2009 : Alain Rey, "usurpateur légitime" [Avent2020]
Mort le 28 octobre 2020, Alain Rey était ce linguiste et lexicographe médiatique, le boss du Robert, aussi modeste que génial, drôle que savant. Dans cette émission de l'été 2009 animée par Anne-Sophie Jacques, avec Daniel Schneidermann comme chroniqueur (eh oui), il décortique entre autres les mots "femme" (de la même famille que... fellation), mais aussi des mots qui sonnent avec cette fin décembre : congé ("autorisation de se déplacer"), vacances ("temps vide"). Il nous manque.
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Je me réjouirai de voir Anne Sophie plus souvent sur le plateau.
Je suis assez ennuyé d'ajouter un commentaire plutôt négatif sur le travail d'Anne-Sophie Jacques, mais franchement après avoir visionné l'émission, j'ai l'impression qu'elle a oublié qu'elle était sur un plateau télé, avec des internautes qui regardent l'émission.
Je l'ai sentie sincèrement ravie d'être en face d'Alain Rey (je l'aurais été tout autant qu'elle). Mais j'aurai aimé moins de familiarité (j'ai souffert), plus de sobriété, plus de plages (au sens initial du terme ;-) laissées à Alain Rey dont le discours s'est vu trop souvent superposé par des acquiescements, voire interrompu par des phrases qui ne faisaient que répéter (forcément maladroitement) ce qu'il venait de dire. Est-ce qu'en tant qu'animatrice de l'émission elle a ressenti inconsciemment un besoin irrépressible de se manifester chaque minute pour justifier sa présence, en acquiesçant pour montrer qu'elle comprenait son discours ? Pour le télespectateur, c'est le discours de l'invité qui est important, pas l'aquiescement de l'animateur.
J'ai donc eu globalement l'impression d'assister à une discussion personnelle entre Anne-Sophie Jacques, allant jusqu'à évoquer ses problèmes personnels de boulot, et non à une émission destinée à être vue par d'autres personnes. Quand Anne-Sophie Jacques a demandé ouvertement à Alain Rey de faire son boulot, j'ai eu un sentiment de honte pour elle. Il n'est certainement pas facile d'interviewer quelqu'un d'aussi brillant qu'Alain Rey. Mais je pense que pour lui (comme pour d'autres sommités, comme Michel Rocard par exemple) on devrait n'intervenir que par petites touches.
Merci à toute l'équipe pour ce travail. J'étais ravi de pouvoir entendre de nouveau Alain Rey. J'espère que ces remarques, que je veux constructives, permettront d'améliorer l'émission.
Cordialement.
mais pourquoi tout le monde autour de la table avait un verre à dent avec appareil dentaire recouvert d'eau ?
sauf anne-sophie qui avait le droit à une rondelle de citron ....
Voilà, retour vacances, et première émission regardée, la votre/tienne.
Félicitations pour le choix de l'invité, toujours passionnant.
Doit pas être facile de se retrouver devant une telle somme de connaissances sur le français et son histoire...
Très touchant de voir tes/vos émotions, enthousiasmes, appréhensions, hésitations...
Je ne serais pas contre l'idée que DS vous/te donne une petite chronique de temps en temps dans les émissions du vendredi, moi...
Bon, maintenant, il faut que j'aille voir celles d'Alain et de Maja.
Un régal!
Félicitations!
A ce rythme, je pense que je vais renouveler avec plaisir mon abonnement, moi :-)
Bonne continuation,
Gaëlle Sartre-Doublet
,
Vous indiquiez lors de l'émission un site où toutes les chroniques d'Alain REY avaient été collectées, quel est-il ?
Merci
Catherine
Pourquoi ne pas dire plus simplement :
"C'est plus que très meilleur".
Stan 1000g
(J'utilise pour un clin d'oeil amical cette formule qui m'énerve au plus haut point. Je l'ai entendue pour la première fois dans Nouvelle Star, l'an dernier, proférée à l'envi par Lio et Sinclair, pour qui tous les oualeurs et toutes les oualeuses qui se succédaient étaient '"juste parfaits". Vous avez déjà fait une émission là-dessus ? L'origine de ces expressions qui nous barbent, genre "c'est clair" - Delarue, dans la Grande Famille, vers 1992, n'arrêtait pas avec ses "c'est clair"... Ou pire : "c'est que du bonheur". Première fois entendue bêlée par Flavie Flament, il doit y avoir cinq ans...)
Bref : superbe émission, que je n'ai vue que par petits bouts, en attendant de me faire l'intégrale dans pas longtemps.
Un dictionnaire sur patte, en mieux.
