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"La commande vocale rapproche l'entrepôt du travail à la chaîne"

Amazon oblige, de plus en plus de travailleurs sont affectés dans les entrepôts, à des tâches de logistique et de manutention. Cash Investigation a pénétré récemment dans l'un d'eux, chez le géant du discount Lidl, et levé le voile sur une technologie pesant sur le travail des préparateurs de commande : la commande vocale. Le patronat y voit un progrès, aussi bien pour la productivité que pour le salarié. Les ouvriers, une souffrance. Pour en discuter, nous recevons Olivier Masson, préparateur de commandes chez Lidl depuis 12 ans, et délégué syndical UNSA ; Frank Cheron, directeur adjoint du cabinet d'expertise CHSCT Emergences, et David Gaborieau, sociologue au sein du laboratoire Lab'Urba de l'Université Paris-Est Marne-la-Vallée, s'intéressant aux entrepôts de la grande distribution en France.

Derniers commentaires

Un rapprochement qui tue, fait par le journaliste Guillaume Blardone sur Twitter, sous le commentaire : Santé au travail, 2 salles, 2 ambiances.
D'un côté, ce titre du Monde : Des substances cancérigènes exclues du nouveau compte pénibilité.
De l'autre, une photo extraite du compte de BFMTV, montrant Richard Ferrand et un député macronien à l'air accablé, accompagnée de ce texte :
Création d'une cellule de soutien face au coup de mou de certains députés LREM.
Emission très sympa et intéressant, merci.
On reconnait les meilleures émissions d'@si au fait qu'elles génèrent peu de commentaires.
Merci pour celle ci.
il y a de plus en plus de "assholes", sales cons en français
Ah non je proteste, «assholes» c'est le trou d'à-côté.
Robert Sutton, professeur de management à l'université de Stanford, publie un livre où il assure que dans le monde du travail, il y a de plus en plus de "assholes", sales cons en français. Son titre : The assholes survival guide (Le guide de survie anti-connards).
Ce n'est sans doute pas très original, tout le monde avait remarqué, et pour certain(e)s subi cette prolifération de trous du cul, mais si Sutton offre réellement des solutions pour s'en protéger, ça peut valoir le coup de le lire.
Faut arrêter ce carnage. On est revenus au 19ème siècle ! L'esclavage moderne en "mieux" et les temps modernes de Chaplin, voilà où l'on en est, retour à la case départ. Beurk beurk.

Ce monde est IMMONDE !

Arrêtez donc de profiter de ces boîtes de merde, au moins ça, si vous n'utilisez pas d'autres formes de contestations. Suffit pas de râler, faut refuser d'engraisser ça !

Merci Daniel, merci Elise Lucet de nous mettre le nez dans notre caca. Très biens vos trois invités Daniel.

Y'en a qui "sont mal à l'aise" moi, je suis révoltée et j'ai envie de vomir et d'hurler de rage ! Plutôt crever que de leur servir de robot ou d'acheter leur marchandises !
Remarque non-constructive :
je ne peux pas blairer les merdes qui inventent et appliquent ces conditions de travail.


Même si pour Daniel, "les problèmes auditifs, ça, on a bien compris », je serais curieuse de savoir à combien de décibels
les opérateurs sont exposés 7h par jour ?

Selon la CHSCT, les risques auditifs liés au voice-picking sont :

- Sifflements et bourdonnements d’oreilles, les deux tiers des préparateurs règlent le volume du casque au maximum,
- Fatigue auditive et maux de tête rapides,
- Réflexe stapédien ne se déclenche pas : mécanisme de protection du tympan par la contraction du muscle stapédien lors de la perception d’un son de forte intensité.

(Ce qui explique la surdité ayant provoqué l’inaptitude de l’opérateur invité.)

Problème de vigilance, donc risque d’accidents.
Une des meilleures émissions d'@SI
Toutes les questions, toutes les interrogations, tous les pré-sentiments que j'avais ont été traités par Daniel Schneidermann et ses invités remarquables, tous les trois sans distinction, et certainement celles qui ont préparé l'émission

Je n'ai d'autres commentaires que celui de dire que je me sentais mal à l'aise vis à vis de mes exigences de rapidité en matière de livraison ou de caisse rapide en supermarché car je pressentais tous cela
Grâce à cette émission et donc à "Cash-investigation" à la base (même si le format de cette dernière est certainement exagéré), j'ai mis des faits et des risques, des responsabilités (dont la mienne comme consommateur) derrière cette appréhension que j'avais

