Clip à scandale : tentative de chronologie d'un buzz
Le groupe français de musique électronique le plus populaire du moment, un réalisateur branché, des images ultra-violentes et polémiques à souhait, le tout lancé grâce à des sites de partage de vidéos extrèmement fréquentés...
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Il s'est montré incapable de voir, ou peut être n'a pas voulu voir, que ce clip est totalement mis en scène et n'est pas un documentaire.
La violence montrée ici et parfaitement filmée sème le trouble chez beaucoup de jeunes, dont mon fils, qui par manque de culture cinématographique ne parvient pas à simplement voir que la mise en place de la camera n'a rien du reportage.
Il ne faut peut être pas voir ce qui est mis en scène, mais la lecture qui est faite en fonction des capacités et de la culture des spectateurs.
Alors je me pose la question : est ce que ces 2 types qui se disent musiciens, ne sachant probablement même pas ce qu'est une clé d'Ut, ni même combien de dièses il y a sur une partition en fa majeur (attention piège !), est ce que ces 2 types donc sont assez intelligents pour filmer une violence pareille et nous dire au final que la violence c'est pas bien ? Hein ? Non ! définitivement non ! Surtout qu'à aucun moment du clip il y a la moindre allusion allant dans ce sens.. Mais ça n'est toujours pas grave !
Ce qui est grave c'est que des noms connus du cinéma français, cachés derrière un collectif "ma reum", réalisent et participent à ce genre d'images dans le contexte social français actuel. Et les mecs, faudra pas vous plaindre si demain quelques jeunes sans trop d'esprit critique sortent de leur cité et se mettent à tout casser, agresser, violer, bruler, pour faire comme les "grands frères" de ce clip. Oui je sais cette remarque est facile, mais le risque, a mon sens, est bien réel.
Ce clip est une merde sans nom , sans autre but qu'attiser la curiosité malsaine de nos concitoyens pour vendre un son préfabriqué, et en prenant des risques sociaux.
La prochaine fois innovez : filmez une bonne scène de partouze endiablée au rythme de votre "beat-box". Ca collera mieux avec votre musique et au moins on est sur d'y voir un peu d'humanité... A ce propos je m'étonne que les films dit X soit toujours interdits aux mineurs alors que ce clip est autorisé...
Ce qui me désole le plus c'est que au final ce buzz va fonctionner et que Justice va s'en mettre plein les poches en montrant des images de violence gratuite sans même avoir composé quelqu'une mélodie...
Ah oui une dernière chose : l'apparente grossièreté de ce commentaire n'est là que pour faire passer mon message : c'est à chier, ça pue et c'est nul !
Voilà pour l'intention qui se place donc du côté de la dénonciation des clichés véhiculés par les médias.
Néanmoins je comprends les arguments qui consistent à dire que sur un certain public ce clip peut être mal interprété.
La question se pose de savoir si le second degré est assez explicit ou s'il ne manque pas des éléments de contextes ou explicatifs.
Enfin on peut aussi se demander si dénoncer, non pas la violence, mais le traitement médiatique des jeunes de banlieues, qui est à mon avis plutôt l'objet du clip, par une dose d'images violentes et de surabondance de clichés est la bonne manière de s'y prendre. On peut aussi se demander si les réalisateurs d'origines aisés à l'initiative de dépat de Kourtrajmé ne sont pas dans une certaine facination pour l'univers de la banlieue.
Il est vrai qu'il peut être dangereux de jouer la provoc' surtout pour le risque de réappropriation à des fins politiques. Mais les personnes ayant des idées d'extrème droite ne sont pas prêtes de changer d'avis et je pense que cela n'alimenterai qu'une pensée déjà nourrie (notamment par les médias traditionnels).
En tout cas ce clip soulève beaucoup de questions mais je pense qu'il est plutôt à regarder avec un certain décalage ce qui permet de le regarder avec un sourire en coin. Néanmoins il m'est arrivé d'être très déçu par Kourtrajmé (comme le film Sheitan) ou au contraire très enthousiaste comme pour le documentaire 365 jours à Clichy Montfermeil.
Et s'il vous plait évitez les points de vue trop tranchés. Ce clip soulève de vrais questionnements il est vrai et je crois que c'était aussi un de ses objectifs (même si l'on peut se poser la question de savoir si les réalisateurs se posent toujours la question des csq).
enfin ne prenons pas les jeunes pour des demeurés. Quelques uns sûrement pourront mal interpréter ce clip mais c'est le risque qui existe avec toute oeuvre en sachant qu'aujourd'hui même la publicité peut être très violente et surtout travaille de manière sous terraine.
En revanche, ce que ces mêmes - et rares - "jeunes de banlieue violents" retiendront c'est : "Regardez notre impunité ! Nous sommes les maîtres nazis de votre nouvelle ère, celle-là même qui ne veut pas de nous jusque dans des clips qui prônent notre violence si chèrement - ou tristement ? - assumée. Regardez comme les badauds ne bronchent surtout pas, mais continuent à regarder, avides, pleins, eux-aussi, de cette même violence. Regardez, même l'autorité est bien incapable de nous arrêter !!"
Forts de ce pouvoir "virtuel", loin du recul nécessaire à juger de l'ironie ou de la dénonciation implicite car débordés par leurs propres tourments, leur propre écoeurement : que retiendront-ils ?...
Quant à l'electeur FN lambda, que gardera-t-il en mémoire ? "Ces crouilles, ces singes, ces "racailles" (no comment) nous avons donc bien raison de vouloir les éradiquer de notre sol national !"
Car nous savons tous que le vocabulaire restreint de ces primates du FN, se résume à quelques mots tout juste : "La France aux Français", "Les étrangers dehors"... Bref, "ironie", "dénonciation", "implicite"... c'est déjà taper beaucoup trop haut pour leur pauvre cerveau reptilien. Excusez-les, ils ne font pas tout à fait partie du clan humain, pitoyables qu"ils sont à mes yeux.
Toutefois, le message pacifiste - s'il existe - n'a rien d'évident et par la même, en devient des plus dangereux, des plus affligeants...
