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Siné, Val, provocation et transgression

L'affaire Siné/Val ne cesse décidément d'alimenter la plume des éditorialiste et journalistes. Mais aussi celle des @sinautes. La chronique en-direct-de-sous-le-parasol de Daniel Schneidermann, "Gauche Val contre gauche Siné", a suscité des réflexions sur la provocation, la gauche du oui, du non, et le rôle des éditorialiste.

Derniers commentaires

Je tiens juste à réagir sur les propos de Jean Sarkozy dans une interview à VSD où il parle de son recours en justice à propos de cette affaire et où est cité un passage de son blog

[quote=Jean Sarkosy]parce que cette rumeur prenait des proportions telles qu'elle engendrait beaucoup de haine, quand ce n'était pas des propos à caractère raciste, voire antisémites

Je suis assez choqué par la fin de cette phrase, l'emploi de l'expression "voire" n'implique t elle pas quelque chose de plus important comme dans "il est grand, voire immense".
Utilisé ainsi dans la phrase, M. Sarkozy ne laisserai t il pas entendre que l'antisémitisme est plus grave que le racisme??

Evidemment, personne n'osera relever cette petite phrase pour en faire le feuilleton de la rentrée!
Le président du CRIF remet ça contre Siné, contre Internet, pour Val : je le signale : http://www.desinfos.com/article.php?id_article=11087
Enfin bon, rien de neuf non plus....
On devrait passer un bon moment ce soir dans l'émission d'@si avec Siné !
M'est avis que le forum va se remplir très vite.

Ce matin sur Inter le chroniqueur de 7h53 a valsiné allègrement, suite à sa lecture d'un billet de blog de chez Médiapart (certres très polémique).
Il en a profité pour faire un amalgame dont il a le secret, concluant sur les dangers d'internet pour la démocratie,
y'a qu'à écouter http://www.radiofrance.fr/play_aod.php?BR=13227&BD=05092008.
Pas trop le temps de commenter mais ces deux liens valent le coup d'oeil

Philippe Val se prend pour De Gaulle et Freud
http://www.vox-populi.net/article.php3?id_article=531

Et Siné se prend pour Askolovitch quand il parle de Dieudonné (à mon avis, le maladroit Siné est tombé dans un piège)
http://www.lepost.fr/article/2008/08/31/1254780_quand-sine-fait-son-askolovitch-contre-dieudonne.html
Les Siné sont inéluctables, les Val aussi. Mais quel est donc le problème ?

Philippe Val a licencié le dessinateur Siné le 15 juillet 2008, après lui avoir demandé des excuses pour un dessin du 2 juillet, jugé antisémite par son rédacteur en chef.

Tout ceci se passe dans la douceur ouatée de Charlie-Hebdo, journal satirique, présumé de gauche.

Que d'encre coule depuis ce fameux 15 juillet ! Merci Philipe Val :) Merci parce que sans vous, notre été aurait tourné tristement entre Paris Plage, les cent et sempiternels reportages sur la qualité de l'eau de mer, la qualité de la cuisine dans les restaurants balnéaires, les people de l'été ...et les jeux olympiques de la Chine contre le reste du monde.

Bon, mais il va peut-être falloir arrêter là non ? Le capitaine Dreyfus, doit se retourner dans sa tombe, à force que l'on tente de faire de la crise Val-Siné la nouvelle affaire Dreyfus... Nos élites, peut-être désarçonnées et déstabilisées par la multi-ubiquité de l'action et du discours de Nicolas Sarkozy, sont contentes d'enfin trouver là un sujet à se mettre sous la dent sur lequel personne ne va les embêter, un bel os à ronger, miam ! Elles choisissent un camp et y vont joyeusement de leur polémique et y vont de leurs vitupérations, de leur courroux, de leur bras au ciel etc. etc. Le tout nouveau espace internet-web2-réseau-social-des-réseaux-sociaux, Facebook, blogs et autres forums lecteur y vont de leurs groupes et de leurs causes, le monde se coupe en deux, choisis ton camp, internaute, aux armes, citoyen, fourbis tes anathèmes, pulvérise le camp d'en face de ton nombre de « friends » partageant ta colère, signe le plus de pétitions virtuelles que tu peux, pourlèche toi les doigts courrant sur ton clavier d'un commentaire à l'autre, éclate-toi !

Pendant ce temps, tu ne penses pas aux autres problèmes, les vrais, ceux qui font que tu ne devrais pas t'endormir bien le soir, ceux dont, chut, il ne faut pas parler, chuuuut, baisse la lumière, ceux dont il ne faut jamais trop parler, tu sais, genre, les morts, ceux qui souffrent, ceux qui survivent, privés d'espoir et de liberté, dans les prisons inhumaines de Chine, de Russie, d'Amérique ou de France, ceux qui ne connaissent même pas Siné, ni Val, n'ont peut-être même jamais lu un seul Charlie-Hebdo (Diantre !), celles et ceux qui ne sont que des enfants, mais qui meurent, qui pleurent, doucement, en silence, partout, chaque minute, chaque seconde qui passe, sur ta planète, l'autre bout du monde mais aussi, à 50 mètres de chez toi.

Allez, je m'emporte, mon médecin me l'a déconseillé, « mauvais pour le coeur . . . ». Il a raison, mon médecin, je me calme.

Mais, pour en revenir à cette affaire Val-Siné, ou Siné-Val, mon sentiment, ma position est que, que ce soit d'un côté ou de l'autre, il n'y a rien à dire, rien à faire, je me fous de cette non-affaire, je n'aime pas Siné, je suis de gauche mais je n'ai jamais trop aimé Charlie-Hebdo, ce n'est pas ma tasse de café. Je préfère de loin, de très loin, la liberté de ton dont je me délecte sur notre cher « Arrêt sur Images » :)

* Laissons Philippe Val diriger son journal et virer qui il veut, en son âme et conscience ou même sans âme ni conscience, qui sait ! C'est à chacun de nous qu'il revient ensuite de décider d'acheter ou pas son journal Charlie-Hebdo ! Là est notre liberté.
* Laissons Siné à son errance personnelle, laissons le croire à juste titre ou non que son travail de dessinateur lui permet ou lui dicte de dessiner ce quil dessine ! C'est à chacun de nous que revient ensuite le choix de lire, de regarder, d'acheter ou pas les dessins de Siné, en fonction de nos convictions ou de nos goûts ! Là se trouve aussi notre liberté.

Que chacun puisse déterminer et exprimer sa préférence sans forcément maudire la préférence inverse et les vaches de la Liberté seront bien gardées.
Affaire RICHARD LABEVIERE (suite):

Voici un complément d'information donné, en conférence de presse, par RICHARD LABEVIERE concernant son licenciement. Aller sur:

http://www.alterinfo.net/RICHARD-LABEVIERE-CONFERENCE-BEYROUTH-video-_a23255.html?PHPSESSID=595e21c250c23b9f03572a71185cda8a
Et l'affaire RICHARD LABERIERE ?

Le licenciement de Siné a provoqué (à juste titre) un long débat.
Mais « on » a oublié celui, non moins politique, de RICHARD LABERIERE ( journaliste à RFI) par la nouvelle direction du groupe France 24 (dont Mme OCKRENT-KOUCHNER).
Il faut prendre connaissance du détail de l'affaire et de l'interview de Richard LABERIERE qui s'explique et contre-attaque sur :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=43686

On peut regretter que ASI n'ait pas parlé de cette affaire, au moins aussi importante et préoccupante que l'affaire Val/Siné, par les collusions, implications, influences politiques françaises et étrangères qu'elle révèle. Mais il n'est jamais trop tard, n'est-ce pas ASI ?

Et où sont donc passés Robert Ménard et Jane Birkin pour défendre, de leurs petits poings rageurs, le journaliste et la liberté de la presse opprimés ?
Très bon en effet... nous allons voir comment se comporte Siné lorsqu'il n'a pas de bride sur cou, ni de méchant directeur de la publication sur le dos.
Nous allons apprécier toute sa subtilité, sa justesse, son ouverture d'esprit.

Et surtout, nous verrons au bout de combien de procès il jettera l'éponge.
Très bon, j"attends son hebdo et je l'achèterai désormais à la place de Charlie... jusqu'à ce que Charlie redevienne provocant et sans tabou =)
Encore une fois, ce n'est pas seulement la phrase sur Jean Sarkozy qui pose problème dans la fameuse chronique de Siné, c'est aussi comment elle est amenée.
Son contexte.

Profitant,comme n'importe quel opportuniste de sa médiatisation, Siné sort son fanzine, très bien.

Que n'avait il repris le titre Charlie Hebdo à l'époque où celui ci était "sur le marché" ?

Il a désormais son défouloire. Tiendra t il la route... c'est une autre histoire.
Bonjour à tous,
J’ai été abonnée au Charlie Hebdo durant des années et que ce soit des dessins ou des articles, il y en a eu des autrement plus choquants que les quelques lignes qu’à pu écrire Siné et qui lui ont soit disant valu son licenciement …
Je ne comprends pas pourquoi Val a décidé de licencier Siné.
Et encore moins que toute la presse s’en mêle (ils n’avaient rien à faire cet été ? Rien ne les a plus choqué, avec ce qui se passe dans le monde ?)....
Quel est le problème ? Que Siné rappelle que le fils du président à fait un délit de fuite ? Qu’à son âge il soit déjà conseiller général ? Qu’il épouse bientôt une richissime ? Qu’il veuille se convertir au judaïsme avant son mariage ?
Tout ça me fait marrer : Quand on voit comment dans le Charlie sont traités les religions et religieux et là tout d’un coup : C’est le scandale absolu avec demande d’excuses et tout et tout.
Val aurait-il perdu son sens de l’humour ? Ou aurait-il tout simplement reçu un coup de fils du père du jeune loup aux dents longues, ou de M. Darty, non là, vraiment je ne vois pas…
La série "un dessin par jour pour Siné" du site bibliobs s'étoffe de nouveaux dessinateurs; après Jean-Christophe Menu (génial co-fondateur et éditeur de l'Association) hier, c'est Plantu qui s'y colle aujourd'hui. Rappel: la série semble construite selon la contrainte de commencer par la phrase "vo!us venez pour la place de caricaturiste?", et le dessinateur poursuit le strip (souvent de trois case), avec chaque jour une chute différente.
J'ai un petit faible pour Deligne et Sié : car nous en sommes là!
La grande messe des agnostiques…
La communauté des non-croyants…
Les lieux de culte laïcs…
La radio des athées…
L'hebdomadaire des mécréants…
La télévision des matérialistes…
Vous n'avez jamais entendu parler de toutes ces instances ?
C'est normal : elles n'existent pas.
On peut concéder que Radio Libertaire est - de fait - l'unique radio des athées (quel périmètre de diffusion?).
Jusqu'à il y a peu, Charlie Hebdo pouvait être considéré comme l'hebdomadaire des mécréants. Mais, depuis que son patron a confondu le judaïsme - comme religion (la conversion démentie…) - et la judéïté (ethnique ?), ce journal est disqualifié pour représenter un tel lectorat.
Pour le reste, entendez-vous dans leurs campagne les médias nationaux évoquer sans compter les lieux de cultes, les pélerinages (Kaaba, Lourdes…), les rites, les fatwas, les encycliques, les signes ostentatoires, les leaders religieux (Benoît treize-et-trois, le dalaï-lama, le recteur de la grande mosquée de Paris…), et j'en oublie… ?
En face de ce déluge, on n'entend pas les non-croyants.
Par nature, l'athée n'est pas très prosélyte. Pourquoi se prendre la tête à démontrer que le surnaturel n'existe pas ? Pourquoi mobiliser son énergie à propos du… rien ? Alors qu'il existe de vraies causes à défendre sur le terrain de la réalité.
En France, pour mettre fin à l'oppression millénaire de l'église catholique et fonder une république laïque, il a pourtant bien fallu des militants…
Parmi eux, certains panthéistes et agnostiques, ont créé des églises « à la manière de… » (par nostalgie des cultes ?) : des "loges"… aujourd'hui ridicules. Seulement laïcistes ?
N'y eut-il vraiment aucun non-croyant de combat, sans fanfreluches ?
Toujours est-il que les hommes arrivés à la tête de l'Etat sous la IIIe étaient eux-mêmes convaincus que la religion devait être confinée dans la sphère familiale privée. Ce positionnement des élites a fait beaucoup pour que la laïcité intègre profondément les administrations.
Il restait de nombreux compromis fâcheux avec le catholicisme : les fêtes religieuses fériées, le jour du Seigneur comme repos hebdomadaire, le calendrier avec un saint quotidien, le concordat (Alsace, Lorraine…), etc.
Mais la situation était (enfin) pacifiée et les hommes établissaient leurs lois sans se référer à des histoires surnaturelles.
Aujourd'hui, les fondements de notre république sont minés de partout : le président de cette république lui-même affiche ostensiblement qu'il est chanoine de Latran (encore un de ces reliquats…), estimant que le prêtre transmets davantage de valeurs que l'instituteur.
De peur d'offenser, plus personne n'ose s'en prendre aux culs bénis de tous poils ; je veux dire régulièrement, comme un exercice de santé mentale.
Enfin - non content de se voir privé de sa chronique hebdomadaire - notre dernier anti-clérical patenté vient d'être assigné à comparaître en Justice pour insulte envers les adeptes de deux sectes qui ont réussi.
Non-croyants mes frères - en vérité je vous le dis - en défendant le vieux râleur, c'est nous-mêmes que nous défendons ! Et nous défendrons en même temps les valeurs de la France des Lumières !
Croâ, croâ !
Un peu plus concernant l'assignation de Siné par la Licra…

C'est dans un blog consacré à la BD (?!?) et daté d'hier mardi qu'on trouve l'exposé des motifs le plus long.
Le rédacteur de l'article, qui semble avoir des contacts privilégiés (« Nous avons pu nous procurer le texte de l’assignation. », « …nous dit l’avocat de l’association… »), laisse filtrer un certain parti pris :
« Dans une analyse assez articulée, l’assignation de la LICRA considère que… »
« Ces larges citations, et du texte de Siné et de l’assignation de la LICRA, permettront à nos lecteurs d’appréhender exactement les reproches qui sont faits à Siné. »

Le motif de l'assignation est - là encore - fondé sur un tour de passe-passe à partir du texte de Siné concernant Jean Sarkosi : « …De tels propos constituent à l’évidence une incitation à la haine à l’égard des juifs et visent à opposer une communauté (les "arabes") contre une autre (les juifs). Il instille ainsi le poison du communautarisme… »
Il faut vraiment ne pas savoir lire le français pour trouver dans ce passage le concept de communauté, et a fortiori l'idée d'en opposer deux. On relève notamment l'existence d'un pluriel complètement inventé.

Et puis, si Siné passe son temps à dénigrer toutes les communautés, comment peut-on envisager qu'il puisse être crédible auprès d'elles en s'efforçant de les opposer ?

Une décision de Justice peut vraiment être rendue à partir d'un tel mic-mac ?

Moi, si j'étais juge et afin de ne pas être moi-même tourné en ridicule, je renverrais le plaignant avec un zéro pointé à sa copie, en lui demandant de retourner au cours préparatoire.

http://actuabd.com/spip.php?article7204
Je suis un peu seul sur ce forum qui - de fait - devient un peu mon blog provisoire.
Sans dévier du sujet, je trouve encore des choses à écrire que je n'ai pas lues ailleurs ; du moins pas tout à fait de la même manière.

Dans l'assignation de la Licra contre Siné, il y la possibilité d'une jurisprudence interdisant de se moquer des croyants.
Dans cette perspective, j'ai enfin relu Cavanna. Les extraits de sa prose complètent ce que j'ai (mal) écrit concernant la position des athées.
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Cavanna
Lettre ouverte aux culs-bénits
Collection Lettre ouverte
Albin Michel, mars 1994
(extraits)

« … culs-bénits (avec au bout un “t” de dérision, comme dans “eau bénite”)… »

Si Dieu est Dieu...
page 115

Si Dieu est Dieu, s'il est cet être infiniment bon, s'il est cette Intelligence suprême, alors il ne peut pas nous en vouloir de ne pas croire en lui.
C'est pourquoi je suis serein dans mon incroyance.
Ecoutez voir. Dieu, s'il existe et s'il est Dieu, ne peut pas avoir créé l'homme dans le dessein ridicule de se faire
adorer. Il ne peut pas lui avoir donné la raison sans lui donner en même temps des manifestations tangibles,
irréfutables et quotidiennes de son existence, des preuves autres que des livres « sacrés » prétendument dictés par lui une fois pour toutes, il y a très longtemps, à un homme tout spécialement « élu » et dont la seule parole fait foi.
Si Dieu, ayant donné à l'homme la raison, c'est-à-dire la faculté d'apprécier si un événement est certain, possible ou invraisemblable, fait en sorte que sa propre existence ne puisse être admise qu'en refusant de faire usage de cette même raison, alors, je vous le demande, à quel jeu joue- t-il, ce Dieu?
Et si ce même Dieu punit d'une éternité de tourments effroyables cette créature coupable seulement de ne
pouvoir faire abstraction de cette raison - que lui-même lui a donnée - pour croire aveuglément, alors un tel dieu est un névrosé narcissique, un pervers, un fou sadique.
Plus abruptement dit : un salaud.
On n'a aucune garantie en face d'un salaud. Même si l'on consacre sa vie à la prière, à l'ascèse, à la charité, à la sainteté, un dieu salaud n'en aura que plus de plaisir à vous envoyer souffrir éternellement. Or, tel est le dieu qu'on nous donne à adorer, quel que soit le dogme : un tyran exigeant et borné, fait à l'image d'un homme pas très futé, mesquin, et salaud.
(…) Il n'y a pas d'autre terme à l'alternative : ou pas de dieu, ou un dieu salaud.
J'ai choisi : pas de dieu.
Et si, pour improbable que soit la chose, Dieu existe quand même, ce Dieu infiniment bon, infiniment intelligent qu'on nous présente, alors il ne peut pas m'en vouloir de ne pas croire en lui, puisqu'il fait tout pour cela.
Je joue gagnant à tous les coups.
Le fameux pari de Pascal fonctionne à rebrousse-poil.


Liberté de conscience
page 45 et 46

Ce qu'on a appelé « liberté de conscience », au long de l'Histoire, c'est la liberté, pour les insatisfaits du culte officiel massivement majoritaire dans un certain pays, de pratiquer une religion différente, généralement simple version légèrement déviante du culte officiel, à proprement parler : une hérésie.

Il n'a jamais été question de liberté de conscience pour les non-croyants. Quand le protestantisme version Calvin se fut imposé à Genève comme religion dominante, le simple soupçon d'athéisme vous conduisait au bûcher plus sûrement que la persistance dans la religion catholique, devenue à son tour « hérésie ».

Aujourd'hui encore, surtout hors de France, ne pas croire en une version quelconque de Dieu est proprement impensable. L'athée est regardé avec une certaine répugnance, comme une espèce de monstruosité (…).

Les non-croyants n'attachent pas assez d'importance aux questions religieuses. Leur conviction qu'il n'existe aucune entité transcendante, ou qu'il est oiseux de se poser la question, et qu'en tout cas notre conduite n'a pas à en tenir compte, entraîne une attitude de désintérêt, de passivité et de laisser-faire. Un croyant axe sa vie sur sa foi. Un non-croyant ne va pas l'axer sur sa non-foi! Qu'est-ce que ça voudrait dire, d'abord? Il se contente de ne pas aller aux offices, de ne pas prier, de ne pas perdre son temps et son ardeur à des billevesées. Il ne va pas non plus passer sa vie à clamer son impiété, à essayer de démontrer l'inexistence de Dieu. Il a mieux à faire. Disons que, de ce point de vue, l'incroyance est statique. Alors que la foi est dynamique, la vache !