Merci
"C'est un travail assez dur, vous savez... - oui, dit Colin, mais c'est bien payé! - Mon Dieu! dit l'homme. Cela vous use, voyez-vous et cela ne vaut peut-être pas le prix,(...). D'ailleurs, vous voyez que je suis encore en vie... - Vous travaillez depuis longtemps? dit Colin. - Un an, dit l'homme. J'ai vingt-neuf ans.
Il passa une main ridée et tremblante à travers les plis de son visage.(...)"
Boris Vian, L'écume des jours. (J.-J. Pauvert, 1963.)
Bravo bravo bravo pour cette émission très réussie !!!
Ayant moi-meme eu à programmer un magasin automatisé (un tout petit), j'aurais deux remarques :

1) par rapport au terme robot, il est important de dire "on TRAITE les ouvriers COMME des robots"
En effet, le système de "commande vocal" impose une relation machine-homme de type contrôleur-actionneur.
Et cette relation est de même nature que celle qui lie les partie commande et operatives d'un magasin automatisé.
J'en viens donc à la conclusion que ces systèmes de commandes vocales devraient être illégaux sur la même base éthique que l'interdiction de l'esclavage : les être humains ne sont pas des objets dont on peut faire ce qu'on veut.

2) je pense qu'il faut utiliser l'automatisation pour faire disparaître les métiers pénibles parce qu'il me paraît extrêmement important que le travail ne soit plus une cause de souffrance.
Je suis partial dans cette opinion parce que ça me donne du travail alors que ça en enlève à d'autres.
Mais je pense qu'il faut mettre en place un revenu universel suffisant (1500€/mois) pour dissocier travail et revenu.
Les citoyens sont assujetis aux aristocrates/capitalistes-heritiers par le salaire.
Je pense que ceci empêche la distribution de la force de travail là où elle est nécessaire : par exemple dans les hôpitaux ou les écoles.

Sinon, j'ai bien aimé l'émission, merci et bravo à l'équipe et aux intervenants.
[quote=DS]La suite logique, pour éviter les inconvénients de l'interface vocale, ce serait un implant neural permettant à l'ordinateur de piloter directement son périphérique humain.
Humain équipé, bien sûr, d'un exosquelette...
Le refus du progrès peut être fatal. La grave crise de l'Eglise catholique est en partie liée à son refus de numériser les confessionnaux. Comme les caisses automatiques, ils pourraient, outre d'appréciables gains de temps, standardiser les principaux péchés pour mieux se consacrer aux plus graves, aux mortels, et ainsi sauver des vies ( spirituelles, bien sûr).
Installez un driver, vous voulez dire ?
Avec mise à jour automatique à chaque génération.
L'utilisation du terme "commande vocale" n'est-elle pas un peu inadaptée pour nommer la technologie évoquée dans l'émission ?

L'article francophone de la wikipédia définit la commande vocale de la façon suivante : il s'agirait d'une interface d'entrée d'un système informatique permettant de passer des ordres à l'aide de messages vocaux.

Cette interface utiliserait ainsi une technologie "de fond" nommée, elle, la reconnaissance vocale, pour permettre à l'humain (voire à la machine à l'avenir), de commander la machine par la voix (au lieu de la commander par le toucher).

Le terme commande vocale, de par sa composition, maintient un implicite pré-existant, à savoir, que l'humain est toujours le maître, et la machine toujours le "serviteur", l'outil. D'ailleurs, la définition donnée par la wikipédia l'évoque bien, en considérant que la finalité d'une telle interface est de permettre à l'humain de passer un ordre à un outil.

Appliqué à la technologie employée actuellement en matière de logistique, le terme prend une tout autre connotation. Bien sûr, l'outil qui nous intéresse embarque en lui-même un système de reconnaissance vocale. En cela, il est similaire à tout type de système de commande vocale.

Cependant, il s'en démarque assez nettement dans sa finalité. Certes, l'humain peut l'utiliser pour passer quelques ordres, ou plutôt un type d'ordre : celui qui consiste à demander une information (quelle est ma prochaine tâche ? Et où dois-je l'accomplir ?). Cependant, la configuration du logiciel attribue, d'une façon plus globale, le rôle du donneur d'ordre, à la machine, et non plus vraiment à l'humain.

Alors l'on peut me rétorquer que, au final, cette machine a été conçue par un humain, le commanditaire initial, et que la machine n'est ici que l'intermédiaire. Sauf que la définition de la commande vocale a quelque chose de suffisamment rigide pour que l'on ne puisse pas s'égarer avec ce genre de considération, en tout cas à mon sens. Il s'agit bel et bien d'une interface qui permet à l'homme de parler à la machine, dans le but d'en obtenir un résultat. Et l'outil utilisé en logistique n'entre pas clairement dans ce cadre.

