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Laure Adler et Judith Godrèche : excuses et consentement (s)

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Il se passe quelque chose de très important, vraiment. Et effectivement, le backlash, pour Judith Godrèche et de manière générale, va être terrible. Parce qu'elle renvoie tout un chacun devant ses responsabilités, elle dézingue cet argument du soit-d(...)

J'ai vu par hasard l'extrait hier entre Laure Adler et Judith Godrèche et je trouve que cette chronique passe un peu à côté du sujet. Le sujet: le malaise qu'exprime par son body language Judith Godrèche lors de la réponse de Laure Adler. Le disposit(...)

O comme je suis contente d'avoir été constamment allergique à ce cinéma de réalisateurs à quéquette en casquette . Comme je suis contente de voir enfin les vieilles peaux blanchir et se craqueler sous les projecteurs , collabos qu'ils furent.

Derniers commentaires

Bravo madame Godrèche, et merci

Merci à vous et à toutes les autres qui tracez une nouvelle route et pas que pour le cinéma

Une nouvelle révolution, une révolution féministe

C'est dingue comme la recherche de notoriété peut fourvoyer les humains. La femme est aussi un loup pour la femme. Il n'y a pas que chez les hommes.  Ils ne craignent pas d'être rattrapés. Ils ont une sérieuse longueur d'avance.

A la lumière de tous ces derniers témoignages, je n'en finis pas de trouver une réelle puissance et un immense courage dans le geste d'Adèle Haenel.

Combien comme  Laure Adler.


Dans l'emission C à vous.elle(Judith)avait en face d'elle un" chroniqueur",ancien président de Canal+,directeur de théatre,ancien président du festival de Cannes etc....et elle dit en fin de son intervention,mais j'avais 14 ans........

Pour les gens qui comme moi n'ont pas accès au replay de l'émission, voici l'extrait sur yt 


Comme ils ont flouté l'extrait de 1995 de l'INA, le voici plus long et net, je l'ai calé à 2'22 ci-dessous :


(pourquoi ici en prévisu ça met de la pub ?? que j'ai pas sur l'onglet yt)


Lécher, lâcher, lyncher. 

Elle est auteur, scénariste, réalisatrice, interprète, je ne regarde jamais de feuilleton, dès que j'en ai entendu parler, je suis allé les voir en replay

je ne veux pas croire qu'elle ne nous enchante pas encore à de multiple occasions

cette fois un procès va avoir lieu, je n'imagine pas qu'elle ne nous en parle pas, ne serait-ce que dans un blog du style de  Médiapart par exemple


Merci à Daniel pour le lien avec l'interview de Judith sur France Inter, qui m'avait échappé.


On voit Judith Godrèche grandir et se guérir à chaque interview, c'est magnifique.

Hier soir sur Mediapart, elle a été poignante et précise. Très très grand moment de "télé".


Et voir aussi (pour la première fois, pour moi, dans la méme émission, en accès libre), la plaignante dans l'affaire de viol contre Depardieu me rend à la fois triste et "optimiste". Je veux dire que si quelqu'un veut encore soutenir que c'est le dieu vivant Gérard - ou Jacquot, ultra violent... - qui était sous emprise... il aura de plus en plus de mal. 

Anouk Grinberg parlait d'un cachalot... mais je n'ai pas souvenir de sa description de Charlotte. Or plus "petite mouche" que cette jeune fille, c'est difficile à imaginer.


Bref, les images parfois, parlent d'elles memes... Enfin !

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Sans doute hors sujet : où étaient les parents qui ont abandonné pendant des années une petite fille aux mains d'un prédateur sexuel et d'un système toxique ?

Les prédateurs prennent bien soin de choisir des proies qui n'ont personne pour les défendre.

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Je vous invite vivement à écouter la réponse de Judith Godrèche à cette question. Je vous ai calé la vidéo pile au bon moment, ne me remerciez pas ;) mais écoutez l'émission en entier, ça vaut le coût.

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Pas convaincu par la réponse de Judith Godrèche. Aborder la question de la démission des parents, ce n'est pas chercher des excuses aux violeurs. C'est une question en soi.  Mais je comprends qu'une enfant n'accable pas ses parents.

On est en train de parler du phénomène d'emprise. Et l'emprise ne se manifeste pas que sur des enfants.... Et si les parents étaient eux même sous emprise ? Et si c'étais tout un système qui favorisait l'emprise -des parent y compris ?


