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Commentaires

Les deux histoires opposées de la crise de l'euro

Devant le feuilleton naissant de la dette grecque

Derniers commentaires

Dans le recensement dont vous parlez en fin de chronique, j'espère qu'il sera dûment recensé ceci.

Après ça vous avez tout compris. Indispensable Lordon !
Euro : il faut casser les reins de la spéculation
La secousse qui ébranle la zone euro révèle que les élites dirigeantes n’ont toujours rien appris de la crise globale qui frappe la planète.
Tout d’abord parce que les marchés financiers ont gardé intact leur formidable pouvoir de nuisance. Les pays membres de l’Union européenne les plus fragilisés par la crise mondiale payent un tribut exorbitant aux spéculateurs. Ainsi, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, notamment, désignés par les marchés financiers comme les maillons faibles de la zone euro, sont attaqués de toutes parts. Les fonds d’investissement imposent à ces pays des taux d’intérêt deux fois plus élevés qu’à l’Allemagne ou la France pour financer leurs déficits. Déficits eux-mêmes largement provoqués par la récession due à la crise financière. La boucle est bouclée : les spéculateurs font leurs profits avec les conséquences de la crise qu’ils ont provoquée.
la suite ici: http://www.france.attac.org/spip.php?article10795
Pour ceux qui comme moi ne seraient pas encore familiers des tréfonds du jargon boursier, je vous conseille cette lecture qui a elle seule réussit sans le vouloir à présenter la stupidité structurelle du système...

Le contexte du marché de ces dernières années est tout à fait idéal pour illustrer et rappeler la nécessité ABSOLUE d'apprendre à Trader à la BAISSE si vous voulez vraiment vous donner toutes les chances de gagner le maximum d'argent dans les marchés…

Mon but principal dans le cadre de cette colonne sera donc de vous décrire le contexte et le fonctionnement génériques du « Shorting » et surtout de vous convaincre, je l'espère, de la NECESSITE ABSOLUE d'apprendre le plus rapidement possible à maîtriser cette technique et à l'appliquer à chaque fois que le marché vous indiquera clairement que, à un instant donné, le meilleur moyen de gagner de l'argent est de spéculer à la baisse!…

Il ne tient donc vraiment qu'à VOUS MEME de décider d'avoir le plaisir de faire enfin partie de cette « minorité »

Lorsque vous initiez un trade «SHORT», vous commencez tout simplement cette fois par VENDRE ce titre... pour ensuite le RACHETER plus tard, à un cours plus bas (si tout se passe bien) et dégager ainsi aussi un PROFIT du à la même différence entre votre PRIX DE VENTE... et votre PRIX D'ACHAT.

Donc si vous Shortez 1000 MSFT à $80 et les rachetez 2 heures plus tard à $78, vous aurez gagné $2000 (à peu près 2000 euros), tout simplement.

Trader est une activité pour « adultes matures et responsables » et il n'y a que DEUX façons de trader: «LONG» et «SHORT». Si vous décidez de trader seulement «LONG», vous raterez donc de très nombreuses opportunités de gagner de l'argent. La décision ultime de le faire ou pas … est bien sûr toujours entre vos mains.
Que vous soyez sur un marché «Bull»(à la hausse), sur un marché «Bear» (à la baisse), ou sur un marché sans tendance, il y aura bien sûr TOUJOURS des opportunités de «SHORTING».

Les actions chutent habituellement beaucoup plus vite qu'elles ne montent, donc les «shorts» permettent plus souvent des profits plus importants et plus rapides que les trades à la hausse…

Il y aura toujours des périodes dans le futur où il y aura beaucoup plus d'argent à gagner à la baisse qu'à la hausse…

etc... etc...