Liberté de conscience ? Soit. Si cela signifie que chacun peut cultiver les idées les plus aberrantes et pratiquer tels ou tels rites consolateurs et exaltants, pourquoi pas ? Tant que cela reste intime, aussi intime que les fantasmes farfelus qu'on garde tout au fond de soi...

Mais si cela signifie que des gens gouvernés par une vision délirante du monde, sous prétexte que leur mythologie est massivement majoritaire, jouissent pour propager leurs foutaises de facilités, de privilèges, qui sont refusés au petit nombre s'obstinant à ne pas croire au père Noël, je ne marche plus ! Et penser qu'un type pénétré de la vanité de la vie « terrestre » et obéissant aux ordres d'un gourou lointain pour faire son « salut éternel » peut devenir chef d'État et disposer de ma vie, je trouve cela effrayant.

Heureusement, il est avec le ciel des accommodements, et leur conduite est bien rarement en accord avec leurs livres sacrés. D'ailleurs, les livres sacrés, on leur fait dire ce qu'on veut.


Cérémonies
pages 136 et 137

L'existence même des religions, leur position dominante quasi universelle font que l'athéisme (dans le sens placide de « non-croyance », voire de simple doute, d'examen objectif) est acculé à une position de combat. Si les religions n'existaient pas, nous serions tous tranquillement incroyants, nous ne donnerions pas aux questions « qui nous dépassent » des réponses religieuses. Nous nous contenterions de constater notre impuissance (peutêtre provisoire?) à y répondre, nous les contournerions, les laisserions de côté, en nous disant que, peut-être, un jour, à son heure, la solution nous en apparaîtrait et que, sinon, il faudrait bien nous contenter de comprendre ce qu'il nous est donné d'appréhender (domaine qui va s'élargissant sans cesse, vous ferai-je remarquer).

Mais les religions (ou plutôt les religieux) sont là, avec tout leur prosélytisme conquérant. L'athéisme et l'agnosticisme ne sont, de ce fait, pas seulement des noncroyances, mais bien, par force, des anti-croyances. Or, ne pas croire, lutter contre la foi, débarbouiller le merveilleux, est une attitude négative. Comme celle qui consiste à démystifier les charlatans guérisseurs ou à contredire un démagogue politique prometteur de lune. Le charlatan gagne à tous les coups, même implacablement démasqué, même pris la main dans le sac. Car, lui, il apporte quelque chose, fût-ce du rêve. Car, lui, il est dynamique, sympathique, convaincant, affirmatif. Il sait mettre les rieurs de son côté. Et puis, il n'a que ça à foutre, c'est son métier. Alors que le dénigreur est négatif, ne sait que démolir, tuer le rêve. Au nom de la vérité? Mais la vérité, que chacun croit priser plus haut que tout, n'est en fait supportée que si elle confirme nos aspirations, calme nos angoisses, donne à notre existence une justification et une raison d'être...

Si le fait religieux n'existait pas, il n'y aurait pas d'athées ! Puisque l'on n'est athée que par opposition à ces dieux qu'on nous inflige. Pas de dieu, pas d'athée! On expliquerait les choses aux enfants selon les données de la connaissance, on avancerait dans le déchiffrement de la nature au pas de la science, sans chercher à aller plus loin que le domaine accessible, sans se laisser aller à batifoler par les chemins fleuris mais incontrôlables de la métaphysique.

Alors, il n'y aurait pas de fêtes, pas d'orgue, pas d'encens, pas de bannières, pas de chasubles dorées, de mitres, de crosses, de processions? Ce serait sec, votre truc. Et triste. Et sinistre. Même les athées militants de la Révolution ont senti le besoin de donner au peuple des cérémonies : le fameux culte de la déesse Raison... Eh, oui. Ils ont eu bien tort. C'était mépriser le peuple tout autant que l'avaient méprisé les curés. Mais peut-être s'étaient-ils aperçus que le peuple ne se mène que de cette façon ? »


Du bon de l'éducation religieuse
page 47 et suivantes

La religion est une anomalie. Une maladie du corps social. Une monstruosité. Mais elle existe. Elle est même universelle (…) : il paraît qu'on n'a jamais trouvé de vestiges d'une société humaine, aussi primitive fût-elle, qui ne présentât point de symptômes de religiosité. (Les curés en tirent argument. Pour ma part, j'y vois surtout confirmation que les cons ont toujours été le plus grand nombre.) La religion, donc, existe. Au même titre qu'existent la guerre, l'avarice, l'injustice, l'envie, le vol, le sida, le cancer et autres véroles tout à la fois sociales (pour l'observateur) et individuelles (pour qui les reçoit sur la gueule).

(…)
Quiconque n'a pas reçu une éducation religieuse, sous quelque variété folklorique que ce soit, quiconque n'a pas connu le frisson religieux, ne peut rien comprendre à la fascination du monstre, au danger religieux. Il ne peut y avoir de véritables militants antireligieux conscients et informés que parmi ceux qui ont connu l'initiation religieuse, je dirai même : que parmi ceux qu'a effleurés l'extase mystique.

On peut dire que l'éducation religieuse reçue dans les jeunes années est une pierre de touche : les bons pépères bien conformes avalent sans grimace la variété de bouillie en usage dans leur tribu, s'en gavent, s'y vautrent, comblés, bien tassés bien au chaud au sein du groupe compact, ayant trouvé réponse d'avance à toutes les questions angoissantes qu'ils risquaient de se poser un jour ou l'autre, de surcroît ayant même, ô luxe, trouvé un sens à leurs petites vies ! Ils n'en démordront plus. Heureux les simples d'esprit !

Les autres - le petit, tout petit nombre ! - prennent tôt ou tard la mesure de l'absurdité du mythe « révélé », qui donc n'a pas à être démontré, s'insurgent devant ses contradictions, renâclent, n'admettent pas d'abdiquer leur raison au nom de la « foi » du groupe, deviennent rationalistes à tout crin ou, tout au moins, sceptiques. Les athées les plus actifs sont tous passés par le catéchisme, quand ce n'est pas par le séminaire.

La religion est une drogue L'opium du peuple, mais oui, tu avais raison, Karl ! Allons, coucouche panier ! Il faut en avoir usé pour en connaître les effets. Je sais que l'héroïne procure une euphorie à nulle autre pareille. Je le sais parce que je l'ai lu, les effets ont été maintes et maintes fois décrits, je peux essayer de les imaginer, je ne peux cependant pas en ressentir l'effet exact, n'en ayant jamais pris. Il en va autrement de la religion. Là, je sais.

J'ai été un enfant docile, ce que disait l'abbé m'était tout à la fois convaincant et délicieusement effrayant, j'ai connu plusieurs années de foi ardente. Cela m'a passé. On ne peut pas toujours croire au père Noël. Les cerveaux normalement constitués, je veux dire. Hélas, ceux-là sont rares. La norme, ici, c'est l'anomalie. L'homme moyen est plus évolué que l'animal le plus évolué, certes, mais ce n'est pas encore assez. Il a la raison, mais il a peur de s'en servir. Au lieu de laisser de côté les questions angoissantes mais (provisoirement?) hors de portée de sa raison, il préfère leur donner les réponses rassurantes, consolantes et chatouillant son besoin de merveilleux que lui fournissent en confection standard les marchands de ça qui ont pignon sur rue dans son coin du monde.

Le recul de l'école des bons pères devant l'école laïque-gratuite-et-obligatoire a, paradoxalement, engendré, non des cohortes d'athées résolus ou d'agnostiques impavides, mais une tourbe d'indifférents. On pourrait fort bien vivre dans l'indifférence vis-à-vis du phénomène religieux, et même l'ignorer totalement, si les religions n'existaient pas. Hélas, elles existent, les salopes, et en ce moment redressent la crête, redeviennent conquérantes, exigeantes, et de nouveau servent de prétexte aux massacres... En attendant de justifier « moralement » les dictatures. Les indifférents n'en voient pas le danger : les curés sont des gens « bien », font la charité, ont de la morale. Mère Teresa et l'abbé Pierre sont des symboles plus souvent exhibés que Monseigneur Daniélou.

Alors? L'éducation religieuse étant, par son absurdité même, la meilleure pépinière d'esprits libres, ne devrait-on pas se réjouir de voir les curés et leurs ouailles dévorer à grandes mâchoires l'école laïque? Le petit nombre d'élus ne justifie-t-il pas l'abrutissement de la masse ? Bien sûr, je m'amuse. La masse est reine et, surtout, conforme, opportuniste. C'est elle qu'on flatte et qu'on séduit, nous vivons sous la loi du con triomphant, le meilleur baromètre de la chose étant le niveau des émissions de télé qui font sauter l'audimat et le ton des publicités qui s'accrochent à leur cul.
(…)

Cavanna
--------------------------------------
À l'occasion de cette relecture, et en dehors de réflexions que je fais miennes, je perçois chez Cavanna un élistisme dont je ne m'étais jamais vraiment rendu compte.
Comme d'autres autodidactes ayant réussi à "s'élever" culturellement et socialement "en partant" d'un milieu très modeste, il exprime une sorte de mépris pour la masse (des cons ?) qui n'a pas su en faire autant (voire de quelle manière il raconte sa sortie, presque solitaire, du milieu des croyants : comme une sorte de parcours initiatique et sélectif…).
Est-ce cela qui le rend si proche de Val ? Tous deux se congratulant mutuellement pour cette belle intelligence qui leur a permis de se distinguer des abrutis ?
La jouissance partagée du mépris (sentiment vulgaire des élites) ?

Cavanna
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À l'occasion de cette relecture, et en dehors de réflexions que je fais miennes, je perçois chez Cavanna un élistisme dont je ne m'étais jamais vraiment rendu compte.
Comme d'autres autodidactes ayant réussi à "s'élever" culturellement et socialement "en partant" d'un milieu très modeste, il exprime une sorte de mépris pour la masse (des cons ?) qui n'a pas su en faire autant (voire de quelle manière il raconte sa sortie, presque solitaire, du milieu des croyants : comme une sorte de parcours initiatique et sélectif…).
Est-ce cela qui le rend si proche de Val ? Tous deux se congratulant mutuellement pour cette belle intelligence qui leur a permis de se distinguer des abrutis ?
La jouissance partagée du mépris (sentiment vulgaire des élites) ?


Je lis votre post, et trouve quelque chose à redire à la conclusion. Vous oubliez la notion de point de vue. Si Cavanna est élitiste, et c'est certainement le cas, il y a de fortes raisons. Je m'explique :

Imaginez vous dans un monde croyant, principalement, et dans lequel vous êtes le seul (ou presque) incroyant. Peu de personnes partagent votre pensée, et ceux qui le font restent discrets. Mais vous, non seulement vous ne vous sentez pas capable de rester muet, en plus vous voyez chez les autres une erreur que vous avez envie de corriger. Si vous avez l'idée d'essayer de le faire gentiment, vous verrez que les autres sortiront le fusil en premier. On ne remet pas en cause le moteur de vie des autres sans s'attirer les foudres des foules. Les foules qui tentent de communiquer avec vous, j'entends.

Je me suis déjà retrouvé dans le cas ou j'avais une pensée presque contraire à l'ensemble de mes interlocuteurs, qui eux versaient dans les consensus habituels. Inutile d'évoquer le sujet de notre discussion, dites vous simplement que je ne les agressais absolument pas, que je discutais, avec des idées qui n'étaient pas les leurs. J'utilise beaucoup du "et si ..." pour faire passer des messages un peu difficiles, et de quelques affirmations "transgressives" s'appuyant sur un logique du moment, qui peut toujours être contredite, mais là n'est pas le problème. S'il en est que je n'insultais personne, mon message, remettant en question des années de pratique de la fidélité (voilà, c'est dit) en couple, fut assez mal perçu. Ce fut alors un tsunami d'insultes qui s'abattit sur mes fragiles épaules, je ne pus supporter longtemps les regards accusateurs, les mesquineries des croquants qui, à ce moment, accompagnaient ma soirée. Seule la présence d'un ami me fut salutaire, il savait pourquoi je quittais la soirée avant les autres.

Je puis alors vous assurer que, quand vous vous attachez à considérer les acquis du croquant moyen comme une erreur de pensée et de pratique, une déviance de l'humain, vous êtes haï. Et alors, dans ces moments, alors que vous vous sentez plus bas que tout, parce que chaque regard et chaque murmure vous semble une insulte personnelle, oui ça aussi je puis vous l'assurer, il vous reste pour seules armes l'arrogance, la prétention, l'intolérance, le mépris, l'ignorance.

Je comprends Cavanna, vieil homme aujourd'hui, qui a vécu à l'époque de mon grand père vichyste et de ma grand mère bigotte. Cavanna qui, à l'âge de dix huit ans tout au plus, devait se poser la question : "est ce que dieu existe ?".

Et si vous relisez bien son texte, vous noterez un passage essentiel à sa manière d'exprimer les choses, que vous avez vous même cité :

"Liberté de conscience ? Soit. Si cela signifie que chacun peut cultiver les idées les plus aberrantes et pratiquer tels ou tels rites consolateurs et exaltants, pourquoi pas ? Tant que cela reste intime, aussi intime que les fantasmes farfelus qu'on garde tout au fond de soi... "

Il vous dit ici : si c'est un choix personnel, je n'ai rien à y redire. Je respecte l'engagement d'une personne, tant qu'elle respecte le mien.
À Bouc hemisphere :

Ah, enfin une voix : je ne réfléchis pas tout seul dans mon coin !
(je réponds présentement dans une phase d'insomnie ; notamment parce des idées non encore écrites me causent des montées d'adrénaline)

Je ne souhaites pas vraiment partir dans un vaste débat sur le sentiment d'appartenance à une élite intelligente face aux cons.
C'est vrai que l'on perçoit souvent cette auto-gratification chez plusieurs auteurs de Charlie Hebdo (Val, en premier lieu, Cabu, qui a inventé le beauf' ©, Charb, et enfin peut-être aussi Cavanna), mais je ne veux pas trop m'éloigner de l'affaire Gaubert-Askolovitch.
Pour vous répondre néanmoins, il me semble que - dans la situation que vous décrivez - votre espoir déçu d'un dialogue argumenté s'est transformé en dépit affectif. Blessé alors que vous veniez de vous ouvrir aux autres en donnant beaucoup de votre sincérité et de votre intelligence, et afin ne pas être détruit, il vous a fallu justifier votre détestation de cet auditoire, notamment en le rabaissant, en l'infériorisant. C'était probablement la seule chose à faire dans un premier temps, afin d'encaisser le coup, et j'en aurai probablement fait autant. Mais c'était une réaction émotionnelle de défense. Le danger, c'est de rationnaliser ce genre de déception sous la forme d'un mépris définitif.
Qu'est-ce qui fait que - dans des conditions identiques - certains humains ont l'esprit qui s'ouvre - pour le meilleur et pour le pire - et d'autres non ? Je ne sais pas. J'imagine que les facteurs réels sont multiples. Personne ne sachant les décrire, cela ressemble fort à une loterie. En tout cas, je ne prends pas ce phénomène pour une élévation… d'ordre divin ou génétique.

La référence première de Cavanna est la Raison. Mais, lors de ses bouffées de mépris, il la trahit de manière manifeste. Mépriser, c'est s'interdire définitivement de comprendre les conditions matérielles (psycho-socio-économico machin-chose) pour lesquelles les autres ne "décollent" pas. C'est sûr, c'est reposant. Et puis cela flatte l'orgueil (un sentiment)…
C'est pourquoi le mépris est d'ordre aristocratique ou bourgeois : « La France d'en bas… ma foi, qu'elle y reste. Comme cela, au moins, on est sûr de rester en haut.»
Enfin, concernant mon positionnement personnel sur l'échelle de la lucidité et de la compréhension, je me situerais plutôt au milieu (avec beaucoup d'outrecuidance) : on est toujours "le con" de quelqu'un et il m'arrive assez souvent moi-même de me trouver plutôt con. Mais ce n'est pas une raison pour que les autres en abusent ! D'ailleurs je me soigne et, surtout, surtout, ce n'est pas une raison pour arrêter de réfléchir.

Contrairement à votre tentative, en ce qui me concerne, je ne m'essaie quasiment jamais à prêcher la bonne parole devant un auditoire inconnu. La répartie immédiate, la capacité de convaincre en quelques mots, c'est pas mon truc (comme on peut le constater ici, désolé…).
Je me suis lancé sur ce forum - celui d'@si et celui-là seulement - parce que les valeurs en jeu me semblent vraiment plus importantes qu'un simple différent patron-employé (Elisabeth Lévi) et parce que j'escomptais un véritable échange d'idées avec des humains à l'esprit ouvert précisément, c'est-à-dire confrontant davantage leurs interrogations que s'assénant de manière autiste leurs vérités (j'ai constaté ce jeu vain sur certaines pages d'autres forums).
Je demande qu'on m'explique où mon raisonnement n'est pas correct. Exactement comme vous venez de le faire.
Je le répète : j'ai lu ailleurs des contributions de bien plus grande qualité que les miennes (je n'exerce pas un métier d'écriture), mais je n'ai pas constaté que tous les points avaient été abordés. C'est pourquoi je continue…
D'ailleurs, je lance un appel. Si un bout de mes réflexions intéresse quelqu'un et qu'il veut le reprendre à son compte en les présentant autrement, qu'il n'hésite pas : elles ne sont protégées par aucun copyright.
Je souhaite seulement que Siné gagne ses deux procès, en Justice et face aux médias.
Parce que ce sera juste et parce que le combat contre l'antisémitisme y gagnera.

Tiens, pour citer quelqu'un qui écrit bien, un point de vue peu mentionné, complétant parfaitement celui de François Reynaert :
Le blog de Lionel Marek, fils de Sternberg
L’affaire Siné
Mardi 29 juillet, 2008
http://lionelmarek.unblog.fr/2008/07/
Il faut faire savoir aux juges que les chroniques de Siné sont (étaient) d'utilité publique pour leur rôle cathartique (au sens psy) auprès de la communauté des non-croyants.

Le questionnement de Bouc hemisphere, m'amène à préciser ce point.

Depuis tout petit, Siné est un homme indigné. Il s'exprime presque toujours sur le ton de la colère, c'est-à-dire avec une véritable violence dans les termes. Le caractère très provocateur de ses dessins étant une autre forme de cette colère.
Bien sûr, cette agressivité quasi perpétuelle peut insupporter ceux qui le lisent ; "ressenti" tout à fait compréhensible. Cette forme d'expression débridée pouvant amener Siné à déraper gravement, il convient de lui faire savoir si nécessaire.

Je ne suis pas un "fan" de Siné, pas plus hier qu'aujourd'hui. Au départ, son style, qui est resté à peu de choses près celui qu'il avait dans les années 1950, me semblait très désuet. Et puis Siné n'a jamais été un caricaturiste de portrait : tous ses visages sont génériques. Il n'est pas le seul, bien sûr, mais je ressentais cela comme une lacune.

Et puis, non fumeur passif à haute dose pendant plusieurs années, je ne partage pas son combat pour que les addicts de la nicotine puissent imposer leur impérialisme fumigène sans limite.

La première qualité que je trouve à Siné - aussi bien dans ses chroniques que dans ses enregistrements audio et vidéo récents - c'est qu'il ne m'est pas immédiatement sympathique. Je dirais même qu' il est encore plus désagréable à l'oral qu'à l'écrit.

