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Commentaires

Marjane, ma soeur, ma semblable, ma presque pareille

Derniers commentaires

De Keiji Nakazawa.

Vous avez un monde de cruauté envers ses semblables à explorer, et à découvrir.

Avec une mention spéciale pour la portait du politique (le maire du quartier où vie Gen en début de récit), qui vous récosiliera avec nos politiques Français.
J'ai le sentiment d'arriver après la bataille : je viens seulement de m'apercevoir que Judith a écrit cette chronique sur Marjane Satrapi!
Est-ce parce que les chroniques de Judith ne sont pas bien mises en valeur.ou que j'ai manqué de vigilance??
J'ai aimé son coup de gueule de la dernière fois à propos de la démocratie!! et je partage totalement son avis sur l'intérêt de la littérature, du cinéma de la BD, de l'Art en général pour vraiment comprendre au sens plein du terme des vies, des histoires, des pays...

Et cela fait des jours et des jours que je me disais que Judith Bernard se faisait rare et que décidément elle me manque...
Je regarde tous les jours si je n'ai pas raté le dernier Dans le texte.

En lisant sa chronique, je me dis que je vais (ce que ne trouve jamais le temps de faire) aller sur le forum pour dire combien je suis d'accord et combien j'aime ce qui est dit.
Or j'arrive décidément après la bataille parce qu'en navigant sur le site, je tombe sur l'article de Daniel S qui s'interroge sur les raisons de la faible audience de Dans le texte. Et je lis que si on n'a plus cette superbe émission c'est parce qu'il n'y a pas assez d'asinautes qui la regardent...
Il faut que dans le texte continue; j'ai lu et apprécié une bonne partie des textes dont il a été question; aucune autre émission de cette sorte n'existe. D'accord pour qu'elle se diversifie mais qu'elle ne soit pas qu'un reflet de l'actualité, qu'elle reste le lieu où l'on peut vraiment entendre un écrivain!
Je regrette de n'être pas plus souvent intervenue sur le forum pour soutenir l'œuvre de Judith Bernard!
Je prends le temps de regarder l'émission malgré ma connexion plus que défaillante, mais je ne prends pas le temps d'intervenir sur le forum ...
Bref, je fais le voeu que l'émission continue!
Mieux vaut tard que jamais !

Si vous passez (encore) par là, c'est ici.
J'ai été assez étonné, lorsque pour la première fois, jai lu sous la plume de M. Schneidermann que l'émission littéraire de asi était relativement peu regardée, et je le suis une nouvelle fois, relisant la même information sous la vôtre, Mme Bernard. Et cet étonnement renouvelé, doublé d'un sentiment d'injustice, est la raison pour laquelle je veux vous faire part aujourd'hui de mon propre ressenti : si mon goût pour la première émission d'asi m'a conduit à m'abonner au site, à présent, Dans le texte est l'émission que je regarde avec le plus de plaisir et que j'attends avec le plus d'impatience entre deux numéros, alors même qu'aucune émission littéraire jusqu'ici ne m'avait assez séduit pour que je prenne le temps de la regarder. Je trouvais "Apostrophe" élitiste, "le Bateau livre" m'apparaissait vain et pompeux... Mais votre émission a le pouvoir, grâce à votre talent, votre rigueur et votre volonté d'aller au fond des choses, de me captiver pendant tout l'espace de sa diffusion. A ce point que j'en viens à m'intéresser à la littérature contemporaine, moi qui auparavant ne lui portais que très peu d'intérêt, plus enclin à choisir pour mes lectures des ouvrages de littérature dite "classique". Merci donc de m'y avoir amené, tant il est vrai que l'on doit se montrer reconnaissant envers qui vous amène là où vous ne deviez pas aller. C'est une émission que par ailleurs je préfère largement à sa consoeur "La Ligne Jaune" : avec cette dernière, je ne trouve pas mon compte. Les babillages de non spécialistes sur des thèmes issus de l'actualité pour lesquels on n'a aucun recul me rebutent, et je trouve qu'il ne ressort rien des débats qui y sont menés. Je n'y apprends rien, si ce n'est quel est l'avis de chaque contributeur (mais que m'apporte de savoir qu'un tel ou un autre a tel avis ou un autre ?). Ainsi, après cet éloge qui me semblait important à faire, puis ce blâme dont il me faut m'excuser, je veux vous assurer que j'attends avec moult trépignements votre prochaine émission.
C'est étrange, je ne garde pas du tout la même impression sur ce film, vu il y a quelques années.

Le recours graphique aux marionnettes m'avait paru véritablement intéressant, du point du vue de la narration, mais le personnage de l'héroïne n'avait suscité en moi absolument aucune sympathie. Mes souvenirs ne sont pas précis, mais elle m'avait laissé l'impression d'une pauvre petite fille riche, une sorte de gauche-caviar ( tiens, ça fait longtemps qu'on ne dit plus ça !) insupportablement insolente et snob, qui surjoue le "on a tout perdu mais on reste digne face à l'adversité".
Bref, à me choisir une sœur de film, ce n'est pas elle que j'aurais choisie en tout cas !

Je suis bien consciente que tout cela est trop vague pour que je défende plus ma position, mais comme le film ne m'avait pas laissé un bon souvenir, je ne vais pas le revoir !
Et je m'étais dit à l'époque que son succès venait peut-être en partie du fait que de nombreux Européens ne comprenant rien à l'actualité de cette région se trouvaient fort satisfaits de trouver une explication accessible sans se (re)plonger dans des livres d'histoire/géo/politique/religion/économie ... un dessin animé et hop ça y est j'ai tout compris et je sais qui sont les gentils et les méchants !
Il y a ceux qui parlent sans savoir et ceux qui savent de quoi ils parlent. La sociologue franco-iranienne Azadeh Kian, prof de science politique à Paris VIII, chercheuse au CNRS, appartient à la 2e catégorie. Elle vient d'accorder un entretien au magazine télérama, publié dans le n° de cette semaine, pas encore en ligne sur le site (*).

En trois questions/réponses, voici déjà de quoi méditer :

"Q : En 2005, Ahmadinejad avait été élu triomphalement. Le 12 juin 2009, il n' a été réélu que grâce à une fraude massive. Pourquoi un tel rejet du régime ?

R : Parce qu'il a été incapable de tenir ses promesses ! Ahmadinejad s'était fait élire sur un programme social, destiné à améliorer les conditions de vie des laissés-pou-compte, voire des classes moyennes. Beaucoup avaient voté pour lui dans l'espoir de meilleures conditions de vie et de créations d'emplois pour leurs enfants, qui sont de plus en plus diplômés !

Q : Ce niveau d'éducation est une réussite de la révolution non ?

R : Indéniablement. L'éducation faisait partie des revendications des révolutionnaires de 1979. Khomeyni disait que tous les maux sociaux venaient des villes, que les villageois ne devaient plus avoir besoin de migrer à la périphérie des villes pour trouver l'électricité, l'eau potable, le dispensaire et, bien entendu, l'école. Le régime a donné tout ça aux villages. Le taux d'alphabétisation est passé de 47% à 90%, avec très peu d'écart entre les villes et les villages, et entre les filles et les garçons.

Q : L'économie suffirait-elle à expliquer la contestation actuelle ?

R : Non, bien sûr. La vraie raison c'est l'archaïsme du pouvoir. Comment voulez-vous que des jeunes gens instruits, respectés par leurs parents, acceptent qu'un guide leur dicte leur comportement individuel et collectif ? Il y a un décalage insupportable entre la famille, comme base de la société iranienne, et la structure du pouvoir. Le paradoxe, c'est que le régime a largement contribué à ces changements, en alphabétisant massivement les iraniens, et qu'il ne veut pas en assumer les conséquences !"

(*) L'intégralité de l'itw dès la mise en ligne sur telerama.fr.
On a pas de pétrole... mais on a des vaccins... dépêche AFP. L'article du Figaro ne cite pas l'Iran, on ne va pas froisser le lecteur quand même. Plus suprenant est la date de livraison des vaccins, le 7 décembre... ça fait un mois déjà qu'on en vend, et on ne l'a appris que très récemment.
Ben non, c'est pas ça, pour moi, D@ns le texte...

C'est plutôt vous découvrir, vous, Judith Bernard, à travers une oeuvre littéraire.

Et pis, voir un auteur redécouvrir son oeuvre à travers vous.

Enfin, tenter de me reconnaitre, moi, grâce à tout cela.

C'est un petit bijou d'intersubjectivité, cette émission.

Alors, après, on peut effectivement se demander pourquoi l'@sinaute moyen préfère être informé sur le Honduras, pays à des milliers de kilomètres d'ici et où il a peu de chances de mettre les pieds un jour, plutôt que sur lui-même.
Djac, vous critiquez ce choix de France Inter en regrettant qu'il n'y aie jamais de journée spéciale Debussy; ce qui serait peut-être le rôle de France Musique, non ?
Daniel aussi, dans un des derniers 9h15, critique ce choix

Je ne peux me prononcer sur Debussy, puisque je n'ai aucune culture musicale (c'est sans doute d'ailleurs, le problème, j'en conviens)
En revanche, il me semble que l'importance donnée cette année à Camus, correspond à un besoin dans le contexte actuel, de retrouver nos philosophes; un besoin de penser le monde, le rapport entre les hommes, le sens des choses, bref... un besoin de philosophie... pour se désembourber des faux débats qui nous sont imposés comme le dernier en date sur l'identité nationale.

A mon avis, si le cinquantenaire de la mort de Camus était tombé il y a six ans, il n'aurait eu pratiquement aucun retentissement.
Je teste demain la chronique de Judith avec mes élèves de BTS. On vient d'étudier Valse avec Bachir et la question de la guerre en images. On va décortiquer, analyser et débattre. Je vous dirai ce qu'ils en pensent...
En tous cas, merci Judith pour cette chronique, tout plein d'arguments, et une vision très intéressante donnée sur les images diffusées par les médias.
Salut Djac !

Quelques réactions et remarques à propos de vos remarques :

"vous constaterez que Debussy, pourtant un géant de la musique qui a révolutionné l'art musical (plus en profondeur et plus durablement que Shoënberg), est beaucoup, beaucoup, beaucoup moins révéré que les écrivains-intellectuels français (on aura jamais une journée Debussy comme on a une journée Camus sur France Inter, par exemple. C'est fou, non ?"

tsss tsss comparaison n'est pas raison. Debussy versus Camus... je vois pas bien. Vous auriez choisi de comparer un grand scientifique français (voyons, voyons... par exemple... Claude All... nan j'déconne) comme le regretté Paul-Gilles Degennes par exemple, ou Fernand Braudel, la comparaison pourrait être fertile. Il y a quand même eu la disparition de Levy-Strauss qui a fait parler tout de même.