Par contre, qu'est-ce qu'il a mit dans la tête d'asi !
Bam, Bam, Bam !
Aller réviser les petits jeunes qu'il a dit M. Robert !
Je me régale sur le site de sitecon
et Anne-Sophie est incroyablement séduisante ...
***
- bondissant pour un rien, sur un ton fort polémique, comme au sujet de la définition du geek : "comment deux définitions siiii différentes ...?!" ("mais non Daniel, il y a juste une précision supplémentaire dans le Robert"),
- multipliant les remarques grinçantes et inutiles si genre "ah bhé oui, si le mot révolution doit changer de sens, c'est bien en 89 " ,
- et enfin sautant à la face de l'invité au sujet du soit disant oubli de la référence à la Vulgate, en semblant oublier que nous parlons d'un dictionnaire classique et non d'une encyclopédie, ni même du dictionnaire culturel qui contient sans doute plus de précisions ; et enfin se payant carrément la tête de l'invité en ricanant sur le fait qu'il se défende d'un attaque pourtant si creuse.
Que se passe-t-il ? Daniel a-t-il voulu contrecarrer les critiques de la dernière émission évoquant le manque de contradiction de l'invité ?
L'émission n'en fut pas moins passionnante.
Le verbe Flirter vient de l’anglais « to flirt » venant lui même du français « compter fleurette »
e-mail vient de l’anglais electronic-mail…
mail venant lui même du français « malle poste » (donnant poste en français).
Stan 1000g
P.S. : Sur google, une recherche « pages francophones » donne 11 600 000 pages pour software contre 32 800 000 pour logiciel.
passé encore 1 excellent moment
la gerso-réunionnaise
Une question ambiguë pour moi, mais ambigüe pour les jeunes internautes… voir ce lien ci,
est comment bien écrire :
dois-je écrire boîte ou boite
(le dictionnaire Word accepte les deux orthographes, contrairement à ambigüe qui est systématiquement remplacé par ambiguë)
Mais, ce choix entre plusieurs orthographes, n’est pas très nouveau dans les dicos… voir cet autre lien.
Et j’ai des chaRiots et même des chaRRiots d’exemples…
Stan 1000g
Affirmez que vous êtes anarchiste et presque immanquablement on vous assimilera à un nihiliste, à un partisan du chaos voire à un terroriste.
Or, il faut bien le dire : rien n'est plus faux que ce contresens, qui résulte de décennies de confusion savamment entretenue autour de l'idée d'anarchisme. Les dictionnaires ne sont d'ailleurs pas en reste et véhiculent largement la même prénotion, le même préjugé. «Absence de gouvernement; confusion ou désordre qui en résulte» : voilà ce que serait l'anarchie selon le Robert.
«Absence [an] de gouvernement [archie] et par suite désordre et confusion», assure le Littré, tandis que le Larousse conclut que «la doctrine anarchiste offre un singulier mélange d'illuminisme désintéressé et de violence aveugle ou brutale».
On ne saurait faire pire en si peu de mots. Et la culture savante comme le monde universitaire ne font parfois guère mieux. C'est ainsi que l'épistémologie relativiste et irrationaliste de Paul Feyerabend y a été récemment décrite et discutée comme une théorie anarchiste de la connaissance, ce qui dénote une complète ignorance de l'anarchisme et du rationalisme qui l'a toujours animé.
Mais qu'est-ce donc que l'anarchisme, s'il n'est rien de tout cela ?
L'anarchisme se définit étymologiquement comme [an-] (privatif) [archos] (pouvoir, commandement ou autorité) ; il est donc, littéralement, l'absence de pouvoir ou d'autorité. Ce qui ne signifie ni confusion ni désordre, si l'on admet simplement qu'il y a d'autres ordres possibles que celui qu'impose une autorité: voilà, exprimé le plus simplement possible, ce qu'affirme d'abord l'anarchisme. Cet ordre en l'absence de pouvoir, les anarchistes pensent qu'il naîtra de la liberté — de la liberté qui est la mère de l'ordre et non sa fille, comme l'affirmait Pierre-Joseph Proudhon. Pour le dire autrement, l'anarchisme pense que le désordre, après tout, ce peut bien n'être que «l'ordre moins le pouvoir», selon le beau mot de Léo Ferré.
La suite, c'est ici : L'ordre moins le pouvoir
http://www.leparisien.fr/societe/meme-les-dictionnaires-font-des-fautes-27-09-2008-257185.php
http://bibliobs.nouvelobs.com/20081007/7601/le-robert-2009-prefere-limbecilite
Vous pouvez me contacter par MP pour que je vous l'envoie.
