124
Commentaires

Des "couilles crasseuses" d'Aristophane, aux "yeux de fouine" de Guillon

Derniers commentaires

je suis pas sûre d'être d'accord avec : "L’Athènes du Ve siècle avant notre ère, pourtant esclavagiste, misogyne, xénophobe, était une véritable démocratie. Dans ses institutions même, au cœur de son théâtre subventionné par la cité, un théâtre « de service public » dirions-nous aujourd’hui, Athènes réservait un espace à la dérision la plus féroce, la plus audacieuse, la plus libre de ses personnalités publiques.", en tout cas avec l'équivalence "démocratie=espace autorisé de la critique". a priori, il m'est difficile d'attribuer le label "démocratique" à une société, quelle qu'elle soit, à la fois misogyne, esclavagiste et xénophobe, et le mythe de l'athènes inventant la "démocratie", nommée ainsi par pure paresse mentale, est un vrai bourre-crâne lavage de cerveau. les athéniens ont inventé une organisation sociale qui leur convenait, qui excluait de l'exercice du pouvoir et de la liberté et les femmes, et les non-nés à athènes (les xéni), et les esclaves. par contre, c'est une société qui cloisonnait très efficacement les différentes sphères sociales, et donc qui pouvait se permettre une sphère "dérision cruelle théâtrale et littéraire", dans la mesure où celle-ci ne débordait pas sur le reste de la société. socrate suicidé, inventeurs de l'ostracisme (exil), les athéniens ont fait un large usage des moyens de préserver leur ordre social. ils connaissaient la technique de l'abcès de fixation... et justement, nos humoristes sont-ils notre abcès de fixation ? ce qui me fait peur, et me consterne un peu, dans ce débat sur l'impertinence pertinente de l'humour, c'est justement que cette impertinence ne soit autorisée que pour les humoristes labellisés. et également le degré de tolérance (proche du zéro) atteint dans notre culture lorsqu'il s'agit de dire des horreurs sur des gens qui nous débectent... ou sur des religions, des pratiques, des pensées... la liberté d'expression n'est pas négociable. par contre, partout où la désinformation, le mensonge, la pensée unique vont des ravages, alors là, oui, il faut foncer, dénoncer, et avoir une tolérance zéro.
Chronique de François Morel vendredi 9 avril 2010 sur France Inter : http://www.dailymotion.com/video/xcvtqv_en-quete-de-notoriete_fun

Si avec ça il ne devient pas aussi populaire que Guillon et Porte, c'est à n'y rien comprendre ;-)
Si Eric Besson pense que Stéphane Guillon a caricaturé un trait de son physique, c'est qu'il reconnait [et qu'il en a honte] avoir des "yeux de fouine".
Pourtant rien sur : "Eric Besson, taupe du FN".
Pourquoi cette différence de traitement entre la TAUPE et la FOUINE ?
Cet polémique « Ne vaut pas un pet de lapin »

Faire des allusions avec des animaux est complétement idiot.
mal placé
Sur Canal+, dans l'émission Le Grand Journal, Guy Bedos, invité de Denisot mardi 30 mars 2010 a évoqué une jurisprudence concernant « le droit à l'humour » qui porterait son nom ( concernant un procès avec - contre - Jean-Marie Le Pen ).

Appel aux @sinautes pour trouver le texte en question ( et le décrypter pour nous, le cas échéant ) ? Danette ?
« L'art de la Caricature » par Vincent Roca sur France Inter [www.dailymotion.com]
Peut-être que si Sarkozy arrêtait de faire le pitre et de vouloir faire rigoler l'assistance à chaque discours avec ses bonnes blagues sur l'opposition et autres, Guillon sonnerait un peu moins "politique".
Y a des jours où je m'y perds moi, pas vous?
Chacun son métier et c'est à qui de se montrer exemplaire? L'intermittent du spectacle ou l'élu du peuple?

Pfff
François Morel sur France Inter vendredi 26 mars 2010
[www.dailymotion.com]

[pub] P.S. : je vous conseille vivement son spectacle « Le Soir, Des Lions » [/pub]
Merci à asi pour cette parole libre et intelligente.
Rappelons que les "couilles crasseuses" d'Aristophane sont conservées au musée d'Athènes, avec un bout d'la bit' à Démosthène, et tout près des roustons, tons, tons, du Père Platon ; juste à côté des trois poils du cul de Proserpine.
De cheval.
... celui qui ne cesse de prétendre vouloir « être jugé sur ses résultats » n’a pas son pareil pour masquer les piètres bilans de son action. Ceux d’un médiocre ministre de l’économie et des finances ou ceux d’un ministre de l’Intérieur survolté mais peu efficace : les violences faites aux personnes n’auront cessé d’augmenter en dépit de ses communiqués triomphants.
Mais l’échec n’atteint que rarement notre héros. Le plus souvent parce qu’il le noie dans le mouvement perpétuel : chaque fois qu’il se trouve en difficulté ou se voit obligé de se justifier de son action, le candidat de l’UMP se saisit d’un fait divers pour enfiler la combinaison qu’un Le Pen laisse parfois au vestiaire de « celui qui dit tout haut ce que les Français pensent tout bas ». Un jugement à l’emporte-pièce, une provocation suivie d’une polémique, le tout conclu par un sondage qui démontrerait que Sarkozy a les élites contre lui mais le peuple avec lui et le tour est généralement joué...