Prodigieux.
L'histoire que narre paul jorion sur son blog est un peu différente et fascinante (avant dernier paragraphe de l'article paru dans
son blog) :
Des banques ont acheté massivement la dette grecque a un bon taux en vue de la fourguer à la BCE comme garantie et d'emprunter des euros à un taux nettement plus bas. La différence entre les deux taux allant directement dans leur poche et sur les marchés par la meme occasion.
Sauf que Trichet leur a signifié qu'il n'acceptait pas le deal et nos acheteurs ont vendu des qu'il l'ont pu d'ou le dévissage immédiat de l'emprunt.
J'aime bien cette explication : simple et bien argumentée (cf l'article complet).
Oyé ! Oyé ! Brave gens !
Et quant on atent bon crisis adonc vient, nostre bon et généreux roy - Dieu vous merisse haultement, Mon seigneur, ceste grant bonté ! -
relance la champestre royale battue !
Y recueillera discrétion et confidences des courtisans et de la seigneurie.
chers asinautes, pour ceux qui ne l'auraient pas lu, je vous conseille très fortement "la doctrine du choc" ("the shock doctrine") de Naomi Klein; apparemment, crier "haro sur la baudet", c'est LA méthode qui marche pour privatiser, privatiser, privatiser. J'imagine qu'on va demander à la Grèce des "ajustements structurels", etc. etc. (cf Vietnam, Indonésie, Corée du Sud...).
http://www.zerohedge.com/article/jim-grant-california-and-greece

C'est court et c'est assez facile à digérer!
Ne cherchez plus c'est M. Quatremer qui est dans le vrai. Depuis la faillite de Lheman Brothers, c'est son concurrent qui a raflé la mise.
Cette banque a une puissance de frappe qui lui permet de faire la pluie et le beau temps sur le marché. Elle a boosté le marché actions, dans lequel se sont engouffré toutes les banques qui ne savaient plus quoi faire des tombereaux de dollars et d'euros déversés par les plans publics de soutien (l'activité étant au plus bas, l'investissement est atone).
Mais son cheval commence à s'essouffler ; donc elle choisit une autre monture : le dollar contre l'euro pour faire s'envoler les dérivés de crédit.
Pour cela rien de tel que de susciter une panique, que les médias, toujours avides de sensationnel, s'empressent de relayer.
Réfléchissons deux secondes : la Grèce serait au bord de la faillite parce que sa dette dépasserait 120 % du PIB ? Et pas l'Italie, qui en est au même point ? Ni le Japon qui se balade à 180 % ?
Ce qui est sûr c'est que les prédateurs ont les moyens de faire du mal à leur victime (au bout du compte c'est le peuple grec qui en fera les frais)...
Mais le Parthénon en a vu d'autres !
Sage décision en effet d'attendre et de voir. De toutes façons, ça vibre de toutes parts, le sol tremble.
Il vaut mieux éviter que la grande crevasse ne tranche le sol sous nos pieds à nous. Mais on ne sait pas trop où se mettre pour l'éviter.

Les marchés, qui sont faits pour gagner de l'argent à partir de l'argent, attaquent où ils croient que se trouvent à la fois les faiblesses (des économies vulnérables) et la richesse (l'UE), mais ils n'en savent pas plus que nous.... Et leur voracité et leur manque de mesure n'arrangent pas les choses. Leur devise est de prendre le flouze et de se tirer, mais il n'y a pas d'autre endroit où aller.....

Brrrrr........
Ici: http://www.zerohedge.com/article/rosenberg-recaps-european-and-sovereign-risk-soap-opera-ten-paragraphs-or-less

Attachez-vous bien, c'est du solide, meme si une Polonaise en lisait au petit déjeuner!
Et pourtant, ce n'est pas si compliqué que cela ... La vérité se trouve entre les 2 versions que vous proposez, je vais essayer d'expliquer en gros pourquoi, meme si ça va faire un gros post indigeste.

