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Pédocriminalité, inceste : le "marqueur" Finkielkraut

De 2009 à 2021, à propos des affaires Polanski, Matzneff, Duhamel, le discours d'Alain Finkielkraut reste sensiblement le même : il considère à tort qu'un adolescent de moins de 15 ans peut consentir à un acte sexuel. Comment évolue la réception médiatique, politique et sociale de tels propos ? Comparaisons croisées sur une décennie.

Commentaires préférés des abonnés

Je vais me répéter, mais bon sang, RadioFrance avait viré Mermet et son émission "Là-bas si j'y suis" car "trop vieux" selon eux. Mais Finkie continue de déblatérer sur FranceCul tous les samedis... Monde de merde!!! :-)


Je remercie vivement Pauline Bock d'avoir repris, vérifié et déployé mon hypothèse du "marqueur" Finkielkraut, dont la stabilité des positions permet de mesurer l'évolution des sensibilités et du débat public. Sur Twitter, certaines intervenantes ont(...)

Cet article nest pas exact. 


Ce n'est pas parce que toute relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans est réprimée par la loi (ce qui est exact) que la question de la contrainte (et/ou violence/menace/surprise) n'est pas posée par cette m(...)

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et --excusez moi si j'ai mal lu ou pas compris-- Fincki reste t il ou pas sur Frce Cult? 


Que penserait Finkie de cet "homme qui a foutu trois enfants qu’il avait de sa mère, desquelles il y avait une fille qu’il avait fait épouser à son fils de façon qu’en foutant celle-là, il foutait sa sœur, sa fille et sa belle-fille, et qu’il contraignit son fils à foutre sa sœur et sa belle-mère." ? (DAF de Sade, "Les 120 journées de Sodome, 1785)

Interrogé sur Europe 1, Jack Lang assure qu'il ne fréquente pas ce milieu (celui des proches de Duhamel) et, tenez-vous bien... non, tenez vous mieux... déclare : Je combats et j'ai combattu l'inceste, la pédophilie. J'ai été un militant permanent.

En tant qu'agent infiltré, sans doute.

Je dois pas être câblé correctement, je ne comprends pas pourquoi on parle d'inceste et pas de viol. En plus l'inceste tel qu'il est défini par la loi, ,n'est-ce pas pas des relations sexuelles entre proches parents, du même sang, si j'ose dire. Là c'est le beau-père. Est-ce que Carla Bruni et Raphaël Enthoven, c'était un inceste ? Bref, je ne comprends pas, mais j'avoue ne pas m'être beaucoup renseigné sur cette affaire de Familia Grande spécifiquement.

peut-on rappeler - sans risquer d'être hors sujet - que le domaine de l'inceste n'est pas le seul dans lequel Finkielkraut affirme des positions conservatrices et réactionnaires. Le lien commun entre toutes ces positions c'est la défense de la domination sexuelle et sociale d'une "élite" intellectuelle  et/ou économique qui ne veut pas voir ses privilèges remis en cause.

MANUEL DE FRANCAIS DE LYCÉE :

"1984 - Finkielkraut, La sagesse de l'amour"


Un exemple :

Hâtier, ANTHOLOGIE LYCÉE - FRANÇAIS 2DE/1RE ÉD. 2019 - LIVRE ÉLÈVE


https://www.editions-hatier.fr/flip/flex/97822189867720?token=0a878889aff2bf341e4c8f4d69fa42b8&complet_present=1#

Alors, que va faire, demain matin, France-culture qui ouvre son micro le samedi matin à l’intéressé ?
Giangi

Voilà une nouvelle occasion pour Alain Finkielkraut de rejoindre la ‘société victimaire’ qu’il jalouse tant, l’ayant continuellement en ligne de mire. Il me semble toutefois que l’évolution balbutiante ou confirmée de l’opinion publique était prévisible et que cela nous réserve encore de bonnes surprises.