Vous ne trouvez pas que cela fait du bien, quelqu'un qui ne cherche pas immédiatement à être votre pote, qui ne vous tape pas sur l'épaule sans vous connaître ?
On en a un peu marre des séducteurs, du glamour aliénant qui pourrit la politique ? Ben, avec Siné, comme répulsif, on est servi. Plan com' = zéro.
Qu'est-ce que c'est reposant…

L'idée d'être gourou n'effleure pas Siné un seul instant (ne nous a-t-on pas assez "bassiné" avec son côté anar). D'ailleurs, il aurait du boulot avant de prétendre être adoré. Enfin, bon, il y a peut être des masos (une communauté aussi respectable que d'autres, soit dit en passant, et qui ne mérite pas l'ostracisme dont elle est victime ; encore qu'elle en jouisse par définition…).

Siné n'écrit jamais « nous » - jamais ! Il n'induit aucune consigne qui en appellerait au collectif : « Il faut…, », « Y a qu'à… ». Siné a été viré de plusieurs emplois parce qu'il est totalement réfractaire à l'idée de "ligne" politique ou éditoriale (dernièrement…).

Sous l'influence de sa colère perpétuelle, Siné écrit ou dessine : « Moi je… ».
« Moi, je me moque de ceci… », Moi, je râle contre cela… », « Moi, j'aurai bien envie de foutre ma merde comme ci… ».
Cette violence verbale ou dessinée n'est jamais un appel au peuple. Dans la Salle du jeu de Paume de son pavillon de banlieue, Siné est un Mirabeau foutrement solitaire.

Paradoxe : ses coups de gueule de misanthrope ont été et sont encore appréciés par de nombreux lecteurs. C'est d'ailleurs précisément comme cela que Siné gagne sa vie.

Siné, homme libre ne cherchant pas à nous attacher, nous rend plus libres nous-mêmes. C'est pourquoi - en plus de condamner un procès ignominieux - les pétitionnaires sont si nombreux. Paradoxe, là encore…
Siné découvre des amis qu'il ne se connaissait pas. Ben oui, entre lui et nous, on ne se permet pas d'entrer les uns chez les autres pour s'écrouler sur le canapé en prenant le zappeur… Nous avons une sorte de pudeur partagée.
Non, là je suis hypocrite ; j'imagine que l'entendre râler plusieurs heures de suite serait au-dessus de mes forces. Une chronique par semaine, c'était la juste dose qui m'étais nécessaire, achetée au kiosque du coin.

Je ne suis pas naïf au point de ne pas imaginer que certains apposent leur signature en pensant d'abord à un conflit lointain à la proximité écrasante et dans lequel Siné a une position bien connue (quoique…). Mais je suis convaincu qu'il s'agit d'une infime minorité (cette proposition comme son contraire étant indémontrable, inutile d'y insister).

Pour finir sur ce point précis, Siné s'en serait bien passé de cette pétition de soutien. Si Val n'avait pas autant manqué de lucidité et de courage (je ne parle pas des autres…), le vieil atrabilaire n'aurait pas demandé mieux que de continuer à semer sa zone pénardement chaque semaine dans Charlie Hebdo !


Pour en revenir au début de cette contribution, et comme le dit aussi Cavanna : le non-croyant d'aujourd'hui n'est pas militant, par essence. D'ailleurs, ceux qui manifestent un tant soit peu d'activité sont aussitôt disqualifiés comme laïcards attardés, y compris - voire surtout - par nos gouvernants.
Mais le non-croyant a aussi une âme… tant que ses neurones continuent de fonctionner, bien sûr. Et le retour du pouvoir religieux l'inquiète, le chagrine, le blesse, le fait souffrir. Y compris en ce qu'il constate, par la visibilité des signes vestimentaires ostentatoires, que les adeptes des sectes reconnues se font de plus en plus nombreux. Il convient de noter que, dans la mesure où elle blesse d'autres convictions, cette ostentation vestimentaire est un trouble manifeste à l'ordre public, même si non reconnu.

Bien que sa propre philosophie soit généralement "cool" sur ce plan, le non-croyant souffre, vraiment. Comme y remédier ?
C'est là qu'intervenait jusqu'à il y a peu le bon docteur Siné. En nous offrant la catharsis de sa propre colère graphique, il nous libérait un peu de cette tension qui, dans le monde social réel pourrait amener le non-croyant à réellement péter les plombs. Siné écrivant qu'il fantasme de botter le cul des femmes voilées (infériorisées par cette dissimulation…), nous libère de toute idée agressive, celle-ci ayant été expurgée sur le papier. En exprimant notre colère, Siné nous débarrasse de celle-ci et de l'angoisse qui l'a générée. Si, dans ce remède exutoire, est instillée une dose pharmacologiquement mesurée de "gros mots", c'est encore plus efficace.
Je réponds ainsi au post de Bouc hemisphere en ce que j'admets l'existence voire la nécessité de l'émotion (déception, inquiétude…), considérant que la colère canalisée est un bon moyen de s'en débarrasser en préalable à un retour à la raison. Je dirais même plus : vraiment maîtrisée, la colère est un des stimulants de cette dernière, avec la curiosité.

Du temps où il existait encore une Sécurité sociale, la lecture hebdomadaire de Siné aurait donc dû être remboursée au titre des soins préventifs de santé psychologique, somatique et… sociale.

À toutes fins utiles pour le procès à venir…
Siné comptant les points, avec un parti pris et une agressivité morbide, dans les conflits qui opposent les chasseurs avec leurs fusils et les toreros avec leurs proies - et considérant que ceux-ci occasionnent de vrais deuils -, je pense que la Licra trouverait un appui plus large et justifié en étendant le concept de racisme à la communauté des chasseurs et à celle des aficionados, blessées elles aussi dans leur sensibilités.
Maintenant que j'y pense…
Peut-être même retournerais-je ma veste si on inclus dans ce procès le racisme anti-non-fumeurs de Siné, dont témoigne un nombre considérable de ses écrits…
(salut le Modérateur : pas trop modérée la modération en ce moment ? et les enfants, ça va ? et mes fautes d'orthographes, tu voudrais pas les corriger ?)

C'est le Petit Robert qu'on assassine !
Les juges de Lyon vont-ils réformer la langue française ?

Au-delà du procédé ignominieux consistant à mobiliser les souffrances des millions de mort de la Shoah à seule fin de punir un chroniqueur ayant ironisé sur le sentiment amoureux de deux jeunes gens bien nés - véritable bombe atomique lancée pour écraser un moustique -, les juges vont avoir à statuer sur le sens des mots dans notre langue, notamment à propos de la signification véritable qu'il faut donner à l'usage du singulier et du pluriel.
Il s'agira notamment de décider si, dans un contexte et selon un récit bien définis, la désignation d'une personne particulière (un individu identifiable) mentionnant éventuellement son origine ethnique ou sa confession religieuse afin d'apporter un précision utile au dit récit, doit être considérée d'office comme un pluriel générique.

Prenons un exemple au hasard, nous permettant d'aborder le sujet avec un peu de recul.
Si je déclare que tel président de la République en exercice a dit un gros mot dans une foire agricole, en faisant également mention de son nom à forte consonance étrangère, cela doit-il être « interprété » comme une volonté de jeter l'opprobre sur tous les enfants d'immigrés hongrois en les accusant d'impolitesse ?

C'est en tout cas la nouvelle règle d'usage du français qu'ont soudainement voulu imposer plusieurs éditorialistes par médias interposés.
Cette réforme-là n'ayant pas rencontré un succès immédiat, une relance est aujourd'hui tentée en demandant à la justice de trancher sur cette épineuse question.

Ainsi, quand un nombre significatif de personnes découvrent un texte désignant trois personnes, dont deux n'ont manifestement rien à voir l'une avec l'autre : « …Le parquet a même demandé la relaxe. Il faut dire que le plaignant est arabe! (Jean Sarkozi) vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie ce petit...», Alain Jakubowicz, avocat de la Licra et partisan de cette réforme, lit, selon ces nouvelles règles : « Siné associe les juifs au pouvoir, à l’argent et aux privilèges dont ne bénéficient pas les «arabes».


Puisque nous les avons sous les yeux…
http://www.leprogres.fr/infosdujour/rhone/1040146.html
…examinons les confidences récemment faites par Maître Jakubowicz au journaliste du Progrès, car nous y apprenons des choses inédites.

Maître Jakubowicz :
« Dès la publication de la chronique du 2 juillet, le président national de la Licra, Patrick Gaubert, a demandé de poursuivre Siné. C’était comme une évidence.»

Tellement évident qu'il a fallu presque un mois pour rédiger la plainte et la déposer. Les vacances ? Des billets déjà réservés ? C'est le lot de tout le monde… Vous êtes excusé.

Poursuivre Siné, certes, mais pour quel motif ?
C'est quoi, au fait, l' « évidence » ?

Maître Jakubowicz :
« Nous avons envisagé dans un premier temps la diffamation, mais Jean Sarkozy et sa future épouse n’ont pas souhaité descendre dans l’arène. »

Excusez-moi, Maître, mais là je ne vous suis plus : diffamation de quoi ? Des fiançailles ? De la confession juive de la jeune fille ? Du fait qu'elle est "héritière" des magasins Darty ? De la propagation d'une rumeur de conversion par votre client dans la presse nationale ? Pour une remarque ironique sur le désintéressement d'un sentiment amoureux ?
Jean Sarkozy, qui étudie le Droit, semble au moins avoir compris qu'un procès en diffamation au sujet de « la rumeur » ridiculiserait votre client et probablement lui-même, par contre coup.
Par ailleurs, Maître, vous signifiez ainsi clairement que la toute première indignation qui vous a mobilisé était l'offense faite aux deux jeunes héritiers et que c'est pour ce motif qu'il fallait punir le coupable.
Cette indignation ne visait donc pas en toute première urgence un crime d'appel à la haine antisémite : terrible aveu de votre part, qui recoupe bien ce qu'ont laissé malencontreusement filtrer Messieurs Askolovitch et Val dans leurs récits respectifs.


Et ce n'est pas fini ! Là encore, Maître, vous confirmez ce que j'avais pressenti…
Maître Jakubowicz :
« On a donc travaillé sur la personnalité de Siné, ses antécédents… ».

Les phrases en relation avec l'ascension politique et sociale de Jean Sarkosi n'étant pas - en elles-mêmes et à l'évidence - plaidables comme antisémites, il était nécessaire que la « personnalité » de celui qui les avait écrite soit médiatiquement puis juridiquement considérée comme telle (antisémite). Selon ce principe, le mot « tuyau de poêle » prononcé par un plombier raciste pourra « être interprété » comme une insulte discriminatoire visant les africains à cause de la noirceur implicite du conduit qu'il désigne.
J'espère que Monsieur Badinter, juriste éminent, apprécie toujours le procédé…

Maître Jakubowicz :
« … et on est tombé sur cette autre chronique scandaleuse du 11 juin qui s’attaque aux musulmans, et met en opposition la communauté juive et musulmane. »

Quel contraste de destin entre la rubrique du 2 juillet qui, le jour-même, tombe par hasard sous les yeux attentifs du Président de la Licra et celle - « scandaleuse » - parue… trois semaines plus tôt, découverte à partir d'une recherche laborieuse sur les antécédents du coupable.

Tiens, au fait : flash-back !
Maître Jakubowicz :
« Dès la publication de la chronique du 2 juillet, le président national de la Licra, Patrick Gaubert, a demandé de poursuivre Siné. C’était comme une évidence.»

Avec une telle évidence, quelle besoin de la chronique - superfétatoire - du 11 juin ?


Plus loin, on revient à l'essentiel :
Maître Jakubowicz :
« Le patron de Charlie-Hebdo a demandé une lettre d’excuses que l’intéressé s’est refusé à rédiger. (…) Siné savait ce qu’il faisait et il est allé trop loin. Ce n’est pas le phénomène religieux qu’il a critiqué, mais des hommes et des femmes. »

Bigre ! Hé, les journalistes, ça y est, c'est fini : il est désormais défendu de critiquer des hommes et des femmes. Plus besoin de se prendre la tête.
Du moins, c'est l'interdit juridique que vise à obtenir la Licra. Mettre fin au racisme anti-homme et au racisme anti-femme, par l'interdiction de toute critique. Et les amibes ? On pourra encore se moquer des amibes, avec leur pseudopodes ridicules ? Ha non ? des biologistes ont créé un comité de soutien ?… Misère, les chiffres du chômage vont encore augmenter dans les rédactions.

Quand cette nouvelle définition selon laquelle une conversion ne relève pas du « phénomène religieux », sera-t-elle inscrite dans le dictionnaire ?

Ah, non , j'ai mal « interprété » votre déclaration Maître ? On recommence…

Maître Jakubowicz :
« Siné (…) est allé trop loin. (…) il a critiqué (…) des hommes et des femmes. »

Des hommes et des femmes précis, voulez-vous dire ? C'est ça ?
Heu, dans les personnes critiquées, vous incluez « le plaignant arabe » ?
Une sorte de crime de lèse-majestés, voulez-vous dire ?

Rappelez-nous, s'il vous plaît : cela veut-dire quoi Licra, au juste ?

(en argot, on dit "bavard", je crois : y a du vrai)

Je le redis : défendons la langue française et le sens des mots ! Courage, le fantôme de Cavanna nous accompagne…
Le lien que j'avais copié-collé dans mon "post" précédent. En voici un autre :
http://progressix-search.sdv.fr/cgi-bin/htsearch?config=www.leprogres.fr&words=Sin%E9

Et le texte récupéré :
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leprogres.fr -> L'actu -> Rhône, jeudi 21 août 2008

Le Progrès en ligne l'actualité de Lyon, Saint-Etienne, du Rhône, de la Loire, Haute-Loire, de l'Ain et du Jura.
Depuis Lyon, la Licra attaque le dessinateur de Charlie-Hebdo

Maurice Sinet, dit Siné, est cité à comparaître le 9 septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon pour «incitation à la haine raciale». Alain Jakubowicz, avocat de la Licra, s’explique.

>> Vous êtes à l’origine de la citation à comparaître du dessinateur Siné devant le tribunal correctionnel de Lyon. Comment a été prise cette décision?

Dès la publication de la chronique du 2 juillet, le président national de la Licra (*), Patrick Gaubert, a demandé de poursuivre Siné. C’était comme une évidence. Nous avons envisagé dans un premier temps la diffamation, mais Jean Sarkozy et sa future épouse n’ont pas souhaité descendre dans l’arène. On a donc travaillé sur la personnalité de Siné, ses antécédents et on est tombé sur cette autre chronique scandaleuse du 11 juin qui s’attaque aux musulmans, et met en opposition la communauté juive et musulmane.

>> Pourquoi avoir choisi Lyon?

Parce que je suis Lyonnais, que c’était l’opportunité de sortir du microcosme parisien, et que la 6e chambre qui s’occupe des affaires de presse est reconnue pour ses compétences.

>> Le licenciement de Siné n’a pas apaisé les choses?

Le patron de Charlie-Hebdo a demandé une lettre d’excuses que l’intéressé s’est refusée à rédiger. De toute façon, Siné savait ce qu’il faisait et il est allé trop loin. Ce n’est pas le phénomène religieux qu’il a critiqué, mais des hommes et des femmes.

>> Beaucoup jugent que la réaction de la Licra est excessive par rapport à la chronique sur Jean Sarkozy. Que leur répondez-vous?

Il faut lire toute la chronique pour comprendre le message qui est clair: il part de l’affaire du scooter pour en arriver à une prétendue conversion au judaïsme qui n’a rien à voir.
En somme, c’est déjà bien d’être le fils du Président de la République, mais il y a encore mieux, c’est d’être juif.
En quelques lignes, Siné associe les juifs au pouvoir, à l’argent et aux privilèges dont ne bénéficient pas les «arabes». Il reprend à son compte tous les poncifs de l’antisémitisme nés sous la IIIe République.

>> Et sur la liberté d’expression?

Siné ne se rend plus compte que l’on est plus en 68, que l’on n’associe plus les CRS aux SS. La société a changé. Les mots ont une portée. On peut être bête et méchant, à condition que cela ne soit pas un délit. Toute démocratie doit fixer des limites au droit, sinon on tombe dans le libéralisme le plus sauvage, ce que dénonce d’ailleurs Siné.

Propos recueillis par Xavier Breuil

(*) Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme.

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Les deux chroniques incriminées

La première chronique remonte à l’édition du 11 juin de Charlie-Hebdo : «plus je croise les femmes voilées qui prolifèrent dans mon quartier, plus j’ai envie de leur botter violemment le cul» écrit notamment Siné. Ou encore : «Leurs maris barbus n’ont rien à leur envier. Ils rivalisent de ridicule avec les juifs loubavitchs. Je renverserai aussi de bon cœur le plat de lentilles à la saucisse sur la tronche des mômes qui refusent de manger du cochon à la cantoche».

La seconde chronique intervient dans l’édition du 2 juillet : «Jean Sarkozy est sorti presque sous les applaudissements de son procès pour délit de fuite en scooter. Le parquet a même demandé la relaxe. Il faut dire que le plaignant est arabe! Et ce n’est pas tout. Il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie ce petit...»
P.S. à ma contribution précédente…

Non, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit !
Dans l'affaire Jaubert-Askolovitch-et-j'en-oublie-des-wagons, je n'ai jamais utilisé le mot complot. Pour une bonne et simple raison qu'un complot digne de ce nom, c'est organisé par des gens qui réfléchissent et que cela tient la route…


L'affaire Siné expliquée au fils de mon voisin de palier
ou
Le bouffon impertinent et le fils du roi

« Il était une fois, au royaume d'Amour, un vieux bouffon désagréable exerçant son métier en dehors du château.
Un jour, le prince charmant ayant annoncé son union prochaine avec une belle princesse d'un autre lignage, ce bouffon de faubourg commis l'erreur d'ironiser sur l'aspect désintéressé du beau mariage annoncé. Apprenant l'affront, un courtisan attentionné vint rapporter à la famille royale cet intolérable insulte à Cupidon, figure tutélaire de la contrée.
Fermement décidée à le châtier, la famille royale était néanmoins fort embarrassée : le métier de bouffon étant d'ironiser sur les puissants, on ne pouvait le punir pour exercice de sa profession.
Le conseil du royaume se réunit donc pour réfléchir au moyen de l'atteindre autrement.
Mobilisant les hérauts de cour, on choisi ceux dotés des voix les plus sonores pour faire proclamation par tout le royaume qu'en réalité ce bouffon n'était point homme, mais crapaud maléfique vomissant des serpents à chaque parole.
Frappé par cette annonce et très craintif à l'égard des serpents, le bourgeois qui l'employait chassa bien vite le bouffon honni de sa demeure. Considéré comme une punition suffisante, cet opprobre public et cet exil misérable apaisèrent l'ire de la famille royale.
Mais entre temps, parmi le bon peuple des faubourgs, quelques rustres goûtant les moqueries du banni se mirent à jeter des fruits pourris sur les hérauts royaux. Au point que ceux-ci durent rentrer à l'écurie, la plume basse, leurs beaux atours fort abîmés.
L'autorité du roi était maintenant atteinte en la personne de ses laquais. Tout chamboulé, le grand chambellan Wladimir se demandait : « Que faire ? ».
Ne voyant d'autre solution qu'un recours à la magie, le Prince se tourna alors vers la bonne fée Licrette, celle qui s'était penchée sur son berceau à son baptême en lui promettant un bel avenir et qui n'avait pour seul défaut que d'être un peu bavarde. Afin de redorer le blason des hérauts du roi, et confiante en la puissance de ses pouvoirs, celle-ci décida de transformer réellement le vieux bouffon en la créature que l'on avait prétendu dénoncer : un crapaud cracheur de serpents.
Mais, afin que sa magie opère, il lui fallait quérir le manuscrit magique de l'enchanteur Merlin, retiré loin du château, dans la forêt du Lion. »

Le vieux sage allait-il succomber au charme puissant de la fée Licrette ?