1/ l'économie des pays du sud et le contre-sens européen. J'ai vécu en Grèce entre 1997 et 2003, puis en Italie du Sud (encore maintenant). Le Sud de l'Europe, je connais assez bien: ça ne marche pas comme le Nord, n'en déplaise à tous ceux qui se drapent dans une idéologie simpliste à base d'anti-racisme à la BHL. Plantons le décor: les gens du sud ont besoin de frimer, ils sont d'ascendance plutot pauvre, ils ont connu des régimes autoritaires qui les ont ruinés (colonels en Grèce, Mussolini et Franco, la révolution des oeillets etc) et la rigueur n'est pas leur fort. C'est comme ça, il ne faut pas prendre ça comme une affirmation péjorative parce que, paradoxalement, ça a aussi de bons cotés (gens chaleureux, sociétés moins déprimées, l'argent n'est pas au centre des préoccupations ...). La traduction de ces choses-là en termes macro-éco passait par les garde-fous suivants: ratios d'endettement privés serrés à fond, jamais d'effet levier, secteur tertiaire limité (avantage au primaire et secondaire parce que, là, on voit qui dit vrai), réserves fractionnaires au taquet et taux d'intéret très élevés (8% minimum). A ce moment-là, arrive l'UE et l'euro en 2001: les taux d'intéret s'effondrent à 2%, les réserves fractionnaires sont régies par Bale 2 (autant dire qu'elles disparaissent sur des standards "du sud"), les prix s'envolent par un effet de conversion "approximatif" plus une explosion de l'endettement privé (il faut savoir que chez moi, les gens ne lisent pas les contrats: ils font confiance au type "qu'ils connaissent" et si c'est une grosse arnaque, ils vont chez lui avec un fusil, les gens du sud aiment bien les armes) et on applique à la comptabilité nationale des standards germaniques. Hors l'Allemagne, ça n'a rien à voir: depuis Weimar, on hait l'inflation, on délocalise à l'intérieur du pays depuis le rattachement de la RDA, on lit les petits caractères et la culture protestante fait qu'on ne se fie de personne quand on traite des sous. Le mélange est détonnant: la majorité de la population qui n'a pas fait bcp d'études intellectuelles se fait complètement rouler dans la farine par les bonimenteurs professionnels. Des cul-terreux deviennent grands spéculateurs immobiliers et des vendeurs d'aliments pour bétail investissent en Bourse (2 exemples vécus). Or, comme disait le vieux Kennedy, quand les cireurs de chaussures parlent d'actions, il est temps de tout vendre.

2/ la bulle immobilière et les conséquences: arrive 2007 et la crise subprime US dans des pays où les prix immo ont multiplié par des facteurs entre 5 et 10 en 10 ans dans certains endroits, sans que la démographie et l'emploi suivent (les 2 moteurs traditionnels de l'immo). La première vague de chomage commence à se faire sentir, vu que d'autres bulles spéculatives stupides explosent aussi (genre la bulle sur le prix de l'huile d'olive, je sais, ça fait marrer tout le monde, mais à Bari, la chute de l'huile d'olive a fait des manifs terribles!): plein de dettes deviennent toxiques (on rappelle que la dette toxique, c'est simplement des prets faits à des précaires ou des chomeurs) et l'état n'a pas d'idée meilleure que de tranférer cette dette des banques privées à lui-meme en échangeant de la liquidité issue de l'émission en urgence des bons du Trésor nationaux contre des toxiques titrisées. Or, dans des pays comme l'Espagne ou la Grèce (les PIIGS=Portugal, Italy, Ireland, Greece, Spain), on sait bien que les comptes sont élastiques, les dépenses larges, le clientélisme roi et les rentrées d'impots limitées vu la tolérance des transactions au "noir" (voir point 1/). Le problème, c'est que ce renflouage porte les états du sud à des ratios d'endettement démentiels (le Japon, c'est pire, mais le Japon exporte) sans résoudre le problème de fond, à savoir l'insolvabilité d'une population de plus en plus précarisée (en gros: les retraités ont la majorité démocratique, le patrimoine et la retraite par répartition, les jeunes actifs ont la minorité, les dettes et les CDD). Donc la crise d'insolvabilité s'amplifie et on finit par découvrir le pot aux roses, à savoir que ces états (qui avaient des garde-fous macro-éco qui ont sauté avec le passage à l'euro) ne peuvent pas fonctionner avec des standards directement inspirés par une société de type germano/protestante (je schématise, mais c'est déjà assez long comme ça). Les taux d'intérets des obligations souveraines commencent à grimper (comprendre que le prix de vente des obligations baisse, c'est normal parce que les gouvernements désargentés en mettent trop sur le marché et il y a plus d'offre que de demande donc il faut solder), les spéculateurs sentent venir le bon coup et vendent à découvert la dette PIIGS+STUPID (Spain, Turkey, United Kingdom, Portugal, Italy, Dubai) à découvert afin d'amplifier le mouvement (et c'est normal parce que c'est leur métier et qu'on aura besoin d'eux pour créer un support durable de prix après la purge), la cohérence de l'euro est menacée et on commence à en parler dans les journaux. Or, ceux qui regardent le Dollar Index, la valeur du billet vert contre les grandes devises mondiales on vu que depuis décembre, celui-ci est passé de 74 à 80, presque 10% en 2 mois, ce qui est énorme sur le marché des changes! Donc en gros, les problèmes à l'extérieur et le flight to safety vers les USA, tout le monde un peu malin était au courant!

Quelques remarques:

- le renflouage des banques n'est rien d'autre qu'un transfert partiel de dette privée en dette publique. Ca met des états sur la paille: ça donne une idée du sérieux des discours de "volontarisme politique" et autre balivernes du meme style ...