En effet, il nous est possible de comprendre à l’avance que les raisonneurs qui se fondent immodérément sur l’autorité qui pourrait être conférée à leur jugement – en raison de la position qu’ils occupent (ou pensent occuper) dans le débat public -  ces raisonneurs qui se contentent de camper des positions possiblement admissibles (ou qu’il n’est pas facile de réfuter simplement) sont souvent aveugles à la fragilité de ce qu’ils avancent.


De tels personnages qui se pensent ‘iconoclastes’ sont légion dans la sphère médiatique. Ils font un point d’honneur de montrer leur constance dans l’incarnation d’une position intenable, ils en font même leur raison d’exister, ce qui n’est pas incohérent avec le fait que leur singularité mais également ce qu’ils savent faire le mieux c’est justement de jouer les équilibristes sur du vraisemblable !


On les retrouve un beau jour tout étonnés de voir leur château de carte lamentablement éparpillé et encore une fois ils sont bien seuls à s’étonner. En un mot : tremblez, raisonneurs iconoclastes !

Et si c'était un "simple" réflexe de défense communautariste ? on l'a déja vu avec D. Strauss-Kahn et sa défense pitoyable du violeur par J.F. Kahn et beaucoup d'autres...


Le femme de Finkielkraut devrait porter plainte pour goujaterie.

La vieillesse est un naufrage

1. Dans les raisons de LCI de virer Finkielkraut, il y a bien entendu tout ce qui a changé depuis 2009. Il y a la prise en compte de toute l'évolution et de tous les changements dans l'opinion du fait des voix qui se sont élevées mais restons du côté de LCI. 


Il y a peu, la chaine de Bouygues avait engagé en grande pompe un journaliste suisse de (mauvaise) réputation qui se révélait être un harceleur, journaliste recruté pour un créneau extrêmement important de la Chaîne. Donc, en peu de temps, on a eu Darius Rochebin et... on a, peu après, l'habitué des Medias, le "sulfureux" Finkielkraut qui a toutes les portes ouvertes dans les Medias pour y hurler sa haine de la "bienpensance" (en rire), des Gilets Jaunes et de la Mediacratie de "gauche" etc. On peut faire l'hypothèse que cet écart de la Chaine (pour Rochebin) et de renvoi pour Finkielkraut sont des tâches qui salissent la Chaîne. Une chaîne qui doit absolument rester dans la logique concurrentielle puisqu'elle a des adversaires de taille en face d'elle (BFMTV et Cnews). Il est donc vital pour elle qu'on ne la range pas comme une Chaîne sale, qu'on ne la définisse pas comme une Chaîne qui fasse l'apologie des abus sexuels etc. Du coup, après ces deux zozos, voilà une Direction-Redaction obligée d'agir vite, très vite.


Mauvaise langue, je pousserais même plus loin. Souvenons-nous de ce que disait le fils Buisson interrogé par Yann Barthes dans Quotidien : il assurait - bien placé qu'il était - que TF1, chaine Bouygues (comme LCI)  s'était mise complètement au service de Sarkozy pour ses campagnes électorales. Comment ne pas mettre ceci en lien avec la volonté de LCI  d'apparaître comme une Chaine propre, ouverte, sérieuse. C'est qu'un autre Président a besoin d'une Chaîne qui ne soit pas cataloguée comme refuge de pédophiles. Du coup, à tout prix, il faut se donner l'aspect d'une chaine respectable. C'est qu'en perspective 2022, cet autre Président doit pouvoir compter sur elle pour sa Propagande. 


2. C'est vrai - et à juste titre - il faut parler des saloperies dégoisées par Finkielkraut qui va passer dorénavant son temps à écumer les TV et radios pour crier à l'injustice etc. Mais sortons de son cas individuel et regardons la pétition 2009 signée par le monde médiatique et artistique en soutien à Polanski. Que de noms ! Que de personnes qu'on aime et qu'on adore ! Cela en est effarant ! Essayez de retrouver la liste, vous serez consternés ! Quoi ? Lui ? Quoi ? Elle ?  Incroyable cet aveuglement !


