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"Droit de cuissage" à la mairie de Maubeuge : Causette a-t-elle desservi les victimes ?

"Droit de cuissage à la mairie." La dernière enquête du magazine Causette pose une question : faut-il médiatiser coûte que coûte des récits de victimes d'agression sexuelles pour briser l'omerta, ou s'interdire de le faire pour ne pas risquer de les mettre en difficulté? Causette révèle dans son numéro d'avril plusieurs cas de femmes qui affirment être victimes d'agression sexuelle, voire de viol, de la part d'élus, notamment à la mairie (PS) de Maubeuge (Nord). Pour son enquête, le magazine se fonde - notamment - sur l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, (AVFT), que nous avions reçue sur notre plateau. Mais l'AVFT a rédigé un communiqué, dans lequel elle assure n'avoir jamais voulu que ces cas soient médiatisés.

Derniers commentaires

J'ai eu une discussion avec des lectrices (eurs) de causette sur cet article sur facebook. Il en est ressorti des commentaires des autres qu'on ne peut faire d'omelette sans casser les oeufs. Pour ma part je trouve trop rude cette justification.

Notre indignation en lisant l'article d'asi venait du fait que ce soit les victimes qui doivent s'inquièter et non les coupables, ce qui est vraiment révoltant !!

Mais de mon point de vue, le gros problème c'est qu'on ne sait pas qui était d'accord pour être mises dans la lumière parmis les victimes, parce qu'en effet c'est sûr elles ont été reconnues. Pour celles qui ne sont plus dans les villes et/ou qui ont porté plainte encore ça va. Mais pour les autres c'est potentiellement chaud quand même.

Disons que ça me fait un peu le même effet qu'avec les outings dans les médias. Si la personne veut le faire savoir ok, mais il y en a qui ne le veulent pas par honte, c'est terrible, mais il faut respecter ce choix aussi.
Voilà voilà
ça me fait un peu le même effet qu'avec les outings dans les médias

Ça n'est en rien comparable, déjà que les procès d'intentions (c'est pour vendre, il s'en foutent de Maubeuge) se multiplient...

L'article ne dénonce pas des individus, il dénonce cette logique de clan qui va jusqu'à couvrir d'authentiques ordures et les cris au complot de Gilles Pargneaux n'en sont que plus affligeants.

Je crois que c'est Didier Porte qui disait qu'à force de confondre le métier de flic et de journaliste l'un des deux allait disparaître.

L'asoc' ne va plus travailler avec les journalistes ? Grand bien leur fasse.
@Lafargue :

Oui, j'affirme que les journalistes de Causette ne reviendront pas à Maubeuge dans 6 mois, puis un an, pour voir comment la situation a évolué.

Le problème n'est pas que des noms de politiques soient cités (je ne cite pas Mahéas pour rien), mais que le fait de les citer va entraîner des conséquences très concrètes pour les victimes (et non sur les politiques en question pour qui connaît un peu le coin).

Donc je demande : en dehors de l'information pure, est-ce que cet article va permettre de faire bouger les lignes sur le sujet abordé ou pas, et à quel prix ?

En l'occurence, je pense qu'un papier sans noms ou situations permettant d'identifier les victimes, et qui se concentre sur un système (celui du PS dans le Nord-Pas-de-Calais, et le sexisme très répandu en politique) en éclaboussant tout le monde y compris les responsables politiques du coin (au pif : Martine Aubry), aurait permis de générer un débat plus fort que "l'histoire du maire pervers de Maubeuge" et du point de vue du journalisme et du point de vue du féminisme (et je crois bien que c'est un peu la ligne éditoriale de Causette théoriquement).

Parce que là, non seulement les conséquences politiques sont nulles (pour le moment, je souhaite me tromper), mais en plus on a une victime qui va souffrir au quotidien d'avoir été désignée de manière identifiable et contre sa volonté.

Ensuite, le fait qu'une association ne parle plus aux journalistes ne vous fait visiblement ni chaud ni froid. Permettez-moi de penser différemment : les associations d'aide aux victimes sont des interlocuteurs souvent intéressants, et en général assez timides vis-à-vis des médias (au niveau local évidemment, mais c'est bien de cela qu'on parle, non ?).
Ce que je crois c'est qu'un papier sans ces situations aurait été noyé dans la masse, entre le énième article sur l'hôtellerie française transatlantique et la rubrique conso. A ce compte là il faudrait aussi transposer l'histoire dans un pays imaginaire.

Blague à part l'AVFT intervient au conseil économique et social de l'ONU, comme assoc' locale ça se pose là….
Bon, on n'est pas d'accord sur le rententissement médiatique. Qui est, soit dit en passant, proche du nul pour le papier dont on parle.

Pour ce qui est de l'AVFT, les branches locales des grosses assoc' sont souvent assez indépendantes, mais je veux bien admettre avoir fait un raccourci.

En gros, vous semblez considérer que Causette à eu raison à 100 % de publier ce papier là tel qu'il a été imprimé, et qu'aucune critique n'a de justification rationnelle possible, qu'on n'aurait pu l'améliorer (dites-moi si je me trompe). Très bien. Permettez-moi d'avoir une vision un peu plus nuancée de la chose...
vous semblez considérer que Causette à eu raison à 100 % de publier ce papier là tel qu'il a été imprimé

Non

et qu'aucune critique n'a de justification rationnelle possible, qu'on n'aurait pu l'améliorer (dites-moi si je me trompe). Très bien. Permettez-moi d'avoir une vision un peu plus nuancée de la chose...

Je ne considère pas le procès d'intention comme une critique rationelle.
Non
Peut-être pourriez-vous alors consentir à émettre une critique rationnelle de cet article ? Ou vous n'êtes en train de discuter avec moi que pour le plaisir de faire des réponses fermées.

