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Ici on noie les Algériens : la photo oubliée du 17 Octobre 61

C'est un crime d'Etat, perpétré par la police française. Le 17 octobre 1961, une manifestation pacifique organisée par le FLN était réprimée dans le sang. En plein Paris, des dizaines d’Algériens, jetés par la police dans la Seine, trouvèrent la mort cette nuit-là. Un crime longtemps occulté à l’image de la photo d’un graffiti apposé le long des quais, sur lequel on pouvait lire : "Ici on noie les Algériens". Entre ce graffiti vite effacé et la plaque mémorielle qui, quelques mètres plus loin, sera installée au Pont Saint-Michel en 2001 sous Bertrand Delanoë, il y a quarante ans d’occultation de la mémoire. Retour avec Mathilde Larrère sur les lieux du 17 octobre.

Derniers commentaires

Merci Mathilde Larrère

Ce mardi 15 janvier sur France 2: "la Vème République au cœur du pouvoir" conseillé par Télérama (2 T!) . Au delà du fait que les témoignages des vieilles badernes du pouvoir m'ont un peu "gonflé", j'ai noté qu'en octobre 1961 il n'y avait eu que Charonne, ce qui était déjà quelque chose ! Rien sur le 17 octobre!

Ça y est, la vidéo est enfin accessible !!!

Bonjour, 

Même commentaire que Charly, la vidéo n'est pas accessible ! 

Merci 



Impossible de (re)voir la vidéo, quand je clique sur le bouton de lecture, l'image disparaît, ne laissant que le texte.


Ch.

-Troll on-

Ach Papon!
Bien formé sous la Gestapo!
D'apord les juifs, ensuite les arabs et les kommunists.
Un exzpert komme on en fait plus! Un pon Fonktzionnaire qui faizait du pon trafail! Gut!
Un frais Eichmann! Il méritait bien sa preloque de la légion d'Hhhonneur!
Merci beaucoup pour ce rappel synthétique et salutaire - découvert pour ma part au hasard dans une interview de Daeninckx dans les Inrocks dans les années 90 (quand on voit ce qu'ils sont devenus l'un et les autres, il y aurait aussi toute une histoire à faire - bref).

Si je peux me permettre, il me manque malgré tout un peu quelque chose, c'est le volet algérien de cette histoire du 17 octobre 1961.

Même si ça se passe à Paris, qu'est devenue cette histoire dans l'Algérie indépendante, ou chez les Algériens de France, et comment cette histoire faite par les Algériens participe (ou non) de la résurgence de la mémoire de l'événement côté français (Libé, l'Huma) ? Vous citez les associations mémorielles, que j'imagine essentiellement algériennes ou franco-algériennes, mais il paraît important à mon avis crucial de souligner (question à mon avis essentielle aujourd'hui : qui écrit l'histoire et quelle place des minorités et des anciens colonisés dans la réappropriation de leur propre histoire, d'abord pour eux , mais aussi par contrecoup dialectique pour les français aussi).

A mettre en parallèle à ce que vous évoquez à juste titre, l'occultation du 17 octobre par la manifestation de Charonne (en étant assez charitable à mon humble avis pour le PCF qui s'est un peu refait une virginité sur la question algérienne à l'occasion de cet événement tragique, pour simplifier).

Et merci encore pour votre travail remarquable.
Juste pour signaler que le Libération qui relate les faits en 1961 est un autre Libé que celui de 1981, le second ayant été créé en 1973 par July et Sartre tandis que le premier était un journal français édité entre 1941 et 1964. D'abord journal clandestin du mouvement de résistance Libération-Sud (mouvement entre autres d'Emmanuel d'Astier, Lucie et Raymond Aubrac), le journal continue après la guerre. Son directeur appartient alors à la mouvance dite des « Compagnons de route » du Parti communiste français (Source Wikipédia)

D'autre part, j'avais lu je ne sais plus où que ces associations mémorielles avaient tenté de retrouver la liste des morts, et qu'ils en avaient trouvé moins de vingt, dont au moins un s'était manifesté comme ayant été arbitrairement expulsé et non tué.
Savez-vous si on a retrouvé les noms des victimes ou pas, entretemps ?
Merci.
Parfois il y a des hontes qui vous serrent la gorge d'autant qu'il y a en résonance la responsabilité de la Police française pour le Vel d'Hiv'
Parfois il y a aussi des sanglots

Je passais encore ce jour Place de la République - Kaiserplatz à Strasbourg
Là une plaque commémorative rappelle les noms de soldats morts à cet endroit pour la Libération de la ville
Sur 6 noms, deux d'Afrique du Nord
Bravo et merci. Le rappel de ces événements mérite bien le format exceptionnel de cette chronique. J'en avais entendu parler en 1964 par un ami algérien qui citait "plusieurs dizaines de morts" et plus tard chez Mermet.
Il semblerait que dans les semaines qui ont suivi le 17 Octobre 1961 une centaine de procédures de justice aient été ouvertes dont une soixantaine à l'initiative du parquet de la Seine et 40 après dépôts de plainte .