Toutes ces personnes ont-elles participé à ces changements qui ont eu lieu depuis cette date ? non. Ont-elles fait amende honorable ? Non. Pas un mot. Pas un seul regret d'avoir soutenu Polanski. C'est bien plus pratique de se taire, de se terrer et de laisser le seul Finkielkraut à la vindicte "populaire". Il est en effet préférable de s'apesantir sur ce philosophe et sur ses odieuses diatribles que sur, par exemple, Milan Kundera, oui l'estimé auteur, le combattant, le résistant. Car que disait en... 2010, Milan Kundera dans ses arguments pour défendre Polanski ?


3. Mon billet de blog de... mai 2010 : 


"Et Polanski ? Ô le Pauvre Polanski ! «L’accusation occupe entièrement sa tête (…), le prive de vie». Milan Kundera a manifestement la mémoire courte : «The Ghost Writer», dernier film de Polanski, est sorti sans encombres le 3 mars sur les écrans. «Entièrement sa tête» ? Dommage que le cinéaste n’ait pas eu une petite place pour la victime et pour d’éventuelles « excuses ». Mais peut-être que je n'ai pas parcouru toutes les déclarations du cinéaste ?

Le point de vue et la défense de Kundera en deviennent tarabiscotés. Pour excuser et gommer un abus sexuel sur mineure de 13 ans, voilà la conviction du Romancier : «C’est l’art européen, sa littérature, son théâtre qui nous ont appris à déchirer le rideau des règles juridiques, religieuses, idéologiques, et à voir l’existence humaine dans toute sa réalité concrète». Je pourrais à la rigueur applaudir à l’assertion mais je me demande quel rapport peut-il y avoir avec le procès qui attend le cinéaste ? L’Art (l’Europe) au-dessus des lois ? L’Art, la Culture européenne comme arguments décisifs de sa Défense ? Euh…Je ne pige pas.

Autre refrain déjà entendu ailleurs : «Roman est persécuté pour un acte qui a eu lieu il y a trente-trois ans». Devrait-on le laisser en paix pour cela et ne passer en procès que les actes d’abuseurs datant de 33 jours, de 33 minutes ou de 33 secondes ?"


Voilà où en était toute cette grande partie de l'intelligentsia française en ces temps-là. Heureusement, le combat s'est poursuivi et il faut saluer toutes celles (et ceux) qui ont fait et font bouger les lignes.

Je remercie vivement Pauline Bock d'avoir repris, vérifié et déployé mon hypothèse du "marqueur" Finkielkraut, dont la stabilité des positions permet de mesurer l'évolution des sensibilités et du débat public. Sur Twitter, certaines intervenantes ont prétendu que ma formule équivalait à tirer le rideau sur les combats féministes, et faisait le jeu des masculinistes. C'est évidemment un mauvais procès. Comme le confirme l'enquête de Pauline Bock, mieux que je n'ai pu le faire, l'accueil de la défense des pédocriminels par Finkielkraut a très manifestement évolué entre 2009 et 2021, et on peut légitimement s'en réjouir. Ce progrès ne signifie bien sûr en aucune manière que la France en serait quitte avec la culture du viol. Mais il serait à l'inverse paradoxal de laisser croire que les combats féministes sont incapables de changer la société.


Pour contribuer à l'analyse que propose Pauline Bock, et pour préciser ma pensée, il me semble que lla réception des propos de Finkielkraut permet de mesurer un progrès, non pas sur l'ensemble des aspects de la culture du viol, mais de façon plus spécifique sur la sensibilité à la pédocriminalité. C'est en effet sur ce point que le débat public a connu la plus importante évolution, notamment avec le livre de Vanessa Springora, Le Consentement. Ce témoignage a fait bouger les lignes sur une question essentielle, auparavant absente du débat: celle de l'emprise. A la différence de Samantha Geimer, qui n'était ni consentante ni amoureuse de Polanski, Vanessa Springora décrit sa relation avec Matzneff comme la fiction d'une relation amoureuse consentie. Mais ce "consentement" apparent doit en réalité être corrigé par la différence d'âge et d'ascendant qui sépare l'adulte de l'enfant, assure son emprise, et déguise sous les traits de l'émancipation ce qui est un assujetissement.