Je ne considère pas le procès d'intention comme une critique rationelle.
Encore une fois, expliquez-moi ou est le procès d'intention, en particulier quand je dis que les journalistes de Causette ne reviendront pas à Maubeuge, et donc, oui, s'en foutent par rapport à un gars de la PQR pour qui c'est un terrain de travail quotidien.

Si jamais Causette fait un suivi, alors là, oui, vous pourrez dire que j'avais fait un "procès d'intention". Là, il me semble juste que je pointe un fait objectif provenant de mon expérience (ils ne reviendront pas. Si vous préférez, disons que c'est une prévision.), mâtiné d'une impression personnelle (un journaliste nationale n'a pas forcément le même tact au niveau local qu'un local, parce que le local, lui ne peut se permettre d'afficher contre leur volonté ses témoins associatifs ou victimes. Ce que j'ai exprimé par "ils s'en foutent de Maubeuge".).

Mais j'ai un peu l'impression de parler dans le vide (et la certitude de me répéter), à quelqu'un qui ne tient pas à exprimer ce qu'il pense sinon pour fermer toute possibilité de critique (rationnelle ou pas). Par ailleurs,il me semble qu'avec d'autres commentateurs, nous avons dit bien d'autres choses que ce sur quoi vous avez concentré votre dédain et vos allégations de "procès d'intention".
Pour rappel, et en particulier à notre chère Laure, le procès débute demain, selon les Inrocks qui a publié le 21/10/12 un article retraçant l'affaire :

http://www.lesinrocks.com/2012/10/21/actualite/causette-sur-le-banc-des-accuses-11315798/

JL
Post-it humain
C'est drôle comme il y a peu de réactions des @sinautes concernant ce sujet grave, comparé à d'autres plus anecdotiques, disons, où il y a pourtant trois kilomètres de commentaires....
@Laure Daussy : je suis bien content d'avoir lu votre article, mais je crois que vous avez oublié "faites au Femmes" dans la traduction de AVFT.
C'est tout un pan du journalisme qui est en jeu, là, et pas juste pour Causette. C'est aussi le quotidien des faits-divers dans les journaux locaux, souvent très borderlines à ce niveau-là.

Je ne suis pas certain que le red'chef de Causette réalise ce que ça va impliquer pour la victime, en particulier en cette période très polarisée d'élections présidentielles : vexations quotidiennes (pires qu'actuellement, oui c'est possible), difficultés à trouver du travail ou même à être accepté dans une association locale, etc etc... en particulier sur des terrains aussi verrouillés par le PS que Maubeuge ou les villes moyennes du Nord-Pas-de-Calais (et même pas sûr que ça fasse tomber les gars incriminés vu l'état de pourriture du PS dans le coin).

La question est en tout cas très sensible. Mais surtout, Causette n'avait pas l'accord de ceux qui lui ont apporté l'affaire pour publier, et ça ça me semble être un marqueur fort. Parce que Causette, Maubeuge, ils s'en foutent, ils n'y reviendront pas. Les journalistes de la PQR, eux, ils y sont tous les jours, sur le terrain, et franchement, de notre point de vue, quand on t'amène un papier sur un plateau, la première chose que tu fais, c'est d'abord de respecter la volonté de ta source (en particulier associative ou d'une victime). Le droit à l'information est important, mais pas au prix de la vie entière de pauvres gens victimes de bien plus puissants qu'eux.

Causette aurait pu faire un papier sur l'omerta du PS dans le Nord, en gardant masqués les noms des villes (et en expliquant pourquoi). Ils pouvaient faire valoir cet argument de l'information devant l'association... qui aurait alors peut-être décidé de ne pas parler à Causette, ce qui est son droit. Bordel, les lecteurs croient encore (un peu) les journalistes, il faut baser son travail sur cette confiance (c'est d'ailleurs ce que fait le journaliste, d'habitude, il masque volontairement les sources que son papier pourrait mettre en danger) ! Là, on a des journalistes qui ont proprement trompé une source, et surtout une source qui n'est pas une source de pouvoir (genre un politique/communicant, là le jeu se joue à deux et ces règles de respect ne s'appliquent plus AMHA, ou du moins elles redeviennent le choix pro du journaliste, comme le dit le red'chef).

J'aime bien Causette, et je comprends l'idée qui sous-tend la démarche, mais j'ai l'impression qu'eux, de leur côté, ne se rendent pas compte qu'ils ont chié dans les bottes des collègues et des victimes sur ce coup. Et certainement pas libéré l'information, parce que maintenant l'association va être encore moins portée à faire confiance aux médias pour sortir des infos sans mettre en danger les gens qu'ils soutiennent.
La clique à DSK, le modèle, le maître, l'exemple à suivre.............

J'attends d'autres révélations concernant d'autres représentants de tous bords.
Il faut persévérer dans ce sens, peut-être la seule solution pour que les victimes de tels agissements cessent d'être les seules à trinquer dans leur coin, isolées !

Que le PS et ses représentants soit un parti tout en façade et moribond depuis au mois dix bonnes années, pas besoin de Causette ou d'une échéance présidentielle pour le savoir. Juste une confirmation.
Le droit de cuissages, en réalité, était tout autre chose. Mais les hommes qui aiment le pouvoir ont souvent de telles conduites, quelques soient les horizons politiques.
Monsieur Causette aurait mieux fait de s'abstenir, il souhaite vendre du papier, d'abord; car s'il s'était d'abord s'agit de protéger les femmes et faire avancer leurs droits, il aurait mieux 'entendu' le discours de l'AVFT et travaillé dans le sens de l'assoce.

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