440
Commentaires

"Je me dis que ce film va être récupéré par l'extrême-droite !"

Justice, le groupe électro du moment, vient de mettre en ligne son dernier clip.

Derniers commentaires

Une parodie plutôt bien réalisée : http://fr.youtube.com/watch?v=SuF2q9aMlfw
plus d'un mois après est-ce que quelqu'un sait si ce clip a été récupéré par l'extrême droite? J'ai plutôt l'impression qu'il a été récupéré par le MRAP et l'extrême gauche....
Mon cher Alain,
Etant moi-même un "jeune de banlieue" et n'ayant donc pas la capacité prendre les choses au second degrés je me permettrais de me montrer profondément indigné par vos propos.
Je n'irais pas jusqu'à dire que je me suis sentis insulté par vos remarques concernant la jeunesse péri-urbaines mais plutôt déçu que vous, homme que je respecte pour sa culture iconographique et pour le talent avec lequel vous rédigez vos chroniques et les défendez sur les forums d'@si, que vous puissiez sans remord apparent nier à toute une partie de la jeunesse de ce pays la capacité à prendre du recul face à l'image, peut-être aussi pensez-vous que dieu qui est un être sage n'as put mettre une âme dans un corps tout noir. [la partie souligné n'est que pure provocation]

Ce débat que je vois me rappelle la polémique UMP visant à interdire les textes de certains rappeurs. Le temps que cette polémique à durée (et quelques temps après) je me suis interrogé sur cette prudence disproportionné que l'on voudrait imposer aux Arts qui touchent les "jeunes des quartiers difficiles".
Ce n'est évidemment pas à causes de la vulnérabilité face aux médias anciens et nouveaux tant la jeune génération est familière de ces derniers. Non, ce qui inquiète réellement c'est l'étincelle qu'un clip tel que celui de justice pourrait être.
Mais que serait cette étincelle sans la poudrière patiemment alimentée par des quantités d'injustices sociales à tous les niveaux?
D'ailleurs il est regrettable qu'on n'évoque si peu la justice quand le sujet est un clip de Justice.
Dans la vaste catégorie des intentions probables des auteurs peut-on penser que vêtir les jeunes comédiens de blousons arborant un symbole de justice n'est pas anodin?
La justice ne voudrait-elle pas que tout ces yeux coupables de cécité sélective (hors périodes d'émeutes) soient puni?
La justice est aveugle ces jeunes gens en sont les parfaits soldats ils punissent indépendamment le vieux, le jeune, l'homme, la femme, le policiers, le civil, et tout les autres spectateurs coupables, au mieux, "de-laisser-faire" en molestant finalement le cameraman.


ps:la partie soulignée en plus d'être une provocation est une démonstration de la fameuse phrase: "on peut être une lumière et avoir parfois besoin de changer d'ampoule."
Vraiment dommage qu'il n'y ait eu ni Justice ni kourtrajme dans cette émission...
Y'a-t-il quelque part un interview de kourtrajme sur la toile ?
Le MRAP porte plainte contre les auteurs du clip Stress nous apprend... eh bien nous apprend @SI (en tout cas pour ma part).

Ce n'est pas une grande surprise, on se doutait que ça arriverait, c'était évident. Le clip est clairement ambigüe, c'est sûr. Mais je ne doute pas un instant que leurs auteurs n'ont pas eu une intention raciste. Un ami à moi, fana du groupe (il faut être un peu timbré, c'est sûr mais bon...) considère plutôt, et j'aurai tendance à le suivre que leurs auteurs sont deux ptits... enfin, deux jocrisses, benêts patentés, pas franchement méchants mais qui sont totalement dépassés par ce qu'ils font.

Tout le monde ne saurait décrypter les images telles que le fit "notre" Alain Korkos, mais est-ce que cela en fait pour autant un clip raciste ? Est-ce que le clip est raciste parce que certains n'auront pas toutes les cartes en main pour voir qu'il ne faut pas forcément le prendre dans ce premier degré raciste (d'ailleurs, l'extrême droite ne s'est pas encore mise à la musique electro qu'elle considère comme une musique de "pédé" mais bon....) ? Faut-il forcément en passer par la justice (sans jeu de mot) pour ce genre de question et aller à la censure ?

Si le caractère raciste était aussi avéré que semble le penser le MRAP, pourquoi les avis divergent-ils tant que cela ? David Abiker et une partie des @sinautes, ainsi que tous les fans de Justice forcément des racistes ?
le suffixe htm était coupé dans le lien.

http://www.musiquepostbourgeoise.com/teaser.htm

si la mise en lien ne fonctionnait pas, glisser : musiquepostbourgeoise.com/teaser.htm derrière le "www."

c'est-y mieux comme ça ?
.. Pourriez-vous poster un lien qui marche, mollows ?
aarhhhhhhhhh "marshmallows"......
Bon OK j' vais m' coucher.
Je ne sais pas où en est l'extrême droite dans l'éventuelle récup (cf. titre du topic), mais le clip fait des petits, un rien plus fendards :

http://www.musiquepostbourgeoise.com/teaser.ht
Je suis pour ma part un peu déçu qu'ils soient sortis de leur silence de cette manière.

Ce qui faisait l'oeuvre/le produit marketing (impur ?) c'était justement d'être livré sans mode d'emploi, sans les clefs. Cela le rendait délicieusement ambigüe et très dérangeant.

Cependant, devant les attaques que le groupe Justice a connu, je comprends qu'ils aient du briser ce silence radio. J'ai encore lu des articles horribles cette semaine, notamment dans Marianne, le seul hebdo que je lis habituellement. Attendez que je ressorte l'article* ... Ca y est : son titre : "Cette violence gratuite qui fait kiffer les bourges." sonne comme une insulte. Les deux artistes viennent d'un milieu aisé, se le voient reprochés et donc n'ont pas le droit d'aborder la violence en banlieue ... Petite attaque ensuite contre les "fils de" pour ensuite ne laisser aucun choix dans l'interprétation et n'y voir qu'une "apologie de l'agression pure" que Frédéric Ploquin, le journaliste, juge "racoleur". J'ai connu Marianne plus nuancé ! Si si !

Le clip EST par définition un produit marketing, il n'y a pas à s'en excuser ni à s'en justifier. On ne va pas accuser la publicité de faire vendre, non ?

Guillaume

*N°578, du 17 au 23 mai, page 10.

EDIT : Ulysse, je vous trouve bien agressif ... @SI est un lieu d'échanges, de débats et de respects.

Guillaume, qui lui sort vraiment de l'adolescence ^^ !
Après le court communiqué de presse, Justice s'est enfin décidé à communiquer davantage en recevant dans les locaux de leur maison de disques, le blogueur et animateur radio (sur Skyrock) Fred Musa. Vous pouvez retrouver cette entretien ici.

Guillaume
Bonjour,

Je viens de voir ce clip, ca m'inspire l'injustice... pour un groupe qui s'appelle justice..... ils ont beaucoup d'humour.

Nathalie
Je viens de consulter la plus part des messages (très enflammés pour la plus part) mais personne n'a parlé de l'oeuvre musical de JUSTICE. Et pourtant, il y a beaucoup à dire entre la relation image / musique.
Je suis moi-même compositeur (courant électro). Je n'ai pas la prétention de faire carrière ; c'est juste un hobby mais je suis largement capable de faire bien mieux que le morceau "Stress".
Ce titre n'associe qu'un son strident - sans l'ombre d'une variation - à une boîte à rythme + bass. Franchement, avec les moyens actuels, c'est vraiment à la porter du premier venu. Il n'y a vraiment pas de quoi s'émouvoir devant une musique aussi monotone.

Et c'est peut-être bien là tout le fond du problème des images du clip.
La maison de disque de JUSTICE, voulant péréniser le succès du titre D.A.N.C.E, a très certainement mis la pression sur le groupe pour sortir un nouveau titre tant que le groupe était connu. Mais devant la pâleur du morceau, mettre en avant des images volontairement choquantes, occulte complètement la musique. Au vu de vos messages, il est clair que l'objectif est atteint. "On continue de parler du groupe avec un titre nul"

Le son strident du synthé me fait penser aux violons qui sont utilisés dans les films d'horreur ou à suspens. Sauf que là on parle de musique de film et non pas d'un clip. En fait, ce que j'ai vu c'est ni plus ni moins qu'un court métrage violent avec une musique d'accompagnement.
Joli coup médiatique !
Bon alors ce clip...il est plutôt pas mal et si le lancement a été calculé et reussi ben bravo !
Que fait d'autre notre chère intelligensia politique?
Qui osera me dire que ce n'est pas la même chose?
Quelques mandales une voiture qui brule; des effets spéciaux petit budget mais bien fait, un cliché "jeunes de banlieu" et hop! L'affaire est dans le sac.
Sans blague, vous avez jamais vu de film avec Bruce Willis vous, lui ou un autre d'ailleurs.
Alors ce petit fantasme sur pellicule laissez le vivre et surtout ne le méprisez pas, il dit plus que vos commentaires et mérite le respect comme toute fiction faite avec sincérité.
Ceux qui se donnent les moyens de s'exprimer que celà nous plaise ou non il faut les écouter et tacher de comprendre le message.
Je lis plutot ce clip comme un appel au secours, un signal d'alarme. Il est dérangeant et c'est très bien.
Voilà mon avis et si j'était toi Daniel j'inviterai les jeunes qui ont fait le clip, j'adorerai les entendre et ça te ferai un petit entrainement tu roucoules un peu sur ton plateau pas assez d'impondérables j'adorai te voir gerer les impondérables!
Bisou Daniel, bisou à tous.
Sylvie
Pas très respectueux pour le chroniqueur que vous pourriez au moins désigner par son nom.
Il a été présenté, pour ceux qui ne le connaissaient pas, par [s]le mec aux lunettes qui dirige l'émission[/s] Daniel Schneidermann.
Et vous vous fiez aux apparences, étonnant pour un abonné à un site qui décrypte les images ;-)
Et le passage de l'autoradio, sauf erreur de mémoire, a été relevé par Dan Israel, [s]le mec à gauche en face du grand pas chauve.[/s]
Vous devriez à nouveau regarder le débat pour de vrai et en entier, car il est loin d'être stérile, et beaucoup de choses justes ont été dites.
Je n'ai pas trop aimé le déroulement de cette émission. Déja pour les références j'aurais voulu avoir des explications du créateur clip. Je ne suis pas sur que le type à moitié chauve connaisse suffisament le monde de la musique electronique pour pourvoir analyser.
L'electro induit une bonne dose d'ironie, de provocation. Personne n'a relevé qu'à un moment un jeune casse l'autoradio, est que la musique qui passe à ce moment est D.A.N.C.E. de Justice?
Ce qui doit être jouissif pour le créateur du clip est d'examiner les réactions sucitées par rapport à son clip. Voir les extrémistes balancer leur propros préfabriqués, les bien pensants adoptés la même démarche dans un débat qui sera nécessairement stérile.

Ce film montre une bande de jeunes perdue dans leur rage qvont jusqu'à tuer leur mode de représentation (le cadreur) leur symbole (justice). La démarche d'analyser ne peut donc pas aboutir puisqu'il n'y a pas de cohérence.
J’aimerais revenir sur le débat sur le clip de Justice et sa situation d’œuvre, car l’émission a fait évoluer mon appréciation de cette création.
Bien évidemment qu’il s’agit d’un objet de consommation, d’un coup de poing d’abord médiatique, mais il est évident étant donné le travail que le groupe apporte au contenu de ses clips, qu’ils ont soigneusement étudié les autres aspects conséquents à la création de ce clip. Donc ils ont forcément, outre l’énorme impact marketing, des « intentions ».
Finalement, à la première lecture, le coup médiatique m’a tout simplement apparu comme une volonté de renforcement des « camps » : d’un côté les « victimes » des agresseurs présentés et toutes les personnes ayant déjà imaginé avec angoisse cette violence, de l’autre les jeunes des cités qui se rassemblent en bandes, stigmatisés en « agresseurs ».
Du côté des peureux, dont certains revendiquent avoir vécu cette situation car oui le racket et la violence gratuite surviennent parfois, le clip les renforce dans leur rôle de victime et leur « donne raison ». Il montre qu’il existe des individus mauvais, foncièrement méchants et parfaitement condamnables qui vouent leur existence entière à la destruction et aux crimes contre les braves citoyens français. Et donc ce clip permet à ceux qui y voient une « dénonciation de la violence » d’avoir ici une justification visuelle de leurs peurs, bref une preuve qu’ils ont raison, que cette violence existe et que les braves petits gars de Justice viennent la montrer sans peur dans une France où l’on cache ces vilains délinquants.
Du côté des monstres assoiffés de sang, la violence dénoncée va effectivement renforcer le sentiment totalement injuste d’être stigmatisé par cette société pourrie, de n’avoir plus rien à en attendre puisqu’elle les condamne d’office, et donc les pousser à faire exactement ce qu’on attend d’eux, à propager la violence.
Au final, la seule certitude que j’avais (me sentant ni d’un camp ni de l’autre, je ne trouve pas que le clip dénonce une violence, je ne trouve pas que les banlieusards soient stigmatisés dans ce clip et encore moins les noirs, car personnellement je ne les reconnais pas dans ces images, ce sont pour moi des images de pure fiction qui n’existent que dans le fantasme des « victimes », tout comme la violence soi-disant dénoncée), c’était que ce clip avait été réalisé pour renforcer les oppositions, qu’il avait été fait pour qu’entre les « victimes » et les « agresseurs », le ton monte et soit de plus en plus violent. Bref il me semblait alors que cette volonté de renforcer la bilatéralisation du problème servait à une seule chose : renforcer la politique du gouvernement sur la « sécurisation » de l’Etat.
En effet, s’il y a une chose que la politique sarkozyste défend depuis toujours, sans varier, c’est l’appel à la « sécurité » des français. Et, comme on dit « à qui profite le crime »… il eme semblait que si le clip permettait au gouvernement de promouvoir ses valeurs, cela signifiait qu’il avait été conçu dans ce but. Donc pour moi Justice faisait de la propagande gouvernementale pure et dure, sans aucune subtilité. Alors quelle surprise de vous entendre évoquer les extrêmes dans votre émission… Suspendue, j’écoute la suite… A l’instant où vous prononcez son nom, je saute au plafond : Mathieu Kassovitz !! Je sais que celui-là est dans « mon camp », le camp des « je comprends pas qui a voté Sarko et pourquoi, je comprends pas, je comprends pas, je comprends pas ». Finalement, je m’interroge en moi-même pourquoi sais-je que Kassovitz n’est pas à la botte de notre grand Président ? Je recherche cela sur le net (mon unique générateur d’informations depuis presque 10 ans, à l’exception de deux ou trois émissions télés, dont la votre en son temps télévisuel) et retrouve les raisons de ma certitude quant aux convictions politiques kassovitziennes : c’est le fameux échange de lettres d’insultes de novembre 2005.
Lettres qui concernaient … TIENS TIENS !! Les émeutes des jeunes de banlieue contre les insultes de Sarkozy (« racailles », « nettoyer au karcher », etc…).

Je cours relire ces lettres et en revois certains passages avec un nouveau regard. Je vous les livre ci-dessous, avec l’interrogation suivante : quel est le véritable but du clip « Stress » ? Est-ce une sorte de coup de gueule du « clan de Kassovitz » face au premier anniversaire de l’élection et les changements qui ont été appliqués durant cette année ?
Quelles sont les intentions ?
Une volonté de rappeler le problème des banlieues pour sensibiliser la population et faire « bouger » l’Etat ? Une volonté d’exorciser la montée de la haine dans les banlieues et d’éviter une nouvelle crise ? Une volonté de soutenir cette fois ces jeunes ouvertement, d’encourager cette violence car elle est utile et inévitable face à la politique moderne ?
Avant de lire les exraits, je vous invite fortement à reconsidérer les dernières réformes du Gouvernement Français du point de vue de ceux montrés comme des « agresseurs » dans ce clip. Ceux qui avant tout se révoltent contre le système français.
Je rappelle qu’on parle du clip de Justice. Et c’est bien de Justice, à travers les réactions gouvernementales et particulièrement les actes policiers, que Messieurs Kassovitz et Sarkozy débattent.
Maintenant, je vous laisse découvrir des extraits de l’échange :

Monsieur Kassovitz :
« Aussi loin que je veux me tenir de la politique, il est difficile de rester distant face aux dérèglements des politiciens. Et quand ces dérèglements attisent la haine de toute une jeunesse, je me retiens de ne pas encourager les casseurs. Le ministre de l’intérieur, futur présidentiable, tient des propos qui non seulement démontrent son inexpérience de la politique et des rapports humains (intimement liés), mais qui aussi mettent en lumière l’aspect purement démagogique et égocentrique d’un petit Napoléon en devenir. Il n’y a malheureusement pas de combat politique dans ceux qui opposent les jeunes de cités à la police de Nicolas SARKOZY. Ces voitures qui brûlent sont des réactions cutanées face au manque de respect du ministre de l’intérieur envers leur communauté.
Nicolas SARKOZY n’aime pas cette communauté, il veut se débarrasser de cette « racaille » à coups de Karcher et il le hurle haut et fort au milieu d’une cité « chaude » à 11 heures du soir. La réponse est dans la rue. La « tolérance zéro » fonctionne dans les deux sens.
La haine attise la haine depuis des siècles et pourtant Nicolas SARKOZY pense encore que la répression est le seul moyen d’empêcher la rébellion. Cette volonté de vouloir imposer sa pensée à n’importe quel prix me rappelle d’autres grands leaders de notre temps. J’en ai froid dans le dos. Nicolas SARKOZY est certainement un petit Napoléon, je ne sais pas s’il a le potentiel d’un grand, mais il sera impossible demain de dire que nous n’étions pas au courant. »

Monsieur Sarkozy :
« Vous l'attachez (la crise qui a traversé plusieurs de nos banlieues) de façon réductrice et manichéenne à ma personne et à quelques mots prononcés par moi-même... Ces mots, j'assume leur tonalité directe et franche car ils sont fondés sur la réalité d'un quotidien vécu par une majorité de nos concitoyens dans les cités. Au surplus, j'estime que le "politiquement correct" et la langue de bois qui prévaut depuis des décennies ne sont pas indifférents à la montée du vote extrémiste dont je combats depuis toujours les idées et les leaders.
Le second point qui m'a heurté, c'est que vous paraissez vous faire, sans nuance, le porte-parole d'une minorité de casseurs plutôt que l'interprète d'une majorité de familles et de jeunes qui vit, elle aussi, dans les cités et qui en a assez de constater que la culture de la violence et des rapports de forces s'est imposée sur celle de l'Etat de droit. Pourquoi n'avoir aucun mot pour ceux dont la voiture a brûlé, les privant ainsi d'un outil de liberté et de travail durement acquis ? Pourquoi ne pas évoquer ces jeunes dont les gymnases ont été réduits en cendres et ces enfants dont l'école est détruite ? Pourquoi, par ailleurs, n'avoir aucune pensée pour les 110 policiers blessés, les pompiers caillassés et les médecins injuriés ?