Cette inégalité de statut, à la source des violences sexuelles, était déjà la question centrale qui avait animé le mouvement #Metoo, à partir du modèle du harcèlement professionnel dans le domaine du cinéma. La prise de conscience de l'importance de l'emprise ôte évidemment toute pertinence à la justification de la pédocriminalité par la mise en avant de l'âge ou de l'expérience sexuelle de la victime – argument des prédateurs repris par Finkielkraut. Dans une relation de majeur à mineur, ce qui compte n'est pas l'âge de la victime, mais la différence d'ascendant entre les protagonistes. Inutile de préciser que l'agression de Samantha Geimer par Polanski, discutée en 2009 comme un "viol", coche toutes les cases de l'emprise, non seulement par la différence d'âge, mais aussi par le statut et la célébrité du violeur. Il ne serait plus possible de défendre aujourd'hui le cinéaste avec les arguments utilisés en 2009, car ils ont été invalidés par de nouvelles connaissances sur la réalité des violences sexuelles.


En d'autres termes, l'évolution des sensibilités ne s'effectue pas par un progrès magique du débat public, qui irait naturellement de l'avant. Elle s'appuie sur une nouvelle compréhension des faits, qui se diffuse dans la société à l'instar de toute connaissance nouvelle, par l'intermédiaire de témoignages et d'alertes, par la validation et le commentaire d'autorités, mais aussi par la controverse ou les paniques morales, ou encore par l'évolution juridique et institutionnelle. Les progrès de ces différents processus sont variables et parfois contradictoires, et on sera toujours fondé à regretter que sur des questions si cruciales, la société n'avance qu'à pas comptés. Mais en tant qu'historien des cultures, et en comparaison d'autres fronts du débat public, ce qui me frappe en l'occurrence est plutôt la remarquable avancée des mentalités. Cette avancée, dans le contexte d'une résistance acharnée des privilèges du patriarcat qu'incarne Finkielkraut, est dûe à la lutte inlassable de tous les acteurs, militants, témoins, chercheurs, politiques, juristes, journalistes… Constater que leur combat n'a pas été vain est rendre hommage à leur courage et à leur opiniâtreté.

Il faut aussi souligner la tactique de tous ces défenseurs des violeurs : prétendre que la victime était plus âgée ou faisait plus âgée que son âge.

Finkie dit 14 ans quand Camille Kouchner parle de 13/14 ans. Il n’arrondit pas l‘âge de Samantha Geimer à 13, mais dit « 13 ans et 9 mois ». Goldnadel dit à propos du frère de Camille Kouchner 15, 16 ans. Je me souviens que la fillette Sarah « faisait plus vieille que 11 ans », etc., etc.

Tant qu’à faire, bientôt on va avoir « ah mais 3 ans, ce n’est plus un nourrisson ! ».


Par ailleurs, j’ai la gerbe de voir que ces experts en rien ne prennent pas du tout en considération l’existence du frère de Camille Kouchner et de Camille. Ces derniers doivent subir dans les médias la mise en doute de la réalité des faits (souvent mise en amnésie traumatique), alors que Guillaume Duhamel avait justement tenté de convaincre leur mère que son fils n’avait pas opposé de résistance. Manipulations typiques de l’agresseur.

Peut-être est-il permis de penser que notre ami Alain, quand il avait treize ans, a pu consentir à ce qu'un membre de sa famille lui fasse bénéficier de ses profonds services bénévoles ?

( qu

Il y a aussi cet article qui me paraît très intéressant et qui vient compléter tout ce qui se dit et s'écrit sur le sujet.


https://www.frustrationmagazine.fr/familia-grande/


Vivement une analyse sur le très astucieux choix éditorial de Libé qui, mettant à profit la tempête médiatique Duhamel-Kouchner, en profite pour faire passer sous les radars la publication ni vue ni connue de ceci: https://www.liberation.fr/checknews/2020/01/10/liberation-a-t-il-employe-un-journaliste-pedophile-entre-1975-et-1995_1772006

Notons l’insistance à distinguer l’homme -pédocriminel publiquement assumé- de l’entreprise/institution qui l’a employé pendant 20 ans, accompagné de sa proie. Faut-il en conclure à une débarbarinisation des débats dès qu’il s’agit de « progressistes » ès moeurs [décontractés du gland]?
Rappelons qu’en 1995, si le chansonnier Patrick Font était apprécié de son binôme et de leur public, à ma connaissance DS n’était ni à Libé ni enclin à confondre un mineur de 15 ans avec un adulte.

