En lisant votre texte, en pensant aux horreurs commises par les nazis hier, et les Israéliens aujourd'hui,j'ai pensé à celui de Romain Gary , qui s'applique à tous les êtres vivants que l'humain martyrise.

"Le racisme, c'est quand ça ne compte pas. Qu(...)

Je suis toujours gené par cette expression rabâchée chaque jour partout depuis des mois "... le massacre ... sans précédent- du 7 octobre..." C'est quoi le critère du "sans précèdent" ? Les massacres dans l'histoire ne manquent pas il me semble.(...)

Merci Monsieur.

"Flotte en moi une sourde rage de floué, de grugé, de dindon de la farce tragique, que je ne sais contre qui diriger."

Ben moi, à travers mes larmes en vous lisant, j'ai un peu peur de savoir contre qui diriger ma rage.

Éradiquer le terrorisme de Gaza. Que de souvenir tchétchène.

"- Don't you think by trying to eradicate terrorism in Chechnya you are going to eradicate the civilian population of Chechnya ?

- If you want to become a radical islam follower and you want to get circumcised, we invite you to Moscow, we have experts in this area who I would reccommend to do it in such a way so that nothing ever grows back" 

- Ne pensez-vous pas qu'en essayant d'éradiquer le terrorisme en Tchétchénie, vous allez éradiquer la population civile de la Tchétchénie ?

- Si tvous voulez  devenir un islamiste  radical,  si vous voulez vous  faire circoncire, je peux vous recommander quelqu'un à Moscou, nous avons des experts dans ce domaine à qui je recommanderais de le faire de manière à ce que rien ne repousse jamais." 

Puissant, ce texte

Une remarque concernant la "honte" que les Européens continuent d'avoir pour ne pas avoie empêché les massacres des juifs commis par l'Allemagne nazie (mais pas que les juifs - les roms, tziganes, romanichels et quelque soit le nom qu'on leur donne ou qu'ils portent, n'appartiennent toujours pas, en 2024, à cet indignation; on continue à les persécuter, violemment comme en Roumanie, guère moins violemment mais plus sournoisement comme en France - et ce quelque soit le gouvernement, Sarkozy, Valls ou Darmanin à l'Intérieur); ma remarque donc: l'Europe n'est pas devenue "prosémite" à l'issue de la seconde guerre mondiale; faut-il rappeler que durant les deux années qui ont suivi la fin de la guerre les rescapés juifs des camps ont erré de  camps en camps, rejetés - pour ceux qui sont rentrés dans leur pays d'origine - par une population hostile qui s'était accaparé leurs logements et leurs biens d'avant guerre; pour ne citer que la Pologne: en 46 et 47 plus d'un millier de juifs ont été tués par des polonais, toujours avec l'antisémitisme en toile de fond (obscurantisme catholique oblige?)... Et en 2024 il y a toujours un sentiment antisémite très fort dans la population, partout, en Europe. 

Je crois que c'est bien cet antisémitisme qui a autorisé la création de cet Etat d'Israël

Même si les motivations qui y ont présidé sont opposées:  

- les antisémites  se débarrassent ainsi des juifs (et on les renvoie en Palestine, habitée par des gens considérés par de la même espèce, à savoir des hommes de secondes catégories). 

- Pour celleux qui ne sont pas antisémites c'est le meilleur moyen de les protéger d'une Europe sue hostile. 

- Il va sans dire que, dans ces conditions, pour nombre de juifs eux-même il n'y a pas d'autre choix. Et on a fait en sorte qu'il n'y en ait pas! 

Je ne crois pas que notre Europe ait honte de son racisme récurrent (elle fait seulement semblant concernant les juifs, et beaucoup moins concernant les autres victimes  du racisme et de la xénophobie). 

L'Europe laisse les descendants de ses anciennes victimes massacrer des gens (ici les palestiniens) qu'elle considère comme les nazis considéraient les juifs ; des sous-hommes. C'est ce que raconte l'invention de "la guerre de civilisations". Parfois, elle contribue aux massacres en fournissant l'armement!  

Et les Etats Unis?   Parlons des "Noirs"? Ils sont encore pire que les européens sur toutes ces questions racistes...Leur soutien inconditionnel d'Israël en dit long, alors que le massacre en cours était prévisible et qu'ils avaient les moyens politiques, économiques et militaires de l'arrêter rapidement.

Beau texte.

Mais se sentir coupable de quoi ?

Cette culpabilité, c'est un biais.

L'occident actuel n'a pas a se sentir coupable de la shoah.