Nous sommes en présence d'une des crises urbaines les plus complexes et les plus aiguës que nous ayons eu à affronter. Elle exige de la fermeté et beaucoup de sang froid. Ces sont ces instructions précises que j'ai donné aux forces de police et de gendarmerie. Elles agissent avec une maîtrise et un professionnalisme qui font honneur à notre démocratie. Au cours des quatre dernières semaines, certaines de nos unités ont fait face, dans le calme et la discipline, à une violence dont je vous demande de ne pas sous-estimer la brutalité.
Je sais que vous êtes, avec votre style et vos convictions, à la recherche d'une prise de conscience des pouvoirs publics vis à vis des banlieues. Depuis tant d'années, beaucoup d'argent a été engagé, beaucoup d'efforts ont été entrepris par les services de l'Etat comme par les acteurs de terrain. Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Nous y avons tous notre part de responsabilité. Comment faire mieux et autrement ? Cette question, il faut maintenant la résoudre.»

Monsieur Kassovitz :

« Quoi que vous puissiez dire, les quartiers de France ont bel et bien explosés quelques heures après vos mots durs et blessants, malencontreusement stigmatisés par un accident qui a vu la mort de deux adolescents dans des conditions atroces. Accident tragique, et tellement symbolique des conditions de vie des quartiers de France. Ces gymnases, ces voitures et ces écoles qui brûlent, dont vous m’accusez de n’avoir que faire, j’en parlais déjà il y a 10 ans dans « La HAINE »
Ne rejetez pas la responsabilité de vos propos sur une situation dont nous connaissons tous l’histoire, si vous n’êtes pas le seul responsable des problèmes des banlieues, vous en êtes le symbole politique, et vos propos ont allumé la mèche d’une révolte qui vous a dépassé. Que vous vous offusquiez qu’on vous prenne pour cible me surprend et me fait douter de votre capacité à vous remettre en cause.

Vous le savez, le problème de respect entre la police et les jeunes ne date pas d’aujourd’hui. Les gouvernements de gauche ou de droite, vont et viennent mais ce problème persiste au quotidien. Depuis des générations maintenant.
La mort brutale de Malik OUSEKINE, suivie par les remarques inhumaines de Charles Pasqua (un de vos prédécesseurs), datent de bientôt 20 ans. La mort de Makomé, abattu de sang froid dans un commissariat du 18eme, et de nombreux autres, victimes de la perte des valeurs républicaines que vous défendez, parsèment l’histoire de la France d’aujourd’hui. C’est ce passé, lourd en injustices qui alimente notre présent. Je vous demande juste de ne pas l’oublier, même si vous n’en êtes pas directement responsable.
Non, je ne suis pas contre la Police, au contraire, je souhaite comme tous les citoyens de ce pays, une police plus considérée, plus éduquée, plus respectée, plus humaine... Une Police en laquelle je peux faire confiance avec ma sécurité personnelle et celle de mes enfants, quel que soit ma position sociale, ma couleur de peau, mon âge, mes croyances… Quand vous évoquez le retour des valeurs républicaines, n’oubliez pas que pour obtenir du respect, vous devez inspirer le respect. Si la police a perdue le respect qui lui est dû, peut être devriez vous vous posez encore une fois les vraies questions.

Pensez vous pouvoir diriger la France comme une vulgaire multinationale ? Sachez que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes d’une France que vous, les politiciens de tout bord, ne regardez pas dans les yeux depuis trop longtemps.
Pensez-vous pouvoir « licencier » ces jeunes qui vous font de l’ombre ? Les nettoyer comme des déchets sur un trottoir ? L’équilibre démocratique n’a jamais trouvé sa source dans la répression, et vous le savez, si solution il y a elle est dans l’aide sociale et la compréhension des problèmes. Si vous ne continuez pas le dialogue, que va-t-il se passer ? Il est de votre devoir ainsi que celui des institutions Françaises de répondre à la violence avec intelligence pour éviter de perdre le contact avec une jeunesse dont certains pourraient basculer dans d’autres formes de violences plus extrêmes et réellement dangereuses.

Vous n’êtes pas responsable. Effectivement je pense que vous êtes irresponsable. »


Fin des citations.

De tout cela, ce fond d'échanges sur le problème des banlieues, ce clip, cette violence gratuite, cet enfermement des pensées victimes / révoltés… je ne sais plus quoi penser. En tous cas, je suis toujours totalement opposée à cette vision bilatérale.
Pour terminer, je vous transmets ci-après d’autres citations de Monsieur Kassovitz, mais qui n’ont cette fois aucun trait avec le sujet débattu, ces citations se rapportent en fait à la conception personnelle de Monsieur Kassovitz sur ce qu’est une œuvre d’art, en particulier une œuvre audiovisuelle.
Monsieur Kassoviz : « Encore une claque dans la gueule. […] La mise en scène et les moyens techniques servent le sujet avec intelligence, sans aucuns compromis ni artifices.
Le réalisateur, les acteurs, les techniciens, les figurants, étaient en mission pour montrer une vérité humaine mais aussi politique, c'est ce qui fait la force des grands films sociaux comme I AM CUBA, ou Z... Ce sont des films témoins de notre époque, qui nous rappellent à notre Histoire avec un point de vue artistique fort et affirmé. Ce qu'une œuvre devrait être.»
J'ai du retard dans mes visionnages d'@si, et je viens seulement de voir l'émission sur le clip, dont j'avais déjà entendu parler à la radio. Les extraits ne m'ont pas donné envie d'en voir

l'intégralité, mais la question que je me pose à cette occasion:

quelle société est la nôtre qui fait un succès extraordinaire à un clip violent, brutal etc-( 1er ,2ème ou xième degré peu importe),si l'on en juge par le nombre de téléchargements, ou qui

se rue sur le dernier jeu pour console- réputé archi violent?
La vidéo est violente mais la vie est violente aussi et il ne sert à rien de faire semblant de ne pas voir. Les jeunes réalisateurs de ce clip se sont servis de modèles du cinéma pour réaliser cette vidéo. Il y a un tas de "clin d'oeil" cinématique. De "C"est arrivé près de chez vous, Orange mécanique, La Haine...et j'en oublie certainement; Je trouve le journal souvent beaucoup plus violent que le ce clip musical. Le sujet fait débat à la télé alors que la vidéo n'y passera jamais.
ce débat est sans intérêt puisqu'il est sans fond...

au lieu de commenter les faits,, on aurait tous préféré un travail journalistique.
il faut d'abord connaître Koutrajmé pour pouvoir en parlé, parce que sinon, effectivement ça choque et on ne va pas plus loin. pourquoi personne n'a cherché à en savoir plus sur ce collectif, à savoir pourquoi ils filmaient toujours la violence et ce qu'il avait à dire?
pourquoi personne n'a pensé à contacter R.Gavras ou Justice, ou juste le producteur, qui auraient pu donner une information utile. et puis au lieu de s'inquiéter de l'impact qu'aura ce clip en banlieue, pourquoi ne pas être allé demander? sur autant de visionnage, je pense que les jeunes de banlieues avaient découvert ce clip avant vous.
Pour vivre en banlieu, je peux vous assurer que Kourtrajmé est une référence pour tous et que la haine est un film culte... qui pourtant montre la violence mais ne l'a pas incité à l'époque de sa sortie.

au lieu de critiqué ou d'avoir peur, pourquoi ne prendriez vous pas plus de temps pour faire de la recherche et intéroger les bonnes personnnes (1 seul invité sur 3 qui connait justice pour en parlé, ça fait peu)...

merci quand même pour vos émissions même si je les trouvent de moins en moins travaillé. mais continué parce que vous faite quand même un sacré travail
Oui, moi aussi je fais de la musique de m..de!
Et moi aussi, je prépare un clip du feu de Dieu: un cul-de-jatte (noir, je précise) sodomisera un chien mangeur d'enfants.
J'accepterai avec grand plaisir d'expliquer toute ma "démarche profondément artistique" et surtout "très rock and roll" sur le plateau...
La présence du perchman m'a fait pensé à "C'est arrivé près de chez vous". Encore une référence cinématograpique voulue?
Ce clip dérange parce qu'en le voyant, on se dit qu'il dépeint une violence réelle et crue. Le seul problème de cette création, c'est qu'elle n'est pas perçue comme une fiction. Mais c'est quelque chose de complètement indépendant de l'oeuvre elle-même. Il me semble que se choquer de voir ce clip c'est prendre les choses à l'envers. Ce qui est choquant, c'est qu'on y voit quelque chose de "terrible", dans le sens de "terriblement réel", c'est là le seul sens de cette violence : qu'elle ait l'air réelle. (On ne s'offusquera jamais de la terrible violence d'une oeuvre qui est de toute évidence fictive, comme un film de science-fiction peut-être). Ce qui est choquant, donc, c'est qu'on n'ait pas le réflexe immédiat de voir ce film comme une fiction, mais bien qu'on le voit comme un réel représenté dans toute sa sècheresse. On pourrait se demander pourquoi il en est ainsi, plutôt que d'émettre des hypothèses sur sa probable récupération par un discours fasciste, etc. La question restera toujours : comment ça se fait que ce soit possible aujourd'hui ? En ce sens ce film subversif ne fait que reposer la question de la réalité sociale de la France : une société dualisée à l'extrême dont les deux pôles ne cessent de s'éloigner l'un de l'autre.
juste une copie du coment que j'ai mis sur l'autre forum: comme quoi...

bon nous somme le 13 et c'est sortie le 29/04...
hors depuis :est ce qu'il y a eu une bande d'ado qui ont tout cassé ?,
c'est comme pour la sortie du jeu hyper violent "grand theft auto4"
est ce qu'il y a eu des personnes qui braquent et tuent des prostituées pour récuperer de l' argent??
evidement non !!!!, il faut savoir que cette generation est "bercée" par ces images et que meme dans les banlieux: ils ont un deuxieme degré
sans etre des @sinautes vigileants et choqués pour autant.
la phrase de fin : "ça te fait kiffer de filmer ça fils de pute !?", ne s'adresse pas au caméram mais à nous, voyeurs, et il faut la comprendre comme ça "ça vous fait kiffer de regarder ça fils de pute !?"
et il semblerait que le nombre de visualisation sur youtube et autres l'atteste, on regarde, on laisse faire comme la dame au balcon, on est spectateur de la dégradation de la banlieue et ça nous suffit "ça vous fait kiffer de nous regarder tout défoncer parce que c'est le seul moyen d'expression qu'on ai pour se rebeller", ce "ça te fait kiffer de filmer ça fils de pute !?" est un cri d'alarme, comme le "qu'est ce qu'on attend pour foutre le feu" de NTM était un cri de désespoir
et si on y voyait une référence à GTA ?!
marrant les deux sont presque concomitants dans leurs sorties, on leur fait les mêmes critiques (ça va influencer les jeunes qui, les pauvres c*ns, sont pas capables de différencier la fiction de la réalité ! mais d'ailleurs, ne serait-ce pas la frange raciste et/ou xénophobe qui ne distingue pas la frontière entre fiction et réalité? pas convaincu? lisez les commentaires sur youtube !), l'univers est similaire : lâcher des gangsters de petite envergure dans une grande métropole (c'est ça GTA ; un gangster pouilleux lâché en contrée inconnue, quelque soit l'opus, cela commence tjrs comme ça).
Enfin la vérité éclate ! ce n'est pas de la promo pour Justice, c'est Justice qui fait la promo de GTA !!!
Allez, à bon entendeur, salut !
j'ai pas tout lu du forum, mais pour revenir à la question sous entendu par le titre "je me dis que ce film va être récupéré par l'extrême droite" je ne l'ai pas comprise.

En effet, j'ai vu le clip, qui ne m'a ni choqué ni mis mal à l'aise, c'est juste un cadrage sur des faits réalistes, certes référencés cinématographiquement même si j'ai parfois l'impression que c'est franchement capillotracté (ça m'est arrivé de prendre en photo des groupe de gens de dos et je n'ai jamais eu l'impression de me référer à Kurozawa ou autre). C'est bien joué. Mais je ne voyais pas le rapport à l'extrême droite qui récupérerai le machin. En même temps j'avais pas remarqué que les jeunes étaient noirs. alors du coup ce qu'Alain voulait dire c'est les racistes vont récupérer le truc. Avec une croix dans le dos ? Encore si ils étaient outrageusement islamiste, c'est à dire caricaturalement barbu ouai... d'accord. Mais là, j'ai envie de dire, c'est juste un clip, ce sont juste des images, qui ne dureront pas. On l'oubliera facilement, car bien que support à la musique, c'est quand même un clip il me semble, il est pas terrible dans la fonction puisque pour ma part j'ai oublié l'air du chose, et d'ailleurs aucun chroniqueur ici n'a parlé du son car trop focalisé sur l'image, après tout ici on est à @si et on ne sort pas de ce "i".

Donc voilà, j'ai pas bien compris pourquoi on parle de celle là, puisque comme démontré par Alain, nihil nove sub sole, quand à David ben, il a tenté de donner une dimension d'artiste à ce groupe tout en en parlant pas vraiment. Si le réalisateur du clip a été cité (en même temps faire des images qui bougent en s'appelant Gavras et ne pas être cité ça aurait été balot) j'aurais bien aimé que l'émission se penche sur la direction artistique en s'informant plutôt qu'en débâtant entre potes autour de la table en hypothétisant sur les intentions ou pas des auteurs. PAr exemple je ne sais toujours pas de qui vient l'idée du clip ? Quel rôle ont eu les musiciens dans le choix artistique ? Visiblement ce sont des gosses qui n'ont pas l'air bien autonome alors du coup de qui vient l'idée ?

Quand à la dimension social du clip je dirais que oui, il aurait été une influence négative, mais d'une part malheureusement, ce n'est en général pas à la télé que les jeunes stigmatisés ici découvrent la violence, et surtout parce qu'encore une fois il n'a rien de nouveau. Orange mécanique était de l'anticipation, là c'est de l'actualité mais c'est surtout un clip, pas plus à message que n'importe quelle pub.
Chouette émission comme d'hab !

pour aller dans le sens d'Alain Korkos qui s'inquiétait des effets du clip sur les jeunes des banlieues et contribuer au débat avec un petit aparté scientifique.

Finalement pourquoi c'est pas bien de montrer de la violence à la télé ???? est-ce que cela a vraiment un effet sur ceux qui regardent ces images ? la violence qu'elle s'affiche à la télé ou dans les jeux vidéo est-elle si néfaste que ça ?
ben oui malheureusement....et on le sait depuis assez longtemps...les premières études datent du début des années 60 et montraient que des enfants, après avoir observé des comportements agressifs chez l'adulte soit directement ("en live") soit via une vidéo produisaient plus de comportements agressifs.
depuis, de nombreux travaux en psychologie, sociologie, communication ont confirmé les effets négatifs de l'observation de la violence via la télé ou les jeux vidéos, que ces effets soient mesurés à court terme ou à long terme. Globalement l'exposition à la violence via la télé (ou les jeux vidéos) augmente la probabilité d'adopter ensuite des comportements agressifs (agressivité verbale ou physique), elle favorise également les pensées ("j'aimerai bien mettre une tête au carré à mon voisin qui met la musique trop fort") et les émotions agressives (haine...)
pourquoi ?
à court terme l'observation de tels comportements augmente l'activation physiologique (le coeur bat plus vite, on transpire...) mais active également des pensées (souvenirs, pulsions...) relatives à ces comportements agressifs. on pourrait dire que l'observation de la violence prépare notre corps et notre esprit à adopter les mêmes comportements.
A long terme, l'exposition répétée à de telles images tend à les faire passer pour plus acceptables car justement montrées par la télé (pensons au fameux label "vu à la télé" des grandes surfaces), elle favorise la mémorisation (et donc la production) de comportements violents et diminue petit à petit notre réaction de dégoût à la vue de l'inadmissible (désensibilisation).

En clair il est certain qu'un tel clip va favoriser des comportements violents. quant à savoir s'il le fera plus que la violence habituellement dispensée dans les films ou les séries télévisés, il est probable que le fait d'avoir ciblé très précisément la population des jeunes de banlieues contribue à la faire réagir davantage lorsque ces jeunes regarderont le clip.
Ce clic est un concentrer de problème d'aujourd'hui où tout le monde vois se qu'il a envi de voire. Rien de bien nouveau a par de remettre sur le tapis des sujets déjà grandement débattue où les réponses n'existe pas encore.

Apparemment ils ont choisie le symbole de la croix par ce que sa chouette, je suppose qu'il ont choisie le nom de Justice parce que sa passe partout. Leurs démarche semble diriger par une démarche purement artistique. Belle démarche promotionnel mais je serais eux, je m'inquiéterais sur le fait que leurs musique passe totalement à la trappe.

En tous cas, très chouette clip, très bien réaliser. On aurait presque envi d'en voire plus, un long métrage peu être en préparation ?
Combien de actes de violence sont issues de "Orange Mécanique", "Natural Born Killer" ou "C'est arrivé près de chez vous ?" (dont la référence est pour moi assez claire) ? Je crois que l'argument de Alain Korkos est facile et séduisant et n'a que très peu de réalité. L'affaire Maupin-Rey en est une bonne illustration : l'affiche du film d'oliver stone retrouvée dans le domicile du couple en a fait fantasmer beaucoup, elle a été rajoutée par des "visiteurs" après les événements.

Que ces images fassent peur à une partie de la population c'est sans doute la réalité ; qu'elles inspirent des actes violents, c'est sans doute rassurant de le penser mais ce n'est pas, à mon avis, la réalité.
Faut peut-être aussi signaler (je n'en ai pas entendu parlé dans l'émission) le lien entre le nom de la chanson et du clip: Stress. La vidéo de Justice ne cherche-t-elle simplement à représenter le stress moderne, aussi bien pour les personnes extérieures aux banlieues que pour ses habitants? Le clip met quand même en place toutes les réalités d'aujourd'hui où le stress s'accumule : trajets en voiture / transports en commun / vie dans les ghetto / peur de l'agression... Pas forcément pour dénoncer, mais au moins pour "montrer", "représenter" (sans qu'il y'ait forcément de message politique; ce dernier n'apparaissant que dans les esprits qui veulent absolument en voir un). Cette chanson que j'avais déjà écouté plusieurs fois auparavant "détonne" dans l'album, la musique porte en elle une tension très forte. Je n'ai absolument pas été étonné qu'une telle vidéo ait été tournée pour l'illustrer. Et je suis d'accord avec David Abiker, pour toutes les raisons qu'il invoque: c'est réussi et intéressant.
Je pense qu'il faut être de mauvaise foi pour y voir une incitation à la violence, c'est le même débat que pour GTA IV, la violence à la télé, sur internet... tout a déjà été dit non?