Rencontre au sommet pour cette nouvelle émission d'été. Quand Daniel a proposé une carte blanche à notre spécialiste des mots Anne-Sophie Jacques, elle a choisi d'inviter le maître de tous les spécialistes des mots : Alain Rey.
Linguiste, lexicographe, et rédacteur en chef des publications des éditions Le Robert, Alain Rey dirige la conception de tous les dictionnaires Le Robert. Sur notre plateau, il dissèque quelques-uns des mots-stars de l'année, parle du rôle de chroniqueur, éclaire le poids de l'histoire dans le cheminement des mots, et dévoile quelques-uns des secrets de fabrication des dictionnaires. Il est accompagné de Daniel Schneidermann, simple chroniqueur le temps de cette émission.
L'émission est animée par Anne-Sophie Jacques, et déco-réalisée par François Rose.
La vidéo dure 74 minutes.
Acte 1 - Pourquoi "femme" et "fellation" sont de la même famille
Notre invité est l'auteur du Dictionnaire historique de la langue française...
L'histoire du geek m"a pris à rebrousse-poil. (ce dernier sera dans la prochaine chronique).
Alain Rey estime que son travail de chroniqueur était riquiqui, minuscule par rapport au boulot que j'avais fait avant, pendant dix ans pour creuser l'histoire des mots :
Moi j'estime que son travail a été riquiqui par rapport au boulot qui a été fait pendant plus de 60 ans par l'auteur de sa source, Walther von Wartburg:
Wartburg, Walther von et al. (1922–2002) : Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes (25 vol.). Bonn etc.. Pour une présentation.
la source inépuisable d'Alain Rey, du TLF et de tous ceux qui s'occupent d'étymologie. Dans l'article giga "geige, instrument de musique à trois cordes" (12e-3e siècle), le sens "gigot", un gigot ressemble à une gigue (en occitan giga signifie "jambe, cuisse; air de danse; corde"); en l'ancien flamand gigot "petite monnaie" (15e siècle, dans Godefroy), à Mons gigot "demi liard de Brabant", à La Louvière (Belgique) "centime".
A partir du substantif gigue a été formé en moyen français le verbe giguer "gambader, folatrer" ou dans la région de Verdun et Châlons-sur-Saone "sauter, remuer les jambes; s'amuser bruyamment"
.
En néerlandais le mot gek, prononcer gèk, est très courant comme substantif "fou" mais surtout comme adjectif ou il a pris le sens de "fou de quelque chose; curieux, étrange".
Dans le nouveau dictionnaire étymologique du néerlandais (EWN), je trouve dans l'article gek "fou", qu'il y a peut-être un lien avec le substantif gek "extracteur de fumée sur une cheminée" et il cite le dictionnaire étymologique du danois de Nielsen, qui relie le norvégien gek au verbe geiga"chanceler, tituber" et l'allemand geigen"vaciller, flageoler" de l'ancien allemand giga "instrument de musique à trois cordes". En bas-allemand le gek était le "fou du roi".
Bien sûr, il y a d'autres explications, mais celle-ci est assez séduisante. Elle nous raconte que des musiciens ambulants allemands, à une époque ancienne, probablement pendant les Carolingiens (750-1002), venaient jouer de la giga, Geige en allemand moderne, dans les cours en France.
Ne pas confondre idiomatisme [mot inexistant dans la langue française], avec idiotisme et idiome
Idiotisme (expression intraduisible dans une autre langue) ex ; « Il pleut des hallebardes » ; « it’s raining cats and dogs ».
Idiome (forme de langages propre à une région, et souvent hérité d’une langue locale).
Et n’allez pas me demander comment je le sais…
J’y sais tout simplement !
Stan 1000g
*Du grec ????? « qui appartient en propre ».
Tout de même, je vais me risquer à faire mon pinailleur. Je crois avoir relevé une petite incorrection dans les propos d'Anne-Sophie.
(je n'en suis pas absolument certain, mais c'est pour moi une occasion d'apprendre).
Dans le passage, Anne-Sophie, où vous évoquez le mot tollé, vous citez une phrase latine en prenant soin de préciser que votre accent n'est peut-être pas parfait (je cite de mémoire).
Ce n'est pas la première fois que j'entends le mont accent employé dans cette acception, qui me surprend toujours. J'ai fait une brève recherche (sur un vieux Petit Larousse de 1993 et sur le Dictionnaire en ligne de l'Académie française) qui semble confirmer mon intuition.
Je cite la définition de l'Académie française :
Intonation et articulation particulières à une nation, aux habitants d'une région ou à un groupe social. Un étranger qui parle le français sans accent. L'accent corse, marseillais, auvergnat. L'accent d'Oxford. L'accent faubourien. Il a perdu, il a conservé son accent. Ellipt. Avoir l'accent, l'accent du Midi de la France.