En ce jour du 08 mai, j'ai bien peine à voir sur mon écran de telles images de violence et de haine, j'ai bien peine à considérer que "Nous sommes les uns, les autres, nous sommes tous héritiers d'un passé suffisamment raciste, haineux et xénophobe pour que nous ayions chacun, les uns, les autres un devoir de mémoire"...
Je ne vis pas en banlieue, moi non plus... Je n'écoute pas d'ordinaire cette musique inaudible car virtuelle (merci au passage de m'obliger à me taper cette daube sans nom de sons électroniques ! Merci bien !! BEURK, BEURK !!)
Je suis une toute petite prof habitant et enseignant sur l'île de La Réunion où le passé colonialiste et servilisant a laissé d'affreuses traces preignantes chaque jour encore... Où l'homme noir n'a toujours pas retrouvé sa place sur son propre sol, où il peine à se faire aujourd'hui encore une "place".
Si mes élèves perdus, paumés face à une politique bananière (oui, même en 2008 !) si mes élèves en échec scolaire, ceux-là même en révolte contre une société qui laisse 30 % de chômeurs sur leur île pourtant française !?? S'ils visionnent ce type de clip foireux et purement polémique alors, qu'adviendra-t-il ?
Confortés, ils continueront à se laisser happer par l'Amérique, les gangs, et... la violence purement justifiée selon ce type de clip affligeant...
Je ne fais pas mon travail "d'éveil à la conscience" ? C'est probable...
J'y tâche, de toutes mes forces et chaque jour, et le suivant encore, j'y tâche, investie et sincère.
Mais ce genre de clip pourri ruine mon travail en quelques minutes à peine, ce type de clip hypocrite et inaudible en prime ne nous élève en rien : ni mes élèves, ni moi-même...
Magali Pignoque.
Le débat porte ici sur les images, pas sur le son. Et les images, c'est Gavras, pas Justice.
Justice (et/ou le producteur) demande un clip à Gravras (ou bien Gavras se propose, pourquoi pas), c'est donc la vision de Gavras, sa propre réalisation. Ensuite, Justice (et/ou le producteur) accepte. Mais leur rôle est certainement beaucoup plus passif.
Non ?
"[...]Au delà du clip, "Stress" (2007) de Justice est un morceau à base de sample, celui de la pièce symphonique "Une nuit sur le mont chauve" (1867) de Modest Moussorgski, qui a servi de base à David Shire et son "Night on disco mountain" (1978).[...]"
Des références en plus pour ce morceau... Fantasia & Saturday night fever !
Entrevue, 20Minutes et même "Bloglounge" en parlent?
Il s'agit donc d'une grande oeuvre qu'il est indispensable de relayer et votre introduction le fait très bien.
Les JT ne participent pas à cette promo nauséabonde? C'est parce qu'ils censurent cet art.
Sur 150 commentaires, il n'y en a qu'un qui contient le mot clé "racisme" ou "raciste".
Et encore, il essaie de réfuter ce qui caractérise cette vidéo.
Dans le contexte historique, médiatique, politique et socio-économique français, un clip présentant, je cite ASI,
"Une bande de jeunes Noirs d’une cité, semant la terreur dans la ville, arrachant les sacs à main, agressant les femmes seules sur les quais déserts du RER"
C'est simplement de l'art et des clins d'oeil à du grand cinéma.
Est-ce de l'incitation à la violence ?
Ca dépend pour qui.
Pour moi, c'est de l'incitation à la défense plutôt, ça soulève plein de questions sur la gestion du problème, l'auto-défense, la police plus forte.
Trop de violence, est-elle réelle ?
Oui bien sûr, c'est la façon de vivre de certains, c'est la violence que d'autres ont subi. Des tranches de vie qu'on refuse de voir et qu'on s'efforce d'oublier vite.
Alors quoi de mieux que ce clip de 5 minutes pour faire resurgir violemment les différentes questions et relancer le débat ?
Moi, je dis bravo pour ce clip, parlons-en encore et encore.
2) finalement le preneur de son qui prends feu et l'équipe de tournage (la presse) qui finis prise au piège de ses images je trouve ça pas mal. De la à soutenir l'effet promo comme l 'ont fait les médias, il y a un pas que l'attente d'un mai 2008 nous fait franchir. Finalement c'est par les images qu'on l'aura notre petite révolte.
Le clip en lui même est bien fait à mon gout, mais au niveau de l'inspiration, l'équipe de kourtrajmé c'est aussi largement inspirée du clip de Chris Cunningham réalisé pour le titre come to daddy de Aphex Twin (l'uniforme, la télé la cité blafarde et désertée, la prise d'images façon caméra à l'épaule, la bombe sur le mur rappellant les petits personnages et leur baton le long d'une grille, les jumeaux ....) avec un peu moins de réussite au niveau de la musique. Bref, pas de quoi en faire tout un plat, hors mis à vouloir sombrer dans la Mai 2008 attitude.
pour le clip [url=http://www.youtube.com/watch?v=Pe-XNav5mWU&feature=related]
sinon, que pensez vous de cette histoire de régularisation, ou la cgt est présentée comme "preneuse en otage" à une semaine des mouvements enseignants (le 15 mai), la préfecture de Paris refusant de prendre en compte la demande de 1000 travailleurs sans papiers et désignant la CGT comme coupable...au moment ou le gouvernement va remettre le couvert sur le service minimum à l'école...
salut à l'équipe d'ASI
D'accord avec la plupart des points du décryptage "social" de Sylvii (15h40), c'est d'ailleurs à cela qu'un article d'ASI se doit de ressembler. Hein David A.?
Musicalement ça n'est en rien révolutionnaire, et artistiquement, euh...plein de références, mais au final vraiment pas transcendant, ni même choquant (à mes yeux, hein).
S'il fallait faire des rapprochements entre ce clip et d'autres oeuvres, je penserais comme quelques commentaires précédents à "Cometodaddy" d'Aphex Twin, réalisé par le génial Chris Cunningham, "Smack my bitch up" de Prodigy, mais aussi à une vidéo des Chemical brothers "Galvanize" (un peu moins violente, certes), à "Petit frère" d'Iam, ou encore au cinéma, à "Orange mécanique" ou encore à "C'est arrivé près de chez vous". On est toutefois ici complètement dans la touche "Kourtrajmé", c'est à dire violent, cru, et avec beaucoup moins de talent que les diverses références que j'ai énoncées. (je ne suis pas sûr de l'accord, là) Ce jugement totalement subjectif n'engage bien sûr que moi.