En tout cas merci pour cette discussion intéressante sur le sujet, je ne savais pas quoi en penser, maintenant c'est décidé: je suis pour!
J'ai vu l'émission, lu les commentaires et je trouve tout ça très intéressant, presque passionnant, si ce n'est que c'est un débat qui est amorcé régulièrement comme si on découvrait à chaque fois le problème. Mais c'est d'ailleurs fascinant en soi. Il y a plusieurs niveau à traiter.

1) Artistique / business :
L'artiste peut exprimer un point de vue politique, mais le plus souvent, c'est davantage une conséquence qu'une fin en soi. Le but premier est de transmettre une emotion. La musique electronique me semble souvent comparable à de l'expressionnisme : très contrasté, pas forcément subtile, mais intense, parfois bariolée, revendiquant quelque chose de "primale".

Le titre du morceau s'appelle Stress. Il me semble que la démarche logique à laquelle on assiste est de faire un clip qui évoque au mieux la thématique suggérée du morceau et, visiblement, avec un certain succès. Personnellement, j'y vois une oeuvre de fiction comme le son Full Metal Jacket, Voyage au bout de l'enfer, Casino, Assassin, Irreversible, Orange Mécanique, etc... Toutes ces oeuvres excellent à générer des émotions parfois insoutenables et parfois peut-être gratuitement.

Cette fiction, comme certains des films sus-cités, est fabriqué autour de choses réelles et choquantes, ce qui est une démarche logique de la création artistique à moins de faire de l'abstrait total : la plupart du temps, un artiste utilise des expériences émotionnelles réelles qu'il reconstitue et met en relief dans une fiction dont le but est de paraitre réelle grâce à la justesse des émotions qu'elle évoque.

Coté business, il est toujours aussi fascinant de voir la complexe relation d'amour et de haine qui existe le marketing et l'art qu'il vend. Le marketing aime les oeuvres "fortes", pour ne pas dire caricaturales. Peu importe le propos ou la qualité, ce qui compte c'est qu'elles soient faciles à distinguer des autres. C'est le leitmotiv de notre époque : l'originalité, la singularité, le caractère unique. Un produit doit être identifiable facilement pour se vendre facilement. Une oeuvre qui choque est pain béni dans ce contexte là.

2) Politique
En ce qui concerne l'intention, ma conviction est qu'elle se limite à ce que je décris au dessus : véhiculer le plus efficacement possible un sentiment de stress. On ne pouvait imaginer plus efficace que de se baser sur ce qui semble être l'angoisse numéro 1 des citoyens : l'insécurité, la violence apparemment gratuite de jeunes qu'on ne comprend plus sinon au travers de clichés tantôt angéliques, tantôt réducteurs et haineux. Je n'ai pas l'impression que les auteurs se préoccupent sérieusement du message. La petite phrase à la fin ressemble davantage à une sinistre boutade qui témoigne plutôt de l'absence de portée idéologique. Une façon de se dédouaner de toute responsabilité. Une façon aussi de faire un clin d'oeil féroce non pas seulement au média, mais aussi, et peut-être surtout, aux voyeurs qui regardent ces images. Une façon aussi de dire que les auteurs du clip savent la morbide fascination que peuvent exercer la violence de ces images, qu'ils savent avec quel matériel il joue et qu'il ne s'agit bien que de ça : jouer avec nos peurs.

3) La perception du public
La grande question. Elle se raccroche souvent à la notion de liberté d'expression et au questionnement sur l'art, sa portée, ses limites, etc. Personnellement, je ne suis pas favorable à l'exposition à la violence, mais pas seulement pour les jeunes de banlieues. Pour tout le monde. Entre parenthèse, je n'aime pas beaucoup la condescendance avec laquelle on parle des jeunes de banlieue : je crois qu'ils sont suffisamment désabusés pour savoir quand ils ont affaire à un travail de récupération de leur image comme c'est le cas ici. Ils n'ont pas attendu Justice pour écouter de la musique et regarder des clips qui incitaient à la baston. NTM, Assassin et bien d'autres rappeurs tiennent des propos surement plus efficaces pour échauffer les esprits que des images de violence vaguement esthétisantes. Mais c'est un vaste débat.

D'un autre coté, je ne suis pas favorable à la censure de la violence sous pretexe d'un décryptage politique à base de procès d'intention et de peurs très contemporaines. Je ne suis pas non plus favorable à ce que n'importe qui parle à la place d'une catégorie de la population dont personne n'arrive à cerner la problématique sous le pretexte de la protéger de sa propre violence.

Si on interdit aux artistes de toucher à nos peurs, nous nous privons d'un moyen de les confronter sans risque. L'artiste nous offre l'expérience de la joie, de la tristesse, de la peur sans que nous ayons à mouiller notre chemise ni à risquer quoique ce soit. Il nous offre la possibilité d'explorer nos propres émotions en toute sécurité, dans un relatif confort intellectuel.

Il faut aussi distinguer l'usage de la violence et l'approche réaliste. Quelqu'un a évoqué Mel Gibson et son film sur le christ. Mais ce que Mel Gibson a tenté de faire, je pense, c'est une reconstitution "réaliste" des tourments du Christ. Il a essayé d'ancrer dans la réalité un personnage habituellement représenté dans un univers mythologique quasi-magique et très édulcoré. Si le Christ a existé et s'il a été torturé, alors Mel Gibson est, pour l'heure, celui qui a sans doute le mieux reconstituer son calvaire. Je trouve que c'est une manière paradoxale mais efficace d'aborder ce thème d'ailleurs, parce qu'il désacralise le mysticisme de l'univers chrétien pour mieux glorifier le mysticisme du personnage.

Je tiens toutefois à préciser que la violence excessive d'un film rend son expérience pénible, voire impossible, pour moi. Mais cette fascination est compréhensible et pas forcément répréhensible. Elle joue un rôle dans le processus artistique aussi important que l'exploration de la tristesse amoureuse, sans doute davantage... Tout le monde n'y sera pas sensible, mais c'est pour tout la même chose.

Quant au décryptage, je pense que la force d'une oeuvre artistique, même mauvaise, est qu'elle contient d'une façon ou d'une autre la clé qui désamorce la bombe. Et le plus souvent, les oeuvres témoignent seulement. Il ne suffira pas d'interdire la violence dans les médias pour la voir disparaitre dans les banlieues. En l'occurence, je ne crois pas que ce clip aura une influence quelconque sur les banlieues. Pour expliquer cela et finir sur image si possible amusante : quand Laurent Gerra imite Pierre Bellemare, tout le monde entend Pierre Bellemare, sauf Pierre Bellemare.
Comparer cette forme de violence à celle de Mai 68 n'est pas la meilleure idée qu'ait eu David Abiker... Derrière la violence de 68, il y a un idéal, derrière celle montrée dans le clip, il n'y a que l'intérêt personnel des jeunes violents et leur mépris de la dignité humaine.
Raciste parce qu’il y a des noirs ?
Moui… il n’y aurait que des blancs, dirait on que ce clip est raciste ? J’en suis moins certaine.
Ce que je peux dire de ce clip ? Ce n’est pas ma tasse de thé. La musique non plus. Tout comme les clips rap qui mettent en scène des nanas peu vêtues se tortillant.
L’intention de l’auteur ? Vendre sa musique peut-être… ou suis-je complètement sur une autre planète?
Ce clip fait ce que le cinéma français (dans sa grande majorité) fait avec les acteurs noirs, c'est-à-dire les mettre en scène dans des schémas attendus plus ou moins consciemment par les spectateurs. Si ce clip est choquant la grande majorité des films français mettant en scène des noirs sont toute aussi choquante…
Ce clip ne me choque pas plus que ça au demeurant, mais les débats qu’il suscite autour du racisme me laissent perplexe…
Oui il y a des noirs violents et après? Tous les noirs sont violents? Non.
Crier au racisme en voyant ce clip, je me demande dans quelle mesure ceux qui le font ne devraient pas se confronter à leurs propres préjugés concernant les jeunes noirs de banlieue...
Bon dimanche
Islande
En tous cas, une chose est bien sûre et certaine: ce clip finalement vise juste.
Il choque, il ne laisse pas indifférent, il appuie là où ça fait mal, il fait parler de lui plus (peut-être) qu'il ne le mérite. Le but est atteint.

En ce qui concerne un soi-disant racisme, il faut prendre en compte que le clip est chapeauté par le collectif Kourtrajmé, ce qui le met justement à l'abri de tous soupçons du genre.
Kourtrajmé bénéficie en banlieue d'une aura positive, et d'une sorte de label "crédibilité" (ses fondateurs sont tous plus ou moins issus de cités).
Il faut écarter assez largement cette hypothèse, les jeunes de banlieue vont en majorité aimer ce clip, et ne pas se sentir stigmatiser, bien au contraire.
Ceux qui sont déjà coutumiers de cette violence se trouveront je crois encouragés, si ce n'est glorifiés de leurs actes.

Voilà bien le problème, tout-le-monde est renvoyé dans ses cordes ici.
Chacun va se voir conforter dans ses positions initiales, et n'aura absolument pas réfléchi ou remis en cause quoi que ce soit après le visionnage.
Le film est très fermé, il n'y a aucun échappatoire à cette violence, aucun élément ne permettant de faire naitre une lueur d'espoir.
Ce côté pessimiste est très dangereux, voire irresponsable.
A l'inverse de "La Haine" par exemple, le choc n'est pas ici salvateur, il est destructeur.
Dire que ce clip est nul serait un peu faible : il oscille, sans bien savoir de quel côté tomber, entre l’ignoble et le pathétique !

Ses références cinématographiques sont semi-involontaires et de toute façon grotesques, simple pillage de gribouilles, simple facilité du filmage imbécile d’une violence stupide et sans but…

La vérité est hélas simplette : deux petits zéros équipés de générateurs de rythmes tentent de se donner un air canaille.

Ils font appel au bébé Costa Gavras qui, à l’évidence, n’a pas hérité du talent de son père.

Cela mérite-t-il tant de bruit, de buzz, de nigauderie pataude dans l’analyse des images ?

Il n’est pas interdit d’aller au cinéma, à l’occasion, afin de prendre la mesure de ce qu’est un vrai film… Kurosawa, largement cité, est un très bon exemple : ses images merveilleusement maîtrisées et profondément signifiantes sont à des années lumières de ce petit clip indigent et mercantile !

Parce que vendre sa soupe en tentant de faire scandale, c’est quand même vaguement minable, non ?

Une musique de merde dans un décor à chier, nous sommes en pleine scatologie !

David, avec une étrange déférence, qualifie à plusieurs reprises les coupables de cette ignominie “d’artistes”… Quelle étrange conception de l’art, quelle curieuse confusion mentale !

Alain Korkos qui maîtrise assez bien les codes du 9-3 parle de loustics…

Le mot est bien faible pour décrire des petites ordures qui n’hésitent pas à bigner une pauvre vieille à 8 contre une, à en violer une autre – plus jeune – toujours avec le même rapport de force, et qui trouvent naturel de savater ceux qu’ils jettent à terre sans la moindre raison.

Personne ne semble avoir noté que les petits salauds si complaisamment décrits méritent très largement la tôle. Les pauvres choux, leur enfance tellement difficile justifie à l’évidence ces très légers dérapages !

Trêve de billevesées, allez voir ou revoir “Les 7 Samouraïs”, “Apocalypse Now”, ou quelque chose réalisé par des artistes et non par des agrégés de nullité duplice et marchande.
Bonjour,

Je viens de débarquer sur ce forum.. j'ai pas eu le temps de tout lire, mais une recherche sur "toscani" n'a rien donné. C'est curieux que personne ne l'ait évoqué. Pourtant le parallèle semble relativement évident. Hier, Beneton (une marque de vêtements) faisait appel à un artiste (toscani, photographe) pour faire des affiches publicitaires choquantes à base d'images "documentaires". Aujourdh'ui, Justice (une marque de vêtement) fait appel à un artiste (Romain Gavras, cinéaste) pour faire un clip publicitaire choquant à base d'images "documentaires". A mon avis les débats actuels soulèvent les même questions et les mêmes argumentaires qu'à l'époque (oeuvre d'art magnifique, vulgaire attrape-nigauds publicitaire, possible récupération par les extrémistes de tous poils...). L'histoire est un éternel recommencement..
Malgré cette emission, ce clip reste à mes yeux une belle bouse de vache. Alain, vous voyez des références cinématographiques là ou je ne vois que des "ficelles" classiques du cinéma: un méchant pour faire peur doit faire du bruit, être filmé de dos et si possible en contre plongée. Bas oui les cinéastes font tous comme ça...

Montrer la haine et la violence pour mieux la dénoncer ? Oui c'est possible à condition de savoir le faire ! Et j'en veux pour preuve la comédie musicale devenue film en 1961 "WEST SIDE STORY" ( dont je m'etonne que vous n'en ayez pas parlé....)!!

Non vraiment, ce film n'est que l'expression filmée et autorisée d'un gros fantasme de violence, interdit dans la réalité, venant de 2 aristocrates pleins aux as, n'ayant jamais vu la moindre banlieue. D'ailleurs il serait facile de relier cette appartenance "grand bourgeois" à une famille politique extremiste. mais je ne le ferai pas...

Quoi que : Le Pen aurait voulu récuperer son electorat populiste qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Finalement, ainsi que le suggère le titre de cette rubrique, une bonne affaire pour lui effectivement.
Le Pangea day a été créé par la réalisatrice américano-égyptienne Jehane Noujaim qui, grâce au prix TED 2007 qui récompense ceux dont les idées novatrices et pacifistes sont les meilleures, a pu, à l’aide d’une bourse, développer son souhait pour changer le monde: une acceptation mondiale de la diversité, médiatisée par la puissance du film.
"Les films à eux seuls ne peuvent pas changer le monde, mais ceux qui les regardent le peuvent », déclare Jehane Noujaim. « Si vous aviez l’attention du monde entier l’espace de cinq minutes, quelle histoire raconteriez vous ?"
L’évènement prendra place simultanément dans de nombreuses villes comme le Caire, Kigali, Los Angeles ou Rio de Janeiro.

L'UNHCR aide à faire entendre la voix des réfugiés via Pangea Day

GENÈVE, 8 mai (UNHCR) – Des réfugiés, se trouvant dans des situations de déplacement parmi les plus graves et les plus isolées au monde, vont raconter leur propre histoire ce week-end, dans des vidéos qu'ils ont tournées à l'aide de téléphones portables, lors de la première édition de la manifestation internationale de cinéma, Pangea Day.

En France, cet événement reste très peu méditiasé : Pangea Day, la paix du monde sur Planète
Samedi 10 mai de 20h à minuit seul Planète diffusera le “Pangea Day”

Je n'ai pas trouvé de lieux de diffusion à Paris, il y en a quelques uns en Province.
de la violence gratuite qui se vend bien, ça fait une grosse marge
Belle caricature, bien réalisée. Si ça se trouve, ces jeunes lisent les différents commentaires sur différents sites et se marent un maximum de toutes ces prises de positions.
Bonsoir,

J'ai cru percevoir dans ce clip une dénonciation, une critique du pouvoir d'indignation partagé à la télévision. Ce pouvoir est évidemment plus intense dans ce média que chez les autres de part sa nature même (image mouvement image temps Deleuze). Souvenons-nous, en effet, des reportages télé récurants de style "violence dans les banlieues" diffusés, comme par hasard, pendant les 2 dernières campagnes présidentielles, pendant lesquels les émotions pouvaient écraser, piétiner, l'information.

MAIS...

Souvenons-nous aussi que ce clip vient nous hanter (emmerder) , comme par hasard (encore) durant une période post électorale : L'argument de dénonciation précédemment énoncé se dissout alors partiellement. Ce groupe essaie de nous manipuler (encore un autre) à travers l'idée juste selon laquelle l'art se valorise, entre autre, par l'intensité de son engagement. Comment ne pas ressentir alors un pseudo-courage artistique à des fins puérilement marketing et commerciales (bien réussies)?

Que de démagogies!

Décidément.
Non Kraftwerk ne jouait pas masqué !! Et non on ne peux pas appelé "Rythm'n'blues" la musique pourrie de M6 .
Le Rythm'n'blues , David Abiker c'était Otis Redding , Curtis Mayfield , Robert Cray et tant d'autres pas la soupe
merdique de M6 . De la à nommer "Oeuvre" ce clip de merde qui est un appel à la violence (complètement
d'accord avec vous Alain Korkos) iul faut arrèter de délirer !! Ce n'est pas c'est 2 petits bourgeois spécialiste
du tourne bouton , j'ai nommé justice qui ne savent ce qu'est un 12/8 ou une grille de 32 mesures qu'il faut
qualifier de "musicien-artistes" !!
Il faut arrêter de tout mélanger et d'appeler art absolument n'importe quoi . Ce que nous avons vu dans l'art
moderne en peinture , sculpture a fini par se produire en musique .
Je veux dire que l'on met côte à côte des choses exeptionnelles a égalité avec des merdes absolu !!
La télévision a sa grande part de responsabilité dans l'affaire à servir sa soupe insipide à la masse
de plus en plus decervelée par tant de mensonges et de "sous culture" !!!!
Vous vous souvenez du test des taches d'encre de ce psychanalyste suisse ? Celui ou un patient voit dans la tache d'encre une chauve-souris quand le patient précédent voyait une fleur des champs ?

C'est exactement la même chose avec le clip de Justice. Certains y voient une apologie de la violence, et d'autres sa dénonciation. Pourquoi ? Parce que, comme l'un des chroniqueurs d'@si le disait pour les photos de l'exposition très controversée de Zucca, qui montrait un Paris sous l'Occupation coloré de soleil quand on aurait attendu en parallèle un rappel des rafles, de l'étoile jaune et des exécutions, "c'est la légende qui fait l'image."

Or ici, point de légende. La bande son est instrumentale, une musique électronique sans texte. Comment interpréter des images sans un discours qui les accompagne, ne serait-ce qu'un sous-titrage ?
Les clips de rap ont le mérite du texte, qui établit le plus souvent un discours politisé clair. Ici, les images sont laissées à l'appréciation du spectateur.

Mais nous n'avons pas affaire au 2001 de Kubrick, où tous les spectateurs se demandent le pourquoi de la présence d'un bébé flottant à la fin du film. On assiste à des images violentes, qui peuvent accentuer l'amalgame dont pâtissent déjà les jeunes des cités.

Je ne suis pas d'accord avec les commentaires de Daniel et de David lors de l'émission, qui comparent ce clip au film de Kassovitz, et à la chanson écrite par Berger et Plamondon pour Starmania, "Quand on arrive en ville." Le point commun entre le film La Haine et de l'opéra rock est qu'ils établissent un certain contexte. Kassovitz dépeint la vie quotidienne des jeunes de banlieue. Plamondon et Berger ont inscrit la chanson de Balavoine dans une intrigue qui dénonce les deux fléaux de notre temps: la dictature et le terrorisme. La dictature d'une part, avec Zéro Janvier, candidat à l'élection présidentielle aux tendances fascisantes, qui n'est pas sans rappeler un certain zéro d'aujourd'hui, et le terrorisme d'autre part, représenté par les étoiles noires, bande de voyous dont le meneur est le fameux Johnny Rockfort, incarné par Balavoine. Sorti de son contexte, la chanson "Quand on arrive en ville" peut effectivement être entendue comme une apologie de la violence, alors qu'elle la dénonce en montrant le désespoir d'une génération, mais il faut avoir vu les deux heures du spectacle pour le savoir.

