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Commentaires

Mélenchon vu par les Inrocks'

On était prévenus depuis septembre: Les Inrocks, en changeant de formule, se veulent désormais un "News magazine" faisant une "large place à la politique, aux enquêtes et aux reportages" : "Il s'agit de s'écarter de tout ce qui est institutionnel et d'offrir des contenus plus originaux, plus insoumis", explique Louis Dreyfus, directeur général du groupe. Or donc, en Une cette semaine, du politique, de l’insoumis, du Mélenchon – trônant sur la couverture avec une solennité toute présidentielle…

Derniers commentaires

Judith, je découvre un peu tard votre excellent papier.
L'article que vous radiographiez semble en effet une caricature emblématique de ce qu'on peut lire ou ouïr dans nos gazettes, tsf et lucarnes. Tendance lourde, hélas, que synthétise bien ce mot — peopolitique !
Merci, une fois encore, de vraiment pratiquer le décryptage (le patron, hélas, a un peu laissé tomber depuis quelque temps…).
Je sais maintenant grâce à vous (et à quelques honnêtes jeunes collaborateurs d'@si) pourquoi — pour qui — je vais probablement renouveler mon abonnement !
Au risque de paraitre complètement hors-sujet sur ce forum, je trouve le texte de Judith une fois de plus magnifiquement écrit.

Voilà, voilà....

Et sinon, j'ai aussi tout un tas de choses passionnantes à dire sur la forme et le fond du militantisme à moustaches de J-S Bach... Quel dommage que je ne voie aucun intérêt à vous les infliger ici. Vous ne savez pas ce que vous ne perdez pas.
@ Mouffette

puisque vous semblez passer votre après-midi ici ;-)

je vous signale sur Acrimed un grand article sur Lyon, ses manifs et sa presse locale

je l'avais déjà signalé sur un autre topic
@mr Archer : Vous ètes bien gentil mais on a quand même le droit de parler de melenchon sur un forum qui est consacré a sa couv dans un journal..
Discours de Mélenchon en clôture du congrès du Parti de Gauche en direct sur LCI et sur LCP...
Mais discours trop long, LCI n'a pas diffusé la fin (après 1h15), zappé sur LCP pour les 5 dernières
minutes.
Discours très intéressant mais assez mal structuré, faute de temps je suppose. Un
effort d'écriture pour pouvoir garder l'écoute d'un plus grand nombre s'impose.
… celui brossé par Fabrice Nicolino : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1013

Rien à voir, mais alors, rien à voir du tout avec Anne-Sophie Mercier… Ces deux-là ont pourtant cohabité quelque temps dans les pages de Charlie Hebdo. Seul le premier y collabore encore.
Yes ! $$$ pour vous Judith [large](Jackpot !)[/large]

Y'en a marre des marques, et Les Inrocks', désormais, c'est juste et seulement ça, une 'marque' avec des bouts de contenus attelés autour

C'est du vide qu'on remplit avec notre besoin de suffisance (et nos €)

Mélenchon, c'est pas une marque

C'est un contenu et un contenant

C'est le XXI de la politique

(hum, j'arrête là, il vaut mieux, je crois)

Qué se vayan todos ! (la touche finale, c'est juste pour faire bien en 2010, un peu comme acheter Les Inrocks' y'a 20 ans :) )
La meilleure critique de Mélenchon dans les Inrocks vient de Mélenchon lui-même, sur son blog :

"Conservez la une, un collector, qui fera très chic sous verre dans votre salle à manger en guise de portrait officiel frondeur."

En une phrase, Mélenchon parvient à contenir toutes les critiques lancées contre lui sur ce fameux problème du passage, obligé ou non, par les médias de masse, pour transmettre des idées et vérités politiques, ou, comme il le dit lui-même, pour faire vivre des idées "par l'illustration".

À mon avis, penser que ce passage par les médias de masse n'est aujourd'hui pas nécessaire est très naïf. Mais ce n'est que mon avis après tout.

Je constate tous les jours autour de moi des gens qui n'ont tout simplement pas le temps et l'envie d'examiner la situation socio-économique actuelle, et à qui des discours politiques fouillés font franchement chier. Et, parmi eux, et je tiens à le préciser, des étudiants agrégatifs (j'en suis témoin) ! Ces gens-là manquent de temps et/ou de culture historique, économique et politique, mais ne manquent pas d'intelligence. Ils regardent tous la télé, se méfient du discours des médias, mais finissent très souvent par retenir des idées, des formules qu'ils ont entendues à la télé. Ils n'ont pas le temps de vérifier si des informations sont vraies ou fausses. Ils restent dans le flou. Et puis, surtout parmi les jeunes, à force de regarder le Petit Journal, qui est vachement drôle et à la mode, ils finissent par se dire que tous les hommes politiques sont plus ou moins pareils, tous coupés de la réalité. Ces gens-là sont ceux, comme l'a écrit Mélenchon, "qui hésitent, ne savent plus, ne veulent plus".

Heureusement, avec le grand mouvement de ces dernières semaines, la conscience politique de beaucoup de Français a été réveillée. Selon moi, c'est le moment de la maintenir éveillée pour éduquer ces Français, car, encore selon moi, la conscience politique est une histoire d'éducation avant tout. Mais on n 'éduque pas de force des gens... c'est long et difficile. Il faut élaborer des stratégies, comme on l'enseignait dans les IUFM. Parfois, les stratégies échouent, on fait de la merde et ça se retourne contre nous, les profs. Parfois on arrive à toucher des élèves, tandis que les autres restent de marbre. Une réussite totale ne peut être atteinte. Et qui peut dire, honnêtement, que l'on peut commencer un cours de philo en lisant à sa classe Être et Temps ? Et qui peut penser que tous les Français aujourd'hui peuvent lire du Heidegger ? Ils ne sont pas cons pour autant, ils ont simplement besoin d'éducation. Un prof peut faire lire Platon à un élève qui ne s'intéressait pas au départ à la philosophie. Mais ça prend du temps, et le prof a besoin de bâtir un plan, une stratégie d'enseignement. C'est mon avis que la politique fonctionne de la même manière. Les gens qui mettent TF1 le soir après une journée épuisante ne regarderont pas les vidéos des "économistes atterrés" http://atterres.org/ . Et on ne force pas les gens à réfléchir. Alors comment fait-on pour toucher ces millions de personnes ? Il faut venir à eux, à ce qu'ils regardent, à ce qu'ils feuillettent avant ou après le boulot.