Ça ne veut pas dire que ces parents sont exempt de tout reproche, mais ça vaut le coup de se poser cette question (pourquoi n'ont ils pas réagit ?) sans arrière pensé de jugement. Si on a au contraire un pré supposé que ces parents aimait profondément leur fille, quel sont les mécanisme qui fait qu'il n'ont pas compris, n'ont pas su réagir. 


Parsque si on répond a cette question, on peut éviter les nouveaux cas.

D'accord avec vous. 

Le milieu du cinéma devait leur paraître tellement bien pour leur fille qu'ils n'ont pas vu, pas compris l'emprise qu'elle subissait. 

Ils ont quand même laissé une ado de 14 ans se mettre en ménage avec un homme (vieux en comparaison) de 40 ans!

Pour les parents, plus que l'emprise, on voit souvent un désir de réussite par procuration. On retrouve ce cas de figure, par exemple, chez les parents, les mères surtout, des petites miss, des petites gamines qu'on maquille et qu'on affuble comme des femmes. Ou alors chez les parents de jeunes sportifs. J'ai vu récemment un reportage sur une petite tenniswoman russe naturalisée française, très douée pour son âge. Elle était coachée par sa mère qui faisait subir à cette petite puce, beaucoup plus menue que les enfants de son âge, un entraînement digne des paras commandos. Il s'avère que la mère était une ancienne tenniswoman qui n'a jamais atteint le niveau qu'elle espérait.

Mais Godrèche avait ce désir à elle de travailler dans ce secteur! Je rejoins le point de vue de Cécile: elle pouvait tout simplement avoir cette maturité là, et ce souhait profond respecté par ses parents. Et les parents peuvent avoir subi l'emprise comme elle, comme le note Max...

Je dis pas le contraire. Je dis qu'il y a différentes motivations pour expliquer l'attitude des parents.

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"Le "respect" d'un "désir" d'un enfant est juste une négligence parentale."


Je suis d'accord avec vous qu'un parent peut camoufler la recherche de sa propre tranquillité derrière "le respect"  du désir d'un enfant. Ou simplement avoir tellement de soucis par ailleurs qu'il ne voit pas ce qu'il devrait voir. 


Pourtant, résister au désir d'un adolescent qui affiche une maturité éventuellement fausse... ça peut être compliqué. 


Sans compter que dans le cas de Judith Grodèche, c'était aussi sa "carrière" d'actrice qui était en jeu. Et sa "vie amoureuse", même s'il s'avère des années plus tard que c'était un leurre.

De fait, nous sommes tous et toutes plus ou moins "victimes" d'un système. Reste à être lucide: dans quelle mesure en sommes-nous complices passifs ou actifs, ou encore profiteurs. Voire solides piliers.

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Mon propos était plus général, c'est à la mode de coller sur les parents des responsabilités qui les dépassent parfois. Même quand ils sont psychanalystes... 


Ou psychologues: c'est mon cas, et je peux vous dire qu'on fait ce qu'on peu, comme on peut, avec ce qu'on a et ce qu'on est. 


Vous noterez que j'ai mis "vie amoureuse" et "carrière" entre guillemets, comme "le respect", je sais parfaitement le leurre que ça représente (et j'ai aussi parlé de "leurre", justement).

Il peut y avoir plusieurs facteurs...

il me semble que certaines adolescentes font preuve d'une très grande maturité intellectuelle (ce qui explique en partie leur attirance pour des hommes plus âgés, et je ne parle pas d'attirance sexuelle), mais la maturité affective, l'autonomie affective ne va pas forcément de pair. On peut (les parents, elles-mêmes aussi) être trompé par ce décalage, ne pas mesurer la fragilité affective d'une adolescente qui réfléchit en adulte mais aime en enfant... J'ai observé ce décalage plusieurs fois, c'est un peu compliqué à vivre, en général.

Je plussoie vos deux commentaires, MaxLecolo et vous. Les deux peuvent tout à fait s'articuler, d'ailleurs.

Tout à fait d'accord.

C'est pour ça que le législateur a fixé un âge pour la majorité sexuelle, un âge forcément arbitraire. On ne devient pas mature d'un coup le jour de ses 15 ans.

Mais, le grand avantage de la loi est d'être une référence qui ne dépend pas de l'interprétation subjective.

Cela permet en plus de responsabiliser le majeur (en théorie) car, si son simple bon sens ne lui interdit pas cette relation, la connaissance de la loi lui fixe une limite.

Il ne peut pas dire je ne savais pas.


Après, cela ne règle pas tous les problèmes. La notion d'emprise peut exister bien sûr sur une mineure de 15 à 18 ans et sur une majeure bien plus âgée aussi.