Auteur : Eric Besson [hebdo.parti-socialiste.fr]
Effectivement très bien vu. C'est bien le principe démocratique qui apparaît en cause dans les propos de Besson ou de Strauss Kahn.
http://0z.fr/H3G3f
Très beau papier très bien vu.
Merci de l'avoir mis en avant, surtout que je ne l'avais pas lu jusque là (plus le temps depuis un an de lire tout le forum comme avant malheureusement).
À l'instar de l'excellent Stéphane Guillon, un tel billet était nécessaire.
YG, Vous prétendez rire de tout, mais vous ne respectez donc rien ?
Non, je rigole.
Article intéressant

Je n'intervient pas souvent sur le forum alors désolé si mon propos est bancal ou approximatif...

une remarque : vous dites

Ce qui compte, c’est d’abord que Stéphane Guillon est un humoriste, dont la parole sur France Inter (et sur Canal +, et au théâtre) est officiellement définie comme une parole de dérision, et reçue comme telle sans ambiguïté par les auditeurs


Je ne suis pas si sur que c'est si clair que ca pour les auditeurs/telespectateurs.Autour de moi je vois pas mal de gens qui regardent systématiquement les guignols de l'info et pour qui cette emission a remplacé le journal de 20h (qui est une autre forme de caricature, je vous l'accorde...)


Comme les chroniques de Guillon ne sont pas forcément drôle, on a d'autant plus tendance à le prendre au sérieux... Coluche cassait les politiques mais c'était tellement drôle et gros qu'on voyait bien la distinction entre humour et politique.

Peut être que les politiques ressentent cela comme une menace (le peuple ne fait plus la distinction entre caricature et message politique) et se sentent obligés d'intervenir.
Besson, il me fait froid dans le dos, pas vous, c'est drôle et triste à la fois de voir quelqu'un critiquer une chronique qu'il n'a pas entendu, si guillon avait eu du flair, il aurait dû faire une banale chronique sans critiquer besson pour voir si ce dernier aurait eu la même réaction, sans compter que ceux qui ont écouté la chronique et ont envoyé des sms à besson devraient se laver les oreilles le matin car effectivement guillon n'a pas dit "mein kampf" dans sa chronique, à lala, on vit une époque formidable!
La caricature, et au delà l'humour en général, est l'équivalent de la soupape de sécurité qui permet de relâcher la vapeur sur une cocotte-minute et ainsi d'éviter qu'une trop forte pression ne la fasse exploser. Le bruit émis par la soupape permet en même temps au cuisinier de savoir que la pression maximale a été atteinte et qu'il serait inutile, voire dangereux, de vouloir augmenter la température.

Bref, l'humour politique un dispositif qui permet à une société, à chacun d'entre nous, de ne pas exploser. Après l'écoute d'une chronique humoristique particulièrement virulente, les forums sont emplis de ces contributions où s'exprime le soulagement d'avoir entendu haut et fort « une certaine vérité » entendue nulle part ailleurs. Ça ne change rien, mais au moins ça a été dit.

Un homme politique intelligent devrait avoir compris cela.
Il semble que ce ne soit pas le cas pour certains.
Que faut-il en déduire ?

PatriceNoDRM

[tchd.fr - la WEB-TV dédiée à ceux à qui il reste du Temps de Cerveau Humain Disponible]
Article très intéressant, en effet. Mais qui soulève dès le début l'ambiguité principale et ne la lève pas : la chronique de Guillon dépasse-t-elle les limites que la caricature est censée ne pas franchir en démocratie ? C'est à dire la diffamation et dénoncer quelqu'un comme raciste ?

Est-ce ce que fait Guillon ? Je dirais plutôt non, mais c'est peut-être parce que je suis assez content de voir Besson se prendre une charge dans la gueule...
"Guillon a Besson dans le pif, et ses chroniques sur Besson sont plus politiques qu'humoristiques."