Le problème ici, c'est que l'on a une violence incontrôlée et quasi incontrôlable, comme ses référents, et cependant aucune morale, aucun message évident ne me saute aux yeux, si ce n'est que cela va choquer le tout venant, de m'ame Michu aux extrémistes de tout poil, et plus souvent chez les bien-pensants.
Il faut ici creuser afin de tenter de déceler un message quelconque, et c'est là où l'équipe marketing a marqué un point décisif, appuyé par le "bouche à oreille" du net avant même la diffusion du clip, dans le but de créer le "buzz" (que j'adore ce mot^^).
Je vote par conséquent pour le gros coup de pub bien gras et pas vraiment utile, auquel je participe de mon plein-gré en ce moment même.
D'ailleurs, je trouve qu'on en a assez parlé comme ça, allez, salut.
Bravo pour la production, les images collent bien au son.
(J’ajoute que j’ai le disque de Justice, et qu’il est vraiment très bon ! Misère…)
Pour ce qui est du clip, j'aime beaucoup le travail de Kourtrajmé, mais il faut pas les idolatrer, ils ont aussi réaliser un clip ridicule pour "Fatal bazzoka" .
Une réalisation brute m'ayant rappelé trop de mauvais souvenirs pour y voir la beauté, si comme le disent certains ici "c'est une réponse à la violence par la violence", il faut savoir finir le cercle vicieux.
je suis totalement pour une action en justice contre cette bouse.
Le sujet n'est plus tabou depuis la sortie d'orange mécanique de Stanley Kubrick, (ça fait donc bien longtemps).
Quant à l'accusation de racisme, je ne vois pas ce qu'elle fait là. Kourtrajmé est un studio métissé issu de la banlieue, ils sont par exemple à l'origine du clip de Thé à la Menthe (la caution).
Cette accusation de racisme est JUSTEMENT involontairement raciste, ou plutôt, elle encourage le racisme.
Pourquoi? Parce qu'elle place sur un piédestal une "race".
D'abord, d'une part, parce qu'elle fait cette distinction de la race (elle parle de jeunes noirs et de jeunes beurs), et parce qu'elle considère qu'on n'a pas le droit de les représenter en tant que délinquants.
Bien entendu, je sais que, vu la sous-représentation des minorités à la télévision et dans les fictions, c'est dommageable de créer des stéréotypes en les mettant dans la peau de délinquants. Mais pourquoi hurler au racisme ici? Comme si ça existait pas les petits cons à la peau noire...
Rappelez vous de Pierre et le Loup. A force de crier au racisme quand il n'y en a pas, on finit par ne plus se rendre compte qu'il s'infiltre de tous les cotés. Les gens ne comprennent pas le juste milieu, deviennent ennemis de l'antiracisme, et deviennent par conséquent racistes eux-mêmes. Ils votent pour des valeurs d'extrême droite, et on se retrouve à expulser d'honnêtes travailleurs par des moyens abjects. Il faut se remettre en question et ne plus céder le moindre bout de terrain aux partisans du gros porc.
C'est pas que je n'aime que les clips avec des petits zoiseaux et des papillons, loin de là. Donc je parle juste pour dire, puisque je m'épargne la vision de ces horreurs.
Orange mécanique : je connais des gens qui n'ont pas bien vécu la vue de ce film. Même si la violence n'y est pas racoleuse et qu'on sait qu'il est indispensable de la montrer pour que l'on comprenne bien l'idée philosophique sous-jacente à l'histoire (vite-fait = le cercle vicieux de la violence, dans lequel trois violences s'enchaînent, mais une seule est visible, lisible, dénoncée). N'empêche, tout est dans la perception du spectateur et les images peuvent occulter le discours du film. Mieux vaut lire le livre.
Donc, peu importe le talent, peu importe le buzz, peu importe que je ne l'ai pas vu : les images de ce clip sont de l'aliment à phantasme, ou même du phantasme matérialisé. La réalité est loin.
Si ils fabriquent de telles images, les auteurs, est-ce parce qu'ils perçoivent ainsi toutes les images violentes qui circulent, qu'elles aient un sens ou pas à l'origine? Est-ce possible de ne pas distinguer la nuance entre "image violente" et "image violente", comme semble le faire certains commentaires? Pour moi, oui.
Car une image violente a du mal à avoir un autre sens que la violence qu'elle montre. À "Mr et Mme Smith" je me croyais plongée dans l'humour et détachée de la réalité, mais je me suis aperçu que j'étais tétanisée sur mon fauteuil, ça m'a fait peur la tension qui m'envahissait physiquement malgré le sourire aux lèvres, et j'ai regardé par terre deux minutes pour voir si j'arrivais à me détendre.
La violence dépasse l'intention de l'auteur et elle exerce une fascination : ce clip, c'est un peu "nous l'allons montrer tout à l'heure" qu'il nous conte.
On n'a pas les clefs pour réfléchir sur ce clip alors on n'y voit que de la violence.
Sachons que pour beaucoup d'images violentes, les gens n'ont pas les clefs non plus... Ils la reçoivent brut de décoffrage. Et en plus, les clefs ne suffisent pas à nous détacher de l'impact.
Est-ce que ce clip ne dit pas au moins ça? Alors il faut l'autoriser et le reconnaitre comme un clip et c'est tout.
Ça me ferait mal que Zazie ait le droit de mettre des grands coups de couteau dans un clip, avec toutes les femmes qui s'en prennent un, et que là, on pense a priori que c'est incitatif plutôt que répulsif : dans le clip de Zazie, l'image passait comme une lettre à la poste, ce qui est plus insidieux, alors qu'apparemment ce clip créée un malaise, sans atour, sans malencontreuse empahie pour un personnage, la violence c'est du malaise pur, elle ne peut pas seule avoir un rôle incitatif. Il faut du lourd autour d'un jeune spectateur pour que ça l'encourage, et il est plus important de s'intéresser au "lourd", si on tient à faire de la prévention, plutôt que de crier au scandale à l'occasion de ce clip.
