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Médias et L214 : la déontologie à l'abattoir?

De nombreux médias couvrent, à juste titre, les enquêtes de l'association antispéciste L214. Mais certains la relaient un peu trop complaisamment, au point de devenir partie intégrante de ses plans de communication. "Arrêt sur images" a eu accès à de très nombreux documents internes et révèle l'envers du décor.

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Je vois plusieurs défenseurs de L214 monter au créneau dans les commentaires. Pourtant l'article n'est pas critique envers l'association, mais envers certains journalistes qui couvrent ces sujets. C'est a ses derniers d'être rigoureux, L214 est une a(...)


L 214 est une association qui  effectue un travail remarquable pour la défense du bien-être animal. Nous devrions avoir honte d’accepter ces conditions d’élevage et d’abattage  des animaux.

"Est-ce qu'un journaliste ne doit pas signer de pét(...)

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oui c'est un travail de lobbying comme un autre. 

vraiment nuls ces journalistes, c'est pas aussi grave que les deputes qui se font écrire leur loi par des boites privées mais c'est vraiment pas reluisant pour la profession. 


Apres Mediapart (...)

Derniers commentaires

Bonjour, 

Je souhaite faire un commentaire à propos du votre papier. J'ai été journaliste pendant trente ans, je suis aujourd'hui entre autres activiste, et fais également des actions pour L214. J'ai comme vous constaté sur certains reportages télé, dont ceux d'Hugo Clément par exemple, qu'il y avait une certaine "aide", logistique et technique, qui sans elle n'aurait pu permettre la concrétisation du sujet. J'ai trouvé ça gênant effectivement. 

Mais je me suis dit, et cet argument m'a suffit pour me convaincre : c'est un lobbying comme un autre (les entreprises ciblées par L214 ne sont-elles pas elles aussi chatouillées par d'autres lobbys, comme celui de la viande par exemple). Car il faut qu'il y ait un maximum de sujets de ce type diffusés à une heure de grande écoute sur des chaînes grand public. Et puis comment traiter de la violence envers les animaux d'élevage sans passer par L214 ? Comment traiter de la décarbonation en prime time ? 


Par ailleurs, je trouve votre papier bien trop à charge. La divulgation par vous des échanges mails est aussi limite et très certainement tronqué. Etonnantes aussi les allusions à des viols au sein de l'association : oui, un bénévole de l'antenne L214 d'Ile-de-France est un connard. Mais est-ce qu'il y a un rapport avec l'action générale de L214, ou un rapport avec votre papier pour en faire cette allusion, là, en début d'article ?


Quel journaliste spécialisé depuis longtemps n'a pas lié, avec le temps, des amitiés avec ses contacts ? Quel journaliste n'a pas fait relire ses papiers, ou des passages, quand le sujet est potentiellement explosif, ou très technique, par ses contacts ou des avocats ? Quel journaliste n'a pas dit : "Envoie moi les images gratuites que tu as ?" Quel journaliste n'a jamais repris des passages entiers des dossiers de presse ou confectionné ses sujets à partir des propositions de ses contacts ? Je vous trouve vraiment très prude. 


Merci, voté ! Qu'@si, sensible aux questions environnementales et écologiques, fasse le choix exigeant de publier cet article me semble très salutaire, et contribue à maintenir éveillé notre esprit critique. D'autant qu'il a été déjà souligné que ce travail interroge plutôt ici la déontologie des journalistes que celle de L214, qui lance des alertes autant qu'elle fait du lobbying. Disons que c'est bien aussi de se le voir rappeler au passage. 

On ne parle pas ici de L214 mais d'une éthique journalistique. Il est important que des principes garde-fous soient établis et respectés dans tout métier, surtout dnas ceux régaliens d'une démocratie. 


Le remplacement d'une orthodoxie par une autre (viandards par véganes, ici en l’occurrence) n'est pas nécessairement un progrès. Le véritable ennemi, c'est l'esprit réduit à l'état de gramophone, et cela reste vrai que l'on soit d'accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment. 