En tout cas, il n'y a que les mal informés, les idiots ou les malhonnêtes qui peuvent penser que Mélenchon n'est pas parfaitement conscient de ce problème du passage par les médias de masse.

Laissons-le encore une fois répondre sur ce point :

"l’objet n’est pas d’y réciter des tracts mais de faire vivre une idée par l’illustration. C’est un mode particulier d’expression et il est inutile de s’y dérober. Il s’agit d’être contagieux davantage que d’être convaincant. Il s’agit de sortir notre culture de gauche de la marge. De rendre sa façon d’être visible. Voila comment j’ai compris ce que j’avais à faire."

N'oublions pas que Mélenchon a une formation de prof.

On peut parfaitement ne pas être d'accord avec sa démarche, mais dans ce cas, il faut savoir argumenter. Pour l'instant, je n'ai lu et entendu que des critiques vides d'arguments. En général, ces critiques passent par l'ironie, qui permet à l'@sinaute, au journaliste ou au comique de prendre un air supérieur, d'avoir l'air cool et piquant, sans avoir à argumenter. C'est extrêmement courant en France, l'ironie sotte, la suffisance stérile, les piques prétentieuses masquant toute critique constructive. C'est très tendance.

Ces donneurs de leçon me font un peu penser aux "célébrités du juste milieu" d'Honoré Daumier, bustes caricaturaux qu'on peut admirer, par exemple, au musée des Beaux-Arts de Lyon. Petite leçon d'Histoire : leur titre est emprunté à un discours du 30 janvier 1831 dans lequel le roi Louis-Philippe fait connaître son intention de “se tenir dans un juste milieu également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal”. http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=428
Ah, ces gentils gens du PS copains des gentils centristes. Tout est dans le "juste milieu" : évitons le populisme comme les dérives de la droite ! Soyons raisonnables, seul le PS peut être le winner de 2012 ! Soyons raisonnables, etc...
Bien vu, bien dit. A voté!
Je vous remercie pour ces éléments de contexte qui ne nécessitaient peut-être pas ce plaidoyer pro-Mélenchon.
Il est intéressant de voir comment il perçoit son passage chez les inrocks, et sa couv , et aussi de le mettre en perspective avec le trouble de certains @sinautes sur ce forum qui ne sont pas des anti-Mélenchon primaires loin de là. Manifestement, tout le monde n'a pas bien saisi le message...
C'est évident qu'il a réfléchi à cette question des grands médias et qu'il a une stratégie ("contagieux plutôt que convaincant" ça mérite quelques explications!). Parvient-il pour autant à échapper au piège de la peopolitique ? Personnellement, j'en doute et en tout cas cela mérite un débat, est-ce qu' @si veut s'y coller ?
Qu'est-ce que le "piège de la peopolitique" ? J'aimerais une définition de cet affreux néologisme.

En tentant d'être présents sur le plus grand nombre de scènes médiatiques, que risquent Mélenchon, le Parti de Gauche, le Front de Gauche, et la gauche en général ?

- devenir bête et oublier son engagement politique pour se caresser devant la Une des Inrocks ; permettez-moi d'en douter, voire de trouver cette hypothèse ridicule.

- devenir de droite : idem.

- empêcher les gens de penser : je crois, comme je l'ai expliqué dans mon précédent commentaire, qu'il fait justement le contraire.

- participer à la mise en scène générale du monde politique par les médias de masse : cette hypothèse n'a pour moi aucun sens, à partir du moment où l'on admet que cette mise en scène est aujourd'hui incontournable pour pouvoir toucher ceux "qui hésitent, ne savent plus, ne veulent plus", comme je l'ai encore expliqué dans mon commentaire précédent.

- dégoûter les citoyens que les médias de masse dégoûtent : ce dégoût devrait être évincé par le raisonnement que j'ai tenté de développer dans mon commentaire précédent.

- faire se déchaîner contre lui une armée de donneurs de leçons, avides de pointer de fausses contradictions dans sa démarche : c'est là, à mon sens, le seul "piège de la peopolitique" qui peut toucher Mélenchon.

Que peut, en revanche, accomplir la gauche en passant par les médias de masse ?

- au minimum : être présent sur la scène imposée par le système médiatique.
- au minimum : faire connaître l'alternative au PS.
- mieux : intriguer, interpeller des personnes "qui hésitent, ne savent plus, ne veulent plus".
- encore mieux : donner envie à ces gens de se renseigner sur le Front de Gauche.
- le must : réveilleur leur conscience politique, leur donner envie, par exemple, de s'éduquer en économie, de lire, de penser.

