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Commentaires

La science, sur son strapontin

C'était en 2006. Le 14 juillet exactement. Pierre Barthélémy s'en souvient

Derniers commentaires

"La science, c'est chiant. ."

Pourquoi ça? Parce qu'on vous a inculqué ça depuis l'école, tout ce qui est important et sérieux est chiant, et il faut en baver pour être instruit!
Et c'est pour ça qu'on inflige des cours de musique sur Mozart sans en passer une note, qu'on apprend les langues vivantes comme des langues mortes (avec le succès qu'on voit) et la science (notamment les maths) comme une punition.
Moi j'ai un autre avis. Pour moi, la science c'est "fun" (le pied pour parler français). Sinon pourquoi aurais-je passé dans les 40 ans de ma vie à en faire? je ne suis pas masochiste. Et il y a moyen de faire passer le message scientifique de façon simple, intéressante et amusante (voir pour moi l'exemple typique, le merveilleux dessin animé "il était une fois la vie" qui pour moi reste une référence).
Quand on fait une demande de crédit aux assos type ARC il faut mettre obligatoirement un petit paragraphe pour le public (les cochons de payeurs, eh oui). C'est un très bon exercice, j'avoue que c'est plus facile quand on est dans le médical que pour quelqu'un qui fait de la chimie.

Quand on parle des "scientifiques" c'est aussi faux que de dire "les Bretons" ou "les ingénieurs" etc. Il est vrai qu'il y en a qui sont très prétentieux, et qui méprisent les collègues qui parlent simplement à la télé, genre H. Reeves, qui ne serait pas un "vrai" scientifique. Dans les congrès "entre nous" c'est pareil! Certains assènent des conférences incompréhensibles en ne se mettant pas à la place de l'auditeur qui n'est pas exactement dans le même domaine. Rassurez-vous en ce qui concerne cette "population" de scientifiques, je ne suis pas sociologue mais je crois (pour avoir fait quelques observations) à la structure fractale des groupes humains dès qu'ils atteignent un certain nombre -seuil à déterminer "scientifiquement" -(le même pourcentage de salauds, de gens très bien, de frimeurs, de sérieux etc etc que dans la population générale).

Pour moi, la place des domaines scientifiques doit être complètement revue d'abord dans l'éducation (vaste programme) pour qu'on ne continue pas à rebuter des générations d'élèves (et arrêter la sélection par les maths, pauvres maths détestés) pour que la "culture scientifique" augmente. Pour l'actualité, la science est malheureusement victime de la culture du scoop qui est bien pratique pour obtenir des crédits dits "sur programme" puisque les organismes ne nous financent plus que partiellement. Mais ceci est une autre histoire.
Il me paraît particulièrement dommage qu'il n'y ait pas (ou très peu) de rubriques
scientifiques dans la presse locale. Je connais par exemple Grenoble car
j'y ai fait ma thèse: il y a pas mal d'argent public dépensé pour des infrastructures
de recherche (et je ne parle pas seulement des nanosciences). Ça me paraît normal
de rendre compte aux citoyens sur la façon dont cet argent est utilisé.
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il me paraît important de participer aux
évènements comme les fêtes de la science, ou les journées portes ouvertes. Mais c'est
aussi le rôle des journalistes.

Après, je crois que ce qui me choque le plus, ce n'est pas tellement que les média parlent
peu de science, c'est plutôt l'absence de culture scientifique de base chez beaucoup
de journalistes, et l'énorme fossé entre le niveau d'exigence toléré lorsqu'on parle
de lettres, et lorsqu'on parle de science. On se moque pendant des semaines d'un politique
(par ailleurs effectivement souvent ridicule) parce qu'il confond une marque de parfum et
un philosophe (moi, je ne savais même pas que c'était une marque de parfum).
Par contre, un ministre de la recherche qui se trompe dans un calcul de pourcentage, ça
n'intéresse que le Petit Journal.