Bon. Il est tard mon petit : c'est l'heure de dormir. Je te fais une bise et j'éteins la lumière.

(premier épisode du storytelling)
J'espère que vous allez suivre le procès de la même façon.
Grand merci pour votre réponse, Jane.
Je ne suis pas absolument sûr de détenir la vérité, mais j'écris effectivement pour faire partager mes réflexions.
Sachant que l'écriture m'est toujours pénible, que je me maudis pour les fautes d'orthographe et les phrases mal construites que j'ai laissé passer (je n'ai pas accès aux corrections rétrospectives…!?), que cela me "bouffe" trop de temps et m'épuise, savoir qu'au moins une personne me lit - quoi qu'elle puisse en penser - justifie cet investissement.

Concernant le procès de Lyon, je me le fixais plutôt comme date butoir pour arrêter de "me prendre la tête".
En effet, autant du côté des défenseurs de Siné que de celui de ses accusateurs, des gens ont presqu'immédiatement pris parti en fonction de leurs a priori.
D'autres soutiennent Siné parce qu'ils l'ont directement fréquenté et qu'ils estiment en conscience que l'accusation est infondée. D'autres parce qu'ils constatent après réflexion qu'au moins un des piliers de l'accusation ne tient pas et que celle-ci s'écroule.
En face, il y a la familles, les amis et les fans du prince people qui souhaitent voir puni le caricaturiste pour son outrage.
La décision du Tribunal ne les fera pas changer d'avis.
Ensuite, parmi ceux qui ont suivi assidument l'affaire, et malgré le nombre d'argument échangés (ou à cause de celui-ci), il reste plein d'hésitants. Lassés, ceux-ci sont prêts à se reposer (au sens propre du terme) sur le jugement de Lyon (« J'ai confiance en la justice de mon pays. » Outreau, n'ayant pas modéré chez eux le dogme de l'infaillibilité).
Je pense qu'aujourd'hui tous éléments de l'affaire (à quelques détails près) sont accessibles à ceux qui veulent s'en donner la peine et que les arguments en défense de Siné existent déjà.
Tout dépend à présent de la qualité des plaidoiries, devant les médias (internet) et devant les juges. Sur le web, seul Delfeil de Ton tient la distance.
Mais, si je dis que tous les arguments pour la défense existent déjà, c'est de manière potentielle, en ajoutant qu'il ne me semble pas que tous ont encore été présentés et développés par les internautes.
Je ne sais rien de ce que préparent les avocats de Siné, qui aujourd'hui se taisent et se préparent. Je ne sais pas s'ils auront la possibilité d'interroger tous les protagonistes de l'histoire, notamment dans l'entourage de Jean Sarkosi, afin d'établir que tout commence par une blessure d'amour propre. Mais je sais que l'accusation de racisme et surtout d'antisémitisme est tétanisante pour les neurones. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle a été lancée.
Si le tribunal réfléchit peu, en étant hypnotisé par des tours de passe-passe langagiers, il peut déclarer Siné - ou ses écrits (ce qui revient au même) - antisémite.
Si les juges reprennent à leur compte l'idée du « juridiquement, on ne peut pas le condamner, mais ces propos pourraient être effectivement interprétés ainsi » ou « restent ambigus », c'est-à-dire "bottant en touche", ils exprimeront néanmoins un jugement moral d'opprobre (même si la morale ne relève pas de leur compétence).
La confusion à tous les niveaux - notamment langagier (racisme antireligieux…) - restera la même.
Si Siné est condamné juridiquement ou symboliquement, la vague médiatique autorisée sera un véritable tsunami balayant toute contradiction sur son passage. C'est d'ailleurs bien l'objectif visé : que l'impartialité déclarée de la Justice fasse que l'on ne "moufte" plus. Askolovitch (poursuivi par Siné), Val, BHL, Adler, Olivienne, Joffrin (même Joffrin !) et tous les autres, réhabilités dans leur dignité et leur autorité de maîtres à penser. Satisfaits que le porteur de rumeur expie sa faute en étant leur champion dans ce combat singulier, tous attendent avec impatience le résultat du duel.
Si le verdict est un de ces deux-là, l'objection argumentée ne sera plus de mise, car elle sera inaudible.

Exclusivement à propos de l'affaire Siné, je souhaitais échanger des réflexions, c'est-à-dire donner les miennes à qui veut. Au moment du procès, j'aurai déjà tout dit.
Il m'est arrivé de revenir sur un petit nombre d'idées, mais uniquement dans la perspective de mieux les exprimer. Le vrai ressassement, cela m'effraie (peur du gâtisme) ; raison pour laquelle je me suis cantonné dans cet unique forum (avec une minuscule passerelle dans Mediapart). Pour information, j'ai également transmis aux courriers des lecteurs de Marianne et du Canard Enchaîné la déclaration de Maître Jakubowicz au journal Le Progrès. Je ne présage pas de ce qu'il faut en attendre…
Ce serait dommage de vous arrêter, c'est toujours fort intéressant de vous lire.

J'attends la suite du conte...
D'accord avec sleepless, Pierre restez avec nous.

Sur cette affaire que je trouve compliquée, ce sont vos commentaires les plus faciles à lire et les plus intéressants, (excuses pour les autres très bien aussi) même si cela vous "arrache" du temps de l'énergie et tout et tout.

Comme mauvais blogueur, sans orthographe, sans style, BRAVO
Que vous trouviez cette affaire très compliquée n'est pas surprenant.
De nombreuses questions sont connectées à cette affaire qui ne surgit pas dans un désert : Histoire, conflit contemporain, questions identitaires, laïcité et religions, pouvoir, liberté de la presse, contrôle idéologique. Dès qu'un intervenant développe son argumentation en suivant le fil d'une de ces autres problématiques, il nous égare avec lui.
Si j'ai moi-même développé un point de vue sur l'athéisme militant, c'est uniquement parce qu'il m'a semblé que c'était une option faisant agir (ou plutôt réagir) le principal accusé : Siné.
Par ailleurs - et je pense que nul ne dira le contraire - à son tout début, on nous a présenté l'enchaînement des situations de manière très embrouillée.
Enfin, trouvant un faux prétexte pour punir un homme et brouillant les pistes, on nous a fait perdre pied d'avec la réalité. Or, ceux qui ont utilisé cette crapulerie mensongère s'appuyant sur un tabou paralysant ne peuvent plus aujourd'hui revenir en arrière. C'est trop gros, trop lourd : leur crédit est en jeu. Effleurant la famille du Président et des membres éminents de l'UMP, c'est pratiquement une affaire d'Etat, même si le mot n'a pas été prononcé.
De plus, s'étant impliquées personnellement, de nombreuses personnalités en vue ont un intérêt direct, immédiat, à ce que Siné perde ce premier procès.
Le Tribunal de Lyon osera-t-il faire la clarté, si on se rappelle que récemment - selon Siné dans la chronique dénoncée - le Parquet (le ministre de la Justice, c'est-à-dire le gouvernement) est intervenu directement pour soutenir un des protagonistes dans une affaire privée opposant deux chauffeurs dans une banale histoire de tôle froissée ?
Etayée par l'inanité de l'accusation pour qui sait lire et par ce que j'ai lu des déclarations des protagonistes (Val, Askolovitch et Maître Jacubowicz), mon « interprétation » de l'affaire est toute simple (et je l'ai déjà donnée) :
"on" a mobilisé les souffrances des millions de morts et des orphelins de la Shoah à seule fin de punir un chroniqueur ayant ironisé sur le sentiment amoureux de deux jeunes gens bien nés - véritable bombe atomique lancée pour écraser un moustique.
Qu'est-ce qui est dégueulasse : que je puisse le penser ou que ce soit la réalité ?
Même si je ne participe plus à ce forum ( sauf maintenant ), estimant que j'ai déjà dit ce que j'avais à dire sur cette déplorable affaire, je vous lis tout de même et vous ne prêchez pas dans le désert. :-)

Pour votre orthographe et vos tournures de phrases, vous êtes trop modeste... Si l'écriture vous est pénible, le résultat est très convaincant. Je suis bien incapable de pousser mes analyses aussi loin sur un forum ( du coup, je suis un peu tranchant ). Merci de nous en faire profiter.
Quand à ce qui est des corrections, personne n'y a droit au-delà de 5 minutes, il me semble. ( le webmaster est impitoyable :p )

Et pour rebondir tel un jeune cabri sur votre dernière réflexion, l'instrumentalisation de la Shoah à propos de tout et n'importe quoi est un vrai manque de respect aux personnes qui sont mortes à cette époque et aux survivants.
Vous avez vu ? Je n'ai pas dit " pornographie mémorielle ", pas fou le gars... ( En me relisant, je constate que je le dit quand même, advienne que pourra...)

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Merci ! J'espère que Siné obtiendra réparation. En tout cas il ne laissera pas accusé de tout et n'importe quoi.

J'aime beaucoup votre façon quasi romanesque de nous conter cette histoire.

Je m'adressais à Pierre Labate en particulier, mais aussi à tous ceux qui m'ont éclairée sur le sujet et à @si bien sûr sans lequel (site) il n'y aurait pas eu ce débat.
Je me joins aux autres asinautes pour vous encourager
Je suis incapable d'utiliser les termes « pornographie mémorielle », même si je comprends qu' ainsi l'on veut dénoncer l'instrumentalisation du génocide pour des causes extérieures au souvenir des morts.
Ni le mot, ni l'idée, ni même la réalité de la pornographie ne me choquent ni ne me révulsent. Le "spectacle" n'est pas toujours appétissant, mais la griserie du voyeurisme excitant les fantasmes, c'est plutôt tendance « Faites l'amour, pas la guerre ! » ; même si je m'interroge toujours un peu sur la liberté des personnes qui s'exhibent ("prostitution" volontaire ou non ?).
Dans l'expression que vous avez repris de quelqu'un d'autre, c'est bien l'idée d'un érotisme vénal (commercial) et dégoûtant que l'on veut reprendre.
Or je ne trouve pas correct le rapprochement entre cette image de sexualité sale et les corps de millions d'êtres humains meurtris puis anéantis ; en soi, pour cette vision des morts, et par considération envers la vraie mémoire des rescapés et des familles des disparus.
Il est rare que je songe à ce genre d'exclusive, mais, selon moi, seul quelqu'un ayant été touché familialement par cette histoire peut avoir l'autorité morale pour utiliser une telle expression ; à lui de s'en expliquer ensuite…
Disant cela, je ne me pose pas en moraliste : je vous explique simplement mon propre usage du vocabulaire sur ce sujet.


Mais, avec le mot et le concept simple d' "instrumentalisation", je confirme que, concernant l'affaire Siné, nous sommes sur la même longueur d'ondes.

D'où est-ce que je sors l'idée grave que l'on a opposé à Siné les victimes du judéocide nazi ? D'autant qu'il semble que l'assignation de la Licra soit en retrait par rapport à cette référence (prudence juridique ?).

De ce que l'histoire de la Shoah figure au programme des collège et est devenue une référence incontournable, avec notamment les images hitlériennes et pétainistes de propagande raciste. Effectivement, le thème « TOUS LES Juifs - j'insiste sur le pluriel ! - détiennent ou veulent accaparer TOUT L'Argent et TOUT LE Pouvoir » a été utilisé pour justifier l'exclusion auprès des foules et le crime auprès des bourreaux. Toute présentation de ce genre - celle PRODUITE par les accusateurs de Siné - renvoie donc, entre autres, aux manuels scolaires.

Confirmant ce qui pourrait n'être qu'une intuition, de l'implicite invérifiable, nous avons les allusions directes ou indirectes des journalistes (sans parler de nombreuses prises de positions dans les forums du net)…

« Coup de gueule » de Claude Askolovitch, dans l'émission présentée par Nicolas Poincaré « on refait le monde sur RTL » du 8 juillet 2008, 7h16 :
« Donc vous avez une affaire, on va en parler plus longuement, et c’est une affaire qui concentre toutes les ambiguïtés d’un certain discours très à gauche, quand on en vient à la question nazie ou à la question juive ? »

Ivan Rioufol dans LePoint (le site seulement ?) du 25 juillet 2008
« Ce que dévoile "l'affaire Siné"
(…) Quand Montesquieu, dans ses Lettres persanes, fait dire à Usbeck : "Sache que partout où il y a de l’argent, il y a des juifs", il ouvre la voie à "La France juive" d’Edouard Drumont (1886) et à cet antisémitisme bourgeois-bon teint qui débouchera sur Vichy.

La chronique d'Alexandre Adler dans Le Figaro du 26 juillet.
« L'antisémitisme, ciment du vertige identitaire
(…) « La réalité, c'est que le terme «anar» ne signifie pas ici l'anarchisme politique qui eut ses gloires parfois et sa dignité toujours (…), mais plutôt les borborygmes haineux des Céline de grande banlieue (dont Céline lui-même) qui font régulièrement leur apparition dans notre paysage littéraire comme autant de bulles de méthane sur un étang pollué. »

Article de Jean Daniel dans Le Nouvel Observateur du mercredi 30 juillet 2008
L'affaire Siné - Un antisémitisme de gauche ?
(…) « Pourquoi ce qui était anodin hier est devenu inacceptable aujourd’hui ? La réponse est claire : c’est parce qu’il s’agit des juifs. Et qu’un certain humour aux dépens des juifs est une histoire qui a mal fini. (…) Pour l’antisémitisme de droite, il a fallu attendre l’entreprise nazie d’extermination des juifs pour le culpabiliser à jamais. On a dit et écrit qu’après Auschwitz, écrire, penser, plus rien n’était possible. Nous avions atteint le mal absolu. Un grand écrivain catholique a fait une déclaration en forme d’aveu qui va très loin. Il a écrit : "Hitler aura définitivement déshonoré l’antisémitisme." (…) Tous les antisémitismes sont réapparus sous Vichy et pendant l’Occupation. Avec un funèbre panache, Charles Maurras a dit, en entendant l’expression "Nous, Philippe Pétain, maréchal de France" : "Ce sont nos idées qui sont au pouvoir." »

Denis Oliviennes dans Le Nouvel Observateur du 7 août 2008
« Val/siné : calmer le jeu
(…) Il reste qu'associer les juifs, l'arrivisme et l'argent, c'est un raccourci fâcheux aux résonances détestables. »

Dans son édito de Charlie Hebdo du 30 juillet 2008, et par deux fois, Philippe Val semble ne renvoyer qu'à la mort terrible d'Ilan Halimi : un mort unique… pour une responsabilité rétroactive.
On trouve néanmoins un renvoi probable à l'Histoire dans la phrase : « Qu'importe si cette "liberté d'expression" implique une levée de tabous dans la société, privant de liberté les groupes concernés [Juifs, Arabes, femmes, homosexuels…], DE NOUVEAU prisonniers de peurs inacceptables. »

J'en ai peut-être raté…
Je reconnais que l'expression " pornographie mémorielle " est assez violente et peut prêter à confusion...
Son avantage est qu'elle attire plus rapidement l'attention que la notion " d'instrumentalisation " . Son inconvénient, comme vous l'avez dit, est le rapprochement en deux mots de la pornographie et de ces millions de morts.

En ce qui me concerne, dès que j'ai entendu cette expression, je l'ai tout de suite rattachée à l'instrumentalisation par certains d'un massacre dégueulasse à des fins qui sont tout sauf humanistes...
Tous les Askolovitch, BHL, Val et j'en passe, ne font que renforcer les antisémites dans leurs " convictions " en brouillant les pistes par leurs condamnations stériles ( volontairement sans doute ). Pour ces gens-là, le terme de " pornographie " est assez approprié je pense.

Mais comme vous dites, sur le fond, on est bien d'accord, c'est l'essentiel. Et allez Siné ! On va continuer à suivre tout ça, mais je parierai volontiers que ces accusations ridicules vont se dégonfler très vite devant un tribunal...
Je n'en suis hélas pas si sûr.
Entre faire perdre la face à cet "aréopage" de penseurs, de journalistes, d'intellectuels et d'hommes d'importance (tout ça entre guillemets, bien sûr), et laminer un caricaturiste féroce et indépendant, la pression va être très lourde...
Et si Siné était victime d'une chanteuse qu'il n'a pas trouvé à son goût ?

Comme d'autres chroniqueurs, Siné ironise sur le Président de la République et son entourage "people". Probablement habitués à ce risque de la notoriété, les anciens laissent dire beaucoup de choses. Généralement, il n'y guère de réaction à ce genre de "piques".

Pourquoi cette chronique-là précisément a-t-elle réveillé tout ce petit monde ?

À cause d'un appel manifeste à la haine antisémite ?
Maître Jacubowicz nous a finalement expliqué que ce n'était pas la première motivation.

J'ai considéré que le facteur déclenchant était que Siné - en suggérant que le mariage annoncé pouvait avoir en partie pour motif l'intéressement pécuniaire - avait blessé l'amour propre d'au moins trois personnes : le fiancé lui-même, la fiancée et la maman du fiancé (mettons le père de côté pour l'instant ; lui a d'autres soucis). Je pense que (le chagrin et) la colère de la fiancée, peu habituée aux médias, a été ici déterminante : son prince charmant se devait de laver l'affront.

J'ai beaucoup lu les blogs et forums du net. On y trouve souvent le passage sur le mariage, un peu moins celui sur le procès. Un tout petit peu l'autocensure concernant Denis Robert, s'agissant de rappeler des antécédents. Mais il y a un extrait qui n'est jamais cité, pourtant bien visible en ce qu'il ouvre la chronique.

Pourtant, là aussi, Siné a fait fort… très fort :
« "Libé” a payé cher son scoop crapoteux de Carla Sarkozy. Ce léchage de cul éhonté a suscité un déluge de bafouilles de lecteurs courroucés et écœurés, comme moi, et pas mal de désabonnements prouvant ainsi qu'on a pas toujours intérêt à prendre les gens pour des cons ! Quant à la réaction de la direction du quotidien qui prétend que « nul ne peut suspecter notre journal de complaisance envers l'Élysée », elle se fourre le doigt dans l'œil jusqu'aux couilles (sic) ! C'est uniquement pour des raisons esthétiques que je ne cloue pas la première Dame de France au même pilori que son odieux mari, mais, pourtant, elle le mérite quand elle ose avouer aimer beaucoup Brice Hortefeux ! De tout façon, je n'ai jamais trouvé aucun charme à cette nana, qui ne m'a jamais fait bandasmer (sic). »

Manque de courage ou lucidité, si cela avait été moi, cette dernière phrase, je crois que j'aurais davantage hésité à la publier que celle sur la conversion…

Il est à noter que ce passage n'a pas gêné le directeur de la publication de Charlie Hebdo. Comme nous l'a raconté Claude Askolovitch :
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2280/articles/a379855-.html
« (…) Tout a commencé le jour du bouclage, lundi 30 juin. Comme d'habitude, Siné envoie sa chronique par fax. Quand le texte arrive, on le montre à Val. Il y jette un oeil. Il ne voit qu'une phrase : « Concernant l'édito-lynchage de Philippe Val sur Denis Robert, je me contenterai, prudemment, du blanc qui va suivre : autocensuré. » Val soupire. Siné le cherche ! (…) Siné veut défendre Robert ? Bon. « Il veut me taper, qu'il me tape », se dit Val. Il ne lit pas la suite. (…) »
Or, les pattes de mouches siniesques de cette phrase sont imbriquées juste après celles que je viens de vous transcrire. Pour tout vous dire, « Philippe Val » est juste en-dessous de « bandasmer ». Si Val a lu "avant", il a validé l'ironie graveleuse de Siné concernant Carla Bruni-Sarkozy… Dans son édito du 30 juillet, lui-même déclare ne pas l'avoir lu la chronique de Siné « en détail ».