Qui ne connait multes adolescents qui n'en ont fait qu'à leur tête et sur qui les parents n'ont plus la main? 

Il me semble que c'est dans l'ordre des choses.

Faut croire que les parents de Judith Godrèche l'avait construite solide et avec des ressources intellectuelles. 

Parents, ce qu'on peut essayer de faire, c'est donner quelques capacités. Parce que se vouer à leur épargner toutes les difficultés de la vie est vain. Le rôle parental protecteur de l'enfance doit s'éclipser et il s'éclipse qu'on le veuille ou non, par les circonstances de la vie. 

Charger leur culpabilité me semble vraiment atténuer les abus subis et il est tant de mettre en cause qui doit l'être.


D'autant que toutes les apparences de stabilité du couple et d'engagement du "vieux" étaient là. Il aurait fallu qu'ils s'immiscent drôlement dans l'intimité de leur fille, ça ne vous parait pas intrusif à l'excès, d'imaginer cela?


Désolée mais même au supermarché j'ai toujours détesté qu'on juge les parents, quoi le môme a mis des produits frais dans le caddy et ça bloque la caisse... et en plus elle n'arrive pas le faire taire, quelle mère défaillante! Si en plus sous la pression, elle met une tape sur le derrière ou lui arrache son doudou pour avoir l'air d'agir, son cas est désespéré : "vous voulez qu'on l'adopte?" semble dire certains regards suffisants.

Interview de Judith Godrèche par Laure Adler le 2 février 1995 dans son émission "le cercle de minuit"  :


https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i24008978/judith-godreche-a-propos-de-l-heroine-de-son-roman-point-de-cote

"Mais non mais non", évacue Mme Adler ... Parce que le système c'est toujours les autres...


L'institution Laure Adler veut bien reconnaitre qu'il y a plein de pommes pourries dans le cinéma français, mais que, tout de même, venir secouer, de la cave au grenier, la bonne maison de la Culture bourgeoise - presse et critique incluses -, c'est difficile à avaler. 


Parceque tout de même, France Culture ... Parceque tout de même, ses engaements féministes, progressistes ... Mince Judith, je suis d'accord avec toi, mais tout de même ... d'autre avant moi à critiquer ! *"Mais qu'est-ce qu'elle est en train de me faire là ?!"*


"Je ne suis pas très bon pour l'auto-critique", avouait quelqu'un d'autre, ici même, il y a quelques semaines. On a pas attendu longtemps pour constater la chose. Les dominants, les figures d'autorités, et leurs oeillères ...


"Mais non mais non", rassure Mme Adler ...


Toute mon admiration à Judith Godrèche.

Venir secouer le cocotier au coeur même des salons feutrés, en face des principaux interessés : son courage force le repect.


Et que ça fait du bien de voir ça ... enfin !

Ce qui est en cause c’est un SYSTEME qui s’autoalimente.

Le noyau dur et ses satellites.

Lorsque le directeur général du FMI viole une femme de chambre, ce n’est pas un viol c’est un troussage de domestique, un truc banale selon l’ex directeur de Marianne, droit de cuissage oblige.

Bien sur lorsqu’ un valet de chambre qui viole sa patronne, là c’est sans ambiguïté, c’est un acte odieux et barbare.

Pour les engeances de  l’acabit de JFK,  la qualification d’un acte n’est pas liée à l’acte lui-même ou aux conséquences de cet acte mais dépend de qui les commet.

Le même acte peut-être de la barbarie ou de l’art. D’ailleurs Laure Adler ne dit pas autre chose : « Ce film si beau » « comme une sorte d’adieu à l’enfance ». 

Si elle avait su que son boulanger était un violeur et qu’elle se soit tu, avait continué à y aller et de le conseiller à ses amis de bridge ou de golf aurait-elle dit sur les plateaux télé : « oui mais son pain était tellement bon !!! »

A l’époque, même R. Badinter avait dénoncé « une mise à mort médiatique » de son ami DSK et remis en cause le système judiciaire américain. Le réflexe de classe peut resurgir à tout moment même chez les plus grands.

Selon les médias, tout le monde (pas moi, ni vous, je suppose)  connaissait les agissements de DSK, PPDA, HULOT, DEPARDIEU, O. DUHAMEL(aucun lien avec les DUHAMEL/OUDEA, ils ne peuvent pas porter tous les fardeaux de la terre, les pauvres...)et sans doute MILLER.

Ces gens qui SAVAIENT sont donc des complices de prédateurs sexuels.

La lâcheté. Le courage se fait rare, on le voit hélas en cette triste période.

La peur, bien sur. La peur d’être black listé et de ne plus travailler, cela peut se comprendre.