( cf une référence sur un article du Monde du 8 Novembre 1961)

Ces procédures n'ont pas abouti suite aux accords d'Evian qui comportait une partie sur l'amnistie générale ( y a-t-il eu une loi plus spécifique pour les faits qui ont eu lieu en France ? )

CF "la déclaration des garanties" , première partie :

"Nul ne peut être inquiété, recherché, poursuivi, condamné, ni faire l'objet de décision pénale , de sanction disciplinaire ou de discrimination quelconque, en raison d'actes commis en relation avec les évènements survenus en Algérie avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu.."

https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JPDF2003196200003019&pageCourante=03022
J'ai connu l'existence de cet évènement le 17/10/1981 par un dossier de Libé (celui d'avant) , visiblement j'avais loupé celui de l'année 1980.
J'avais déjà la petite vingtaine et j'arrivais à peine a croire qu'un tel évènement ait pu avoir lieu a Paris après l'occupation et surtout qu'il ait pu être occulté, Charonne tout le monde connaissait , le 17/10 personne.
Le pire c'est que cette reconnaissance publique a été très longue, a l'époque j'avais l’étrange impression que je partageais avec quelques uns un effroyable secret , même le livre d'Enaudi n'a pas été suffisant a faire admettre la chose.
On regarde les rues de son pays d'une autre manière après une telle expérience.
Triste anniversaire en effet.

Si je puis apporter ma pierre a la collection de liens a écouter autour du sujet : "De guerre en fils", excellente série chez Arte Radio
https://www.arteradio.com/serie/de_guerre_en_fils
Mathilde en anti-Bern , bien joué ...à reproduire sur d'autres lieux !
j'ai connu l'existence de ce tragique évènement quand j'étais ado
avec les chansons des têtes raides (texte de Kateb Yacine) et de la tordue

têtes raides :
https://www.youtube.com/watch?v=lNWLEAXdSqw

la tordue :
https://www.youtube.com/watch?v=KWXH_JWkT4k
Bravo pour le format très réussi avec tournage en extérieur, chroniqueuse sur site et montage d'archives, du beau boulot!
J'ai hérité de mon arrière-grand-père passionné d'Histoire d'une encyclopédie en huit volumes de André Castelot et Alain Decaux datant de 1974 « Histoire de la France et des Français » qui raconte chronologiquement date par date les grands évènements, et le du 17 octobre 1961 n'existe pas. Il y a simplement un petit paragraphe titré "10-20 octobre 1961" où il est mentionné "...de violentes manifestations musulmanes ont lieu à Paris...".

Pour ma part j'ai découvert ce crime d'État également grâce à l'émission de Mermet, comme le mentionne Arnaud Romain au-dessus avec son premier lien qui est une rediffusion de l'émission de 2005 https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2005-06/octobre-105/le-17-octobre-1961-tabou-de-l-histoire

edit : merci pour la chronique/reportage
Mathilde, vous eussiez pu citer aussi, tout de même, les nombreuses émissions de Mermet, sur le service public, et qui bénéficiait d'un auditorat, à l'époque, assez important. D'autant plus que ces témoignages et analyses sont toujours à notre disposition sous l'onglet "archives" du site la-bas.org :

En 2006 :

https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2006-07/fevrier-144/le-17-octobre-1961-un-tabou-de-l-histoire

En 2011 :

https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2011-12/octobre-512/17-octobre-1961-il-y-a-50-ans
https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2011-12/octobre-512/17-octobre-1961-il-y-a-50-ans-ii
https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2011-12/octobre-512/17-octobre-1961-il-y-a-50-ans-iii
https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2011-12/octobre-512/17-octobre-1961-50-ans-apres-iv

Des 1991, pour les 30 ans des "événements", Mermet faisait déjà cette série d'émissions dans "Là-bas si j'y suis"...
Un reportage intéressant ,mais sélectif . Dans la bibliographie ,l'ouvrage de Jean-Paul Brunet " Police contre Fln " n'est pas cité.Il est accablant pour Maurice Papon si l'on en croit ce compte -rendu ,mais il est aussi sans indulgence pour le Fin //Jean-Paul Brunet, Police contre FLN. Le drame d'octobre 1961 [compte-rendu]
sem-linkNicole Racine
Revue française de science politique Année 2000 Volume 50 Numéro 2 pp. 353-356
Fait partie d'un numéro thématique : Les approches cognitives des politiques publiques ( compte rendu accessible sur le site Persée)

Il est étonnant que le photographe Elie Kagan ne soit pas cité .Il fut l'un des très rares à avoir photographié la répression le 17 octobre.

L'ouvrage de Didier Daeninckx " Meurtres pour mémoire " m'avait marqué.

Enfin , évolution mémorielle.Il est en effet indispensable d'évoquer les crimes du 17 octobre ,mais je ne vois pas pourquoi cela devrait faire oublier les morts du métro Charonne . La mère de l'historien Alain Dewerpe ( décédé il y a quelques mois) faisait partie des victimes. Il ne s'en est jamais remis ( que peut signifier perdre sa mère quand on a huit ans ?)et il avait consacré un livre au sujet ( Charonne un crime d' Etat en Folio histoire me semble t- il)

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