Alors, bien entendu, la langue française, comme beaucoup d'autres, comporte quantité de mots et expressions à sens multiple, et parfois à sens contradictoires (l'exemple du mot hôte est assez fascinant), mais je ne suis pas certain que l'on puisse s'en satisfaire, en l'espèce. Un terme différent devrait être trouvé pour désigner une interface permettant à la machine de manager et donner des ordres à l'humain. D'autant qu'il devrait nous être utile dans bien des métiers, à l'avenir...
Une question se pose avec l'API .

Et si cette technologie (au demeurant individuelle et isolée sur la démonstration faite) était connectée à une banque d'enregistrement des alertes produites afin de calculer les "fautes" posturales et ainsi dédouaner l'employeur de ses responsabilités en matière de protection de la santé , ou "mieux" encore , être utilisée pour je ne sais quelle utilisation par Sécu et Assurances Santé contre le salarié ?

Quand on considère l'usage qui peut être fait des montres ou bracelets connectés style "fit bit" on devrait s'en inquiéter fortement , non ?
"d’échanger les métiers ponctuellement"
Quand l'IA sera arrivée à maturité, le PDG de Lidl lui-même sera en commande vocale
Préparateurs de commande, plateaux téléphoniques, chaînes de montage, cadres surconnectés etc...

Ben c'est le progrès et le progrès n'est pas toujours une bonne chose, la preuve.

L'innovation technique dans le monde de l'entreprise a un but premier : améliorer la productivité pour augmenter la rentabilité.

Il faut donc contrebalancer en permanence la tentation productiviste de ceux qui nous dirigent dans le monde de l'entreprise (public ou privé c'est maintenant la même chose).

Une bonne idée est d’échanger les métiers ponctuellement afin de se rendre compte de la pénibilité de chaque fonction...
Un des grands dangers de notre temps est de croire que les gains de productivité sont l'ennemi du travailleur.

Ces gains permettent de produire plus (ou au moins autant), avec moins de temps de travail humain, et/ou moins d'effort humain. En cela, ils peuvent être tout à fait bons.

D'ailleurs, l'on aurait tort de croire que seules les luttes ont permit réduire le temps de travail et d'augmenter le pouvoir d'achat du salariat : les gains de productivité en sont à l'origine. Les luttes ont simplement, si j'ose dire, permit de répartir les fruits obtenus de ces gains de productivité, de façon plus juste (l'élite étant tentée de se les approprier).

Nous sommes, dans le cas qui nous intéresse, confronté à une technologie qui permet un gain de productivité à court terme... mais entraîne une perte de productivité (à l'échelle de la société) à long terme. L'émission d'ASI l'évoque très bien : le gain n'est pas viable. Je suis d'ailleurs content de voir que l'on ose enfin s'en prendre au casque audio comme outil de travail. Quiconque en a déjà utilisé dans ses loisirs s'est bien abstenu de le faire 7 heures par jour tant l'inconfort devient prédominant et tant les dangers pour l'ouïe et le cerveau sont grands. Enfin, en terme d'éthique, la dégradation de la qualité de vie du travailleur induite par cette technologie est telle que même un gain de productivité plus durable n'en vaudrait pas la peine.

J'estime pour autant, pour revenir à mon propos initial, que la crainte de la robotisation de la société a quelque chose de partiellement irrationnelle. Devra-t-on se plaindre le jour où la préparation de commande sera effectuée exclusivement pas des machines (si cela se produit, d'ailleurs) ? Je n'en suis pas sûr. Il n'en demeurera pas moins que les gains de productivité devront, là encore, être répartis. La version de gauche du revenu universel repose d'ailleurs sur cette idée. Bien que je n'ai pas voté pour cette idée en 2017, elle me semble être pertinente dans le futur.
Les entreprises calculent leur gain de productivité. Et laissent le coût social, santé , arrêt de travail, où ce qui était appelé , la fabrique de chômeurs longue durée, à la collectivité, nous, quoi. Coût qui rendrait ce gain de productivité nul sinon négatif.
Bonjour,

Je dois dire que pour une fois le sujet abordé en est un que je connais particulièrement. J'ai travaillé pour programmer et déployer des solutions de préparation vocale dans des entrepôts. Cela incluait la formation, aussi bien des préparateurs que des personnes qui les encadrent. L'émission est très intéressante et les interlocuteurs tous pertinents. Les problèmes abordés sont tout à fait réels et tous très présents, et débattus, au sein des entreprises de logistique.

