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"La révolution du journalisme par la technique, au XIXe siècle déjà..."

Il n'y a pas qu'en France, où l'on scrute le journalisme et ses évolutions à la loupe. L'invitée de la troisième émission de notre série d'été est bien placée pour le savoir : après une thèse sur les web-journalistes au Québec et quelques crochets par Rennes et Lannion, Florence Le Cam a atterri outre-Quiévrain, où elle enseigne au sein du Département des Sciences de l’information et de la communication de l'Université libre de Bruxelles (ULB). C'est donc dans la capitale belge que nous sommes allés la rencontrer, pour parler du travail des journalistes en ligne, sous tous les angles – de la décoration de leurs bureaux à leurs horaires de travail.

Derniers commentaires

Bjr,
Je viens de regarder les deux premières séquence (40 mn) il ni à que du discours sur la méthode de la chercheuse RIEN sur les résultats de ses recherches , alors que lorsque Justine interroge les hommes chercheurs, elle leur demande les résultats . Là on sait que la chercheuse travaille sur le Figaro , mais en 40 mn rien sur ce qu'elle à découvert (au passage Justine dit que le Monde est a gauche , ha bon ?) . Par contre sur ses méthodes (que tout les chercheurs nous on déjà bien expliqué lors des autres interviews) on en connait un rayon , les photos , les immersions , son parcours bientôt on connaitra son nombre d'enfants .... Deja qu'il ni a pas bcp de femme , j'aurais espéré autre chose que de la rigolade sur le poney (dont au final on ne comprend pas en France le contexte ) , ou des décryptages de photo sans aucune analyse en faite . je regarderai la fin en espérant un peu de connaissance sur la technique et le journalisme .
Ce qui m'a frappé dans cet entretient, c'est que les rôles symétriques d'observateur et d'objet d'étude. Justine Brabant vient observer Florence Le Cam, mais Florence Le Cam observe Justine Brabant. Justine, ce n'est pas trop destabilisant?

Sinon, globalement pour toute la série d'été: j'ai rarement vu un ou une journaliste avoir autant préparé son sujet avant de conduire ses entretients. Beau travail, dont on se demande si il a été fait juste pour cette série, ou si constitue une activité de fond dont on voit ici la manifestation.
On pourra me reprocher de ne pas être neutre.
Pas grave.

La série d'émissions de Justine est une véritable merveille, merci @si.

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http://harmoniques-nuances.blogspot.fr/2013/08/paul-klee-separation-in-evening-1922.html
46ème minute : si vous cherchez une série tv mettant en scène un(e) journaliste d'un média en ligne, je vous conseille House of cards. C'est une série de netflix autour du pouvoir et de Washington.
Une des héroïnes, la jeune et ambitieuse Zoe Barnes est au début de la série journaliste au sein du très vénérable Washington Herald. Rapidement s'installe un conflit générationnel entre elle et sa hiérarchie. Virée, elle se venge en assassinant socialement son chef via twitter. Elle refuse la proposition qui lui est faite de réintégrer le journal et préfère rejoindre un média en ligne très jeune, googlely et supposé représenter l'avenir.
le web journaliste,un produit de plus de la société capitaliste?

désespérant..


cette série d'émissions:un miel!
Bien joué d'utiliser Newsroom pour confronter les représentations du métier avec celles construites par la recherche.
Salut D.S. ! T'aurais pas des nouvelles de Yéza..? Je la cherche partout.....