Manifestement, Luce et compagnie sont, d'après ces infos, des gramophone de L214, et mettent ainsi en péril leurs actions d'information (pan capital d'une société animale sociale) et donc de notre démocratie, ... tout comme le font les journalistes complaisants avec les puissances financières et politiques. Et ce n'est pas parce que j'ai de la sympathie pour leur combat que je fermerai les yeux sur ces dérives : L214 est aussi responsable car 1/ ils étaient manisfestement au courant, acceptant ces dérives, et sachant que si révélées, ce genre d'histoires va gravement décrédibiliser les communiqués relayés par des journalistes à venir (tout du moins les articles de presses à venir sur leurs messages) aux yeux des lecteurs, auditeurs et spectateurs, avec ce doute de "est-ce bien une info vérifié, avec du contradictoire, ou bien de la propagande qui ne dit pas son nom". Si Luce et compagnie commençaient leur article par un "Vous le savez, cette association m'est chère. Je vous relai aujourd'hui des informations en provenance de L214 : ..." ou par un "Les combats de L214 sont les miens. Je vous relai donc aujourd'hui des informations en provenance de L214. ...", Bref, comme on l'apprend dans un dialogue éclairé classique : commencer par décrire d'où on parle, surtout si nous sommes impliqué dans un sujet. La base. Se dissimuler ainsi (faute des journalistes), ou accepter que son message soit relayé sans aucun esprit critique (faute de L214), c'est tendre le baton pour se faire battre, et le baton finit toujours p

MÉDIAS ET L214 : LA DÉONTOLOGIE À L'ABATTOIR?

J'aime beaucoup le coté faux derche du point d'interrogation ; les signes de ponctuation composés de deux éléments doivent encadrés d'espace.

une journaliste interrogée n’a pu finir son livre par manque de temps. Pourtant en faisant écrire par d’autres ses articles, elle devait se libérer du temps. Très drôle aussi quand elle considère qu’en tant que journaliste, corriger un communiqué puisse se limiter à avoir la primeur de son contenu (qu’elle contribue au passage d’écrire).

Hate de lire la suite sur les méthodes de com de cette assoce…

Je vois plusieurs défenseurs de L214 monter au créneau dans les commentaires. Pourtant l'article n'est pas critique envers l'association, mais envers certains journalistes qui couvrent ces sujets. C'est a ses derniers d'être rigoureux, L214 est une association partisane et c'est bien son droit.

Rien à dire par contre sur la qualité des publications de  Loopsider et Causette à propos de L214 (des enquêtes approfondies et aucun parti-pris d’après vous?). Rien à dire sur le titre raccoleur de l’article de Mediapart, ni sur les explications pourtant fouillées communiquées par L214 au journaliste qui l’a signé?

Ah ben non, on cite les yeux fermés, ces "enquêtes" sur "le climat délétère au sein de l’association". Le climat délétère, rien que ça. On se demande bien comment survivent les milliers de bénévoles qui donnent de leur temps sans compter pour faire vivre cette asso et les revendications qu’elle porte . C’est quoi déjà votre spécialité à ASI? L’analyse critique des médias ou l’analyse critique des médias sauf quand il s’agit des méfias bien-pensants àvos yeux?

On attend avec impatience la vérification par ASI qu’aucun de ses journalistes qui couvrent ses sujets favoris n’est ni adhérent ni donateur à des associations des domaines concernés. Personne n’a l’a moindre relation de ce type  avec des assos féministes par exemple? 

Je ne pose pas la question pour les associations animalistes vu le silence assourdissant d’ASI sur la condition animale.


(Précision au cas ou un nom ou pseudo d’abonné apparaîtrait associé à cette réaction: ce commentaire n’est pas posté par le membre du foyer abonné à ASI qui a occasionnellement posté sur d’autres sujets.)


L 214 est une association qui  effectue un travail remarquable pour la défense du bien-être animal. Nous devrions avoir honte d’accepter ces conditions d’élevage et d’abattage  des animaux.