Je vais commencer par aborder cette contradiction entre M.Masson, le préparateur qui indique que la vocale fait perdre du temps, et M.Gaboriau qui dit que la productivité augmente. Il faut savoir que les préparateurs sont généralement rémunérés en fonction de leurs productivités sur une échelle exponentielle en fonction de la vitesse. Pour le cas que je connais nous faisions la transition entre préparation dites "au label", avec des autocollants prélevés sur une feuille d'étiquettes et à coller sur chaque colis prélevé, et préparation vocale. Les meilleurs préparateurs avec étiquettes se trouvent ralentis avec la vocale car il y a des contraintes liées aux codes détrompeurs et à l'enchaînement des commandes vocales, par contre les plus lents (les débutants et les intérimaires saisonniers principalement) voient leur vitesse minimale croître. La vitesse moyenne n'avait que très légèrement augmenté car les pertes des uns compensaient presque les gains des autres. Pour ne pas léser les plus rapides nous avions revu le haut de la grille de calcul des productivités à l'époque afin de ne pas diminuer les salaires des plus véloces avec l'ancienne méthode. C'est en ce sens, je pense, qu'il faut interpréter l'insistance de M.Masson a regretter les pertes de temps engendrés par le système. L'aliénation n'est pas tant dans la méthode, le débit de l'appareil est réglable par l'utilisateur, la pause est utilisable a tout moment, une oreille est toujours libre pour des raisons de sécurité et il est tout a fait possible de parler à un tiers n'importe quand, que dans le calcul du salaire qui incite le travailleur a aller toujours plus vite.

Ce ne sont pas les éventuels gains de productivité qui avaient déterminé la décision de passer en préparation vocale dans l'exemple dont je parle. D'ailleurs nous avions envisagé une possible diminution de la vitesse. Il s'agissait de diminuer les erreurs de préparation. Le résultat a été au-delà des espérances puisque les erreurs de préparation ont disparu, pour peu que l'approvisionnement des emplacements de prélèvement se fasse sans erreur.

En ce qui concerne la pénibilité du travail en lui même, qui est quand même de soulever des tonnes de marchandise chaque jour en marchant une trentaine de kilomètres et qui fait que la médecine du travail considère les préparateurs comme des athlètes de haut niveau, elle entraine de fait des changements de postes généralement assez tôt dans la carrière. Dans les entrepôts les postes se succèdent en fonction de l'ancienneté. On commence préparateur (avec les plus gros salaires grâce à la part variable), puis contrôleur en réception ou expédition, puis cariste (conducteur de chariot élévateur) ou chauffeur de camion, puis dans les bureaux ou en maintenance.

Sur les chiffres donnés par Mme Lucet. Elle mentionne 1.400 colis de 10 tonnes par jour, c'est 200 colis/heure avec 7 Kg par colis. Les 200 colis heure c'est une vitesse dans la moyenne, tout à fait plausible pour un préparateur confirmé. Pour le poids cela me paraît beaucoup. C'est plus près de 5 ou 6 Kg pour un entrepôt de produits secs et de 3 à 4 Kg pour des produits frais. Parce que nous n'avons pas parlé de ça. Mais dans le frais vous faites tout ça plongé dans un immense frigo à environ 5 degrés.

Pour conclure je dirais que la vocale, et son effet d'aliénation, est ce qui frappe le plus. Et c'est pour cela que l'intérêt médiatique se maintient sur ce sujet depuis le documentaire de Mme Lucet. Et puis c'est un sujet technique qui préfigure l'automatisation puisque l'humain ne sert plus que de machine physique piloté par un logiciel. Les capteurs et les muscles sont organiques, l’intelligence humaine ne sert qu'à assurer l'identification visuelle et le mouvement, la décision elle, est informatique. C'est cela qui nous fait frémir. Pour le reste c'est le même travail. Un reportage dans un entrepôt en préparation papier aurait donné les mêmes chiffres en Kg et Km. L'effet sur les corps était le même. Si l'aspect geek peut faire aborder médiatiquement le sujet de la pénibilité du travail et de sa reconnaissance alors tant mieux. Puisse le sujet se répandre et enfin intéresser l'ensemble de la société.
Emission très intéressante.
C'est très agréable quand il n'y a aucun "parleur professionnel" sur le plateau.
Les gens s'écoutent, parlent posément... c'est tellement mieux ainsi !
"La vidéo dure 1 heure et 13 minutes" ou 59 min 36 sec ?
Intéressant.
Mais Daniel donne plus la parole aux universitaires qu'à l'ouvrier. Son point de vue peut être intéressant, y compris sur l'entrepôt du futur, non ?
Excellente émission, du début à la fin, ça s'arrête presque trop tôt.
J'espère quelle sera vite en libre accès pour pouvoir la partager avec les amis qui ne sont pas encore abonnés !
Merci !