Sur ce point vous avez sûrement raison. Mais c'est justement ça qui me fait du bien, à moi, quand j'entends ce qu'il écrit à partir de Besson. Je ris mais, ce faisant, je pense à toutes ces souffrances endurées par ces milliers de sans-papiers chartérisés, ces familles séparées et déchirées, subissant une injuste double peine, celle de la misère et celle de l'égoïsme du cynisme des nantis.

D'ailleurs, à la limite, je n'ai même pas besoin de Guillon, ou de quelque humoriste que ce soit, pour penser à "ça" quand je vois Besson, mais avec Guillon, je m'y retrouve. Dans un rire ou un sourire grimaçant.
Je me souviens d'une comparaison faite entre les sketches controversés de Dieudonné et celui de Desproges où il se retourne vers la salle d'un air suspicieux et déclare "On m'a dit que des juifs se sont glissés dans la salle". La personne faisant la comparaison dont j'ai oublié l'identité disait que la force du sketch de Desproges était qu'immédiatement il se plaçait dans le registre humoristique en ajoutant "N'empêche qu'on ne m'ôtera pas de l'idée que lors de la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l'égard du régime nazi". Après cette phrase, aucune ambigüité possible, nous sommes dans l'humour et pas dans la politique. Dieudonné, lui, reste volontairement ambigüe, à mi-chemin entre le politique et l'humour.

Le problème est pour moi le même avec l'intervention de Guillon de lundi : tel que son sketch est écrit, on a l'impression jusqu'à la chute qu'il pense une bonne partie de ce qu'il dit, pas sur son affiliation secrète avec Le Pen, mais sur une attitude fasciste de Besson. On pourrait croire que c'est un défaut d'écriture et que son intention était purement humoristique, mais l'historique de ses chroniques sur Eric Besson plaide pour le contraire. Guillon a Besson dans le pif, et ses chroniques sur Besson sont plus politiques qu'humoristiques. Au contraire, sa chronique sur Strauss-Kahn, par son outrance marquée dès le départ, reste humoristique, même s'il y a un fond de vérité derrière.

L'invocation des mânes d'Aristophane me laisse donc froid sur le cas Guillon. N'est pas Aristophane, Desproges ou Bedos qui veut.
Chapeau l'article! D'ailleurs ,le chef gourou de Besson n'avait-il pas dit qu'il préférait un excès de caricature à pas de caricature du tout ?Le plus navrant c'est quand même la carpette Hess qui justifie d'un coup les critiques sur la nomination présidentielle....et la servilité qui va avec.
Guillon a certes le droit de caricaturer, mais Besson a bien le droit d'être offusqué, non ?
A sa place, je lui aurais peut-être même caressé le menton, au Guillon, pour lui rendre "fuyant" à lui aussi (comme faillit le faire, il y a 5 ou 6 ans, JL Murat après une chronique dudit Guillon dans "20h10 pétantes").

En humour, il est nettement plus drôle et constructif (mais aussi sans doute plus difficile) de forcer la vérité, sans inventer des conneries, du coup, carrément contre-productives.
"Il ne s’agit pas de liberté d’expression – car celle-ci, même dans une démocratie, connaît des limites légitimes, qui lui interdisent la diffamation, le racisme, la xénophobie, l’appel à la violence.", écrivez-vous. Je ne suis pas un spécialiste du droit, mais il me semble que les propos à caractère raciste ou xénophobe (tels ceux prononcés par Eric Zemmour dans l'émission de Thierry Ardisson) sont autorisés au nom de la liberté d'expression. Ils seraient interdits s'ils présentaient un caractère diffamatoire ou injurieux.
Et je trouve que c'est très bien. Car même si je considère que Zemmour pense des bêtises, je suis partisan qu'il puisse les exprimer, ce qui a pour moi le mérite de me permettre de le contredire.
Guillon nous décrit le piège diabolique mis en place par Le pen et son instrument Besson .( Besson serait d'ailleurs plus proche d'une taupe que d'une fouine en cet instant , mais passons . ) Ce qui me semble beaucoup plus intéressant c'est la mise au jour du piège ( du moins perçu comme tel par son initiateur ) Hees . " Ce n'est rien" fut il dit dernièrement sur ASI ; faut il être si naïf ? L'instrument Hees s'excuse publiquement d'une atteinte faite à ....... d' un homme politique français appartenant à un gouvernement qui l'a nommé ..... Nous y sommes, voilà le vrai piège à trois bandes . Petit 1 : j'agis comme si j'effaçais une hypocrisie ( celle d'un prédécesseur ) , petit 2 : je donne le sentiment que cette action est neutre , que "ce n'est rien" ; petit 3 : j'active l'instrument Hees - et ceci n'est qu'un coup de semonce ... Réflechissons à tout ce qui a été mis en place au cours de cette période de trois ans , en prévision d'une perte de crédibilité ....
Hees a réussi, finalement Guillon se reconvertit au papier hyper-gentil.
Merci d'avoir rappelé que la caricature est nécessaire, par principe, et que toutes les limites, casuistiques, qu'on cherche à lui opposer ne sont destinées qu'à mettre en danger la démocratie.
Et en voici une autre tout aussi savoureuse :
http://www.politis.fr/Carpettes-Diem,9963.html
Voici une magnifique contribution à l'affaire Guillon :
http://www.politis.fr/Besson-Guillon-et-la-fouine,9987.html
Très belle contribution d'une abonnée. C'est intéressant et très agréable lire. Merci à Céline Candiard.
Je ne l'avais pas vue sur les forums, merci à la rédaction de l'avoir "propulsée".
Guillon ne me parait pas si séditieux qu'on semble bien le dire.

