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"Briser le off ? Les journalistes, c'est une mafia !"

Comment expliquer les attaques des marchés financiers lors de la crise grecque, en 2009 et 2010, et quelles ont été les réactions des décideurs politiques face à ces attaques ? C'était le sujet de Haro sur l'euro,un documentaire diffusé mardi sur Arte (et visible sur le site de la chaîne jusqu'au 15 décembre), cosigné par Jean Quatremer, blogueur et correspondant à Bruxelles de Libération. A travers les interviews de responsables politiques et financiers européens, le film retraçait la chronologie de la "crise de la dette souveraine européenne" (aussi résumée par le journaliste dans Libé), semaines mouvementées qui ont mis l'euro en péril. Comment tourne-t-on un documentaire sur ce sujet ? Les eurocrates confient-ils facilement leurs secrets face caméra ? Est-on obligé de respecter le "off" ? Et comment conserver une distance critique par rapport à la politique économique menée par l'Union européenne ?

Derniers commentaires

Heureusement il y a Jean Quatremer, lire son billet "le moulin à rumeurs contre la Grèce" du 9 mai 2011 (dans un style très @si): http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/05/le-moulin-%C3%A0-rumeurs-contre-la-gr%C3%A8ce.html
Un article intéressant de Jean Quatremer dans Libé sur le refus de la France de condamner la Hongrie pour sa loi sur les médias.
Les justifications de Wauquiez, qu'il a interrogé, sont pitoyables : peur d'attiser le populisme, ne pas aller dans le mur en donnant des leçons à la Hongrie, ne pas braquer les gens... etc.
Face à ce viol de la charte européenne des droits fondamentaux, le gouvernement français attend des autorités hongroises qu'elles fassent des adaptations. Traduire : qu'elles censurent les journalistes, mais avec discernement.
Comme le note très justement Quatremer dans un moment de lucidité, "la montée du populisme en Europe est une réalité, y compris en France, et, au fond, la plupart des États de l’Union ne rêveraient-ils pas d’une loi sur les médias à la hongroise ?"
Tu m'étonnes, Jean : hadopi, llopsi, la France 44e au classement mondial pour la liberté de la presse, et quelques autres pays européens en très net recul dans ce domaine... Les Hongrois ne déparent pas dans cette Europe liberticide.
Mal placé.
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/12/jean-luc-m%C3%A9lenchon-ou-le-br%C3%A9viaire-de-la-haine-ordinaire.html#more
je regarde cette émission, un peu tardivement, grâce aux vacances de Noël ! (et j'ai pas le temps de lire les commentaires)

Drôle de titre, qui donne la vedette à la cuisine nauséabonde des journalistes, alors qu'on a bien plus envie d'entendre parler : europe, euro et d'essayer d'y comprendre quelque chose et notamment de savoir si, en effet ce doc diffusé par Arte est d'une qualité qui permette au téléspectateur de penser quelque chose à ce que l'on veut nous faire subir, sans que nous y puissions mais !

et je rejoins les quelques commentaires que j'ai lu allant dans ce sens : il y a avait là, un des économistes atterrés... Et rien... il ne sert à rien d'autre qu'à commenter lorsqu'on lui laisse quelques minutes, le doc de M. Quatremer.

A quand une émission avec lui et quelques autres économistes atterrés, pour qu'il nous explique leur démarche ? Daniel, siouplaiaiai !!!