Imaginez la tête d'un chef d'État quand il découvre qu'un vieillard libidineux de 80 piges évoque la possibilité de rêver sexuellement de son épouse, et qu'en plus il la dédaigne…

Siné s'est vraiment mis toute la famille à dos. Ils sont probablement plus que trois à vouloir le "descendre"…

Est-ce également ce passage qui a enfiévré l'esprit de Roland Joffrin - mis en cause implicitement comme directeur de Libération - au point de le faire déraper salement dans le concept de race ?

Ces deux points ne seront pas à l'ordre du jour du Tribunal (c'est déjà assez compliqué !), mais sont intéressants pour appréhender le contexte.
Siné s'est vraiment mis toute la famille à dos.

Faudrait vraiment qu'ils soient ...... (il doit exister un mot, mais je ne trouve que des termes vaguement insultants : bêtes, au ras des pâquerettes, susceptibles, bourrés de complexes, pervers, etc.) pour se préoccuper de l'opinion de Siné, le clan Sarkozy. Ou il faut vraiment que Siné ait touché la vérité du doigt. Ce président de la "répub" serait alors vulnérable de partout, le contraire d'Achille, pour qu'il lui soit nécessaire de se défendre ainsi de la moindre pichenette. Mais il reste une toute petite partie de lui, hyper-coriace sur laquelle on se casse les dents, comme l'inverse d'un talon d'Achille (qui peut prétendre l'avoir un jour coincé politiquement?).
Je n'ose pas imaginer que Siné paye car il a touché à l'Elysée. Ce serait à désespérer de tout.

A supposer qu'on coince Siné pour flagrant délit de préjugés raciaux, il est assez à l'abri derrière l'article qui lui a servi de source "juive et riche" sont donnés comme des faits, pas comme un lien créé par Siné entre ces deux mots, lien possiblement affabulé sous le coup de préjugés racistes dans certains discours très répandus, mais pas forcément dans la phrase de Siné si on veut être pointu et précis dans l'analyse.
C'est une bonne occasion de faire le distinguo entre un irrespect de bon aloi, conséquence du style des écrits (un style où si le lecteur ne comprend pas les subtilités, tant pis pour lui, l'auteur n'est pas là pour être son maître à penser, pour résumer vite-fait), distinguo entre irrespect donc, et propos racistes. Et c'est tant mieux, comme disait la mère Denis, parce qu'on n'y perd un peu notre latin... Quand Carla Bruni dit des généralités pas flatteuses sur "les français" dans les journaux anglais, quand Cecilia Sarkozy minaude dans Elle sur "pas une goutte de sang français dans mes veines" c'est pas des propos générant du racisme anti-français pas très subtil non plus, peut-être? Français n'étant pas une race, pas plus que juif, musulmans, peau noire, peau à coup de soleil, peau marron, peau très noire, yeux bridés, gros, maigre, femme, homosexuels, jeune suicidaire. Non mais on n'en peut plus là que derrière les mots on nous mette des délimitations, des barrières (avec un bon et un mauvais côté de la barrière), des gênes, du "sang"... Le but est de rendre certains mots tabous?

Je suis contente d'avoir pu voir, grâce à ce forum, une vidéo suisse où Siné s'exprime, parce que dans Marianne on n'hésite pas à invoquer la sénilité de Siné, ce qui est un propos raciste anti-vieux basé sur des préjugés, puisque l'interview montre qu'il n'en est rien. Est-ce qu'il y a une ligue pour la défense des vieux de 80 ans qui pourrait attaquer en justice pour ces propos? Est-ce qu'on attaquerait Marianne ou le journaliste qui a signé l'article? Mmmm... le journal, je crois.

Pour la justice le cas Siné n'est-il pas une belle glue dans laquelle elle a intérêt à ne pas trop trainer?
Comme j'en avait marre de ces fenêtres qui se rétrécissent au fur et à mesure du dialogue, j'ai envoyé mon dernier "post" sans cliquer sur "répondre" : gagné, il s'est retrouvé dans les échanges du 8 août ! C'est d'un pratique… Je le copie-colle ci-dessous en le complétant un peu.


Je ne suis pas compétent en matière de Justice, mais, comme vous, je réfléchis avec les éléments dont je dispose…

Moi non plus, Sleepless, je ne suis pas spécialement optimiste.
La décision sera "humaine", comme dit notre Président en parlant de ses propres erreurs.

Je ne crois pas qu'aucun juge puisse se déterminer parce qu'il sait que BHL a dit que…

Si l'on ne s'en tenait qu'à une explication de texte français sur les phrases concernant la réussite sociale de Jean Sarkozi, Siné ne pourrait qu'être reconnu innocent d'antisémitisme et la Licra condamnée à payer les frais du procès.

Manifestement consciente de cela, la Licra a décidé d'attaquer une autre chronique (11 juin) dans laquelle la méchanceté calligraphique de Siné vise non plus des individus précis mais des groupes de croyants.
Trahissant toute référence à la laïcité, la Licra prétend faire croire à tous, et notamment au Tribunal, qu'il s'agit de groupes ethniques.
Sur ce point, je renvoi à Fabien Abitbol, découvert lors de mes recherches sur l'affaire :
[menilmontant.noosblog.fr]

La démarche est simple : si les propos du 11 juin sont racistes, alors Siné est raciste. Si Siné est raciste, il est antisémite. S'il est antisémite, son allusion à la conversion (démentie) de Jean Sarkosi est antisémite puisqu'on y trouve l'adjectif « juive ». CQFD
Saint Augustin : « Comme nous savons quels sont sur cela vos véritables sentiments, nous ne pouvons ignorer en quel sens vous avez dit ces paroles » (Contre Julien, IV, iii, 29).
Citation piqué à Courouve, à la suite d'une contribution intéressante mais un peu ardue d'Aragorn, à lire indépendemment :
[www.agoravox.fr]

Mais il peut encore y avoir un tour de passe-passe sémantique :
« Ce texte, selon l’assignation, tombe sous le coup de l’article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse, les propos litigieux incitant autrui, selon elle, « à un acte de rejet » « à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » suffisant pour caractériser l’infraction. »
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
[actuabd.com]

Si je comprends bien ce qui précède, le Tribunal pourrait effectivement condamner Siné pour propos incitant à un acte de rejet à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion déterminée.

Si oui, tout dépendrait alors de la présentation de ce jugement par…
- le Tribunal,
- l'AFP,
- La Licra,
- Les éditorialistes aux ordres,
- les présentateurs neu-neu des journaux télévisés…

J'imagine bien une nouvelle manipulation du genre : « La Licra a gagné son procès l'opposant à Siné qu'elle accusait d'antisémitisme »
Ensuite, il n'y aurait plus qu'à repasser les plats : « Alors, on fait moins les fiers maintenant ! Pourtant, on vous l'avait bien dit… ».

« propos incitant à un acte… » : cette notion pourrait être un point important de la discussion. J'ai déjà donné mon point de vue dans un "post" précédent…

Le verdict : il va dépendre de la fierté et/ou du professionnalisme des juges de Lyon.
Soit ils disent carrément à la Licra : « Vous vous payez notre tête avec ce dossier opportuniste bricolé. »
Soit ils se mettent des oeillères et font « comme si… ». Ils peuvent notamment refuser de considérer le contexte du déclenchement de l'affaire pour prétendre ne s'en tenir qu'à la lettre des propos de Siné.

« Xavier Breuil : Pourquoi avoir choisi Lyon ?
Maître Jakubowicz : Parce que je suis Lyonnais, que c’était l’opportunité de sortir du microcosme parisien, et que la 6e chambre qui s’occupe des affaires de presse est reconnue pour ses compétences. »
[progressix-search.sdv.fr]
Maître Jakubowicz nous dit qu'à Lyon il sera dans son élément, au sein du réseau de relations qu'il a précédemment noué dans les couloirs du Palais, au bistrot d'en face et dans les bons restos du coin (« Tiens, tu sais, puisqu'on en cause… »). Je n'en dis pas plus, mais je n'en pense pas moins.

Siné a trouvé dans la presse (je n'ai pas vérifié) que le Parquet était intervenu pour une banale affaire de tôle froissée… Non j'exagère, le problème résidait bien dans l'accusation de délit de fuite : c'était DÉJÀ une question d'image. Mais que ne pourrait faire le Parquet en réparation de toutes ces sensibilités froissées autour du sommet de l'État ?

Et puis Siné lui-même a douté de l'impartialité de la Justice dans l'affaire susdite. Ne voudra-t-on pas lui faire payer à Lyon l'offense faite aux collègues de Paris ? À moins que l'on soit en bisbille d'un tribunal à l'autre…

J'ai lu qu'une assignation à comparaître ne donnait lieu à aucune instruction préalable : l'audition va donc un peu ressembler à une séance de tirs au but (pour ce que je connais de la Justice et du football).

Sereine, la Justice ? Espérons.

Comme je ne connais pas Siné, ni ses avocats, je ne sais rien du système de défense qu'ils préparent. J'espère ne pas empiéter dessus…

Pouvant être considérée comme une pièce à conviction à décharge pour la défense, l'interview éclairante de Maître Jabucowicz au journal Le Progrès est néanmoins du domaine public.
http://progressix-search.sdv.fr/cgi-bin/htsearch?config=www.leprogres.fr&words=Sin%E9
Je demande à tous les internautes amoureux de la vérité qui fréquentent ce forum et qui sont inscrits dans d'autres espaces de discussion, ou qui connaissent des blogueurs, de diffuser le lien amenant sur cet article.
Eventuellement, ils peuvent reprendre la lecture que j'en fais (voir plus haut), à laquelle j'ajoute ceci :
Siné est assigné à comparaître pour incitation à la haine raciale…
« Xavier Breuil : Vous êtes à l’origine de la citation à comparaître du dessinateur Siné devant le tribunal correctionnel de Lyon. Comment a été prise cette décision ?
Maître Jacibowicz : Dès la publication de la chronique du 2 juillet, le président national de la Licra, Patrick Gaubert, a demandé de poursuivre Siné. C’était comme une évidence. Nous avons envisagé dans un premier temps la diffamation, mais Jean Sarkozy et sa future épouse n’ont pas souhaité descendre dans l’arène. On a donc travaillé sur la personnalité de Siné (…). »

Admettons que, vous ou moi, citoyens honnêtes et consciencieux, nous lisions dans la presse (ou sur un mur, si vous voulez…) une phrase du genre : « Tartempion, Juifs, voleurs ». Nous sommes aussitôt indignés par ce slogan antisémite indéniable et nous allons immédiatement porter plainte au commissariat du coin ; non pas par sympathie pour Tartempion (que nous le connaissions ou non), mais à cause du segment de phrase « Juifs, voleurs », qui dépasse à l'évidence la personne même de Tartempion. Eventuellement, nous informons Tartempion de notre démarche, mais nous ne lui demandons pas son avis. Bien sûr, à aucun moment le mot "diffamation" ne nous vient à l'esprit.
De plus, comme la phrase est évidemment antisémite, nous n'avons pas à nous interroger sur la personnalité de qui l'a signée.

Messieurs Gaubert et Jacubowicz n'ont pas procédé ainsi : il y a quelque chose que je ne pige pas…
Pour avoir la largeur de votre commentaire, vous cliquez sur répondre à la fin du dossier, vous vous trouverez en bas de page.

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http://www.geostrategie.com/961/richard-labeviere-licencie-de-rfi-nettoyage-ethnique-a-france-monde


Le 12 août 2008, Richard Labévière, écrivain et journaliste de réputation internationale, a été licencié de Radio France Internationale, dans des conditions de brutalité inouïe, qui témoignent des nouvelles méthodes de gestion sous la présidence de Nicolas Sarkozy et du triomphe néo-conservateur de l’équipe atlantiste gravitant dans la sphère directoriale du pôle audiovisuel extérieur français sous la houlette de Christine Ockrent, épouse du ministre transfuge des Affaires étrangères français.

Ce licenciement avait été anticipé par une préparation psychologique sous-traitée par la SDJ (la Société des jounalistes) qui s’étonnait déjà, bien avant la convocation du journaliste présumé fautif des conditions de réalisation de l’objet du délit : l’interview du président Bachar al Assad, en prélude à sa visite en France.

La raison invoquée pour ce licenciement sec est en effet tout bonnement surréaliste : Richard Labévière est accusé de ne pas avoir informé la direction de la radio de l’interview du président syrien Bachar El Assad qu’il avait réalisée à Damas et qui a été diffusée le 9 juillet par TV5 et le 10 Juillet par RFI, à la veille de la venue officielle d’El Assad à Paris, sur invitation du président Sarkozy.

Richard Labévière n’est pas un vulgaire Siné*. Il a été successivement rédacteur en chef de RFI – poste dont il a été dégommé de fait pour avoir apporté son soutien à Alain Ménargues**, lui-même contraint à la démission pour « antisémitisme » sur demande de l’ambassadeur d’Israël en France, Nissim Zvili – puis responsable de l’émission matinale « Propose ? », qui lui a été retirée en 2005, sur demande du même ambassadeur.

Il ne lui restait plus que l’émission « Géopolitique, le débat », 40 minutes le samedi. Il ne l’a plus.
"l´humoriste n´est pas là pour commenter l´actualité, mais pour transcender la métaphysique de l´action"

MEN
Juste histoire de s'énerver et de laisser un peu la parole aux pro-val, voici une page du site D'Elisabeth Lévy (grande critique des médias) causeurs.fr
"Siné, sans regret Pourquoi il fallait le virer" écrit par qui ? Par un pisse-copie du nom de David Martin-Castelnau.... que fait-il dans la vie ? Grand reporter au magazine "Optimum", le journal "fashion" qui vient d'interviewer le petit sarko junior...
http://www.causeur.fr/sine-sans-regret,738
Le niveau des arguments est tellement atterrant que je ne vois pas quel commentaire faire.
Bon, ce jeune homme a visiblement une grade carrière devant lui, et pourra être reconnu comme un des meilleurs éditorialistes de France...
Philippe Val parle à l'Université d'été du MEDEF 2007, de l'entreprise des patrons et de la liberté d'expression, forcément.


Je vous préviens c'est 5min de bonheur, une leçon de démocratie par notre maître a tous en la matière

Philippe Val , vous êtes de la merde dans un bas de soie



Enjoy

ww.dailymotion.com/video/x2v66c_philippe-val-a-luniversite-dete-du_news
Quelqu'un peut il confirmer que l'écriture du faux blog Val est à attribuer à Sébastien Fontenelle ?

Merci
Plus de précisions quant à la plainte de la Licra ici. Sont retenus contre Siné, outre ses phrases visant Jean Sarkozy, ses propos contre les femmes voilées d'une précédente chronique. Audience à Lyon le 9 septembre...
Alleluia, chers @sinautes

le blog de Philippe Val qui avait mystérieusement disparu est ressuscité. Il est [large]là[/large]. Espérons qu'il ne soit pas à nouveau victime d'une disparition mystérieuse...
Tiens, Alexandre Adler serait-il en vacance du coté de Toulouse http://www.ladepeche.fr/article/2008/08/12/470611-Toulouse-On-a-vole-le-buffet-de-mariage-de-Patrice-et-Valerie.html
Lu sur Libé.fr :

[quote=Libération.fr]Jean Sarkozy, conseiller général des Hauts-de-Seine, a porté plainte jeudi après avoir découvert une inscription antisémite visant sa famille taguée à Neuilly-sur-Seine, selon des sources proches du dossier. Le fils du président de la République a découvert, mercredi soir vers minuit, cette inscription, «Sarkozy, juifs voleurs», taguée sur le mur du tribunal d’instance de la ville.

Bon.

Non seulement c'est un graffiti, pas un tag.
Non seulement le coupable semble avoir été arrêté (les affaires touchant JS semblent définitivement rondement menées).
Mais.
Je m'interroge.
"Sarkozy, juifs voleurs" est-il une inscription antisémite ?
L'antisémite dirait : "tous les juifs sont des voleurs"
Donc "juifs voleurs" serait un pléonasme.
Des juifs ne peuvent-ils pas être voleurs ? Ne peut-on écrire "juifs voleurs" ?

La question à poser est celle de la véracité de l'inscription.
Les Sarkozy ne sont pas juifs.
Sont-ils voleurs ?
Je suis avec beaucoup d'intérêt les différentes interventions faites concernant l'affaire Siné.

Hier soir une interview a passé sur les chaines Suisses alors je voulais simplement vous faire profiter de cette vidéo.

Interview Siné
Je ne suis pas et ne serais jamais un vrai blogueur. Ecrivant péniblement - cet exercice me demandant un temps considérable -, cela n'est pas dans mes moyens. Et je ne prétends pas pouvoir formaliser un avis sur tout.
Pour cette rare intervention, excusez-moi d'être long.

Parmi les forums et blogs consultés récemment, celui des @sinautes semble être celui où l'on cherche le plus la réalité des faits, concentré sur le sens, en réduisant au maximum les invectives ou les sous-entendus stériles.

L'affaire Siné a eu pour conséquence la rédaction d'un nombre considérable et inhabituel de prises de position… sur internet, car la plupart des journaux ont laissé tombé le caricaturiste.
Certains s'en étonnent, qui n'y voient qu'une agitation du microcosme parisien et pensent qu'il suffit de renvoyer les deux maladroits dos-à-dos.
Il me semble que cette mobilisation, prise de parti et réflexions, s'explique par des enjeux bien plus importants.

Historique :
Eloigné de mon ordinateur pendant quelques semaines de vacances, j'ai d'abord suivi l'affaire dans quelques journaux : quelle confusion !

Lecteur hebdomadaire - hors abonnement - de Charlie Hebdo, je suis passé au travers de la première étape sans rien voir, comme beaucoup de mes semblables. Dans la chronique de Siné, j'ai surtout remarqué l'autocensure de l'atrabilaire concernant l'affaire Cleastream vs Denis Robert, en me disant : « Cela commence à chauffer à Charlie. » Je suis passé rapidement sur l'ironie à l'égard de Jean Sarkozy, la trouvant justifiée (« Tel père, tel fils… même arrivisme "bling-bling" »).
Comme beaucoup de mes semblables (lecteurs), j'ai été ensuite sidéré par les deux notes - hypocrites, car condamnant la phrase pour antisémitisme sans employer le terme - de la rédaction, placées sous l'édito de Val, dans le numéro du 16 juillet. Le ciel me tombait sur la tête : comment, moi, j'avais pu passer à côté d'un tel propos ? J'en étais à rationaliser en me disant que Siné avait dû être abusé par une information émise par une officine raciste et subtilement diffusée sur internet (qu'il n'utilise pas, en fait).

À mon retour et aujourd'hui encore, j'ai consulté sites, forums et blogs comme jamais auparavant… Pour enfin comprendre.

« Il n’existe pas de juif riche ! »

Ou, du moins, il est intolérable de laisser publier une affirmation contraire. Le sujet est tabou. Dans l’affaire Siné, ceci est la question. La seule, au fond. Le reste n’est que fioritures et réglements de compte.
Roland Joffrin (extrait) : « tout est là, l’association du juif, de l’argent et du pouvoir… ». Dans le même temps, un journaliste américain écrit dans le quotidien dirigé par celui-ci : « L’équation entre richesse et judaïsme n’est autre chose qu’une fiction de café du commerce (…) ».
Comment articuler ce tabou avec la liberté de la presse ?

Face à ce qui peut apparaître comme le retour d’anciennes incriminations, on peut comprendre et partager la légitime paranoïa des rescapés direct ou indirect du judéocide, de leurs descendants et de tous ceux visés alors, avant et depuis par le racisme d’état nazi et autres pogroms.

Cependant, si j’écris : « Il existe des familles juives riches et, par conséquent, des héritières et des héritiers juifs riches », suis-je antisémite ? Je ne crois pas. Jusqu’à démonstration du contraire, il me semble désigner ainsi une réalité objective.

