trouvé que Danièle Linhart défendait parfois des positions de principe en se contredisant elle-même, ce qui nuit un peu à son propos.


C'était d'ailleurs intéressant de voir que les deux se rejoignaient clairement sur le fait que promouvoir le télétravail à plein temps serait une erreur, et qu'il vaut mieux rechercher un équilibre entre présentiel et télétravail (comme Danièle Linhart semble le souhaiter pour elle-même).


Merci à ASI d'avoir abordé un sujet qui va être de plus en plus important en essayant d'aller au-delà du traitement souvent caricatural des JTs.

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En théorie, le télétravail impose des conditions à l'employeur en terme de budget.


Une ordonnance de 2017 a assoupli ces conditions: https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000035607388&categorieLien=id 


Le monsieur qui liquide ses locaux pour mettre toute la boite en télétravail en prétextant un gain de loyer, je demande à voir si il est dans les clous légalement parlant...

C'est couillon, à 10 secondes de la fin:

- "Dans le livre que j'ai coécrit avec Nicolas Bouzou (...)"


Fallait commencer par ça en fait, on aurait compris des trucs plus vite.

Franchement je partage toutes les inquiétudes de Danièle Linhart sur l'évolution du télétravail. C'est humainement très inquiétant. Toutes les dérives qui ne manqueront pas d'arriver mettent en danger bien des aspects et inconvénients du système. Et si les patrons y tiennent tellement c'est qu'ils en tireront, seuls, tous les profits, comme d'hab. Très bonne émission Daniel, merci.

C'est l'uberisation et la concurrence à outrance. On attend que quelqu'un nous envoie une tâche de travail. Si on est pas content on va chercher quelqu'un dans un pays moins cher. On a plus besoin d'aller au bureau donc on emploie partout dans le monde ou c'est pas cher.

Q : Le télétravail peut il réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

je fais du travail à domicile et une fois par semaine je passe a mon travail pour une journée harassante en open space. Travailler à domicile signifie travailler totalement déconnecté de mon employeur et chef de service.  C'est une vraie liberté. Cette liberté a un cout car si je n'ai pas de pointeuse, j'ai un rendement à tenir.


Avec mes collegues, nous avons la possibilité de demander à faire du tele travail c'est a dire une acces informatique depuis notre domicile aux applications et aux serveur dans lequel nous injectons les données que nous collectons sur le terrain. Certains sont interessé.  C'est quelques chose que je refuse totalement. car cela signifie que pour diminuer mes grosses journées en open space, j'accepte d'etre fliqué le reste du temps et surtout harcelé par mon chef de service pour des pretextes à la con.   


J'ai vu un sous traitant de orange qui me montrait tous les selfies qu'il faisait en temps reel a chaque dépannage pour montrer a son chef qu'il portait le masque chez les clients.  Je veux eviter ca et les reticences de Daniels Linaart sont plus pertinente que l'enthousisme naif de De Funes.

Intéressant. Mais je constate malheureusement que l’on a pas abordé un sujet important : les conditions de travail et le contrôle de ces conditions de travail.

On voit sur la page de cette vidéo une dame qui travaille sur une chaise de cuisine avec deux écrans devant elle. Je ne suis pas sur qu’un médecin du travail validerait cette position au travail. Et combien d’heures va-t-elle travailler dans ces mauvaises conditions. Et comment faire l’évaluation des risques chez un particulier ?

Quid des pathologies liées à ces conditions de travail ?

« Après analyse des conditions de travail et évaluation des risques de tous les postes comportant un écran de visualisation, l'employeur prend les mesures appropriées pour remédier aux risques constatés. » art.   R 4542-3 du ct.

« L'employeur organise l'activité du travailleur de telle sorte que son temps quotidien de travail sur écran soit périodiquement interrompu par des pauses ou par des changements d'activité réduisant la charge de travail sur écran. » (R.4542-4du ct)

Et l’inspecteur du travail n’a pas le droit, me semble-t-il, d’entrer chez les particuliers.

Qui vérifiera la qualité de l’écran, du clavier et surtout du siège, le nombre d’heures…

Voir : https://travail-emploi.gouv.fr/sante-au-travail/prevention-des-risques-pour-la-sante-au-travail/autres-dangers-et-risques/article/travail-sur-ecran

Et : https://travail-emploi.gouv.fr/le-ministere-en-action/coronavirus-covid-19/questions-reponses-par-theme/article/teletravail

Mme Linhart a raison, si chacun est chez lui, on évite les rencontres, les discussions et surtout les contestations, les mobilisations. Fini les grèves !

La société est de plus en plus communicante mais de moins en moins rencontrante !

 "Comédie humaine du travail". Daniel Liernart merci pour votre travail.

ça fait depuis 2005 que je bosse depuis chez moi... (sous-titrage, audiovisuel, payée à la tâche) 


à l'époque où ça a été mis en place, ça arrangeait mon employeur principal... -> plus de poste de travail à fournir (avec les progrès technologiques -compression numérique, internet haut débit-, seul un ordinateur suffit pour travailler, contrairement à d'autres postes de la post-production où il faut du gros matos)


...et ça m'arrangeait moi aussi -> plus de temps perdu dans les transports (je vivais à Paris), plus besoin d'acheter un sandwich ou de payer le resto le midi (j'aime cuisiner), plus facile de se concentrer, possibilité de faire ses courses quand il y a moins de monde, plus de souplesse dans l'emploi du temps, etc.