2. ... suivis par une caméra...
3. ... contre laquelle ils se retournent à la fin.
C'est la fin de "natural born killer" ... même si ce dernier était bien mieux réalisé (violence plus stylisée, moins quotidienne, etc.) et pour le coup il y avait une vrai critique de la société.
C'est drôle que personne n'ai fait le rapprochement.Parfois on se dit que le fait que la société soit aussi pourrie n'excuse pas tout (tout comme les 4 dernières secondes de ce clip ne le rachète pas, et ne le transforme très certainement pas en critique de la société... même si c'est mignon d'essayer d'y voir une critique sur les rapports entre média et violence).
La vérité c'est que ce clip, loin de dénoncer quoique ce soit, montre la réalité telle que certaines personnes peuvent la vivre. Demandez à quelqu'un qui s'est fait agressé ou qui a assisté à une agression ce qu'il en pense. Il se reconnaitra surement dans l'une des scènes de ce clip (les gens bouche bée, personne qui intervient, et quand quelqu'un essai d'intervenir c'est pour finir roué de coup à 6 contre 1)... Bref, un clip qui montre des choses qui existe. Le problème c'est qu'a force de les montrer, on fini par croire que c'est la seule chose qui existe (et qu'"ils" sont tous comme ça).
En revanche en ce qui concerne la théorie sur "l'apologie de la violence", je ne doute pas que quelques déséquilibrés y trouvent de l'inspiration, mais cela vaut pour une minorité. J'ai bien peur que la grande majorité des gens, à la vison de ce "clip", n'éprouvent qu'un sentiment de haine contre ces jeunes. Je sais pas pour vous, mais moi, après toute ces scènes de tabassage, de vol, de casse en tout genre, j'ai limite été soulagé de voir les flic arrivé, j'aurai limite apprécié que les flic leur casse une ou deux jambes.
Et voila le problème de ce clip... alors que je passe la moitié de mon temps à lutter contre les préjugés, à penser que si ils brulent des voitures c'est qu'ils ont des raisons (enfin, certains du moins), que si ils sont violents c'est en partie à cause de la société qui a crée des ghettos, à prôner la non-violence, etc. et bien je me retrouve à avoir envie de casser la gueule de ces petits con à cause d'une overdose de scènes violentes.
Clip contre-productif, qui ne fera que renforcer le FN (et Sarkozy).
Si demarche politico-artistique il y a, pourquoi le realisateur a t il decide de leur donner a tous ce meme logo dans le dos?
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C'est pourquoi je ne peut voir ce clip que comme une publicité, son message ne va pas au delà, il n'a pas d'autre but que "provoquer pour marquer". Qu'on se souvienne du logo du groupe.
C'est efficace. des tee shirt vont sans doute être vendu, le clip va bien marcher, le buzz est lancé. Pour moi ça ne va pas plus loin. Je passe un moment désagréable en le visionnant, je me souviendrais du logo et peut être même j'inviterais des gens a le regarder.
Tout comme la publicité d'ailleurs le clip surfe sur les effets de mode (« happy slapping », fait divers de "villiers le bel", guerres de clan a la gare du nord de l'été dernier). Ce sont des images qu'on a en tête sans jamais les avoir vue de façon aussi directe. La violence ici ne surprend pas, on l'avait imaginé comme ceci, ce qui change c'est que l'on voit. Aucun débat n'est enrichie, rien n'apparait, aucune réflections exterieure ne peut se former a partir de ce film. Il ne crée, n'entretiens et n'enrichis que le débat sur lui même, c'est un objet publicitaire parfait, comme un logo qui ne renvoie qu'a sa marque.
D'un point de vue artistique, je n'aime pas le manque de recul entre les image et la musique, le manque d'analyse, tout cela colle trop bien, c'est un peu trop facile . J'aimais cela dans orange mécanique que la musique et les images étaient choisi pour être violentes et intense indépendamment et sur des modes différents.
A la droite les réactionnaires qui vont crier au scandale et fulminer sur la déliquescence de la société, à la gauche les libertaires bien-pensants qui vont défendre "l'art pour l'art" et voir une critique du malaise et de la violence qui règne dans notre monde cruel...et hop l'affaire est dans le sac.
On va en parler au jités, le Point et l'Express vont dénoncer cette ignominie, Marianne et l'Obs y voir une critique subversive sur l'image des banlieues et la violence, on aura droit à un C dans l'air sur le sujet et un ou deux (au minimum) bons députés vont estimer que dénoncer ce clip odieux est une priorité pour eux...
Est-ce demander de trop que de laisser ce clip là où est sa place: dans les méandres de la médiocrité ? Il n'a aucune vocation si ce n'est de la provocation ultra contrôlée (ce qui ne lui permet même pas d'être considéré comme subversif) dans un but purement mercantile; en s'offusquant/créant débat autour d'icelui on rentre juste dans un jeu marketing qui doit bien faire sourire les kékés qui vont empocher les bénéfices.
Autant de bêtise pourrait me rendre irascible si ce n'était pour la voix ensorcelante de Scarlett Johanson reprenant Tom Waits qui m'enchante pendant que je tape ces quelques mots.
Je suis étonné de voir les réactions suscitées par ce clip, en fait, je suis étonné de la réaction du français moyen qui s'outre pour un oui, pour un non, à chaque fois qu'on lui tend un materiau prétendument sulfureux. "-Voyez monsieur le gogo: voici un truc choquant! Vous vous rendez compte? c'est un scandale! D'autant plus que ça vient de chez nous!
-Mon dieu, mais comme vous avez raison monsieur le marchand! Je m'outre, je m'outre! C'est la fin du monde civilisé! L'apocalypse à notre porte!"
Non, c'est triste, mais c'est comme ça, de mon (modeste) point de vue, le "buzz" médiatique autour de ce clip est bien plus malsain que le clip en lui même, car il démontre une fois de plus que les consommateurs que nous sommes sont prêts à s'attarder sur les choses les plus futiles à la seule condition qu'on les y incite.