Je me souviens avoir écouté chez Ruquier une interview d'un philosophe qui
venait vendre son dernier livre. Il a été question longuement des liens avec la pensée
de Nietzsche. Je suis personnellement totalement incompétent pour suivre vraiment la discussion.
Cela ne m'a pas empêché de l'écouter avec intérêt. Par contre, lorsqu'un invité quelconque
ose sortir une explication un tout petit peu scientifique (une multiplication de
niveau CE2 par exemple), alors il est immédiatement interrompu parce que les auditeurs
seraient incapables de suivre. C'est souvent très frustrant (ça arrive aussi sur @si d'ailleurs).
Pourtant, il me semble qu'il y a plus de gens avec un bac S qu'avec une maîtrise de philosophie...

Il arrive très souvent aussi que des journalistes pourtant parfois subtils se vantent
de ne rien comprendre en science. Je connais peu de collègues scientifiques qui trouvent
glorieux de ne rien connaître en lettres. D'ailleurs, il y a des enseignements littéraires
en Terminale S, il y a de l'anglais et un cours français/philo en prépa scientifique,
il y a des cours obligatoires d'anglais dans les cursus universitaires scientifiques. Je
me souviens avoir eu des introductions au théâtre de Shakespeare, et à la littérature
anglaise lorsque j'étais en deuxième année d'école (4e année après le bac S donc). Même si
j'ai sans doute oublié la plus grande part, j'en garde un bon souvenir. Je trouvais très
bien de continuer à avoir quelques enseignements littéraires, même si j'avais choisi un
cursus scientifique.

En comparaison, je crois qu'il y a vraiment trop peu de sciences dans les filières
littéraires, et notamment à destination des journalistes.
J'ai été particulièrement choqué par la réaction d'Aymeric Caron face à Cédric Villani,
notamment son commentaire (très naïf d'ailleurs): "si j'avais voulu me taper ce genre
d'équations, je serais allé en Math Sup". Il n'avait manifestement même pas cherché à
lire le livre. Sa consœur avait été quand même plus subtile.

D'ailleurs, le livre de Villani est très intéressant. Je ne suis pas mathématicien,
et malgré un thèse en physique, je suis complètement incapable de comprendre les
équations qu'il cite. Mais cela ne gène absolument pas la lecture. Il permet au
grand public de voir comment se passe la vie de la recherche. Le titre "théorème vivant"
représente bien le contenu, il me semble. Beaucoup de ce qu'il raconte est valable aussi
pour la recherche en physique, et probablement la recherche en général.

À quand Villani d@ns le texte ?
[quote=La place du pauvre consentie aux sciences dans ce que l'on appelle pourtant "la presse généraliste" reste un profond mystère.]

Il n'y a pas de mystère : le but de la presse généraliste est de vendre des encarts de pub.

La science, c'est chiant. Faut réfléchir. Ça fatigue les neurones qui auront ont besoin d'être vendus quelques instants plus tard à Coca-Cola. Et pis des gens qui réfléchissent, c'est dangereux.

C'est un grand scientifique qui m'a expliqué tout ça il y a quelques années : Patrick Le Lay.

PatriceNoDRM
les envies de sciences, il arrive que ce soit un peu comme les envies d'Arte. Y en a qui pose des questions mais qui baille à s'en décrocher la machoire avant la fin de la première minute d'une réponse un minimum étayée. Avec la main sur la bouche pour faire genre je baille pas du tout mais les yeux qui plissent tellement et la petite larme au coin ah merde j'avais oublié comme c'était chiant la science pourquoi j'ai posé une question quel con!

A ce moment là, il suffit de finir sa réponse par "et donc voilà" et on est à peu près certain de ne pas être relancé, sauf si la personne, d'un profil un peu anxieux et appliqué, s'en veut tellement d'avoir baillé qu'elle (en général c'est une fille le profil anxieux et appliqué) pose exprès une 2ème question pour faire penser qu'elle a juste eu une nuit difficile avec le petit dernier.

