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Peut-on mesurer le degré de sexisme d'un film ?

Peut-on mesurer le degré de sexisme d'un film? Inventé par l'autrice de bande-dessinées américaine Alison Bechdel, le "test de Bechdel" permet de distinguer les films dans lesquels les femmes tiennent de véritables rôles, au coeur de l'intrigue, de ceux dans lesquels elles ne sont que périphériques. Mais ça ne marche pas à tous les coups

Derniers commentaires

" l'interdiction de la cigarette dans les films français."
Et de la pipe dans les musées belges.
Suite à la proposition d'une sénatrice PS de la Sarthe, la ministre de la Santé Agnès Buzyn envisage l'interdiction de la cigarette dans les films français. Ce serait une sage décision. Je n'oublie pas qu'adolescent, c'est en voyant fumer Bébel et Gabin à l'écran, que j'ai abandonné le chouine-gomme pour la clope.
Mais il reste malheureusement tant d'autres motifs d'incitation !
Peut-on mesurer le besoin de mesurer ?

Si vous avez quelques moments à perdre.
Mais est que ce test permet-il de mesurer quoi que ce soit ? Est ce qu'il est pertinent d'appliquer sur un média dont le langage est visuel un test basé sur la discussion entre personnages ? Est ce que l'action d'un personnage ne fait-il pas plus avancer l'intrigue qu'un échange verbal avec un autre personnage ? Est ce que l'arc narratif d'un personnage ne permet-il pas d'en faire un véritable rôle ?

De plus, cet article, comme la dernière chronique de Gunthert participe du même mouvement qui consiste à nier ce qui a précéder pour surfer sur la vague du moment. Les principes d'identifications, d'archétypes ont étés étudiés et discutés longuement par plusieurs personnes, dont deux petits gars du nom de Freud et Jung.
J'ai dans l'idée que leur approche est plus fondée et intéressante qu'une blague entre deux auteurs de BDs, et que la "conséquence directe" évoquée dans l'article sur les petites filles me semble un peu fallacieuse.

Je ne nie pas la sous représentativité de personnages féminins à l'écran, et encore plus dans l'industrie. ( Même si il me semble que cela est en train de changer ). Mais il serait dommage de se tirer une balle dans le pied.
C'est intéressant mais parfois fallacieux. Du moins le test ne peut pas marcher pour tout et ces résultats ne sont pas à prendre pour argent comptant dans tous les cas. Si on parle de Mulan par exemple le pourcentage de parole n'a aucun lien avec le degré sexiste du film. Mulan est l'histoire d'une femme qui s'impose et devient la meilleure dans un univers d'hommes. Être une femme soldat est interdit donc il est normal qu'elle soit la seule femme et qu'il y ait donc plus de parole masculine que féminine puisque la majeure partie du film se passe à l'armée. Par contre si on calcule le pourcentage de chaque personnage je pense à juste titre qu'elle parle le plus. La force du film est dans ce cas justement que dans un milieu où seul les hommes ont la parole, elle devient un élément indispensable montrant ainsi que les femmes ont autant leur mot à dire.
M'enfin, si on faisait autant de film avec des problématiques féminines que masculines, la question ne poserait pas.
Mais la question ne se pose pas, en fait.
Il n'y a rien de plus chiant que de voir le "noir de service", le "jaune de service", le "rouge de service", dans un film de Viking au 8e siècle en Norvège, rien que pour satisfaire l'irrépressible besoin moderne et social, d'égalité. Et merde pour l'égalité.
Et mort de rire, ah que, je viens de m’apercevoir que j'ai oublié la "femme de service" dans ma liste.
Bref tout ça, des conneries, parce bientôt on va devoir avoir, le "nain de service", "l'aveugle de service", le "cul de jatte de service" et j'en passe...
L'occasion de faire de la pub pour les vidéos de l'excellent youtuber Bolchegeek !

Bolchegeek #5 Princesses Disney, Féminisme & T-Rex

[HS] Le Bossu de Notre-Dame est-il un Disney dissident ?

[Bonus #1 Animaniacs] Minerva Zibeline contre les Tiny Toons (mais pas seulement) (passer au moins la première moitié)




Autrement plus jouissif qu'une mise en cases qui ne correspond pas à grand chose !
Ce qui serait amusant à constater, c'est l'évolution de la représentation de la femme dans la série Star-Trek .

C'est une série qui a débuté dans les années 60 et qui continue encore actuellement .

Pour parler vite, entre le personnage de Janice Rand, secrétaire-bonne-à-tout faire embarquée dans le vaisseau spatial dirigé par le capitaine Kirk et Kira Nerys par exemple; major puis colonel du vaisseau Deep Space Nine , il y a toute une progression remarquable .