C'est bête, je vais être à contre-courant, limite pro-finkie (non, je blague!!!)


Pourtant, il est bien évident qu'un ou une ado n'est pas, n'est plus un enfant. Entre les deux, il y a tout simplement la puberté. "Détail" qui peut ajouter à la violence de la relation sexuelle avec un adulte, en augmentant le sentiment de culpabilité et en embrouillant la question du consentement. 


On est en train de perdre de vue, complètement, le fait qu'un ou une ado peut très bien avoir des idées, des choix, des amours, des désirs personnels, et que ces idées-choix-désirs-amours sont à respecter. La référence à Greta Thunberg (merci Dreffon35) vient mettre ce détail (encore un détail?) en évidence. 


Ce n'est pas l'aspect sexuel de l'abus qui fait le crime: c'est l'aspect domination. Auquel se rajoute la perversité d'un prétendu consentement auquel même la victime arrive à croire. 


Une relation amoureuse entre un adulte et un adolescent est elle impossible? Interdite? Criminelle? Toujours? 


Il y a 60 ans, on passait, nous les femmes, du rapport sexuel interdit au rapport sexuel obligatoire (t'es pas libérée!!). Ce qui a pesé lourd sur ces relations abusives avec des adolescents. Ne sommes-nous pas entrain de faire le chemin inverse? 


Arrivée là de mon raisonnement, j'ai un peu peur... je clique "publier"? Ou j'efface? Bah, vivons dangereusement: je clique.


"Ce n'est pas l'aspect sexuel de l'abus qui fait le crime: c'est l'aspect domination. Auquel se rajoute la perversité d'un prétendu consentement auquel même la victime arrive à croire. " Exactement!!! Qui plus est dans le cadre familial!!!

Je n'arrive pas à croire qu'on débate sur la sexualité des ados dans ce cas... Encore une fois la pelle et le jardinage: "si on t'assomme avec une pelle, on n'appellera pas ça du jardinage".

Oui l'adolescent cherche, veut expérimenter ; oui l'adolescent veut tester sa capacité à séduire, etc ; l'adolescent est dans les apprentissages


Mais quid de l'adulte ? Un adulte de 30 ans peut-il « réellement » s'intéresser à un adolescent ? N'est-il pas dans un mode de « consommation » ?


Il est difficile d'éliminer les déséquilibres dans les relations (maturité, argent, etc), mais ne doit-on pas d'abord favoriser l'équilibre ?

Oui le déséquilibre peut être fécond, ou aider à grandir, ou aider à réparer, mais est-ce la règle générale de ce genre de relation ?


Il me semble plus raisonnable de demander l'équilibre dans les relations (et ce par la loi), et d'évaluer au cas par cas les écarts à la loi. Faire le contraire (i.e. tenir compte des cas minoritaires pour imposer une règle générale) ne peut qu'augmenter les risques.


Donc pour résumer : l'adolescent fait bien ce qu'il veut, l'adulte se doit de le protéger tant physiquement que psychiquement/émotionnellement, et donc ne doit pas le toucher.


PS : Quelque chose que j'ai appris grâce à « Maître Eolas » et que je reformule ici : le propre de la personne qui transgresse la loi, est qu'il pense qu'il ne se fera pas attraper ; donc une loi n'arrêtera pas ces gens (parents incestueux, violeurs, etc), mais fixera une normalité

> Mais quid de l'adulte ? Un adulte de 30 ans peut-il « réellement » s'intéresser à un adolescent ? N'est-il pas dans un mode de « consommation » ?