"Mais si chacun ses goûts, alors cela veut dire qu'il y en a d'autres. Et c'est ce qui expliquerait peut-être la moindre audience de d@ns le texte. Pour prendre un exemple que je connais a priori le mieux : mon cas personnel. Bien qu'ayant écouté avec plaisir plusieurs de ces émissions, malgré tout je n'ai eu envie de lire aucun des livres présentés."

Il y a sans doute plusieurs facteurs qui pourraient expliquer la faible réactivité de D@ns le texte sur les abonnés (je préfère cette formulation à "audience" parce que ce n'est que du forum dont on parle n'est-ce pas, pas du nombre d'abonnés qui regardent l'émission ?), celui que vous pointez joue certainement son rôle. Cependant, j'en vois un plus influent que tous les autres, je crois. Le manque de temps que chacun est en mesure d'accorder à l'activité lecture. Car non seulement lire des romans, ou des essais est un choix culturel parmi d'autres, affaire de goût donc, c'est aussi une activité culturelle en concurrence avec d'autres ! Il faut du temps pour lire et lire prend du temps ! Vous vous citez en exemple en nous avouant avec une franchise qui vous honore que vous avez écouté/regardé plusieurs émissions mais lu aucun des livres présentés. Si je reprends mon hypothèse , je peux traduire votre aveu en disant "j'ai pris le temps de regarder les émissions mais pas celui de lire les livres." Maintenant, si je me prends à mon tour en exemple, je peux vous dire que, bien que bénéficiant d'un emploi du temps assez dégagé, en tant que retraité, je considère ne pas avoir le temps de lire tous les livres que je souhaiterais, dans les délais que je peux me fixer, certains projets de lecture sont même abandonnés en cours de route tant l'horizon est bouché de façon durable. Question de temps, toujours le temps ! Alors j'imagine aisément la difficulté pour les actifs (et je ne parle pas des hyperactifs ;-)

"Le second point, pour revenir à d@ns le texte, c'est que, Judith, vous semblez ne privilégier qu'une forme particulière de littérature, de la même façon que plusieurs ici sur ce forum.
C'est-à-dire qu'il semble que la littérature pour vous n'existe que si elle a une facette politique, la littérature semble avoir un devoir d'engagement dans le réel, et le lecteur a donc implicitement l'injonction d'être un décrypteur, un analyste, pour "comprendre" la littérature, au-delà de la simple histoire racontée."


Ça me parait assez juste. Mais aussi très cohérent comme option avec la fonction fondatrice du site qui est le décryptage. Nous passons de "comment le langage médiatique s'y prend-il pour nous informer ou nous désinformer ?" à "comment l'écriture littéraire s'y prend-elle pour nous rendre compte du réel ?" Par contre, ne rendons pas Judith seule responsable des choix faits par D@ns le texte, ça serait injuste, elle n'est pas seule à décider, nous le savons tous désormais.

Pour finir, je voudrais juste évoquer un aspect très technique de l'activité de lecture, qui joue comme une contrainte et rejoint la problématique du temps. Vous savez peut-être que la vitesse moyenne à laquelle nous parlons dans le cas de la conversation est de l'ordre de 10 000 mots prononcés à l'heure. Et les variations d'un individu à l'autre sont réelles mais faibles. Tandis que lorsqu'on lit (silencieusement, pour soi) la vitesse d'exploration de l'écrit varie de 1 à 10. Et nous sommes donc loin d'être égaux devant ce fait attesté depuis longtemps par de nombreuses recherches en lisibilité. Pour dire les choses très vite, nous ne sommes guère plus de 30% à lire (en comprenant correctement) à une vitesse supérieure à celle de la parole. Le médian devant être autour de 15 à 20000 mots/heure. Soit pour un roman moyen comprenant environ 100000 mots, une estimation de temps de lecture moyen de l'ordre de 5 à 6 heures. Il faut déjà les trouver ! ça peut s'étaler sur une petite semaine pour quelqu'un de très occupé mais fan... une heure par ci, une heure par là... Mais vous comprenez bien que tout se complique pour celui qui lit à 7 ou 8000 mots/h, voire encore moins. Sans parler du fait que certains textes, certains styles aussi sont plus rétifs que d'autres etc... Bref, la lecture c'est du temps (de cerveau disponible) et comme il va vous en falloir pour me lire, je m'arrête là.

;-)
Deux remarques que je me fais :

D'abord, Judith, vous donnez là une piste (parmi d'autres) pour comprendre pourquoi tout le milieu intellectuallo-journalistique se saisit de cette question iranienne à grands cris, et laisse dans le même temps totalement tomber le Honduras - question que certains ont beaucoup tenté de poser sur d'autres forums, surpris de ne pas entendre le décryptage @sien habituel sur cet absence quasi-totale de commentaires sur ce qui est pourtant un putsch violent et supprimant toute opposition (c'est aussi assez vrai pour la Birmanie, pour la Chine (à part un peu à l'occasion les jeux olympiques), pour l'Arabie Saoudite...)

C'est donc qu'il n'y a pas de "Pékinpolis", ou de "Tegucigalpa-polis", avec lequel s'identifier et s'émouvoir. Et ça pose un problème.
D'une part parce que, certains l'ont fait remarqué, une œuvre, aussi touchante soit-elle, reste hautement subjective et à remettre en contexte ; il faudrait par exemple, replacer Marjane Satrapi dans l'éventail intellectuel iranien. Imaginons qu'un étranger ne se base que sur les écrits de BHL pour se faire une idée de ce qui se passe en France - en tant que français, on aurait comme légitime réflexe de s'écrier "holà, holà, y'a pas que BHL, hein, oulàààà, attendez voir qu'on vous explique".
Et d'autre part parce que le même milieu intellectuallo-journalistique en vient en effet souvent à vilipender le "peuple" parce que coupable de se laisser aller à l'émotion plutôt qu'à la réflexion... Alors, du coup, quoi : y'a des émotions qui valent plus que d'autres ? C'est possible, mais ça veut tout de même dire qu'on ne peut pas faire le distingo au niveau du principe même consistant à agir ou réagir sous le coup de l'émotion, me semble-t-il.

Le second point, pour revenir à d@ns le texte, c'est que, Judith, vous semblez ne privilégier qu'une forme particulière de littérature, de la même façon que plusieurs ici sur ce forum.
C'est-à-dire qu'il semble que la littérature pour vous n'existe que si elle a une facette politique, la littérature semble avoir un devoir d'engagement dans le réel, et le lecteur a donc implicitement l'injonction d'être un décrypteur, un analyste, pour "comprendre" la littérature, au-delà de la simple histoire racontée.
Pour caricaturer vilainement, on se dit qu'il faut lire de cette manière : "haa, page 46, le personnage principal se cure le nez en regardant un coucher de soleil, c'est que donc ça dit philosophiquement ceci et cela, ça rejoint Lacan et Deleuze à la fois, rhaa là là, qu'est-ce que c'est fort !". (oui, bon, j'avais prévenu, hein :o)
Ce n'est pas du tout une accusation, c'est bien évidemment tout à fait recevable d'attendre de la littérature une résonance politique - chacun ses goûts.
La figure de l'écrivain-philosophe-politique est presque une sorte de mythologie en France, comme summum de vie intellectuelle. On le voit bien, par exemple, à l'occasion des commentaires sur Camus actuellement. Et on voit en effet, comme d'autres l'ont noté, que plusieurs invités de d@ns le texte ne sont pas des écrivains, au sens littéraire du mot - il y a donc bien une ligne conductrice.

Mais si chacun ses goûts, alors cela veut dire qu'il y en a d'autres. Et c'est ce qui expliquerait peut-être la moindre audience de d@ns le texte. Pour prendre un exemple que je connais a priori le mieux : mon cas personnel. Bien qu'ayant écouté avec plaisir plusieurs de ces émissions, malgré tout je n'ai eu envie de lire aucun des livres présentés (aïe aïe aïe - c'est vilain, je sais).
D'abord parce que les univers exprimés de m'ont pas attirés, mais aussi à cause de cette sorte d'injonction à devoir lire de la littérature avec une grille analytique et politique. Et même pire que ça, certains vont hurler, je n'ai pas lu Persepolis, et en fait ça ne me dit pas plus que ça : même si, en tant que bande dessinée, je ne doute pas de la qualité du travail, cette espèce de manchette "comprendre l'Iran de l'intérieur - vous allez être ému et révolté", finit par me rebuter un peu.
Si je veux comprendre l'Iran, je me lancerais bien plus volontiers sur des sites d'information, ou dans le Monde Diplomatique.

Il se trouve que je suis musicien. Pourquoi je dis ça ?
Parce que, quant il s'agit d'une symphonie de Bhrams, d'une fugue de Bach, d'un quatuor de Bartok, ben là, la résonance politique, hein, voyez, tout de suite ?
Une note ne signifie rien, un accord, un arpège, non plus, une mélodie, pas davantage. Certaines figures musicales peuvent, à la rigueur, être, ou ont été, symboliquement associées à des affects, mais enfin, à l'audition ce ne sont bien plus que des notes qu'on entend - un discours, une rhétorique abstraite, belle en elle-même.

Et vous constaterez que Debussy, pourtant un géant de la musique qui a révolutionné l'art musical (plus en profondeur et plus durablement que Shoënberg), est beaucoup, beaucoup, beaucoup moins révéré que les écrivains-intellectuels français (on aura jamais une journée Debussy comme on a une journée Camus sur France Inter, par exemple. C'est fou, non ?).
C'est qu'en effet, l'art envisagé d'un point de vus similaire à la musique, c'est-à-dire jouissance d'un objet aux relations complexes et "voyage" imaginaire et émotionnel (je sais pas bien comment le dire autrement), est très dévalorisé en France par rapport à l'exercice de l'art "engagé" avec résonances politiques (qui est, certes, émotionnel aussi, mais dans une autre perspective).

Tout ça pour dire que, à mon sens, d@ns le texte est une excellente émission pour qui aime cette seconde manière d'envisager l'art et la littérature en particulier ; mais restent peut-être au bord du chemin d'autres qui privilégient instinctivement plutôt la première, d'où, peut-être, cette moindre affluence.
Alors ? Vous ne pouvez pas vous forcer, évidemment, à faire autre chose que ce que vous aimez, ou que vous savez (bien) faire. Peut-être accueillir un autre chroniqueur, de temps à autres, pour faire découvrir un livre d'un autre style ?

