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Le french carcan

Il y a des mots qui circulent parce qu'ils sont imposés par la hiérarchie.

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Pour la devinette, une hypothèse : on emmène d'abord le salarié de 35h parce qu'il pourrait se faire manger par son ministre si ce dernier restait seul avec lui (pas de risque pour le chou : un ministre "de bon goût" ne mangerait jamais cette nourriture du pauvre :->). Ensuite, on rapporte impérativement le ministre, parce que le salarié de 35h étant une "feignasse", ce dernier serait resté sur la berge pour bronzer -cet imbécile- et surtout, comme il est pauvre, il ne rechignerait pas à manger du chou! Enfin, je ne rapporterais pas le chou sur la berge en ce qui me concerne, surtout s'il est bio : ça ferait au moins un légume pas trop pollué pour un insulaire...
Solution : hypothèse, les 35 h peuvent bouffer le travailleur et le travailleur peut bouffer le ministre
- Je prends le travailleur sur l'autre rive
- Je reviens, je prends les 35 heures, je les dépose et reprend le travailleur
- je repose celui-ci sur la première rive et prends le ministre
- je pose le ministre sur l'autre rive et reviens chercher le travailleur

J'ai raison ?
Et oui, prompts à ne vouloir que notre épanouissement dans le travail, le "clansarko" (pour reprendre une formule d'actualité) souhaite nous libérer du carcan des 35h
Comme le chef de file le disait avant son élection dans un entretien (devenu célèbre pour sa vision de l'inné et de l'acquis) avec le philosophe Michel Onfray :
"Au cours de mes déplacements, j'ai été frappé de constater toujours plus de bonheur au travail dans les usines que dans les bureaux. Du temps de Germinal, dans la mine, même si c'était éprouvant physiquement, on ne se sentait pas seul. Il y avait des valeurs d'amitié et de solidarité?; le sentiment d'appartenir à une civilisation en progrès aidait à tenir. Tandis que, de nos jours, quand vous êtes dans un bureau confortable, devant un ordinateur, sous l'autorité d'un sous-chef, vous êtes isolé."
C'est vrai quoi, plus les conditions de travail seront difficiles, plus nous nous serrerons les coudes et nous redécouvrirons ces valeurs d'amitiés et de solidarité...le sentiment d'appartenir à une civilisation en progrès !!
En attendant ce temps où nous pourrons travailler nos "60h par semaine libérées du carcan des 35h", n'hésitez pas à faire des heures sup
Lagarde avoue "un bond de 40,3% entre le premier trimestre 2007 et le premier trimestre 2008. Alléluia ! " ce que Marianne traduit en Heures sup : intox et vieilles dentelles
Voilà comment ceux qui nous gouvernent tentent de travestir ,dans leur intérêt,notre perception de la réalité.Le choix des mots employés n'est pas anodin.Vous faîtes oeuvre de salubrité publique en dénonçant cette manipulation des esprits à partir d'un exemple précis.
Délicieuse chronique à donner à lire à qui attrape trop souvent le torticolis !

Qui je vois sur le petit écran de mes nuits blanches ?
Bienvenue Anne-Sophie, et merci pour cette bénéfique chronique.
Je réalise que j'entends ce terme "carcan" régulièrement sans réagir.

J'y vois plusieurs choses :

Le terme est utilisé au "figuré", ce qui est curieusement paradoxal, puisque qu'ici
pour le figurer, on lui enlève sa représentation visuelle. Représentation visuelle que vous
nous rappelez heureusement.
Le terme est donc vidé de son sens le plus grave tout en restant péjoratif.
En parallèle, on attribue à une autre notion, "les 35 heures" une connotation grave.

Bingo ! Bientôt rien que les termes "35 heures" signifieront à eux seuls une notion liberticide.

Là, une autre étape dans la suppression de cette mesure socialiste pourra être faîtes tranquillou…

Il pourrait être intéressant pour @si de revenir sur les différentes phrases du gouvernement
à propos de la suppression des 35 heures depuis janvier, date à laquelle "l'autre-là" annonçait
leur suppression.
En effet, depuis janvier, c'est :
"-Oui, on va les supprimer
-Non
-Oui
-Non on ne les a pas supprimées,
-Si ! On les a supprimées."

Ce méli-mélo, permet au gouvernement de tenir un double discours (double-pensée ?)
permettant de faire avancer leurs intentions sans être repérés, et de se défausser
("On a pas dis ça").
C'est pour moi une attitude et des discours qui pourrait mener les français à une certaine
schizophrénie. (Dans le sens figuré bien sûr…:)))))

N.B. j'ai sans doute fait 15 fôtes, désolée…
Ah ben pour le jeu c'est facile, le travailleur a l'estomac trop rétréci pour pouvoir manger le chou, il suffit donc de casser les dents du ministre du travail, en lui lançant le chou à la face à au moins 2m (c'est lourd un chou, et puis c'est dense), plus de dents, peut plus manger le chou!