Quant au faux argument qui consiste à discréditer le discours de quelqu'un sous prétexte qu'il serait un "fidèle" du gourou Mélenchon, il commence à m'énerver. Beaucoup de "bien-pensant" parviennent à clore des discussions de cette manière : "de toutes façons, tu es pro-Mélenchon" ; sous-entendu : tu n'as plus toute ta tête, tu dirais n'importe quoi pour défendre ton gourou. C'est pourquoi je prends votre expression "plaidoyer pro-Mélenchon" comme étant péjorative. Non, je ne fais pas que défendre Mélenchon. J'essaie de penser.
Mais euh ! Je voulais encore modifier mon commentaire... snif.
Je ne cherchais pas à être péjoratif en parlant de "plaidoyer pro-Mélenchon" et encore moins à discréditer votre discours. Il y avait dans votre commentaire deux dimensions, l'une fournissant des éléments de contexte sur la perception de Mélenchon de son passage dans les inrocks, et l'autre défendant ses choix avec un discours militant (voilà le terme est peut être plus approprié?). Pour ma part, j'étais intéressé par la première dimension de votre commentaire et que c'était sur cet aspect que je réagissais et que je continue d'ailleurs à débattre avec vous.

Pour ce qui est du terme "peopolitique", peu élégant je vous l'accorde, je n'ai pas de définition à proprement parler mais il renvoie pour moi à la personnalisation excessive et à la course à l'image, le concours de beauté plutôt que le débat de fond.

Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dites sur le passage dans les médias de masse et les objectifs que peut y poursuivre le front de gauche. La question qui se pose est : parvient-il à atteindre ces objectifs? L'article de Judith et les réactions des @sinautes apportent un éclairage mais cela ne se limite pas aux Inrocks et il faudrait prendre une perspective plus large et cela mérite un débat.

Là où je ne vous suis plus c'est sur le risque pris par Mélenchon ou les autres : "En tentant d'être présents sur le plus grand nombre de scènes médiatiques, que risquent Mélenchon, le Parti de Gauche, le Front de Gauche, et la gauche en général ?". A mon sens, ce risque c'est celui de la caricature de l'individu, d'une image déformée de ce que sont vraiment la démarche et les propositions. Prenez "Mélenchon l'emmerdeur", la couverture des Inrocks, on est déjà dans la caricature, de celle qui plaît aux médias, qui permet de ranger la personne dans une case, et qui risque fort de se payer sur le plan électoral le moment venu. On en revient à cette question : comment être présent dans les médias de masse sans tomber dans ces travers ? Pas simple, le débat continue...
"La question qui se pose est : parvient-il à atteindre ces objectifs?"

Je ne pense pas que ce soit là la question.

Savoir si "ça marche" de passer par les médias de masse n'a pas vraiment de sens pour moi, puisque mon argument, c'est qu'aujourd'hui, les partis qui ont pour prétention d'arriver au pouvoir n'ont pas le choix. La question "ça marche ?" sous-entend qu'il y a d'autres solutions. Or il n'y en a pas vraiment, selon moi (c'est fou, je me sens toujours obligée de préciser que j'énonce toujours mon opinion, à force de constamment m'attendre à des attaques en tout genre). Le PG en cherche, d'autres solutions, a plein d'idées (les militants crieurs par exemple), mais, au final, toutes autres solutions de communication n'arrivent pas à la cheville du géant médiatique. Que vous le vouliez ou non, nous vivons dans l'ère de l'image et de la succession rapide et chaotique d'informations, et pour arriver au pouvoir, il faut avoir convaincu des millions d'électeurs qui reçoivent leurs informations des médias de masse avant tout.

Le risque de la caricature n'est pas à proprement parler un risque comme vous l'entendez, c'est un passage obligé ; un mal nécessaire si vous voulez. Et Mélenchon l'a bien compris quand il se moque de la couverture des Inrocks.

Vous devriez relire ma modeste comparaison entre l'éducation et la politique. En l'occurrence, je pense que la campagne politique du Parti de Gauche est un travail d'éducation. Je me répète une fois encore : on ne peut lire du Heidegger à des personnes qui ne connaissent rien à la philosophie, il faut donc d'abord faire un travail difficile et périlleux d'introduction, qui passe entre autres par l'illustration. Et oui, la politique dans les médias de masse, cela passe nécessairement par la caricature, tout simplement parce que ce sont des journalistes qui mènent le jeu. Mais si on reste droit et honnête dans sa présentation, la caricature pourra peut-être donner envie à certains élèves de s'intéresser au sujet, et d'aller au-delà de cette caricature pour entrer dans le texte.

Selon moi, la droite et le PG sont ici diamétralement opposés : la droite a intérêt à abrutir le peuple, le PG à l'éduquer. Après, pour certains, il faut surmonter le problème de la morale (et du fric ; c'est la même chose), et ça, l'éducation n'y peut rien...

Pour moi, je le répète encore une fois, la question est : peut-on aujourd'hui exister politiquement sans avoir recours aux médias de masse, qui, par essence, ne peuvent que produire des caricatures, ou du moins des descriptions simplifiées, voire simplistes, d'hommes et de partis politiques ?

Quant à la partie "militante" de mon message, je ne vois pas tellement où vous la situez. Pour ma part, je considère tout mon message comme étant militant, mais je ne pense pas avoir la même définition de ce mot que vous. La seule partie qui dégénère un peu dans mon message est la fin, j'avoue, mais cela ne concerne que les deux dernières lignes.

Je critique très sévèrement les personnes qui préfèrent ne pas s'engager. J'estime que c'est mon devoir de citoyenne de m'engager ou, comme vous dites, de "militer". Et on peut très bien "militer" pour des idées, pour la vérité, pour le bien, pour son bien, celui de ses enfants, et pas forcément pour un parti. Mais bon, la limite de ce raisonnement est toujours : comment faire pour véritablement changer les choses sans passer par un parti ? J'ai de la sympathie pour les anarchistes, qui ont le mérite de penser plus que beaucoup d'autres, mais je n'approuve pas leur position.

En tout cas, j'ose espérer que mon message "militant" n'a rien d'un discours cire-pompes écervelé de fidèle vénérant son gourou. J'ai tout de même argumenté.