(oulàlààààà, c'est looooong !)
Cet éloge du story-telling me laisse très circonspect.

Ne peut-on donc construire (et transmettre) une connaissance ou une information qu'en la transformant en récit ?
Le systématisme risque d'épuiser la ficelle pédagogique (qui n'en est qu'une parmi d'autres) ; elle s'y caraicature elle-même. Surtout, on assiste insensibilement à la dissolution du fait dans ce qui le figure.

C'est exactement comme ça que fonctionnent les discours de Sarko. Et c'est comme cela qu'ils sont caricaturés.
Aux deux que je ne connais pas, mel, et mvieja, deux nouveaux (nouvelles ?) merci.
Et aussi à Juléjim. J'lui ai déjà dit à çui-là, qu'avec un nom pareil, on serait forcément copains... :-))
Je trouve aussi que c'est parfois mieux sans lunettes ...

Une manif pour le maintien de Dans le Texte, malgré l'audimat qui ne suit pas... !
"Apatée"par certains extraits de votre émission( Hazan, ce formidable et humble" Passeur" de textes soit méconnus, soit oubliés),la frustration était trop grande : il me fallait tout entendre ! Me voilà abonnée !
Quelle chance ,quelle re-trouvaille... ce temps, cet espace, cette respiration laissés aux Auteurs - Vous les aimez de gourmandise! - Vous(Elles,Eux) nous faites un Présent,délectable,de Pensée complexe et subtile ( je viens d'écouter Régis Debray). Naulleau a raison; -le voilà démasqué, c'est un tendre-:Tant mieux si je ne peux tout "saisir",si cela se dérobe ! c'est me respecter,puisque cela suppose que, ne sachant rien, ou si peu, on me fait l'honneur de me penser apte à "tendre vers...", vers "autre chose"que je ne connais pas, pas encore, mais peut-etre un jour ....et donc qui m'ouvre, et me réhausse...
Voilà ce qui est signe d'un désir-transmetteur ...passation à des individus, qui, un jour, peut-etre, re-feront Peuple-souverain ...
Tout le contraire du magma (volontairement) abrutissant que l'on nous sert, qui nous rabaisse,car nous méprise ...(ce qui est le populisme, bel et bien initié par certains gouvernants): la facilité ne nous grandit pas .[ j'ai largué la télé,mais restent les journaux"à la solde de" =) merci à tous de ce regard critique ]

Les mots, et leur poids :"Le manifeste pour les produits de Haute Nécessité"de Glissant,Chamoiseau...m'avait consolée- ce qui n'est pas anesthésiée-et, permis d'espérer, de chercher, de réfléchir.J'ai aimé Chamoiseau et sa langue re-créée,si vivante...[ pourriez-vous inviter d'autres auteurs de la francophonie :Liban...]Les mots anciens,parfois déviés, réinventés y reprennent sens et vigueur ...porteurs d'une double-culture, ils sont conteurs du même et d'un ailleurs...

La Culture comme lieu de Résistance !
La force inouie des poèmes de Mahmoud Darwich,le rire de résistance des films d'Elia Souleiman : la Force du Faible, dans les deux cas...
Ce qui ne nous empêche pas de plonger dans les textes de Amira Hass,ou de Gedeon Levy édités par Hazan ...
L'un n'interdit pas l'autre...Chacun fait sa part, la "part du Colibri".
Le film est excellent mais il reflète surtout la vie de la bourgeoisie urbaine et cultivée, pas celle de l' Iran d' en bas moins éclairé et farsiphone.
L'art pour l'art, j'ai assez de la nature et de mes occasionnelles ivresses pour m'en apporter un parfait succédané.
Là, je suis en désaccord avec vous (enfin, par rapport à l'idée, hein, pas par rapport à ce qui est vrai pour vous ! Précision inutile...) : je connais des personnes qui perçoivent la réalité - qui leur est pourtant quotidienne - autrement après avoir vu une peinture ou une photo "artistique" de celle-ci (banal escalier, alignement d'arbres ou de prés selon un angle attirant l'attention sur un détail de point de vue, drapé de nappes ...).
"l'art est engagé, il ne peut y échapper" ?

Il me semble que l'art engagé a été une des tentatives du XXème siècle qui me semble avoir reculé :
"engagé" ça veut dire discursif... et qui cherche à convaincre. Je crois que l'art s'est détourné de ce qu'il ne pouvait pas faire: ce serait comme demander à un poisson de traverser le désert... ou alors faut qu'il triche et alors, il perd son statut d'œuvre d'art, justement.

du coup, l'art est devenu "subjectif" ; en fait il n'est pas devenu, il l'a toujours été mais il a assumé et travaillé la subjectivité qui est lui est intrinsèque.
euh... ben... coucou... puis-je me permettre ?

Euh, non je ne connais pas grand monde parmi vous... Je suis venue sans mot de passe, c'est grave ?

j'essaie de suivre pourtant, j'essaie je vous jure... C'est un peu comme arriver avec trois quart d'heure de retard, en plein dans un débat de Polack (vous vous souvenez? c'était du temps où on avait encore le droit dans cette démocratie qui fut la notre de ne pas être tous d'accord, et de se le dire... ) et ouais c'était pas facile et pas toujours bien propre, parfois éclairant sur les termes du débat, parfois pas...

Donc j'ai retenu quelques trucs hein... YannickG serait une sorte de défenseuse officielle de Judith... y a parmi nous de séduisantes québécoises avec qui il est passionnant d'échanger... comment ça, c'est pas ce qui était à retenir ?
bon bon...
comme souvent dans les débats... j'écoute ou ici je lis (j'essaie...) et ça me laisse une sorte de malaise...
- De quoi voulait-on parler, au départ ?
- A-t-on réussi à dégager sinon quelques éléments de réponses, au moins quelques bribes d'analyses à ce qui nous posait question?
- Pourquoi ce qu'on ne dit pas, (Yannick l'explique à un moment) serait-il automatiquement classé dans ce que l'on ne pense pas ?
Dire, c'est d'abord faire un choix, et je reprends un exemple déjà traité, ce n'est pas parce que Judith ne parle pas des USA qu'elle ignore tout des relations entre les USA et l'iran (mais ça vaut aussi, sans doute, pour le débat entre vous... )

Il me semble que certaines questions posées par la chronique de Judith étaient intéressantes à reprendre, ou en tout cas j'y ai trouvé des questions qui m'intéressaient moi :
- Que nous apporte la subjectivité dans un discours ? Pourquoi en avons-nous besoin?
- Que sont les "arts narratifs" expression que je découvre dans la chronique de Judith, et que j'ignorais jusque là (est-ce inculture de ma part, ou est-ce Judith une de vos formulations personnelles?) J'ai trouvé cette expression très intéressante pour éclairer son propos. Quelles sont les spécificités de ces arts?
- Une œuvre d'art peut-elle être malhonnête ? (ça c'est dans vos débats, et ça complète... ) et j'ai lu une réponse qui disait : "évidemment que oui" (je crois que c'était encore Yannick) je sélectionne un peu parce que je dois lire en diagonale pour vous rattraper (lecture donc parcellaire et tout à fait subjective, mais pardon, j'ai aussi une vie dans la vraie vie, et je ne sais pas comment vous faites... (et donc, je suis le débat en m'accrochant aux basques de Yannick parce qu'en général, elle,il? écrit ce que j'écrirais si j'avais le temps... )
Et bien là, justement la réponse me semblait un peu rapide : il ne me semble pas (mais je ne suis pas sure hein... ne me jetez pas des pierres tout de suite : il ne me semble pas qu'une œuvre d'art puisse être malhonnête, elle a peut-être dans ce cas, chercher à être œuvre d'art ou s'est dissimulée pour nous le faire croire, mais elle y a échoué lamentablement: elle peut être subjective, engagée, provocatrice _espérons-le_ , absurde, mais malhonnête je ne crois pas...
Parler de littérature et de son rapport au monde...

C'est exactement ça. La littérature, et l'art en général dessinent notre rapport au monde.

"Il faut de temps en temps nous reposer de nous-mêmes, en nous regardant de haut, avec le lointain de l'art, pour rire, pour pleurer sur nous ; il faut que nous découvrions le héros et aussi le fou que cache notre passion de la connaissance; il faut, de-ci de-là, nous réjouir de notre folie pour pouvoir rester joyeux de notre sagesse. Et c'est précisément parce que nous sommes au fond des hommes lourds et sérieux, et plutôt encore des poids que des hommes, que rien ne nous fait autant de bien que l'art pétulant, flottant, dansant, moqueur, enfantin et bienheureux pour ne pas perdre cette liberté qui nous place au-dessus des choses ..."


Nietzsche, Gai savoir
Je suppose que Judith, comme d'autres ici, était enfant au moment de la révolution iranienne: dans ce cas, on entend vaguement parler des évènements, on voit quelques images sans rien connaître au contexte, à moins d'avoir des parents qui vous lisent des articles du Monde Diplo pour vous endormir le soir, assez rare... Et donc, oui, lire plus tard l'histoire vécue d'une fille de là-bas à peu près du même âge, ça ébranle, ça se place forcément en miroir par rapport à ses propres souvenirs, surtout que c'est un récit en images.
Ça n'empêche pas, entretemps, d'avoir grandi et de s'être renseigné par ailleurs, mais il s'agit là de l'effet produit, au-delà du seul contenu informatif.
"Ari Folman m'a révélé la faiblesse des infos télé"

Menteuse. Cela faisait longtemps que vous le saviez. Mais je passe, vous m'avez au moins donné envie de le voir, ce film.
Cette chronique de Judith ne m'a pas semblé aussi magistrale que d'habitude. Un peu de vague à l'âme peut-être, ou manque de temps.

Mais j'ai trouvé que le forum était à la hauteur, même si je ne partage pas en général les avis des intervenants.

Je voudrais quand même dire que j'ai vu le film de Marjan Satrapi et que je l'ai adoré sur les plans du scénario et sur le plan graphique. Son expérience est très parlante, et ça permet de se faire une idée sur la vie quotidienne des femmes en Iran, mais ça pose aussi des questions intéressantes sur l'occident. Ce qui lui arrive en Autriche est presque pire parce qu'elle est un peu jeune pour assumer cette liberté. En tout cas, le film parle de l'émancipation des femmes en général, et c'est facile de s'identifier à elle, surtout si nous avons un certain âge.