- il est quand meme assez bon pour les jeunes générations qu'on arrète de vendre des maisons à des prix correspondant à 15 ans de salaire médian ... Après tout, 4 murs, c'est pas la fin du monde et ça ne valait presque rien il y a 40 ans.

- il ne faut pas partir du principe que "tout le monde, c'est le meme", sinon on va devant de graves ennuis.

- on parle de la Grèce et de l'Espagne: on a rien vu, il manque encore tous les pays de l'Est, et là, on va vraiment rigoler comme des fous! La quantité de dette toxique là-bas défie l'imagination ...

- l'Autriche est exposée à + de 15% au niveau national à la dette toxique de l'Europe de l'Est.

- Quand va-t-on parler de la 6è économie mondiale, la Californie, qui a un ratio d'endettement comparable à la Grèce ?

- la dette souveraine du Royaume-Uni devrait etre dégradée dans les semaines à venir ...

- meme en FRance, la part du secteur secondaire dans le PIB est autour de 20% ... Il y a une quantité démentielle d'emplois à haut risque de disparaitre en période de purge du système bancaire chez nous. On pourrait imaginer un régime minceur du secteur des services qui crée quelques % de toxique en plus made in France.

Voilà, tout cela pour dire que la crise grecque, c'est pas si compliqué que cela quand on regarde toute la situation en panoramique!
Voir cet article sur le nouvel obs de cette semaine. Ce représentant du FMI ne semble pas avoir une vision aussi catastrophique de la situation.

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2361/articles/a418091-.html
Malheureusement cet article n'est pas disponible en ligne mais il est tout à fait édifiant sur l'analyse de la mise en récit des crises:
BOUDES T., LAROCHE H., (2009), "Récits de crise en quête de responsables", L'EXPANSION MANAGEMENT REVIEW, Crise, krach, récession, big bang ?, juin, n° 133, pp. 10-19, 10 p. (les auteurs sont professeurs en organisation, stratégie et management). Il y a matière à approfondir le décryptage des "histoires".
En attendant mieux, oui, mais vous ne nous referez pas le coup du poulpe ? :-))

C'est bien que la finance, les marchés, les monnaies sont des sujets tellement obscures que tous ces politiques nous font avaler des couleuvres de toutes tailles tous les jours de notre vie. D'ailleurs, je me demande même si Woerth par exemple ou Obama y comprenne quelque chose à ce foutoir ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Ah bon ???? Qui ca ????
Marcel je ne t'avais pas vu, faut-il répondre à ta question ??? C'est Bling-bling voyons :o))
Bling Bling !!! Ahahahahahhahahahahahhaha
Tu blasphème contre Bling Bling , celui qui ne doit pas
être nommé , Bysone !!
Le Maaaaaiiiiiitttrrrrrrreeee va sortir de son antre et te flageler !!
Ahahahahahhahahahahh
Vous avez raison Mona, à lire dans les vite-dit, Le très bon article de Gilles Klein hier et tous les vite-dit sur ce sujet d'aujourd'hui. On est mal barré.
Je me demande si on ne ferait pas mieux de tuer symboliquement une grosse banque US ou des fonds de pension (Goatbank ou hedge cow) pour lire l'avenir dans ses entrailles... comme le font les Himbas.

Ce monde de la finance me fait peur, et quand je lis ces différents articles, je pense à ce "comic" dessiné par un Américain (je n'arrive pas à le copier pour le mettre ici) où des "hommes en noir" écoutent un type dire qu'il propose "a product which could excell" et les barjots qui l'entourent partir dans tous les sens ne retenant que le dernier mot : excel, sell, SELL, SELL et transmettre la panique partout... et le même vieux bonhomme dire "je préfère ... to say good by et les mêmes répercuter buy, buy BUY, BUY.

Je trouve l'explication de Quatremer cohérente... mais nous sommes dans une bulle très volatile... où les économistes sont les "Pythies" ou les diseuses de bonne aventure.
Le dessin dont tu parles est ici: http://1.bp.blogspot.com/_1V7wnZxPqok/Re7JqDbI4FI/AAAAAAAACl8/Ogdq6Ww0CmI/s400/catoon+see+vs+buy.gif
Eric Woerth fut un dirigeant d' Arthur Andersen, donc il ne connait que trop bien ce foutoir, mieux, il a aidé à le mettre en place et à en tirer les bénéfices..
J'avais bien aimé l'intervention de Jacques Sapir lors des débuts de la crise financière : émission du 3/10/2008

J'aimerais bien le revoir, c'est une bonne occasion de l'invité, non ?