Autre amalgame navrant: celui qui confond musique d'aujourd'hui et violence gratuite. Il y a une référence que vous ne citez pas dans l'émission, celle des blousons noirs. Ils portent une croix cousue dans le dos qui n'est pas sans rappeler la couverture de l'album de Metallica, Master of Puppets. Les groupes de métal subissent les préjugés courants, accusés d'incitation à la violence ou de satanisme, à cause du discours de quelques uns dans des textes primaires.

J'entends déjà les bribes de conversations des personnes indignées par le clip de Justice:

- Ah, ces jeunes de banlieue, tous des voyous...

- Oh oui, surtout les noirs !

- Et puis la musique d'aujourd'hui n'est plus ce qu'elle était. Ces nouveaux groupes et leur musique de sauvages... avec leurs croix sataniques sur le dos...

etc.

Les images sans légende présentent un danger notable.

Le proverbe dit: "une image vaut mille mots"

Oui. Mais lesquels ?
Bonjour,

En revoyant le clip aujourd'hui après avoir suivi l'émission la veille cela m'a soudain fait pensé au propos de Chris Marker sur le rôle de la caméra (surtout documentaire) dans le comportement des acteurs/individus.
En cela je trouve assez fallacieuse la position d'Alain sur la fin de l'émission (par rapport à la supposée dénonciation des médias "on bouffe aux deux rateliers en même temps"). Je pense pour ma part que tout le propos du clip est structuré autour de ce "kino-eye" comme disait Dziga Vertov. En effet quand on se détache de la violence ambiante il y a un second niveau de violence et de misère qui transparait dans l'oeil même des jeunes lascars. Dès le début ils fixent tour à tour la caméra, la regardent, lui parlent (un habitant de la cité se penche à son balcon et fait un doigt à la caméra comme si celle-ci était l'un des jeunes - elle le devient à ce moment là/ avant de dévaster un bar pmu l'un des protagonistes - on hésitera à les qualifier de "héros - dit "filme ça"). Alain semblait résumer ce parti pris comme hypocrite à partir de la seule phrase finale ("t'as kiffé filmer ça fils de pute"), mais c'est oublier que ce thème innerve toute la vidéo avant d'éclater comme épitaphe. Voila qui me fait dire que l'intention principale est portée sur la caméra-public
Je crois, ou plutôt je ressens ce film comme une adresse aux médias, plus encore aux spectateurs-internautes qui, comme le soulignait l'émission, font le choix de regarder. Il dénonce notre voyeurisme façon Gainsbourg ("Vous avez aimé l'histoire de Jesse James? ça vous a plu? vous en voulez encore? alors voici l'histoire de Bonnie & Clyde"), et cette caméra qui tressaute, ce perche-man qui se fait martyriser, l'humour en moins, ça ressemble furieusement au C'est arrivé près de chez vous de nos amis belges !
Mais revenons à notre propos. Je pense que tout le film dénonce et joue justement des codes et des fantasmes des média et de leurs spectateurs : filmer la violence en direct, sans scénario, sans acteurs, "embedded" quoi. Et c'est la grande force de ce clip ; utiliser tous les apparats du cinéma fictionnel (scénario, acteurs, mise en scène) sans se laisser percer, en faisant croire à sa réalité par le biais de l'artifice de la lumière et du son (crus, dégueulasses).
En quoi cela a à voir avec Marker ? finalement pas grand chose. Marker cherche à montrer l'influence de la caméra sur le comportement du sujet filmé. La seule connexion c'est finalement la dualité des yeux, de la caméra et de l'acteur qui la regarde, un peu comme l'homme-volant hésitant regardait la caméra avant de sauter (et de s'écraser) de la Tour Eiffel au début du XX° siècle : s'était-il cru obligé de sauter parce que la caméra l'y obligeait questionne Marker ?
Quand le jeune dit à la caméra "filme ça" avant d'entrer dans le bar, même si c'est fictionnel, n'est-ce pas pour le spectacle qu'il entre? n'est-ce pas son boulot de comédien que d'offrir un spectacle à la caméra, au spectateur? y serait-il entré de lui-même ? Et puis, retournons la question, dans quelle mesure le montage influence-t-il le spectateur? à voir les réactions sur Youtube, énormément ! le rythme du montage oblige l'annulation de la distance nécessaire entre image et oeil (comme avec l'exemple du balcon où le mec s'adresse à la caméra et non au jeune qu'elle est censée incarner). Il y a donc deux niveaux de lecture concomitants en permanence : ce que cela montre, comment cela montre, et troisièmement, que peut-on tirer, nous les voyeurs, de cette double appréciation?
Ce clip, génialement polémique, soulève sa propre réalité d'artifice visuel en question sociologique, presque métaphysique : filmer la violence est déjà appliquer la violence aux victimes autant qu'aux agresseurs et si une frange de la population peut s'adonner à ces rodéos, c'est toute la société qui les pratique quotidiennement devant son écran.
Un buzz kézako.
Dan Israël pourrait-il AR-TI-CU-LER?
Si le message n'est pas clair, ses effets me semblent transparents:

- le français inquiet tremble d'effroi et de malaise
- le français qui vote extrême-droite n'est pas près d'y renoncer
- le français bobo s'extasie devant l'œuvre jusqu'à la travestir
- le français racaille est dédouané, glorifié et encouragé

Bref, personne devant ce putain de clip n'aura réfléchi une seule seconde à sa situation, et elle en sera même confortée.


Ce clip est donc pour ma part une œuvre pas dénuée de talent, mais profondément hypocrite, à la limite du méprisable.
Désolée mais j'étais pressée et j'ai envoyé mon message sans vraiment le relire. En voici une version j'espère un peu plus compréhensible ...

Pas besoin d'un clip pour que certains rallient l'extrême droite. Ceux qui ont ce genre d'idée l'ont fait pour la plupart depuis longtemps. En revanche on aura toujours besoin montrer les violences que subissent les plus démunis, violences renvoyées avec les moyens du bord. C'est une chose grave dont il faut parler sans tabou en montrant toutes ses expressions. Ainsi si on accepte la réalité de cette violence on acceptera l'existence des vraies perversions sociales : exclusion, exploitation, manipulation .... ion.

Je vois ce clip comme une façon de dire "ça existe". Comme il est évident que cette colère n'est pas née d'une génération violente spontanée nous devons agir à la source et non contre les symptômes. Il faut agir pour ceux qui souffrent et non pour ceux qui voient. Le business édulcoré de la violence n'a pas le droit de citer ici. Ces images ne sont pas là pour faire du bien. Elles ne sont pas là non plus pour appuyer une loi répressive. Ce clip nous met devant une évidence, nous devons trouver des solutions et accepter que cette violence exprime une détresse trop longtemps contenue et légitime qui explose dans la souffrance.
Pas besoin d'un clip pour que certains ralient l'extrême droite, ceux qui voulaient le faire l'ont fait depuis longtemps. En revanche on aura toujours besoin de parler des violences que subissent les plus démunies et les renvoient comme ils peuvent. Mais on doit en parler sans tabou. Alors il faut montrer cette expression, si on veut comprendre ce problème one ne peut se voiler la face. Cette violence acceptée nous amène à accepter la réalté desvraies perversions. Certains diront que c'est un comportement marginal. Et alors ? La détresse originelle est elle mineur pour autant ? Pourquoi en être arriver là ?

Je vois ce clip comme une façon de dire "ça existe" et comme il est évident que cette colère n'est pas née d'une génération violente spontanée on doit s'en soucier. On doit la prendre en compte pas pour nous mais pour ceux qui la vivent. Le business édulcoré de la violence n'a pas le droit de citer ici. Ces images ne sont pas là pour faire du bien. Elles ne sont pas là non plus pour appuyer une loi répressive. Ce clip nous met devant une évidence, nous devons trouver des solutions et accepter que cette violence exprime une détresse trop lo,gtemps contenue et légitime qui explose dans la souffrance.
Cette vidéo fait penser aussi à la thématique noire dans l'art contemporain, les croix noires de Valentin Carron qui étaient visibles au Palais de Tokyo dans l'expo The Third Mind, et puis l'art gothique et son cortège d'objets fétichisés.

Elle s'inscrit pour moi dans une esthétique contemporaine bien repérée, liée au "faire-peur" de la haine, qui est un exercice très apprécié des jeunes : le nouvel anti-bourgeoisisme.

Je crois moyennement au discours sur l'exemplarité de cette vidéo dans les banlieues,
les djeuns ayant compris que la médiatisation des événements de novembre 2006 leur avait joué un sale tour,
voir comment le mouvement commémartif l'année suivante a été enrayé.

Pour ce qui concerne l'emploi par l'extrême-droite, j'ai l'impression qu'on a dépassé cette époque,
que le fait même qu'il y ait de la musique sur ce clip suffit à l'inscrire comme rituel
et donc à le vider de sa charge réelle de violence pour lui donner une valeur symbolique et aseptisée.

Et puis franchement, quand on voit la tête des types, on trouve qu'ils ont l'air de beaux bébé cadums, pas très crédibles en sales gueules balafrées.


http://anthropia.blogg.org
Je suis allée voir le forum signalé par alain b plus haut, c'est atterrant. La libre expression ok mais quand on parle systématiquement de de "français de souche" vs "cramés", "juifs", "enculés", "pédés", "tarlouzes" et j'en passe, que les métaphores animales sont plus qu'explicites, qu'on parle de nettoyage au lance-flamme (ou qc dans le genre), il y a quand même un sérieux souci. Et les adeptes du FN de se réjouir de ce qu'ils considèrent comme de la "propagande" gratuite qui leur serait servie sur un plateau d'argent...


Le fait qu'ils le pensent, même si certains sont conscients des limites de ce raisonnement (ils sont bien obligés d'admettre que tous les groupes ethniques reçoivent le même traitement des casseurs dans le clip), prouve que les téléspectateurs / internautes pas nécessairement dotés d'un grand sens critique ou d'une culture cinématographique poussée y verront peut-être le même message. Personnellement, j'ai bien pensé à Orange mécanique mais pour les autres références, je ne suis pas persuadée que tout le monde les maîtrise. Tout le monde n'est pas cinéphile... au demeurant, je trouve le clip assez obscène, et je n'aime pas l'idée qu'on puisse faire commerce de ce genre d'images, que ce soit vis-à-vis des cités ou vis-à-vis des victimes, qui elles sont bel et bien aux premières loges. Ici, avant d'être dans l'art, on est surtout dans un business un peu fangeux, un peu merdeux, un peu dérangeant.
bonjour asinautes de tous poils.
beaucoup de choses en effet dans ce clip de justice..... beaucoup de questions, de malaises, de references cinematographiques etc...
ce qui m'etonne d'abord, apres avoir vu votre emission, c'est qu'apparement personne à asi ne s'est preoccupé d'aller chercher l'info a la source. qui a contacté les deux dj's? qui a contacté romain gavras? qui s'est interressé a son travail passé (notamment avec kim chapiron de kourtrajmé)? personne?
dommage, cela aurait peut etre pu faire avancer le debat, non?
et puis il y a cet asinaute qui parle de batards de barbares ( chanson et clip concocté par les memes realisateurs) interpreté par le groupe de rap "la caution". il se trouve que la petite association de solidarite internationale dont je fais partie cherche des subventions notamment grace a des concerts et il se trouve, mes amis, que nous avons invité le groupe "la caution" a venir jouer sur toulouse. ils sont venus, gratuitement! j'ai donc pu parler avec eux de ce morceaux si particulier, peut etre plus "hardcore" que le clip de justice. pour eux ce clip (je vous conseille de le voir) est a "dissocier" de leur oeuvre ; c'etait une commande pour le film sheitan, où ils s'amusaient a faire une apologie caricaturale de l'ultra violence (vous l'avez compris maitre kubrick n'est pas loin). justice s'est peut etre alors amusé a faire de meme (question ouverte)?
pour terminer, et pour repondre a mr korkos, je ne sais pas si le transfert ou la projection des jeunes qui regardent le clip soit si evidente que ca. je me rappelle le debat qu'il y avait il y a une dizaines d'années sur les jeux videos. est-ce que "shooter" des zombies pendant des heures (resident evil) ou vendre de la drogue dans les rues, voler des voitures et tuer des gens (GTA) sur un ecran ont fait de moi et de mes pairs des gangsters en herbe? heureusement non.
En tout cas pour ceux qui parlaient de la video des nazis dans le metro qui agressent des enfants noirs, les jeunes nazis font parti du mouvement d'extrême droite populiste MSR de Gregory Gennaro, et ils ont ensuite rejointe la droite socialiste qui à fais une manif à chatelet mercredi.

Voilà en tout cas j'espère qu'on va parler plus de cette vidéo, surtout que les néonazis present sur la vidéo se sont fait ensuite agresser par des redskins (chasseur de skin issu des bandes des années 80) puis sont aller porter plainte au commisseriat !

Donc toute la bande est facilement retrouvable ! pour info c'etait le 4 aout 2007. :

la vidéo originale récupéré par les redskins sur la caméra des nazis: http://www.megavideo.com/?v=DSCI39AW

à noté que kemi séba le chef de la tribu "K" (groupe d'extrême droite reprenant la cause noir, dans un brouhaha de nationalisme et de cause noire et d'alliance dans les milieux d'extrême droite blancs (comme les jeunesse identitaires) à lancer une "fatwa" contre les skins présents sur la vidéo.
Je viens de regarder le clip dans son intrégalié et bien sur votre débat sur se sujet.

Je le prends dans le négatif et le positif.

Dans le cas du négatif cela peut etre lié reellement à la violence et nous démontrés que dans les cités se seras toujours ses minorités qui feront la loi et provoquant l'état et la police.

On peut le voir positif en dénonçant la violence par la violence d'ou la complexité exact à comprendre ce clip tres bien fait pour faire passé un message positif ou négatif.

Le problème de se type de clip, tout comme certains jeux vidéos (gta4 sorti il y a peu) et bien d'autres type de vidéos peuvent donnés des envies de faire pareilles, bien sur se ne sont que des minorités qui s'identifient à se type de violence mais malheureusement finnissent tres mal dans beaucoup de cas.
Monsieur Korkos, lafin ne ferait-elle pas référence à Phantom of the paradise ?
Bonne émission, peut-être un peu trop courte pour moi qui n'avais pas lu les débats avant de visionner l'émission. J'ai l'impression que Dan Israel a d'ailleurs plusieurs fois voulu dévellopper une idée, mais qu'on ne lui a pas beaucoup laissé la parole, comme s'il n'était là que pour informer sur des questions précises et non pour analyser...
Bon quelqu'un l'a dit, et je n'ai pas lu tous les commentaires, mais il me semble que la référence essentielle de ce clip est C'est arrivé près de chez vous (1992). Il creuse le même malaise : celui qui filme et celui qui commet des actes violents ont besoin l'un de l'autre. Même dans son côté ultra référenciel, ce clip est impossible sans le film de Rémy Belvaux et de ses deux autres copains belges.
A noter aussi, qu'une chanson de NTM (album de 1996) s'intitule C'est arrivé près de chez toi.
Les petits gars du 9-3 et ceux qui ont conçu le clip de Justice partagent les mêmes références. Donc, à mon avis, pas de souci. Je pense que ce clip est d'ailleurs bien plus destiné aux jeunes des quartiers, qu'à ceux des beaux quartiers. La peur d'une stigmatisation sociale ou raciale, c'est un réflexe de bourgeois culpabilisé.
Dans le contexte d'ultra violence spectaculaire du clip, le racisme et le sexisme sont des violences comme les autres.

Mais surtout, ce clip est une vraie réussite et Stress est un des meilleurs morceaux électro depuis bien longtemps.
D'une part il y a certainement un message adressé aux médias dans cette vidéo. Comme une question posée sur leur incroyable propension à relayer toute violence de la jeunesse sans analyse et sans hésiter à aller jusqu'à mentir ( qui se souvient des fabuleux titres sur les chiens éventrés en rave party... Puisque ASI avait évoqué l'affaire, j'imagine que tout le monde s'en souvient ici).
D'autre part, c'est vrai qu'un videoclip est un outil promotionnel, et il convient donc de ne pas trop le prendre au sérieux. Pour être clair, il faut se détendre, et passer à autre chose. Les nombreuses émissions alarmistes de tf1 et m6 qui se disent d'information sont plus intéressante qu'une pauvre vidéo.
Bonjour,

Je viens de regarder l'émission après avoir participé passivement à de nombreux débats enflammés avec divers groupes de gens ces derniers jours...
Bref, le débat de l'émission me semble passer à coté de quelque chose de très important.

En prenant le principe d'un clip comme "illustration visuelle d'une chanson", ce clip est à mon humble avis superbement réussit.
En effet, la chanson s'appelle "stress"
Il se trouve que la grande majorité des fans de Justice sont (etaient ?) des petits bourgeois ou classe moyenne, de moins de trente ans.
Chaque jeune de cette generation a forcément essuyé plus d'une fois le fait de se retrouver "dans une embrouille" que ce soit à l'ecole, dans le metro,
en sortie de boite... en gros, tout jeune de cette generation a forcement vecu ou vu de tres près une embrouille comme celle montrée dans ce clip au minimum une fois dans sa vie.
Et en l'occurence, ce genre de situation (au dela de faire partie de la vie quotidienne) est extremement marquante, et provoque une poussée d'adrénaline absolument folle...
"comment je vais m'en sortir ? J'me bat ou je cours ? etc "reflechir en quart de seconde et prendre la decision adéquate...

C'est le stress !

De part ce fait, la personne lambda de moins de trente ans dont je fais partie ressent obligatoirement une SENSATION de stress en voyant le clip.

En cela, le clip AJOUTE quelque chose à la chanson.

Pouvez vous me dire la derniere fois qu'un clip musical vous as fait "ressentir physiquement" un concept ?

Personellement, j'etait relativement passé à coté de "stress" lors de la sortie de l'album, alors que maintenant, la chanson m'evoque "quelque chose".


Au dela de ça, les débats sur apologie ou denonciation de la violence me semblent sans aucun interet dans la mesure ou la dimension artistique du clip réside
integralement dans le fait de ne pas donner d'explication au spectateur, de le laisser libre d'interpreter ces image comme il le sent.

romain gavras monte d'une tres grande marche dans mon estime, et rejoint des gens comme gaspard noé, qui savent trouver la beauté dans la violence ou la laideur.