L’égo. Certains croient à l’effet bluetooth de la notoriété. Ils traînent dans le sillage des célébrités pensant en récolter quelques miettes. Peu importe que les « étoiles » brillent à l’extérieur mais sont bien crades à l’intérieur.

L’effet moutonnier. Si les autres rigolent des agissements de ces tristes sires, les qualifiants de chauds lapins ou queutards, j’en passe et des meilleurs, c’est que leurs actes ne sont pas répréhensifs.

Le système s’autoalimente et continue de rouler jusqu’au grain de sable ou au courage d’une Goldrèche.
C’est le même mécanisme qui est à l’œuvre pour Gaza. Dans le monde médiatico artistico politique rares sont ceux qui ont le courage d’un Daniel Schneiderman, d’un Rony Brauman. Peut-être que dans 50 ans on leur rendra hommage à eux et à tout ceux qui font front.  Résiste à la pression médiatique contre tout « sens commun » comme s’en étonne Escalona qui lui caquette en cadence avec le poulailler.


Merci à tout ceux qui résistent contre toute forme d’oppression. Cela va devenir de plus en plus difficile.

Et, pour compléter mon message (en réponse à Oliv' ci-dessous), je voudrais revenir sur le dispositif.


Le fait de parler du sujet était bien sûr prévu. Ce n'est pas caché, Karim Rissouli le dit "j'attendais le moment pour en parler". Donc, tout le monde était au courant, Laure Adler bien sûr et Judith Godrèche aussi, enfin j'espère mais je n'ai pas trop de doute, d'ailleurs c'est elle qui aborde le sujet.

Ce n'est pas un problème en soi car cela prouve que Judith Godrèche était d'accord et voulait en parler.

Cela veut dire que Laure Adler avait préparé sa réponse. Là encore, ce n'est pas un problème. Je pense, comme dit ci-dessous qu'elle est sincère (sinon le plus simple aurait été de ne pas inviter Judith Godrèche) et qu'elle cherche vraiment à expliquer. L'effet est par contre d'autant plus terrible quand on voit comme Laure Adler tombe à côté et agace Judith Godrèche alors qu'elle a préparé ce qu'elle allait dire.


Mais, pour finir, si Judith Godrèche reste malgré tout polie, souriante, c'est qu'elle sait que cette émission permet quand même de faire passer des choses, qu'on n'était pas obligée de l'inviter, que Laure Adler savait qu'elle serait "sur la selette" et a accepté de faire l'émission quand même. En ce sens, le dispositif est le plus fort car c'est lui qui permet à Judith Godrèche de s'exprimer mais, c'est lui qui, certainement, la limite dans ce qu'elle peut dire et de comment elle peut le dire.

Je la trouve sincèrement héroïque Judith Godrèche. Surprenant !

Espérons que ça porte ses fruits, ne serait-ce qu'à moyen terme...

"Il y a encore dans ce milieu des gens intouchables. Moi je travaillerai plus jamais." Laure Adler, rassurante : "Mais non mais non".


Laure Adler (in petto) : moi je continuerai à pontifier tant et plus à la radio, à la télé et même à Libé si j'y suis invitée.

J'avais, début 2000, une amie productrice à France culture et elle me racontait la direction extrêmement toxique de Laure Adler.

La télévision ne changera pas. Elle a toujours été consensuelle adorant se donner des airs de provocation, attisant la polémique contrôlée, se considérant comme préceptrice des idées. Ce n'est qu'un média. 

Cette histoire d'emprise elle vient de me la faire comprendre .Elle fait un bien fou a cette société .Merci Madame Judith Godrèche .

Hommes ou femmes, des personnes comme Adler, ielles font partie du système; et de la même manière qu'une partie de la droite (celle pour laquelle une libération sexuelle, essentiellement favorable aux hommes, qu'ils soient hétéro ou/et homo) s'est prétendue de gauche pour mieux disqualifier celle-ci sur tous les sujets d’égalité sociale et économique, de même des Adler ne sont des féministes que pour torpiller ce mouvement "révolutionnaire" et ô combien nécessaire! Madame Adler est La représentante de La Culture du système, et celui-ci est solide; elle est  d'autant plus importante qu'en tant que femme elle en est la parfaite caution. Elle est suffisamment intelligente pour savoir ce qu'elle a fait et ce qu'elle fait et ne renoncera pas à prêter son intelligence à cette immense manipulation patriarcale qui se cache derrière L'Artiste intouch