Qui est juif ? Je ne sais pas et je ne tiens pas spécialement à le savoir. D’ailleurs, les critères semblent bien embrouillés. Cependant, j’ai cru comprendre que selon leur ascendance familiale certaines personnes revendiquaient ou assumaient une identité juive, parfois en-deçà, parfois au-delà d’une identité française. Qualifier ainsi une personne qui se désigne elle-même comme telle ne me crée pas de difficulté.
Aujourd’hui en tout cas, il est difficile de dire que le Juif existe seulement comme la cristallisation d'une obsession de l’antisémite.

Ainsi, des gens se disent juifs. Parmi ceux-ci, certains sont riches.

En niant cette réalité, la censure morale du politiquement correct protège-t-elle des terribles fantômes du passé et des fables mortelles du présent ?
Sachant que la rumeur est souvent la réponse imaginaire à une réalité inaccessible pour cause de silence imposé, certains peuvent-ils vraiment se persuader que c’est ainsi - en établissant, voire en légalisant, ce véritable no man’s land de la pensée - que l’on évitera une nouvelle affaire Ilan Halimi ?

Relayant l’exigence du tabou, les intellectuels ayant signé dans Le Monde une lettre publique pro-Val anti-Siné réagissent avec davantage d’émotion panique que d’intelligence. La peur n’évite pourtant pas le danger et, à l’instant même du génocide, la politique de l’autruche s’est révélée terriblement mortifère. La leçon historique n’a pas été tirée : aveuglement incroyable empêchant de comprendre que le black-out exigé aujourd’hui sur la grande fortune de certains réactivera nécessairement - à l’opposé de son projet - les trop vieilles rumeurs…

Brandissant la menace de poursuites judiciaires, beaucoup d’anti-staliniens d’arrière garde pratiquent de manière paradoxale un terrorisme intellectuel de belle facture. Réclamant de fait une censure, ils en espèrent une police efficace de la pensée.
Peu d'intellectuels (qui, au fait ?) proposent un tant soit peu de pédagogie historique ou sociologique sur les liens supposés ou réels entre l’argent et les Juifs d’hier et d’aujourd’hui.

Pour ma part, je sais qu’entre 1940 et 1944 beaucoup de familles exclues de la société française sous la désignation “Juif” étaient constituées de pauvres gens récemment immigrés, ayant tout abandonné pour fuir les persécutions souhaitées ou organisées par des états européens. Considérés en France comme « étrangers indésirables », nombre d’entre eux furent d'abord administrativement internés dans des centres spécialisés dans l’attente d’une possible exclusion du territoire national… avant de passer par Drancy. De manière assez visible, les plus riches furent spoliés de biens de grande valeur (entreprises, demeures, mobiliers, œuvres d’art…) ; à ce prix, quelques-uns purent fuir l’Europe continentale. De leur côté, les pauvres furent également spoliés autant qu’il était possible, sans qu’il en soit trop question. Tous en préalable à leur mise à mort programmée.

En réalité - et le génocide en a été effectivement la démonstration historique - seule la GÉNÉRALISATION « tous les Juifs sont riches (et de manière indue…) » peut servir de base à une idéologie criminelle.
Or, il suffit de relire les articles des censeurs : ce sont eux - eux seuls et systématiquement - qui ont fabriqué la généralisation, afin de pouvoir conduire un procès contre Siné. Jeu morbide.

Depuis un bon moment et jusqu’à ce jour, il existe dans notre République des lois interdisant à une personne d’en voler une autre, a fortiori en la maltraitant, même si la première s’estime défavorisée et considère la deuxième comme injustement privilégiée.

Peut-on rappeler qu’aujourd’hui celui qui est identifié comme jeune Français parisien blanc (aryen ?) peut être agressé et dépouillé selon la même équation qui en fait automatiquement un fils de “bourge”, une proie à rançonner.

Va-t-on vers une généralisation du crime individuel de classe ?
Pourquoi ne pas interroger sur cette question ceux qui fabriquent à un rythme accéléré un “Lumpenproletariat” despéré par la précarité, n’ayant quotidiennement sous les yeux pour valeur modèle que la consommation ostentatoire des parvenus ?

D’ailleurs, cette réaction soudaine et brutale face à une critique ancienne de l’association de l’argent et du pouvoir reflète les failles d’une idéologie qu’on nous inculque à tour de médias : « Ma fortune, elle est toute à moi, pas à l’État, ni à mes employés. Je l’ai bien méritée (si ce n’est moi, c’est donc mon père), je la vaux bien, etc. Si les “partageux” veulent m’en piquer un bout, je m’exile avec. »

Le propos de Laurent Adler peut facilement se retourner et l'accusation d’antisémitisme pourrait bien être avant tout un argument de défense de classe.
La morale arriviste de la mondialisation n'a pas encore perfusé chez tous les pauvres : l'extrême richesse est encore trop suspecte. Une réponse possible : « Dès que ceux qui critiquent ou questionnent l'enrichissement évoquent la judéité d'une personne fortunée, faisons-les taire immédiatement en leur jetant l'opprobe de l'antisémitisme et du projet génocidaire. »

Conte du XXIe siècle :
Un père, pressé d'accéder au pouvoir politique et l'ayant obtenu, épouse une riche et jolie héritière (ex-mannequin et toujours chanteuse, faut bien passer le temps…).
Son fils, pressé d'accéder au pouvoir politique et venant de l'obtenir, épouse une riche et jolie héritière…
Peut-être s'aiment-ils tous d'un véritable amoûûûûr, et ce n'est pas gentil de la part d'un caricaturiste sans le sous de supputer une conversion pour cette seule raison.
Quoique, à la réflexion, l'amour romantique n'est pas incompatible avec les "bons" mariages, permettant ainsi de faire d'une pierre (un diamant !) deux coups.

http://www.leparisien.fr/home/info/politique/articles/LA-NOUVELLE-VIE-DE-JEAN-SARKOZY_298568877
http://people.plurielles.fr/news-people/jean-sarkozy-jessica-darty-fiancees-3878559-402.html
http://www.juif.org/go-news-55195.php
(concernant la sincérité, lire la réaction de David sur le forum, envoyée le lundi 23 juin 2008 à 16:58)
http://www.juif.org/communaute-juive/55195,mazal-tov-jean-sarkozy-serait-en-israel-pour-preparer-ses.php

Plutôt que la sincérité d'un projet de conversion religieuse (démenti), la question est surtout : qui fréquente qui, et en quels lieux ? Existe-t-il un microcosme "bling-bling" ? Qui est "in" et qui est "out" ? Comment ce milieu se reproduit-il ? Comme se défend-il ?

Pour en revenir à l’affaire Siné, les sources réelles ont mis trop longtemps à être exposées dans leur entier et beaucoup ont lancé des anathèmes à partir d'une glose bien loin des faits… Merci Delfeil de Ton, merci Edwy Plenel, merci à tous.
http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/2008/08/04/10128467.html

Une chose que je n'ai pas vue écrite :
Concernant le dernier paragraphe de la rubrique incriminée de Siné dans Charlie Hebdo, Bernard-Henri Lévy (Le Monde) cite uniquement, de manière tronquée et biaisée, le texte de celui-ci : « Moi, honnêtement, entre une musulmane en tchador et une juive rasée, mon choix est fait. » Il en infère la préférence ethnico-religieuse (à connotation sexuelle) de l’auteur de l’article. C’est faire injure au caricaturiste Siné et oublier tout un pan de l’histoire du dessin satirique en France. Le commentateur citant cette phrase devrait obligatoirement publier le dessin placé en regard par Siné et représentant deux femmes ayant exactement le même visage aux traits rébarbatifs, ironisant à l’évidence sur deux intégrismes religieux. Par cette image, le râleur-provocateur patenté déclare qu’il a choisi entre la peste et le choléra : il faut choisir d’être aveugle pour ne pas saisir le clin d’œil.

Des choses qu'il faut redire :
Philippe Val, directeur de publication de Charlie Hebdo, dont le rôle est précisément de contrôler avant parution les articles de ses collaborateurs, avoue ne plus lire depuis longtemps ceux écrits par le plus dérangeant d’entre eux. Il affirme assumer cette négligence ; mais avec quelle conséquence professionnelle pour lui-même ? (quelle est sa punition ?) Aucune (« Responsable, mais pas coupable. »). Par contre, il déclare se débarrasser de Siné afin d’éviter un procès.
Il est vrai que le patron de presse Val Philippe - 1200 parts de l’hebdomadaire partagées avec son ami Cabu, sur 1500 - peut difficilement licencier pour faute grave et avérée le directeur Philippe Val, sauf à être sérieusement schizophrène.
Tant qu’à vraiment assumer, peut-être aurait-il dû se faire Hara-Kiri…

De son côté, le directeur de Libération aurait pu en faire autant pour avoir utilisé une fois de trop le mot « race ». Et pour avoir laissé écrire le 23 juin 2008, dans le quotidien qu’il dirige, sous la plume de Christophe Ayad et Antoine Guiral, « Patrick Gaubert, président de la Licra et ami de Nicolas Sarkosy (…) remarque qu’aujourd’hui, le fils de Sarkozy, Jean, vient de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser ». Ainsi, c’est Monsieur Patrick Gaubert qui aurait médiatisé l’affabulation criminelle et mensongère d’un rapport entre les Juifs et l’argent («…propos de beauf qui aiguisent la haine contre les juifs… », selon Messieurs Bernard Schalscha et Gérard Garnier, ex-militants de la LCR).
Il apparaît donc que le premier et vrai "diffamateur" n’est pas Siné, qui n’a fait que reprendre en termes quasi identiques une information trouvée dans la presse quotidienne autorisée (en fait, dans le Journal du Dimanche) pour alimenter sa chronique.
Ainsi, le journaliste Claude Askolovitch et les personnes s’estimant offensées par la fausse nouvelle auraient dû s’en prendre aux auteurs de l’article initial. Pourtant, nul n’évoque cette possibilité… Et aucune des trois personnes ayant lancé la fausse information (la conversion) n’est accusée d’antisémitisme.

Finalement, nous sommes dans une situation où ce n'est pas ce qui est dit qui compte, mais qui le dit. Cela fonctionne de manière très simple, accessible à tout intellectuel médiatique. Tel propos tenu par un Juif ou un philosémite adoubé sera considéré comme favorable. Le même propos tenu par un athée militant ou par un défenseur du peuple palestinien sera nécessairement raciste : « ce qui n'est pas dit explicitement est inscrit dans les arrières-pensées… que nous savons lire ».
Sur le forum de NouvelObs.com (je crois), j'ai trouvé cette réaction d'internaute :
» CR84
@ Melitsa 30.07 à 19h22 -
Et vous ne VOYEZ pas la différence de traitement ?!
Dans le cas de Gaubert, il apprécie POSITIVEMENT cette éventuelle conversion, comme un retour vers une partie des origines de la famille.
Dans le cas de Siné, cette conversion ne serait qu'arrivisme, opportunisme et cupidité pour "aller loin", via un mariage d'intérêt avec une jeune fille de la confession visée. Aller loin : argent et pouvoir en termes de réseau dans le monde des affaires.
Deux personnes peuvent dire, factuellement, exactement la même chose et en faire deux commentaires diamétralement opposés. L'un approbateur et positif, l'autre…
C'est le cas. »

Dans ce contexte, quelle sera le devenir des "blagues juives" (apocryphes ou non), le ressort comique de nombre d'entre elles jouant sur des questions d'argent ? Racontée par un Juif, une telle histoire sera une preuve manifeste d'autodérision (Groucho Marx, Woddy Allen…) ; racontée par un non-juif, sera-t-elle immédiatement suspectée d'être un appel au meurtre à peine déguisé ?

De même, au-dela du quiproquo - puis du mensonge - d'un non-juif intégrant la communauté juive des marchand de textile du Sentier à Paris, le film "La vérité si je mens" raconte avec empathie la vie d'une bande de copains n'ayant d'autre projet que de se faire un maximum d'argent dans le moins de temps possible (« Je gagne un paquet juste en respirant ! »). Projet "sarkosiste" avant la lettre.
La question a été logiquement posée sur internet, mais la discussion n'est pas allée très loin :
Est-ce que "La vérité si je mens" est un film antisémite en amalgamant juif et argent ?
http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20080718053316AADsCCT
Meilleure réponse choisie par le demandeur :
On nous fait manger l'antisemitisme à toutes les sauces.
Peut on encore rire des juifs de nos jours, sans être accusé d'antisémite?
Commentaire du demandeur :
Ça dépend. Sacha Baron Cohen l'a fait, de façon carrément plus choquante que Dieudonné, dans "Borat"... Ou Woody Allen... Mais il faut être juif pour cela.

Comme on peut le constater dans la pétition des intellectuels publiée par Le Monde le 1er août soutenant Val contre Siné, ce n'est donc plus CE qui a véritablement été écrit qui compte, mais QUI l'a écrit.
Il y a 25 ans, fatigué par un marathon radiophonique, alcoolisé, excédé par une guerre véritable lancée contre les Palestiniens (population civile comprise), Siné a dit de lui-même qu'il était antisémite, tenant en même temps des propos criminels (pour lesquels il a fait publiquement amende honorable). Cela autorise la Haute Autorité Morale constituée des signataires à le cataloguer définitivement comme antisémite. La preuve que c'est un sale type, moralement et juridiquement indéfendable, c'est qu'il a aussi tenu des propos homophobes (hein, Bertrand ?) et anti-Karkis. Donc, s'il évoque une héritière juive fortunée, cela doit nécessairement être considéré comme un propos antisémite et un appel au meurtre.
Robert Badinter, accepte de signer cela (un homme est accusé pour ce qu'il est, et non pas pour ce qu'il a fait) : on en est atterré ! Dans le procès Siné Vs Askolovitch, que va plaider l'éminent juriste, même comme simple témoin de moralité (sachant le poids de sa notoriété) ?
Médiatiquement - excepté L'Humanité - aucun grand journal ne soutient fermement Siné. Sous la signature de Denis Oliviennes, Le Nouvel Observateur vient de le lâcher, désignant : « …un texte qui, même involontairement, véhiculait les clichés du racisme le plus éculé ». Dans cette affaire, désavouer Siné, c'est automatiquement l'accuser (certains courageux bottent en touche en le traitant de gâteux). Ainsi on peut dire que presque toute la presse écrite dénonce le caricaturiste. Un tribunal saura-t-il résister à une telle pression de « l'opinion » ?
Bien que non spécialiste, je pense que Siné est, au départ, inattaquable juridiquement, et qu'il peut lui-même attaquer. Mais le Droit, cela s'interprète et fabrique des jurisprudences. Le Parquet sait se monter obéissant. Et puis, parallèlement à la décision de Justice elle-même, il y a les attendus, qui peuvent interpréter celle-ci de manière contradictoire, énonçant des tors que la législation n'est pas en mesure de sanctionner.

Je ne connais pas Jean Robin, pas plus que les internautes d'@si. C'est donc sans préjugé et avec attention que je lis son argumentation, craignant un dérapage que je n'ai pas trouvé ; pour un complément d'éclairage sur cette affaire (et les précédentes) :
http://www.communautarisme.net/Jean-Robin-La-judeomanie-a-cree-une-distinction-entre-les-citoyens-francais-_a808.html


Les nombreux arguments et accusations utilisés au cours de cette polémique, parce que trop visiblement de mauvaise foi (Val), ne pourront - hélas - que faire perdurer la théorie du complot… en dehors des médias.
Face à l’histoire passée et à venir, ce manque de véritable intelligence (Joffrin) est terriblement irresponsable et criminel.
Quelques internautes pensent que le ridicule de certains maîtres à penser est trop évident et va définitivement les décrédibiliser : il ne faut pas trop compter là-dessus.

L'affaire Siné va durer encore quelque temps.

(invitation à me dire où je me trompe…)
Ce qui me gêne toujours, c’est la hiérarchie dans la dénonciation des racismes, et le côté sélectif de certains indignés professionnels.

Quand Siné dit, en juin, dans Charlie Hebdo, qu’il veut “botter le cul des femmes voilées”, ça n’indigne pas Val. Ni Askolovitch. Je serais tenté de dire “Au contraire !”. Siné est alors dans la provocation admise par l’intelligentsia française depuis la seconde intifada et le 11/9 : Taper sur l’Islam et les musulmans.

Probable que si un illuminé islamiste avait eu alors l’idée de menacer Siné, Val et BHL auraient alors accouru, Voltaire en bandoulière, pour défendre la liberté d’expression du caricaturiste, qui aurait été alors paré de toutes les vertus de l’insolence salutaire des penseurs occidentaux face au fanatisme mahométan !

Manque de pot pour lui, aucun barbare barbu n’a menacé Siné, à l’époque, et aucune assoc’ musulmane n’a même osée s’indigner publiquement, la leçon des caricatures danoises ayant bien été apprise.

1 mois plus tard, Siné fait un amalgame douteux entre l’arrivisme du fils Sarkozy et la fortune de la famille de sa promise, commettant l’erreur de préciser, en raison d’une rumeur de conversion du fils de l’Autre, l’obédience religieuse de la jeune fille. Là, les chefs de file des campagnes d’indignations médiatiques montent au créneau, et l’infâme Siné se retrouve lesté de la pancarte d’antisémite.

A vrai dire, je ne sais pas si Siné est antisémite ou pas. Je crois que ce n’est vraiment pas le problème. Val défend une ligne pro-israélienne, pro-américaine sur le plan international, et une ligne “sociale libérale” pour ce qui est de la politique française. Le tout relevé d’un zeste d’obsession du péril islamo-gauchiste… C’est son droit le plus strict. Siné ne défend pas du tout la même ligne, c’est même radicalement l’inverse. Et c’est aussi son droit le plus strict. Est-on obligé d’être un social démocrate atlantiste pour être digne d’intervenir dans le débat public ? Si oui, autant établir le parti unique en France, et officialiser une Police de la pensée.

Val aurait pu dire, tout simplement : je me sépare d’un collaborateur qui n’entre pas dans la ligne éditoriale que je souhaite donner au journal dont je suis le Directeur. Point. C’était clair, et c’était alors aux lecteurs de Charlie Hebdo de juger.

Mais pourquoi encore une fois lancer ce procès en sorcellerie qu’est devenu l’accusation d’antisémitisme, si ce n’est pour couper court à toute idée de réflexion sur l’idéologie défendue par Val ? Si l’antisionisme obsessionnel de Siné peut paraître douteux aux yeux de certain(e)s, que dire de l’obsession de Val pour les antisémites, les nazis, les islamistes, les nazislamistes ?

Le problème est que Val semble parfois se croire en 1933 à Berlin, entouré d’islamistes barbus en uniforme de SS, marchant au pas de l’oie autour de lui, encouragé par des gauchistes antisémites aveuglés par leur haine de la Démocratie si bien défendue par Israël et l’Amérique.