Attention toutefois à bien viser le bas du menton paske ça a les dents longues un ministre sous not'pdt....
Et puis de toute façons ça sait nager en eaux troubles l... pas besoin de barque.

Et pour Fillon, je recommande la lecture de ce site d'ostéopathie où on nous explique que:

La dysfonction est à l’origine de problèmes aigus (sciatique par exemple) ou de maladies chroniques. Les vertèbres forment le conduit protecteur de la moelle (qui est le prolongement du cerveau) et d'où partent les nerfs moteurs, sensitifs et sympathiques.

Tout dérangement à la longue entraîne inflammations oedème et fibroses.

La structure ainsi "déréglés", des tissus infiltrés et fibrosés atteignent les nerfs et les ganglions gênant leur nutrition et les emprisonnant dans un [large]carcan[/large] impropre aux échanges cellulaires.
Ce ralentissement biologique provoque avec le temps, l'inhibition ou au contraire l'hyperexcitation des nerfs et des ganglions (troubles sensitifs et moteurs, troubles viscéraux, circulatoires, digestifs...).

Les lésions évoluent souvent sans bruit vers la chronicité.

Une perte de mobilité entraîne une compression d'un nerf, d'un ganglion, l'apport de sang diminue (loi de l'artère et du nerf), la nutrition cellulaire est ralentie, les déchets stagnent et les maux chroniques apparaissent (aigreurs d'estomac, crises d'angoisse, migraines, lumbagos ...).
[large]Ces troubles fonctionnels augmentent les dépenses et contribuent au déficit de la sécurité sociale, car l’atteinte structurelle donnera à long terme des migraineux, des ulcéreux, des asthmatiques, des constipés, des prétendus allergiques.[/large]
Les traitements les soulagent momentanément. S'il y a une lésion ostéopathique vertébrale, les mêmes causes produiront les mêmes effets et le moindre gravillon supplémentaire (professionnel, psychologique, affectif) "facilitateur" déclenchera le processus.

Ce sont les expressions, telles qu'être tendu", "à bout de nerfs" qui peuvent être les signes d'alarme, l'insignifiant déclenche l'excessif. La moindre fatigue, la moindre activité physique, le moindre désagrément convergent vers les muscles, viscères ou nerfs au niveau atteint.
Souvent le processus se déclenche à distance du niveau lésé, ce qui explique que de nombreuses maladies sont appelés fonctionnelles à tort puisque elles ne sont pas dues à l'organe malade mais au blocage vertébral. C'est le système nerveux neurovégétatif qui est perturbé, celui de la vie de relations entre autres.
En conclusion de ces remarques, on peut donc définir l'ostéopathie comme une méthode de soins qui, par des actions manuelles sur le tissu ligamentaire, musculaire et nerveux ainsi que sur les structures osseuses et viscérales, a pour but de susciter l'équilibre ou de faciliter une réaction naturelle susceptible de faire cesser ces dysfonctions ostéo-articulaires, membraneuses, viscérales et psychiques.


Ah, l'homme est puni de ses mots par ses maux, ça me plait!
J'ai beaucoup aimé cette chronique.
Juste pour confirmer ce que dit déjà galanga un peu plus haut, on ne parle pas de « peine du carcan », car cela a déjà un nom : le pilori.

L'expression complète « mise au pilori » fait d'ailleurs penser à beaucoups que le carcan est uniquement un objet (plus connu sous sa forme simple composée de trois trous fait sur deux planches que sous forme de collier métallique), mais le pilori est le nom du supplice et non de l'objet. C'est plus à rapprocher de « mise à la peine » que de « mise au fer ».
"Votre raison pesait lourd, dans vos masochistes partouzes, dans vos dérisoirs amours..." disait Lavilliers en 1978 dénonçant les habitudes molles de la droite giscardienne dans sa chanson "Utopia".
Des relans de ce jargon doivent subsister dans la droite d'aujourd'hui, ils aiment les habitudes.
En tout cas cet exposé va alimenter l'inspiration de chaudes nuits parisiennes à thème...
Merci Anne-Sophie et bienvenue sur le site @SI !

C'est vrai que c'est frappant, cette image du "carcan." Mais étrangement, ça passe inaperçu, noyé que nous avons été sous ce vocabulaire appartenant au même champ sémantique : "il faut libérer la force du travail", "il faut laisser les gens qui le souhaitent travailler plus pour gagner plus," tout ça dans un joyeux esprit qui prône la "libre concurrence", parce que ce le capitalisme, selon l'UMP, c'est la liberté. Or, c'est un fantasme complet : les gens n'ont jamais été "empêchés" de faire des heures supplémentaires. Sarkozy en parlait comme si les Français étaient des chiens en rut, qui n'attendaient qu'une chose : qu'on leur lâche un peu la bride pour qu'ils puissent se jeter sur les heures supplémentaires.

