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Pour la "Charente libre", une vague de "Chinois" derrière "nos" tabacs

Avec sa Une intitulée "Des Chinois derrière nos bureaux de tabac" et son article titré "Des tabacs sous pavillon chinois", la "Charente libre" a fait réagir. Son article ne passe ni le test du fact-checking ni celui de l'antiracisme.

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Cet article pose a mon avis deux questions (auxquelles je n'ai pas de réponse). D'une part, l'expression raciste envers "les Chinois" est d'autant plus décomplexée que la Chine est une grande puissance économique et que les Français n'ont jamais réduit les Chinois en esclavage. Autrement dit, serait-ce parce qu'ils sont moins méprisés qu'ils sont plus racisés dans les médias comme la Charente libre que, mettons, les Africains ?

Deuxième point : comment éliminer le racisme du langage et de la pensée ("eux" les envahisseurs contre un "nous" fantasmé) sans censurer les constats liés à des tropismes culturels, ou plus prosaïquement ded tropismes de réseau donc d'accès, qui frappent tout un chacun. Oui, on trouvera une surreprésentation des maghrébins chez les chauffeurs Uber, des hommes gays chez les coiffeurs, des juifs chez les dentistes, des portugais et des Serbes chez les maçons, des noirs chez les livreurs deliveroo, des pakistanais et sri-lankais dans les cuisines des restos. En tant que métisse j'ai toujours eu avec ma famille plaisir à jouer de ces appartenances multiples, a voir la moitié de moi qui rit des caractères typiques de l'autre moitié, comme des millions de personnes dans mon cas. Comment discerner l'expression de ressentis tout a fait légitimes de celle d'un racisme toxique ?

C'est consternant de bêtise (au mieux).

La quantité de travail à fournir dans un bureau de presse-tabac  dépend de 2 facteurs :


- l'amplitude  de l'ouverture du commerce


-le nombre de personnes qui y travaillent et leur statut .



Avec un commerce qui ouvre à 7h et ferme à 20h  du Lundi au Samedi et de 8h à 13h le Dimanche , cela représente  70 heures  d'ouverture  par semaine. 


Si une personne seule  gère le bureau c'est monstrueux  .


   A partir du moment où des salariés sont recrutés, c'est le droit du travail qui s'applique (ou qui devrait s'appliquer)


Maintenant  quel est le statut des enfants d'un couple de buralistes  venant "aider " leurs parents ? 


C'est peut-être ( peut-être) là qu'il y aurait matière à s'interroger et à vérifier... 





Loin de moi l'idée de défendre la Charente Libre ni son rédacteur en chef qui semble vivre sur une autre planète. Cependant, il ne s'agirait pas d'aller trop loin en besogne non plus. Quand Ya-Han Chuang dit qu'il "n'existe pas de stéréotype positif", c'est faux. Un stéréotype peut être autant positif que négatif, ça va d'ailleurs souvent de pair. On est souvent "plus ceci", ou "moins cela". Je ne vois pas ce qu'il y a d'étrange là-dedans. 


D'autant qu'elle semble oublier que ces stéréotypes sont véhiculés dans l'article... par les premiers concernés ! Donc c'est bien la preuve que c'est valorisant. C'est une manière de se jeter des fleurs. 


Ensuite la sociologue va plus loin et affirme des trucs complètement faux : ce serait "considérer les Asiatiques et notamment les Chinois comme des machines, sans émotions."
Ben non... Juste non. Dire qu'ils travaillent plus, ça ne veut pas dire qu'ils sont sans émotions...ça serait d'ailleurs un stéréotype supplémentaire ! Elle en rajoute pour rien. C'est pas sérieux.


Mais c'est pas tout, elle s'enfonce encore plus juste après : "en sous-texte, c'est comparer les Asiatiques aux «autres», sous-entendu, les noirs et maghrébins qui ne bosseraient pas ou ne s'intègreraient pas". 


Alors là on touche le fond... Déjà, les blancs sont absents de la liste ! Alors qu'ils pourraient tout à fait y être (c'est une forme de discrimination en sous-texte haha), et dans le fond, c'est faux, encore une fois. Faire un compliment à quelqu'un (dire qu'il est bosseur en l'occurrence), ça ne veut pas dire que tous les autres ne bossent pas. C'est juste faux.
Pour faire une analogie, si je dis à quelqu'un que je l'aime, ça ne veut pas dire que le déteste tous les autres ! Et bien là c'est pareil. Complimenter une personne ou un groupe de personne ne veux pas dire enfoncer les autres. C'est de la logique de base. Pour une sociologue diplômée, ça la fout mal...

Une angoisse me taraude.

Vont-ils remplacer les islamistes chers à la marionnette de Bolloré ?

Ah ces étrangers : ils viennent bouffer l'pain des français.

si on les laisse faire, ils vont aussi nous piquer nos femmes !!


...et après, je ne vous dit pas la quantité de sang impur qui va abreuver nos sillons


;-)

Le fait pour le redacteur de ne pas reconnaitre l'impensé raciste de ces titres me fait dire qu'il s'agit bien d'un racisme assumé, au moins pour s'attirer des lecteurs. Voir pour faire passer ses idées.

Ce n’est pas dit dans l’article mais peut être que les chinois acceptent (encore, pour l’instant) le risque de se faire braquer.

Moi j'aimerais voir des articles datant de 20 ans , une série d'articles , parce que je n'ai pas le souvenir d'avoir lu des trucs aussi débiles .J 'ai vraiment l'impression que c'est la connerie la gagnante de notre époque .

Askolovitch nous manquait. Il voit chez ceux qui réagissent à l'article "des habités de l’exégèse qui décrètent le racisme". Ce donneur de leçons s'y connait pourtant en exégèses, lui qui fut le premier à faire l'exégèse d'une chronique de Siné qui l'a conduit à décréter de l'antisémitisme, ouvrant par là la voie à un procès de la LICRA contre le dessinateur. Ce procès, Siné l'a gagné. Siné est sorti blanchi de cette accusation infamante. La justice étant ce qu'elle est, Siné a tout de même perdu le procès en diffamation qu''il avait intenté à Askilovitch (le tribunal reconnaissant que Siné n'était pas antisémite mais concluant à la liberté du polémiste).

Le même genre d'article sur la présence des juifs dans les médias, avec tous les poncifs qui vont bien, il en dirait quoi l'Askolovitch ?

Après le maçon Italien, l’épicier Arabe, voici " le Chinois derrière nos bureaux de tabac". La xénophobie est toujours bien présente dans notre pays . Et si ça permet en plus de pointer du doigt le "Français" qui ne travaille pas assez, que du bonheur pour les défenseurs de l'idéologie néolibérale. 

Rappelons-nous la légende du pompier Polonais lors du référendum en 2005.

Tant qu'à faire dans le "décomplexé", fallait y aller à fond dans "le retour du péril jaune"! Pourquoi ne pas directement titrer:

"Une vague de Chinois derrière nos cancers et nos addictions aux jeux!".

Ou bien il fallait laisser de la marge pour le prochain numéro de "Valeurs Actuelles"


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