La définition du Larousse est pratiquement la même.
L'accent n'est donc pas une manière de prononcer une langue (sinon, la phrase Un étranger qui parle sans accent n'aurait pas de sens), mais la modification de la prononciation "normale", "officielle", "académique" d'une langue (que l'on soit d'accord ou non sur la pertinence de l'idée qu'il doit exister un prononciation normale, ce n'est pas le sujet de mon message).
A mon humble avis, on ne doit pas dire "J'écris bien l'anglais, mais j'ai un mauvais accent", mais "J'écris bien l'anglais, mais j'ai une mauvaise prononciation" (ce qui signifie en fait, si c'est un Français qui parle, qu'il a un accent français).
Il me semble donc que vous auriez dû employer le mot prononciation à la place du mot accent, qui n'a pas, en tous cas jusqu'à ce jour, glissé suffisamment pour pouvoir se substituer à prononciation.
à rire aux éclats.
Merci à Alain Rey (ainsi qu'à Anne-Sophie et Daniel :) pour l'amour qu'il porte à notre langue
et qu'il communique merveilleusement bien.
S'il me fallait choisir une seule émission "d'utilité publique" ce serait celle-ci (jusqu'à la prochaine....)
Et le mot de la fin: "Quelle poilade!!"
Enfin je sais pas si c'est légitime ou usurpé de m'inclure dans son parterre de forumeurs, mais j'ai eu une drôle d'impression, comme si on était ses fleurs.
Voilà, donc c'est comme si elle nous avait rempotées. Du petit bac à réserve d'eau des chroniques, on s'est retrouvées en pleine terre dans un coin du jardin à Daniel Schneidermann, à l'ombre d'un chêne centenaire (euh octogénaire seulement, Alain Rey va pas être content).
Et on peut dire qu'on a fini l'émission sur le cul. Pas au sens littéral, mais pas au sens figuré non plus. On manque vraiment de mot en français parfois pour dire les choses : pas étonnant il y a 50 pages de blanc, figurez-vous, dépêchons nous de les remplir.. On a fini sur le cul au sens parolal.
Touillez en choeur une inviteuse et un invité qui sont exactement sur la même longueur d'onde (même radiophonique),
Faites chauffer par quelques plaisanteries et dans la bonne humeur.
Servez frais. Tout cela fera une émission d'été parfaite, même si le nom du plat doit être modifié pour cause de convives dont les dents sont agacées par le Wikipédia, ce nouveau fruit qui peut être succulent mais qui parfois blettit.
Que voilà un menu appétissant et délicieux, malheureusement parfois légèrement ennuyeux. Mais on ne peut avoir en plus l'onctuosité de Laurence et la pétillance outrée de Maja et Lordon. C'étaient d'autres plats un peu moins réussis, mais on a plaisir à tout déguster.
La prochaine émission estivale sera-t-elle un autre souper fin, un pique-nique champêtre, ou un dîner aux chandelles ?
J'attends avec impatience.
Sinon : un petit bonheur de suivre Anne-Sophie en animatrice : son naturel, sa spontanéité sont un bol d'air, wrouff, dans l'été. Qu'elle revienne dans les émissions serait le cadeau de la rentrée. Et surtout qu'elle ne se bride pas, qu'elle poursuive ainsi son ignorance singulière du temps de l'émission pour se concentrer sur l'écoute de son invité. Merci à elle. Et à Daniel bien sûr !
Clitoris, point G, cunnilingus la langue Française est riche et les mots ne manquent pas pour devoir de vacances !
Cette émission, c'est comme si l'on m'avait invité dans un bon restaurant et que j'ai pu m'offrir un menu constitué exclusivement de desserts. Le tout arrosé d'un bon champagne sans doute. Ce que je veux dire par là c'est que cette émission fut un délice pour mes yeux, mes oreilles et mes papilles de gourmet.
Alors, concrètement, ça pourrait donner quoi ce menu ?
En entrée, je verrais bien une tarte aux mirabelles ; ensuite, des profiteroles, puis une omelette norvégienne flambée (les actes 3 et 4 constituant à mon avis les plats de résistance), enfin, vue la thématique je pense qu'une coupe de fruits de la passion serait pertinente.
PS : et comme cerise sur le gâteau, ayant devancé l'éminent Alain Rey de plusieurs jours (je ne sais plus où j'ai mis ce commentaire mais bon) pour suggérer à Anne-So une chro sur le mot "poil", je m'offre un supplément : ce sera une crêpe au caramel et au beurre salé de Guérande (obligé ! atavisme originaire).