Pendant les grèves des transports, les usagers étaient "des otages empêchés d'aller travailler, " expression fort bien analysée par notre Judith nationale sur Big Bang Blog.
Aujourd'hui, Serge Dassault affirme sans complexe qu'il faudrait que les Français travaillent autant que les Chinois, "45 heures par semaine pour fabriquer des produits de qualité, ils vont jusqu'à dormir à l'usine."

http://www.marianne2.fr/Serge-Dassault-invente-l-hypra-liberalisme_a89093.html


Voilà donc l'utopie du pouvoir en place.

Le slogan qui pourrait résumer la vision sarkozyste : "le travail c'est la liberté."

Ah. N'était-ce pas la devise inscrite à l'entrée d'Auschwitz, au-dessus des forçats ?
En introduction, vous faites allusion à une chanson : "Y a des mots, des masses de mots... " Ne serait ce pas cette magnifique chanson "Les mots" du groupe "La tordue" ?

C'est toujours agréable en tout cas que "arrets sur image" devienne "arrets sur les mots" le temps d'une chronique.

A quand la prochaine ?
Je ne sais s'il faut vous rermercier pour une chronique décrivant un instrument guère sympathique... Il est d'ailleurs amusant de constater que si le carcan est très à la mode chez nos ministres pour décrire les 35 heures, le joug semble désormais tombé en désuétude dans la bouche de nos élus (une rapide recherche google montre qu'en effet c'est passé de mode). La prochaine étape lexicale du gouvernement pour évoquer les trente-cinq heures,c'est le garrot? La gégène?

@Nicolas Princen: tu vois, j'suis sympa, moi, j'propose de mots pour que ton patron puisse les [s]apprendre[/s] employer la prochaine fois qu'il devra parler des trente-cinq heures, si jamais il se lasse du mot carcan...
youhouuhh !!! Trés bonne chronique ! C'est comme de l'Alain Korkos avec des morceaux de Judith Bernard dedans (ou l'inverse).
Bienvenue zà vous !

En tapant carcan dans wikipedia :
"Le carcan est une forme simple de pilori, c'est-à-dire un dispositif destiné à exposer un condamné à l'infamie."

Je trouve amusant que le gouvernement veuille sortir du carcan des 35 heures, et pour cela... il met au pilori les 35 heures.
Il n'y a pas à dire, on a vraiment une langue délicieuse.

Petite (toute petite) remarque :
Vous mettez en gras "le pays" dans le début de la chronique en attribuant à "François" (tiens, au début je me suis dis : qu'est-ce qu'il fait là M. Hollande...) :
[quote=chronique][...] voire "nous allons sortir définitivement le pays du carcan des 35 heures" (là, François, tu en as trop fait, regarde l'état de ton dos)
Or il me semble que c'est Audray Pulvar qui ajoute "le pays", dans l'extrait dalymotion du sujet, M. Fillon ne dit pas "le pays".

Et le lien Reuters de l'Express ne va pas vers un article mais vers une sorte de page d'acceuil.
Chronique très sympa. Merci Anne-Sophie
Pourquoi Staline sur l'image du XIXè siècle ? ;-)
Vous l'avez trouvée où ?
Et comment appelle-t-on les stratégies rhétoriques auxquelles a eu recours le Ministre du travail au fil des mois pour se sortir du carcan de ses propres déclarations?

"Il n'est pas question de mettre fin aux 35 heures“, affirme Xavier Bertrand à La Tribune vendredi 11 janvier, afin de mettre un terme au quiproquo sur le sujet. ..."
"Nous voulons conserver les 35 heures pour le déclenchement des heures supplémentaires", explique le ministre du Travail ... "Ce que nous voulons, c'est supprimer le caractère contraignant et excessif des lois Aubry", poursuit le ministre ...
"Il n'est pas question de faire l'inverse de ce que nous avons voté en juillet. Le principe, c'est que les 35 heures valent départ du mode de calcul de la majoration des heures supplémentaires", conclut le ministre.)
Source :
http://www.challenges.fr/actualites/business/20080111.CHA5956/bertrand_reaffirme_le_maintien_des_35h.html
Vous êtes sur une île avec un ministre du travail, un salarié aux 35 heures et un chou ; vous devez au moyen d'une barque les emmener tous trois sur la berge. L'embarcation est minuscule, vous ne pouvez qu'en transporter un seul à la fois. Comment allez-vous organiser vos trajets en barque pour qu'aucun ne se fasse dévorer par l'autre ?
J'aurai préféré la version : un loup, un ministre du travail, et un salarié au 35h, et la solution est simple : on emmène le salarié et on laisse les deux autres s'arranger.
Ça équivaut à ce que fait le gouvernement en laissant cadres et entreprises s'arranger sur les jours de travail.
[quote=On pense donc immédiatement à tous ces travailleurs torturés, humiliés, à leur liberté entravée, tous ces salariés qui ne pouvaient pas travailler plus pour gagner plus à cause de quoi ? Du carcan.]
Effectivement, qui n'a pas dans sa mémoire cette image atroce du salarié en larme,
expulsé de son entreprise et contraint de partir en week-end alors qu'il ne rêvait que de rester quatre heures de plus.
C'est enfin fini tout ça.

Merci et bienvenue Anne-Sophie.

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