Alors quelle est ici la limite entre le discours rationnel et le discours militant ?
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! A savoir que le discours militant ne serait pas rationnel. En parlant de militant, je faisais référence à la partie de votre message qui est un soutien à la démarche du PG et qui n'était pas l'objet de mon commentaire, je ne me serais pas permis de le qualifié de non rationnel. Soyons clair, je n'ai rien contre les discours "militants" et le votre est très bien argumenté et, je le redis, je ne cherche pas à le décrédibiliser (moi aussi je deviens parano ;)). C'est juste que c'est la problématique autour des médias de masse qui me titille et votre position ainsi que vos arguments invitent au débat.

Donc pour en revenir à ces médias de masse et à la caricature qu'ils engendrent, je suis moins optimiste que vous. Je pense que les profils atypiques, comme celui de Mélenchon, sont beaucoup plus malmenés et caricaturés que les autres politiques. Et je pense au contraire, qu'il y a tout intérêt à suivre de très près le traitement médiatique ainsi fait pour éviter les dérives les plus graves et limiter les dégâts. Ce n'est pas exactement de savoir si ça marche mais plutôt comment ça marche... Je crois qu'avec la couverture des inrocks on a atteint les limites du genre. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'on ne peut pas espérer être élu sans passer par ces médias de masse mais l'exercice est coûteux et périlleux, convenons-en.

Pour revenir au militantisme et à ces différentes formes, puisque vous aimez la philosophie, je suis plutôt socratique sur ce coup là, je préfère celui qui amène les gens à se poser les bonnes questions que celui qui a toutes les réponses. Les hommes politiques en général ont toujours des réponses à toutes les questions ou en tout cas ils doivent en avoir ! Plus rares sont les gens qui nous amènent à nous poser les bonnes questions, les philosophes se font rares sous le ciel médiatique... C'est une forme de militantisme qui me convainc et je trouve qu'@si n'est pas si mal dans le genre.
D'accord avec vous en ce qui concerne l'éducation, et pas d'accord...Car tout dépend de ce qu'on entend par éducation. Au début, dans l'apprentissage de la langue, on se doit de respecter, des règles assez strictes, gramaticales et orthographiques, nous sommes donc dans la position professeur/élève. Ce n'est qu'une fois assimilé l'ensemble de ces règles, qu'est offerte la liberté à l'éléve d'user comme il l'entend de cette langue. L'apprentissage commence donc par la définition du cadre commun, qui peut faire cette définition? l'élève ou le professeur?
Dans le domaine politique, où sont les professeurs? non pas ceux, spécialisés à science po ou ailleurs, mais les généralistes, ceux qui s'adresseraient à la masse...Et pouquoi à la masse, au peuple? Tout simplement parce que c'est lui, le peuple, qui est la source et le destinataire de la politique...En réservant celà à une élite, on prive le peuple de cet apprentissage commun de cette "langue"qu'est la politique...Ce n'est pas si compliqué que celà, il s'agit de faire prendre conscience, de la citoyenneté de chaque individu...Où voit-on dans les médias, dans la société, la pédagogie sur ce qui régit notre vivre ensemble, à savoir la politique? Pour la plupart, les hommes politiques, quand ils parlent, ce n'est pas pour inciter les gens à apprendre la langue commune, mais bien pour faire passer leur vision, tout en sachant que la plupart ne peuvent appréhender, ni saisir la portée des propos.
En ce sens, et du fait de sa vision philosophique de la politique, Jean-Luc Mélenchon, cherche à éveiller les consciences, éduquer à la "langue"politique. Ainsi, une fois éduqués, les élèves sont libres de choisir en toute connaissance de cause.
Une fois de plus où, quand, à quelle occasion cette éducation de masse se fait-elle?
JLM, sort des discours dominants, non pour se distinguer, mais bien pour interpeler les personnes, et déclencher une prise de conscience collective. La lutte avec les médias dominants en est un des aspects, par lequel il peut toucher le plus grand nombre de personnes. Nous faire réflêchir devrait être le rôle, la responsabilité, des hommes politiques, les médias devraient en être les relais, et nous-mêmes, individuellement devrions y porter la plus grande attention. C'est à cette condition que la république peut être réellement démocratique.
Vous ne répondez qu'à ce qui vous arrange ; le reste, c'est-à dire l'essentiel, vous préférez l'ignorer. C'est un phénomène auquel les militants du PG sont affrontés très souvent...
"peut-on aujourd'hui exister politiquement sans avoir recours aux médias de masse, qui, par essence, ne peuvent que produire des caricatures, ou du moins des descriptions simplifiées, voire simplistes, d'hommes et de partis politiques"

Ça me fait penser au référendum sur la constitution européenne.
Il se trouve que, en ces temps-là, sous le radar médiatique tout entier occupé à brandir le "oui" comme seule solution possible, ce référendum a tout d'un coup permis à un grand nombre de citoyens (même si, évidemment, il ne faut pas idéaliser, c'était très loin des 100% de français) de s'accaparer une problème politique jusque-là confisqué par les auto-proclamées "élites".
Or, les caractéristiques suivantes me paraissent importantes :
- il s'agissait d'idées politiques, non de personnes ;
- des débats se sont tenus (je ne parle pas des médias de masse, mais dans les familles, les cercles de connaissances, etc...)
- et ces idées et débats étaient totalement en dehors des grandes instances médiatiques.

Donc je me dis que, oui, c'est possible de générer du politique, de l'éducation citoyenne et de la réelle démocratie sans avoir recours aux médias de masse, et ce par le biais du débat.

Parce que ce qui me gêne un peu dans vos commentaires (même si je signale tout de suite que je préfère mille fois voir Mélenchon à la télé que tant d'autres), c'est l'idée que si il faut éduquer les citoyens (et là je suis d'accord - nous tous devons nous éduquer), alors ça passe par Mélenchon, qui, en bon prof passant à la télé ou dans les Inrocks, va donc faire son travail d'éducation.