PS2 : Vite, une modif ! J'ai retouvé mon comm sur "poil" : le 23/07/09 à 21:54
"Et si vous l'utilisiez ce clavier érot... numérique, pour nous mitonner ( à la poêle) une chronique poilante à partir du mot... poil et ses dérivés (épiler, épilation, poil dans la main, pile poil etc...)
Hein ? Ah on rigole moins hein là du côté de chez Anne-So ? En mal de docu sans doute ?
Point G, point T, j'ten foutrai moi, une pointeuse oui, comme à l'usine !
Sans blague."
SHREK
You're crazy. I'm just bringing her
back to Farquaad.
DONKEY
Oh, come on, Shrek. Wake up and smell
the pheromones. Just go on in and tell
her how you feel.
Il caresse si bien nos mots français.
Pour moi chronique agréable et légère comme un vent d'été avec sur la plage des mots lusques à mes pieds.
Merci A-S !
Mais (car il y a toujours un mais après des compliments aussi appuyés) je lui en veux aussi beaucoup pour les “crimes” qu'à mes yeux il a commis, au nom d'une règle qu'il a énoncée dans l'émission d'@si (à 36'15") : « Ce que nous essayons de faire, c'est que notre choix rencontre la majorité des utilisations spontanées. » Il y avait là matière, me semble-t-il, à un fameux débat : quoi de plus normatif qu'un dictionnaire ? Mais, s'il ne peut en être autrement, pourquoi choisir la règle de “l'utilisation spontanée” et pas une autre ? Parce qu'une langue est vivante, mouvante, répond Alain Rey, lequel ne se prive pourtant pas de combattre (à juste titre) l'intrusion de l'anglais dans notre langue. Comme l'a souligné Daniel Schneidermann, mais trop rapidement à mon goût, la composition d'un dictionnaire est bien une affaire de choix. Et ce choix est double : éditorial (sur le plan de la langue) et commercial (sur le plan de la concurrence féroce entre éditeurs — d'où le coup de griffe à Larousse au passage). Et ce second aspect n'a malheureusement pas été traité, en dehors de la partie concernant la concurrence des sites gratuits en ligne.
Deux exemples. Alain Rey a un jour condamné, sur France Inter, l'usage de l'imparfait du subjonctif comme étant l'un des derniers snobismes. Faut-il laisser tomber l'imparfait du subjonctif au prétexte que la langue parlée ne l'utilise plus guère (ou alors à l'insu du locuteur, comme avec le verbe être où, à l'oral, “fût” ne se distingue pas de “fut”) ? L'écrivain, le poète, le journaliste et le lexicographe n'ont-ils pas pour tâche, entre autres, d'illustrer la langue, de la faire briller de tous ses feux, fussent-ils surannés ?
Le second exemple justifie le mot “crime” que j'ai utilisé plus haut. Il faudrait même parler d'assassinat, puisqu'il s'agit du métier de “tueur de mot” qu'Alain Rey reprend de Georges Perec en l'appliquant à Larousse et en omettant astucieusement de se l'appliquer, même s'il admet (vers 42') que certains mots “sortent” du Robert et (vers 45'13") qu'un dictionnaire a toujours un peu tendance à devenir un cimetière. En effet, il suffit de consulter les publicités des éditions successives du Grand Robert pour constater que, contrairement à ce qu'affirme Alain Rey en bon communiquant et en bon gestionnaire de ses éditions, le nombre d'entrées (c'est-à-dire de mots définis) reste à peu près constant d'une édition à l'autre, malgré les entrées nouvelles (c'est-à-dire les mots nouveaux). C'est ainsi que, de décennie en décennie, la langue des dictionnaires s'appauvrit, appauvrissement qui est un reflet atténué de l'érosion, accélérée de nos jours, que subit la langue orale. Et l'on retombe dans le débat que j'évoquais plus haut : doit-on suivre l'usage (l'usure) ou tenter de lui redonner de la vigueur ?
Autre débat, qui se rattache plus à la vocation d'@si : il aurait été intéressant d'interroger Alain Rey sur la langue des journalistes, tant de la presse écrite que de la presse audiovisuelle, et sur son évolution (lieux communs, contresens, fautes de grammaire, complaisance, sujétion au vocabulaire des dominants économiques, etc.).
Quant à l'attaque ad hominem (puisque c'est l'expression consacrée) sur les minauderies d'Anne-Sophie Jacques, elle tombe d'elle-même devant le charme et l'intelligence d'icelle, déjà célébrés en forum.