Et je ne pense pas que ce soit la raison réelle pour laquelle il existe un tel silence.

D'abord, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une grande guerre contre l'Islam. On peut toujours dire que ce n'est pas vrai, mais tous les discours médiatiques et politiques le prouvent. Et on peut dire que les attentats de Paris en 2015 ont fixé en France l'opinion générale contre les musulmans. 

Dans ce contexte d'opinion, tout s'est brouillé. Et les Palestiniens font partie du mauvais camp : des musulmans qui ont commis des choses atroces. 

Le contexte anti-colonial a été évacué, et Israël est forcément dans le bon camp.

Donc elle fait ce qu'elle veut, quoi qu'il arrive, elle est dans le bon camp. Elle ne peut pas commettre d'injustice.

D'autant plus qu'elle est stratégiquement aussi dans le camp occidental. Le seul pays de la région.

Mais je le répète, j'entends beaucoup parler autour de moi des personnes qui ne se sont jamais posées de questions sur le proche-orient qui se plaignent du discours médiatique mainstream, et qui s'interrogent beaucoup sur ce qu'ils considèrent comme des mensonges, et c'est très répandu parmi les consommateurs d'information . Parce qu'ils voient les images qui viennent de Gaza, et ils sont aussi choqués que lors des massacres du 7 octobre.

Ce sera le second choc des médias contre internet, et les sites sérieux d'internet ont beaucoup à y gagner.

A ce propos, une collaboration entre Acrimed et Blast très bien faite sur le sujet de Gaza (ils parlent à au moins deux reprises des analyses d'ASI).

Il fut un temps où la fraction de l'extrême gauche qui s'est acoquinée avec les précurseurs du négationnisme (Rassinier, Pierre Guillaume...) s'est déshonorée en publiant des textes accusant Israël de faire en quelque sorte une rente de la Shoah, empêchant toute critique à son encontre en raison de l'unicité de cette extermination de masse. Leur thèse, consistant à expliquer que les juifs n'ont pas été exterminés parce qu'ils étaient juifs, mais dans une logique capitaliste (ceci afin d'expliquer à la classe ouvrière que lutter contre le fascisme au nom de la démocrtie faisait le jeu des capitalistes), ils en sont arrivés, de glissement en glissement, à donner corps au courant négationniste. Cette thèse est l'élément central de la brochure "Auschwitz ou le grand alibi" réédité en 1968 par Pierre Guillaume, qui tient la librairie d'ultra gauche "La vieille taupe", à partir d'un article de 1960.
Bien évidemment, Daniel Schneidermann n'est pas dans cette filiation, mais sa réflexion d'aujourd'hui, extrêmement courageuse, ne va pas manquer d'alimenter les réactions de ceux qui persistent à faire du gouvernement d'Israël un intouchable, quelles que soient les atrocités qu'il puisse commettre.

Texte émouvant et commentaires poignants. 

Ce qui m'apparaît comme particulièrement désarçonnant, c'est cette sortie forcée d'une illusion sur laquelle on s'est tous construits depuis au moins 50 ans: la victime = le Bien. Les massacres de Gaza juxtaposés à cette photo, c'est l'écroulement de la dimension sacrée qu'a peu à peu revêtue la figure de la victime. On découvre avec effroi que la victime, même la plus absolue, n'est ni pire ni meilleure que tout un chacun. C'est une partie du monde et des valeurs sur lesquels nous nous sommes inconsciemment construits qui s'effondre. 

Depuis le 7 octobre 2023, j’entends beaucoup de choses sur le génocide des Juifs : son indicibilité, incomparabilité avec d’autres massacres de masse, qu’elle est en quelque sorte non élaborable psychiquement, etc. On le particularise. Pour d’autres, il est un massacre de masse comme d’autres perpétrés par l’homme depuis l’Antiquité. Ici, on généralise. Je me suis interrogé sur ce qui sous-tendrait ces deux mouvements ?

Je me suis dit que la question peut être saisie, pour simplifier, sous l’angle du croyant ou du non croyant.

Sous l’angle du croyant : je peux, schématiquement dire que, pour le croyant, la Bible dit la vérité. Les Juifs constituent le peuple élu de Dieu. De ce fait, on peut dire que c’est un peuple sacré [de sacer, sacrum, qui appartient au monde du divin (Alain Rey, Dictionnaire historique)]. Toucher à ce peuple est, dans cette perspective, un sacrilège dans la mesure où des humains ont touché aux êtres appartenant au monde divin, c'est-à-dire un acte qui dépasse l’entendement humain.