Mais pour tous ceux qui prétendent que la dictature des mollahs n'est pas si terrible, parce que soi-disant voulue par le peuple iranien, je vais me permettre de vous raconter l'histoire d'un militant iranien que je n'ai aucune raison de ne pas croire.....
Son père est mort sous la torture dans une prison à l'époque du shah. Son frère aîné est mort dans une manifestation à l'époque de la lutte entre les tenants de la théocratie et ceux de la démocratie (il ne faut pas oublier qu'à l'époque du shah, les moujahidines faisaient brûler les cinémas parce que ce qui y passait était impie).
Son second frère a disparu dans une prison à l'époque de la répression qui a présidé à l'avènement de l'Ayatollah Khomeiny.

Lui-même, qui militait pour la liberté, a été arrêté et emprisonné dans les années 80 sans que sa famille ait été mise au courant.
Sa mère, qui avait fait le siège de toutes les prisons de Téhéran pour le retrouver, a fini par découvrir où il était incarcéré. Elle a réussi, à force de harceler les matons, par obtenir l'autorisation de le voir.
Quand elle s'est trouvée en face de lui, il avait été tellement abîmé par les passages à tabac -vulgairement appelés tortures dans mon vocabulaire à moi - subis pendant ces deux mois, que c'est lui, malgré son état, qui a dû les consoler, elle ainsi que sa soeur tellement elles étaient saisies, parce qu'en plus, sa mère avait aussi été frappée à cause de son entêtement et le sang lui coulait encore du visage.

Il a réussi à sortir de prison et est venu en France où il milite aujourd'hui encore activement : je l'ai vu intervenir sur une chaîne de la TNT il y a quelques mois.

Voilà, l'idée que certains méritent la dictature qui a l'air de démocratie (parce qu'on y vote....) comme certains mériteraient la destruction de leurs champs par les sauterelles parce qu'ils ne voudraient pas dl'insecticide, c'est une hérésie totale.

J'ajoute qu'Emmanuel Todd n'a jamais dit que l'Iran était justifié du type de régime qu'il connaît, il dit qu'à terme, le type de démocratie qu'adopteront les Iraniens quand ils auront viré les mollahs sera différente de celle de la France quand nous aurons viré Sarkozy (ce dernier n'ayant rien à voir avec les mollahs, mais en tant que démocratie imparfaite, ça le fait), mais que leur fond anthropologique veut que .ce soit une démocratie véritable.

Après, il est exact que dans ces "troubles" qui agitent l'Iran, et leur couverture médiatique, il y a beaucoup de choses à redire.

En premier lieu, qui fomente ces émeutes, qu'elles soient spontanées ou non ?
Admettons que ce soit Moussavi ! Il a un passé aussi trouble que ce qu'il organise, soit ! Mais s'il trouve des gens pour mourir pour lui, c'est parce que c'est lui qui est légitime dans ces élections qui auraient été truquées... Dans une théocratie qui forcément se base sur la moralité, pas seulement de moeurs, le fait que la victoire ait été volée est un puissant moteur dans le "cracking" qui agite la cohésion du peuple iranien derrière son chef Ahmedinejad. C'est donc un puissant moteur pour vulnérabiliser le régime.

Ensuite, qui participe à ces émeutes ?
Des jeunes des villes, forcément, bien informés, qui se regroupent facilement, ont le temps de se rassembler pour parler politique et envisager des actions. Souvent des fils et filles de bourgeois, ou de la classe moyenne balbutiante.... Ceux qui ne se droguent pas car l'Iran est un des pays les plus gangrenés par la toxicomanie (preuve qu'ils sont heureux). Je ne vois pas en quoi ça disqualifie le mouvement : la plupart des révolutions ont été faites par ces sortes de personnes. Le Che était un étudiant en médecine, donc dans l'Amérique latine de ces années-là, forcément un fils de bourgeois, pour ne parler que de lui. A part Evo Morales, venu au pouvoir par les urnes, je ne vois pas grand monde de différent de ce schéma....

Ensuite, le fait que les médias occidentaux soient très intéressés à soutenir ces manifestants serait suspect.

Soit ! C'est le cas. N'oublions pas que le shah Pahlavi était fermement soutenu par l'occident, et que la révolution iranienne est allée jusqu'à prendre en otage et malmener les diplomates de l'ambassade des USA, et que le président actuel n'en finit pas de prononcer des diatribes contre les état occidentaux. L'esprit de revanche est donc là et tout ce qui déstabilise le régime est scruté par les médias avec gourmandise.

J'ajoute (désolée, c'est mon crédo), que les réserves de pétrole iranien sont colossales, et que, de plus, si des amis de l'occident y étaient au pouvoir, cela faciliterait grandement la stabilisation de l'Irak où les combattants Chiites sont amplement manipulés par l'Iran, et où les Chiites, majoritaires et au pouvoir, provoquent des réactions violentes des Sunnites, Et donc les réserves pétrolières de l'Irak et de l'Iran tomberaient dans l'escarcelle du suzerain américain et accessoirement de ses vassaux européens. Ce n'est pas être malveillante vis-à-vis des médias que de voir quel intérêt pécuniaire indéniable pourrait y trouver le condominium état-capital-médias qui gouverne aujourd'hui.

Alors, est-ce que le fait d'être soutenus par ces médias et leurs commanditaires dominants en occident discrédite leur combat ? Je pense que c'est injuste de le prétendre et carrément diffamatoire pour les personnes qui sont tuées lors des manifestations et qui en ce moment même subissent la torture dans les prisons. Il est facile de regarder cela de loin dans son canapé et de dire : pffft, fils de bourgeois......
C'est faire bien peu de cas de ces personnes courageuses (visiblement beaucoup plus que nous) et de tous nos ancêtres qui sont morts pour que nous vivions plus libres qu'autrefois. Notre démocratie à nous n'est pas parfaite, mais ça ne justifie aucune critique de ce type.

J'ajoute que nous ne savons pas ce que sera l'avenir, mais que chaque peuple doit se libérer lui-même quand il est mûr pour cela. C'est comme en psychanalyse, on ne peut pas sauver les gens si ce n'est pas le moment. Individurellement, il est toujours possible de partir du pays, même si c'est difficile. Et l'Iran semble dans le bon processus dynamique. Il faudra l'aider aussitôt que ce sera possible, mais à sa demande.....
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ça sert à cela.

Quant à cette idée de Judith selon laquelle l'art rendrait compte de la réalité de façon plus appropriée, je reste sceptique. Il est exact que le film de Satrapi donne une idée du régime iranien, mais une simple conversation avec mon ami Reza m'a suffi pour en savoir très long. Et Amnesty donne une idée à quel point c'est général.

Par ailleurs, l'art sert surtout, à mon sens, à rendre les choses supportables pour l'esthète : le monde est tellement cruel et moche, mais le graphisme est si beau..... Et ça a fini tellement bien... pour elle....

Réflexion d'enfants gâtés du système démocratique.

Bon j'arrête, je ne sais pas qui a pu me suivre jusqu'à la fin de ce pensum....










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Ca me fait toujours rire quand les autorités nous désignent des "méchants", de nouvelles "bonnes causes," de nouvelles "victimes", et que les intellectuels et les journalistes accourent comme de braves petits soldats pour aller dans le sens du vent !

Les femmes afghanes, les femmes iraniennes, on se trouve de pauvres opprimées à secourir pile quand l'Empire souhaite engager une nouvelle croisade "humanitaire". Les femmes saoudiennes ? Oups, là, non, ça n'a rien à voir. Les femmes palestiniennes ? Victimes des barbares barbus du Hamas, oui, mais pas du tout de l'occupation israélienne et des blocus soutenus et organisés par l'Occident !

Incroyable que les journalistes aient si peu d'esprit critique qu'ils n'affirment pas plus haut les intérêts géopolitiques qu'on nous cachent quand des "régimes méchants" sont mis en avant de la sorte ! Et je pensais qu'après l'imposture de la guerre en Irak, on serait plus fins. Tu parles ! Si c'est pour lire ces mêmes articles convenus occidentalo-culcul-la-praline sur ASI, ça ne vaut pas le coup de s'abonner ! Je lirais les prochaines chroniques de Christophe Barbier et de BHL, j'aurais mon compte de lieux communs destinés à préparer les cerveaux disponibles à la prochaine guerre de l'Axe du Bien !
Des deux exemples donnés par Judith, l'Iran de Satrapi ou le Liban/Israël de Folman, beaucoup ici discutent de savoir si le regard transmis par ces deux œuvres est vrai ou faux, cherchent à mesurer son degré de vérité...

Mais peu s'interrogent par contre sur leur degré de justesse.

La justesse n'est pas l'adéquation à la vérité, à la réalité, mais au ressenti. Un tableau de Monet n'est pas ainsi dans le vrai, par contre, il est dans le juste. C'est cette justesse qui fait qu'une oeuvre peut survivre lorsqu'une autre s'approche pourtant plus du réel qu'elle. C'est en cela qu'un film muet n'est pas automatiquement dépassé par un en 3D, un d'il y a 100 ans par un de cette année. C'est valable pour la peinture, la photographie, le cinéma et toute autre forme de représentation.

Ce soir, je viens de voir en DVD, un film que je n'ai pas pu voir en salle lorsqu'il est sorti fin 2008, c'est "The Visitor" de Tom McCarthy (oui, Juléjim, encore un McCarthy :P) avec Richard Jenkins (le père mort de la géniale série Six Feet Under). Ce film aborde entre autres choses le thèmes de la clandestinité et de son traitement aux USA après le 11 septembre. Mais, c'est un film, pas un documentaire, pas une thèse, c'est une histoire simple.

Certains diront peut-être que ce film ne reflète pas la réalité. Tous les personnages du "bon côté" sont "beaux" et "gentils" pour faire simple et à l'inverse le système implacable, inhumain, sourd.

Le trait peut sembler gros, mais il fallait qu'il le soit, il fallait que les mieux équipés pour affronter ce problème s'y cassent les dents, pour que la faute ne soit pas rejeté sur eux, sur les personnes et leurs éventuels errements, puisqu'il n'y en a pas, mais bien sur le système aveugle et une politique impersonnelle. Il fallait que les personnages soient trop "parfait" pour leur échec soit celui de tous. Il fallait que le combat soit mené par un qui a confiance dans le système pour que sa déconvenue soit la nôtre, qu'il se décille avec nous.