Alors la transgénèse avec des mots rigolos, c'est chaud, y a tout de même un intérêt c'est qu'on ne voit pas les gens qui baillent. Et puis comment critiquer la science, prendre du recul sur les protocoles, en étant généraliste? Il faudrait un spécialiste de chaque discipline, et indépendant de tous les autres, là aussi c'est chaud.
Je pense que le problème, c'est que la science, ça nous remet en cause.
Le cerveau, les planètes, les habitants de ces planètes, le fonctionnement du cerveau, tout cela remet en cause notre conception de l'humain et du libre-arbitre.
Et c'est dur pour tout le monde, y compris les journalistes.
Sarko veut revenir...Lu dans le Canard: il raye Hollande de la carte et ne veut pas participer aux primaires de l'UMP entre Ducon et Durien.(sic)
A 13 heures sur France inter, la mère Servajean parlait de Sarko avant tout le reste. Quel cauchemar! Risque-t-on de revoir sa trombine à la tête du pays ?
Et encore, cher Daniel, n'évoquez-vous là que les sciences dites "dures".

Parce que, les sciences sociales, c'est pas bien joli joli non plus ; soit c'est pour une espèce de vague avis psychologisant sur un sujet débile pour magazine à la con ("pourquoi les hommes n'aiment pas la vaisselle" ?), soit pour de vagues avis sociologisants afin de débiter des platitudes sur un sujet "de société", sujet de toute façon déjà perverti à la base dans la seule manière de le poser (pas des journalistes).
Ou alors c'est pour débiner Bourdieu, mais en veillant bien à ne surtout pas expliciter clairement ses thèses (ça permet de surfer sur une nébuleuse de "bourdieusiens" dont on ne sait pas bien qui ils sont et ce qu'ils pensent réellement, mais qui ont l'air vraiment vraiment méchants).

Le jour où discutera d'anthropologie, ou de Marcel Mauss, ou de Max Weber, dans les médias...
Le tétraplégique a fait déplacer le curseur. C'était en 2006.
Et depuis 2006, il en est où, le curseur ?
Je veux dire : les événements de type "scientifique" sont-ils assez fréquents pour intéressser le public?
L'intérêt du grand public pour la science ne se mesure pas au nombre de reprises d'une information ponctuelle. Il n'y a donc pas de mystère, car il n'y a pas de hyatus entre ce que le public attend et ce que la presse lui fournit.
Le grand public ne s'intéresse pas à la science; il n'y a pas grand chose à ajouter.
Tous ceux qui, comme moi-même, s'intéressent un peu à la science et se risquent autour d'eux à aborder des sujets qui touchent à la science pourront témoigner qu'ils se prennent systématiquement des bides.
"le socle évident de l'actualité, son pivot central, le soleil de la galaxie"

Euh il faut rayer la mention inutile, car si le soleil est le centre du système solaire, il n'est qu'un petit centième de milliardième de sa galaxie (Voie lactée) en n'en étant ni le centre, ni une partie principale. Merci Daniel pour cette magnifique mise en perspective de la "pauvreté" de la connaissance scientifique chez les journalistes.
Daniel, vous qui citez France Inter (revenue dans la maison ronde), vous auriez pu évoquer l'émission quotidienne de Mathieu Vidard, la Tête au Carré, de 14h à 15h!
Judicieuse chronique, pleine d'à propos.
Le message de Duncan a toute mon approbation.
Si je peux ajouter quelque chose, les sciences (plutôt que la science) se partagent un strapontin pendant que l'économie s'étale sur un vaste canapé. On peut en déduire que l'économie n'est pas vraiment une science, et surtout que notre monde est gouverné par l'argent.
Rien de nouveau sous le soleil.
Science et politique ont beaucoup de points communs, le principal étant que les deux nous entraînent de force sans aucune idée d'où l'on va.
Bonjour,
juste un mot pour dire que les sujets scientifiques que vous citez sont très pertinents, mais il manque à mon sens deux trucs énormes (que vous traitez d'ailleurs par bouts à travers le 14H42):

- l'Internet des objets / Big data
- la Robotisation

On est plus dans le cadre de l'information ("news paper" je veux dire) là.