"Est-ce qu'un journaliste ne doit pas signer de pétition, ne doit pas être adhérent d'une association dont il parle, ne doit pas manifester, doit s'interdire de participer en tant que personne au monde dans lequel il vit ?", commente Sarah Finger

En effet en quoi est-ce condamnable ?

Tant de journalistes sont occupés à défendre les puissants, que l’on devrait être reconnaissant à ceux qui défendent ces êtres démunis devant la cruauté humaine. Même au prix de quelques écarts (L 214 a d’ailleurs pris en compte les remarques auxquelles vous faites allusion)

Si les gens pouvaient visiter les élevages industriels et les abattoirs, soigneusement cachés aux regards indiscrets, peut-être y aurait-il un peu plus d’empathie vis à vis d'eux et .... un peu plus de végétariens.

"On reconnaît le degré de civilisation d'un peuple à la manière dont il traite ses animaux". Gandhi

Merci beaucoup pour cet article. 

Le lobbying économique est une plaie qui commence à être publiquement déconstruite, même si les journalistes et les politique tentent encore trop souvent de le déminer. Le lobbying médiatico-associatif lui reste enseveli. Il est pourtant plus insidieux et détestable, car il se veut pur et désintéressé, alors que tous les coups sont permis pour s'arracher donateurs et prête-plumes et il déconsidère en profondeur les causes qu'il prétend défendre. L214 est l'une des pires expériences humaines et sociales de ces dernières décennies pour de nombreux défenseurs des animaux, sapant sans vergogne les nombreuses tentatives de dialogue mises en place pour faire évoluer en profondeur et sur la durée les pratiques d'élevage et de mise à mort des animaux, sans parler bien entendu du traitement réservé aux êtres humains qui se sont malheureusement pour eux engagés dans cette association.

L214 est l'une des pires expériences humaines et sociales de ces dernières décennies pour de nombreux défenseurs des animaux, sapant sans vergogne les nombreuses tentatives de dialogue mises en place pour faire évoluer en profondeur et sur la durée les pratiques d'élevage et de mise à mort des animaux, sans parler bien entendu du traitement réservé aux êtres humains qui se sont malheureusement pour eux engagés dans cette association.

Vos accusations sur L214 sont graves.. Veuillez être plus précise..

Les accusations sont graves simplement parce que les faits le sont... Avez-vous lu par exemple l'enquête de Causette? C'est glaçant, comme le reconnaît une avocate spécialiste en violences sexuelles: "L’enquête assez glaçante de CausetteLeMag janvier 2022 (...) Au-delà des faits eux-mêmes qui inspirent la plus profonde sympathie pour les victimes cette “énième” enquête montre que bien-sûr les agressions sexuelles c’est partout, mais encore plus intéressant, que les mécanismes de silenciation et de dénégation malheureusement AUSSI."

Cette reconnaissance est pourtant presque inexistante de la part des fidèles de L214... Aussi noble que soit une cause, on ne peut pas taire les injustices au sein des associations. Ce réflexe de se taire, qui ne profite en rien à la cause d'ailleurs, aboutit simplement à atrophier de plus en plus notre empathie et à générer encore plus de souffrance: «Josée décrit des viols répétés – «mon “non” n’était pas respecté» – ainsi que des «violences sexuelles», qui l’obligeront à «prendre de la codéine» (un analgésique) pour soulager les douleurs. «Il m’a fait sentir coupable en m’expliquant que tout ça était de ma faute, que j’étais trop attirante qu’il ne pouvait pas se retenir.» À son retour au Canada, elle mettra plusieurs mois avant d’arriver à couper définitivement les liens avec lui et à mettre des mots sur ce dont elle a été victime. «Encore très confuse émotionnellement», Josée confie en septembre 2019 à la cofondatrice et coprésidente de L214, Brigitte Gothière, ce qu’elle et d’autres militantes auraient subi de la part de cet homme. Devant l’absence de réaction, elle insiste: «Votre silence est une blessure supplémentaire, doublé d’un appui à ceux qui ne cessent d’agresser, puis de détruire les femmes qui osent ne pas se laisser abuser», écrit-elle.»