En conclusion ,il faut être un peu logique : Si on est pour la liberté d’expression quand il s’agit de représenter le prophète Mahomet une bombe sur la tête, avec les risques d’amalgames qui peuvent rejaillir sur tout ceux qui sont assimilés à cette religion (et qui sont les premières victimes des préjugés racistes en France), peut-on jouer les vierges effarouchées dés qu’un humoriste titille les clichés habituellement attribués aux juifs ?
Je suis d'accord avec Dominique : Je ne vois pas trop l'utilité de prolonger une tribune du Monde sans rajouter aucun commentaire, aucune critique. Cette neutralité me dérange.
A lire absolument dans "vite dit et gratuit" : SINE : Fracture à la LCR par Gilles Klein le 04/08/2008
Mais ou veut en venir Gilles Klein ?
Le Monde n'a rien trouvé de mieux qu'inventer littéralement deux membres de la LCR en rupture de ban pour leur offrir royalement une tribune afin qu'ils puissent déverser leur fiel contre Siné (alors que Krivine, Besancenot, Bensaïd on signé pour Siné). Il est bien évident que dans chaque parti on peut trouver quelques zozos en rupture de ban. Il est non moins évident qu'en offrant une tribune à ces deux turlupins, qui ne représentent qu'eux-mêmes, le Monde a décidé de foutre la merde du côté de la gauche de gauche. Pourquoi ASI s'associe-t-il à cette embrouille en prolongeant cette tribune, sans aucun commentaire ?

edit : oups, j'avais pas vu les messages précédents sur le sujet. La question posée à ASI n'en demeure pas moins. Quels sens ça a de signaler cette tribune, sans commentaire.
Je signale l'initiative du site bibliobs (filiale du sous-magazine réduisant Simone de Beauvoir à ses fesses) "un dessin par jour pour Siné", amusant exercice digne d'une contrainte de l'Oubapo. À ajouter aux déjà célèbres caricatures de Plantu, de Maester (première, deuxième, troisième), et d'autres certainement qui m'ont échappé. Le dossier s'épaissit...
Une tribune anti-Siné offerte par Le Monde à deux affligeants zozos... pablistes (aucun rapport avec Picasso), ex-membres de la LCR.
Dans un souci d'équité, le quotidien de révérence envisage de publier dès demain, une tribune anti-Val, rédigée par deux dissidents lambertistes du PT.
charle hebdo s'est fait hara kiri
!!!!!!!!!

Le plan B s'en mêle.... Savoureux !


http://www.leplanb.org/breves/affaire-charlie-hebdo-la-petition-a-laquelle-vous-avez-echappe-2.html
Bon, le (faux) blog de Philippe Val a disparu des caches de yahoo et google. Mais il reste encore des moyens pour le visionner. Comment? Plusieurs solutions ici.
Tut tut tut - Jetez un instant votre serviette de plage, vos lunettes noires, vos enfants à l'eau, et allez lire ceci :

L'analyse par André Gunthert des propos de Daniel Franco (un apprenti BHL) parus dans Libération qui "avec un aplomb tout joffrinien, l'apprenti-philosophe nous démontre sa capacité logique en déduisant de la phrase de Badiou (qui caractérise notre régime pseudo-démocratique comme une oligarchie) «que s’attaquer à l’oligarchie revient toujours jusqu’à un certain point à s’attaquer aux juifs, bref, que derrière le très reconnu pouvoir des riches opère secrètement un règne des juifs.»

La suite : http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/08/03/777-il-faut-sauver-l-argument-d-antisemitisme
(02/05/1997)

C'est dans la salle de conférences de l'Institut d'études politiques de Grenoble où il s'engageait par une porte de service pour un débat sur "l'Europe entre survie et déclin" que l'ancien Président de la Commission européenne s'est pris dans le tabernacle deux grosses hosties à la crème à raser

Voici le spectacle (bien fait !) : [img]http://img23.xooimage.com/files/2/5/e/delors-552e9c.jpg[/img]


Le Monde du 05/05/1997 :

"Le Tiers-Etarte" Par Daniel Schneidermann

France 2 diffusa longuement les images de l'attentat pâtissier et de l'orateur tout barbouillé, errant sur la scène en nettoyant ses lunettes. (…)A la vue de cette scène, Nicolas Sarkozy, dont on avait déjà pris congé et dont la régie avait débranché le micro, redemanda la parole. D'abord - et quoique "ne partageant pas les idées de Jacques Delors", précisa-t-il - il fustigea l'entartage, acte particulièrement lâche.

Et dans la foulée, très aimablement, en toute amitié, et sans évidemment - grands dieux ! - rien reprocher à quiconque, il avoua ne pas être absolument certain que ces images eussent leur place "dans un journal de 20 heures". Que n'avait-il pas dit là ? Défenseur de la Liberté de la Presse, menacée par les odieuses Pressions politiques, Daniel Bilalian se dressa alors, magnifique. L'entartage de Delors avait "marqué la campagne", proclama-t-il. Il était donc naturel que France 2 en fît mention. Et d'ailleurs, les téléspectateurs jugeraient. Bigre : voilà qui était parler ! Pourquoi seulement « la campagne », d'ailleurs ? Cette tarte, il fallait bien le reconnaître, était désormais entrée dans l'histoire de France !

La diffusion de cette image, la révolte de Sarkozy, la réplique de Bilalian : en quelques secondes, se trouvèrent dévoilés quelques ressorts de l'information télévisée, mais aussi de la décadence du politique. Car la consécration de cette provocation potache ainsi promue « nouvelle d'importance nationale » ne fut pas seulement un réflexe pavlovien d'hommes de télévision, incapables de résister au bas plaisir d'une « bonne image ». En diffusant l'entartage en fin de journal, France 2 ne trahissait pas seulement la rapidité, chez ses responsables, de l'évaporation des critères de l'information télévisée. Elle n'adressait pas seulement non plus un confondant encouragement à tous les trublions pâtissiers, à qui était adressée une incitation à la récidive, puisque l'entartage n'existe que par l'attention que lui manifestent Bilalian et ses semblables.

Il y avait tout cela, dans le choix de France 2, mais aussi autre chose. On eût dit que le journal télévisé - inconsciemment? - prolongeait ainsi une autre information donnée quelques minutes plus tôt : un gros tiers des Français, selon un sondage publié le même jour par Le Monde, avouaient ne faire confiance, pour sortir de la crise, ni à la gauche ni à la droite. Les élections ? Ils s'en fichaient magistralement. Changera rien. Aucune importance. Ils boudaient. Et la diffusion de l'incident de Grenoble semblait faire écho à cette sourde lassitude du corps électoral, à ce vague désir d'entartage général de toute la scène politique, et de toute cette morne campagne de printemps, par un tiers des spectateurs.

Comment illustrer la désillusion, la lassitude, la maussaderie télévisuellement ? Eh bien, ainsi, justement, par cette bouffonnerie sinistre glissée en fin de journal, par ce clin d'œil adressé à ce gros tiers des désabusés, à ce "Tiers-Etarte" des laissés-pour-compte, pour qui l'entartage semblait la seule réplique possible à l'addition des affronts, depuis une dizaine de jours."

DS

(ce texte est d'une actualité criante, il n'a pas pris une ride)

***
Deux questions : les tensions communautaires et la critique de Sarkozy. On l'a quand même viré à cause d'une caricature du fils Sarkozy qui est loin d'etre pire que toutes les horreurs mentionnées par les pro Val dans leur chronique du Monde. C'est comme l'affaire des photos publiées dans paris match. Et tout ce blabla ne fait pour moi que noyer le gros poisson : il n'y a pas de véritable liberté d'expression en France, et ce pour deux raisons. D'une part nous avons un roi président, d'autre part les tensions communautaires font rechigner beaucoup de journalistes à écrire ou dessiner des idées qui comportent le moindre risque de leur attirer les foudres d'une quelconque communauté criant au racisme. Et ce sont quand même deux faits particulièrement graves dans une démocratie ou je me trompe??
Utiliser la provocation, en soi, c'est pas une méthode journalistique très professionnelle, mais aujourd'hui elle est parfaitement justifiée, simplement histoire de vérifier que c'est encore possible.
L'édito de Jean Daniel dans le Nouvel Observateur mérite d'être lu du début à la fin.
M. Sterckeman, quand on a un nom de... euh de caravane, on n'essaie pas de mettre en difficulté le journal de M. Rothschild. ;-)
... Parce qu’il n’y a que deux options :

· Soit on n’a jamais lu Siné (il n’est pas interdit d’être inculte) mais dans ce cas on la boucle soigneusement…

· Soit on l’a lu (ce que vous allez faire dans un instant) et lorsqu’on le traite d’antisémite pour le déconsidérer et l’anéantir on ne se conduit pas franchement mieux que les bourreaux nazis !

Aucune marge entre les deux.

Aucune, parce que maintenant il va falloir LIRE Siné, pas faire semblant de l’avoir lu comme tous les petits cons qui se poussent du col sur le PAF !

“Siné à bien le droit d’être antisémite”… Nous dit benoîtement Elisabeth Lévy !

Elle se fout de qui, Elisabeth ?

1) On n’a pas le droit d’être antisémite, c’est heureux et elle le sait parfaitement !

2) Siné n’est évidemment pas antisémite, il l’a prouvé depuis plus de 60 ans avec une parfaite constance et seul des escrocs intellectuels ou des allumés de la chasse à l’homme sous des prétextes évidemment fallacieux peuvent oser prétendre le contraire !

“Si les Juifs ont du talent pour l’argent, ils sont supposés en avoir encore plus pour l’humour. Ces jours-ci, ce n’est pas flagrant.” Nous assène-t-elle pour conclure dans un grand éclat de rire (croit-elle) Ah ! Le prestige de Chaplin, des Marx Brothers, de Woody Allen et de tant d’autres génies… S’ils pouvaient nous envoyer un petit message pour confirmer que l’ignoble Maurice Sinet est bien une crapuleuse vermine antisémite labellisée…

On attend, pleins d’espoir ce SMS salvateur de Groucho, mais pendant que la sonnerie ne retentit pas (ce qui menace, hélas, de durer un moment) on va lire ce qu’écrit VRAIMENT Siné, pas ce que fantasment les ignorants ou prétendent les manipulateurs qui aimeraient bien nous faire prendre des [s]zizi pour des capotes anglaises[/s] vessies pour des lampions :

[img]http://img26.xooimage.com/files/4/8/f/sin-1-54e0da.jpg][/img

[img]http://img25.xooimage.com/files/4/3/1/sin-2-54e0ed.jpg[/img]

[img]http://img21.xooimage.com/files/d/0/b/sin-3-54e0f6.jpg[/img]

[img]http://img24.xooimage.com/files/2/2/2/sin-4-54e101.jpg[/img]

Siné découvre l'existence des camps... Oh ! Joie de l'antisémite, à peine tempérée par le fait qu'il reste quelques survivants (voir au Lutétia)

[img]http://img25.xooimage.com/files/7/8/0/sin-5-54e10d.jpg[/img]

Et puis il épouse une juive ; tous les antisémites font ça, c'est bien connu, c’est même leur principal objectif dans la vie !

[img]http://img23.xooimage.com/files/1/b/9/sin-6-54e11f.jpg[/img]

***
Une pièce très importante je crois à verser au dossier :
Siné est un amateur de jazz.
Sur un site consacrée à cette musique où on peut lire un entretien avec lui qui doit dater de la fin 2006, voici ce qu'il dit à un moment :

"Les Chicogoans en revanche me plaisaient et j’aimais leur côté joyeux. J’attribuais ça au fait qu’il s’agissait de Juifs. Il est vrai que beaucoup d’entre eux l’étaient ; en dessin, mon maître aussi était juif : Steinberg.J’ai toujours estimé que les Juifs, en général, étaient plus perméables que les goys."


Est-ce qu'un homme foncièrement antisémite pourrait tenir de tels propos ? Ca me semble totalement incongru. D'autant que le sujet était le jazz pour des lecteurs passionnés de jazz, donc aucune visée politique, on ne peut pas ici le soupçonner de faire passer un message particulier pour donner le change.

J'espère qu'on ne nous dira pas que juif=joyeux est un cliché antisémite.

http://blog.allumesdujazz.com/index.php?2007/01/29/26-sine-ca-marque
Je me permets de vous signaler la dernière chronique d'Alexandre Adler sur France Culture (du 18 /07/ 08): un beau style de type Petainiste.
Adler désignant publiquement Michel Pollac comme juif et qualifiant le propos de celui-ci de logorrhée éructante tout en désignant aussi l'épouse de Siné comme la productrice de Pollac.
A écouter cette chronique proprement scandaleuse.
Bonjour, non ce texte ne me semble pas antisemite. Il expose juste que M Sarkisy fils serait un opportuniste et que sa future soit juive ne donne pas a penser qu'elle lui apportera la reussite sociale. C'est plutot le fait d'etre "heritiere" darty ou que lui soit capable de renier "sa" religion qui le porteraient a la "reussite sociale".
bref je n'ai pas bien suivi le motif officiel du renvoi de Siné ? mais il faut faire attention a ne pas réagir pour réagir, dit elle alors qu'elle ignore qui est Siné!
:-)
"Le 2 juillet 2008, enfin, il y eut cette fameuse phrase sur la prétendue conversion de Jean Sarkozy au judaïsme afin d’épouser "sa fiancée juive", cela étant supposé lui permettre de "faire du chemin dans la vie"."
Désolée mais il me semble que sauf erreur commise sur plusieurs médias, la phrase exacte est :
"Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée[large],[/large] juive[large],[/large] et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit !"
Or, il me semble que l'adjectif "juive" (placé entre deux virgules) est donc mis en apposition à fiancée et une apposition est un mot ou un groupe de mots qui donne des renseignements complémentaires sur un nom. L'apposition est séparée du mot auquel elle se rapporte par une virgule.
A quoi serviraient ces virgules alors : à distinguer le fait que ne sont justement pas associés judaïsme et argent, elle sert à donner le renseignement qui fera comprendre au lecteur pourquoi JS se convertirait au judaïsme et que sa conversion ne correspondrait non pas à une conviction religieuse mais à son intérêt pour l'argent.
C'est pourquoi que
Comme on le sait, en français il suffit d'enlever un signe de ponctuation pour changer le sens d'une phrase.
Aussi, peut-être que Siné a eu des propos choquants auparavant, vu les phrases que vous signalez (mais qui sont hors contexte ; pourquoi n'avez-vous pas mis les liens?) cependant, en ce moment, les propos sur lesquels il est jugé me semblent très loin de l'antisémitisme dont il est accusé.
Les signatures, c'est puéril, mais après tout, les soutiens de Val pouvaient s'abstenir de faire une contre-pétition.

Mais le fond de l'affaire est-il puéril ? Non point.

C'est le droit à l'expression dont il s'agit. Tant pis si le type à défendre est un devenu un gros balourd. Il existe de fait un "camp d'en face" dont chaque missive et éditorial de soutien oublient de citer tous les propos de Siné et préfère perdre du temps à chercher des signatures plutôt que de répondre aux argumentations des soutiens de Siné. La forme, l'esbrouffe, la visibilité médiatique au détriment du fond.

Et puis, la ministre s'en mêle, donnant aux propos et aux actes de Val un "label d'Etat" tout à fait incongru dans ce débat.

Pas puéril, non.
Je suis atterrée...Je ne signe ni pour l'un ni pour l'autre. J'aime bien les deux même si je ne suis pas toujours d'accord. Les analyses politiques de Val sont souvent pertinentes et intelligentes, il est parfois un peu trop "raisonnable" ; les dessins de Siné me font rire, son anarchisme un peu désuet m'amuse, je n'aime pas certaines réflexions qu'il fait sur les femmes (qu'il se réjouisse par exemple que certaines femmes musulmanes se prostituent !?!? Je note d'ailleurs que personne n'a relevé cette incongruité).
Que le monde des people intello se partage entre les deux...Mais y'a rien de plus urgent ni de plus important ???
Et à quoi ça sert ces pétitions ? C'est celui qui a le plus de signatures qui a gagné ? C'est carrément puéril.
Siné vs Albanel, suite..
http://www.blog-sine.com/blog/?p=31
Il serait interessant de connaître les conditions de la disparition du faux blog de Val ... Son grand avocat y aurait-il trouver matière à faire un procés en calomnies ?
Concernant E.Levy je l'ai connue plus inspirée...
Un avis plutôt intéressant (avec des arguments inédits) dans l'hebdomadaire satirique Le Coq des Bruyères (co-fondé par Patrick Font)
http://www.lecoqhebdo.info/
Ils serait temps de mettre le "vite dit" a jour.
Qu'est ce que c'est que ces @simasteur qui prennent des pose de 3h pour déjeuner :o)
Comme je l'ai écrit plus haut (ici et ici), il est encore possible pour quelques heures d'accéder au blog de Philippe, patron de presse, via les cache des moteurs de recherche.
Bonjour,

Dans votre Vite dit de 11h39, vous citiez le faux blog de Philippe Val (les extraits sont d'une grande drôlerie). Je me suis donc précipitez sur ce blog et malheureuse surprise :

WordPress.com
The authors have deleted this blog. The content is no longer available.

Dommage, je n'en saurait pas plus sur la biographie de PV.

Cordialement
Provocation et transgression ? En peau de lapin ! Le risque : une foulure du poignet ou un contrôle fiscal ?
L'affaire aura au moins eu le mérite de mettre en lumière les procédés rances des vieux pseudo anar qui font leur beurre depuis des lustres en exploitant le sexe crade et en tentant de faire passer ça pour une posture politique !
Que cela ait aidé la rédaction à boucler les fins de mois en faisant la pêche au lectorat, et permis à quelques beaufs ou boutonneux de se raccrocher en outre à du rédactionnel de qualité, ouaille note ?
Mais tenter de faire passer l'un de ces scripteurs caricaturistes obsessionnels pour un martyr, il y a une marge.
L'auteur du gracieux "Ma vie, mon oeuvre, mon cul" a bien mérité de se reposer.
Des tas de jeunes crèvent de faim dans la presse. Il est temps de leur laisser la place. Et ça ne vaut pas que pour Charlie, d'ailleurs. La presse dite de gauche a elle aussi son sénatorium grassement rémunéré qui oblige ceux qui font vraiment le boulot de se contenter de piges de misère... De l'air !!!
Ça permettra de renouveler les polémiques !
Merci pour votre lien vers l'hilarant faux blog de Philippe Val, mais il a disparu!!
http://citizenval.wordpress.com/

"The authors have deleted this blog. The content is no longer available."
on dirait que le faux blog de Val n'existe plus depuis quelques instants : "The authors have deleted this blog. "
J'ai pris conscience que la qualité de votre émission à la télévision n'existait que par contraste avec les défauts des autres programmes, de manière générale. Seulement, à présent qu'arrêt sur images est publié sur Internet, l'environnement est très différent : j'y découvre moins d'originalité et, peut-être grâce à la liberté de ton, une propension inquiétante à la théorie du complot.
Je trouve votre critique un peu dure envers ce site.
Tout d'abord, le fait que cette émission ne soit plus sur france 5 ne vient évidemment pas de DS mais de la direction de cette chaîne. C'est donc un formidable défi qui a été lancé contre la censure par @si. Défi relevé avec succès n'en déplaise à tous ceux qui souhaitaient le faire taire.
Côté qualité, d’une part, les autres programmes ont toujours autant de défauts et d’autre part, Daniel Schneidermann a su réunir des talents de critique qui me semblent plus diversifiés que sur la version télé, je pense notamment aux chroniques de Judith Bernard et Anne Sophie Jacques qui s'attachent à dénicher le sens des mots, je pense à Alain Korkos et David Abiker qui lisent dans les images, je pense à Gilles Klein pour qui nous expose les mots et images d’ailleurs. Et puis il y a aussi le décortiqueur de vidéos Sébastien Bohler et je trouve même qu’Elisabeth Lévy, objet de nombreuses attaques, complète bien l’équipe en prenant des positions généralement à contrario, elle permet aux @sinautes d’aller plus loin dans les analyses et investigations.
Je ne sais pas si vous allez sur d’autres forums, mais je trouve que l’interaction entre les posteurs est plus dynamique sur @si, et elle apporte, elle aussi, beaucoup dans la réflexion qu’on peut avoir sur les événements.
Que certains sujets vous ennuient, n’est-ce pas un peu normal ? Je vous rappelle qu’Arrêt sur Images était une émission hebdomadaire et non journalière. Il y a forcément des sujets qui nous intéressent moins.
Quant à la théorie du complot, je ne vois pas très bien à quoi cela correspond et pourquoi vous l’associez à une liberté de ton ? Elle viendrait donc des @sinautes ? alors que pour moi, l’intérêt d’@si sur internet c’est justement que nous puissions réagir tout de suite.
En conclusion, j’apprécie cet espace de liberté et moi, contrairement à vous, je renouvellerai mon abonnement.
Une news écrite par une certaine Angela Corrigan sur le site Continental News...