Je dirais même qu'il est le parfait guignol qui manquait à nos hommes politiques pour
commencer à habituer nos temps de cerveaux disponibles à l'idée d'une censure nécessaire.

Sa pseudo-subversion n'est bonne qu'à empêcher la vraie de trouver une place tout en donnant
malgré tout assez de munitions aux politiques pour qu'ils les brandissent en place publique.

Un humour fin et intelligent ne serait pas aussi facile à pointer du doigt. C'est là son échec.


Ceci étant dit, cela n'enlève rien au caractère inacceptable de ces
pressions pitoyables de la part de certains hommes politiques !
L'analogie avec Aristophane et la démocratie athénienne du Ve siècle avant J.-C. est très discutable.

Vous laissez entendre en effet que - malgré quelques défauts tout à fait secondaires (esclavagisme, misogynie, xénophobie) - la démocratie athénienne est un modèle de démocratie universel. A relire de manière plus approfondie les manuels d'histoire, on peut constater que la démocratie athénienne, avec sa corruption endémique, sa démagogie extraordinaire, son impérialisme tyrannique, est loin d'être un exemple pour nous, d'autant qu'elle a brusquement sombré dans les défaites militaires et les dictatures sanglantes à al fin du Ve siècle, avant de reléguer définitivement Athènes parmi les figurants de l'histoire de l'antiquité.

Quant à Aristophane, ce riche propriétaire foncier n'est pas le champion de la démocratie que l'on suppose aujourd'hui. A vrai dire, il serait plutôt le partisan virulent d'un régime aristocratique autoritaire. Sa caricature réactionnaire de Socrate dans les Nuées, faisant de lui un sophiste semant le doute dans la cité athénienne, a sans doute grandement contribué à la condamnation à mort du plus grand des philosophes de l'antiquité.

L'approximation ou l'idéalisation historique peut parfois desservir la meilleure des causes.
Vous m'avez manifestement mal comprise. Je n'ai jamais prétendu qu'Aristophane était un démocrate ni même un type bien, mais juste que l'espace où prenaient place ses pièces (espace qui lui préexistait) était un espace d'importance vitale pour la démocratie qui l'avait ménagé.
Quant à la corruption et à l'impérialisme athéniens, ils ne remettent nullement en question le caractère démocratique du régime. "Démocratique" ne veut pas dire "vertueux". En évoquant les tares d'Athènes, sans pour autant chercher à les minimiser comme vous semblez le croire, je m'efforçais justement de montrer que même une civilisation à laquelle nous aurions tendance à nous sentir bien supérieurs, comme la civilisation athénienne, aurait encore des leçons de démocratie à nous donner.
Certes, mais si la mort de Socrate est une leçon de démocratie, comment envier la démocratie athénienne ?
La mort de Socrate, telle qu'elle a été rapporté tout au moins, aurait été accepté par Socrate lui-même comme l'expression de cette démocratie et non sa condamnation...

Maintenant, il ne s'agit pas d'envier la démocratie athénienne dans sa globalité que d'en tirer les meilleures parties, cette séparation entre caricature et politique en est une.

yG
L'acceptation de sa mort par Socrate ne montre pas qu'il considère sa condamnation comme démocratique, mais qu'il est lui-même démocrate.
Euh... pas simplement, parce que face à une décision qu'il aurait jugé non démocratique, il aurait été en droit en tant que démocrate de s'y opposer, ce qu'il ne semble pas avoir fait.

yG
Une décision démocratique peut constituer un déni de démocratie. L'histoire des démocraties ne manque pas d'exemples.
Soyez plus précis. Je connais des exemples de décisions démocratiques qui n'ont rien de respectable ou de juste, mais des exemples de décision démocratique qui tout en étant démocratique ne le sont pas, là, j'ai du mal à voir.