C'est donc un film à charge, un film politique, un film humaniste, un film juste, plein de justesse, malgré les ficelles que je viens d'exposer. Un film dont je me souviendrai lorsque je penserai à Besson ou quiconque de ce gouvernement expulsant aveuglement. Il paraît que la champagne-Ardennes où je vis est l'une des régions les plus démographiquement touchée, elle aurait perdu 5000 habitants, alors que de l'autre côté nous expulsons... Do the math.

yG
Très belle - et bonne - chronique de Judith Bernard.
Elle parle avec ses tripes, et donc beaucoup de courage, plus que d'autres - dont moi - n'en auront jamais.
Elle pourrait choisir de livrer des impressions sur un blog, elle a opté pour des arrêts sur des images de la vie.
Même si je n'ai pas toujours abondé dans certains points de vue, loin s'en faut, j'ai une vision globale de justesse, d'honnêteté et de sincérité.
Pas de brosse à reluire en faveur d'un thème ou d'un autre, toujours un énorme ressenti qui explore jusqu'à la dernière couche.
Bref, pour rester concis, une présence indispensable sur les pages d'@si.
Un complément aux articles plus factuels.
Je voudrais aussi disposer de plus de temps pour explorer le plus possible d'émissions D@ns le texte, mais comme le dit justement Stéphane Rousseau, "Yé né peut pas êtle paltout ".

Donc, merci.
A tous ceux qui écrivent sur Marjane Satrapi sans jamais l'avoir rencontrée ni écoutée, je recommande cette excellente émission:

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/radio-libre2/fiche.php?diffusion_id=78490

que j'ai écoutée un soir en faisant les rideaux - démonter, laver, remonter... un enchantement d'écouter cette femme.
En marge, j'ai adoré sa perception de la France actuelle sous le président actuel...

Une femme qui connaît un peu autre chose que le vase clos franco-français où mijotent beaucoup de ceux qui expriment une opinion sans jamais avoir vu autre chose que leur petit bout de pré carré...

Et merci à Judith d'avoir évoqué Marjane Satrapi, même si son jugement sur les événements en Iran est un peu trop vu à travers les lunettes d'une littéraire franco-française :-)

Bonne écoute!
Je ne connaissais même pas de nom Vinaver, je l'ai découvert à travers l'émission, et, à la suite de ça, lu et fortement apprécié "L'ordinaire". Chloé Delaume, j'avais juste entendu parler d'elle un peu, et, à la suite de l'émission, je n'ai pas seulement dévoré "Dans ma maison sous terre", mais également une ribambelle d'autres bouquins. Pareil pour Véronique Ovaldé : "Ce que je sais de Véra Candida" m'a donné envie de lire prochainement d'autres de ses oeuvres. J'aurais sans doute même sans l'émission fini par lire "Le moment fraternité" de Debray, mais un double visionnage de "D@ns le texte" m'a permis de me "préparer" à sa lecture, puis, après celle-ci, de me la remémorer : grand avantage d'une émission littéraire sur le net que d'être accessible quand on veut et le nombre de fois qu'on veut sans devoir décider à l'avance de l'enregistrer ! Quant au Guenassia, si je ne l'ai pas encore lu (mais ça viendra) "Le club des incorrigibles optimistes", l'émission y est pour quelque chose (plus même que son Goncourt des Lycéens) dans l'achat du roman pour l'anniversaire de ma soeur.
Je suis donc un exemple parmi d'autres de l'utilité de "D@ns le texte", dont je n'ai raté aucun opus (mais je n'ai manqué de même aucune émission du vendredi ni de "Ligne j@une"). Quant à l'argument de la plus faible audience, il ne tient pas : il me semble évident qu'une émission littéraire, dans un site comme @si ou même ailleurs, fera toujours moins d'audience qu'une autre consacrée à telle polémique ou telle actualité sur les médias. Mais ne reproche-t-on pas justement aux télévisions traditionnelles de sacrifier certaines émissions qui n'apportent pas assez d'audimat ? Halte à la dictature de la majorité ! Les émissions au public plus restreint doivent également avoir leur petite place sur le PIAF (paysage interneto-audiovisuel français).

Sébastien
"plaidoyer pour cette drôle d'excroissance de notre site qui voit fleurir depuis quelques mois, sur l'arbre du décryptage média, la branche D@ns le texte, apparemment moins fréquentée, et que d'aucuns jugent manifestement non nécessaire."

Manifestement non nécessaire! Chère Judith, votre émission est la seule émission littéraire où l'analyse d'une écriture, l'enjeu du rôle de l'écrivain-e l'emportent sur les bons mots que l'on entend dans d'autres émissions dites "littéraires". Continuez à inviter sur votre plateau des écrivains comme Ovaldé, Audouard. Leurs propos, leurs analyses et les vôtres sont sources de réflexion, pistes pour un renouvellement de notre pensée, un regard sur nos propres abîmes. Vos questions précises, votre rigueur, votre enthousiasme éclairent, nettoient le regard que nous portons sur leurs écritures. Si votre émission ne rencontre pas le succès que vous attendez, sans doute est-ce dû au fait que les gens ont l'habitude de regarder des émissions (télé) où celui ou celle qui est mis-e en valeur n'est pas l'écrivain-e mais celui ou celle qui présente l'émission littéraire, des émissions où l'intelligence n'est pas souvent mise à rude épreuve. Ce n'est pas le cas de d@ns les texte qui laisse le temps, tout le temps à l'invité-e de s'exprimer. Votre collaborateur et vous-même avez l'intelligence de le laisser mettre en mots sa pensée. J'enseigne les lettres modernes en lycée, et trouve regrettable de ne pouvoir conseiller de bonnes émissions littéraires à mes élèves sur les chaines accessibles à tous.

pseudo: Christel
Je remarque que Judith n'a pas posté une fois dans ce forum.

Bonne année à tous !


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broutilles
Exemple neutre, sans gros enjeu :
Deux jeunes munis d'une caméra et obéissant aux consignes de par exemple réaliser un mini-format genre clip mettant en scène leur école (imaginons-leur des passages obligés dans le registre du nombre de séquences, du minutage, de l'habillage musical...) produiront peut-être deux "messages" contradictoires :
- un premier angélique avec des gros plans sur des animations assorties de grands sourires, de journaux de classe customisés avec fantaisie, des profs en vadrouille avec eux en activités extérieures...,
- un second rempli de gros plans sur les moches graffitis des toilettes, sur les poubelles quand elles ne sont pas encore vidées, une musique plombante et un plan final sur la chaîne de la barrière...
Supposons-leur du talent : les deux portent leur vérité personnelle et enracinée dans leur ressenti singulier.
Mentent-ils ?
un bon exemple d'IMPOSTURE DANS L'ART


" j’ai vu la « Valse » deux fois. La première fois c’était dans un cinéma et j’ai été renversé par sa beauté artistique. Quel style, quel talent ! Les illustrations sont parfaites, les voix sont authentiques, la musique ajoute à sa beauté. Même le doigt sectionné de Ron Ben Yishai fait juste. Il ne manque aucun détail, aucune nuance n’est estompée. Tous les héros sont des héros, terriblement classe, comme Folman lui-même : ils s’expriment bien, ils sont branchés, à la mode, des gauchistes - tellement sensibles et intelligents.

Et puis, je l’ai revu chez moi quelques semaines plus tard. Cette fois, j’ai écouté le dialogue et j’ai saisi le message qui émerge derrière le talent. J’ai été de plus en plus scandalisé. C’est un film extraordinairement exaspérant, précisément parce qu’il est fait avec tant de talent. L'ART A ETE RECRUTE ICI AU SERVICE D'UNE ENTREPRISE MALHONNETE. La guerre a été dépeinte avec des couleurs douces caressantes, comme dans les bandes dessinées. Même le sang est étonnamment esthétique et la souffrance n’est pas vraiment de la souffrance quand on la dessine. La bande sonore passe en arrière-fond, derrière les drinks et les joints et les bars. Les fauteurs de guerre ont été mobilisés pour faire leur service actif, un service qui les plonge dans la stupeur et les tourments."

Je n'ai pu m'empêcher de recopier un extrait de l'article de Gideon Levy sur le film de FOLMAN, car il est un exemple comme parmi tant d'autres de l'IMPOSTURE que l'on peut trouver dans une mauvaise utilisation de l'art. Je remercie vivement Aloée.
Chère Judith,

L'avis de chroniqueuse @sienne n'est pas un long fleuve tranquille. Mais quoi qu'il arrive, si je ne suis pas nécessairement toujours à 100% d'accord, je suis à 100% pour vous lire. Surtout quand vous dites : "C'étaient des images de guerre, de pleurs et de souffrance comme il y en avait, comme il y en a toujours, tous les soirs à la télé, instantanés trop brefs pour être profonds, trop courts pour être clairs, trop répétitifs pour n'être pas lassants, et finalement neutralisés."
L'art (livres, films, etc) EST la seule chose qui puisse peut-être nous sauver de "ça".

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

C'etait une gêne incompréhensible qui me faisait approcher plus difficilement les émissions de D@ns le texte que les autres sur ce site. Comme apparement beaucoup d'autres abonnés...

Ce texte vient mettre en lumière mon reproche inconscient à Judith : son biais Littéraire / 'puriste'.
Certains diront même son biais pour la littérature dite 'classique' même si dèjà le choix des auteurs est bien plus original qu'à l'accoutumé.

Pour reprendre une suggestion de l'émission soit-disant 'marketing' [disgression : arrétons d'utiliser ce mot comme un repoussoir, comme un mot même, même en anglais il est utilisé hors de son sens 90% du temps] :
pourquoi ne pas aller au delà des 'Textes' et s'immiscer dans des aventures littéraire un brin plus variées (la BD, quel bon exemple d'un Texte sous une forme non-classique et qui EST, pour moi, de la littérature : il y a un rythme, des constructions grammaticales, une 'écriture').

Oui je suis un scientifique, très grand amateur de Science-Fiction, de 'polar' (que ce mot-là est mal choisi) et frustré de ne devoir attendre de 'D@ns le texte' que des explorations sur des écrits que j'assume ne jamais lire (exception de Vinaver qui est d'ailleurs lui-même un originalité dans la Littérature dans le choix de ses sujets).