(À ce propos, ce serait cool de recevoir un mail quand une émission est en accès libre. Ou est-ce une option que je n'aurais pas activée ?... )
Émission intéressante. on a évoqué les inspecteurs du travail, dommage qu'on ne les invitent jamais, ils auraient sans doute beaucoup de choses à dire car ils sont les premiers à constater les ravages de toutes ces nouvelles méthodes de management:
Lean management, benchmark, ranking, voice picking... et les risques psycho-sociaux qui sont liés à ces méthodes.
pour ce dernier ce n'est pas nouveau, déjà en mars 2015, la revue Liaisons sociales magazine avait fait un long article sur le sujet :
"l'entrepôt, usine du XXIe siècle" et "voice picking, mon chef est dans le casque"
Emission très intéressante .

Cette commande vocale dans les oreilles ça doit être l'horreur .

Je connais une société de vente par correspondance ( pas trop grande mais située quand même Roubaix) qui avait instauré une opération durant laquelle les salariés pouvaient échanger leur poste pendant un jour ou deux : ceux des bureaux en ateliers et vice versa . Ce n'était qu"une expérience, mais les échos que j'en ai eus étaient positifs . il serait intéressant que ce genre d'opération se généralise pour que tout l'encadrement sache physiquement ce que travailler dans leur société veut dire .

En ce qui concerne l'émission, les témoignages sur le plateau et les reportages permettent une prise de conscience précise du quotidien de ces salariés dans les entrepôts . Même s'il n'y a que ceux qui y ont travaillé effectivement qui savent vraiment ...

Quant à l'automatisation totale, il y a quand même une histoire de coût : l'investissement initial et la maintenance doivent être assez conséquents .

C'est la raison pour laquelle la bibliothèque de Bordeaux a renoncé à l'automatisation des magasins qu'elle avait mis en place pendant plusieurs années : le coût était trop élevé .


http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2012-05-0044-009
C'était très intéressant. Merci.

Je me souviens d'une discussion avec un ami, il y a cinq ou six ans. Il est cadre dans une usine qui fabrique des trucs en fibres pour des accessoires automobiles, et au cours d'un démarchage en Allemagne, il avait été étonné de voir une chaîne de montage avec plein de femmes occupées à assembler des tableaux de bord manuellement. Il avait demandé pourquoi tout n'était pas automatisé, et le responsable lui avait répondu qu'en payant ces femmes 1 euro par heure (lois Hartz), ça revenait beaucoup moins cher que d'investir dans une chaîne complètement automatisée.

Dans la fin de l'émission, il est question d'entrepôts sans main-d'oeuvre ou avec des robots remplaçant les préparateurs de commande, mais c'est vrai que ça coûte trèèèès cher tout ça, et pour quel bénéfice si le travailleur se transforme en chômeur et n'a plus la capacité d'acheter les produits mis en palettes par les robots ?

La grande distribution a sans doute quelque part vocation à scier la branche sur laquelle elle se développe, mais j'espère qu'elle tient quand même ça un peu à l'oeil. Enfin, je lui souhaite.

Mais tant qu'elle pourra puiser dans un réservoir sans fond de main-d'oeuvre qu'on peut remplacer tous les cinq-six ans parce que le premier contingent aura été placé en incapacité de travail définitive, il ne sera pas question qu'elle abandonne ses trouvailles technologiques pour "rendre le travail moins pénible et plus efficace" pour les exécutants.

Le travail (pénible) a encore de beaux jours devant lui...
Même si ce n'est pas le point central de l'émission, comme c'est l'élément déclencheur, je voudrais critiquer l'extrait avec Elise Lucet.
J'ai eu l'impression qu'au prétexte qu'elle défendait une bonne cause, on a applaudi des deux mains son interview, alors que, fondamentalement, ses arguments ne valent pas grand chose : quand le patron dit que la moyenne des charges soulevées est de 6 tonnes, et qu'elle prend un exemple d'un ouvrier qui en soulève 8, il n'y a aucune contradiction entre les deux chiffres, c'est la base d'une moyenne.
Et c'est d'autant plus embêtant que même en prenant la moyenne du patron, c'était suffisamment accablant.
J'ai avalé l'émission d'une traite.

La parole était fluide et intense.
Totalement remué par ce que j'ai vu et entendu...

Grand merci,

Cyril.

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