yG
Le vote des pleins pouvoirs à Philippe Pétain par l'assemblée nationale en 1940, par exemple.
Je vois bien l'ignominie de la chose, mais pas sa dimension de déni de démocratie, puisqu'elle ne l'est pas dans sa formulation, mais uniquement dans sa conclusion. Or, la démocratie ne vise pas à la perpétuation de la démocratie, elle ne trouve pas sa raison d'être dans son devenir, mais dans son être, il faut que la décision soit prise démocratiquement pour qu'elle soit démocratique, peu importe que la décision garantisse encore la démocratie, il faut simplement qu'elle en émane.

yG
Si, comme vous dites, la démocratie ne vise pas à la perpétuation de la démocratie, Aristophane est un démocrate.
Vous confondez système et personne, la personne peut être non démocrate et le système démocratique et les deux se retrouver. Ainsi, un non démocrate sera ravi de voir la démocratie octroyer démocratiquement les pleins pouvoirs à quelqu'un qu'il apprécie. Il n'en sera pas davantage démocrate pour autant.

yG
Nous ne pourrons pas nous entendre, je le crains. Le vote des pleins pouvoirs à Pétain n'est démocratique que dans sa procédure : il est antidémocratique dans sa philosophie.

Pour en revenir au débat, il faut prendre avec précaution les leçons que la démocratie athénienne peut nous donner. La distinction entre comique et politique y est plus confuse encore qu'à notre époque. Aristophane, étant poète comique, entre nécessairement dans le champ de la politique d'Athènes. C'est bien l'idéaliser que de voir en lui un amuseur public sans parti pris.
Nous ne pourrons pas nous entendre, je le crains. Le vote des pleins pouvoirs à Pétain n'est démocratique que dans sa procédure : il est antidémocratique dans sa philosophie.

Oui, nous ne pouvons nous entendre sur ce point, vous disculpez a priori la démocratie des défauts qu'elle a, à commencer par le pire de tous, le fait qu'une décision démocratique n'est pas forcément respectable de ce simple fait (mais je ne suis pas, contrairement à Socrate, un démocrate) et ne vise pas obligatoirement à perpétuer la démocratie.

Peu importe que l'essence de la démocratie soit belle, vertueuse, ce n'est jamais avec elle qu'on vit et meurt (même si parfois d'aucuns meurent en son nom), c'est à cause de la démocratie réelle qu'on finit par tuer Socrate et tant d'autres.

La distinction entre comique et politique y est plus confuse encore qu'à notre époque. Aristophane, étant poète comique, entre nécessairement dans le champ de la politique d'Athènes. C'est bien l'idéaliser que de voir en lui un amuseur public sans parti pris.

Sans parti pris, ce n'est pas là non plus la question.
Nous avons bien Guy Bedos. La question n'est pas que les caricaturistes ou les comiques n'aient pas d'opinions politiques, ils peuvent tout à fait être partisans, s'attaquer à un seul pouvoir. Le fait est qu'ils le font avec leurs armes, qui ne sont pas celles de la politique. Lorsqu'ils font rire par exemple avec des affaires, des chiffres truqués, des délits d'initiés, ils ne font que récupérer et transformer ce que la politique a déjà produit. Les caricaturistes exagèrent, déforment, ils ne créent pas, contrairement au discours proprement politique.

Le tout, c'est que la politique ne se mêle pas de répondre aux humoristes, mais bel et bien au peuple de ses réelles turpitudes ou décisions. Il est par trop facile de s'attaquer aux bouffons, lorsque les électeurs se moquent de vous, c'est une toute autre paire de manche que d'affronter ces derniers.

yG
Le tout, c'est que la politique ne se mêle pas de répondre aux humoristes, mais bel et bien au peuple de ses réelles turpitudes ou décisions. Il est par trop facile de s'attaquer aux bouffons, lorsque les électeurs se moquent de vous, c'est une toute autre paire de manche que d'affronter ces derniers.

+1

toutenbateau
Je souscris à votre conclusion. Ce n'est d'ailleurs pas mon intention ici d'attaquer un humoriste ni de défendre un homme politique.

Mais, je demeure convaincu que l'analogie avec Aristophane et la démocratie athénienne est plus malheureuse que pertinente. L'un et l'autre ne doivent malheureusement pas être des exemples pour nous. Il ne faut pas idéaliser l'antiquité.

Pour le reste, la caricature peut être politique, elle est - comme il se doit - excessive mais doit toujours partir du vrai et veiller à ne pas être auto-référentielle, sous peine de devenir une forme de démagogie politique, avec ou sans but déclaré.
Oui ben justement : je doute que l'espace où prenaient place les pièces d'Aristophane était celui accordé par une radio citoyenne athénienne, espace qui se situerait en plus juste avant celui du débat politique...