Nostalgie de mes études d'histoire où le sens des mots est un vrai sujet de reflexion et même de tension entre historiens, où le vocabulaire est une exigence à la fois pour la compréhension et l'appropriation d'une époque, d'un sujet, d'un document.
Nostalgie aussi d'un militantisme personnel qui c'est émoussé et notamment mon cheval de bataille pendant plusieurs années : le mot Tolérance/Tolérer dont l'éthymologie et un utilisation, encore courrante, (Je ne tolèrerais plus tes retards, par ex) ont une connotations très péjorative alors que la tolèrance est devenue une qualité dans notre société (je ne vois personnellement rien de positif ou d'humanisme à "suporter faute de mieux" une culture, une origine sociale ou géographique...).
Nostalgie enfin d'@si dont j'ai découvert le site il y a 15j alors que j'étais une passionnée de l'émission
Bref, Merci @si et Merci Alain Rey pour ce samedi matin de nostalgie
Ps : merci aussi pour le lien vers les chroniques d'Alain Rey pour prolonger la nostalgie...
"Qu'il est doux de regarder de bonnes émissions quand tout s'agite autour de vous !!!"
Merci pour ce moment agréable… j'ai pas tout fini, j'y retourne.
Merci Anne-Sophie pour cette émission et le choix de cet invité.
J'ai frétillé d'aise en lisant la newsletter, et jeté un oeil énamouré sur mon "dico historique...", et j'ai récupéré mon oeil dans cette même disposition pour l'émission (quand même, valait mieux).
Bémol: la présentation trop longue à mon goût....
Dièse: tout le reste.
:-)
Mais le démarrage de l'émission était trop poussif et Anne-Sophie minaudait bizarrement, la timidité peut-être.
Bref, c'était too much à ce moment de ma vie.
Etant donné le succès de cette émission, je prendrai le temps de réécouter le tout car le choix de l'invité était pertinent.
Cette émission solaire et généreuse en appelle d'autres sur le même sujet, non ?
Alain Rey ouvre une éventuelle voie pour vos chroniques : le parallèle entre les termes français et étrangers.
A-t-il publié un ouvrage sur ce sujet ?
Merci aussi pour le lien vers ses chroniques. Hop ! Dans les favoris du navigateur.
Commentaire peu utile mais abreuvant un débat qui l'est tout autant.
MAIS je m'insurge, je crie, je me révolte
QUOI la MOGETTE du cassoulet toulousain de Ferrari que M. Ray nous place aussi dans le sud. Scandale, crime, Vous allez avoir des nouvelles de l'UMP depuis que le nain de Vendée a apporté ses misérables 2% au Parti! La Mogette est vendéenne dans l'âme et si je peux me permettre est aussi vendéenne que les guerres de Vendée, c'est à dire pas tout à fait vendéenne quand même!! J'ai toujours pensé que la Mogette était originaire Des Mauges, charmante contrée au deumeurant! Une recherche sur Google de Mogette vous enverra invariablement vers La Vendée et non le sud, ou alors le sud des Mauges!
Mais il y a quelque chose que Google ne sait, c'est la recette de préparation de ma grand mère, centenaire l'année prochaine, qui n'a jamais bougé des Mauges... si Saint Jean De Mont mais sinon rien pas même Paris. Le secret, car il y a secret dans la mogette tiens dans la cuisson. Pas une simple cuisson à la va vite mais une préparation qui commence la veille. Car la mogette se mange non pas comme dans n'importe quel restaurant de France, ferme avec de l'eau au fond de l'assiette. Que néni, mais tendre extra molle, à la limite de la purée, et le jus est presque crémeux... il faut ajouter un peu de poudre de perlimpipin quand même et je ne vous dévoilerai pas ici un secret de prèparation centenaire!! Avec du mouton, du jambon de Vendée ou pour les plus pauvres des temps anciens qui emmenait leur casse croute froide étalée sur du pain grillée au feu de bois... Ha mamie, combien de kilos tu m'en as fait de la mogette!! Jamais plus je n'en remangerai cuisiné de la sorte sans doute! Sniffff
Quand est apparu, pour la première fois le mot « hélicoptère » désignant un appareil volant.
La réponse est ici
Héraclès Karotte ;-(
Mais pour ce qui est du "gazon maudit", maintenant qu'on en parle ça fait référence à quoi ? J'ai retenu le titre du film avec Balsko mais le gazon fait référence à la toison pubienne alors ? Si c'est ça, je viens juste de comprendre le sens du titre du film :-)
N'est-ce pas merveilleux, lorsqu'on est en plein travail de rédaction d'un mémoire sur les dictionnaires, qu'on en bave, qu'on en chie, qu'on en pleure, qu'on rêve la nuit de Robert Estienne et d'Antoine Furetière, de pouvoir regarder parler ce vieux bougre d'Alain Rey, et partir en voyage sur le chemin des mots.