Autre chose, je vois les kilometre de debat sur forum et les millions d'heures de discussion autour du clip comme partie integrante de la réussite artistique de ce clip.
A savoir, premier clip "dance" avec que de la forme, aussi travaillée soit elle, qui parle à trois graphiste et deux fashion victimes,
deuxieme clip "DVNO" avec une majorité de forme et un poil de fond avec les references des logos old school, qui parle à deux graphistes et demi, et trois fans de vielles series
et ce dernier clip, qui est un vrai court metrage, avec une tres belle forme, et ENORMEMENT de fond... à en croire encore une fois les forums pour ne citer qu'eux.

Alors, plan marqueting reussit, effectivement, mais oeuvre artistique réussie avant tout, (englobant de coté marketing, ref pop art)

C'est la premiere fois de ma vie que je laisse un commentaire sur un forum, c'est dire...



Merci pour le site d'@, les débat sont interressant... mais celui là aurait mérité un intervenant possedant une bonne culture hip hop, acompagné d'un bon
bagage anthropologique et une connaissance de la scenne electro franco-parisienne (genre Ariel Wiezman peut etre) pour agrementer l'avis de David Abiker, qui est globalement le plus
interresant à mon avis... j'ai la fleme d'exliquer le pied de nez gigantesque aux clips de rap classiques, et la dimension politique non négligeable de réponse face à un président qui abandonne
et méprise les plus pauvres, mais ça aurai interressant de placer ça dans l'emission.


allez, n'importe quoi de s'emporter comme ça sur un forum, bonne nuit, et bonne continuation à @rret sur image.


Nicolas Malinowsky

www.ill-studio.com
Les sept mercenaires étaient des hommes, dans ce clip, je ne vois aucune oeuvre d'art, je vois des petits minables, lâches, obligés d'être à plusieurs et armés pour attaquer une vieille dame, et violer une gamine, pour moi, il n'y a qu'appel à plus de violence.
Comment ne pas penser au Black Dragon Gang qui agissait de la même manière et dont le mot favori était "justice" quand on voit ce clip ?
Pondre quelque chose comme ce clip sans que les auteurs ne s'expliquent, c'est un peu comme l'exposition de Zucca sans les explications sous les photos. Finalement, je trouve un lien entre ces deux sujets.
On peut comprendre tout et n'importe quoi et effectivement, des récupérations sont envisageables... Le problème en l'occurrence est que les "artistes" ne semblent pas avoir de messages à nous délivrer, ils semblent ne rien en penser, d'où l'absence de commentaires de leur part concernant ce clip. Je doute donc de la valeur artistique d'une telle production.
je suis un jeune issu de ces banlieue (bobigny) vous savez ici on connais très bien les 7 mercenaires on est pas inculte, je suis pas choquée par ce clip super esthétique que vous compare a des clip d'extrême droite avec un réalisation d'amateur. je vous invite a suivre le parcoure du collectif Kourtragmé qui est né lui même dans les cités qui ont beaucoup fait dans le monde du rap et bien d'autre . De plus connaissant la réputation politique de Gravas. je vois mal un message raciste dans ce clip mais plutôt il le voyeurismes des media et de leur spectateur a plusieurs reprise on i voit des personne regarder sans rection avec la phrase final qui est place a la fin pour bien faire comprendre leur discours. Car les journaliste toujours prêt filmé tout sans humanité. il serai capable de filmer quelqu'un ce noyer sans même l'aide pour avoir l'image la plus choc. donc si on les censure, censuré LES JT
L'art au service du commerce... je ne vois rien de plus.
Des références, un travail créatif... mais sans message. Avec pour seul but : "choquer" pour vendre.

anthony [ Blog à Part ]
Un clip banal et violent. Les références cinématographiques repérées témoignent du manque de créativité du réalisateur. Le "message" véhiculé est un cliché. Mais la "magie "du marketing opère comme toujours.
La sortie du clip le même jour que GTA 4, jeu video amenant le joueur à "être" un ganster circulant dans la ville serait-elle une coincidence?

Gta 4, jeu video dont la sortie mondiale était planifiée au 29 avril depuis un bail met le joueur dans la peau d'un caid devant remplir différente mission afin de s'approprier la ville.

Au menu : rixe, car jacking, viol, bagarre, les même éléments composant ce clip. Pour une personne ayant déjà joué à GTA, la scène au l'homme se fait explulser de son véhicule est très similaire à la manière dont cela se passe dans le jeu. Tout comme l'incendie de la voiture qui reflète l'état d'abandon d'a peu près chaque véhicule volé dans le jeu, bien souvent pour matérialiser la fin de vie (on a trop percuté d'obstacle avec), ou bien de par les bombes et autres cocktail molotov balancer par des gangs rivaux..

Pour revenir au clip, il me semble que cette chronique video ne s'intéresse pas sufisamment à la musique accompagnant celui-ci, surtout la variation de theme ayant lieu à 1 minute de la fin, qui personellement me fait penser à une part de regret qui arriverais afin de faire également présager de la fin, la violence qui se retourne contre les yeux témoins..

A noter également une mise en scène de la passivité des gens par au moins 2 fois (nottament la dame au balcon)..
Hey les amis d'ASI, vous êtes fatigués?????
Vous parlez 38 minutes sur un clip. Ca n'était pas plus simple de les inviter?
A plus
Je voulais d'abord dire que je trouve ce site merveilleux. Les petites touches finales l'ont amélioré de façon parfaite. Même si j'étais la première à penser lors des premières émissions d'@SI que peu importait la forme pourvu qu'on ait le fond des émissions, je suis heureuse de l'esthétique finale du site, et de son efficacité technique, à l'image de DS et de l'émission télévisuelle, rigoureuse, fonctionnelle, et agréable. Merci à toute l'équipe. C'était inespéré.
Les chroniques, les articles et les émissions sont pertinentes et très professionnelles, pas tout-à-fait comme ASI télé, mais je crois que vous êtes arrivés à une bonne vitesse de croisière. Et l'insertion des images sur cette émission-ci, pas tout-à-fait parfaite, mais presque, apportait vraiment un plus. J'aimais quand il y avait deux débats par semaine, mais j'avais conscience qu'il s'agissait de bonus.
Et vous vous êtes très bien adaptés au format internet en apportant vraiment la légitimité et la rigueur dont on pouvait avoir besoin. Vous n'êtes pas le seul site dans ce cas, mais vous êtes une très grande réussite. Je suis sur Internet depuis 12 ans, mais c'est la première fois qu'un site me rend accroc.
Et je trouve que la qualité des forums est exceptionnelle. Et l'effet d'interactivité entre le site et les forumeurs n'y est pas étranger. Votre exigence et votre souci du débat a un effet bénéfique sur les réflexions des posts. De plus en plus (quelquefois, je ne comprends pas tout, mais chacun ses références). Et les liens des internautes sont toujours un plaisir.
Et alors, j'ai vu que vraiment nous étions dans l'élite, car désormais, nous avions une rubrique Club (Je rigole, je sais que c'est Club dans le sens de Musique de Club, et que le fait que l'émission faisait discuter des débatteurs qui étaient du club d'@SI n'y est sans doute pas étrangère).

Et à propos de l'émission, en dépit du fait que n'y figuraient que des professionnels d'@SI, elle était très intéressante.
Et je vais encore faire ma mauvaise tête par rapport à l'émetteur et au récepteur. Parce qu'Alain est un artiste, donc un émetteur vers le public, il considère que l'artiste, ici en l'occurence le réalisateur, le groupe musical et tout le tintouin autour, y compris le service marketing, a une responsabilité dans le cadre de son oeuvre. C'est tout à son honneur par rapport à sa propre production.
Mais sa vision n'est pas du tout celle du récepteur, par exemple, au hasard.... David Abiker. Comme la plupart des gens, il y voit ce qui correspond à sa culture, son histoire, ses émotions ou ses préoccupations du moment et des tas d'autres paramètres qui lui appartiennent, c'est-à-dire son identité, elle-même toujours en devenir.
Il y verra ce qu'il voudra y voir. Une continuité d'un thème moderne convenu et très accepté (les références qui sont faites par les chroniqueurs et les internautes sont multiples, et on peut rajouter le Ramayana, l'Illiade, les premiers films de Matt Dillon........), qui prend appui sur une esthétique de la violence purement fantasmée, ou une catharsis, ou une horreur, ou quelque chose d'autre qui lui correspond, ou tout cela en même temps. Comme pour chacun d'entre nous.
Les fachos le liront à leur profit, "vous voyez, on vous avait prévenus à propos des immigrés", les gôchistes défendront la colère de ces pauvres jeunes laissés à l'abandon social, les vieilles dames seules seront terrifiées, les gens qui vivent dans ce genre de cités se sentiront stigmatisés, les fans de C'est arrivé près de chez vous y verront une résurgence du même théme.....
Chacun verra midi à sa porte, alors que ce n'est qu'un produit marketing, un marketing viral en l'occurence, bien moins bien que celui de Cloverfield.
Et ça recommencera lorsqu'il sera question de le voir à la télé.
Alors pourquoi le débat ? Pour sortir un décryptage de l'image intéressant. Qui nous parle de nous et des autres. Parce que ces images parlent à notre rapport au monde, à nos relations avec les autres, à la violence qui est en nous et en les autres, pour ne plus en avoir peur.
Parce que c'est cela l'enjeu, actuellement, n'est-ce-pas ? Ne plus avoir peur.
Je trouverai une ironie délectable à ce que Romain Garas se fasse défoncer son 4x4 par une bande d'ados qui aurait visionné le clip...
Bonjour,
Je suis assez d'accord avec David Abidker,
une œuvre (surtout "rock") n'en est une que si elle bouscule et met le nez du spectateur
dans son caca, l'ambiguïté est source de débat...
Je ne suis pas fan du groupe, mais bravo les artistes...
Quant au risque de récupération, ça me paraît hors sujet.
Ce clip, que j'ai découvert quelques jours avant qu'@SI en parle, me fascine tant par sa beauté que par son ambigüité ! Je ne l'ai vu qu'une fois en entier, et j'ai rarement été aussi mal à l'aise pour toutes les raisons déjà évoquées. J'ai de nombreuses choise à dire sur ce clip, mais David et Alain ont bien résumé ce que j'en pense. J'aime le terme de produits marketing "impur" !

J'aimerais cependant dire quelques mots sur trois détails sur lesquels je souhaiterais attirer votre attention :

- Dans la famille "clip ambigüe", Romain Gavras en a réalisé un autre qui me fascine également. Vous pourrez le trouver ici ! Le but est-il de se moquer de la communauté tuning ? Si oui, pourquoi le clip semble-t-il si humain ? Si attendrissant ? Pourquoi est-on à la fois si proche et si loin des clichés que l'on peut retrouver par exemple dans cet extrait de l'émission Strip Tease. Cela semble tellement facile de se moquer que pour moi, ce n'est pas l'intention du clip. Bref, dans une moindre mesure, ce clip aussi m'a marqué et m'a fait beaucoup cogiter.

- Un autre clip réalise par Kourtrajmé m'a moins fasciné mais beaucoup plus dérangé ! C'est celui de la chanson Pour ceux, de la Mafia K'1 Fry, un "collectif de rappeur français" dont les membres les plus connus (peut être par pour les abonnés d'Arrêt sur Images") sont : Kery James (ancien membre du groupe de rap hardcore : Ideal J, mais depuis assagi), Rohff (Que j'apprécie peu), les membres du 113, ou encore Demon One. Ce clip, disponible ici, m'a fait bondir par sa violence non feinte, et beaucoup plus réel que dans Stress. Les courses poursuites en voiture sur la voie rapide, les cascades en moto et scooter au milieu d'enfants et d'ados, les pitbulls excités à moins d'un mètre d'enfant de 4 ou 5 ans, les mêmes pitbulls lachés sur un homme (certes protégés et volontaire ...) ensuite roué de coups, les dents de Demon One*, tous ces passages sont autant d'éléments qui m'ont fait bondir en regardant le clip.

- Tout ça également pour expliquer (fallait-il d'ailleurs le dire ?) qu'on ne peut pas taxer Kourtrajmé de racisme tant les membres de ce collectifs sont impliqués dans la vie des cités difficiles comme le montre des court-métrages comme 365 jours à Clichy-Montfermeil (que je n'ai pas vu malheureusement) ou Un an après l'état d'urgence (pas vu non plus).

Si j'étais au FN, ce n'est pas Stress que j'essayerai de récupérer à de mauvaises fins, mais Pour Ceux.

Merci pour cette émission.

Guillaume
Je vois que personne n'a cité Laibach dans les références. J'ai tout de suite pensé à ce groupe en voyant le clip de Justice.
Tout d'abord, pour vous faire une idée:

http://fr.youtube.com/watch?v=fxs37SzUo7A

J'y vois des ressemblances à plusieurs niveaux :
- Au plan musical, c'est de l'indus comme on l'aime : rythmé, monotone, stressant, bref génial.
- Au niveau de la démarche : Il faut savoir que Laibach est un groupe un peu particuliers, ça fait 30 ans qu'ils sévissent (plus que de 3 ou 4 ans ; ) ), d'origine slovène, ils jouent avec les symboles, choquent et s'amusent des réactions du grand public. Ils utilisent une esthétique totalitariste et stigmatisent nos peurs les plus enfouïes. Il y a une réflexion philosophique dernière Laibach assez complexe. Chacun y voit ce dont il a envie de voir. Je pense que c'est la même chose avec ce clip.
- Et biensur, au niveau visuel, cela ne vous aura pas échappé!

Enfin, le fait que ce clip déclanche la polémique, fasse parler de lui est une victoire artistique. Car ce n'est que de l'art, ce sont des images et il faut savoir s'en déttacher.
Dernière chose, Laibach n'est pas récupéré par l'extrême droite, ces gens ont trop mauvais gouts!!! ; )
Debat interressant, mais cependant un point n'à pas été suffisement developpé.
Ce qu'il faut relever dans ce clip, c'est le discour marketing de plus en plus recurents et ambigüe :
"Je vous MONTRE que je suis conscient de me servir des ressorts marketing pour vous vendre ma tambouille, et cela me place (moi et ma tambouille) en dehors du sytseme"
Tout comme l'affiche publicitaire pour les galleries Lafayette (dont vous aviez très bien parlé sur le site) prensentant Beigbeder lisant La société de consomation, de Baudrillard, le schema conciste à jouer sur plusieurs degrés de lecture, en ce regardant le nombril.
C'est toujours cette même distance sarcastique et arrogante : "voyez comme j'ai compris comment faire des choses qui marche"
On ne fait plus du marketing, on joue à celui qui en fait.
Juste un petit truc : Pourquoi la chanson de Starmania n'a-t-elle pas causé autant d'émoi ? Parce que la très grande majorité des gens n'écoutent pas les paroles des chansons. La voix est juste un instrument de musique comme un autre. Combien de gens pensent que "Born in the USA" est un hymne à la gloire de l'Amérique ?

Là tout est dans les images, et elles sont plutôt explicites.
trop de messages sur ce forum...
Pourtant je me permet de rajouter encore quelques référence qui ne semble pas avoir été évoquées:
Funny Games (de nouveau à l'affiche)
et Chute Libre.
En lisant de nombreux commentaires j'ai vraiment l'impression que ce clip est soit profondément incompris soit que les gens ne l'ont pas regardé en entier
Ou alors c'es moi qui n'ai rien compris?
Pour moi c'est limpide: après l'inévitable voiture qui crame, un peu l'apothéose de ce déchaînement de violence, les protagoniste s'en prennent au journaliste qui a suivi avidement ce petit road-movie.
Bref, pour en revenir au contenu lui meme, j'ai l'impression que ça parle simplement, ou tout du moins que ça pose la question du rapport entre la violence urbaine et le traitement qui en est fait par les medias dominants. Les media ne s'interessent aux banlieues et a leurs habitants que quand il y a violence, émeutes, traffics, et voitures qui brulent. Ou au contraire quand ils se rendent compte qu'ils ont un peu trop tiré sur la corde, ils envoient un petit article ou un reportage sur un petit jeune plein de bonne volonté a réussi a créer sa petite entreprise, comme quoi c'est beau la vie, quand on veut on peut et patati et patata.
Après on peut se demander si ce n'est pas precisément le traitement médiatique qui a entretenu cette violence? Non?
Au fond qu'est ce que ce clip nous montre que l'on a jamais vu en regardant la television ou en lisant les journaux? Strictement rien.
Juste une remarque, à propos de David Abicker qui qualifie Justice de "DJ qui n'ont jamais touché de guitare sèche". Les considérer comme de bêtes iconoclastes peut conforter les détracteurs de ce clip dans l'idée selon laquelle les Justice ne savent pas ce qu'ils font. Je fais partie de ces détracteurs, mais pour d'autres raisons. Si on veut avancer de manière constructive dans ce débat, il faut abandonner ses a priori sur la musique électronique. Justice, ce sont des compositeurs, des intellectuels. Ils savent jouer du piano, de la guitare, de la basse, etc.

J'ai beaucoup débattu sur ce sujet ailleurs, j'ai pas le courage de tout répéter, je tenais juste à vous éclairer brièvement.
eh bien moi passé l'effroi du premier visionnage je suis encore effrayée!!!
je me fous pas mal des références cinématografiques et le contenu n'en est pas moins dangereux parce que les images sont belles!
et l''attitude qui consiste à utiliser comme logo une croix parce qu'elle est belle mais qui fièrement disent ne pas savoir ce qu'elle veut dire me fait peur.. on est responsable de ce que l'on montre Merde!
leur message est brouillé-brouiilon et ce non parti pris me désole..
attention mes journalistes chéris vous vous laissez embobiner et fashioniser..
E. Frenck
Monsieur Abiker,

Que vous vous émerveilliez devant ce clip dont je n'ai eu connaissance que par ASI, c'est votre problème.

Quel aplomb!!

Puis-je vous suggérer un tout petit effort?

Remplacez les cagoulés avec croix dans le dos par des porteurs de kippa...
Remplacez les cagoulés avec croix dans le dos par des porteurs de kéfieh...

Trouverez-vous toujours que ce n'est qu'une oeuvre d'art?

La fin du clip est encore plus désolante, comme l'a remarqué l'un des intervenants de l'émission (merci à lui pour ses avis plus perspicaces, de mon point de vue).

Il faut attendre l'épisode de l'UDC suisse pour comprendre qu'en fait le pretexte de l'art cache bel et bien un message.

Car ce qui compte, ce n'est pas l'intention du supposé "artiste" mais la façon dont son "message" est perçu.

Inutile de venir chialer après: "J'ai été mal compris, ouin..."

Alain Korkos:

Pour les références cinématographiques, je rigole!
Les photos de ma tata Colette sont aussi pleines de références à Doineau, J-F. Millet, Cartier-Bresson, Manray, autres, et même Hubble quand elles sont floues!

Arrêtez vos délires, sortez de votre milieu, voyagez en France, causez avec ceux que vous ignorez (méprisez?)...

Profitez donc de l'été qui vient pour vous immerger dans la VRAIE société.


Bon, si ASI devait persister à glisser sur cette pente, ce sera sans moi.