Dans le fond, ce clip n'est qu'un coup marketing de plus, on adéjà vu ça de par le passé non? Les images violentes adjointes à la musique pour faire vendre, c'est pas trés nouveau... Au fil des ans on a tout essayé:Un coup de blousons noirs, un coup de punks dégénérés, un coup de métaleux sanguinaires, un coup de rappeur gangster avec uzi, mercedes et ribanbelle de filles pimpantes et "pimpées" autour etc,etc...
C'est un peu le principe de la bouteille de parfum, plus celle-ci est belle, plus le prix et la renommée du parfum augmente, sauf que là nous n'avons pas à faire à des choses trés jolies-jolies (à par la musique, qui soit dit en passant n'est pas trop mal).
Ainsi, posons nous la question: quelle est la cible marketing, la clientèle visée? Qui peut souhaiter la destruction de ce qui l'entoure? Qui peut bien en vouloir à tout le monde? Qui peut bien penser avoir toujours raison? Qui peut s'extasier devant tant de choses violentes et gratuites? Mais qui peut bien vouloir la mort de la BX de papa?! L'adolescent boutonneux bien sûr!
De là tout s'explique, nous ne somme plus en présence d'un ersatz de Kubrick ou de G. Noé, mais plutôt dans une glorification des videos prises par téléphone portable qui pullulent sur internet dont les adolescents sont particulièrement friands. Rien de plus. Ah! tout de suite ça a moins de gueule! Je ne vois ici qu'une tentative déstinée à choquer les parents pour faire acheter un produit à leurs enfants, car c'est bien connu: si les parents disent du mal de quelques chose, c'est sûrement que ça doit être bien! (rappelez-vous les films gore de notre enfance).
Ce clip, même s'il est d'un goût discutable n'est que l'amplification d'un phénomène de mode, et dans un an tout au plus, tout le monde l'aura oublié.
- un élan artistique "génial" dans la droite ligne de Kassovitz et autre Noé ;
- et/ou une stratégie marketing "génial" avec un buzz qui fonctionne du feu de dieu, etc.
Personnellement l'analyse artistique tout comme l'analyse marketing sont à mille lieux des préoccupations qui me viennent à l'esprit en voyant ces images... La première pensée qui me vient est : LA PEUR. Et je crois que ce clip entend montrer cela : "vous avez déjà croisé ces anges noirs (Madeleine SCHOTT supra) encapuchonnés dans le métro ; vous les avez vu avoir la haine il y a quelques années dans un film festival-de-cannonisé ? et bien vous pouvez avoir peur, car voilà ce qui fait leur journée, et rien ni personne ne peut leur résister (particuliers, isolés ou en groupe, homme ou femme, police ou caméra) et puisque vous les avez abandonnés, ils se rendront j.u.s.t.i.c.e."
"Etant les ignorants, ils sont les incléments ;
Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
À vous tous, que c’était à vous de les conduire,
Qu’il fallait leur donner leur part de la cité,
Que votre aveuglement produit leur cécité ;
D’une tutelle avare on recueille les suites,
Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes.
Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,
Et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin ;
Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ;
C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité.
Ils errent ; l’instinct bon se nourrit de clarté ;
Ils n’ont rien dont leur âme obscure se repaisse ;
Ils cherchent des lueurs dans la nuit, plus épaisse
Et plus morne là-haut que les branches des bois ;
Pas un phare. A tâtons, en détresse, aux abois,
Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre ?
En tournant dans un cercle horrible, on devient ivre ;
La misère, âpre roue, étourdit Ixion.
Et c’est pourquoi j’ai pris la résolution
De demander pour tous le pain et la lumière. (...)"
Victor Hugo, "A ceux qu'on foule aux pieds", L'Année terrible, "Juin", XIII, 1872. (Nb. "ceux qu'on foule aux pieds", dans ce poème de 1871 de Hugo, ce sont les Communards).
Peu importe les intentions de l'auteur, je trouve le charabia autour de ce thème inutile, ce sont les effets, visibles, qui comptent, et les auteurs sont avant tout responsables de ces effets.
Supposez que jj'ai envie de faire une plaisanterie sur les juifs ou les arabes, je prendrai la peine de tâter le terrain, mauvais, avant de choisir ou non de faire la blague, et je pense que dans les temps actuels je m'en dispenserais.
Sous entendre qu'il y a une démarche artistique, voire politique là dedans... Alors que c'est juste un clip publicitaire pour faire vendre des albums !
Critique des médias ? de la société ? Mais voyons, ce film exploite le sensationnel pour vendre, c'est tout. C'est comme la pub pour les cuisines qui suggère que le mec de dos se masturbe alors qu'il fait une omelette. Vulgarité et sensationnel pour vendre un produit. Belle critique de la société.
Quant aux ârtistes, ça me fait bien rire ! Le petit fils de bourgeois qui défend la "misère" de la banlieue... calmos !
Refaire en moins bien ce qu'à déjà fait Kubrick il y a 30 ans n'a aucun intérêt. C'est comme si j'exposais un urinoir retourné dans une galerie parisienne aujourd'hui... "tu voâs, coco, c'est de l'âârt". Marcel Duchamp était un vrai artiste, et son œuvre etait une critique non pas de la société, mais du marché de l'art lui-même. Refaire ce qu'un artiste a déjà fait n'est pas de l'art, mais du copiage, du plagiat. Dans Orange Mécanique il y avait un message, une morale, une vraie réflexion sur le monde moderne.
Rien de comparable là-dedans. Juste un piège marketing, qui va permettre à la droite réactionnaire de justifier sa politique sécuritaire. C'est lamentable et dangereux. Moi ça m'a juste rappelé que je me suis déjà fait bastonné (il y a près de 30 ans) par une bande de banlieue, en sortant du collège à Fontenay sous bois. En cela, cette histoire n'a rien de nouveau.
Les voyous qui détruisent les voitures n'ont aucun message révolutionnaire (genre critique de la société de consommation) parcequ'ils sont les premiers à se la péter avec des BMW et des chaînes en or dès qu'ils ont 3 sous, à l'instar de leurs idoles, les rappeurs américains phallocrates, les alliés de la société de consommation amorale.
Je préfère Keny Arkana, il y a un vrai message révolutionnaire dans ses chansons.