Et ça ça m'embête parce que ça induit deux choses : la fixation inéluctable sur une personne plutôt que sur des idées d'une part, l'absence de vrai débat d'autre part, puisque dans ce cadre la bonne parole est apportée par une personnalité qui fait le "prof" - et qui aura une place bien délimitée dans ce genre de média, c'est-à-dire parlant d'en haut à des récepteurs passifs.

Vous allez me sauter dessus en arguant qu'il s'agit d'apprendre à penser par soi-même, et donc à débattre, et vous aurez sûrement raison quant aux intentions de Mélenchon et du PG.
Mais c'est quand même là que je persiste à ne pas bien voir le réel avantage de passer chez Drucker ou chez les Inrocks, parce que dans ce cadre-là, qu'est-ce qu'il peut y passer comme éducation à penser par soi-même ? Comme invitation au vrai débat d'idées ? Comme détachement de la personne-Mélenchon pour se focaliser sur les idées politiques ? Etc.

Peut-être cela amènera-t-il quelques votes à Mélenchon, mais j'ai bien peur que ce soit dans le cadre du "ha ouais je l'ai vu à la télé il a l'air bien ce gars", plutôt que du réel débat démocratique et de l'éducation populaire à long terme que vous appelez de vos vœux.
Il est intéressant que vous fassiez référence au référendum sur la constitution européenne où les médias de masse ont effectivement échoué à vendre le message dominant. Cela m'inspire deux commentaires.

Tout d'abord, il y a une différence majeure qui doit nous interpeller. Lors du référendum, il s'agissait de débattre et de voter sur une question de fond et non pas d'élire une personne. Cela prouve qu'il peut parfaitement y a voir un débat politique sérieux en dehors des médias traditionnels et qu'on peut échapper à leur loi mais dès lors qu'il faut personnaliser ce débat, et donc que quelqu'un incarne les propositions d'une formation politique, alors ces médias redeviennent dominants et on tombe dans le concours de beauté. C'est le mode d'élection qui personnalise le débat qui a fait de la présidentielle une chasse gardée des médias de masse jusqu'ici. Est-ce une fatalité ? Est-ce qu'avec Internet on ne pourra pas trouver une balance lors des prochaines échéances ? C'est un débat intéressant.

Mon second commentaire renvoie à ce besoin d'éduquer les français qui est apparu dans le débat. Je crois qu'il faut être très prudent sur ce sujet si on ne veut pas passer pour condescendant voire méprisant. Ce serait une erreur de croire que le problème est avant tout un déficit de culture politique. Le rejet de la constitution européenne en est un excellent exemple, quand on est sur un débat de fond, on ne peut pas manipuler les gens aussi facilement avec les médias. Si on a tous besoin d'apprendre, ce n'est pas à travers des leçons que nous donneraient les hommes politiques mais plutôt à travers le débat d'idées. Or, d'une part, ce débat est caricatural à la télévision et, d'autre part, on nous demande de nous prononcer sur des personnes, on y revient ! La personnalisation est dramatique car elle tend à faire passer l'individu avant son programme et pousse donc au "concours de beauté". En outre, elle suppose une confiance dans la personne, confiance qui est souvent déçue une fois que cette personne est au pouvoir du fait des jeux de pouvoir inévitables qui amènent à des compromis, quand ce n'est pas des compromissions, et aussi parce que le système incite à faire des tas de promesses pour être élu... Résultats des courses, on ne fait plus confiance (pour être gentil) aux hommes politiques , l'abstention grandit, le débat démocratique s'appauvrit et on se demande comment sortir de ce cercle vicieux. Un risque c'est de se dire qu'il faut trouver l'homme ou la femme providentiel(le)...
D'accord sur la trop forte personnalisation qui nuit. Mitterrand n'a pas été élu sur sa personne quand la gauche est passé pour la première fois (ses travers qu'on redécouvre l'auréolaient, enfin le contraire d'auréoler, déjà en flou). J'ai un souvenir d'un gros titre (de l'huma?) flanqué sur le pare-brise arrière, d'un gars sur l'autoroute, qu'on a doublé en faisant des appels de phares : "votez à gauche!" bien gros, 81.

Éduquer le peuple, c'est à voir, si déjà on informait le peuple?
Nous dresser à bien voter ou nous permettre de savoir pour quoi on vote dans des circonstances précises?
@mouffette : Je crois qu'on ne peut pas MIEUX dire, merci encore pour cette fabuleuse intervention..
Ce jour, des journalistes de france 3 en mode "prostitués" ont trouvé spirituel de jeter Mélenchon,Dupon-Aignant et Poujade dans le sac "populiste"...
Quelle saloperie sans nom! Ils le paieront!
Avant, je pensais que lire Les Inrocks ça fait bon genre, mais aujourd'hui, plus le temps passe, plus je ressens exactement ce que Judith décrypte dans cet article, lire Les Inrocks ne signifie plus rien.
Ca a peut-être à voir avec le nouveau patron, qui détient aussi Le Monde, et proche du monde des affaires (donc anti-Mélenchon), et proche des médias (donc anti-Mélenchon), et proche de DSK (donc anti-Mélenchon).
Se retrouver dans les Inrocks avec un papier plutôt bienveillant, c'est un sacré coup dur pour Mélenchon !
C'est ma conviction mais en même temps il faut reconnaître qu'un homme peut changer

et que même Chirac est devenu populaire, alors pensez, Mitterrand !

(n'empêche, merci Judith)
bravo un bien bel article
Un "certain" Christophe Prochasson... : http://crh.ehess.fr/document.php?id=294

Les historiens sont dans la mêlée.
Depuis qu'il s'est mis en tête de taper sur les médias, Mélenchon est partout...dans les médias.