BBM
Et pourquoi pas Lordon ...
Sauf que l'Histoire est claire... et vérifiable...

Le D-Mark allemand a été la monnaie la plus stable en Europe et a servi de monnaie d'échange dans toute l'Europe de l'Est et même dans l'ancienne Yougoslavie, ce n'était pas le dollar, ni le franc ni la drachme...

Pourquoi ? Tout simplement, parce que le pays a veillé à laisser la banque centrale veiller à la stabilité de la monnaie, on parlait du Mark fort.

Je vis entre la France et l'Allemagne depuis 1973. A cette époque, le Franc et le Mark étaient à peu près au même niveau de change. Puis les Français, par pure couardise devant les revendications syndicales, ont dévalué le franc à plusieurs reprises, faisant fonctionner la planche à billets, toujours plus facile que de résoudre les vrais problèmes. Cette inflation constante a surtout bénéficié à ceux qui avaient de l'argent.

C'est ainsi que j'ai vu le Franc dévaluer par rapport au D-Mark passant de 1 pour 1 à 1,25, puis 1,50 puis 2,00, plus 2,25 etc... pour atteindre 3, 35 lors du passage à l'Euro!

Quand je venais dans mon Sud-Ouest natal, on me disait toujours "Toi avec ton Mark fort, tu peux te payer..."

Si les Allemands insistent pour la stabilité de l'Euro, c'est qu'ils ont vu les monnaies autour d'eux se dévaloriser, et ils ont vu qu'une monnaie "forte" n'était pas négative pour les performances du commerce extérieur - contrairement à tout ce que racontent les Français pour justifier leurs piètres prestations internationales - puisqu'ils ont longtemps été le premier exportateur mondial avant d'être dépassé par la Chine en 2009.
Les pistes de Quatremer sont assez éclairantes...

Quant à Monsieur Barré, il m'a bien fait rire :

"Cette posture se veut forte : "ne cédons pas au diktat des marchés !" Elle se voudrait même populaire auprès de ceux pour qui les marchés ne sont qu'une coalition de financiers sans visage ou une meute de traders assoiffés de bonus. La réalité est différente. Les marchés ne représentent rien d'autre que l'internationale des épargnants. Des épargnants, retraités ou futurs retraités, qui ne veulent pas placer leur argent n'importe où. "

Deux arguments :
- les marchés ne sont pas une coalition de financiers sans visage ou une meute de traders assoiffés de bonus. (et ceux qui le pensent se trompent lourdement)
- les épargnants ont besoin de sécurité et ne veulent pas placer leur argent n'importe où.

D'accord, alors il faudra m'expliquer qui leur a fourgué les dettes à taux variables titrisées des ménages américains (subprimes) ces dernières années, aux épargnants ?... (et c'est d'ailleurs pas fini, Frédéric Lordon nous annonce une seconde vague, plus sophistiquée encore et tout aussi pernicieuse dans les temps qui viennent). Il faudra nous expliquer aussi ce qu'il leur a pris, eux qui n'investissent que dans du SÛR ma bonne Dame, ce qu'il leur a pris d'acheter massivement ces produits financiers pourris qui ont précipité les classes fragiles de tous les pays dans la crise (pas les classes supérieures... elles, elles se demandent toujours ce qu'elles pourraient bien faire de leur fric).

Ce que Barré oublie, c'est qu'entre les produits financiers et "l'internationale" des épargnants, il y a les banquiers, les traders, une cohorte d'intermédiaires censés fluidifier cette usine gaz, des professionnels, conseillers, agences de notation (ce n'est pas une coalition sans visage et une sorte de "meute", oui, assoiffée de bénéfices et donc de bonus, Mr Barré ?), et que EUX ne courent pas le moindre risque ! Quand ils passent les bornes, Monsieur Barré, CE SONT LES CONTRIBUABLES, c'est à dire les classes moyennes du monde occidental, qui payent que je sache !!! (et quand elles ne le font pas, Lehman Brothers coule !). Si le bon retraité américain, certes, souhaite que son épargne (c'est dire sa seule retraite souvent) soit sécurisée, on a bien vu il y a 18 mois que ses intérêts ne vont pas vraiment dans le sens de ceux qu'il a investi justement pour réaliser à sa place cet investissement vital de son épargne. Son conseiller aura investi l'argent du retraité dans les subprimes réalisés sur le dos des propres enfants du retraité, qui avaient juste voulu mettre un toit bien à eux sur leur tête... et toute la famille se retrouve à la rue.