Alors pourquoi certains peuvent regarder ce clip sans problème alors que j'ai du mal à supporter ne serait-ce qu'une ou deux scènes?
Cette complaisance est elle reproductible dans la réalité?
Une petite chronique de Sébastien Bohler serait intéressante... quoiqu'il a peut être déjà traité le sujet?
Maxime
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
gavras fils en fait l'apologie..... allez ce que l'on voit cen'est ni plus ni moins que du NAZISME
La dernière phrase est pourtant éloquente : ce clip est une critique claire des médias !!!
Le violence qui le compose n'est pas le but en soit ! c'est dénoncer l'utilisation de la violence dans les médias.
Ou alors j'ai mal compris l'article de @SI ....
L'intention n'est pas vraiment souvent le résultat...
;)
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Alors certes, 5 mn de film, c'est long. Mais les différents angles que soulève le film auraient mérités d'etre grossis à la loupe, et gageons qu' A. Korkos n'est pas le seul habilité au sein de l'équipe, à lire les codes d'une image et d'un montage. Le clip à mon humble avis, eut pu etre séquencé, à défaut isolé par parties, bref rendu digeste, afin de permettre d'aller plus loin dans le raisonnement qu'un mini-historique ne saurait le faire.
Et la question de savoir si "buzzé" "pas buzzé" suscitant les commentaires "inadmissible" "intéressant", d'etre rendue plus intéressante qu'elle ne peut l'etre actuellement.
Si quelqu'un voit un sous-entendu anti-violence dans ce clip expliquez-moi parce que je ne le vois pas. Ces jeunes semblent tous puissants, indestructibles. Rien ne les arrêtes et ils font ce qu'ils veulent.
Comme ce clip ne délivre aucun message (pas de morale, pas de distance avec le sujet ni d'explication) chacun le prendra comme il voudra : la plupart des gens y verront une raison d'avoir peur et certains petits malins y verront un modèle de "rebelles" à suivre.
Je ne peux pas m'empêcher en voyant ce clip de me dire : il y a des arabes, des noirs, ils sont mauvais, dangereux. Que retiendra-t-on de ce clip si ce n'est l'urgence de "nettoyer au Kärsher cette racaille" ?
Je ne peux pas m'empêcher de penser à la surdose d'images de violence à laquelle on a eu droit avant la présidentielle de 2002. A qui a-t-elle profité ?
Une raison de plus pour lire @si attentivement.
Là "nous" (ceux qui veulent) peuvent dire dans la fiction il y a beaucoup de vérité.
Madeleine
Au niveau violence, le clip n'est pas plus violent que certains films à la télé ou que certaines images de JT...C'est magistralement filmé avec tout les codes actuels de film de reportage,et documentaire.J'ai plutôt envie de croire que ce film dénonce la violence,et le rôle des médias (le preneur de son dans le champ) , la caméra qui se prends un coup de boule ( ça vous rappelle quelque chose ?), qui reste par terre,et le "ça te fait kiffer"...
En tout cas les jeunes aiment J.U.S.T.I.C.E.
Le nom ,le symbole sur le dos,la musique du clip sont bien en adéquation.
C'est étrange,mais j'arrive pas à me dire que c'est du marketing total pour faire buzzer.Cette génération sait utiliser les outils de notoriété sur internet.Ils sont nés avec,on dira !
Je me dis que c'est bigrement moderne dans la forme,et que l'art est un angle de vue personnel sur un fait de société.
Ce contexte étant posé, chacune de leurs actions peut paraitre au spectateur influençable non plus comme un acte cruel et condamnable mais comme un exemple à suivre.
Incitation à la violence avec arme.
Incitation à la dégradation de biens publics et privés.
Incitation à la violence sur forces de l'ordre.
Incitation au vol.
Incitation à la pyromanie.
Au bout du compte, il y a tout de même bien des motifs pour lesquels cette oeuvre est condamnable et aurait des chances d'être condamnée devant un tribunal.
Face à cela, les éléments qui pourraient faire penser, comme l'indique l'article d'ASI, à une dénonciation des agissements de ces bandes violentes, sont maigres. Peter Dourountzis en a soulevé quelques-uns mais ils n'apparaissent qu'au second ou troisième niveau de lecture.
Se faire le prophète de malheur d'une situation qui pourrait bien arriver un jour et ainsi contribuer à la prévenir, pourquoi pas ? Mais utiliser un tel moyen de diffusion risque plus d'accélérer le processus en suscitant le mimétisme, que de le calmer... A cet égard, un des gros problèmes du clip reste son éminente lâcheté, sa paresse à s'expliquer et son absence totale de prise de responsabilité vis-à-vis du message qui sera perçu par le spectateur.
A ne pas trancher clairement entre pompier et pyromane, Justice et le réalisateur risquent d'apparaitre au final comme des oiseaux de mauvaise augure porteurs de projets mercantiles qui ne disent pas leur nom, prospérant sur le dos d'une majorité de jeunes de banlieue (sans histoire, ceux-là) laissés en lambeaux par une nouvelle controverse médiatique sur le thème des violences urbaines.
Vous voyez des croix stilisées Dan, moi j'y vois des "fantômes noires" bordés de blanc (j'allais écrire des "anges noirs")
Ces gamins en pleine lumière ont des têtes d'ange.
Par contre les HLM (via 9 3) si je les ai bien reconnus me fond toujours autant flipper... chacun sont trip...
Madeleine
Il faut vraiment avoir un petit pois dans la tête pour commettre ce genre de truc.
Ou alors vivre sur un nuage intello…
C'est juste une série d'actes violents et gratuits qui se succédent sans aucune explication. Où est la dénonciation de la violence. Au contraire on a plutôt une incitation à la violence. Ca donne plutôt envie d'en faire plus.
Quand a comparer ça à Oranges mécaniques ou autre, ça n'a aucun rapport. Dans Oranges Mécaniques il y a une vrai dénonciation à la fois de la violence mais aussi des réponses mises en place par la société. Ici, il n'y a rien de tel.
Quant à Costa-Gavras père, qui a fait beaucoup de films avec des messages forts, qu'est-ce qu'il en pense?