J. Legrand
Vous passez l'émission à vous interroger sur le clip de Justice, et les intentions du groupe, alors qu'en fait à mon sens il faut s'interroger sur les intentions du réalisateur et au-delà de celles du collectif kourtrajmé.

1-Au vu de leurs productions précedentes, l'accusation de racisme intentionnelle ne tient pas. La volonté de choquer à travers l'esthetique des images est à l'inverse recevable, puique leur marque de fabrique est l'utilisation des clichés de la banlieue tournés façons série Z.

2-La pirouette finale semble vouloir indiquer une volonté de porter un message, puisque que cet épilogue, filmé au ralenti et constituant donc une cassure stylistique DONNE SENS au clip en y introduisant une autre signification qu'un déchainement de violence gratuit.

3-Le réalisateur par contre me semble oublier que les sons et images d'un film forment un VOCABULAIRE narratif, et que ce vocabulaire narratif, au même titre que ni'mporte quel vocabulaire, tout le monde ne le maitrise pas également et donc ne peut pas forcément le comprendre parfaitement. Tout comme ces banlieusards pratiquant leur argot fleuri incompréhensible pour les non-initiés. 2 possibilités: si le but du clip était "qu'on en parle en bien ou en mal, mais surtout qu'on en parle", alors effectivement Romain Gavras a prouvé sa parfaite maitrise du vocabulaire cinématrographique. Si il y avait une volonté de message POLITIQUE et non pas marketing, c'est plutôt l'apprenti-sorcier réalisateur qui s'est révelé.

4-La comparaison avec des jeux videos violents qui inciterait à la violence ne tient pas. Dans un jeu, comme dans une pièce de théatre, on est dans le mensonge assumé et partagé qui fonde la complicité entre spectateurs et acteurs. On sait que ce n'est pas réel, mais on fait semblant pour passer un moment ensemble. C'est la convention du 4e mur invisible. Dans ce clip, la frontière n'est plus aussi tranchée, puiqu'on s'attaque à ce 4e mur en attaquant la caméra. Bien sûr, ce procédé n'est pas neuf, mais à chaque fois il restait quand même une distanciation grâce au ton de l'oeuvre qui posait un univers décalé; SF pour Orange Mécanique, humour pour C'est Arrivé Prêt de Chez Vous. Ici pas question de ça, on cherche le réalisme à tout prix. On peut bien sûr contre-argumenter en parlant des blousons siglés Justice qui postulerait que nous ne sommes pas dans la réalité mais dans celle du clip de Justice, mais cela ne pose pas un univers; on pourrait remplacer le logo par celui du 113 ou du Wu Tang Clan, l'univers marcherait pareil.

Personnellement, je penche pour l'hypothèse du "Waha on va faire un clip style à la Orange Mécanique pour dénoncer la violance à la télé ça va trop déchirer putain grave ah ouais genre caméra à l'épaule et tout trop cool refais voir le bédo" un peu dans la veine des productions Kourtrajmé qui n'ont pas pour habitude de briller par leur intelligence. Les auteurs du clip y jettent une espèce de bouillie d'image paradoxalement BIEN FAITES, mais MAL MAITRISEES. Après ça, libre aux spectateurs d'y trouver tout et son contraire, forcément, et même David Abiker de crier au génie.

J'espère juste, comme Alain Korkos, que ce clip idiot ne donne pas des idées à des idiots.
Ben alors, Alain, z'avez pas cité cette référence évidente qu'est le premier film de Poelwoorde ! Les deux films ont des points communs indubitables :
Dans la narration, tout d'abord, dans les deux films l'équipe de tournage est peu à peu associée aux méfaits, et devient complice des méchants. Dans le film de Gavras, c'est à partir du moment où ils volent la voiture que tout bascule (le perchiste et le caméraman montent dans l'auto). Autant au départ, ils sont en retrait, autant ils deviennent in fine complices d'un vol de voiture avec violence. Dans les deux films, leur implication finit à nuire à l'équipe de tournage (dans le film de Poelwoorde, plusieurs meurent de manière violente).
Le message sous-jacent pose la question de la passivité apparente de ceux qui filment, et l'interaction avec le sujet filmé. Un peu de la manière dont l'ethnologue influe par sa présence sur l'ethnie qu'il observe et vice-versa.
L'image est d'une esthétique approchante : sombre, caméra portée sur l'épaule, couleurs atténuées pour l'un et N/B pour l'autre.

Le message de fin, dont je ne sais pas si on doit le considérer comme "moralisateur", est en tout les cas très clair : La violence gratuite est un feu qui finit toujours par bruler ceux qui y participent de manière active ou passive.

Ce film ressemble à un clip dont l'initiative revient à la musique de Justice. Mais il est tellement fort qu'il finit par devenir un court-métrage dont la musique ne fait qu'appuyer l'atmosphère qui y règne.
Quant à la symbolique de la "croix" (pourquoi pas une balance ?) de Justice, il y aurait beaucoup à dire : c'est une sorte de totem identitaire, propice à moult interprétations.
Bien que le visionnage de scènes de violence ne soit pas du tout ma tasse de thé, ce film est vraiment bien fait, recherché et abouti.
J'espère revoir R.Gavras à l'oeuvre sur d'autres thèmes.
1 - Dans tous les cas, ce genre de clip est un piège que l'on ne peut éviter: on est pour, on est contre, on en parle. Et même pour dire que c'est ambigu et que tout ça est normal, pas nouveau, que ça a toujours été comme ça, etc... comme Abidker (il faut qu'il arrête avec ces propos de comptoir et qu'il se remette à bosser ce cher David), on en parle encore. La seule réponse à ce genre de truc, ce serait le SI-LEN-CE... Et ça c'est pas possible...
2 - Ce plateau n'était pas très intéressant. Une des questions étant: "oeuvre ou communciation", il aurait été intéressant d'avoir par exemple un critique d'art et un spécialiste de la communication.. relever les "références" (intentionelles ou non) peut être intéressant, mais pas forcément très utile. En tout cas, je ne regarde pas l'émission pour ça...
3 - une réflexion personnelle: j'ai le sentiment que ces dernières années, les oeuvres les plus ... "fortes" sont des oeuvres qui flirtent avec une violence un peu fascisante: en cinéma, Lars Von Trier, en littérature Jonhattan Little, en art Santiago Sierra (et l'hypocrisie est précisément quand celui-ci prétend dénoncer). C'est malheureusement, je crois, une réalité inquiétante de notre époque. (évidemment, on peut aussi trouver de grand artistes "humanistes"...).
L'extrême droite et la violence gratuite sont très sexy ces temps-ci... Et je ne pense pas que l'extrême droite récupère ce film (elle a pas besoin de ça..). Ce qui est plus étrange, c'est que ce film récupère l'extrême droite. Et je crois que nombre d'artistes ces derniers temps jouent avec le sexy de la violence. Et je crois que ce qui est très difficile à accepter, c'est que tout ça se joue en dehors de toute morale. Le piège est là...
Oui je l'ai posée dans un message plus haut.

Je pense que ça n'aurait fait aucun bruit, parce que celà aurait été perçu comme "plus légitime" ou plus inscrit dans les clichés du genre.

Là c'est de l'électro, donc pas une musique de cités paraît-il (on écoute de tout dans les cités hein, d'Aznavour à Impaled Nazarene), et faite par des "gaulois".

Le racisme est là je trouve, être choqués par des images complètement éculées et réalistes, simplement parce qu'on ne comprend pas dans quel schéma elles s'inscrivent.
Une simple question qu'on n' a malheureusement pas posée lors du débat : aurait-ON réagi de la même manière si le clip avait été de style msical "rap"? J'en doute... Pourquoi?
Merci de donner aux internautes l'occasion de donner un avis; ce clip est trés ambigu et j'ai du mal à penser qu'ils n'ont pas réffléchi aux conséquences. Que de bêtises et de dégâts fait on sous prétexte de ne pas y avoir pensé....Dans cette France qui passe le 1/3 de ses infos radio ou télé avec des faits divers et des forfaits de tous genres, quel peut être l'impact de ce clip............................
En intro je vais me répéter un peu mais l'esthétique et le problème abordé sont exactement les mêmes que ceux de WEST SIDE STORY. Les seules différences sont qu'on voit l'envers du décor dans le film avec les souffrances des familles dues à cette culture de bandes, qu'ils n'ont pas mis de noir, et que l'on a pas le côté surréaliste de la comédie musicale dans le clip avec des chansons sorties de nulle part allais-je ajouter; mais sur ce point finalement je revois mon point de vue. C'est un clip vidéo, donc c'est très proche.
La chanson de Starmania m'a toujours choquée, parce qu'elle esthétise et surtout excuse ce genre de comportements. Ce n'est pas le cas de ce clip qui est plutôt neutre.


D'ailleurs, en y réfléchissant un peu plus, ce clip est bien ciblé, même si je ne sais pas si c'est l'objectif des auteurs.

Si je résume mon impression, la majorité de vos messages me paraît assez loin de la réalité.
Ce clip montre la réalité, une réalité en tout cas. C'est assez peu fréquent finalement qu'on nous montre les choses de cette manière.
Sur le sujet on se retrouve souvent avec des documentaires, reportages ou autres films qui sont tout à fait biaisés, pour ne pas stigmatiser les jeunes de banlieues et principalement les noirs et rebeus.

De l'autre côté on a des personnes qu'ils n'y connaissent rien à la banlieue ou qu'ils y vivent -et le vivent mal- sont persuadées que c'est l'horreur tous les jours. Une bonne partie de ceux là se retrouvent au Front National.

A la sortie de La Haine, beaucoup de parisiens ou provinciaux voyaient vraiment dans ce film une oeuvre d'anticipation ou même de la"science-fiction.
Du coup je m'attendais à des horreurs en le voyant. En fait je n'ai trouvé qu'une description tout à fait réaliste de la banlieue.
A peu près à la même époque, il y avait eu un reportage sur des jeunes de Pontoise. Il me semble qu'ils faisaient partie d'un groupe de rap: "Les disciples du style" ou quelque chose du genre. En gros ça démontrait bien qu'ils n'avaient rien à faire de leur journée, que leur seul loisir était d'aller à la baston, etc J'avais vu le reportage, j'étais étudiant à Paris, et là, même chose: j'ai entendu plein de commentaires complètement à côté de la plaque. Qu'ils se la jouaient méchants, qu'il suffisait de leur casser la gueule pour leur rabattre le caquet etc.....
Concrètement, même en reconnaissant qu'ils aient pû en rajouter pour la caméra, c'est une réalité qui était décrite. Quant à leur casser la figure, honnêtement, je n'ai jamais vu quelqu'un tenir tête à ces bandes quand elles sont constiituées de plus de 3 individus, mis à part d'autres bandes et la police.
Ils sont souvent ingérables. Par le fait que ce sont des gamins, qu'ils n'ont rien à faire, qu'ils se montent une micro-culture entre eux qui les conditionne depuis plusieurs années à vouloir montrer qu'ils sont les plus forts, qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent etc..... Ils ne perçoivent donc plus la violence de la même manière que "nous" et ils sont prêts à y aller à fond car elle résume souvent toute leur vie.

Il m'est arrivé plusieurs fois de me faire tabasser à l'époque. N'importe qui à qui ce serait arrivé est bien obligé de reconnaître que c'était principalement des noirs ou des rebeus. Le problème n'est pas leur couleur mais simplement que c'est la constitution majoritaire des quartiers les plus pourris. Ce n'est pas du racisme que de reconnaître ça.
L'autre problème c'est que parmi des personnes agressées ou qui se sentent agressées, ce qui ressort souvent c'est un sentiment raciste primaire. Quand on allait porter plainte à la police et que le flic nous demande leur couleur, là ça fait un peu bizarre effectivement. Et quand il constate que ce sont des "immigrés" et qu'il nous envoie, croyant probablement nous remonter le moral ou nous faire plaisir "...de toutes manières ce sont des rats!". Là ça crée vraiment une sensation curieuse, on se sent au centre de deux blocs inconciliables.
D'un côté des flics qui saturent en ayant l'impression qu'il y a les gentils français contre les "colorés" qu'ils passent leur journée à gérer. Et de l'autre, on voit dans les fichiers les photos où l'on doit rechercher ses agresseurs, des jeunes tabassés ou en train de pleurer parce qu'ils ont été malmenés par les flics avant la photo, et parmi lesquels on reconnait des ex-copains de classes qui étaient sympas, voire très gentils.

Désolé pour le pavé, mais en bref, c'est se voiler la face que de trouver ça raciste de mettre des noirs dans ce clip qui par son aspect plus neutre qu'un documentaire peut se permettre d'être plus objectif finalement. Des groupes de gamins qui pendant ou avant les vacances se disent "tiens aujourd'hui on va foutre la zone" en auyant pour seul objectif de se faire une promenade et profiter de la bande pour revenir avec plein de choses à raconter et faire scintiller les yeux des plus jeunes il y en a tout le temps.
simplement pour dire bravo à abiker.

et merde pour la morale.

et je fais un bras d'honneur à ceux qui voudraient me complexer.
C'est amusant, j'ai l'impression que personne n'a vu ce clip comme ce qu'il doit être...: une illustration visuelle du morceau "Stress"...
Et comment mieux illustrer le "Stress" qu'en rappelant ce qui stresse les Français pour l'instant: la violence et autres agressions dans les banlieues...
Si Justice avait été belge, nous aurions sûrement eu un clip (moins polémiques sûrement) illustrant le "stress" belge: La séparation de la Belgique, des francophones obligés de parler flamand, voire pire obligés de devenir Français...(c'est pas que j'aime pas les Français hein, c'est juste que je veux pas en devenir un...).
Le Justice chinois, lui, aurait eu droit à des émeutes de Tibétains...
Pas de quoi en faire un fromage...D'autant que comme ça a déjà été dit, ce clip est très formaté et clairement construit autour de nombreuses références visuelles qui, même si elles ne sont pas conscientes, nous amènes à une distanciation avec l'"Oeuvre"...
Et donc ne permet pas de récupération politique quelconque...
J'ai visionné ce clip, je ne l'ai pas regardé jusqu'au bout, je trouve ce genre de clips inutiles, malheureusement tout le monde n'a pas le talent de Kubrick pour dénoncer la violence d'une société. Le fait que les protagonistes de cette bande de "branleurs" qui trompent leur ennui en s'en prenant à tout ce qui bouge, soient tous des blacks ou des arabes n'apporte rien, si ce n'est en rajouter dans les poncifs vite faits. Bref, je me suis fait chié comme rare en visionnant les premières minutes de ce clip. Et je n'arrive pas à comprendre le bruit fait autour d'une telle vidéo qui ressemble plus à un travail pseudo artistique vite fait le gaz. On dirait qu'en france, entre Plus Belle la Vie tous les soir de la semaine et ce genre de porduit il y'a un vide béant.
Certes, ce clip va avoir du succès, il doit annoncer de prochaines ventes juteuses de ce groupe, l'art du buzz semble vouloir trouver ses lettres de noblesse, en mettant en ligne de tels productions. Mais pour ma part, je ne suis pas fan
Débat intéressant. Je reviens sur l'influence que ce genre de clip peut avoir sur les gamins eux-mêmes. Question: à part le rapport "Krugger" (je ne suis plus certaine du nom, mais dont le contenu pourrait abonder dans le sens des arguments de votre chroniqueur "historien de l'art), et Serge Tisseron (dont les textes seraient plus proche des arguments du chroniqueur "spécialiste rock'n roll, pourfendeur des artistes") connaissez-vous d'autres personnes ou d'autres écrits qui parlent "corrélation entre violence et image"?
A quand une émission autour de cette thématique?

Une suissesse, formatrice, qui travaille sur le clip de l'UDC, avec des étudiants futurs enseignants, destinés à travailler dans des classes de jeunes.
que de mots, de phrases même, si on tend l'oreille et pourquoi... quand il faudrait descendre, aller voir ces gamins qui font parler parce qu'ils ne savent pas le faire ,ou le font mal, leur proposer autre chose que ce dans quoi ils sont enfermés, qu'ils ont été amené à même revendiquer, sinon aimer, parce que sinon y'a rien, sauf la peur, peur qu'ils suintent, distillent partagent, peur qui est utilisée par politiques et médias, pour remplir le vide, ce vide que nous avons tous, nos conditions, notre commun enfin, peur vide que ces d'jeuns là, gèrent moins bien, faut putain leur apprendre à lire lire lire, juste après risquent de moins faire les cons, et donc plus rien à en dire, vous allez vous ennuyer sans tous ces mots.... le plus intéressant cela aurait été de développer les dernières minutes, celles où david -qu'est-ce qu'il est rockn'roll david !!!...- lance l'idée d'une dimension psychanalitique, yes, bravo david, et il aurait fallu dérouler, que l'on apprenne des choses....justice se fait du "bruit" et peut-être du blé sur le méchant d'jeuns, et ses peurs: la sienne, la notre de lui , sur l'ennui -comme disent amara et bachelot- et après, et alors ???... alors, on en cause, on glose, on se paluche tous d'ennui... qu'est-ce je fous là ???... tout va bien, ne changez rien...
Ah oui j'oubliais, vous cherchiez une référence, moi ça m'a fait penser à un épisode des experts à las végas :
http://www.allocine.fr/series/episodes_gen_csaison=4983&cserie=82.html
épisode 4 : fous furieux.

Dan Israel, vous devriez regarder cet épisode !

Peut être que le réalisateur est un fan des experts!
Je suis entièrement d'accord avec A. Korkos et cette façon bien trop facile de se dédouaner de l'ensemble du clip par une simple phrase de fin.
On cherche tous l'intention de ce clip. Le réalisateur n'était-il pas en mesure de venir sur le plateau pour nous expliquer le pourquoi du comment ?
(et plus amusant, ce serait d'avoir l'explication des deux musiciens, qui ne savent pas pourquoi ils ont choisi la croix, alors pour expliquer ça... :)
C’est gratuit, non c’est pour de la tune, alors c’est décadent et les recycleurs politiques boivent du petit lait devant leur écran d’ordi.

C’est de l’art ?

C’est plutôt un clip publicitaire convenu, dans l’air du temps, qui ne me renseigne sur rien, qui projette sur le fond de ma rétine de la misère grise qui m’agace.