Bref, si on ne veut pas confondre les terrains respectifs d'où Guillon et Besson s'expriment, faudrait peut-être commencer par les situer sur des champs médiatiques bien distincts...
L'approximation ou l'idéalisation historique peut parfois desservir la meilleure des causes.

Peu importe en l'occurence, car, l'intérêt de ce billet n'est pas dans sa dimension historique, mais dans la distinction nécessaire qu'il rappelle entre le domaine politique et le domaine de la caricature.

Si l'humour est un contre-pouvoir, il ne s'exerce pas pour autant sur le même terrain que le réel pouvoir politique, il ne peut donc lui être opposé, contrairement à ce que la réaction de Besson laisse supposer.

Un exemple de l'histoire politique hexagonale le souligne également : L'affaire Lepen et son jeu de mot pitoyable sur Durafour-crématoire (1988).

Qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas le calembour qui est abjecte dans cette affaire, quoi qu'il le soit par ailleurs, c'est l'usage à des fins politiques par un responsable politique d'une tournure qui se voulait ou se revendiquait humoristique pour discréditer un adversaire.

Lepen mélangeait ainsi les genres, il faisait de la caricature une arme politique.
Que son humour fusse plus que douteux n'arrangeait rien, mais là n'était pas le cœur du problème.

Si on peut faire de l'humour avec la politique, la politique ne doit pas être du côté des rieurs, pas plus qu'elle ne doit être du côté des beaux parleurs, des élégants ou des puissants : Toutes autant qu'elles sont des formes de séduction.

yG
L Bonod, Votre réaction est très discutable :)

Que ce soit dans le texte initial de Céline Candiard ou dans d'autres écrits, la démocratie athénienne n'a jamais été présentée ou défendue par quiconque en tant que "modèle universel", comme un tout indifférencié qui incluerait forcément certaines pratiques dont on peut pour le moins se réjouir qu'elles aient presque toutes disparu (mais qui avaient cours il y a plus de 20 siècles, excusez du peu...).

Donc prétendre faire une analyse du "modèle" athénien en utilisant une grille contemporaine n'a pas beaucoup de sens (et oui, on pouvait être foncièrement "démocrate" à cette époque tout en ayant des esclaves).

Pour revenir au texte de C. Candiard, que j'ai la faiblesse de trouver particulièrement intéressant, il y a un passage qui me paraît pour le coup discutable si on l'applique à la situation actuelle. Je cite :

Non, mais simplement cette conscience que la comédie constitue un espace à part, où la dérision peut s’exercer aux dépens de tout et de tous, sans limite et en toute impunité.

Cet aspect de la discussion me gêne profondément, puisque je constate que d'une part, elle n'est pas vraie en pratique; et que d'autre part, elle place l'humoriste dans une position d'intouchable qui pose problème ("l'impunité").

En ce qui me concerne, il est difficilement acceptable de poser comme postulat (mais j'ai bien compris qu'il s'agissait en l'espèce d'un commentaire historique) que "la comédie" serait un espace à part. Je pense au contraire qu'elle est aujourd'hui partie intégrante du débat public et politique (ne serait-ce que parceque un certain nombre de nos concitoyens construisent leur conscience politique à grands coups de Guignols...). C'est tout du moins le cas des humoristes dont le fond de commerce est la satyre politique.

De plus elle ne s'exerce pas aux dépens de tout et de tous... Je ne rentre pas dans les détails, mais je constate que certains sujets ne sont jamais abordés par les "rigolos" de service qui savent très bien qu'ils seraient ostracisés dans la seconde s'ils s'aventuraient sur certains terrains que le politiquement correct a décidé de rendre glissants (même Guillon a ses limites... Dieudonné s'y est aventuré et tout d'un coup, son "statut" de plaisantin lui a été dénié). Chaque "chansonnier" a ses cibles favorites et ses propres interdits.

Enfin, au nom de quoi un humoriste qui choisirait de faire rire avec des problèmes politiques importants, voire graves, pourrait-il le faire en restant sur la touche ? En ne s'exposant pas au prétexte qu'il s'exprimerait ex cathedra ? Je me réjouis qu'il en existe (je préfèrerais toujours 1 Guillon à 100 gad Elmaleh), mais j'estime aussi que nous sommes libres de commenter leurs sketchs ou chroniques, d'exprimer notre désaccord, voire notre indignation, sans que nous soit opposée cette "impunité" auto-conférée. Guillon et consorts peuvent se tromper, peuvent user jusqu'à la corde certains ressorts qui finissent par lasser, se tromper totalement de cible. Et même parfois fournir indirectement des arguments à ceux qu'ils prétendent dénoncer. L'infaillibilité de l'humoriste n'existe pas.