Les journalistes, peut-être instinctivement, peut-être subconscientivement, tendent le micro, la plume ou la caméra
au miroir qu'il leur oppose - confondent "ça m'intéresse" et 'c'est intéressant';
et les trois alors, l'homme politique, le journaliste et ce vase clos qui désormais les renferme, de prendre un peu de poussière lassée sur un coin de cheminée.

Mélenchon, quand même, je le préférais avant.
grande classe l'article
J'ai un gros préjugé vis à vis des rédacteurs de ce genre de magazine je dois l'avouer. Je les vois comme des branchés mondains cooptés par le biais d'un bon réseau de relations, le plus souvent ignorants de l'histoire, de la philosophie, de l'histoire de la pensée en général, mais suiveurs de mode, leur créneau c'est la distinction par la culture, et non pas la culture. D'où le style, un genre faussement détaché, vaguement cynique, mais en réalité vide de sens et de vision du monde.

Au passage, les journalistes politiques ont de plus en plus l'air ignorant de la politique, tellement ils ne décryptent rien. Par contre qu'est ce qu'ils peuvent faire du potin en s'attachant aux personnes et à leurs rivalités, ce dont on se fout globalement.
Bravo Judith pour votre chronique ; je le dis d'autant plus sincèrement que je suis un lecteur abonné aux Inrocks depuis de nombreuses années. Je n'aime pas non plus le ton de l'article et la brièveté de l'interview... je trouve cela assez nouveau chez les Inrocks eux qui m'avaient habitué à de longs entretiens passionnants et fouillés.

Maintenant ils ont rajouté un cahier politique à leur mag, fait de brèves et de chroniques "décalées" assez distrayantes mais pas du tout instructives ou nourrissantes.
Finalement la plus-value au niveau de l'info politique qu'ils annonçaient ne se fait pas toujours sentir... Je suis déçu mais de toutes façons je n'ai jamais réellement compté sur les Inrocks pour m'informer.

C'est vrai enfin que les Inrocks sont certainement un de ces nombreux mags pour bobo... A la fois je suis gêné par le mépris qui s'affiche à ce sujet. Bien que s'afficher insoumis de la part des Inrocks est certes très c** (surtout qu'ils ont demandé à Thomas Legrand, grand insoumis, d'éditorialiser leurs pages politique), les lecteurs des Inrocks ne sont pas forcément dupes de ce positionnement qui ne renvoie à plus grand chose.
Le plus décevant c'est que ce déversoir à publicités porte le même nom qu'un bimestriel magnifique qui paraissait à la fin des années 80/début 90.
sauf qu'@si a fait pareil avec l'article "la brute encagée" de DS papier qui m'avait beaucoup déçue!

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Anne-Sophie Mercier a été journaliste à Charlie Hebdo pendant 4 ans environ, jusqu'au début de cet été. Je ne suis jamais parvenu à me faire un avis sur elle. Son écriture me semblait trop “institutionnelle” par rapport au format satirique du journal — imaginez un article de Cavanna à côté de celui-là. En même temps, elle croquait parfois notre petit personnel politique — surtout ceux du côté droit de l'échiquier — avec un humour féroce, ce qui n'était pas pour me déplaire. Et tiens, j'ai même le souvenir d'un article fort intéressant sur le syndicat anar CNT, dont on parle assez peu.
J'aimais les Inrocks quand ils parlaient essentiellement de musique : leurs interviews étaient longues et fouillées, souvent passionnantes. Et puis petit à petit ils se sont piqués de devenir un news magazine et aujourd'hui le rock est réduit à la portion congrue. Peut-être avaient-ils du mal à boucler les fins de mois et ont-ils dû changer de formule. (J'ai lu récemment que Carla Bruni leur a fait un don de 40000 euros il y a quelques années, ce qui explique peut-être d'ailleurs leur indulgence concernant son dernier album). Je ne suis pas partisane de Mélenchon mais quand j'ai vu qu'il était en couverture je me suis attendue à lire une interview beaucoup plus longue et intéressante que celle qui figure dans le dernier numéro (une page seulement, le portrait sert sans doute à rallonger le sujet sur Mélenchon pour justifier la Une). Où est passée la "valeur ajoutée" des Inrocks ? Du coup j'envisage sérieusement de résilier mon abonnement.
Je ne sais si j'ai bien compris le message ; pour ma part, je ne lirai pas ce magazine, car je préfère lire Melenchon dans le texte sur son blog dans le blog du parti de gauche;
- il y a très bien expliqué la politique économique et financière des Etats Unis,
- De même, il ne veut pas faire de la polique en confidentiel mais promouvoir les idées du parti de gauche, et pour cela en parler au plus grand nombre.
Un article relevant les tics de forme de la presse écrite, ça fait du bien.
Judith parle de distanciation ironique, mais cela n'affecte pas que l'écrit : je suis étonné par la multiplication de ce style à la télévision (les "sujets" diffusés durant le Grand Journal, l'émission de FOG, 13h15-le-samedi sur France 2...). Ca se veut ironique et distancié, mais c'est le plus souvent facile et superficiel. Il serait intéressant que @si se saisisse de ce thème...
Je m'excuse d'avance, mais je trouve le style de cet article quelque peu indigeste.

Sur le fond, vous dénoncez le style et les méthodes des Inrocks. Désolée de vous le dire, mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil : c'est les Inrocks, des bobos pseudo-cultivés "fashion", et oui, faussement "insoumis". Je pensais que tout le monde le savait. Qu'attendre d'autre de la part de ce magazine ? Ils ont annoncé que leur magazine allait prendre une nouvelle direction plus "politique" ? Et alors ? Vous vous attendiez à quoi ? C'est les Inrocks ! Duh !