Je serai par exemple hautement interessé de voir un scénariste commenter la version finale 'montée' (le film) de son texte, peut-être aussi le realisateur (parlera-t-il trop d'image ? je ne suis pas certain, beaucoup travaillent avant-tout DANS et autour du scenario).
Je serai ravi de découvrir avec gourmandise comment Judith approcherai des auteurs comme Jean-pierre Andrevon.
Impatient d'écouter Marjane Satrapi mettre en contexte son texte (BD et film) dans la situation actuelle.
Des auteurs de chanson aussi ont des 'textes' digne d'intérêt (j'adorerai voir Judith discourir sur 'Fantaisie héroïque' de Juliette :)).
Et on pourrait aller plus loin (trop loin ?) : éditorialistes ? scientifiques (certains sont de très grands vulgarisateurs...Hubert Reeves ?) ? chroniqueurs radio ?

Je le demande officiellement : Daniel, Judith, ouvrez-nous cette émission aux textes, TOUS les textes, bien choisi, avec des auteurs intéressant ou interessables (Judith est formidable dans ce rôle de 'décripteuse' de l'écrit, pourquoi s'arréter à un seul format !!!!).
Donnez de l'intérêt a des gens qui, comme moi, sont en dehors du 'cercle', voir DES 'cercles' que l'émission pense habiter...ou DEVOIR habiter.

Actuellement, j'ai encore trop l'impression d'être 'en classe avec Judith' et que le rectorat nous impose un programme 'formatté'.

Allons pique-niquer des textes ailleurs que dans les livres, il y en a, et de magnifiques...

Je serai certain alors de vouloir regarder l'émission aussi assiduement que les autres du site, pour me laisser surprendre par les choix de Judith, pour découvrir, apprendre sur l'auteur, sur le médium qu'il utilise, ses limites, ses contraintes, constater combien les questions posées le font réfléchir sur sa place dans son propre texte,etc...

Pour faire écho à la fois au questionnement sur la démocratie de Judith, et sur le commentaire digne d'un point Godwin sur le 'marketing' :
Votez-tous pour ma requête, afin que nous démontrions que la démocratie, quand elle est 'éclairée' peu mener vers le mieux, même pour les gens éclairés :)
Ha Marijane ma frangine....

Non non j'ai pas dit ça....


Bon sinon Judith c'est vrai qu'il y a de vilaines personnes qui ne ragardent pas vos émission ou ne participent pas aux forums.... mais bon... heu comment dire, y en a sans le tas qiine disent rien de mal quand même! Vous feriez une émission sur MacOsX et la sécurité informatoque, je vous regarderai avec plaisir. Mais bon chacun son truc.. Vous voyez ce que je veux dire je pense. Pas besoin de donner mon point de vue à priori négatif sur la littérature, ça ne servira à rien... Nedit on pas pour moquer un récit, un commentaire "c'est de la littérature".... non je sais, je sai faudrait lire autre chose quedes journaux ou Internet, mais c'est pas le genre de la maison, désolé.


Pource qui est du sujet, à froid comme ça je dirai, qu'il n'y a pas de contradiction entre minarets et Iran. Les deux ne sont ils pas un déni des urnes? Et que veut on au juste? Que l'Iran toune à l'Irak?? bon ok les américains n'y sont pas encore, mais est cevraiment une bonne chose que we s'exstasier dela déstabilisation d'un pays qu'aucune guerre n'a mis KO et qui n'a jamais déclaré la guerre en première instance à quiconque? Les médias et beaucoup sont Baba de ces manifs! Oui Ok et demain, si le pays s'éffondre sans Ttuctufe centrale sans la colonne vertébrale d'un pouvoir qui a ses défauts comme tout pouvoir? une guerre civile, des instalations nucléaires aux mains de qui, une armée au service de qui? La démocratie n'est pas un but, c'est un moyen d'arriver à une paix sociale, intetnationale.. Des choses que l'Iran possède déjà....
La métaphore est à la poésie ce que l'analogie est au raisonnement scientifique.
Mais contrairement à celle-la qui est validée par la confrontation et sauf les nombreux cas triviaux ("avaler son chapeau" avant d'ailleurs "d'en chier des ronds de chapeau" pour se justifier), elle est très personnelle à l'auteur (artiste plus généralement) et au lecteur. Elle ne figure pas "le monde" mais "un monde" et souvent pas le même de chaque coté.
Je n'ai probablement pas lu dans

En el río
un árbol seco
ha floricedo en circulos
concéntricos
(Tarde)

ce que Federico Garcia Lorca y a écrit. Mais est-ce vraiment une métaphore?
"gloups (fait le chapeau avalé)". Non pas celui là!
On ne peut déplorer à la fois que la vox populi soit démesurément flattée quand elle entend éradiquer les minarets du ciel de Berne, et qu'elle soit outrageusement bafouée quand on lui oppose des élections truquées et la force des armes sous le ciel de Téhéran

Si, on peut... L'un n'empêche pas l'autre. Demandons aux musulmans de Suisse - et d'ailleurs - ce qu'ils pensent de cette votation. Eux qui ne sont pas descendus dans la rue crier leur désespoir devant un vote raciste.
Aaah Judith ! J'aime beaucoup ce joli et courageux texte, bien que je le trouve un brin "occidentalo-naïf" (pardonnez moi !) ! Aussi, je vous propose de lire cet intéressant article de Gideon Levy dans lequel il fustige avec beaucoup d'intelligence (et de connaissance sur la vie et la culture israélienne) le film de Folman ! Une critique des israéliens, certes, mais dans laquelle transparait une critique de l'occident tout entier, qui a travers son art tente de se déculpabiliser des horreurs qu'ils a pu perpétrer et perpètre encore !
Bonne lecture !
Je vais faire mon troll,
vous êtes tous partis dans un délire intellectuelle,
que je ne comprends pas, et que je refuse.
Ce que je constate, c'est qu'il n'y a plus de journalistes courageux,
avant, par exemple, certains journalistes trainaient des mois dans la jungle indochinoise,
puis, d'autres se sont infiltrés chez les talibans, aussi pendant des mois,
tous risquaient leurs vies ( beaucoup sont morts )
les survivants nous ont ramenés des témoignages uniques,
maintenant, rien, pas un journaliste pour témoigner en isarël ou en iran,
pourquoi ?
ils ont une technologie cent fois supérieure !
et rien, pas un qu'il s'infiltre en Israel ou en Iran pendant des mois,
pour témoigner, au risque de leur vie !
Pourquoi Bis
la question se pose en ces termes,
( je parles des journalistes du monde entier )
je sais, je vais me faire allumer par Yannick, Fan, pow pow, julejim,
et d'autres !
mais je ne "sens pas Judith dans ce coup"
moi qui adore ses chroniques,
je suis profondément déçu par son texte,
la première fois en hou, c'est vieux !
mais bon, ça arrive,
là, son texte est trop.....
gamma

fautes partout, mais écris d'un seul "jet"
Ici aussi, par l'intermédiaire de Judith, se perpétue l'imposture : écrire, ça serait raconter des histoires, mais avec du fond en plus, et des jolies formes...
Ecrire, ça serait être journaliste, en plus élaboré , mais journaliste quand même, au fond... parler des faits divers, des faits amoureux, des faits de société, sous forme romancée... et voilà que pointe le bout du nez du "roman", qui serait la forme littéraire par excellence, l'écriture ultime...

Il s'agit d'une imposture, elle est énorme et elle me gêne énormément.

C'est comme si on disait que les sons ne servent qu'à écrire des chansons, et les couleurs, à faire des photos.

Ecrire, ce n'est pas seulement ça, heureusement.
Il me semble qu'écrire, c'est d'abord se battre avec du texte, des mots, du sens, et de l'expression. C'est un travail d'artisan, qui utilise une matière difficile, pour autre chose que de raconter ses états d'âme ou la vie des chiens écrasés qu quartier.
Il y a une confusion , une escroquerie géante, qui consiste à laisser croire que ceux qui écrivent sur tout ou sur rien, qui produisent des fictions écrites, sont LES écrivains..
Des centaines de romans sont écrits chaque année, des millions de gens font leur journal intime mais ça ne fait pas d'eux des écrivains. L'écriture mérite un peu plus de respect que ça. Et il y a des gens qui écrivent autre chose que ça.

Judith, la fiction, les romans, la BD, c'est une forme d'expression, un façon de raconter plus ou moins habilement des histoires. Ecrire, c'est autre chose. Ne participez pas à l'une des grandes escroqueries de notre époque, s'il vous plait.
Les gens qui écrivent sont rares, difficiles à trouver, peu publics. Mais ils existent, pas sur le quai des gares ni entre le rayon "charcuterie" et le rayon "conserves" des supermarchés, c'est un fait. Je vous conseillerai de chercher ailleurs.

Quant à votre idéal fantasmatique du "peuple (iranien) qui lutte avec une héroïque persévérance pour sauver sa démocratie" (sic) je crains que votre romantisme et votre angélisme vous empêchent d'y voir deux données essentiellles:

1- Les USA veulent la peau du régimle iranien, depuis des années, dans le but de restaurer un modèle politique à l'occidentale, qui est celui de l'ex-Shah, c'est à dire un régime non moins dictatorial, mais très bienveillant envers les USA et faisant avec eux un commerce très profitable... les USA ont avoué sans vergogne qu'ils consacrent des millions de dollars à soutenir et fomenter toutes les formes d'opposition au régime iranien dans le seul but de le renverser et pour éviter si possible d'avoir à le bombarder bientôt, ou de le faire bombarder par ses alliés israéliens.
2- L'opposition iranienne actuelle est très largement sponsorisée par la CIA. La plupart des opposants sont aussi ceux qui rêvent d'une société à l'occidentale, (une société où des Begbeider et des BH Lévy sont considérés comme étant des écrivains....) Ils sont aussi les anciens privilégiés et aristocrates de l'ancienne dictature du Shah, soutenus par la riche diaspora iranienne enfuie à l'étranger, aux USA notamment...

Le journalisme est utile, fondamental, laissez lui sa place, on en a besoin pour l'Iran par exemple. Le roman, et voir les évènements d'Iran à travers la plume des romanciers, des BD ou de la collection Arlequin, c'est tout à fait autre chose, vous ne croyez pas ?
... Quant à votre idéal fantasmatique du "peuple (iranien) qui lutte avec une héroïque persévérance pour sauver sa démocratie" (sic) je crains que votre romantisme et votre angélisme vous empêchent d'y voir ...

Ah, merci Jacques ! Enfin quelqu'un qui est capable de mettre en mots ce que j'ai ressenti ! Vous n'êtes peut-être pas écrivain, mais vous savez écrire au moins ! :)

C'est ça que j'aurais dû écrire l'autre jour au sujet des sdf, pardon des sans abri !