Sous l’angle du non croyant : je peux, schématiquement dire que, pour le non croyant, la Bible ne dit pas la vérité. Les Juifs sont des êtres humains comme les autres. Ils appartiennent au monde profane [de profanum, qui est propre à la vie courante des hommes (Alain Rey, idem)]. Le génocide des Juifs un acte propre aux humains. Il n’est pas en dehors de l’entendement humain, et peut donc être comparé, être dit, être élaboré mentalement, etc.

Si on n’entre pas dans la particularisation ou la généralisation absolue (voir ce que j’en dis sur le poste Obsession “Le Horvilleur comme on le parleˮ), on admettra que l’on peut trouver des caractéristiques propres à chaque massacre, sans pour autant que celles-ci constituent une exclusivité telle qu’il faille le placer dans une catégorie à part.

Le massacre des Juifs perpétré par les Nazis en Allemagne a été pensé, programmé, et ils se sont servi du savoir et des moyens techniques de l’époque. Le massacre des Amérindiens est considéré comme n’ayant pas été pensé, ni programmé (discutable), mais les conquérants se sont servis du savoir et des moyens techniques de l’époque. Ne faudrait-il considérer comme génocide que celui qui a été pensé et programmé ? On peut noter que le massacre des Héréros n’est pas qualifié de génocide bien qu’il ait été pensé !

Que dire de ce qui se passe à Gaza ? Pensé ? Programmé ? En tout cas, cela bénéficie du savoir et des moyens techniques du moment, nettement supérieurs à ceux dont disposaient les Nazis allemands (algorithme de commandement, reconnaissance faciale, etc.)

Pourrait-on rapprocher les perspectives des croyants et des non-croyants ? Croyants et non croyants qui, étant tous formatés par la culture judéo-chrétienne, comptent parmi eux, des croyants qui ne prennent pas à la lettre le discours biblique, et des non-croyants qui y souscrivent. Dur dur de rapprocher les deux perspectives.

Pour finir, étant moi-même dans la perspective du non croyant, je pense à une métaphore que l’auteur que je cite dans mon précédent post explique comme suit, je cite : « Qu’elle [la victime] l’implore, argumente contre lui ou se soumette, ne modifie en rien le rôle que lui a dévolu son bourreau. Pour qu’une telle situation prenne fin, il faut, soit que la victime ait assez de force pour casser les liens qui l’entravent et s’enfuir ou se battre à mort avec son bourreau ; soit qu’une personne tierce au moins aussi forte que le bourreau intervienne. Sinon, la victime devra se contenter de maudire le jour où elle a rencontré son chemin, car il n’y a aucune autre issue pour elle » (page 341). Idée que souligne également Frédéric Lordon dans son dernier article sur son blog hébergé par le Monde Diplomatique https://blog.mondediplo.net/butler-alimi-et-l-ethique .

Le narratif de l’État terroriste et colonial d'Israël est démenti un peu plus tous les jours : https://www.courrierinternational.com/article/guerre-apres-le-meurtre-de-sept-travailleurs-humanitaires-a-gaza-israel-sous-le-feu-des-critiques

Et celui-ci, pour les abonnés, mais on peut lire le titre et le début : https://www.courrierinternational.com/article/temoignage-guerre-a-gaza-c-est-a-devenir-fou-deplore-un-reserviste-israelien

"Dans un rare témoignage sur les atrocités de la guerre à Gaza et les dérives au sein de Tsahal, un réserviste démobilisé brise le silence et livre un récit bouleversant dans le média “Politically Koret”. Ce psychologue de 35 ans dénonce un climat toxique et alerte sur les répercussions psychologiques de ce combat sur lui et ses compagnons d’armes."

Moi je trouve qu’il y avait déjà dans ce que D. Schneidermann appelle le «lanzmannisme» un germe du «vous ne pouvez pas comprendre» qui s’est bien épanoui dans l’attitude des sionistes israéliens. Quoi qu’on leur dise, quel que soit l’angle de vue que l’on emprunte pour leur faire entendre raison, ils répondent toujours «mais vous ne pouvez pas comprendre» !

Il me semble qu’hier comme aujourd’hui, les crimes contre l’humain, dès qu’ils sont commis échappent aussi bien au criminel qu’à la victime. Ils appartiennent pour ainsi dire à toute l’humanité qui devra y recourir, avec toutes les maladresses que cela comporte (y compris le non-respect du dogme «lanzmannien») pour tenter d’enrayer la répétition.