"Siné: 20 intellectuels du CRIF soutiennent Philippe Val"

Intellectuels du CRIF... On ne connaissait pas. Extraits...

"Une vingtaine d'intellectuels liés au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) apportent leur "soutien à Philippe Val et à la rédaction de Charlie Hebdo."


Puis...

Plusieurs intellectuels juifs français dont le prix Nobel de la paix Elie Wiesel et le maire de Paris Bertrand Delanoë...

Bertrand Delanoë serait donc un intellectuel. Certes, il en possède les capacités, mais ce n'est pas son titre. Et puis, il y a ce drôle de statu d'"intellectuels proches du Crif"...

Le profil de la rédactrice, Angela Corrigan, révèle qu'elle vit à Canberra, en Australie, qu'elle est "prof. à l'université de Sidney" et qu'elle est sur Continental News "pour parler des stars..."

En fait de "stars", Angela Corrigan écrit davantage sur la politique internationale.

Elle a également deux articles sur l'affaire Siné à son actif sur le site Continental News. Mais en fait de factuels, il s'agit de soutiens à Siné. L'un reprend un texte de l'entarteur Noël Godin, l'autre est un appel à signer la pétition pro- Siné.

Continental News fonctionne comme le Post, une rédaction et des internautes qui s'inscrivent gratuitement pour devenir rédacteur. Angela semble être une permanente du site. Elle est décrit ainsi à la page "qui sommes nous?"

"Angela Corrigan est une chrétienne protestante. Elle est professeur à l'université de Sidney (University of Sidney). Elle traites des questions liées à sa profession et à sa foi chrétienne."

Singulière présentation qui fait mention de la religion.

Avec Angela, en tout cas, les "news" sont des tracts, son titre, "Intellectuels proches du CRIF", en plus de sa stupidité, est mensonger.

Angela Corrigan soutient Siné donc, mais bonjour les procédés !

C'est tout le danger de ses sites dont on peine à définir la nature et l'utilité, car les papiers internationaux d'Angela Corrigan sont des reprises de fil d'info !
http://www.betapolitique.fr/Pour-Philippe-Val-Charlie-Hebdo-et-09556.html

De Siné, nous voudrions rappeler quelques fulgurances passées, que ni ses menaces, ni ses rodomontades, ni son agitation médiatique ne parviendront à effacer. En 1982, quelques jours après l’attentat de la rue des Rosiers, Siné déclarait sur les ondes de la radio Carbone 14 : "Je suis antisémite et je n’ai plus peur de l’avouer, je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs... je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s’il est propalestinien. Qu’ils meurent !"

Le 2 juillet 1997, Siné écrivait à propos de la GayPride : "Loin d’être un empêcheur d’enculer en rond, je dois avouer que les gousses et les fiottes qui clament à tue-tête leur fierté d’en être me hérissent un peu les poils du cul... Libé nous révèle leurs chanteuses favorites : Madonna, Sheila et Dalida... On ne peut que tirer la chasse devant un tel goût de chiottes probablement dû au fait que c’est l’un de leur lieu de plaisir préféré."

Le 8 octobre 1997, Siné écrivait à propos de la communauté harkie : "Traîtres à leur patrie, ils ne méritent que le mépris !... Quant aux enfants de ces harkis, les pauvres, ils n’ont guère le choix ! Soit 1) ils en sont fiers ou 2) ils en ont honte. Dans le premier cas, qu’ils crèvent ! Dans le second, qu’ils patientent jusqu’à ce qu’ils deviennent orphelins !"

Le 2 juillet 2008, enfin, il y eut cette fameuse phrase sur la prétendue conversion de Jean Sarkozy au judaïsme afin d’épouser "sa fiancée juive", cela étant supposé lui permettre de "faire du chemin dans la vie".

Las de ces dérapages, Philippe Val et sa rédaction ont condamné ces propos, comme ils avaient condamné les précédents, et ont réclamé à leur auteur des excuses. Celui-ci s’y est refusé et le voilà, au terme d’un invraisemblable retournement de situation, métamorphosé en martyr d’une liberté d’expression qui, si les mots ont un sens, consisterait donc à pouvoir librement tenir des propos homophobes, antisémites et racistes.

Certains ont pétitionné et pris position en faveur d’un homme qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de dérapage. Une partie de la presse, en particulier sur Internet, a préféré imaginer que ce sont de sombres complots qui ont conduit à l’éviction de Siné. Entre autres outrances, nous avons été attristés de voir Plantu dans L’Express se distinguer en croquant Philippe Val en nazi. Pourquoi ne pas admettre l’évidence - à savoir qu’une fois de trop, Siné venait de franchir la barrière qui sépare l’humour de l’insulte et la caricature de la haine ?

Pour notre part, nous ne pouvons supporter de voir le démocrate, le défenseur et le garant des principes traité comme s’il était l’agresseur et le coupable. C’est pourquoi nous entendons apporter notre entier soutien à Philippe Val et à la rédaction de Charlie Hebdo pour la constance de leur engagement contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination. Lorsque la raison aura repris ses droits, quand on acceptera de lire et entendre, vraiment lire et entendre, ce qu’a écrit et dit Siné depuis trente ans, alors chacun pourra constater que le seul tort de Philippe Val aura été de ne plus supporter ce qui, en réalité, n’était plus supportable depuis longtemps.


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Alexandre Adler (historien) ; Elisabeth Badinter (philosophe) ; Robert Badinter (sénateur) ; Pascal Bruckner (écrivain et philosophe) ; Hélène Cixous ; Bertrand Delanoë (maire de Paris) ; Jean-Claude Gayssot (vice-président de la région Languedoc-Roussillon) ; Blandine Kriegel (philosophe) ; Claude Lanzmann (cinéaste) ; Daniel Leconte ; Pierre Lescure (directeur du Théâtre Marigny) ; Bernard-Henri Lévy ; Daniel Mesguich (directeur du Conservatoire national supérieur d’art dramatique) ; Ariane Mnouchkine (metteur en scène) ; Elisabeth Roudinesco (historienne) ; Joann Sfar (dessinateur) ; Dominique Sopo (président de SOS-racisme) ; Fred Vargas (écrivain) ; Dominique Voynet (sénatrice) ; Elie Wiesel (Prix Nobel de la paix).
Des siné, moi, des moutons...
Une petite impression qui me viens après avoir lu un gros paquet de papier la dessus.
Dans l'ensemble les articles pro-Siné on tendance à reprendre la phrase sur Jean Sarko dans son integralité contrairement aux Pro-Val. Et dans la même idée, les anti-Siné utilisent beaucoup le verbe "associer" (juif et réussite) ce qui les dispense de dire de quel façon ils sont associés alors que les pro-Siné - quand ils ne citent pas la phrase - utilisent le verbe "ironiser" (sur la conversion de JS) ce qui a tendance à limiter un peu la violence verbale de Siné.
Tiens, un petit sujet pour les rédacteurs (trices) de garde cette été à @si.

"Il s’encastre dans la Benz de Joey Starr !"

La couverture médiatique de l'accident de voiture à Paris entre Joey Starr et un jeune homme. Le chanteur a fait un constat avec celui qui lui est rentré dedans.

Pas terrible pour un papier juteux, hein.... ?

Qu'a cela ne tienne. les articles de presse insiste alors sur une peur inimaginable qui se serait emparé du jeune homme quand il a reconnu le chanteur de NTM.

Paniqué, le responsable du carambolage sent alors de grosses gouttes lui perler sur le front.


Sauf que rien dans les articles ne vient l'accréditer.

Certains sont plus honnêtes cependant. Mais pour une raison bien précise :

Il faut dire que le rappeur de NTM est connu pour son tempérament impulsif, ses excès de violence et l’amour qu’il porte à sa voiture chérie pour qui il avait même écrit une chanson en 2000.

Et, pour finir, le pourquoi de la passivité du chanteur...

Mais le chanteur, qui a une dame à ses côtés, se contentera de demander au jeune ouvrier de se garer sur le côté et de remplir un constat.


Accompagné d'une jeune femme charmante, JoeyStarr est resté doux comme un agneau,

A grands renforts de suppositions, supputations et d'idées toutes faites, les journalistes nous racontent ce qui n'est même digne d'être un fait divers ; un accident - un constat.
La même chose serait arrivée à Barthez, cela aurait fait deux lignes alors que le gardien de but est connu pour ses coups de sang.

Alors quoi, les journaux regretteraient-ils que Starr n'ait pas refait le portrait de l'automobiliste ? Seraient-ils chagrinés de la présence de la fameuse "jeune fille" à ses côtés qui, selon eux, aurait tempéré "les ardeurs" du bonhomme ?

Enfin, c'est toujours un article d'écrit. Pour un site d'info en ligne, qui doit produire parfois sans se relire..., une info avec Joey Starr, même lorsqu'il se conduit comme tous les citoyens, ça ne se refuse pas.

Mais on ne conclura pas ce papier sans citer un propos à l'opposé des autres articles. Il est d'Entrevue, d'ailleurs, sous la plume de quelqu'un d'un peu plus journaliste que ses confrères.

On ne nous dit pas tout ! Le leader de NTM n’est pas la brute que tout le monde se plait à décrire !


Tout n'est pas si facile...
En tout cas aucun des grands donneurs de leçons ne haussent le ton pour défendre les Tziganes! Ils sont pourtant bien plus en difficultés que Val.
@si aussi.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Spectateur pendant de longues années de votre émission sur France 5, je fus enjoué par l'idée de découvrir vos chroniques sur Internet. Bénéficiant, au regard de ma situation, d'une offre d'abonnement pour radins, j'ai pu découvrir tous les aspects du site afin de m'en faire une idée et déterminer si je m'abonnerais à la fin de cette période de gratuité. La réponse, hélas, est négative. J'ai pris conscience que la qualité de votre émission à la télévision n'existait que par contraste avec les défauts des autres programmes, de manière générale. Seulement, à présent qu'arrêt sur images est publié sur Internet, l'environnement est très différent : j'y découvre moins d'originalité et, peut-être grâce à la liberté de ton, une propension inquiétante à la théorie du complot. Certes, je ne condamne pas l'idée qu'il puisse exister des complots, mais cette manie de présenter certains éléments pour aller dans un but précis et au mépris d'une certaine neutralité (je pense au reportage sur les dangers de la haute montagne) ne me convient pas. De même, l'objet de nombre d'articles ici publiés, sous couvert d'originalité, apparaît bien vide ; ainsi, quel intérêt de rédiger un article sur Nicolas Princen, ou encore de montrer les couvertures trafiquées des magasines américains (la seule originalité provenant de la présentation en français) ? La qualité que j'attendais d'un journal n'est pas présente à mes yeux ; mes attentes, déçues, se dirigeaient plutôt vers du reportage d'investigation ponctué de recherches approfondies. Par exemple, dans l'article sur le documentaire britannique, je fus surpris de lire ceci : "Le documentaire a suscité un vif débat en Grande-Bretagne. Tout comme pour Loose change, la page Wikipedia en anglais qui lui est consacrée est très fournie. Des pages internet entières sont consacrées à relever les erreurs du documentaire. Il a aussi suscité un certain intérêt en France, où la page Wikipedia du film est aussi riche. Ce site consacré aux changements climatiques, par exemple, a proposé une version sous-titrée de la vidéo peu de temps après sa diffusion en Grance-Bretagne." Ce passage donne l'impression d'assister au compte-rendu du surf du journaliste après qu'il a fourni quelques mots clefs dans un moteur de recherche.

Tout ceci relève de mon opinion personnelle. Je ne prétends représenter personne d'autre que moi-même.
Elisabeth Lévy, la deja mal aimée d'@si va encore se faire des copains ici :)

http://www.causeur.fr/sine-a-bien-le-droit-d%E2%80%99etre-antisemite,620

(d'ailleurs elle n'a rien produit pour le site depuis sa chronique d'avril sur RSF, elle boude ? Si quelqu'un peut nous renseigner)
pour moi, il est incompréhensible que des grands intellectuels ?? ou des personnes d'autant de valeur que les BADINTER soient rentrés dans le jeu d'un VAL ???????????
car enfin, si l'on connait un peu la nature humaine, il ne s'agit sans doute que d'un réglement de compte entre 2 personnes, 2 mâles, et si ça trouve c'est juste l'un qui a couché avec le conjoint de l'autre...ou inversement, ou l'un avec l'autre ???????? et ça c'est mal fini ??????????!!!!!!!!!
et VAL n'a attendu qu'un (mauvais) prétexte pour jouer les fier-à-bras
relisez l'article de SINE, il n'est pas anti-sémite ; il est peut-être "anti-parvenus" ou encore "anti-p'tiits cons", ou encore "anti-pète plus haut que son c.." , ou peut-être tout simplement au final "anti- sarko", mais je n'y vois pas d'anti-sémitisme ; il a rappelé que le fils SARKO allait épouser une riche héritière et que pour l'épouser il "aimerait", ou "il pense à", se convertir car elle est juive ;
c'est drôle comme chacun interprète avec ce qui l'occupe le plus personnellement ;
et comme, perso, les problèmes de religion m'intéressent si peu, je n'y vois jamais d'interprétation particulière, sauf quand il s'agit de dénoncer l'intégrisme ???
"il faut savoir raison garder"..... euh non ça c'était le précédent !!!!!!!!

par contre ce qui me choque vraiment de la part de ces "grands" intellectuels ?? !!!! c'est qu'on ne les entends pas DU TOUT sur le problème des droits de l'homme en chine, pourtant d'actualité aussi, et de la liberté d'expression là-bas, ça c'est choquant, et leur silence est assourdissant ;
et que leur copain SARKO aille serrer la louche à ces dictateurs, et que le CIO se couche devant eux pour gagner plein de pognon, qu'ils n'en disent rien, ça ça me choque ; bien sûr ils vont dire qu'ils n'y connaissent rien au sport (bravo !) ou encore qu'ils ne se mêlent pas d'affaires intérieures à un pays (bravo bis) ; mais enfin nous allons servir la soupe à ces dictateurs, qui continuent à emprisonner, à censurer sous notre nez tout en souriant jusqu'aux oreilles, et quand nous serons repartis, à exécuter leurs dissidents (qu'ils appellent des subversifs).............

je suis scandalisée de n'avoir entendu aucun "intellectuel" (?????) français sur le sujet des droits de l'homme, et pourtant, ça c'est leur job !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Dieu que c'est sympa de figurer dans la revue de presse du monde des @sinautes ;-)

Plus sérieusement, cette affaire possède la vertue première de faire réfléchir tout le monde. On creuse, on conteste, on argumente, et, quelque soit notre avis sur l'histoire, on laisse personne réfléchir à notre place !


Maintenant, la lettre ambiguë(1) du monde, armée de ses signatures - un package qui se veut à la fois prestigieux et incontestable - a pour but de renvoyer la contestation à Val dans les profondeur du Net d'où elle avait eu l'outrecuidance de sortir avec la pétition proSiné. Ce ne sera pas simple d'en ressortir à moins de trouver de nouvelle tête, médiatiques s'entend.


(1) Ambiguë, car elle renvoie dos à dos Val et Siné, liser bien la dernier phrase de l'appel. Par son laisser-faire Val serait finalement coupable d'avoir "foutu sa zone", pour le coup, en laissant Siné à son poste. Lui qui avait viré Corcuff, Mona Chollet et quelque autres, il n'a pas fini le travail et a mis une belle pagaille médiatique en cet été 2008.
Asko ne perd rien pour attendre. Si j'étais lui, j'irais demander l'asile à Politis ;-)
Et voilà la 9ème page sur l'affaire Siné en 15 jours. Autant je comprends que le sujet soit important, puisqu'il s'agit de la liberté d'expression, mais je suis d'accord avec Jelomar : "Et dire qu'à TF1 et France2, ils s'emm... chaque année à fabriquer spécialement un feuilleton pour l'été."
J'ai l'impression que cela devint le feuilleton de l'été de la rédaction d'@si.
Et puisqu'on parle de liberté d'expression, les JO vont bientôt commencer (La cérémonie d'ouverture commencera à 8 heures 8 minutes 8 secondes du soir, heure locale, le 8 août 2008 soit 08-08-08 08:08:08, le huit étant un symbole de prospérité et d'infini dans la culture chinoise) sous le slogan "Un monde, un rêve" c'est pas beau ça aussi !!
Mais, dans ce "monde de rêve" les journalistes n'auront pas un accès libre à internet et que fait le CIO ? : Le CIO accepte la censure chinoise pendant les JO
Pour info :
JO: la Chine censure Internet, et le fait savoir
CENSURE D'INTERNET EN CHINE : "Le CIO adopte une position très lâche"
Censure d'Internet en Chine: Washington intervient
JO/web: levée partielle de la censure (ça c'est le Figaro, vous ne trouvez pas que le titre donne à penser que la Chine fait un geste !!!)

La transgression c'est l'individu contre le collectif

J'avoue que j'ai du mal à comprendre ce postulat de TCHD. Tout dépend de la définition que l'on donne à la transgression. Mais si l'on prend simplement l'idée "d'enfreindre", car le mot contient véritablement ce sens, alors ce peut être aussi le collectif contre l'individu.
La Chine transgresse les droits de l'Homme : il s'agit bien d'une entité collective qui porte atteinte à l'individu (c'est donc le collectif contre l'individu). C'est marrant, mais cette transgression n'intéresse personne finalement.

La provocation et la transgression ne recouvrent pas les mêmes notions.
J'ai apprécié le paragraphe de TDCD.
Bonjoir,
.
citizenVal se met au blog !!!! ;o)
(c'est d'un réalisme insoutenable...)
(trouvé sur bakchich.info:
http://www.bakchich.info/article4594.html
.
"(...) C’est Charb qui m’a annoncé la nouvelle, en même temps que son entrée dans l’ordre des Chartreux à partir de la rentrée. C’est pas qu’il soit courageux, de manière générale, mais là, il semblait dans un état second, comme s’il avait gobé un truc. Après avoir pris son souffle, il est venu vers moi et m’a murmuré, le visage secoué de tics:

— Philippe, sur le Web on est la risée du monde entier – surtout toi, d’ailleurs. Il y a des milliers de commentaires hostiles à ta décision de virer Siné. Personne n’y a cru, à notre histoire d’antisémitisme. Tout le monde est au courant que Charlie est devenu un newsmagazine néoconservateur et coincé du cul. Même moi, je suis grillé, avec ta putain de lettre de désaveu signée des rédacs chef. On est cramés mon vieux, je préfère raccrocher. J’ai repéré un monastère sympa. C’est non-fumeur, silencieux… j’ai besoin de repos…

Charb étant très facétieux (en temps normal), j’ai voulu en avoir le cœur net. N’écoutant que mon courage, et malgré les tentatives insistantes de l’ensemble de la rédaction pour me décourager, j’ai tapé dans le formulaire de recherche Gougueule ces deux mots qui riment avec Voltaire: “Philippe Val”.

Et là, je crois que je me suis évanoui
… "

http://citizenval.wordpress.com/
.
autant en rire, avant de trouver CharlieHebdo en gratuit dans le figarôt. avec la compil dvd de "Cabu chez Dorothée" ....
;o)
8.266 signatures ce soir, avec la mienne...

Val n'est pas grillé, il est carbonisé !

J'espère pour lui qu'il a bien placé les 330.000 € de dividende sur 2007, il va en avoir besoin !

***

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