Car ils ne sont jamais neutres (et heureusement). Pour produire leur contenu, ils s'appuient forcément sur une certaine vision du monde et de la société. Contrairement à ce que l'on entend trop souvent, ils ne caricaturent pas d'abord ceux qu'ils admirent...

Alors vive Guillon lorsqu'il se lâche ! Mais à bas Guillon lorsqu'il prend son air offusqué de diva quand d'aucuns s'avisent de ne pas apprécier certaines de ses saillies.
Il ne comprend vraiment rien ce Besson ! Strauss-Khan lui avait pourtant montré ce qu'il ne fallait surtout pas faire : réagir et qui plus est en s'offusquant ! Résultat : Guillon en avait remis plusieurs couches et maintenant DSK traîne cette casserole quasiment à vie... D'ailleurs, c'est ce qu'il s'est empressé de faire ce matin même, le sale gosse : de vraies fausses excuses à Eric... Ça n'a pas loupé.
Et puis quand même ça fait rire quand Besson parle du "supposé humour" de Guillon ; c'est encore plus drôle que quand il le traite de raciste ! Si je me souviens bien, la dernière fois que Besson a voulu faire de l'humour, c'était avec une équipe de Canal+, il leur avait fait un doigt d'honneur ! Quel pro ! Quelle classe ! Quel doigté ! Sans parler de l'humour "noir" dont il a fait preuve quasi quotidiennement et avec lequel il s'appliquait jusqu'ici à faire son boulot de ministre de l'immigration et de l'identité nationale ! Un chef d'oeuvre !

Au fait, qu'est-ce qu'il en dit le 2e clown politique de france-inter ? Je veux dire Didier Porte (*) ? Parce que s'il s'y met aussi on n'a pas fini de se marrer. Déjà que les guignols de l'info ont "convoqué" Dieudo pour faire du décryptage ce soir.

(*) Ah ! on me dit dans l'oreillette que Porte était gréviste aujourd'hui ! Suis-je bête ! Mais Besson ne perd rien pour attendre...

;-))
Les politiques voudraient limiter la caricature (quand elle les concernent) mais ils n'hésitent pas à en user quand cela les arrange : ainsi , par exemple, des caricatures dont sont victimes les étrangers ("le bruits et l'odeur" de Chirac ou le "mouton égorgé dans la baignoire" de Sarkozy).
Ils n'hésitent pas non plus à insulter leurs adversaires ou les citoyens indociles : "sous-hommes" pour les Harkis, "Salope", "Casse-toi pov' con"...
Alors oui, en s'attaquant aux humoristes on fait reculer la démocratie. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Car l'arbre des caricaturistes ne doit pas cacher la forêt :
JF Kahn, rappelait, après le premier tour des régionales, qu'avec moins de 13 % des inscrits, la droite contrôle le gouvernement, le parlement, le conseil constitutionnel, le CSA, etc ; et avec moins de 15 % des inscrits le PS contrôle la quasi-totalité des régions.
Ajoutons que moins de 100 individus possèdent la moitié du CAC 40 et tous les grands médias.
Certes nous ne sommes pas en dictature, encore moins sous un régime totalitaire. Mais nous ne sommes pas non plus vraiment en démocratie.
En quoi alors ? En oligarchie avec rituel électif ?
Ou plus simplement dans un jeu de dupes... ?
Un texte brillant ! C'est très agréable à lire, une excellente analyse.

SI l'auteure en a d'autres aussi bien écrits, qu'elle n'hésite pas !
Excellent texte , merci!
Très bien dit sauf que dire qu'Aristophane n'a pas été repris en partie dans la comédie classique c'est un peu vite se débarrasser de Molière et Beaumarchais non ?

(et puis, si je puis dire, la conclusion est un peu rhétorique : on sait de toutes façons que les démocraties sont toujours en train de commencer à n'être plus, non ? c'est d'ailleurs ce qui fait leur sel)
J'ai écouté Guillon en direct ce matin. J'ai ressenti un malaise. C'était une charge absolument violente. Le texte était tellement " tranchant" qu'
il n'était pas nécessaire de s'attaquer au physique de Besson. Pour "l'équité"... il faudrait que Besson réponde et s'attaque au physique de Guillon. Ce serait le massacre.
S'attaquer au physique des personnes laisse entendre qu'il faut être absolument beau pour faire de la politique, du théâtre, de la com?

Le problème de Guillon, c'est tout simplement qu'il n'est pas drôle. Il repousse les limites, mais in ne fait pas rire.
Avez-vous déjà regardé un DVD de Guillon? Les spectateurs rient à peine. On l'applaudit à la fin pour ce qu'ils représentent, c'est-à-dire un opposant farouche à Sarko. Il s'est créé un fonds de commerce anti-Sarkosisme, mais ce n'est pas de l'humour.

