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"Chevaux mutilés" : une psychose sans vrai mea culpa médiatique

Une enquête remarquée de la "Revue des médias" de l'INA démontre que l'une des principales initiatrices du scandale des "chevaux mutilés", en 2020, a menti. Plusieurs rédactions ont salué ce travail journalistique à travers des articles de reprise. Certains des journalistes auteurs de ces articles analysent le rôle des médias - et notamment des leurs - dans cette paranoïa nationale, et l'absence de remise en cause de nombreux autres titres qui avaient fait de l'affaire une véritable saga.

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Un exemple de panique médiatique qui ferait bien de nous faire réfléchir à d"autres paniques aux effets beaucoup plus pervers et profonds sur nos sociétés occidentales (pour les autres je ne sais pas mais il n'y a pas de raison...) : les paniques pol(...)

Est-ce que quelqu'un.e connaît le fin mot de l'histoire des "piqûres durant les soirées"? Parce que question psychose, celle-ci était assez énorme

► L'article de la Revue des Médias Chevaux mutilés : enquête sur un mensonge paru début juillet est axé sur le cas Pauline Sarrazin, pas sur l'épidémie de chevaux déclarés mutilés en 2020 en elle-même.


  ● Pauline Sarrazin a surfé sur la vague qu(...)

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Affaire sensible était revenu sur ça en septembre dernier :

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/les-chevaux-mutiles-le-hasard-et-la-cruaute-7639337

En filigrane se pose du question du suivi des sujets : quelque soit le média (stardard ou indépendant), il est très difficile de suivre un sujet au long cours, faute de rangement thématique. C'est un problème récurrent de classement de l'information. On reste coincé dans une vision hiérarchique quand il faudrait s'appuyer plutôt sur des thèmes et surtout, multi-thème : un même sujet peut être à la fois international, environnemental et politique par exemple.

Bref, ce qui ressort de toute cette histoire, c'est la manière dont les journalistes se sont faits complètement balader à l'époque. Franchement, il faudrait commencer à se demander quelle est la valeur ajoutée exacte de 90% de la profession journalistique, à ce stade. C'est vraiment le niveau zéro de l'investigation et de la vérification des sources.


Dans l'article, je remarque quand même cette citation : "Les enquêteurs ont recensé 80 «actes de cruauté» infligés à des équidés par des hommes sur les 524 cas de mutilations étudiés en 2020", extraite de l'enquête de la Revue des médias. Malheureusement, cette statistique ne signifie rien du tout. Ce n'est qu'en comparant avec d'autres années précédentes et suivantes qu'on pourrait se faire une idée sa signification. Si on a chaque année autour de 80 actes de cruauté sur autour de 524 cas de mutilations, c'est qu'il n'y a effectivement rien de particulier à noter en 2020. Mais imaginons (et je n'ai aucune information à ce sujet, c'est de la pure spéculation) qu'en 2019, il n'y ait eu que 10 cas de cruauté sur 454 cas de mutilations, et que c'est autour de ces chiffres qu'on se situe chaque année, sauf en 2020, c'est qu'il y a quand même quelque chose de remarquable.

Est-ce que quelqu'un.e connaît le fin mot de l'histoire des "piqûres durant les soirées"? Parce que question psychose, celle-ci était assez énorme

On trouve cet article qui semble assez bien fait : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/enquete-piqures-en-soiree-2-100-plaintes-ont-ete-deposees-en-2022-une-psychose-pour-peu-de-cas-concrets_5376634.html

et qui confirmerait que les psychoses collectives ne datent pas d'aujourd'hui et n'ont pas eu besoin des réseaux sociaux pour se développer....

Merci pour le lien 

La plus grande psychose collective, c'est quand même bien celle se déroulant tous les 14 juillet en France... 

Absolument. Toutefois les réseaux sociaux amplifient les phénomènes et surtout la rapidité de la transmission.

Cette histoire me semblait bizarre dès le début, et j'ai bien failli être convaincue par l'avalanche d'articles qui lui donnaient une caution. Et bien sûr, le démenti tellement discret m'avait complètement échappé. 


Dommage (second degré, pas taper!) que le coupable désigné n'ait pas été un loup: on aurait assisté au même déferlement de délires divers, mais on aurait évité la mise en accusation des druides (???).

Bonjour
Merci pour cet article. Il y a régulièrement des phénomènes d'hystérie médiatique et collective comme, en début d'année, les boulangeries qui allaient fermer par milliers suite à la hausse du prix de l'énergie. Résultat, six mois plus tard, combien de boulangeries ont fermé ? Est-ce ou moins que d'habitude ? 


C'est toujours l'histoire de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours... Ajoutez cupidité et besoin de combler des vides relatifs, car il se passe toujours des événements importants quelque part dans le monde, et les chevaux, comme les chats ou chiens, touchent toujours une corde sensible dans notre culture.

Et découvrir ci-dessous que la menteuse est condamnée depuis juin 2021  confirme mon "complotisme" naturel, appelé doute par les personnes de bon sens...

Cependant merci pour cet article incomplet qui démontre la difficulté d'informer complètement.

► L'article de la Revue des Médias Chevaux mutilés : enquête sur un mensonge paru début juillet est axé sur le cas Pauline Sarrazin, pas sur l'épidémie de chevaux déclarés mutilés en 2020 en elle-même.