Mais il est vrai, par ailleurs, que nous apprenons si peu de l’histoire.

Premier selfinocide, dont non seulement les exécutants jubilent, mais où ils exhibent leur jubilation

 .... écrivez vous. 

Et ce jour même les soldats du régime d'apartheid s'empressent de vous donner raison :

Et si les gouvernements occidentaux laissent faire ce massacre, c'est parce qu'ils n'en finissent pas, presque un siècle plus tard, d'expier de ne pas avoir bougé pour protéger les Juifs

rhétorique bien connue des antisionistes.

là c'est surtout que les pays occidentaux doivent hésiter à se mouiller pour sauver la tête d'une bande d'islamistes qui a massacré des civils.

Israel est entouré de pays qui veulent lui faire la peau. Le Hamas ne cherchera jamais la paix, ces gens sont un cancer.

Pas que Lanzmann pour cette critique de la Liste,  Imre Kertesz dans" l'Holocauste  comme culture" dit exactement la même chose.
Mais, comme dans sa remarquable émission avec Rafik Djoumi  (brillantissime) et Clémence Gueidan, D.S nous propose une autre lecture du film, une lecture qui l'élève, et qui aboutit à cet article d'aujourd'hui sur le petite fille en rouge. DS est cet enfant rouge...autant qu'un Mensch .

 Et si les gouvernements occidentaux laissent faire ce massacre, c'est parce qu'ils n'en finissent pas, presque un siècle plus tard, d'expier de ne pas avoir bougé pour protéger les Juifs.

Il y a de ça (surtout en Allemagne, où la culpabilité reste vive, pour des raisons bien compréhensibles). Mais parmi "les gouvernement occidentaux" , il faut distinguer "les USA" des autres gouvernements. Tant qu'Israel est protégé par les USA, les autres gouvernements ne peuvent littéralement rien faire, à part des actions symboliques.

Or, Israel bénéficiait, aux USA, d'un soutien bi-partisan. C'est encore le cas, mais le soutien à Israel s'effrite chez les démocrates. Le fait que les USA n'ont pas posé leur véto à la demande de cessez-le-feu (aussi symbolique que soit cette mesure) est une première depuis les années 80, si je ne me trompe pas.

Et si les gouvernements occidentaux laissent faire ce massacre, c'est parce qu'ils n'en finissent pas, presque un siècle plus tard, d'expier de ne pas avoir bougé pour protéger les Juifs

Très juste, on l'observe particulièrement en Allemagne, mais il n'y a pas que ça.

Israel est l'ami de notre grand-frère à tous, le grand frère américain, et par la même, quoi que fassent les Israeliens,

cela ne peut être vraiment mal, étant donné qu'ils sont du bon côté, du côté atlantiste, du côté du BIEN.

Merci, Daniel, pour votre courage en ces temps d'inquisition, mais vous démontrez une fois de plus l'incroyable capacité des humains à s'illusionner. Le besoin de croire, la difficulté à douter, tout cela pour survivre dans un monde où seul un vernis superficiel protège chacun de comportements dits primitifs. "Vous n'aurez pas ma haine"... mais peut-être que je fermerais les yeux sur la torture dans certaines situations, et pas seulement pour Hanouna!

L'ambiguïté du mot "poli" m'a toujours fascinée, comme si une pierre polie était moins meurtrière qu'une autre pierre... tout comme tuer avec une machette semble plus sauvage que tuer d'un avion ou avec une arme à feu... et le mot "fasciner" est bien proche du fascisme!!!

Vous êtes courageux et admirable dans cette sombre période. Deux remarques toutefois.

Lorsque vous qualifiez de barabare la soldatesque israélienne, reprenant ainsi le vocabulaire des génocidaires, méditez les paroles Levy Strauss : "le barbare, c'est celui qui croit à la barbarie".

Vous oubliez un peu vite le deuxième ingrédient de l'indifférence occidentale face au genocide : le racisme colonial. A mon humble avis, cet ingrédient là est bien plus important que le sentiment de culpabilité auquel je ne crois pas beaucoup malgré tous les beaux discours.

Une scène m'a frappé dans La liste de Schindler, c'est la scène de la douche.
On  voit des déportés entrer nus dans une salle de douche. Gros plans sur les pommeaux au plafond. Surprise, ce n'est pas du gaz asphyxiant qui en sort, mais de l'eau. Je suppose que Spielberg a voulu par cette scène tordre le cou à la fameuse légende de la douche (on aurait tué des millions de déportés en leur faisant croire qu'ils allaient prendre une douche ...)
Etrrange ! Spielberg est juif, il a toujours manifesté sa sympathie pour l'état d'Israël et a dépensé une partie de sa fortune à entretenir la mémoire de la Shoah.
Mais je vais finir par croire que ce Spielberg est un négationniste...