En fait, avouez-le, c'est parce qu'ils ont fait leur Une sur Mélenchon que vous avez décidée de les attaquer. Décidément, Mélenchon attire toutes les critiques ; critiques qui parfois font semblant de viser autre chose. Au final, le lecteur lambda retient une chose des articles négatifs qui impliquent Mélenchon : Mélenchon = pas net. De votre article on retiendra : Mélenchon = faux insoumis. Vachement profond, original et instructif...

Mais ce qui m'a directement dérangée, c'est qu'on dirait que vous ne pouvez pas vous empêcher de faire des leçons de français et d'étaler vos connaissances. Et vous mélangez ces tocs de prof de lettres avec un style parfois très relâché, pour faire dans l'ironique, le cool et l'impertinent... Vous aussi, vous semblez vouloir faire un article faussement "original" et "insoumis". Dommage que ce soit justement ce que vous dénoncez.

Je vous cite :

"l’avantage avec Mélenchon, quand il sera président...", oui oui : "sera": futur, temps de l’indicatif, c’est-à-dire du réel promis, espéré, ou simplement prévu… [au passage : vous le prenez vraiment au premier degré ? ce n'était pas là fait exprès ? de la provoc' pour attirer le lecteur ?] [...] Ah, cet art du portrait qu’ils ont tous, les plumitifs de la presse, par petites touches bien senties, vaguement impressionnistes, et ce savant désordre si pittoresque collant ensemble le disparate, donnant au bidule un réjouissant côté cubiste [...] Le zeugme, oui, qui consiste à faire dépendre d'un même mot au moins deux termes disparates qui entretiennent avec lui des rapports différents - genre : «il a pris son manteau, beaucoup de retard, mais son train, quand même». Cette figure qui associe plaisamment le concret et l’abstrait s’appelle aussi, tiens tiens voilà qui est intéressant, un attelage... [...] cette prose qui se veut joueuse et n’est que parfaitement conventionnelle [...] son portrait ne saurait devenir hagiographie [...] quelle meilleure preuve de la soumission des Inrocks insoumis au modèle buzzatique ?.....

Désolée, mais on dirait les Inrocks...

Quant au ton que vous adoptez pour parler de Mélenchon :"le bonhomme", "Attelé, disais-je, bel et bien, le Mélenchon"... Que dire ?
Je viens d'acheter ce journal, ne l'ayant jamais lu avant, merci Judith vous m'avez gâché ma lecture par avance :)
Ce qui est gênant c’est la couverture et tout ce qu’elle semble impliquer : une participation active
(j’ai failli écrire complice) par Mélenchon lui-même à la fabrication de cette information. Ce qui,
quel que soit le contenu du papier, signifie son écriture non indépendante.
Mélenchon n’est il pas en train de fabriquer son image d’homme d’état avec plus de
communication que d’idées ? (J’insiste sur le point d’interrogation).
Ne va-t-il pas rejoindre les Chavez et autres Morales, qu'il admire tant, dans leurs excès médiatiques,
au détriment de l'humanisme dont il se réclame encore? (J’insiste sur le point d’interrogation, bis).
Bon je vais acheter les Inrocks séance tenante et visiter le blog de Mélenchon pour
me rassurer...peut-être...
"Il pris une veste et sorti le premier" c'est un attelage ?
PS: Anne Sophie Mercier se fait rare sur les plateaux télé.
Chaque fois que j'ai entendu parler un journaliste des Inrock, autant que je me souvienne, ça m'avait énervé : on "fait" jeune, on "fait" insoumis, on "fait" rebelle, on "fait" intello, tout dans la posture. Ben voilà, ça se confirme - faut plus acheter Libé, faut plus acheter les Inrocks, hein.
Excellente chronique de critique des médias.
WAOUH!
Qu'est-ce qu'elle écrit bien, Judith! Avec le style joyeux d'une prof de lettres corrigeant avec précision une copie médiocre; c'est plein de vocabulaire, de citations et de références bien documentées....Oui, bon, et après?
Les habitués d'@si trouvent visiblement du bonheur à approuver le dézinguage d'une 'consoeur' et trouvent coupable qu'un organe de presse, car c'en est un, s'intéresse à JLM. D'accord.
Mais, quand même, bonjour les schizophrènes:
quand Mélenchon débat de philosophie politique et économique avec Attali sur ce même site, drivé par D.Schneidermann et que de l'avis général, et le mien par la même occasion, c'est plutôt d'un excellent niveau et clairement à visée pédagogique, JLM est le même Le Pen de gauche? Le Boss d'@si accepterait de telles compromissions?
D'autant qu'il y avait un précédent, mais avec M.Touati, économiste, dans les mêmes conditions, sur @si et encore drivé par D.S
@si ferait donc du people, et avec un facho de gauche? V'la aut'chose....

Amitiés républicaines
PhV
Les Inrocks journal insoumis... Hahahahahahaha
Le PS, parti de gauche .... Hahahahahaha

La "politique" en France, c'est du bling bling et du toc. A la télé et dans les journaux. Blanc bonnet, bonnet blanc. C'est une belle image vide.
Seule différence entre les "candidats", la couleur de la cravate. DSK chez Sarko. La messe du 20 heures, qui mélange Karachi à la "réforme du code de la route". Tout ça, superficiel, lisse, propre sur lui. L'info comme spectacle. Sans intérêt.