Ce qui se profile est énorme.
Et au passage, on félicite tous bien for Véronique Jacquier, éditorialiste politique de RMC, pour sa vista et son intuition professionnelle

Extrait de sa chronique d'hier :
J.J. Bourdin : Tiens mais au fait, l'ancien président devait éventuellement s'exprimer avant les élections européennes. Qu'en est-il ?
V. Jacquier : "Nicolas Sarkozy a pris sa décision". C'est le seul message relayé par ses proches. Cette petite phrase me fait dire qu'il ne s'exprimera pas et qu'il n'écrira pas de tribune sur l'Europe.

Pour être honnête, elle s'est fait assaisonner ce matin par un auditeur, et elle a reconnu s'être plantée en expliquant qu'elle n'était pas alors la seule à le penser, ce qui a donné l'occasion d'un petit moment intéressant de making-of qui pourrait intéresser ceux qui aiment décortiquer la fabrication de l'information politique (ou plutôt politicienne, ici).

C'était ma non contribution au beau sujet de la chronique du taulier...
D'un autre coté, ne vaut-il mieux pas que la science ne soit pas traitée que mal traitée?

http://www.phdcomics.com/comics/archive.php?comicid=1174

Par exemple, qui chez @SI peut réellement faire une analyse pertinente d'une nouvelle scientifique?

PF
La place réduite de la science vient sans doute de l'incompatibilité de la science avec le concept d'actualité et le fonctionnement des médias. Le savoir scientifique se construit lentement, avec des controverses, des publications qui apportent une pierre mais qui ne peuvent faire changer les choses que progressivement.

Les articles de vulgarisation comme le fait Pierre Barthelemy essaient d'ailleurs de raccrocher à se concept d'actualité en commentant souvent une publication qui vient de sortir pour en faire une sorte d'événement comme un nouveau film ou un nouveau livre, en insistant sur le caractère novateur mais en oubliant souvent de placer cette publication dans le continuum produit auparavant. Bien souvent, le caractère novateur attesté de la découverte relatée est en fait une petit pas en plus par rapport aux publications précédentse. Mais il est d'une part difficile d'attirer le lecteur en ne tirant pas l'article de presse sous un angle sensationnaliste ("incroyable découverte") et d'autre part, il est évidemment impossible pour un journaliste, qui n'est pas spécialiste du domaine de connaitre toute la bibliographie.

Par ailleurs, le traitement de beaucoup de journaux est incompatible avec la démarche esquissée ci-dessus d'aller lire les documents (ici les publications scientifique) pour relater les faits. On le voit pour le traitement de la politique où celui-ci se résume à des querelles de personnes. Et on imagine un tel traitement transposé à la question scientifique.
Je me souviens d'une Ligne Jaune sur le climat où Sophie Vernay Caillat avouait benoîtement que ce n'était pas son rôle de journaliste de lire les publications pour démêler les arguments vrai des faux, mais seulement de relater les oppositions entre les personnes.

On peut d'ailleurs également constater que la science dans les médias subit un tel traitement à travers plusieurs " grands événements scientifiques" traité comme des spectacles : la (non) découverte des particules allant plus vite que la lumière, le boson de Higgs, la preuve (controversée) de l'inflation de l'univers.

D'ailleurs lorsque l'on parle de science dans les médias il s'agit globalement des mêmes thématiques qui ont du succès : astronomie ou physique fondamentale, des traitements miracles contre le cancer/sida, des expériences de psychologie amusante...