Il y a probablement déjà eu des tas de recherches savantes aux USA sur le sujet...
Qu''autrice est laid ! Pourquoi pas plutôt auteure ?
Au secours Jeanne d'Arc !
Le lien a peut-être déjà été proposé
http://www.lecinemaestpolitique.fr/gravity-2013-femme-a-la-derive-appelle-clooney-desesperement/
Il explique bien pourquoi Gravity ne mériterait pas de passer le test, toute centrale et scientifique que soit l'héroïne. Attention c'est plein de spoilers.
Le test de Bechdel est pourri et génial à la fois.

Oui, d'un point de vue unitaire, il ne sert à rien. On peut avoir un film hyper sexiste qui passe le test. Et un film féministe qui ne le passe pas.

Par contre, là où le test relève du pur génie, c'est quand on constate que 1/ un nombre ahurissant de films ne passent pas ce test, là où 2/ quasiment tous les films passent le test Bechdel inversé.

Dans quasiment tous les films, "Il y a au moins deux hommes dedans, ces deux hommes parlent entre eux, et ils parlent d'autre chose que d'une femme".

C'est là que se situe toute la puissance de ce test.
Certes, Avatar ne passe pas le test de Bechdel, alors qu'il montre des personnages féminins forts. Vous avez l'air de trouver ça injuste, et c'est vrai qu'il se situe plutôt au-dessus de la moyenne des blockbusters.
Mais c'est tout de même un beau représentant du « syndrome Trinity », nommé d'après Trinity, le (seul) personnage féminin de Matrix : le personnage féminin est fort, intelligent, badass, tout ce qu'on veut, mais son rôle se réduit à aider le personnage masculin, qui lui seul peut sauver le monde.
Un article sur le sujet, avec plusieurs exemples > http://www.lecinemaestpolitique.fr/10-films-pour-comprendre-le-syndrome-trinity/
Super Mario, Star Wars. Le féminisme a vraiment décidé de détruire tous les héros de mon enfance.
Initiative intéressante mais il faudrait peut-être classer différemment adaptations de livres et scénarios originaux. Reprocher à la Communauté de l'Anneau de manquer de femmes determinantes (à part Arwen ?) ça serait comme reprocher à l'odyssée d'avoir cantonné Pénélope à tisser le jour et détisser la nuit ? (si on fait abstraction des nymphes, princesses, magiciennes et autres sirènes).
"Wanna see a movie and get popcorn ?"
Personnellement, j'ai une règle : je ne rentre jamais dans une salle de cinéma où on peut bouffer du popcorn.
Avatar, le film dans lequel un mâle blanc américain entrainé chez les Marines sauve des tribus parce qu'il a un attribut (volant) beaucoup plus gros que les autres et fini par emballer la femme forte qui n'arrivait à rien?
C'est pas plutôt "Avatar, le film dans lequel un blanc américain entraîné chez les Marines meurt et ressucite dans la peau d'un indigène avec une nouvelle vision du Monde, à travers l'union de son opposé"?
On peut prendre en compte cet aspect effectivement :

Avatar, le film dans lequel un blanc américain entraîné chez les Marines meurt et ressucite dans la peau d'un indigène avec une nouvelle vision du Monde, à travers l'union de son opposé, sauve des tribus parce qu'il a un attribut (volant) beaucoup plus gros que les autres et fini par emballer la femme forte qui n'arrivait à rien.
Vous devriez vous lancer dans la critique cinéma, vous feriez un carton.
Non mais faut pas lire ça comme une critique à charge contre le film dans sa globalité. Mais la résolution de toutes les problématiques du film passe par la virilité d'un héros qui va convaincre et séduire par sa seule force en allant chopper un nouveau dragon, lui même plus costaud que tous les autres.

L'exemple d'Aliens aurait été moins contestable dans la mesure ou Ripley se sauve toute seule et dans lequel Vasquez est aussi bête (et plus musclée) que ses potes Marines. (Même si on pourrait regretter que Cameron tente de justifier la force de Ripley parce qu'elle redevient maman (de façon assez absurde))
Bah dites donc, moi qui vivait dans la croyance que James Cameron connaissait la mythologie, et qu'il y avait plutôt mis le symbole de celui qui avec un Oeil nouveau, sait conjuguer ses compétences passées de Marine (le combat avec le dragon) avec sa sensibilité nouvelle (sa connexion neuronale avec lui) pour obtenir une nouvelle arme/compétence… Faudrait que je revois toute ma filmographie sous ce prisme.
Ba Avatar est à la critique antiraciste/anticolonialiste ce que l'Empire Contre-Attaque est à la critique féministe.
Pour avoir assisté à quelques discussions à son sujet c'est un des premiers exemples qui me vient en tête quand je préfère évoquer la rencontre entre critique engagée et public d'une œuvre plutôt que parler de critique féministe seulement.