En parlant de cracovie , vous avez vu cette saloperie de tusk qui nous envoie des flics pour nous taper dessus , c'étaient peut être des polonais pendant les gilets jaunes , ils ont confondu le polonais et l'allemand ...Il faudrait diviser la pologne , est ce que ça nous débarrasserait de tusk ?...

Merci  pour votre finesse d'analyse. Merci aussi de garder le cap dans cette guerre de propagande moderne où l'image du loup est sous-titrée du mot "agneau" en permanence.

Le pouvoir est organisé d'une telle manière qu'il permet a une poignée de salopards de laisser libre court a leurs pires turpitudes et ce dans n'importe quel pays .C'est toujours une poignée de salopards et on le voit bien en israel en ce moment .Est ce que le peuple ferait mieux plutôt que les bourgeois avides cupides sales et répugnants embaumant le cadavre dans les parfums dior ? Faut voir ! Vous faites chier Schneidermann de me ramener à mon humanité a chaque fois , on est tellement bien sans réfléchir baignant dans la haine et le stupre comme un bourgeois

Merci Daniel de poser ces mots si justes. Grâce à eux nous comprenons avec plus de clarté nos propres sentiments mêlés.

Les enfants d'où qu'ils soient ne devraient jamais connaître la terreur de la guerre.

Comment la France peut laisser faire cette barbarie ? Elle aura des comptes à rendre devant l'histoire. 

Je suis toujours gené par cette expression rabâchée chaque jour partout depuis des mois "... le massacre ... sans précédent- du 7 octobre..." C'est quoi le critère du "sans précèdent" ? Les massacres dans l'histoire ne manquent pas il me semble. Et en restant seulement dans la région les 2500 morts à Gaza en 2014 c'est "sans précèdent" ou pas ? Les 1300 morts de 2008-2009 "sans précèdent" ou pas ? Et tout le reste... "Sans précèdent" ?

Le "lanzmannisme", c'est aussi la défense et la glorification de l'armée israélienne, dans le film Tsahal, de Claude Lanzmann, sorti en 1994. 

Voir cet article de 2006 du Monde Diplo, sur le sujet : 

« Tsahal », défense et illustration de l’armée israélienne

https://www.monde-diplomatique.fr/mav/88/KAPELIOUK/13690

Cette réticence lanzamanienne était tout de même étrange et bien difficile à fonder. Hier ist kein warum ? Alors pas de pourquoi à la Shoah, mais un pourquoi aux crimes du stalinisme, aux génocides rwandais et arménien, aux massacres des indiens, aux massacres coloniaux, à la révolution culturelle, à difficilement nommables évènements cambodgiens ????

Merci Monsieur.

"Flotte en moi une sourde rage de floué, de grugé, de dindon de la farce tragique, que je ne sais contre qui diriger."

Ben moi, à travers mes larmes en vous lisant, j'ai un peu peur de savoir contre qui diriger ma rage.

En lisant votre texte, en pensant aux horreurs commises par les nazis hier, et les Israéliens aujourd'hui,j'ai pensé à celui de Romain Gary , qui s'applique à tous les êtres vivants que l'humain martyrise.

"Le racisme, c'est quand ça ne compte pas. Quand ils ne comptent pas. Quand on peut faire n'importe quoi avec eux, ça ne compte pas, parce qu'ils ne sont pas comme nous. Tu comprends ? Ils ne sont pas des nôtres. On peut s'en servir sans déchoir. On ne perd pas sa dignité, son <<< honneur >>. Ils sont tellement différents de nous qu'il n'y a pas à se gêner, il ne peut y avoir... il ne peut y avoir jugement, voilà. On peut leur faire faire n'importe quelle basse besogne parce que, de toute façon, le jugement qu'ils portent sur nous, ça n'existe pas, ça ne peut pas salir... C'est ça, le racisme."

À propos de "réticences Lanzmannienne"... plus personne ne semble prendre la peine de flouter les images sur twittix depuis l'odieux massacre d'Al Shifa

Là aussi quelque chose a cédé 

Pourquoi ? 

Est ce parce qu'on n'en a plus rien à faire de montrer l'horreur dans filtre ? ou est ce une sorte d'incantation pornographique pour qu'enfin cesse ce massacre ?