Judith, même si ça ne lui plaît pas, est une littéraire et ne voit les choses qu'à travers le filtre de son intellect.


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broutilles
Oh là, que d'amalgames indues vous nous faites-là.

Judith ne dit pas que le journalisme n'a pas sa place, mais qu'elle ne saurait suffire pour rendre le monde, nous le faire sentir, lui donner un sens. Les données brutes (chaque journal faisant sa propre digestion, attention) dont les journaux nous abreuvent (collectivement) sont le reflet d'une réalité qu'il nous faut encore digérer, agencer personnellement. Or, certains artistes excellent en ce domaine et nous donne à voir ce que le journalisme ne fait que nous montrer, parfois, pour ne pas dire bien souvent, de façon plus biaisé encore (puisqu'il revendique l'objectivité à laquelle il ne peut prétendre, contrairement à l'artiste).

Maintenant que l'art soit aussi une mise en forme particulière n'enlève rien à ce qu'il peut nous montrer. Même l'insignifiance d'une vie ordinaire peut être riche d'enseignement, si le style nous y accroche. C'est d'abord parce que ce sont de remarquables œuvres artistiques que "Persepolis" ou "Valse avec Bachir" peuvent nous dire quelque chose que ne nous disent pas les journalistes ou les universitaires.

Enfin, Judith n'est certainement pas dupe du fait qu'il puisse y avoir des intérêts derrières la révolution iranienne, comme derrière sa répression d'ailleurs.

Le seul point sur lequel je ne suis pas d'accord avec elle, c'est sur l'amalgame, la lutte d'un peuple, enfin d'une partie d'un peuple, contre son pouvoir ne permet pas de relativiser sa critique de la démocratie en tant que système. Il n'y a aucune bonne raison de faire son mea culpa par rapport à sa critique du vote démocratique helvète.

Qu'on puisse mourir pour plus de démocratie ne signifie pas qu'on doive applaudir à ce qu'il en ressort. On devrait aussi pouvoir mourir pour autre chose que la démocratie. Hélas, on s'en contente bien trop souvent, lorsqu'on ne s'en félicite pas, y compris lorsque le pire en jaillit.

C'est pourquoi, au propre comme au figuré, je lui tire mon chapeau et j'en profite pour lui retirer le sien du fond de sa gorge. Ce n'est pas parce que parfois il y a pire que la démocratie (par exemple, une fausse démocratie, truquée) que la démocratie est ce qu'il y a de mieux.

yG


Le seul point sur lequel je ne suis pas d'accord avec elle, c'est sur l'amalgame, la lutte d'un peuple, enfin d'une partie d'un peuple, contre son pouvoir ne permet pas de relativiser sa critique de la démocratie en tant que système. Il n'y a aucune bonne raison de faire son mea culpa par rapport à sa critique du vote démocratique helvète.


Tiens, je suis d'accord avec vous. Tout arrive.
Il est vrai que Judith nous a habitué à "un pas en avant, deux pas en arrière". Tantôt elle nous la joue révolutionnaire d'extrème gauche, tantôt elle nous déclare son amour pour Vincent Peillon, le plus droitier des "socialisses". Faut suivre...

C'est vrai que je ne vois pas le rapport entre notre "démocratie" faisandée et l'aspiration à davantage de démocratie de la part des Iraniens. Je vais dire une évidence : tout est relatif.

C'est pourquoi, au propre comme au figuré, je lui tire mon chapeau et j'en profite pour lui retirer le sien du fond de sa gorge. Ce n'est pas parce que parfois il y a pire que la démocratie (par exemple, une fausse démocratie, truquée) que la démocratie est ce qu'il y a de mieux.


A ce propros je pense comme vous yannick G. J'avais aimé cette chronique, elle ne sonnait pas faux, elle n'était pas 'anti démocratique" même. La critique est constructive, critiquer la démocratie ne veut pas dire vouloir la supprimer, mais comme vous le dites cela peut mettre au jour des constructions inquiétantes comme " une fausse démocratie, truquée".

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Et bien moi j'y vois surtout beaucoup d'acrimonie, de l'agacement et même une certaine agressivité dans l'emploi de termes forts tels que "imposture" ou "escroquerie".
Une fois encore, soit nous sommes face à un malentendu, soit il y a volonté de blesser en maquillant la mauvaise foi derrière une rhétorique critique.

"Ecrire, ce n'est pas seulement ça, heureusement.
Il me semble qu'écrire, c'est d'abord se battre avec du texte, des mots, du sens, et de l'expression. C'est un travail d'artisan, qui utilise une matière difficile, pour autre chose que de raconter ses états d'âme ou la vie des chiens écrasés qu quartier.
Il y a une confusion , une escroquerie géante, qui consiste à laisser croire que ceux qui écrivent sur tout ou sur rien, qui produisent des fictions écrites, sont LES écrivains..
Des centaines de romans sont écrits chaque année, des millions de gens font leur journal intime mais ça ne fait pas d'eux des écrivains. L'écriture mérite un peu plus de respect que ça. Et il y a des gens qui écrivent autre chose que ça. "


Lorsque Jacques écrit cela je me demande vraiment s'il a regardé un seul des n° de D@ns le texte. Ou bien alors qu'il nous explique en quoi Vinaver, Lanzman, Debray, Ovaldé, Desarthe, De Vigan, Audouard... ne sont pas digne du nom d'écrivain ?
En outre, j'ai personnellement surtout lu dans cette chronique une critique du journalisme audiovisuel, la télévison donc, pas du journalisme en général, ni du journalisme de presse écrite (quand il est digne de ce nom).

Au total, à mes yeux, le commentaire de Jacques n'est pas "complémentaire", il est critique, certes, mais essentiellement injuste parce que non fondé.
Oui, et c'est dommage : j'ai eu l'impression que c'était bien dans ce commentaire à côté de la plaque que se situait... l'imposture critique.

Il reste à faire une critique juste de cette chronique : j'ai toutes les raisons d'adhérer pleinement au plaidoyer qui y est fait, parce qu'il y est question de tout ce qui m'est le plus cher, intellectuellement, humainement parlant, mais quelque chose ne va pas, quelque chose me retient. Je n'ai pas encore lu de reproche qui fasse écho à cette réticence.
Peut-être est-ce cette candeur surjouée : vraiment, ce sont ce film, cette BD, remarquables par ailleurs, qui vont ont révélé les failles, les omissions des journalistes, de la production journalistique télévisuelle ? Je ne crois pas que ce soit effectivement votre cas, pas plus que ce n'est le mien, mais je comprends qu' a contrario, l'éloge de l'art en paraisse plus frappant. A trop vouloir être démonstrative, vous prêtez le flan à un procès en "angélisme", bien inutile...

Enfin bref, Judith Bernard ne dit ici que des choses frappées de bon sens, et qui sont dans le droit fil de l'appareil critique pragmatique d'@si. Et j'y perçois une réponse explicite à la dernière émission de Ligne Jaune et à son forum, où certains ont pu regretter que JB ne soit pas davantage présente pour commenter directement l'actualité, ou bien qu'elle ne parle pas de littératures disons plus en prise avec le réel et ses enjeux, puisque plus largement diffusées et appréciées...

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Je rejoins la seconde partie de ce qu'écrit Jacques Pagnoux : j'ai en effet l'idée que ceux qui montent au créneau en Iran font partie d'une certaine bourgeoisie, qui rêve de vivre un peu plus à l'occidentale. J'entendais l'autre jour sur RFI un spécialiste en la matière qui expliquait bien que ceux qu'on voyait n'étaient pas la majorité du peuple iranien... Les émeutes se passent dans les villes, on dirait... et on est loin du petit peuple iranien uni qui a balayé le régime du Shah pour installer les religieux et rappelé l'Ayatollah Khomeiny de sa retraite à Neauphles le Château. Ceux qu'on voit s'agiter et courir des risques font plutôt partie de l'élite.
Si les media occidentaux nous montrent et remontrent à satiété les images (ou les images d'archives) tournées en Iran, et qu'on ne nous dit absolument ou presque rien sur le Honduras, il doit y avoir une seule et même raison... Et on voit en effet que, dès que les rébellions sont "sponsorisées" par BHL ou un de ses accolytes, il y a matière à suspicion.
Pour nous, Occidentaux, cette théocratie paraît insupportable... mais est-on allé interroger le peuple iranien, celui qu'on ne voit pas sur les images qui nous sont soumises ? Il suffit de regarder en France, on ne vote pas de la même façon en ville que dans les campagnes...
Pour en revenir aux BD cinématographiques : pour "Valse avec Bachir", j'ai tout sauf aimé ce film d'animation que j'ai vu comme l'"expiation" du complice d'un massacre. Allez, un peu d'autoflagellation mais aucune mise en perspective, aucune analyse...(seul un analyste qui donne le fil d'Ariane) ! Quant au film de Marjane, cette chère Marjane, je l'ai trouvé "sympathique" mais ça ne nous donne pas accès à la "persanité" pour autant... Pour avoir eu la chance de voir quelques films iraniens (désolée, une fois de plus pour le manque de références, mémoire cinématographique défaillante) il m'a semblé que l'art du suggéré et la pudeur donnent aux images eur vraie importance : il faut scruter tout l'écran, tout le plan, deviner, réfléchir, revenir, afin que notre esprit occidental pour qui un chat est un chat finisse par saisir et apprécier.
"Pour nous, Occidentaux, cette théocratie paraît insupportable... mais est-on allé interroger le peuple iranien"

Pas plus que je n'irai interroger un électeur du FN, ici, pour me demander si je dois accepter son vote.

Le fait que le peuple iranien souhaite ou souhaiterait démocratiquement une théocratie ne me rend ou rendrait pas plus supportable ou acceptable sa décision. Comme quoi, il ne suffit toujours pas que cela soit décidé démocratiquement pour que j'y accorde ma caution et ne lutte pas contre.