En ne retenant du film qu'un trope (celui du "white savior" dans un cas, du "no means yes" dans l'autre) et en ignorant tout ce qui va dans l'autre sens il est possible d'en faire des œuvres monstrueuses... et de pousser les fans de ces films à défendre sans fin leur quasi unique aspect critiquable (et finalement de conclure qu'ils sont sous l'emprise de la culture du viol ou des racistes paternalistes inavoués, produisant une jolie flame war sur les espaces de discussion concernés, laquelle entrainera mécaniquement des dérapages justificateurs permettant aux SJW d'illustrer leur propos).

Après bon, ce sont incontestablement des cas d'école pour illustrer ces tropes, mais certains eurent tendance à en faire un peu beaucoup.

A noter sinon que dans le cas d'Avatar son scénario original écrit par Cameron dans les années 90 a été révélé, et que beaucoup de ses aspects problématiques n'y étaient pas, tandis que les colonialistes étaient encore plus méchants, et que l'état horrible de la Terre y est d'avantage montré avec une plus longue introduction.

De mémoire (fait longtemps que je l'ai lu) le coté "messie" avec Ewa désignant Jake comme un "chosen one" dès le début, et la légende/dressage de Toruk - dans le scénario original Jake gagne juste le respect des Na'vi en en sauvant des colonisateurs -, la réduction du rôle de Tsu'Tey à celui de traducteur des propos du héros quand c'est lui qui déclenche la contre attaque dans le scénario original, la présence d'un gisement sous la ville arbre justifiant sa destruction et Jake à l'origine chargé de négocier son exploitation plutôt que la soumission totale des na'vi (dans le scénario original les humains la détruisent purement pour l'exemple parce que les natifs refusent de reconnaitre leur autorité et de travailler à l'exploitation de la planète, le but des humains étant d'utiliser les natifs dans leurs mines/industries, l'atmosphère étant irrespirable), Ewa n'intervenant dans la bataille qu'après des prières du héros et le téléchargement de l'esprit de Grace donc "sous influence humaine"... sont tous des choix faits en cours de production.

Ne jamais laisser des scénaristes hollywoodiens se réunir dans une pièce pour "améliorer" un scénario à coups de gros clichés ou d'édulcoration de propos pourrait être la morale de l'histoire.
Si, comme le mentionne l'article, ce test se relève inadéquat et trop simpliste pour mesurer le sexisme de films seuls, il permet d'obtenir des stats intéressantes sur la persistance des représentations, quand il est utilisé de manière très large.

On retrouve ainsi sur reddit une série de graphiques qui étudient la réussite au test selon l'année de production, mais aussi selon le genre, et aussi (plus foireux, à mon avis, vu que l'échantillon devient très réduit et spécifique) selon le cinéaste.

Mais surtout cette page (aller au milieu de la page, à "Films that Fail the Bechdel Test and the Creators' Gender") offre un tableau interactif qui permet d'observer le pourcentage de films passant le test selon la proportions de femmes dans l'équipe (réal, prod, ou scénariste), en filtrant par studio, et surtout en pouvant observer les résultats selon le box-office (histoire de voir le réel impact des représentations). Ça fait ressortir des tendances assez claires.
M'est avis que c'est comme la classification de la violence des films. Une règle simple peut permettre de faire un tri global mais échouera dans pas mal de cas particuliers.
D'où l'intérêt de confier le truc à un comité consultatif (parce que contrairement à la violence je pense que sauf extrêmes, faut pas interdire un film) qui rendrait un avis genre:
1- film pour gros machos misogynes
2- les femmes sont un peu potiches mais pas que.
3- film équilibré
4- les mecs sont un peu potiches mais pas que
5- film pour grosse [anti-mecs]
0- l'espèce humaine n'est pas concernée par par ce film.
J'en ai marre des titres d'@si qui ne sont pas en rapport avec le contenu de l'article.


Si je titre un article " Peut-on mesurer la distance de la Terre à la Lune ?", puis que je présente l'origine et les limites de la chaîne d'arpenteur .. pour conclure "Aucun instrument n'est parfait !" , je ne prends pas le risque d'énerver les lecteurs ?

Un titre plus honnête serait : "Le test tructruc permet-il de repérer le sexisme d'un film ? "

En plus "mesure" et " degré", ça se la pète un peu - non ?- pour un truc auquel on répond en trois questions par oui/non (... à condition d'avoir déjà vu le film).

Moi, je ne regarde jamais un film sexiste au cinéma, vu que je ne vais jamais au cinéma.
Et si tout le monde faisait comme moi, il n'y aurait plus de film sexiste, parce qu'il n'y aurait plus de film du tout.
Voilà, c'était ma méthode scientifique à moi pour lutter contre le sexisme dans les films.
Vous pourrez titrer " le sexisme au cinéma, c'est fini !"
Il avait été question de l'étude linguistique sur les héroïnes Disney ici sur @rrêt sur images:
https://www.arretsurimages.net/chroniques/2016-02-06/Les-princesses-Disney-ne-sont-plus-ce-qu-elles-etaient-id8457

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