Je suis tout à fait d’accord avec Alain Korkos, la lecture au premier degré est la plus efficace car elle renvoie à toutes ces images de Jtés qui fonctionnent tellement bien avec nos émotions les plus primaires.
Notre société stigmatise la violence en banlieue, alors que les statistique le montre de façon évidente, l'endroit le plus dangereux pour une jeune fille est LA FAMILLE, lieu ou les actes de violences sont les PLUS FREQUENTS.
La politique se sert allègrement de ce thème pour faire son beurre, quoi de plus pratique de brosser dans le sens du poil du plus grand nombre des français qui sont RACISTES !!! on dédouane ainsi nos "Dupont la joie" qui rêvent de s'enfiler des jeunes files pubères tout en se révoltant contre la violence intolérable des jeunes de couleurs.
L'inconscient collectif se soulage des ses propres maux et de sa honte en inventant un ailleurs représentant l'enfer. Toutes civilisations judéo-chrétienne s'invente un enfer et donne une image à celui-ci pour expier toutes ses fautes.
Bien sur la violence existe aussi, mais ce clip pas si génial représentant cet enfer très actuel reste cependant très stéréotypé ne va pas plus loin que le bout de son nez, c'est une caricature du "Pret à tout pour passer au 20heures".
Notre société ne sait plus regarder et mettre en avant de vrai artistes, souvent ceux qui gagnent sont ceux qui font le bonheur des journalistes, ce sont des artistes populistes surfant sur ce qui fait boum plutôt que sur ce qui transcende la bombe terroriste médiatico-politique qui pleurer dans les chaumière pendant que pépé se tape la petite ....
Cher Monsieur Schneidermann,

Je vous avais envoyé un email il y a quelques mois -encore un qui a dû attérir dans votre corbeille- pour vous montrer une vidéo de néo-nazis - une authentique cette fois- agressant des enfants dans le métro ligne 14!

http://www.piankhy.com/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=270&forum=3

Depuis, une enquete a été ouverte et nous allons certainement en entendre parler ds les jours à venir!

Je trouve dommage de faire une émission sur un clip - un montage avec des acteurs - alors qu'une vidéo où des gamins ont certainement été tabassés par une horde de nazillon, ne fait même pas un article sur votre site.
Je suis assez déstabilisé par l'échelle qu'offre David Abiker entre ce qu'il définit comme "art" et ce qu'il définit comme "art absolu".

Les références que soulève Alain Korkos montrent certes que le réalisateur a travaillé l'image. Donc faire un film multi-référentiel revient à faire de l'art? Malheureusement je suis en désaccord sur ce point. Cela prouve tout au plus un savoir-faire, et à mes yeux je nommerais ça de l'artisanat. C'est bien conçu, ça fonctionne, l'aspect utilitaire, fonctionnel d'une oeuvre stigmatisée par avance qui va créer son petit choc et qui sera oubliée dans quelques mois...


Le débat tourne en rond. Cela va-t-il influencer? De la part d'un groupe dont la musique ne casse pas trois pattes à un canard, je serais extrêmement surpris. On pose la question des jeunes de banlieue, mais ce clip leur est-il véritablement destiné? Je n'en ai absolument pas la sensation, ne serait-ce que parce que ce type de musique ne s'adresse pas à eux prioritairement. L'esthétique relève d'une autre culture, celle de l'électro de club, censée faire danser. Cette question n'a pas été poséé lors du débat et c'est bien dommage. On joue juste avec un cliché, ça ne fera pas bouger les moeurs, ça les ancre une fois de plus dans des idées préconçues.


Je rejoins totalement Alain Korkos sur la finalité, c'est simplement du business. Et je m'élève fortement contre l'idée saugrenue de David Abiker selon laquelle l'art est une construction foutoire dans laquelle on balance plein de clichés dans la marmite, laissez mijoter à feu doux et si vous avez de la chance (et un producteur véreux) vous serez un artiste, exploité par le système, mais malgré tout rebelle... C'est simplement une affaire d'image, l'effet boys band. On commence par de l'édulcoré et au bout de quelques temps, pour ne pas être jeté à la poubelle, il faut changer d'image, passer par le sexe, la provoc ou la fausse rébellion pour avoir une image in tout en paraissant out.
Dans l'école où j'enseigne, il y a des enfants, dont le plus jeune a 7 ans, qui se donnent la même apparence que les héros du clip, qui portent en eux une très grande violence et dont nous essayons de contenir la révolte. Associé au mot "justice", le clip est forcément pour eux un beau modèle.
Anasthasie
Très fort à mon avis.

De jeunes abrutis comme on pourrait en trouver partout, mais ici dans un environnement plus minable et réducteur que jamais (la banlieue trop vite grandie, trop pourrie, sans même un semblant visible d'histoire collective et de polarisation sociale - c'est sûr qu'on est ici ni à Manchester ni même à Harlem).
Une croix enflée qui symbolise ironiquement tous les grossiers symboles dogmatiques de tous les temps, religieux ou autres, et le grégarisme intemporel du jeune mâle.
Des victimes féminines, ou isolées, ou vaguement représentantes de l'ordre d'en face, mais toutes socialement du même cru que les " vilains-à-capuche ".
Des bagnoles de prolo victimes de la vindicte du faible de la savate (Bruce Lee des ZUP contre tous les rétros : ça mange pas trop d'pain et l'honneur est sauf).
Une représentation drôlatiquement simiesque (mais si communément commune) de l'inévitable plan " born to be wild " que nous avons tous joué, du moins pour les non-énarques, qu'on sans souvienne ou non (tous égaux devant la tentation éthylique de défier le bitume rapeux qui défile - à défaut de Niagara...).
Un jeune branleur qui se brûle accidentellement lui-même, d'ailleurs seul et oublié par ses pairs...

Mon malaise du début aux 3/4 du clip correspond tout à fait à l'idée que je me fait de ce pétard qui mérite peut-être de devenir peut-être un petit brûlot : brusquer intellectuellement n'est pas mortel, et ridiculiser la violence gratuite sans passer par des subtilités d'initiés n'est pas forcément improductif.

La référence de l'Orange Mécanique lue plus haut est exactement celle que j'aurais choisie.
Et je suppose que le but de l'auteur (du clip) est le même que celui de Burgess : nous foutre le nez dans notre propre merdre.
... de part et d'autres, je les trouvais pertinents dans les deux premiers tiers de l'émission (les références mentionnées par A. Korkos, complétées par les visions justes de D. Abiker en ce qui concerne les éventuels pourquoi du comment de cette première vidéo).
Par la suite, les deux chroniqueurs, à mon sens, s'embourbent un peu dans les sables mouvants de l'improvisation avec quelques paraphrases. Je laisse en outre à A. Korkos son point de vue sur ce qui se passe dans la tête du "djeuns" après avoir vu ces vidéos. Peut-être même aussi qu'après, il se soit marré, le djeuns, et n'en ai pas eu d'opinion particulière. Vous avez à mon avis sauté à pieds joints dans les clichés que peuvent avoir ceux qui habitent loin des cités.
En revanche, D. Abiker...... par pitié, comme dirait Léon Rousseau plus haut.... ne parlez plus de rock....... 3 ou 4 ans en général, comme durée de vie ? Vous entrez en plein dans l'un de mes territoires favoris, je vous ferai grâce des contre-exemples - comme ceux que vous citez vous-même: les Rolling Stones notamment. Et tellement d'autres... ou alors révisez vos classiques ;-)

Et mention particulière à Dan Israel, qui à mon avis n'a pas pu raconter tout ce qu'il avait peut-être prévu de dire (interrompu il est vrai 2 / 3 fois), car il faut bien l'admettre: l'émission sans durée fixe ne dépasse pas souvent les 50 minutes. Et pourtant, ses interventions étaient pertinentes, à l'instar de ses enquêtes.

En résumé: je pense tout de même que je ne verrai pas de meilleure analyse (malgré les quelques théories et inexactitudes ponctuelles) dans les jours qui vont suivre, tant que durera le buzz en tout cas.
Merci pour cette émission et pour l'honnêteté avec laquelle ce type de sujets est analysé.
Ben, à rien.

T'aime ou t'aime pas.
Tu kiffe ou tu kiffe pas.
Simplement, reconnais que ça swingue grave...
C'est une jeunesse, copain. Peut-être même que c'est toi, maintenant, un peu énérvé par l'air du temps.
Mais non, quoique t'en dise, tu prends tout ça dans la gueule, tu te révulse, tu cries au scandale.
Enfin tu fait semblant, hein, pour avoir l'air couillu du cerveau ?
Ah, tu fais pas semblant... Zut alors.
C'est bien ça le problème : t'esquive pas, t'encaisse. T'as peur, encore. C'est dire la distance, mec, c'est dire la distance qui nous sépare...
Et d'ou y sortent tous ces mots ?
Ca Buzz, ça Buzz, y'a que ça à dire ? Buzz, c'est pas un bruit de mouche ? Et Bizness ! Je pense que c'est trop marketing, vous ne trouvez pas ?
Mais alors t'est pas mieux que les petits gars de Montfermeil ! T'as pas plus de vocab !
Tu gères, comme d'hab. Un mot, t'es repu. Tu crois que t'as eu une idée.
Hé copain ? Tu veux mettre de la morale ?
Ha Ha Ha Ha ! Va lire, mec !
Allocation lecture pour tout le monde.

C'est anar et basta. C'est dur à dire y'a que ça à faire, me cause pas de 68, toi même tu sais, ou plutôt toi même tu saignes. Ta dignité saigne, ton larfeuille, ton frère, ta soeur...
Et ça fait pas que depuis un an...
Beau mot, Faycal Hamidi, avec ton Nietzsche. Ben oui, for sure, "Il n'y a pas plus menteur que l'homme indigné".
Voilà fort juste, mate moi un peu cette page, épaisse d'avis en vrac, un vrai forum de gauche, et quel engagement ! Engagé jusqu'au cou, et ça présage du reste. Dommage, pour une fois que TroucMertage produit quelque chose d'appréciable...
En ce qui concerne l'émission, un point bonus pour David Abiker. Bien heureusement vous êtes là pour nous ramener à la force des choses : Oui, six minutes trente de clip à taper du pied et à bouger la tête - avec ambiguité, bien sûr. C'est Rock n'roll de tout mettre à bas, un jour faudra essayer.
Par contre, Monsieur Korkos, pâlissons devant si puissante culture... A faire rougir un étudiant en économie. Ou à sortir son carnet tchèque.
Fuyez, habitants de Montfermeil, fuyez, fuyez !

Bon aller, stop la parlote en ligne, ça donne vraiment trop l'impression d'exister...
Hé, les ptits gars, on est en mai, non ?
depuis le debut je me dis qu'il manque les écrans des plateaux ceux qui servent à montrer en fond de quoi on parle, les stats, les extraits, et sur cette émission c'est flagrant, bref je suis pas fan de la 'mise en image' en général, pourtant que j'ai apprécié cette émission, de la reflection, des liens, du liant, de l'interaction... bref voilà pourquoi moi je suis abonné à arret sur image pour un 'arret sur des images' oui je sais ça à l'air d'une tautologie mais qu'importe...
Oui je sais ce message n'a pas grand interet mais pour une fois que ce n'est pas pour dire 'gnagnagna je veux arreter mon abonnement', c'est plutôt 'gnagna je veux continuer mon abonnement' vous n'allez pas vous plaindre...
Ce qui est terrible c'est qu'on analyse le clip pour savoir si ce sont des nois des beurres ou des épagneuls bretons.
Ce sont des enfants.
Après un an de reportage avec ma soeur dans les HLM de Chartres, qui n'est pas la ville la plus défavorisée de France, je peux vous dire une chose : les enfants dans les cités sont poussés à ce genre de comportement. Ce genre de clip est d'une importance capitale. Il faut que la France se rende compte de ce qui se passe dans les cités. C'est bien beau de critiquer ce qui se passe dans les favelas au Brésil ou en Afrique avec les enfants soldats. Il faut se réveiller. En France, dans les cités, dès 10 ans on peut gagner plus que ses parents en vendant de la drogue. Les enfants vivent au contact de pseudo-caïds et n'ont que ça comme exemple de réussite, parce que leurs frangins ou frangines qui ont bossé comme des fous jusqu'en maitrise ou doctorat bossent au McDo*.
Ce clip n'est pas fait pour inciter les jeunes à être violent, mais plutôt, pour tous ceux qui ont fait des réponses à côtés dans ce forum se rendent compte de l'état électrique des cités.

Pour moi ce clip est un acte politique fort, et ceux qui le condamnent sont la cause même de ce clip.

Philippe Day
Pfff, pas de quoi casser 4 pattes à un canard ce clip, mais débat intéressant, comme quoi voilà: ça fait parler les bavard (n'est ce pas la définition du buzz d'ailleurs?).
En ne prenant pas parti, ce clip ratisse large: de l'intello de gauche au bas du front facho, chacun peut le mettre à sa sauce finalement...
C'est souvent le but d'une production audiovisuelle, n'est-il pas? Pendant un temps, on appelait ça la machine à rêves (Hollywood).
Là, c'est surtout déprimant. Pas de porte de sortie. Pas d'espoir. "No future", quoi! Pfff...
mais qui est l'internautes de Base D S ?
Celui qui réagit sur le forum?
« De toute façon les groupes de rock ont une durée de vie de 3-4 ans »
Je conseillerais à David Abiker d'approfondir rien qu'un peu sa culture ou de préciser : groupes de rock commerciaux s'affichant dans les médias à propagande inavouée
dans la citation précédente.

Maxime Martineau
Ce clip ne m'intéresse pas trop, je veux bien qu'il existe mais pas question de le faire entrer dans ma sphère. David Abiker, il digère tout (je me suis laissée dire que même les artistes chinois qui mangent des foetus, ça l'interpelle..), mais moi je suis délicate. Je ne voulais pas m'ajouter au 600 000 mais @si m'a "fait montrer" des images, c'est malin...

On n'a qu'à traiter ce clip comme il nous traite... Je veux dire qu'il nous ignore quelque peu, nous les spectateurs.

C'est un truc entre eux et eux. Le groupe qui casse son image, comme dans la chanson "j'veux du cuir" (G2LOQ)de Souchon, sauf que Souchon d'abord il veut du cuir et après il y a les conséquences, alors que Justice s'en tape de "j'veux de la violence" c'est juste les conséquences sur leur image qui les éclatent... C'est un truc entre le groupe et le groupe, quoi... Pourquoi s'en mêler si on ne s'intéresse pas à eux? Et le cinéaste, qui a une paternité à qui il faut déplaire pour exister, comme de bien entendu... C'est aussi un truc entre lui et lui dont on se contrefout. Franchement par exemple, trouver de l'authenticité au fils de Sarkozy qui fait du rap, c'est au dessus de mes forces, et là pour Gavras et Justice, c'est très limite aussi... Faut un minimum, c'est pour ça que je ne m'inquiète pas trop de l'effet sur les jeunes selon le double-processus dont parle Alain Korkos, ils sont plus influencés par ce qu'ils prennent pour des documentaires sur eux (télé, plusieurs millions de visionnages) que par des riches privilégiés qui s'encanaillent (téléchargements, moins d'un million).
Si on veut tourner le dos à son monde, dans un sens ou dans l'autre, c'est bien. Mais il faut être auhentiquement "out of the blue" (comme le personnage d'un film de Dennis Hooper portant ce nom). L'huissier de Justice est véreux, si il homologue cette soi-disant plongée comme de la rebellion premier choix.

Les gars, on en a marre d'attendre à la fin... A quand l'artiste qui montrera comment ils la retournent très bien contre eux-même la violence, les jeunes "des quartiers", qui montrera comme elle est multiple, la violence, dans ses acteurs (du gars plus malin mais pas assez dans le moule culturel pour faire des études et qui refuse de s'esclavager : métiers dévalorisants et pas d'autonomie financière au bout, au gars pas malin justement qui se fait "avoir" par un genre de "choisit ton camps") et multiple dans ses scènes, ses lieux, ses règles. J'exagère il y en a déjà des artistes dans ce genre. Mais quand le terrain est occupé par d'autres on les voit moins (c'est comme les livres de D.Abiker ou de J.Bernard, aucune chance qu'ils se retrouvent sur la table des nouveautés, c'est envahi en ce moment par les anniversaires du mois de mai, on devrait écrire du "moi" (Sarkozy) de "mais..." (68).)

Traiter ce clip comme il nous traite, c'est l'ignorer..
Il déchire le clip, ca aurais été des skaters qui pétent un plomb personne aurais rien critiquer...

racisme latent quand tu nous tiens
Une des scènes de fin où le jeune lance un cocktail molotov au ralenti dans la voiture me fait clairement penser au clip de "False flags" de Massive Attack, qui filme de la même façon un homme qui s'apprête à lancer un cocktail molotov, au ralenti, et ce durant 5 minutes.
J'ai le souvenir que vous aviez fait un débat autour d'un article du monde, où il était question des bandes de noirs, venues "casser du blanc" pendant les manifs contre le CPE si je me souviens bien. Il aurait été intéressant d'utiliser votre collection de cassettes à l'occasion, le débat donne des éléments clefs pour l'analyse de ce que ce clip nous donne à voir.

Je trouve que le terme "black" devrait arrêté d'être utilisé, je crois qu'il stigmatise la peur de paraître raciste en utilisant le mot "noir", qui n'en a pourtant aucune, mais qui pour beaucoup de personnes est dur à utiliser.
Le fait que le réalisateur n'ait pas eu peur de stigmatiser les noirs avec un clip pareil, j'applaudis, car il brise un tabou, le même qui était soulevé dans l'article du monde que j'ai cité plus haut. Ce bande de noirs qui s'en prennent de manière violente à des "petits blancs" ou des "bolosses", et qui font donc du raciste anti-blancs, elles existent, et les journaux ont peur d'en parlé par peur de stigmatiser, et par peur d'apparaître raciste. Et donner lui donner une forme de cette manière, pour moi, même s'il y a bien sûr l'idée de faire du "buzz" derrière, c'est courageux dans le sens où ils affrontent la peur de paraître raciste (je crois à ce propos que le fait qu'il s'agisse de quelqu'un lié à Kourtrajmé, connu pour son action dans les cités, lui donne d'ailleurs une vraie légitimité. Ils ne peuvent pas être raciste, puisque l'essence de leur projet est de lutter contre le racisme à travers des actions culturelles).

Et pour en revenir aux propos bégayés par Korkos sur la perception de ces images, je pense que le débat qui a lieu autour du clip va faire le blé de médias aux lecteurs "éduqués" si je puis dire, et qui, comme Daniel Schneidermann, ne connaissaient rien de Justice auparavant. D'ailleurs, disons le franchement, le courant électro brasse quand même avant tout un public de jeunes cultivés de classe moyenne, et les héritiers du rock contestataires sont, à mon avis, représentés dans les petits labels hip hop aujourd'hui. C'est en tout cas là que l'on retrouve, dans les textes, le plus de message anti-racisme "blancs anti-noirs", et qui tout en étant parfaitement à leur honneur, dégénèrent parfois dans un racisme "noirs anti-blancs", au moins tout aussi scandaleux et condamnable que son grand-frère. Et qui est pourtant celle qui est représentée ici. Avec les dangers que cela représente bien sûr, mais en mon sens, il n'y a aucune chance pour qu'il y ait une récupération par l'extrême droite, car l'extrême-droite vulgarise, alors que ce clip donne à réfléchir, par ce qu'il est violent, parce qu'il y a une absence de mise dans le contexte, et surtout parce qu'il utilise d'une façon extrêmement inhabituelle le succès d'un groupe à la mode.