J'ai vu par hasard l'extrait hier entre Laure Adler et Judith Godrèche et je trouve que cette chronique passe un peu à côté du sujet. Le sujet: le malaise qu'exprime par son body language Judith Godrèche lors de la réponse de Laure Adler. Le dispositif neutralise la portée critique des paroles de l'actrice, qui s'en débat intérieurement. On voit Laure Adler s'exprimer sur son intention de l'époque (dont elle a une remarquable mémoire, ça en est presque suspect) et refuser d'entendre la critique qui lui est posée. Ce n'est pas tant elle, Laure Adler le problème, que ce qu'elle incarne que Judith Godrèche met en cause. Et ce qu'elle incarne, à nouveau sur ce plateau (c'est tout le drame) : c'est l'impossibilité de la critique de Laure Adler à la TV.
Tout comme ce plateau et son dispositif. Placées côte à côté, obligée d'être assise alors qu'elle boue de l'intérieur, obligées à une politesse toute télévisuelle... Le long diatribe de Laure Adler ne manque pas d'interroger sur sa sincérité tant le dispositif lui même (des caméras qui filment la semi-contrition) ne peut pas trop autoriser à ce qu'une remise en question risquée ou douloureuse puisse avoir lieu dans un semblant de dialogue. Car de dialogue il n'y en a pas. La parole de l'actrice est tout de suite médiée: par le présentateur ou par d'autres invités qui sont surement bien intentionnés eux aussi. 


Mais on la sent, la formidable colère toute rentrée et le règlement de compte qui ne peut avoir lieu à cause de ce dispositif. Et celle qui s'en sort finalement, c'est Laure Adler: empathique, qui touche l'épaule de Judith Godrèche même pour montrer sa bonne foi. Et la bonne foi des autres autour...

A aucun moment Laure Adler ne semble ne serait-ce que mobiliser le moindre souvenir de ce qu'un Bourdieu a pu dire sur l'impossibilité de la critique d'un dispositif télévisuel à la télé. On y revient. Et Judith, coincée dans cette discussion théatralisée qui ne peut démontrer son point: que ce sont ces angles morts là qui la tuent elle aussi. Que ce sont ces mots bien intentionnés qui l'ont traumatisée. Que les bonnes intentions ne sont PAS la question. Que la question c'est celle de ce qui fait système et s'emboîte dans un tout qui semble bien huilé. Le problème c'est précisément comment l'intervieweuse de l'époque "passe" sur ce que dit le livre, ne voit pas le lien avec le réel et enchaîne avec un dispositif télévisuel ou radiophonique : passer un extrait pour les spectateurs. Car on est dans un show d'une manière ou d'une autre. Et la mécanique d'un show n'aime pas trop les sorties de rail. J'ai vraiment de l'empathie pour Judith Godrèche dont les sourires crispés trahissent toute l'impossibilité qui est sienne de confronter. On l'entendra dire sur le plateau de Mediapart "On ne fait pas une révolution avec pédagogie: il faut confronter les gens pour qu'ils travaillent à se remettre en question". CQFD. Laure Adler n'a émis absolument aucune remise en question. Quelle paresse...

Si le message de Judith Godrèche était tout entier contenu dans ce livre ( que je n'ai pas lu) , alors on peut considérer que Laure Adler en l'invitant en 1995 a permis de faire circuler  plus largement ce message . 


Laure Adler n'est pas responsable de la situation vécue par Judith Godrèche . 


Le scandale dans cette histoire n'est pas là . 



les excuses de Laure Adler sont un peu faible je trouve. plutôt que formuler des vraies excuses, elle s'en trouve pour se justifier. Elle ne laisse pas parler Judith, c'est assez insupportable en fait.

O comme je suis contente d'avoir été constamment allergique à ce cinéma de réalisateurs à quéquette en casquette . Comme je suis contente de voir enfin les vieilles peaux blanchir et se craqueler sous les projecteurs , collabos qu'ils furent.

Je lisais dimanche dernier un article dans La Tribune dimanche, drôlement pas signé, à ce propos, auquel j’appliquais cette expression : « Tu retournes dans la boîte » ; effectivement cet article remettait dans la boîte.

Il se passe quelque chose de très important, vraiment. Et effectivement, le backlash, pour Judith Godrèche et de manière générale, va être terrible. Parce qu'elle renvoie tout un chacun devant ses responsabilités, elle dézingue cet argument du soit-disant aveuglement. Elle parle de lâcheté et de compromission, en fait. Elle dit "vous avez été lâche et complice. Vous êtes ce système, VOUS êtes ce qui fait que tout ça arrive. " 

Zone de très forte turbulence en vue, ça va secouer.

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