Je n'ai pas vraiment appris grand chose, mais c'est au final plutôt rassurant et valorisateur de ne plus se sentir une ignare face à une montagne de savoirs dont je ne verrai jamais le bout.
D'ailleurs je me permets même de corriger le maître (m^me s'il le savait sans doute déjà) en disant que, pour l'ordre alphabétique, s'il a bien été démocratisé au XVIe siècle, le premier ouvrage à l'utiliser est l'Elementarium doctrin?æ erudimentum du clerc italien Papias en 1053, donc bien avant.
Un seul regret, apparemment partagé : le titre, qui ne reflète pas l'atmosphère de l'émission. La titraille est sans doute un art difficile (personnellement j'y suis très mauvaise), mais je trouve particulièrement dommage que dans un site d'analyse des média comme @si, qui décortique les méthodes journalistiques et notamment les raccourcis plus ou moins foireux des journalistes, on se laisse aller comme ça au racolage. Ce n'est pas la première fois qu'un titre m'agace, mais c'est particulièrement dommage pour celui-là, où il y avait il me semble tant de "bonnes" citations à exploiter ! (le coup de l'"usurpateur privilégié", notamment)
Mais bref : merci merci merci, je me suis régalée. Anne-Sophie, vous êtes délicieuse en animatrice, j'en redemande.
PS : Et pourquoi pas, comme sujet de chronique, le mot "marronnier" ? Ca sonne bien vacances, ça sonne bien média, et je me suis toujours demandé (sans en avoir jamais cherché la réponse) comment le nom de cet arbre en était venu à
Y'a-t-il, dans un contenu du site, des liens vers certains dictionnaires en ligne, mentionnés durant l'émission (je n'ai pas trouvé...) ?
Je me demande si le dictionnaire, d’une manière générale, n’implique pas des définitions circulaires. On peut en effet se questionner sur la codification de la référence à la connaissance qui parfois semble comme inhiber la pratique de l’analyse, de l’argumentation, du raisonnement…
Mais les dictionnaires ne sont pas tous aussi sérieux qu’on pourrait le croire.
Je propose un lien sur le Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis par Desproges.
En vous écoutant, j'ai replongé avec joie dans mes jeunes années de doctorant en linguistique. Ah, la nostalgie...
Merci pour cette émission intelligente et divertissante!
histoire vraie!
lors des dernières élections présidentiels, plus précisément du débat Ségolène Royale et le petit Nicolas, souvenez vous du débat sur l ’EPR, réacteur de nouvelle génération, la définition donné par Wikipedia ce soir là a changé pour coller à la définition du petit Nicolas, n ’est pas merveilleux d ’avoir un dico qui change pour coller aux parole du Président!
Merveilleuse émission
Ps: la présentatrice n'est pas niaise!
Je ne sais pas quand celle-ci a été enregistrée (probablement au même moment), mais il aurait été intéressant de 'questionner' Alain Rey sur les accusation de "misogynie" proférées à l'encontre du dictionnaire (Robert et ses concurrents), dont fait état la chronique d'été du Monde intitulée "Féminin trop singulier" (publiée le 5 août). La comparaison entre les articles "mâle" et "femelle" qui y est faite est assez révélatrice, pour ne pas dire frappante.
lien --> http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/08/05/feminin-trop-singulier_1225876_0.html
Sinon, Anne-Sophie qui a donc à charge de nous faire une chronique sur le mot "poil" dans un contexte sexuel conclut l'émission par "...et merci de nous avoir suivi." Bien, mais il manque le mot de la fin de circonstance : "poil au zizi !"
Juste une petite remarque : les petit "oui", "c'est vrai" et autre pour dire que l'invité à raison, voir chuchoter la même chose que lui en même temps qu'il parle n'est pas pertinent (dans mon souvenir, il y a 2 petits passages comme ca). Ca donne un air "bonne élève" genre "je sais je sais je sais !" (j'ai la même tendance, alors je peux m'en moquer) un peu exaspérant. Même si on sent bien que ce n'est fait que parce que le sujet vous passionne.
bonne continuation !
La communication politique use et abuse d'expressions de plus en plus vides de sens pour parler des nouvelles lois. Il y a eu la "loi de modernisation de l'économie" et dernièrement j'ai entendu le "contrat d'avenir' entre l'état et les restaurateurs. Qui pourrait être contre la modernisation ? Qui n'est pas préoccupé par mais cependant confiant dans l'avenir ?