Causette nous apprend aussi que d'autres dirigeants ou responsables de L214 ont été informés de l'existence de violences sexuelles, et que loin de réagir pour témoigner de l'empathie et tout faire pour que ça ne se reproduise pas, la réponse a été de se victimiser (ce que certains fidèles de L214 font ici même dans les commentaires): «l’écologiste Sandrine Rousseau, nous confirme avoir rencontré à cette époque plusieurs militantes de L214 venues chercher de l’aide. Elle leur donne conseil suivant:«Écrivez aux personnes qui font autorité dans le mouvement.» Valérie s’exécute. Dans un échange de mails, elle interpelle donc le coordinateur de L214 Éducation, ainsi qu’une membre du conseil d’administration sur le «sexisme et la responsabilité collective», (…) sur «l’existence de nombreuses violences sexuelles dont témoignent plusieurs militantes» et insiste: «Réagir au sexisme est une obligation légale.» Du côté de L214 la réponse est lapidaire: on dénonce une «vindicte» et une «diabolisation». «J’ai vite compris que nous [les bénévoles femmes, ndlr] n’avions pas trop le choix dans l’équipe de Paris: soit on se retirait de nous-même des activités si on ne voulait pas continuer à travailler avec un agresseur, soit on insistait pour réclamer son exclusion, mais il fallait subir la suspicion de mensonges, voir une plainte en diffamation, et surtout une culpabilisation énorme», regrette aujourd’hui Valérie, qui a cessé de militer.»

Cette simple révélation est littéralement scandaleuse pour quiconque n'a pas une pensée binaire du type "L214 est le Bien, donc qui ose critiquer L214 est le Mal (ainsi que mon ennemi)". Mais quels médias en parlent à part Causette? Une autre révélation scandaleuse: «Il m’a allongée sur le lit et a forcé son sexe dans ma bouche alors que je le suppliais d’arrêter.» Encore très marquée aujourd’hui, elle estime que certains cadres de l’association sont responsables de l’aggravation de son mal-être: «J’ai été harcelé, violée, et on m’a fait passer pour une folle.»»

Et une autre: «En décembre 2019, une jeune militante mexicaine accuse, dans un long texte posté sur Facebook, le Français William Burkhardrt, d’avoir «abusé sexuellement» d’elle pendant une semaine d’actions, au Danemark, quelques mois plus tôt. [...] Sauf qu’avant ce témoignage, une salariée et deux bénévoles avaient déjà fait part, via des mails, à l’association d’un profond «malaise» concernant cet homme. [...] Dans un échange, le coprésident de L214, Sébastien Arsac, explique à son équipe ne pas souhaiter répondre de peur d’alimenter une polémique stérile».


Pas besoin d'une grande fibre féministe pour frissonner en lisant l'expression "polémique stérile"...

Et une autre: «la vidéo est alors incarnée par Rémi Gaillard. Seulement, à l’époque, l’humoriste est déjà plus connu pour ses «blagues» problématiques envers les femmes que pour son engagement envers la protection animale. Un an plus tôt, plusieurs articles de presse dénonçaient ses caméras cachées «perpétuant la culture du viol», voire des faits pouvant être qualifiés d’agressions sexuelles. Dans ses vidéos, il prenait des femmes dans la rue par surprise, donc sans leur consentement, et mimait un rapport sexuel avec elles ou bien les embrassait de force. Anticipant le retour de bâton, une salariée avait tenté de mettre en garde l’association. «Y avait eu polémique, on était au courant», réagit dans un courriel la direction, qui balaie le sujet d’un revers de main: cela ne «posait pas tellement problème».»

y a-t-il eu des plaintes déposées ? Et si non, pourquoi ?

Je pense résilier mon abonnement à sa prochaine échéance annuelle pour augmenter mes dons à L214.......

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