Là pour le coup, je ne vois pas ce qui l'empêcherait, ou ferait automatiquement de ce désir quelque chose de l'ordre du cynisme ou de la consommation (ce qui me semble surtout un moyen facile de dire "ils sont pas comme nous, ouf"). Toutes les attirances affectives et sexuelles existent dans la nature. Ce n'est pas pour autant que ça doit justifier ou excuser quelconque passage à l'acte.

J'ai dit « au cas par cas » et « la norme ».


* Prenons un exemple clairement « hors la loi » et « hors la norme » avant de retourner au sujet.

   Le tueur en série a une relation spéciale à ses victimes, et dans ses actes il y a bien autre chose qu'un coup de sang, un égarement passager, peut-on le mettre dans la même catégorie que le meurtre mafieux ?

   La norme et la loi interdisent tout meurtre (i.e. homicide volontaire), pourtant le meurtre mafieux, passionnel, ou de tueurs en série ne seront pas sanctionnés de la même manière (sanction dure, ou circonstance atténuante, ou traitement psychiatrique, etc).


* Retournons au propos

Oui, dans la relation avec un adolescent on peut imaginer autre chose qu'une « consommation de chairs », mais, en règle générale, un adulte de 30 ans s'intéressant à un adolescent de 13-14-15-16-17 est-il bien dans sa tête ? Cherche-t-il à bâtir une relation amoureuse ? Qu'est-ce qu'une telle relation amoureuse ?

Il suffit de s'arrêter et de penser à ce qu'est un adulte de 30 ans (dans sa tête, ses obligations, ses comportements, ses rêves et aspirations) et un adolescent (idem) : comment bâtir une relation saine avec un tel écart, une telle asymétrie ?


Et en anticipant un argument, oui entre quelqu'un de 60-70 ans et quelqu'un de 30-40 ans, il y a également une asymétrie importante, mais le point important est que la personne la plus jeune est (plus) mâture émotionnellement et peut sciemment décider de faire un bout de route avec une personne « le temps que cela durera ». Mais avoir 30 ans pour faire un tel choix, ce n'est pas comme avoir 15 ans. Il est évident qu'il faut protéger le jeune de 15 ans, et que la personne de 30 ans, est libre de ses arbitrages.



* En conclusion

Oui « Toutes les attirances affectives et sexuelles existent dans la nature. » (un peu comme il n'est pas question de faire la police des fantasmes) et comme vous le dites « Ce n'est pas pour autant que ça doit justifier ou excuser quelconque passage à l'acte. »


Donc la norme (et la loi) interdit ce genre de relation, et au cas par cas, la justice décidera, ET il ne faut pas normaliser ces relations, ce que semble faire ce M.  Finkielkraut.



PS : en note personnelle, ces gens-là sont les premiers à chercher des excuses à ces pédophiles, mais ils refusent de chercher à comprendre les autres criminels/voyoux/etc car ce serait « chercher à les excuser » dixit un illustre (et représentatif de nos élites gouvernantes actuelles) ministre ...

Bah c'est juste que là il me semble y avoir une tonne d'a-priori fondés sur rien....

- Qu'est-ce qui dit qu'une relation saine et idéale est forcément une relation symétrique ? On se focalise sur l'âge ici, mais il y a des milliers de façons pour une relation d'être asymétrique (je pense ne serait-ce qu'au trope protecteur/protégé, qui est une tarte à la crème mondiale). Évidemment, c'est une situation particulière ici car l'un des deux n'aurait pas les moyens de s'en défaire ou de bien calculer les coûts que cela implique, mais ça ne condamne pas par autant le sentiment à l'origine de la chose comme étant fondamentalement malsain ou factice.


- En quoi un désir ou un sentiment qui sort de la norme serait automatiquement le signe de quelqu'un "qui ne va pas bien dans sa tête", qui n'aurait pas ses facultés mentales ou morales ? On doit conclure la même chose, au hasard, d'un individu aux désirs SM ?


- Et enfin, si un adulte amoureux d'un jeune ado devrait effectivement conclure que le meilleur pour la personne qu'il aime est qu'il n'y ait pas de relation, et de fait la refuser d'emblée même face à un jeune partenaire demandeur, on n'attend jamais cette maturité, cette lucidité, et cet oubli de soi pour toute personne amoureuse dans un autre cadre - justement parce qu'on sait que ces sentiments sont si forts qu'ils font oublier les contingences. De fait, ça me semble un peu artificiel d'y voir le signe d'un égoïsme fondamental et singulier des concernés.