  ● Pauline Sarrazin a surfé sur la vague qui existait alors depuis plusieurs mois, même si elle a contribué à donner de l'importance à cette vague qui allait connaître son climax en été 2020.

Mais surtout, son mensonge n'est pas un scoop : 

- c'est en janvier 2021 qu'elle a été placée en garde à vue et a reconnu avoir menti. 

- et c'est en juin 2021 qu'elle a été condamnée par le tribunal correctionnel de Dieppe à quatre mois de prison avec sursis pour mauvais traitements et dénonciation mensongère.


  ● Dans la totalité de l'article de la Revue des Médias, seules deux phrases sont consacrées à la globalité du problème :

     "À l'échelle du pays, les enquêteurs ont recensé 80 « actes de cruauté » infligés à des équidés par des hommes sur les 524 cas de mutilations étudiés en 2020. C'est un peu plus que d'ordinaire, les gendarmes pensent que la médiatisation intense du phénomène a pu inspirer quelques auteurs, mais l'immense majorité des cas relève d'animaux qui se blessent entre eux ou périssent de mort naturelle — avant d'être mutilés par des charognards."


Et là non plus, ce n'est pas un scoop : ces chiffres étaient évoqués dès décembre 2020 par TF1, et précisés début janvier 2021 sur le site de l'IFCE, et repris par exemple par Ouest-France


Signalons aussi en passant, puisque Alizée fait référence dans son article à l'article de Damien Leloup dans le Monde en septembre 2020, ce podcast du Monde où il intervient en date de septembre 2021 : Chevaux mutilés : itinéraire d’une psychose collective.


► Et le phénomène n'a pas été que médiatique. L'analyse n°51 d'Interstats (octobre 2022) intitulée "Les atteintes envers les animaux domestiques enregistrées par la police et la gendarmerie depuis 2016" produit des statistiques à partir des infractions constatées suite à une plainte, à un signalement, à un témoignage, à un flagrant délit, à une dénonciation ou encore sur l’initiative des forces de l’ordre.

On peut y lire :

  "Le nombre de sévices graves envers les animaux évolue également à la hausse sur la période 2016-2021 (+ 4  % en moyenne par an) avec une forte augmentation de 36 % entre 2019 et 2020 passant de 3 400 à 4 600. Cela peut en partie s’expliquer par la vague de mutilations d’équidés qui ont été recensées sur l’ensemble du territoire national et relatées par les médias en 2020, en particulier durant l’été (1 600 sévices graves enregistrés au troisième trimestre)."

Et plus loin :

   "Le pic enregistré en 2020 pourrait correspondre au phénomène de mutilations d’équidés qui s’était répandu sur tout le territoire à cette période. [...] Parmi les procédures délictuelles commises envers les équidés en 2020, 37 % étaient plus précisément des violences physiques. Cela pourrait correspondre aux mutilations précédemment évoquées."


BREF

- L'article d'Alizée est biaisé dès la première phrase de son chapô : "Une enquête remarquée de la "Revue des médias" de l'INA démontre que [...]". L'article de Mathieu Deslandes ne "démontre" rien : il décortique le cas Pauline Sarrazin.

- Le phénomène des "équidés mutilés en 2020" reste particulièrement intéressant et complexe et nécessiterait une analyse qui ne se limite pas qu'aux médias, même s'ils ont évidemment un rôle majeur dans l'auto-entretien d'une rumeur. 

Un exemple de panique médiatique qui ferait bien de nous faire réfléchir à d"autres paniques aux effets beaucoup plus pervers et profonds sur nos sociétés occidentales (pour les autres je ne sais pas mais il n'y a pas de raison...) : les paniques politico-médiatiques que certain-e-s déclenchent à partir de rien ou de pas grand chose et alimentent à coups (au mieux) d’exagérations éhontées ou (le plus souvent) de mensonges absolus à seule fin de plonger et maintenir les gens dans un état de peur quasi permanent à propos de tout et n'importe quoi. Parce qu'il n'y a rien de plus facile à manipuler qu'un individu et a fortiori par effet de foule un peuple qui a peur en permanence.

En ce moment ce qui a le vent en poupe par exemple, surtout aux US mais pas que..., c'est la peur du grand complot trans qui cherche à pervertir nos chères têtes blondes qui sont assaillis de "propagande LGBT" jusqu'au sein même des différents systèmes éducatifs aux mains de professeur-e-s inverti-e-s.

Ou alors la spectre hideux du "grand remplacement" organisé par les viles élites islamo-bobo-gauchistes (ça fait plus moderne que judéo-maçonnico-bolshéviques mais c'est au moins aussi absurde) pour faire disparaitre la "race blanche".

Et pendant ce temps, certains continuent à s'en mettre plein les poches en profitant d'un système économique certes à bout de souffle mais qui tourne encore comme il se doit au bénéfice d'une minorité et au final au détriment de tous et qui nous a depuis longtemps envoyé dans une impasse climato-écologique dont on voit arriver le mur du fond encore plus rapidement qu'on avait cru l'envisager quand on prenait la peine d'y prêter attention.

Le Spectacle continue à faire diversion mais il le fait désormais de plus en plus en provoquant la peur qu'en nous abreuvant et aveuglant de divertissements.

Ah l'humain ! quelle folie !!!

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