Merci de répondre


bises


Bastounet
Merci Florence Le Cam, merci Justine. L'occasion pour moi de poser quelques questions à propos du métier de journaliste. C'est un sujet qui manque sur le site et dont j'ai l'impression qu'on ne parle jamais (peut-être chez Acrimed).
Au fond ça travaille comment un journaliste, c'est quoi ses conditions de travail ? Je veux dire par là : à quoi ressemble son contrat de travail ? Il y a donc des pigistes. Mais lorsqu'il est en CDI (il y en a bien ? quelle proportion ?), il a des horaires de travail ? il travaille le dimanche ? Il pointe et fait des heures supplémentaires ?
A la télé, à la radio, en presse écrite, sur Internet, qu'est-ce que ça change ?
Il y a sans doute autant de contrats que de journalistes mais il doit bien y avoir des tendances ?
Merci pour cette série d’émissions. L’idée était bonne de nous montrer des images du journalisme d’hier et d’aujourd’hui. L’une d’elles m’a enjoint d’en parler, peut-être pour la rencontre formant une sorte de mise en abyme entre les écrans de papier réalisés dans la composition picturale de Béraud et ceux du numérique. Cette œuvre n’est certes pas révolutionnaire sur le plan plastique, la peinture à l’huile ne s’est pas encore ouverte aux collages de vrais papiers journaux, tels que le pratiqueront les dadaïstes. Pour autant, Jean Béraud a quitté les casques antiques de la peinture dite « pompier » pour peindre les gibus des hommes en noir de la presse. De l’un d’eux posé, sort non des oreilles de lapin mais comme du papier. Du chapeau à la corbeille, le tour de passe-passe ne nous dit pas comment le papier s’imprime. En illusionniste, le peintre nous figure les têtes nues d’où sortent les opinions ayant remplacé ou presque les vérités révélées. Le prolongement des fuyantes du plafond semblent comme former une pyramide renversée tenant sur la pointe, mais pas pour autant sur le crâne d’Ernest Renan, copie du portrait de Bonnat, lui-même copie du portrait de Bertin ancien patron du Journal des débats, un Bertin discrètement présent par le minuscule cadre accroché au mur de gauche. Vous alignez à présent les trois cartes que vous venez de faire apparaitre en trois clics et que voit-on ? Bertin s’est transformé en Renan, dont on n’oublie pas certains propos nauséeux tenus. Comme dans d’autres portraits collectifs, les visages qui n’ont probablement jamais été tous présents au même moment dans cette salle de rédaction, sont fixés comme des bustes sur des corps de mannequins. Les personnages – dont on trouve ici quelques noms – évoquent les reproductions en cire du Musée Grevin, immortalisés dans l’impression de débats animés par les volutes de fumée. Ingres avait fait un panthéon des artistes, Béraud peut-être celui des journalistes et de ses inspirateurs. Mais au fronton de temple de la peinture d’Ingres, s’est substitué le tuyau de poêle s’invitant en plein milieu de cette séance de pose divisée globalement en trois parties, mais réunis par l’industrie… du tuyau traversant les murs. Il resterait à l’historien – à moins que ce ne soit déjà fait, je n’en sais rien – à faire fuiter ce tuyau pour savoir ce qui pouvait bien se raconter dans ces cercles de discussion en quête d’influence ?... En tout cas, Béraud nous indique l’heure qu’il était en 1889.
Et j'ai bien aimé que l'intervenante parle autant d'autres sociologues femmes, ça fait du bien par rapport aux premiers interviewés.
Très intéressante, Mme Le Cam, avec juste ce brin de fantaisie qui la rend passionnante.

Et pour une fois, j'ai trouvé son "organigramme" clair et relativement structuré.

Mais je voulais juste ajouter ma réflexion sur la problématique du "nouveau" journalisme par rapport à Internet.
La révolution internet de l'information journalistique, elle n'a pas été pour les journalistes et les médias, le vrai changement, c'est pour nous autres consommateurs de médias, les récepteurs de cette information.

La vraie révolution, c'est de pouvoir accéder à de l'information, de quelque nature que ce soit, immédiatement, et de façon ininterrompue. La vraie révolution, c'est de pouvoir communiquer avec nos communautés, de parenté, d'amis, de communautés d'intérêt et d'intérêts, de passer à travers l'espace, très loin.

Mais cette information, elle doit être mise en mots, exprimée, produite dans un processus de narration, pour être diffusée et être audible , et ça, c'est le boulot du journaliste, et en ce sens, il ne change pas. Quelle que soit la technique pour récupérer l'information et la mettre en mots, la technique et la méthode ne changent pas.

Le seul problème, c'est que l'impact sur le consommateur, le récepteur, a un impact sur le média, mais c'est par impact indirect.

Lorsque l'information était rare, chère, difficile à récupérer, le média était un intermédiaire précieux, et en ce sens, il était devenu le quatrième pouvoir. Egalement parce que celui qui possède l'information a le pouvoir. Et cela mettait le journaliste en position de prestige. Et on était prêt à dépenser beaucoup d'argent pour accéder à ces informations, et on payait cher les spécialistes de l'information.
Mais si l'information est davantage disponible pour le consommateur, alors le media a moins d'importance, et il perd de son intérêt, donc de son prestige. Donc dans cette histoire, c'est le statut du journaliste qui baisse. Et on le voit bien dans les nouveaux médias, où les journalistes sont moins bien payés et traités que dans les médias traditionnels.