Pour "Valse avec Bachir", vous confondez à mon sens expiation et mémoire, la seconde n'implique pas nécessairement la première. Pour moi, c'est un film sur le retour de la mémoire, celle enfouit parce qu'inacceptable, mais avec laquelle il est finalement plus responsable de vivre ou survivre.

yG
¨Mémoire ? Pour vous, peut-être, Yannick G mais pour moi, c'était un ouvrage de "soulagement". Mais on peut discuter très longtemps à ce sujet puisque l'art a l'art de faire parler votre subjectivité ;o))...
Sinon, pour étayer mon discours sur le cinéma iranien, un lien où j'ai retrouvé certains des réalisateurs iraniens dont j'ai vu les films... une histoire du cinéma iranien
Quant à l'électeur du F.N., moi j'ai entendu avec intérêt une émission de Daniel Mermet où le reporter était allé dans un village proche de l'Ile de France qui avait voté quasi majoritairement pour le F.N. et ça n'est pas pour autant que j'accepte ce vote, tout comme j'ai du mal à me remettre des votes des dernières présidentielles ;o)).
"Les Chats persans" un film iranien de Bahman Ghobadi. La jeunesse, la musique, la créativité, le courage... autant de bonnes raisons de ne pas passer à côté de ce film magnifique.
Ce qui n'empêche ni de lire Emmanuel Todd, d'écouter ou réécouter Hubert Védrine ce matin sur fr. inter ou Antoine Sfeir, il y a quelques jours. Tout cela en trépignant d'impatience que le prochain D@ns le texte ouvre l'An 2010 en fanfare et nos yeux et nos oreilles en grand !

Il y a des oppositions fertiles, d'autres parfaitement stériles. Opposer Art et Science, subjectivité et objectivité, sont de la deuxième sorte.
Me reviennent à l'esprit les deux termes qui caractérisaient votre explication du vote: la métonymie et l'hyperbole. Par celà, qu'un individu au sein d'une corporation se singularise en toute liberté, sans autant s'affranchir du lien collectif; ainsi "dans le texte" pas aussi près des yeux qui tournent et détournent l'attention, mais proche du coeur en battement comme autant de pulsations d'images- pellicules; cette branche où, assis nous nous coupons de la réalité en attendant que point final, tombe la jolie fleur et tant d'autres insaisissables, au fil de histoire, d'une histoire, comme le cours d'un roman , ces lignes continuelles sur le quotidien des journaux.
Les forces politiques combattantes du dix-neuvième luttaient à imposer le suffrage universel non censitaire. Le miroir de l'écriture, qui réflètait l'existence réelle et la condition misérable de la grande partie du peuple, en cette époque où la photographie balbutiait , devenait cette hyperbole de volonté autoproclamée, fantasmatique comme va le réel face au miroir déformant, "c'est moi et si peu", cette autocaricature mobile et mouvante, émouvante de rire et angoissante d'insaissisable. L'ecrivain, grand rapporteur des faits et médecin distancié des ames oubliées du monde d'en haut. Parler de ce cours des choses, fatalement sans vision, à l'aveuglette de la certitude, la justesse de la révolte, populiste à la marge à l'encre rouge et sympathique, qu'apparaisse, vision magique de la germination, les poussées de justice "j'accuse", la glace reflètante retrouve sa froideur pétrifiante, le clapotis des impressions-vagues s'apaise et la vision mire sans admiration
Allez, comme l'an dernier, c'est par peur de manquer ma dose bimensuelle de cette chronique que je me réabonne!
Transportée par ces mots liés par votre sensibilité... A vif....
Émue....et cela remue... !

Que faire lorsque le monde dans lequel je (sur)vis par endroits explose de la fureur des hommes ?
Actualités présentes, visibles (même si une énergie considérable est mise à transformer, voiler, cette réalité)...et qui la rend si lointaine...
Impuissance à s'engager, à faire entendre sa propre voix...

La création comme acte de résistance...comme porte d'arroche pour rentrer dans ce monde...saisir ou du moins sentir ces liens qui se tissent et se rompent trop souvent brutalement...
Dépasser donc ces moments de fuite... ba voui, la léthargie de l'esprit est tellement plus facile... accommodante...
Mais, car il y en a toujours un.... il y a toujours ce grattement sourd et continu.... oui oui...celui qui se trouve derrière cette porte où tout ce dérangeant s'entasse... ce grattement donc... qui jamais ne vous fait oublier que vous vous cachez, fuyez et qui vous crie... SHAME ON YOU...

Je vous remercie d'éveiller cette "bête" qui ne cherche finalement qu'à mettre en acte cette révolte, ce bouillonnement... qui bien trop souvent se voit infiltrer par la facilité d'un brouillard insaisissable...
Toutes les images sont subjectives. Celles des jités le sont comme les autres: cadrage, angle, usage de la lumière, choix des personnes / objets photographiés.

Jean Anouilh dit : "Rien n'est vrai que ce qu'on ne dit pas." Eh bien, rien n'est vrai que ce qu'on ne montre pas. Le cadrage, c'est ce qu'on choisit de montrer, mais aussi ce qu'on cherche à cacher.Peut-être faudrait-il, pour échapper à la dictature de l'image, se rendre directement en Iran pour témoigner de ce qui s'y passe, pour voir, comme disent les anglais, "the big picture". Et quand bien même, on serait victime de sa subjectivité, et l'on ne pourrait offrir qu'un témoignage partiel. Partiel, mais vrai. C'est la différence entre un jité et un artiste.

Le jité s'interesse au réel. L'artiste dit le vrai.
Une foule en vaut une autre en terme d'image, ceci explique aussi pourquoi un JT fait encore moins la différence que nous. Cela n'a rien de surprenant, une foule, un peuple, une démocratie, se sont des termes génériques, vides, ils ne disent rien de ce qui les anime.

Ainsi, on ne sait pas pour quelle autre démocratie ces Iraniens descendent dans la rue au risque de leur vie, on sait juste que c'est contre celle qui est en place.

D'où ma remarque, Judith, la question de savoir si vous auriez le courage d'affronter les forces de l'ordre, elle se pose déjà là-bas, puisque tous ne sont pas dans la rue, c'est dans cette marge, cet écart que le pouvoir s'exerce toujours le plus dangereusement. Ensuite, elle s'est déjà posé ici, à vous comme à nous tous et se reposera de la même façon, des manifestants sont déjà morts dans nos rues aussi, par accident diront certains, celui du pouvoir policier qui s'emballe. Cela ne vous a pas empêché d'y descendre et d'y redescendre, insouciante ou en dépit, comme nous tous, du danger qu'il y a être en foule, balle perdue que l'on prend ou à l'inverse destruction, lynchage auquel on ne souhaite pas donner son appui.

Mais mourir pour s'opposer à un pouvoir ne dit rien, n'est pas respectable en soi, il y faut autre chose.
Il ne suffit pas de monter dans un avion pour se faire sauter avec des centaines d'autres personnes pour mériter ce respect-là.

Tout cela pour dire qu'on peut sans aucune contradiction, à la fois applaudir la lutte iranienne pour une autre démocratie et condamner le vote helvète pour cette démocratie-là.

Tout cela pour rappeler que la démocratie est un moyen aveugle qui ne dit pas vers quoi nous marchons collectivement, est-ce pour fouler le pouvoir en place, celui qui nous bafoue ou pour piétiner tous ceux qui ne sont pas majoritaires et que démocratiquement nous avons décidé d'éradiquer.

yG
Si je puis me permettre, bien plus intéressant, factuel et non biaisé par un prisme européocentriste, La diversité du monde et Le Rendez-vous des civilisations (Emmanuel Todd, Youssef Courbage) sont deux ouvrages permettant de comprendre avec bien plus de finesse les choix idéologiques, et ceux de l'Iran en particulier.

Au mieux, l'art en général et la littérature en particulier peuvent donner l'intuition des mécanismes sociaux profonds qui confortent un pays dans ses choix. Ils sont cependant trop incomplets du point de vue factuel, et subjectifs dans la forme pour prétendre éclairer une situation. S'attachant au particulier, ils ne peuvent expliquer le général de façon satisfaisante. Il est je pense impossible de comprendre la partie du monde allant du Maroc au Pakistan si l'on ne sait pas que le modèle anthropologique dominant y est celui de la famille communautaire endogame, c'est à dire pratiquant l'égalité des frères lors de la succession, la cohabitation des frères mariés et de leurs parents et pratiquant fréquemment le mariage entre les enfants de deux frères. Une fois cette différence fondamentale avec le monde européen, uniformément exogame, décrite; l'on comprend bien mieux les choix idéologiques des peuples de cette région du monde.

extraits (pour vous donner envie) :
"L'objectivité de la démographie nous oblige parfois à accepter une réalité que les stéréotypes et l'habitude nous incitent à repousser. La Turquie serait essentiellement moderne et démocratique parce que héritière, malgré la présence au pouvoir d'islamistes modérés, d'un tradition laïque, centraliste et pourquoi pas jacobine. L'Iran serait obscurantiste et autoritaire, pour ne pas dire totalitaire, parce que religieux. Les indicateurs de fécondité, nationaux et régionaux suggèrent pourtant clairement que l'Iran est plus moderne, plus homogène, et plus individualiste. [...] L'Iran est plus spontanément, plus naturellement démocratique. [...] En Iran, le régime est né, comme en France, en Angleterre ou aux Etats-Unis, d'une authentique révolution, et l'armée n'y existe pas en tant qu'acteur autonome. [...] Il s'agit d'une démocratie imparfaite mais prometteuse, car elle est l'expression, non d'un projet venu d'en haut, mais d'un tempérament contestataire et pluraliste de l'ensemble de la population. [...]
Cette rectification de la perspective historique ne nous interdit nullement de spéculer sur une éventuelle sécularisation de l'Iran et sur l'émergence dans ce pays d'une laïcité de tradition chiite
." extrait de Religion, démographie, démocratie dans "Le rendez-vous des civilisations." Youssef Courbage, Emmanuel Todd (2007)

"L'élévation de l'âge au mariage, nette dans la plupart des centres urbains, implique une modification des conduites attachées au mariage préférentiel. [...] il semble que la fréquence des unions endogames ne baisse que lentement, même en ville. [...]
Plus frappante est la modification intervenant dans la répartition des types d'alliance consanguine. A la campagne l'épouse est choisie, pour 61,5% des cas d'endogamie, dans la parenté du père du mari. A la ville, la proportion s'inverse : la femme appartient dans 53,8% des cas à la parenté de la mère du mari. Le processus d'urbanisation entraine une dérive matrilatérale du système de parenté. Le modèle endogame tient, mais il se modifie et reflète l'importance croissante de l'épouse et de la mère en milieu urbain. Même en terre d'Islam, le processus de modernisation mène à un accroissement du pouvoir féminin.
" pp161-162 "La diversité du monde" Emmanuel Todd (1983)
Vraiment pas de temps pour l'instant, mais juste quelques secondes volées pour vous exprimer, chère Judith, mon admiration devant cette remarquable démonstration.

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