Quant aux "programmes" politiques, ils n'existent plus. Relégués aux oubliettes de la littérature du XIXème siècle. Réservés aux doux rêveurs un peu ridicules, qui souhaitaient un monde plus juste... il y a longtemps. C'est comme ça, et si vous n'êtes pas contents, c'est pareil. Il n'y a pas d'autre solution, qu'on vous dit. Et le chef sera "inflexible", mais c'est pour votre bien, bande de bœufs.
Merci Judith pour ce papier très en verve qui montre que la peopolitique n'est pas l'apanage de la télévision mais la pente naturelle que suit l'ensemble des médias. C'est désespérant pour l'idée qu'on peut se faire du journalisme politique, c'est inquiétant pour le débat publique qui est devenu un monde de slogans où le fond a laissé sa place au fard...
Je ne reviens pas sur cette critique de la presse et plus particulièrement des "insoumis" inrocks qui sont aussi dans la course au buzz, l'article suffit. Là où je m'interroge, c'est sur la stratégie de M. Mélenchon. Actes 1 : il fait parler de lui en critiquant ce système médiatique qui revient à un concours de beauté, expression qu'il a lui-même utilisé pour la désignation de Ségolène Royal comme candidate à l'élection présidentielle. Acte 2 : grâce à sa gouaille très médiatique, il fait le buzz et fait gonfler la bulle médiatique et on commence à le voir un peu partout. Acte 3 : il est chez Drucker, il y a le papier des inrocks, et on est de plein pied dans la peopolitique ! De ma fenêtre, cela ressemble à une stratégie politique, on dénonce le système pour y entrer. Je ne fais pas de procès d'intention à M. Mélenchon, il a/avait peut être le souhait sincère d'utiliser sa médiatisation pour faire avancer ses idées mais force est de constater que plutôt que le débat d'idées c'est surtout son image de star médiatico-politique qui a progressé. C'est la quadrature du cercle, équation impossible pour tout homme politique ? Quoi qu'il en soit, au final, c'est la peopolitique qui gagne et le débat d'idées qui perd...
Je soupçonne Judith de ne pas avoir attendu plus que cela de l'article en question, car la nouvelle formule des Inrock, et ces fameuses pages politiques, n'a (elle) pas attendu cette semaine pour montrer sa terrible vacuité. Proche d'une sorte de "grand journal" de papier, elle n'a pour seule vocation que de positionner physiquement les Inrockuptibles aux cotés de l'Express, du Point et du Nouvel Obs, et pour seul argument un rapport visuel plus dynamique que celui bien encrouté de ses illustres ainés. L'unique insoumission ici est celle de la forme, le fond étant abandonné à des plumes aussi embourgeoisée et introduites que celles de ses nouveaux concurrents.

Las, cette nouvelle formule qui souhaitait évoluer avec sa génération ne réussit qu’à rappeler à son lecteur qu'il a vieillit.
Bonjour
A ce que je lis, les Inrocks sont habillés pour l'hiver. Encore un constat démontrant que la presse française ne sait que se tirer dans le pied.
Vous dites et c'est bien :
"J’en rêve une, de formule "indépendante", depuis toujours, que je n’ai jamais vu se réaliser : dans "personnalité politique", le journaliste retiendrait "politique", et non "personnalité","

Mais franchement que fait @SI sur Melenchon depuis plusieurs mois ?

@SI dénonce à bon escient cette 5ème République et ce focus sur « qui sera le prochain roi », mais ne parle que du bonhomme.
Appliquez la rigueur de votre analyse sur les Inrocks’ aux articles d’@SI sur d’autres people-politiques et vous verrez combien vos analyses « politiques » ne servent généralement qu’à servir le portrait bien figé que vous en tracez au fil des mois.

C’était sinon bien agréable de lire votre papier mais là la dose donneur de leçons à dépasser mes capacités.
Vraiment excellent. Magnifique de justesse sur cette prétendue objectivité qui consiste à frapper un coup à droite, un à gauche, de plus en plus vite, comme des essuie-glace pris de folie. Ce traitement paillette des personnalités politiques a toutefois un avantage, il oblige certains de nous (seulement ceux qui ont le temps et les moyens, hélas) à chercher leurs infos directement dans les textes. Et il fait certainement le succès de la presse internet où l'on peut trouver quelques informations et analyses un peu plus sérieuses.
Merci à vous, particulièrement. Pour Tomates, pour Eric Hazan, pour Virginie Despentes, pour votre texte sur une manif dont j'ai oublié le titre mais pas le contenu.
Excellente analyse ! On ne m'ôtera pas de l'idée que la trombine de Mélenchon, que j'avais plutôt apprécié au départ, notamment sur le plateau d'arrêt sur images, est le fruit d'une tractation et non la volonté indépendante d'une journaliste de lui consacrer un article.
Joli décryptage. Merci Judith pour ce regard intéressant et avisé !
Judith, je vais finir par apprécier ce que vous écrivez.
L'article des Inrocks est commis par une journaliste incapable de prendre le moindre risque intellectuel.
Ce qui, vous en conviendrez, est de mauvaise augure pour un magazine qui veut "s'écarter de tout ce qui est institutionnel et offrir des contenus plus originaux, plus insoumis". Vous reprendrez bien encore un peu d'insoumis mon cher Pigasse.
Toute la panoplie de la bien bien-pensance est convoquée: arguments ressassés, figures de rhétorique convenues, conformisme du non conformisme, copié collé des portraits faussement décalés dont Libération s'est fait une spécialité (que le monde nous envie).
Dans tout cet empilage fait de bric et de broc ne manquait plus que ce Le Pen de gauche, qui devient antiphrase pour répondre en écho à Cohn Bendit et Jean Paul Huchon qui ne s'étaient pas embarrassés, pour qualifier Mélanchon, d'un "gauche" hypocritement euphémisant.
pas mal!
Excellent décryptage ! C'était un plaisir de vous lire. Effectivement, on pourrait rêver à un journal ou un magazine qui, en recevant une personnalité politique, parlerait de politique. Mais il faut vendre, se montrer faussement impertinent, ironique, spirituel,... Des idées, des arguments, oulala, c'est bien trop saoulant. Bien sûr, concernant Mélenchon, on ne retiendra que le qualificatif infamant de Le Pen de gauche : objectif rempli !
Judith, l'hyper-matinaute !
Plaisir de vous retrouver, mais j'attendrai le café...

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