Je pense qu'on est d'accord sur l'essentiel, et surtout sur les conclusions (= cette relation ne doit JAMAIS avoir lieu), mais je suis assez dérangé de cette manière de pathologiser tout ce qui sort d'un désir normal - pour moi (naïvement, peut-être ?) on parle simplement de types n'ont pas de chance, qui comme tout le monde n'ont pas choisi leur désirs ni leurs sentiments, et dont malheureusement certains (comme dans tout le reste de la société) n'ont pas la maturité émotionnelle pour gérer ça. Qu'il y ait après des cyniques, des manipulateurs, ou des égoïstes parmi eux, big news : ce sont des gens.

Je pense que vous confondez avoir un coup de foudre (le béguin, ou un fantasme) et bâtir une relation amoureuse ; je n'ai jamais parlé d'autre chose que de bâtir une relation amoureuse, et vous cherchez à aller un autre terrain.


Que les gens éprouvent des sentiments X ou Y à l'égard d'adolescent cela les regardent eux-mêmes au même titre que les fantasmes.

Pour le redire : les gens pensent/ressentent/fantasmes ce qu'ils veulent (à l'image de Catherine Deneuve et son fantasme de viol), je ne juge pas et je n'en pense rien

En revanche on juge les gens à ce qu'ils font, et lorsqu'il y a passage à l'acte, il y a jugement.


Maintenant sur le fond, passer à l'acte en prétendant tisser une relation amoureuse, c'est autre chose : d'une part il y a la légalité, d'autre part cette asymétrie qui n'est pas le signe d'une relation saine (aussi bien du point de vue psychologique qu'au regard des critères actuels ; au temps de Molière, les vieux messieurs avec les jeunes demoiselles gênaient moins la société parce qu'on ne s’intéressait pas aux sentiments des gens)


Je le répète encore : le passage à l'acte est problématique pas les sentiments.


Lorsqu'il y a passage à l'acte je ne vois pas comment, en règle général, on peut se prévaloir d'un « transport amoureux » : 

- soit c'est un simple acte sexuel (en dehors de toute relation établie, entre personnes consentantes et de maturité identique), ce n'est pas donc un « transport amoureux » mais un désir sexuel, une pulsion

- si la relation est dans la durée, alors expliquez-moi comment un adulte de 30 ans bâti (ou imagine bâtir) une relation amoureuse avec un jeune de 15 ans, je serais curieux


Ensuite sur le procès en « a priori », j'y ai déjà répondu via mon exemple de la personne de 30-40 avec la personne de 60-70, exemple dans lequel d'ailleurs j'insiste bien sur la position du plus jeune.

j'ai pensé à Christiane Rochefort : "Le malheur, ce n'est pas le sexe. Le malheur c'est le Patron."



Oui, et d'ailleurs, relire "Les petits enfants du siècle" nous donnerait aujourd'hui le vertige.... plus encore qu'à l'époque.

alors, la citation, là, c'est dans "la porte du fond" qui parle d'inceste (elle sait de quoi elle parle). 

dans "les petits enfants du siècle", et plus encore "printemps au parking", elle défend, mais sous un autre angle, la même position : pour une libre sexualité des adolescents, mais contre l'assujettissement. 


Vous avez bien fait de cliquer !


;-)

Merci d'avoir cliqué !

Pauvre Gabrielle Russier ...

Je ne veux surtout pas défendre Finkielkraut, mais pour être tout à fait honnête, il faut mentionner que Greta Thunberg est atteinte d'autisme, et que généralement les réacs qui la considèrent comme manipulée "ajoutent" ça a son jeune âge 

Cet article nest pas exact. 


Ce n'est pas parce que toute relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans est réprimée par la loi (ce qui est exact) que la question de la contrainte (et/ou violence/menace/surprise) n'est pas posée par cette même loi.