Pour ma part, je pense qu'il faudrait l'interdire.... et même éviter de le diffuser dans sa totalité sur @si.
Au moins, le film avait un sens, celui de dénoncer la violence. Ce clip n'est là que pour faire parler de lui et vendre. C'est du pur marketing.
Le marketing de la violence en quelque sorte. Et moi j'adhère pas.
Nous entrons dans l'ère de la consommation de la violence. On avait déjà les dessins animés pour enfant, et voilà que les enfants ont grandis.
Moi ça m'inquiète pour la suite.
M'est avis qu'on piétine le gros bouton rouge d'auto destruction ....
Jean
Avez-vous entendu à la fin quand l'un des jeunes dit à la caméra "ça te fait kiffer de filmer ça, fils de pute!"
Si c'est pas un message adressé aux reportages orientés de TF1 tiens...
Ou bien on fait le choix d'images illustratives ou documentaires comme Hardcore de Kery James ou encore le dernier clip d'IAM ou bien on assume le choix de la fiction.
Je pense qu'une fois de plus on nous impose des images parce qu'il y a une renommé des réalisateurs et du groupe. Or je pense qu'un artiste doit toujours se soucier de la légitimité de sa production. Pourquoi faire des images ? Pour qui ? Et surtout, comment ?
Ici, le désir de buzz est évident et est symptomatique d'une génération de communicants et non de parleurs ou de "raconteurs".
J'estime que ce clip est à oublier car ses opérateurs n'ont en rien maîtrisés les signifiés d'une telle pièce. Je trouve ça naïf d'utiliser ce genre d'images dans notre contexte socio-politique actuel.
On garde le contact, on sait que Justice existe encore (qu'ils sont aussi rebels), que Kourtrajmé fait toujours des clips et que c'est bien d'être djeunz.
On communique beaucoup, on ne dit pas grand chose.
Visuellement, c'est un mix entre Orange Mécanique et un clip de l'UMP sur l'insécurité en banlieue...
Stress... en fait tout est dans le titre, et de ce point de vue là, c'est réussi, ça stresse.
En fait à chaque fois que je vois un groupe en uniforme, je stresse.
Surtout si l'uniforme est sombre.
Juste un détail: à la fin, au moment où un des garçons incendie la voiture, il a la manche qui prend feu et puis plus rien, on ne le voit plus... so?
Discret hommage à l'arroseur arrosé?
Non mais c'est quoi ce délire? ils appellent ça de l'art?
Mais dans quel monde vit-on ?
Bonne nuit, rien à dire.
Je ne vois pas en quoi ce clip dénonce la violence. Il en fait plutôt l'apologie, puisqu'il n'y a aucune morale pour conclure cette équipée sauvage. Je ne comprends pas cette absurdité qui n'a rien de dadaïste. La valeur esthétique m'échappe aussi puisqu'il n'y a rien de révolutionnaire dans la manière de filmer. Le tabassage final "en subjectif" du cameraman n'est pas ininteressant, mais le message n'est pas clair. Y a-t-il un autre message que la recherche d'un coup marketing ? J'en doute. D'autre part, il y a du grain à moudre pour nos amis de l'extrême droite, et là ça devient très très gênant. Comme vous le faites remarquer, la censure serait LA consécration ultime. L'absence de censure serait tout aussi scandaleuse, puisque ce clip est clairement une apologie de la violence nihiliste. C'est donc un piège parfait, d'un parfait cynisme.
C'est une horreur !
Et puis il y a bien une "morale" à la fin, quand même... L'équipe qui filme les actions des jeunes est prise à partie directement et tabassée. L'un des jeunes insulte la caméra, la provoque en évoquant le fait que toutes ces horreurs, il y a eu du plaisir, de l'intérêt à les filmer... C'est un peu facile, mais c'est la moindre des choses tout de même de se dédouaner d'une pirouette de ce genre (pour ceux pour qui ce genre de détail est important question moralité). Le spectateur et le cadreur prennent sans doute plus de plaisir (dans le rythme, l'action, le côté implacable) que ces mômes, qui restent tout du long d'un stoïcisme glaçant. Un classique en somme. Dans l'idéal, il ne faudrait pas avoir à placer de genre de chutes, qui fonctionnent à retardement comme une assurance ou une sécurité contre les critiques. Alors oui c'est un peu faux cul, parce que ça n'est pas directement le propos de dénoncer (ç reste un clip, support visuel d'une musique), mais ils ne peuvent pas passer outre. Après il y a la façon de le faire, et là je trouve que ça colle bien avec la musique.
Pour le reste le défouloir de la violence n'existe QUE parce qu'une caméra est présente. C'est un poil plus qu'un gadget de fin. Juste ou pas, c'est toujours le même constat qui revient, que ce soit Orange Mécanique, Assassin(s) etc. : la violence que l'on produit en images n'est que le reflet de la violence que l'on subit au quotidien dans les médias etc. Ce genre de discours m'apparaît assez gadget et je préfèrerais faire sans. Mais je suppose que c'est une caution nécessaire à ce genre d'entreprise. Faire du spectateur un éternel complice. C'est toujours le discours de l'offre et de la demande. La presse à scandales marche bien parce que les gens achètent, les automobilistes ne peuvent s'empêcher de goûter de l'oeil au passage l'horreur d'un accidenté de la route, les JT font leur meilleure audience avec les plus gros sinistres, les jeunes brûlent des bagnoles donc les JT en parlent, les JT en parlent donc les jeunes brûlent plus de bagnoles, ma grand-mère fait du vélo... Ici c'est pas différent, c'est un miroir assez sain dans ce genre de clip qui prête déjà à confusion avec le fascisme le plus cru pour certains...
Néanmoins le sujet de l'article n'était pas sur le "doit-on ou ne doit-on pas censurer ce clip", ou même une dissertation sur la qualité de l'oeuvre. Il s'agissait d'étudier un buzz à la loupe.
Si vous remettez ça dans l'ordre à mon avis vous avez la réponse au sens de ce film.
Justice, ou le 1er 'groupe' qui fait les choses à l'envers: on est des musiciens, regardez notre super clip! la musique? accessoire!