Bref, lorsque la Grèce, (bien ou mal gérée est une autre histoire), est en rupture, il faudrait que ce soit justement ce fameux "marché" qui, s'appuyant sur les bouts de papiers que nous avons signés il y a 20 ans dans un Monde ou ce "marché" ne sévissait pas encore de cette façon qui fasse loi ? CA, c'est important...? Plus important que tout...? Ben non. Que Junker déclare exceptionnellement s'assoir sur les traités, que les 26 soutiennent une nation plutôt que le marché, ce qui serait un acte exemplaire... ce serait soutenir des hommes plutôt que des "entités" inconnues, organismes et officines qui ne s'en trouveront pas plus mal.... elles ont l'habitude : quand le "marché" a commencé à spéculer il y a 4 ans sur les denrées alimentaires parce que le pétrole était trop cher, affamant en cela une partie du tiers-monde, on a bien vu qu'il avait toujours des ressources pour trouver des débouchés, le "marché"... alors ne nous en faisons pas pour lui et aidons la Grèce... Elle vaut plus qu'un quelconque traité, la Grèce. Et soit dit en passant, elle ne représente pas, dans la zone euro, une part si lourde qu'un coup de pouce fragiliserait l'édifice tout entier... en tout cas, on ne me le fera pas croire. En tant que CONTRIBUABLE, justement, entre financer les conneries du marché et financer la Grèce pour que sa dette redevienne tolérable (c'est dire quelques dizaines de milliards d'euro... , je rappelle que le "marché" a engrangé l'an dernier en pleine crise quelques centaines de milliards de bénéfices, lui), je n'hésite pas. Et comme, entretemps, l'euro en aura pris un grand coup dans les carreaux, le commerce extérieur de la zone euro ne s'en portera que mieux et ce petit soutien à la reprise viendrait même sans doute compenser une partie de l'effort consenti pour soutenir ce si beau pays.

Ciao..
C'est comme la grippe H1N1 on commande 90 millions de vaccins
comme ca si la pandémie avait été avéré , la Bachelot aurait triomphé !!
Là c'est pareil avec les menaces de récession , on fout la trouille à tout
le monde en braquant les projecteurs sur les mangeurs de "Moussaka"
et puis si c'est à nouveau le crack boursier ces connards d'économistes
(Toati par exemple) vont triompher en disant "On vous l'avait bien dit" !!
Quelle bande d'abrutis !! Ca m'énerve !!!
On peut aussi noter que lorsque l'Euro monte par rapport au dollar, c'est la crise. Et que quand il re-descend c'est aussi la crise. Là encore je ne suis pas sur de comprendre grand-chose.

Gg
Le problème, c'est qu'on aurait besoin, pour y comprendre un peu quelque chose et se faire une idée, d'une information sinon objective, du moins un tant soit peu distanciée. Or, en la matière, l'idéologie prime tout. Derrière chaque analyse, se cache (ou ne se cache pas) un discours politique, qu'on lit nous-mêmes avec nos propres lunettes déformantes.
:-)
Oui, drapeau blanc pour moi aussi.
Par exemple, cet article du Nouvel Obs reste du chinois pour moi.
Cette manière de mélanger les faits financiers avec un registre de l'ordre de la psychologie (comportements, émotions)
me donne l'impression… euh… qu'on se fout de ma tronche…
En tout cas, que l'intention est de rester abscons et de se montrer impuissant face à une bête indomptable (la finance).

"Toute l'équipe d'@si, si l'on additionne ses compétences en matière de psychologie des marchés,
n'arrivant pas à la cheville des sommités sus-citées, nous allons dans un premier temps nous contenter
de nous appliquer à recenser tout celà. En attendant mieux, bien entendu."


Votre recensement est bien fait pour l'instant. J'ai tout lu, la tête constellée de points d'interrogations, mais tout lu.
Un merci en particulier pour la revue de presse internationale de Gilles Klein sur ce sujet.

En attendant mieux, oui !
Pourquoi pas inviter Paul Jorion et Jean Quatremer sur votre plateau pour parler de la Crise de l'Euro ?

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