Y a-t-il eu une émission ou une chronique de Arrêt sur images sur ce thème ?
Un véhicule gazogène, roule effectivement avec du gaz (pas avec des bouteilles sur le toit), mais avec une chaudière produisant, par combustion, du gaz.
Cf. l’article sur wikipédia.
Merci Wikipédia
Il serait intéressant de consulter la définition du Robert..
Stan 1000g
Trop courte a mon gout, il y aurait tant a dire, toujours est il que j'attends la chronique sur le poil d'Anne Sophie avec impatience.
Très bonne emission.
Merci.
Je n'ai pas encore vu l'émission, je me la garde pour demain matin avec un bon café et de belles tartines. 74 mn de bonheur en perspective.
Chouette !
Ça pourrait être bien qu'Anne-Sophie soit chroniqueuse dans l'émission dans le texte. Au début de chaque émission, elle présente un mot utilisé dans le dernier livre de l'auteur. Ça pourrait donner une belle introduction.
Quoi qu'il en soit, j'en redemande!
Il a 80 ans le bonhomme!!!
« Acte 1 - Pourquoi "femme" et "fellation" sont de la même famille
Notre invité est l’auteur du Dictionnaire historique de la langue française »
Humour, le féminin de :
« Un Homme assis dans un fauteuil regarde la télévision » est : « Une femme debout dans la cuisine fait la vaisselle… »
Réalité :
J’ai appris à lire (authentique) avec la phrase suivante (+ un dessin d’illustration) :
« Papa assis dans un fauteuil, fume la pipe, pendant que maman debout dans la cuisine fait la vaisselles. »
… et n’allez pas me traiter d’hystérique (je vous laisse le soin d’aller consulter l’étymologie de ce mot, si Alain Rey ne l’a pas expliqué dans cette émission).
Je ne l'ai pas encore vue, mais je vais la regarder avec délectations…
PS : à propos du « sexe des mots », allez voir cette page sur ouikipédia dont j’ai largement contribué.
Version archivé du 16 mars 2008
Stan 1000g
1. Alain Rey que j'écoutais sur France Inter avant d'aller en cours il y a quelques années est toujours aussi impressionnant et passionnant. Je vous remercie de l'avoir invité.
2. Je n'en suis pas fier mais je dois avouer que maintenant que j'ai "vu" Anne-Sophie, j'aurais un regard tout à fait différent sur ses chroniques. Le sentiment de mieux la connaître, le souvenir de son visage souriant quand je lirai ses papiers, etc.
Avant, je lisais — parfois en diagonale je l'avoue — les chroniques de cette contributrice quasi-anonyme. Maintenant, ce seront les articles de la-fille-sympa-qui-avait-animé-l-émission-avec-Alain-Rey.
PS : Pas sûr que le titre de l'émission soit pertinent, surtout quand on voit les commentaires de ceux qui ne l'ont pas encore vue.
Pour ce génial invité qu'on écouterai parler pendant des heures, pour la manière dont vous avez su le titiller, le bousculer, parfois.
Sinon, je dis ça comme ça, en passant, mais vous faites une fantastique animatrice : le propos est clair et le fil de l'émission tendu d'un bout à l'autre. Quand le temps d'une idée est épuisé, hop vous reprenez le flambeau.
Bref, c'était bon comme un pot de Nutella. J'en ai encore les neurones qui frétillent !
Que fait La Rousse ?
Déjà WP n'est pas un dictionnaire (voire Wiktionary pour ça). Bon, passons.
Il se trouve que dans mon domaine professionnel, l'informatique, et dans les domaines qui m'intéressent, les sciences et l'histoire, c'est une ressource formidable. Une ressource avec plein de défauts, mais une ressource sans égal. Les nouveaux réacs anti-internet veulent faire coire que la presse a un rôle irremplaçable; je rigole. Prenez n'importe quel sujet scientifique, il est massacré, quel que soit le média, quel que soit le "professionalisme."
Wikipédia peut contenir (transitoirement) du vandalisme, mais si vous vous y rendez après avoir entendu parler d'un sujet scientifique dans les médias, vous aurez des informations le plus souvent tout aussi accessibles, mais avec dix fois moins de conneries. Rien que sur la bibliographie, WP éclate les sacro-saints médias. Ou encore les légendes et échelles sur les figures, qui sont souvent erronnées ou manquantes dans les médias.
Enfin bref, les médias auraient beaucoup à en apprendre ... en plus du copier-coller dont ils ne se privent pas quand ils ont fini de cracher dessus.
C'est toujours sympa d'en apprendre un peu plus sur la langue française.