MAIS très souvent, on me demandait : "c'est pas trop dur de travailler chez soi ? comment tu fais ? moi je pourrais pas, j'ai besoin de voir du monde, j'ai besoin d'un cadre, d'horaires... etc."


d'ailleurs, j'ai des collègues qui préféraient aller au bureau, quitte à apporter leur ordi portable et bosser sur un coin de table


dans mon secteur, ça fait des années que le principe du co-working est apprécié, certains louent un bureau à plusieurs... mais pour ça, il faut avoir un certain niveau de revenu ! pour ma part, ça m'aurait fait grave chier de payer un 2e loyer, donc j'ai toujours décliné les quelques propositions de collègues dans ce sens ^^ en tout cas, le co-working est de plus en plus tendance, cf le concept de "tiers-lieu"


en tout cas, ça se ressent bien dans le débat et dans les premiers commentaires, c'est un sujet très complexe, ça dépend vraiment de beaucoup de facteurs (nature du travail, compatibilité avec personnalité de chacun -employés, employeur-, degré d'autonomie, de confiance, etc etc.)


petit commentaire sur le patron de start-up, au début de l'émission, qui dit avoir renoncé à ses bureaux et avoir ainsi fait une économie de 40 000 euros par an, la première question qui me vient c'est : "est-ce qu'il a filé une augmentation à ses employés ?" parce que quand on travaille chez soi, on consomme plus d'électricité, par exemple !



Putain comment elle est de drouate la meuf en télémachin ?


Friot aurait deux mots à lui dire.


« Comme le taf en régime capitaliste est tout moisax, ré-enchantons le en permettant aux gens de glandouiller un peu chez eux ! »


Non mais sériousement quoi ?‍♀️


Le travail c’est l’autre définition de la vie humaine. Et non, pas dans le sens de se faire employer par un capitaliste qui va nous faire produire des mines anti-personnel, mais dans le sens où faire des trucs et se sentir utile, c’est bieng.

En fait, tout le monde a raison :) Je dirais que ça convient à certains secteurs moins à d'autres et pas du tout à d'autres encore. Que c'est bien si c'est sur base volontaire et qu'il ne serait en effet pas bien que le télétravail se généralise par souci d'économie etc (amazon, facebook, qui sont des sociétés antidémocratiques par essence) ce qui en arriverait en effet à une espèce de science fiction... On ne peut en effet pas comparer le télétravail en temps de confinement/covid et le télétravail en général, même si c'est "crise" a sans doute changé la donne en bien ou en moins bien pour pas mal de gens...


Perso, je vis seule mais étant donné que dans ma boîte nous sommes deux (ma collègue étant peu présente) dans un bâtiment et que les 30 autres personnes sont dans l'autre (je ne vais pas détailler, c'est censé changer après des travaux mais ils sont reportés d'année en année), je me suis bien faite au télétravail, tout mon boulot est faisable en "paperless" (je peux tout faire virtuellement disons) et je ne vois pas l'intérêt de me taper le bureau si ce n'est pas pour avoir des interactions avec mes collègues...


En gros, en début de confinement (le nombre de zoom ayant diminué entre temps) j'ai plus vu mes collègues - bien qu'en zoom - que tous les mois qui ont précédé...


Après le confinement, on retournait au bureau "sur base volontaire", certains collègues sont retournés tout de suite, d'autres pas du tout, dépendant de la distance entre le bureau et leur habitation, de leur stress par rapport au covid etc... Donc, je trouve pas mal comme il a été dit du télétravail disons jusqu'à la moitié du temps de travail... Ce qui rend plus facile les visites chez les médecins, les réparations diverses chez soi, etc etc... Et à maintenir une socialisation le reste du temps...


C'est tout le monde du travail qui est à revoir et il est évident que dans toute "évolution", il y aura des réfractères au changement, les prêts au changement, et les abuseurs...

Minute 30.04 , une libération psychologique ? On me dit dans l'oreillette que "cela à été le pire moment depuis mon embauche" , une illusion de communication directe , une non séparation entre  "temps privé et temps contraint" voire un empiétement progressif s'amplifiant du contraint sur le temps privé joint à une difficulté croissante ne serait que d'évaluer le temps contraint réellement rémunéré.


Minute 22.38 "pachydermes" administratifs , parlant des banques , amusant quand on sait que , pour les particuliers , la majeure partie des opérations de comptes est maintenant effectuée , sans rétribution ni réduction de frais , par les titulaires de comptes eux mêmes , depuis belle lurette , depuis leur ordinateur ou téléphone intelligent ...alors "à d'autres" pour le "éléphant" !


Étant un indépendant qui télétravaille depuis des années, j'ai hâte de terminer ma reconversion professionnelle pour aller bosser avec des vrais gens.

Minute 20.20 "collaborateurs" ! Salariés sous contrats de travail , donc soumis à contrat de travail et aucunement intéressés aux rentes ou aux bénéfices engrangés par "le collaborateur en chef" , télétravail ou pas .


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