Au final si c'est pour reprendre les mêmes travers que dans les autres domaines, ce n'est pas forcément un mal que la science soit absente des grands médias : il y a d'autres sources passionnantes ailleurs (comme la blogosphère scientifique) pour assouvir son besoin de découverte.
Cher Daniel Schneidermann, pourquoi pas une émission scientifique sur @si ?
Ceci est une offre de service décomplexée :)
personnellement, la science m'a beaucoup déçu. Pour tout dire, elle m'ennuie profondément. Je préfèrerais une émission sur les grands mystiques ( j'en pince pour Thérèse d'Avila).
Ouf !
en première lecture, j'avais lu : "je pince Thérèse d'Avila"...

Quoi que...
Pour Thérèse d'Avila, c'est qd même une des rares personnes dont la notice de décès se lit " morte dans la nuit du 4 au 15 octobre " (pas de typo sur les chiffres).

PF
La mort d'un esquimau dans la nuit du 21 septembre au 21 mars rend hardue l'enquète de police.
Cette fiche wiki c'est une blague ? :

Son pied droit et une partie de la mandibule supérieure sont à Rome.
Sa main gauche à Lisbonne
Son œil gauche et sa main droite à Ronda (Espagne).
Son bras gauche et son cœur dans des reliquaires du musée de l'église de l'Annonciation d'Alba de Tormes.
Ses doigts sont conservés dans divers endroits d'Espagne.



Blurp
Cher Daniel Schneidermann, pourquoi pas une émission scientifique sur @si ?

Fut un temps où un scientifique tenait une rubrique hebdomaire sur @si. Il a été lynché par les abonnés.
Il s'appelait Sébastien Bohler. On na pas retrouvé son corps.[large]*[/large]

[large]*[/large] Une horrible rumeur a circulé, amenant la société Fleury Michon a publier un communiqué affirmant qu'il n'y a pas de chair humaine dans ses bâtons de surimi.
.
Tout à fait. Son éclairage manque : il y a certaines émissions où un éclairage psychologique aurait été bienvenu.

Il est néanmoins possible de le retrouver là.
On parle de vrais scientifiques ici, pas d'un douteux vulgarisateur VRP des sciences cognitives.
On ne va pas refaire ici le procès de Sébastien Bohler.
La violence extraordinaire qu'il a déclenchée ne peut pas s'expliquer aussi simplement (par un constat de "son incompétence", si je vous comprends bien) mais par un rejet du principe même de la possibilité d'expliquer de manière rationnelle les comportements humains et le refus d'accepter certains résultats (parce que ces explications sont jugées scandaleuses à priori et non pas simplement erronnées, le constat d'une erreur ne pouvant pas expliquer le déversement de tels torrents de haine).
C'est votre explication du rejet.
mais par un rejet du principe même de la possibilité d'expliquer de manière rationnelle les comportements humains
C'est justement le ridicule de l'explication, son simplisme et le mutisme de son auteur qui selon moi à gonflé les rangs des sceptiques.
La violence extraordinaire qu'il a déclenchée

Ho là là, pauvre petit bout de chou...
L'autre explication, c'est que le spectacle de la tromperie sur marchandise constituée par une chronique pseudo-scientifique sur un média qui se veut critique des autres était particulièrement agaçant.
Votre "explication", relevant du procès d'intention (et fort peu scientifique, donc) est étonnamment pleine de mansuétude envers quelqu'un qui vous a vendu des études peu étayées, et un angle de vue bizarrement étroit sur des sujets abordées pourtant par de nombreux autres angles de vue scientifiques, cachés sous silence, ce qui nous fait de la vulgarisation assez énervante, en effet.
Mon lobe pariétal s'en souvient encore.
La brutalité de vos propos (attaque à la personne, procès d'intention contenu dans votre simple commentaire "un douteux vulgarisateur VRP des sciences cognitives", condescendance) ne peut pas être simplement le resultat du constat que vous avez fait d'erreurs commises par Sébastien Bohler.
Votre réaction est très spectaculaire et symptomatique. La seule évocation de Sébastien Bohler vous fait démarer au quart de tour.
Vous ne vous mettriez pas dans cet état si vous releviez des erreurs factuelles dans ses chroniques, qui étaient purement techniques. Ce que les lyncheurs de Bohler n'ont pas supporté, dans ses interventions qui ne duraient guère plus de cinq minutes, c'est le principe de l'explication matérialiste et rationnelle des comportements humains.
Que vous puissier traiter la neurologie de pseudo-sience est assez étrange. Ce qui l'est encore plus, c'est la violence des réactions qu'elle suscite.
ne peut pas être simplement le resultat du constat

Ben, voyez-vous, il se trouve que si.