Si la justice estime qu'il n'y a eu ni contrainte, ni violence, ni menace, ni surprise, elle retient l'atteinte sexuelle, punie dans ce cas de 7 ou 10 ans d'emprisonnement (227-25 et 227-26 du code pénal). Dans le cas contraire c'est un viol puni de 20 ans de prison (222-3 du code pénal). Cette distinction, qui n'est pas négligeable, existe, même lorsque la victime est un mineur de moins de 15 ans.


C'est ce que Finkielkraut tente d'expliquer lorsque il dit que la justice se pose la question du "consentement". 


En revanche, il n'y a effectivement (presque) pas de différence dans la loi entre un mineur de 4 ans et un mineur de 14 ans. Le code pénal ne fait pas de différence en dessous de 15 ans. Cependant, la Cour de cassation a déjà jugé, logiquement, que le "très jeune âge" d'une victime entraînait nécessairement contrainte ou surprise (05-81.316). De plus, en insistant sur la même gravité de l'acte dans les deux cas, on peut estimer que ce n'est pas "pareil" : les mécanismes/ressorts à l'oeuvre ne sont probablement pas les mêmes.


Enfin, la présomption de non consentement pour les mineurs de moins de 15 ans n'a PAS été introduite par la loi Schiappa, après un avis défavorable du Conseil d'État. C'est indiqué dans larticle du Monde auquel renvoie votre article. La modification ne porte que sur la définition la contrainte morale, qui s'applique aux moins de 15 ans, mais celle-ci doit être démontrée par l'accusation. 


Je précise que je ne dis pas ici que la loi est juste, je ne fais qu'expliquer ce qu'elle contient. De même, je ne défends pas la présence de Finkielkraut sur ce plateau. Elle n'est pas justifiée pour s'exprimer sur des sujets qu'il ne maîtrise pas.

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Une petite place à CNEWS pour Finky, avec Zemmour et Praud ça commencera à faire un joli roster des all-stars fachos.

"Alain Finkielkraut lance qu'un "adolescent" de 14 ans, ce n'est "pas la même chose" qu'un enfant - bien que la loi française dise le contraire."

Ok

A partir de 13 ans un enfant, donc http://www.justice.gouv.fr/prison-et-reinsertion-10036/les-personnes-prises-en-charge-10038/les-mineurs-detenus-12008.html, peut aller en prison pour ses crimes et délits.

Mais en ce qui concerne la/sa sexualité, il n'est jamais responsable ou même partie prenante - TOUJOURS victime.

Ok. C'est bien.


Toutes les violences sont répréhensibles

Je répète:

TOUTE LES VIOLENCES SONT REPREHENSIBLES !


Mais vous avez un problème avec le sexe. 

Ce truc totalement banal, aussi indispensable et trivial que bouffer et chier.

Dès qu'il s'agit de sexualité le "Monde du Livre" perd la tête et s'assied sur le bon sens.


C'est bien continuez. 

Les Restes de Monde en rigolent et vaquent à leurs affaires.

Allez y ! Hurlez! :-)

Non mais quoi, Pauline Bock, vous exagérez et vous déformez la pensée de Finkielkraut.  C'est quand même pas compliqué :

à 13 ou 14 ans on est assez grand pour consentir à un rapport sexuel, mais à 16 ans on ne l'est pas assez pour choisir des options politiques.

Résumons :

Victor Kouchner, 14ans et Samantha Geimer, 13 ans, sont des jeunes gens

Greta Thunberg, 16 ans, est une petite fille écervelée


Je vais me répéter, mais bon sang, RadioFrance avait viré Mermet et son émission "Là-bas si j'y suis" car "trop vieux" selon eux. Mais Finkie continue de déblatérer sur FranceCul tous les samedis... Monde de merde!!! :-)


Ne doutons pas que Karine Le Marchand ou Vincent Bolloré auront une pour recycler Alain Finkielkraut. Pascal Praud et Eric Zemmour n'ont plus qu'à trembler...

Il me semble qu'Onfray (que je n'aime pas !) ait été viré de France Q pour moins que ça...

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