Mais le pire, c'est évidemment pour le rôle politique, on l'a bien vu avec le référendum sur le traité constitutionnel, Là, c'est le rôle de prescription d'opinion qui a été mis à mal. Comme le fait remarquer Bourdieu dans "Propos sur le champ politique", le monde journalistique est très mêlé au monde politique, à tel point qu'ils forment le même champ.
Désormais, d'autres, des anonymes, par exemple Chouard à l'époque du traité constitutionnel, ont été de meilleurs prescripteurs d'opinion à travers internet, ce qui cette fois a également diminué le prestige des medias, par le haut.
C'est ce volet-là qui change fondamentalement le rôle du journaliste. Il perd le quatrième pouvoir, dans un processus de démocratisation qui ôte du pouvoir à ce corps intermédiaire pour le transférer directement au citoyen.
C'est ce processus qui est en train de projeter beaucoup plus vite que prévu les pays émergents dans la démocratie, l'accès à l'information citoyenne. Je ne prétends pas que la Tunisie, la Turquie ou l'Egypte, sans parler du Brésil, aient accédé à la démocratie, simplement le processus vers la démocratie va beaucoup plus vite.
Des gens comme Snowden ou Assange concurrencent également le journalisme classique.
Cette série d'émissions est vraiment passionnante. J'approuve little jo faut continuer!
Passionnant, vraiment. Du début jusqu'à la fin.

Justine, vous pourriez continuer après l'été ?
Excellent entretien, stimulant et jubilatoire. F.Le Cam est passionnante et d'une clarté limpide, on en devine l'esprit brillant.
On en redemande. Merci.

La découverte de J.De Maeyer et D.Domingo était une très bonne idée. Peut-être un peu court, mais déjà une bonne entrée en matière.
Je suis très intéressé par la thèse de Juliette de Maeyer. Quelqu'un saurait-il comment se la procurer ?


Au passage, merci pour la série d'émissions. C'est un vrai plaisir à regarder.
c'est mieux dit dans votre exposé du discours de ruellan (...qu'est-ce qui fonde réellement la particularité de ce métier ? (...) ce qui unit les journalistes et les distingue d'autres professions – ou des "amateurs" – est en fait "plus symbolique que matériel", relève davantage de la "croyance partagée" dans un statut commun que d'une "réalité concrète" (...) Là où le développement de manuels, d'enseignements et d'écoles de formation tend à laisser penser que l'exercice du métier exige avant tout la maîtrise de compétences techniques particulières, Ruellan argue en effet que le journalisme est en fait caractérisé par "une sorte de flou constitutif", qui n'est pas le fruit d'un dysfonctionnement, mais au contraire un gage de productivité : le journalisme consiste avant tout à savoir produire rapidement un discours "attractif et imprécis", avec les moyens et procédures … "jugés utiles". Le discours sur le caractère technique du métier, qui masque ces réalités, a davantage été un outil d'affirmation face au pouvoir politique et aux patrons de presse que le reflet d'une vraie spécificité.") mais c'est ce que j'essayais de poser comme question dans le forum de l'émission précédente et que je copie/colle/raccourcis :

(...) je ne comprends pas ce qui fait la spécificité d'un discours journalistique vs socio/ethnologique. les modèles sous-jacents ? mais alors qu'est-ce que le modèle sous-jacent d'un journaliste qui a fait socio/ethno ? un journaliste qui fait un bouquin d'ethno n'est-il pas un ethno qui n'a tout simplement pas de mandat de recherche ? et ce journalisme là n'est-il pas en train de tuer la recherche en socio ou en ethno ? de manière générale, est-ce que le journalisme tel que nous nous le consommons, tel qu'il est présenté dans cette émission, n'est pas un raccourci paresseux, voire dangereux intellectuellement, pour accéder à des champs de recherche dans les sciences humaines qui, de leur côté, sont tout simplement en train de disparaître universitairement parlant ? mutatis mutandis, les journalistes comme sophistes du monde contemporain ?

l'analyse de ruellan me semble déplacer excellemment la question, et met le journalisme en fait là où il doit être placé, c'est à dire dans le quatrième pouvoir. les médias (et tout ce qui va avec) non pas comme lieux où se lisent, où s'expriment les rapports de force entre pouvoirs, mais acteurs dans ces rapports de force. c'est certainement depuis ce point de vue qu'on a la meilleure définition de cette activité.

quant aux liaisons plus ou moins dangereuses ou castratrices entre pouvoirs et médias, je conseille la série danoise BORGEN.

bon, maintenant, je vais me régaler à regarder l'émission (mais le papier en soi mérite très largement son autonomie)
Bonjour Justine
Classe l'intro, pour ne pas heurter nos voisins wallons, vous avez évité de parler des verres flamands qui ont aussi leur container spécial.
Bon passons aux choses sérieuses et écoutons le reste de votre interview.
pas de bonus, cette semaine?


c'est qu'on s'habituerait...

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