Par exemple, que vous soyez convaincu que ce dont parlait Bolher soit stricto sensu de la neurologie (discipline médicale qui s'occupe des maladies du cerveau), c'est bien la preuve d'une vulgarisation biaisée. Que vous fassiez l'amalgame entre qualifier un vulgarisateur de mauvais vulgarisateur, et qualifier la neurologie de pseudo-science, en passant en douce de l'un à l'autre, est bien le signe que la rigueur intellectuelle n'est pas la qualité première que vous a transmise Bohler.

Et puis, vous inventez complètement ("démarrer au quart de tour" ? Ne pas supporter l'explication matérialiste ? Ça sort du chapeau magique ! Belle rigueur scientifique !).


(et enfin, que vous trouviez ma réaction "violente", ça, pour le coup, c'est rigolo, comparé à la tonalité générale de bien des forums et de vos propres réaction quand il s'agit de féminisme...)
Votre mémoire vous trompe. Las attaques dont Sébastien Bohler a l'objet visaient les neurosciences à travers sa personne. On ne lui a pas reproché de faire de la mauvaise vulgarisation, masi de tenir des propos politiquement incorrects.
Soit dit en passant, votre commentaire "pauvre petit bout de chou" montre que vous ne mesurez pas la gravité de ce que vous commentez. Je ne sais pas précisément comment Sébastien Bohler a mis un terme à sa collaboration avec @si (pour être plus clair, a-t-il décidé de partir ou a-t-il été poussé vers la sortie) mais il ne me parait pas douteux que son départ a été provoqué par les activistes des forums d@si. Je ne sais pas quels sont les moyens de subsistance de Sébatien Bohler, ni s'il comptait beaucoup sur sa chronique d@si pour nourrir sa famille; Mais je n'aimerais pas être aujourd'hui dans la peau de ceux qui ont eu la sienne (et qui se déclarent sans doute "de gauche").
Tiens tiens tiens, donc tenir certains propos seraient graves et pourraient avoir des conséquences sur les gens : j'espère que le fameux féministe qui veille en vous saura s'en souvenir...

Mais, bref, vues vos distorsions plus haut (trouver mauvais un vulgarisateur = trouver que la neurologie est une pseudo-science, confondre neurosciences cognitives et neurologie, inventer gratuitement des intentions), il est relativement aisé d'estimer sans risque de se tromper que la phrase " On ne lui a pas reproché de faire de la mauvaise vulgarisation, masi de tenir des propos politiquement incorrects" est une recréation totale de votre part dans le sens qui vous arrange.

De nombreuses études présentées de manière indiscutables par Bohler se trouvent être hautement discutables - vous ne démontrerez pas le contraire par des procès d'intention à coup de "refus du matérialisme". Confondre les neurosciences cognitives avec l'ensemble des neurosciences, ajouté à l'oubli total et systématique des sciences sociales font que cet vulgarisation était de la mauvaise vulgarisation parce que partiale et biaisée - vous ne démontrerez pas le contraire par des procès d'intention à coup de "refus du matérialisme". L'idéologue, c'est vous, qui défendez un vulgarisateur sous prétexte de "matérialisme", mais sans s'interroger réellement sur la validité de ce qui est raconté.