Alain Le Treut
Le clip du groupe justice est trés violent. Je m'interroge sur l'impact qu'il pourrait avoir sur un certain public. Beaucoup de jeunes , suggestibles, n'ont malheureusement pas les capacités de s'affranchir des images qu'ils consomment
Même si j'ai apprécié le plateau, je trouve que l'émission n'a pas assez décortiqué le film. Je me souviens que lors de feue la période France 5 il y eut de savants montages parallèles entre quelques film expressionnistes et des séquences de dessins animés de Walt Disney. Est-ce le manque de moyens qui a fait que la chose n'était pas possible via Internet? L'érudition iconographique d'Alain Kornos et ses remarques me semblent tout à fait justifiées et intéressantes, mais je trouve que l'on a peut-être laissé de côté le statut du clip au profit de celui des photogrammes qui le composent. D'une certaine façon, un clip est une pub pour un album destiné à passer en priorité sur les chaînes musicales. Le choix de Justice de ne le diffuser que via Internet est sans doute un pied de nez au marketing des maisons de disques qui impose un passage obligatoire sur MTV&Co ET un coup publicitaire énorme —"le buzz, coco, le buzz".

Mais le clip est aussi une "esthétique" souvent décriée. De même que l'on parle d'une esthétique de la bande dessinée pour désigner des personnages et des narrations caricaturales —à tort, mais passons—, de même le mot "clip" renvoie traditionnellement à une esthétique pseudo-choc faite d'un montage rapide et saccadé, en rythme avec une omniprésente musique, calibré pour passer sur MTV (ou dailymotion en l'occurrence). On retrouve tous ces défauts dans ce clip de Romain Gavras —avec en sus l'utilisation de la caméra à l'épaule qui accentue l'aspect haché du montage. Or tandis que la représentation cinématographique de la violence dans ces vingt dernières années a eu tendance à s'éloigner du montage clipesque (certes toujours employé,par exemple par Michael Bay), ce clip revient à cette esthétique dépassé; Romain Gavras me semble rétrograde non par l'ambiguïté de son propos mais par la morale de son montage (le travelling est une affaire de morale Rivette dixit). Benny's video de Michael Haneke, ou Elephant de Gus Van Sant, chacun avec des options différentes, avaient représenté la violence via le plan-séquence lent, presque interminable et odieux. La violence était incompréhensible parce qu'elle était filmée sous le même système de montage que celui qui dominait les séquences non violentes, et cela poussait le spectateur à s'interroger sur son explosion et son déroulement. Dans le clip de Justice, on revient à des références plus anciennes, avec un montage clipesque peu original et une tentative de dédouanement final peu convaincante. Bref, ce qui m'a déçu dans l'émission, c'est qu'en faisant des arrêts sur images, on laissait de côté l'image mobile qu'est la vidéo, et donc les problématiques esthétiques du montage de de la caméra à l'épaule. Le côté faux documentaire aussi aurait pu être analysé —référence à c'est arrivé près de chez vous, comme l'ont dit d'autres @sinautes, voire à Cannibal Holocaust à côté duquel le clip de Justice est une berceuse pour s'endormir.
Bref, je fais mon râleur, mais globalement j'ai bien aimé le plateau...

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

David qui parle du Rock'n'roll, c'est un peu comme Bernard Tapie qui parlerait bonnes manières, Nadine Morano qui parlerait d'élégance, Christine Boutin qui parlerait Levrette ou Johnny qui parlerait littérature.
Prix des blousons Justice : 700 euros.
Pris des jeans Justice : 150 euros.
Les beaux quartiers vont se la jouer racaille.
Je suis toujours attéré par la considération d'un objet et donc d'un signe comme la simple expression d'une intention. Comme si les objets avaient par nature, par essence une sgnification.
Malheureusement la relation est dyadique et doit prendre en compte les potentiels récepteurs;

Se concentrer uniquement sur la signification intrinsèque de l'objet ou l'intention de l'auteur, c'est faire preuve de myopie sociale!
Premières réflexions :
On retrouve David A. tel qu'en lui-même : prêt toujours à prendre le contrepied et à voir dans un clip visiblement "pur bizness" une œuvre intéressante et moderne !
Au secours Kurosawa et Kubrick ! On peut de façon fort érudite s'inspirer de Molière ou de Beaumarchais et pondre "Mon cul sur la commode" !
Et sous prétexte que Starmania contient une grosse daube racoleuse chantée par Balavoine, alors ce machin putassier et gratuit aurait droit au statut d'œuvre d'art ?
'Suis pas réac et je trouve légitime d'utiliser quand le propos s'y prête des images de violence et autre.
Là, visiblement, on est dans le cliché le plus premier degré à seule fin d'exciter les pulsions supposées des d'jeun's friands de boum-boum (musique pas honteuse, d'ailleurs, dans le genre)
Mais en l'occurence, sans recourir à la sémiologie ni au septième art, je trouve cela bien consternant !
pfff... david abiker avec son "le rock c'est pas de la grande musique" et tous les poncifs et préjugés déconcertants qu'on a eu droit sur ce style musical m'a un peu bousculé... bon, de toutes façons, les goûts et les couleurs hein, on s'en fiche au final.

Le clip est débile à souhait, ce n'est pas une oeuvre, loin de là, ce n'est d'ailleurs pas sa vocation, c'est juste un truc batard entre snuff movie, happy slapping violent, et images obscènes sans grand intérêt sauf pour le djeunz moyen qui va se fendre la gueule car habitué à voir ça sur son portable ou sur le net et qui "va kiffer grave". Je ne m'étalerai pas sur la musique, ni sur les artistes qui n'ont rien de rock'n'roll, je suis juste d'accord avec alain, car au-delà d'un jugement d'esthétisme artistique, encore que..., c'est le spectateur qui est pris à partie avec ses propres aspirations et son propre ressenti : il est difficile d'être neutre face à ça, et je comprends très bien que ça peut être pris pour de la stigmatisation (deux "faces de craie" qui parlent de la violence des banlieues c'est inadmissible) ou le pauvre idiot qui le confortera avec son dernier vote extreme droite ou (attention je lâche le mot) son dernier vote pour le nain hargneux et haineux (cf. son ratissage des intentions de vote à l'extrême droite durant sa campagne présidentielle). Pour ce qui est des jeux video (vu que ça été cité), GTA4 reprend ce concept de violence gratuite et débile : "et si j'écrasais ces jeunes scoots sur le trottoir !! Super, vraiment je peux tout faire avec ce jeu ! C'est trop de la balle". Succession nihilistes de violence pour un monde décadent et sur le déclin (zut, j'ai oublié la source, je ne me souviens plus qui a dit ça).

Bonne émission comme d'hab', sauf que j'ai failli tomber de mon siège à chaque accroche contre le rock, mais bon, on t'aime bien david, mais ne recommence plus ça, ok ? Sinon je te balance dans les esgourdes du Mireille Mathieu (avec mon bol monstre, je suis certain qu'il a tous les CD de la miss :D )
Bonjour @SI,

je découvre le clip chez vous, et je dois vous avouez que j'ai adoré ce clip. Pourtant je connaissais déjà le morceau de musique, un titre que j'avais vite rayé de ma liste de lecture, tant l'écouter et faire autre chose à la fois m'est apparu impossible. Essayez vous même de vous concentrer sur quelque chose en mettant cette musique en fond sonore et je doute que vous soyez capable de développer une réflexion sans être perturbé par un rythme cardiaque qui monte et un malaise dont il est impossible de se dépêtrer. D'ailleurs le titre du morceau est exemplaire de limpidité en ce qui concerne la musique : "Stress", c'est tout un programme.

Je suis intrigué par l'évocation du fait que le clip pourrait être considéré comme raciste. Il y a des noirs c'est vrai, mais il y a des jeunes avec la peau beaucoup plus clair. Peut être d'origine Nord africaine. Peut on affirmer qu'il n'y a aucun français d'origine européenne dans la "horde sauvage" ? je ne suis pas sûr. Et puis, est ce que faire le constat que la majorité de la population de ces quartiers vient d'Afrique est raciste ? Il faudrait alors prouver que cela relève d'une volonté communautaire propre, indépendante des questions financières et autres. Personnellement j'y crois pas une seconde. Le clip n'a donc pour moi aucun relent raciste, ou alors il faudrait définir qu'il y a des races issues des quartiers sensibles comme des races de Neuillen, ce qui ne veut pas dire grand chose. De plus je remarque qu'ils tabassent un noir à un moment, la question raciale ne peut donc à mon avis pas être développée.

Je suis aussi imperméable à tout ces débats qui disent que telle ou telle image va inciter à la violence. Un ange ne devient pas démon simplement parce qu'il a vu de la violence. Par contre, il est évident que toute image forte a tendance à polariser les tensions, à les extrémiser. Un jeune qui est au bord du passage a l'acte risque peut-être de voir les derniers boulons sauter pour enfin exprimer sa souffrance, certes, mais et de l'autre coté alors ? Ceux qui exècrent cette violence vont se sentir poussé à agir pour contrer cette violence, pour trouver des solutions (dont peut être des violentes, ce qui serait un comble, mais on est jamais à l'abri). Le clip révèle, met en lumière, mais ne change rien a la réalité de la situation. C'est vrai que le pouvoir est attirant, mais il n'y a là aucun message positif pour le justifier, donc le clip à mon avis est bien moins négatif dans ses conséquences qu'il n'y parait.

1 - La musique met mal à l'aise, et même si on peux se sentir attiré ce n'est pas par un vrai plaisir mais plus par le soulagement qu'elle peut procurer à ceux qui ont déjà une haine à faire rejaillir.
2 - Ils détruisent tout, agressent sans que cela ne leur apporte quoi que ce soit.
3 - Ils ont les regards vides de ceux qui n'ont plus rien à perdre, qui ne croient plus en rien.
4 - Ils détruisent la voiture qui leur sert de moyen de transport
et comble de l'affaire,
4 - ils agressent le cameraman, en réalité le spectateur.

Le message du clip ? Je ne crois pas au message. Les clips précédents dont celui de "Dance" n'avaient pas de message, celui ci ne me semble pas en avoir non plus. Par contre il symbolise tout ce que la peur signifie aujourd'hui en France. Les banlieues, la violence gratuite, le racket, les vols, les agressions, etc... Le clip n'offre pas de solutions, mais à mon avis symbolise une jeunesse en pleine autodestruction, qui n'a plus rien d'autre que la violence pour s'exprimer ; comme des fauves en cage qui seraient soudain libérés.

Il peut enfin paraitre contradictoire que les vestes des jeunes soient marqué du logo de Justice alors qu'ils détruisent plus tard le poste-radio qui diffusera justement le tube du groupe. Justice ne me semble pas vouloir cautionner la violence, mais plutôt vouloir la marquer au fer rouge, l'encadrer. La violence est ici signé par le groupe pour lui donner toute sa force, comme de ces chemises qui prennent de la valeur simplement parce qu'un logo y est apposé. C'est un artifice graphique qui a forcément toute les qualités puisque, le logo du groupe est présent partout, mais en plus il a une symbolique : la crucifixion, la mort etc...

Un clip que je trouve donc très réussi, d'autant plus qu'il rend la musique écoutable en lui offrant un support à la hauteur de l'ambition musicale.
Une nouvelle étape est franchie dans la représentation et l'acceptation de la violence...

Amicalement à toute l'équipe,

Ryder
Moi aussi, j'ai fait un clip qui est une sorte d'antidote à celui de justice (en qui, bien qu'à première vu anodin, est une vrai critique des médias actuels).
Bonsoir,

Premièrement, si ce clip est récupéré par des personnes partageant les doctrines de l'éxtrême droite, il ne pourrait que séduire les convaincus et en aucun cas servir d'argument car, c'est une mise en scène c'est donc à l'évidence fictif. Tant que les images ne sont pas sorties de leur contexte (le clip), elles n'ont en aucun cas un aspect raciste ou insitant à la haine raciale...
Seuls les illétrés ou/et les racistes (c'est surement lié...) ne peuvent à mon sens comprendre cet aspect. N'oubliez pas que les jeunes de cité HLM sont nés avec internet (de près ou de loin) et un monde du visuel, ils n'ont surement

De plus, ce clip peut montrer au public comment on peu présenter, donner à voir, des évenements (pour une lecture plus approfondie je pense qu'il faudrait faire appel, à certains repportages possedant des partis pri, ou comme dans l'émission d'@si aux références cinamatographique...).

Enfin, de part sa polysémie notement illustrée à travers ce forum, il est évident que ce clip est bien plus qu'un simple objet marketing, c'est une oeuvre d'art (il y a une dimension politico/sociale qui s'en dégage, des références artistiques*/médiatiques, une réception très active/partagée...). L'ambiguitée apporte la réflexion, non? Est ce que c'est mal de réfléchir devant un clip, si tout nous est donné on devient totalement passif...

*je suis étudiant dans le domaine des arts :
la créativité depuis l'après guerre n'est qu'un réinvestissement des recherches élaborées par les avant guardes artistiques (ormis l'Internationnal Situationiste). Si la sitation artistique, la référence éxcluait la notion d'art, je ne sais pas si il y aurait tant d'oeuvres sur le marché actuelement... diverses notions sortes de ces courants : le rapport entre l'art et la vie ainsi que la rupture avec l'art "ordinaire".

J'aimerais juste ajouter que les jeunes de banlieue ne sont pas forcément illétrés et dépourvus de reflexions ou de motivation et ne réagissent pas systématiquement par la violence, ca serait dangereux de l'oublier (évitons de les stygmatiser, idiots, violents... c'est très caricatural et un peu insultant). Je ne pense pas qu'un clip, qu'un film puisse amener à un passage à l'acte, contrairement a l'action de journalistes transformant par des coupures, montages des propos, des faits réels...

En tout cas bon sujet merci l'équipe.
Etonnant que l'émission n'aborde pas le phénomène du happy slapping. Pour moi, le "ca te fait kiffer de filmer ça" ne s'adresse pas tant au seul cameraman qu'à ceux qui pratiquent ce fameux happy slapping. Plus globalement, j'y vois une critique de la médiatisation de la violence, notamment grâce à internet. Je trouve ça assez significatif d'ailleurs que le clip ait été diffusé initialement via dailymotion, et non sur le site officiel du groupe.

Une lecture au 1er degré peut faire penser à une vidéo raciste. Des gaulois comme vous dites dans l'émission qui font un amalgame entre jeunes de banlieue et violence. Etant donné que Justice est quand même plutôt écouté par les jeunes (parisiens) qui se veulent branchouilles, cette vidéo m'a fait penser aux lycéens parisiens qui s'étaient fait castagner par des banlieusards (pendant les manifs contre le CPE si je me souviens bien). Avec cette peur diffuse de la violence des banlieues qui débarque à Paris. Mais Justice, qui connaît un succès et une médiatisation grandissants, serait incroyablement stupide de faire passer un tel message. Ce serait un suicide commercial.

Il doit y avoir un autre message, en plus de cette critique de la médiatisation de la violence que j'ai évoqué plus haut. Le succès du groupe a été essentiellement basé sur D.A.N.C.E., l'un des titres les plus légers de l'album et déclaré tube de l'été 2007. Le fait que dans le clip, l'autoradio détruit alors que D.A.N.C.E. est diffusé me fait penser à ces groupes qui renient les chansons qui les ont fait connaître et les ont souvent fait entrer dans une catégorie qu'ils n'ont pas voulu. Je pense notamment à Radiohead avec leur premier tube, Creep... Plus que dire que les titres antérieurs sont perçus comme ratés comme le dit David, c'est encore un effet de la médiatisation et de la perception que donnent les médias d'un groupe qui se fait connaître par un tube. D'ailleurs, Justice a été invité sur une chaîne de télé américaine pour jouer D.A.N.C.E. Leur prestation est très second degré. Pour une apparition à la télé américaine, chose qui n'est pas donné à n'importe quel groupe français, c'est assez risqué je trouve. Vous pouvez voir la vidéo sur Youtube. En gros, on ne voit les membres de Justice que quelques secondes au tout début de la vidéo. Le reste de la chanson est "jouée" par des sosies de Rod Stewart, Michaël Jackson, Stevie Wonder... Dans le genre autodérision c'est un bel exemple. Ou alors une preuve de grande maîtrise de leur image (comme Daft Punk sait le faire). Et dans ce cas, on revient au risque énorme commercialement parlant de passer pour un groupe raciste...

Par ailleurs, comme l'a dit un @sinaute, la chanson Stress est sur le même album que D.A.N.C.E. Donc plus qu'un tournant artistique comme le dit David, je vois plus la volonté de montrer que le groupe sait et veut faire autre chose.

Mais il y a des gros risques d'amalgame. Cela dit, je ne crois pas trop qu'un jeune de Montfermeil va se lancer dans une vague de violence spontanée en voyant ce clip. Quant à la minorité violente, elle n'a pas eu besoin de ça. Le seul risque que je vois, c'est de nourrir chez certains un ressentiment envers les "gaulois" du style "voilà comment on nous perçoit...".

Quant à la simple volonté de créer un buzz, c'est quand même encore une fois assez risqué vu le message que ca peut faire passer ("nous sommes un groupe raciste"...)

Entre parenthèses, en voyant ce clip, j'ai immédiatement pensé à celui d'Aphex Twin, pour le titre Come to Daddy, dont vous avez parlé dans l'émission. Cette vidéo est probablement celle à l'atmosphère la plus glauque et malsaine que j'ai jamais vue. Et les références sont aussi nombreuses (les HLM, les barreaux, la personne agée agressée...).
Conclusion : rendez-nous Orange mécanique et une bande son potable. Ca serait mieux.

(Et je signale que l'UDC n'est pas un groupuscule d'extrémistes, mais le premier parti de Suisse, une grosse machine de guerre politico-médiatique. (En tant que Suissesse, j'en suis mortifiée.) Le rapprochement fait par Alain Korkos fait donc sens : ce clip s'inscrit bien dans une logique de business médiatique, visant à produire des "bombes" dont le seul but est de "souffler" le spectateur, pas de l'entraîner dans des abîmes de réflexion.)
Moi ce qui me rend mal à l'aise dans le clip, c'est pas les images, c'est la musique elle même. Les images sont finalement quelque chose de stylisé et de déjà vu dans tous les reportages sur certaines bandes de racaille ou de casseurs (e.g. le traitement du boxon qu'il y avait eu à la gare du Nord à Paris) - donc finalement rien de "coup de poing". La musique a par contre quelque chose de très oppressant, avec référence à des périodes de tensions de certains films comme "Jaws".
Un truc qui n'a pas été dit ou fait : dissocier l'image de la musique. Les images quand on les voit sont choquantes, mais sont du déjà-vu par rapport à des images de reportage qu'on a déjà vu sur des casseurs. Moi ce qui m'a vraiment mis mal à l'aise, c'est la musique elle-même, avec quasiment une référence aux "Dents de la Mer" (au début) ou autre scène de film à forte tension.

Je conseille d'essayer de regarder les images sans la musique, et d'écouter la musique sans les images : les impressions sont assez différentes.