François Morel peut-être aussi sévère, mais il est plus fin, plus subtil et franchement hilarant.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Bravo à la rédaction d'@si pour avoir su mettre en valeur le texte original ( qui est très bien ) en l'aérant par ajout des titres intermédiaires ( j'ai oublié le terme journalistique exact ) et surtout pour l'illustration. Allez dites, qui dans l'équipe a fait ça ? ;-)

[www.arretsurimages.net]
C'est trop frais pour @si !
Il n'y a pas encore matière à analyse, les médias ne traitent le sujet que depuis aujourd'hui...
Et puis c'est la deuxième intervention d'abonnés en très peu de temps. Sincèrement, on s'en bat l'œil des avis autorisés d'un de nos co-abonnés.
Qu'il y ait eu de la caricature depuis l'antiquité, on s'en doutait un peu. Quel rapport avec le sujet ? Et quel apport ?
Pitié ! Pas de "Club Médiapart" à la participative dans nos contrées, parce qu'on pourrait tous faire une belle chronique dans nos domaines de compétences ! Et ce serait très ennuyeux je crois (et pas qu'avec les experts comptables...).
C'est inquiétant, cet éclairage.
Mais le processus que vous décrivez semble si naturel...
En tout cas, merci à vous, et merci aux historiens de montrer, s'il en était encore besoin par ici, qu'ils ne sont jamais inutiles dans une société qui voudrait conserver son esprit vif.

J'espère que cet article sera déclaré d'utilité publique ; il mérite d'être repris hors @SI.
A propos des "fous du roi", voici ce qu'écrivait un ami français vivant en Finlande, donc avec un regard extérieur sur le pays:

Comment ne pas reconnaître dans cet exemple si souvent partagé, le sentiment décourageant qu'on ressent avec ceux qui semblent si loin, si profondément dans la condition de l'esclave pour qui la seule perspective d'amélioration de sa condition, c'est la qualité de la chaîne qu'il a au cou?

Mais ces "esclaves revendiqués" qui semblent refuser de prendre leur propre vie en main, certes ont une part de responsabilité dans tout le processus (si dans l'exemple des médias décadents il y a "l'offre", ils sont "la demande"...),
mais on doit leur reconnaiitre les excuses de se faire mener en bateau par plus malin et plus fort qu'eux, notamment par les politiciens professionnels.

La carrière politique ne devrait s'apprehender qu'en termes de parenthèse provisoire, quelques années utiles dans une vie autrement remplie d'autres multiples expériences professionnelles et autres.
Les Français considèrent la politique comme un métier qu'on peut exercer toute sa vie, et par extension, considèrent normal tout ce qui est carriérisme, c'est-à-dire tout faire pour rester en place, pour avantager la logique de parti, pour faire des calculs politiciens etc, même en faisant passer l'intérêt général et celui du pays, au second plan.

C'est une mentalité de serfs héritée du temps de la monarchie absolue.

Le roi est remplacé par des "représentants élus", mais le système n'a pas changé, et surtout pas l'inconsciente soumission de serf, d'esclave.
Penser, c'est "difficile, interdit et puni" dans une telle mentalité.

Et pour se soulager, en guise de soupape de décompression, il y a "le jour des fous" ou "le bouffon du roi" ou "les guignols": ça dépend de la culture et de l'endroit du monde où on se trouve.


06/08/2008 23:49 Par Axel


Avait-il tort ?
Attention, la fin de la chronique de Stéphane Guillon, ce n'est pas "sans rabbins", mais "sans rappeurs". Je sais que l'accent allemand (surtout lorsqu'il est ainsi hurlé) rend la compréhension plus délicate, mais n'en rajoutez pas!
Pour le reste, excellent texte, en effet.
Justement, Lordon s'inquiétait un peu de ce que les critiques ne soint plus formulées QUE dans ces espaces de dérision, et donc pas écoutées. Et restait perplexe devant des journalistes/humoristes comme Jon Stewart, qui parfois laisse complètement tomber le masque de la dérision, comme quand il avait cuisiné un "expert" boursier.
Merci pour ce très bon texte. J'observais ce soir que la presse sarkozyste, France-Soir et Aujourd'hui en France publiaient en page Une un "Guillon dérape", le livrer à la vindicte populaire fait partie de la guerre entamée par Sarkozy pour tuer toute opposition, qu'elle soit chez ses amis, ou dans le paysage médiatique.

http://anthropia.blogg.org
Que dire de plus ? C'est super complet. Vous avez un de ces bols, à @si d'avoir des pigistes gratos ;o)).
Merci pour cet éclairage !

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Offre spéciale
3 mois pour 3 € puis 5 € par mois

ou 50 € par an (avec 3 mois offerts la première année)

Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.