Vous feriez bien de vous pencher sur les neurosciences, mais sérieusement, pour de bon, de la part de gens qui ne vous vendent pas de la science magique qui répond à tout et marche à 100%, qui ne biaisent pas les résultats et restent honnêtes et transparents sur les limites de ce qu'ils savent - bref, des scientifiques, quoi.
L'élimination violente de Sébastien Bohler ne peut pas s'expliquer uniquement par des causes techniques et par la contestation de la véracité des découvertes scientifiques quil décrivait sur le plateau d'@si.
Il a été éliminé pour des raisons idéologiques. Votre phrase le qualifiant ("VRP des sciences cognitives") est assez limpide à ce sujet. Vous avez éliminé un supposé adversaire politique.
D'ailleurs, votre vilaine habitude juger les personnes et non pas leurs propos se manifeste clairement dans ce forum où vous essayez maladroitement (sans rapport avec le sujet) à me faire passer pour un antiféministe.
L'élimination violente de Sébastien Bohler ne peut pas s'expliquer uniquement

Ça s'appelle une pétition de principe (ou une croyance).
Bel esprit scientifique.

à me faire passer pour un antiféministe.

Vous y parvenez largement tout seul quand le sujet se présente, à travers... vos propos.
Beaucoup d'Asinautes se sont donné la peine d'argumenter à plusieurs reprises sur la question Bohler. Dans un sens comme dans l'autre.
Vous n'argumentez rien, vous êtes péremptoire et provocateur.
Pour ma part, j'avoue que je m'étrangle en lisant votre post et je ne réagis que par peur qu'un Asinaute innocent n'en vienne à vous croire
"Beaucoup d'Asinautes se sont donné la peine d'argumenter à plusieurs reprises sur la question Bohler. Dans un sens comme dans l'autre." gondalah

Mais certainement pas avec le même succès...
Loin s'en faut.

J'en profite pour remercier Phileas Frogg pour s'être si longtemps et si sérieusement acquitté de ce travail ingrat.

yG
Le sientiste est solidaire!
"Le sientiste est solidaire!": gondalah

Je n'en sais rien, car, contrairement à ce que vous laissez entendre, je n'en suis pas un, ne vous en déplaise.

yG
Fut un temps où un scientifique tenait une rubrique hebdomaire sur @si. Il a été lynché par les abonnés.

Hum, pas d'accord. Il a été mis en cause dans un blog avec des arguments qui ont convaincu une partie des abonnés et il n'a pas su y apporter de réponse convaincante.

Et je ne suis pas dans la tête de Thomas qui propose une émission scientifique, mais j'imagine qu'il pensait à un cadre un peu plus large qu'une simple chronique de 5 minutes pour expliquer comment "notre cerveau explique comment nous réagissons en rapport au thème de la semaine, regardez cette IRM qui le prouve".
Pour ma part les émissions scientifiques sur @SI, j'ai rarement été convaincu. La formule "débat" dans laquelle l'émission retombe systématiquement ne s'y prête juste pas, cf l'émission sur le GIEC il y a une paire d'année, ou l'émission avec Seralini et les OGMs. Et je pense que Daniel Schneiderman a beaucoup de mal à animer ces émissions du fait du manque de maitrise du fond ou de la méthode discutée. Mais je suis peut être biaisé et apprécie des émission sur des sujets dont je ne connais pas grand chose alors que quelqu'un du domaine les trouve urticantes.
Et pourtant il y aurait des thématiques fascinantes à aborder et pas si loin des préoccupations d'@SI et de la crise de la presse. Les publications en open access et le modèle qui se développe, le nombre de rétractions qui augmente, les publications non reproductibles et les statistiques biaisées dans un nombre significatif de publications... Sans parler du bilan des 10 ans de réforme de la science en France et en Europe, des pays émergents, etc...
Le blog auquel vous pensez, c'est celui de la fille qui ne faisait pas la différence entre école central+ master et école normale+thèse au niveau bagage scientifique?