Quant à Gaspar Noé, libre à chacun de le considérer, du dernier étron du cinéma français jusqu'au cinéaste le plus intéressant et hétéroclite. Personnellement, je penche vers la seconde extrêmité.
Les artistes devraient donc travailler bénévolement, se nourrir de paille et léviter entre les gouttes de pluie ? La commande commerciale n'empêche pas la démarche artistique (que pensez-vous des films de John Ford, ce sont tous des commandes de studio hollywoodien après tout ?). Toute oeuvre est également un produit à l'arrivée. Et c'est moi qui fait de l'angélisme, vous êtes sûr ? :)
Je ne suis pas artiste, je travaille, et je vis de mon travail. Les artistes ne vivent pas tous de leur art, bien heureusement, sinon on en revient à un système ou l'Art n'est qu'un moyen d'assurer sa subsistance, on accepte donc la soumission de l'artiste à l'argent.
Le premier est un film, qui traite de .... de quoi au fait, du viol d'une femme, puis de la volonté de vengeance de son ami. Theme abordé dans qques centaines de films. Filmé "a l'envers" pour faire plus rebelle, meme si le procédé n'était pas nouveau.
Le second est un film, qui traite de la violence, de sa gestion par les politiques, de la violence collective, du regard de la société sur cette violence et sur les réactions des politiques.
les 2 différences de base :
-la violence a la télé n'était pas du tout la meme lors de la réalisation d'orange mécanique, et la durée des scènes de violence n'excède pas la moitié du film. Dans Irréversible, a part la violence, qu'y a t il d'autre ? 30 secondes dans un taxi, pimentées par quelques insultes, et qui finissent en agression, et ?
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On pourra aimer ou non ces films, mais faire le rapprochement entre un film dont le but n'était visiblement pas la provocation, mais le traitement d'un sujet, et un autre dont la trame principale est "toujours plus de violence", est plutot douteux. La renommée et les autres films de Kubrick, ainsi que leur succès, peuvent peut etre expliquer pourquoi certains tentent de reprendre les éléments les plus choquants de ces oeuvres, pour tenter de les vendre sous l'étiquette "art subversif".
Quel rapport entre Irréversible et Orange Mécanique ?
J'ai cité Gaspar Noé, pour sa mise en scène flottante (Irréversible donc), son travail sonore avec Thomas Bangalter des Daft Punk (un proche de Justice). Tout ce petit monde partage des idées et une façon de faire communes.
C'est une bombe explosive médiatique reprenant des cotés sombres et violents dont on a absolument pas besoin. Que va pensez ceux qui vont le regarder, ça va les rassurer ou ça va entacher l'image des blacks qui est déjà pas vraiment clean ?
La musique de l'autre coté est fade et banal et n'aurait jamais marché sans l'image percutante donnés dans le clip.
Je n'ai pas regardé l'émission ASI consacré à ce clip à vrai dire je n'ai pas envie de connaître tout les détails ou toutes informations concernant ce clip.
hors depuis :est ce qu'il y a eu une bande d'ado qui ont tout cassé ?,
c'est comme pour la sortie du jeu hyper violent "grand theft auto4"
est ce qu'il y a eu des personnes qui braquent et tuent des prostituées pour récuperer de l' argent??
evidement non !!!!, il faut savoir que cette generation est "bercée" par ces images et que meme dans les banlieux: ils ont un deuxieme degré
sans etre des @sinautes vigileants et choqués pour autant.
Justice a fait son taf, ils ont bien affolé le bourgeois puisque c'est leur "kif" et leur façon, bien maladroite, de se dédouaner du milieu dont ils sont originaires. On en a déjà connu tant et plus, de ces fils de bonne famille qui s'encanaillent en banlieue, d'autant plus facilement qu'ils n'ont rien à craindre côté niveau de vie...
Ce clip n'est ni une oeuvre majeure, ni une sombre bouse. C'est un truc déjà vu des centaines de fois, qui illustre encore une fois s'il en était nécessaire, l'étroitesse culturelle de certains milieux hâârtistiques (on triture à l'infini trois ou quatre thèmes du genre le pognon, les armes, la drogue, les fringues de marque, les relations humaines toujours conçues comme des rapports de force, et basta ya).
Chacun y verra ce qu'il veut y projeter, c'est bien le problème de ce genre de bidule : ça ne dit rien sur rien, ça ne veut rien dire, ça n'a ni sens ni contre-sens. C'est juste un truc qui gigote et qui fera du pognon. N'y cherchez aucune création, c'est du réchauffé à chaque seconde.
Et pour tous ceux qui nous refont des commentaires sur le mode de la stylisation de la violence qui serait une dénonciation de la violence, j'aimerais savoir s'ils seraient en mesure de tenir le même genre d'analyse face au travail de Lenie Riefenstahl (c'est vrai, c'est beau aussi le fascisme quand c'est bien filmé).
Pour finir, j'aurais adoré voir les réactions de David Abiker si, dans ce clip, on avait vu notre joyeuse bande "stylisée" s'en prendre à des gamins dans la rue à la sortie d'une école juive ou d'une synagogue. Je ne suis pas sûr qu'il aurait été capable d'autant de distanciation. A méditer...
David Abiker
Merci David pour votre réaction.
Quand j'ai lu le commentaire ci-dessus j'ai "profondemment" pensé à vous !
Alors merci !
Madeleine
Bon, pour en rester à Leni Riefenstal, et pour ceux qui ne connaîtraient pas, elle a filmé les JO de Berlin... en 1936, film daté de 1938 sur sa filmo (date de sortie, très long montage)
Comme photographe elle a aussi couvert les JO de 1972.
Sauf que moi je l'ai "découverte" par un autre biais qui était celui de son travail photographique sur les... Massaïs !
Elle a été lynchée artistiquement parlant, pendant ce temps là, Papon coulait des jours heureux en France. je suis moins fan des œuvres de Papon.
Sinon, concernant le reste de vos propos, je ne suis d'accord sur ... rien!
Je pense que je vais être censurée !
Madeleine
Ma bonne dame, quand les jeunes voient ça, ils vont pu savoir quoi penser. Si c'est po malheureux.
bravo pour l'alarme de type : "ceci n'est pas un exercice..." !
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