PF
Yep, j'avais en tête un cadre un peu plus large. Une émission pour montrer ce que la science a de créateur, d'émancipateur, de bouleversant. Une emission pour montrer ce qu'elle peut avoir d'effrayant. Une émission sur son péril à l'heure du storytelling .Une émission qui traquerait les charlatans tout comme les scientistes. Une émission qui donnerait la place aux fous de sciences et aux décus de la science. Une émission sur la science à l'heure des images, et de l'immédiateté. Une émission sur les valeurs de la science, la patience, la sobriété, l'humilité, la curiosité. Une émission où la science dialoguerait avec les autres formes de savoir. Une émission contre les dogmes, y compris parfois ceux que la science fabrique. Une émission qui ne mettrait pas sur le même plan les téléscopes et les thèmes astraux, qui ne ferait pas de débat 50/50. Une émission qui affirmerait ce que la science a de propre sans mépriser le reste de la connaissance. Une émission sur ceux qui font la science, leurs peines, leurs petits espoirs, leur éthique à l'ère de la bibliométrie délirante et de l'évaluation sans fin. Une émission sur la science dans la société, les dialogues qui se nouent, ceux qui marchent, ceux qui ratent, ceux qui frottent. Une émission qui regarderaient en face ce qui se frottent les mains à lui faire rendre gorge quand elle menace leurs petites affaires, leurs juteux marchés. Une émission qui parlerait du doute, le doute qui aide à avancer mais aussi le doute instrumentalisé pour piéger l'opinion. Une émission sur la science comme outil démocratique, comme résistance à la superficialité du monde, mais aussi paradoxalement assise sur une tradition aristocratique et sur certaines inerties qui l'arrangent aussi.

Voilà ! Je persiste et je signe.
Amen to that.
solide
... les valeurs de la science, la patience, la sobriété, l'humilité, la curiosité...

Aloys, si vous approuvez ces propos, vous êtes en nets progrès.
J'aime !
On dirait du Etienne Klein.
C'est mieux, c'est du Thomas.
Ça, c'est une anaphore ! ( j'ai appris ça lors de la dernière élection présidentielle )
une anaphore de café ?
Bravo... C'est pourquoi je ne garde que les articles scientifiques (et archéologiques) J'ai le temps pour moi... hé hé !
Hélas, la demande en information scientifique n'est hélas pas si importante que la reprise sur le web des articles de Pierre Barthélémy le laisse penser. Si ses articles sont tant repris, c'est avant tout parce que:
1) ses articles sont très bien écrits, ce qui est relativement rare sur lemonde.fr, où la plupart des articles sont juste des reprises de l'AFP bourrées de fautes.
2) il sait choisir des sujets qui "parlent" à la plupart des gens, qui les font rêver. Les domaines qui marchent bien auprès du grand publique sont l'astronomie/l'astrophysique, la biologie et la médecine, et quelques résultats de psychologie/sciences sociales. Pour le reste, difficile d'attirer l'attention des gens sur de la chimie, sur des maths un peu complexes (les maths élémentaires marchent bien) sur la science informatique, ....
3) le lectorat du lemonde.fr n'est pas du tout représentatif de la population française, qui est beaucoup moins éduquée et qui a d'autres centres d'intérêt. Le "people" et le sport intéressent beaucoup plus la grande majorité de la population que les sujets scientifiques.

Cela dit, il est vrai que le public susceptible d'acheter ces journaux généralistes est bien plus intéressé par un article scientifique que par la énieme péripétie politicienne du moment.
Le problème est qu’il faut sans doute plus de compétences pour commenter une information scientifique que pour commenter un sondage ou la petite phrase d’un député en mal de notoriété : les articles scientifiques sont généralement rédigés en anglais et leur lecture critique nécessite souvent des connaissances en statistiques que nombre de journalistes ne semblent pas avoir.
Rien de bien compliqué, les journaliste ont fait L et les scientifiques S (la voie de "l'élite"...). Deux mondes qui ne se mêlent pas, ne se comprennent pas...
Un dessin où un chat lit, je vote pour.

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