Bonnes fêtes de fin d'années à vous !!! (enfin... aux quelques rares, qui tomberont sur mon commentaire en retard)
(notamment à Judith, Guy, Anne-Sophie et vous chers asinautes que je ne connais pas... bon, et à Daniel aussi... )
"J’allais me coucher et j’ai jeté un dernier œil sur la page de garde de mon ordinateur portable qui est une composition de unes de journaux. Toc : « Mélenchon aime la dictature cubaine et ne le cache pas ». Il est déjà minuit. J’éclate de rire. La une de « Libération.fr » sur Google. Mazette ! Clic ! Clic ! Bien vite il m’apparait que c’est un vrai cadeau de noël ! En effet c’est « mossieur » Quatremer en personne qui écrit. Personne n’est plus détesté du monde des électeurs du « non » au traité constitutionnel que ce Quatremer. Il avait été un propagandiste du « oui » grossier et méprisant. Il l’est resté ensuite avec une morgue et un mépris pour les autres qui l’ont signalé de longue main au dégout des gens qui achètent un journal pour s’informer plutôt que pour se faire catéchiser. Il est vrai que le nombre de ceux là s’est élargi lorsque ce donneur de leçons tous azimuts se permit de faire la morale sur ses mœurs sexuelles à Dominique Strauss-Kahn avant son départ au FMI. Que s’est-il passé ? La haine a donc suffi à monsieur Quatremer pour le tirer de son interminable sieste dans les bureaux de l’union européenne ? Monsieur Quatremer avec son titre à deux balles ferait-il donc enfin quelque chose pour justifier sa paye ? Il écrit. Sur la base d’une information qu’il n’a pas recueilli lui-même cela va de soi. Il commente, après avoir prétendu m’avoir appelé au téléphone pour connaitre mon point de vue. Farceur ce Quatremer ! Et menteur. Je n’ai aucune trace de son appel dans mon téléphone. Que n’a-t-il fait comme sa collègue de l’AFP qui s’est donné le mal de me chercher dans le Parlement ? Elle m’a trouvé sans peine à une réunion publique sur l’eau ? Tiens ! En plus Quatremer aurait pu écrire quelque chose sur cette réunion qui voyaient Eva Joly, José Bové, Jean-Luc Benhamias et moi, côte à côte, pour parler devant une assemblée convoquée par l’euro députée Michelle Rivasi, en présence de Danielle Mitterrand et Bandana Shyva. On avait fait des photos de groupe avant et le thème tombait avec le dépôt d’un projet de résolution sur la question de l’accès de tous à l’eau potable. Bon d’accord il aurait fallu bosser. Mieux vaut se la couler douce et se contenter d’écrire mon nom en gros avec une énormité et trois lignes pour avoir de la reprise. Sacré Quatremer ! Quelle couleuvre ! Et maintenant voici mes arguments. Ce fainéant aurait pu les avoir en sortant de son bureau, en supposant qu’il ait été à Strasbourg ce jour là, en se trainant jusqu'à l’ascenseur, en faisant trente mètres ensuite jusqu’à la salle en libre accès où je me trouvais. Ça aurait fait plus sérieux que de se donner des verges pour se faire battre. Sacré Quatremer, quel boute en train ! "
Allez, un peu de tout :

Mais elle est très bien cette émission. Même rude. Le tribunal était si manifeste que Quatremer, malgré son système de conformisme-défense jovial, n'était pas loin et à plusieurs moments, sous ses assauts répétés, surtout de Daniel mais pas uniquement (loin de là) de griller sa soupe-au-lait. L'inquisition Schneidermannienne est une marque de fabrique qui n'est pas que les grimaces du scepticisme mais une torture qui réduit le nombre de ses amis, intérêts et réseaux par la soustraction de ses invités hebdomadaires (encore quelques années à ce rythme et il sera nu dans une barque jetée loin de toutes rives par l'humanité entière.)

Thomas Coutrot Avec la "paturalisation des marchés financiers", superbe image suite à la déclaration d'Alain Minc et l'analogie avec la grêle à leur propos, n'est pas si mal, malgré son manque de pratique. Ses interventions sont non seulement judicieuses, mais également - contrairement à ce qu'en pensent beaucoup - à la fois de la bonne durée et au bon endroit. 
Sa relance finale, assez inattendue, après la mascarade du casting impromptu du documentaire irlandais, casse la bonhommie sédative de Quatremer, à laquelle je reconnais toutefois les circonstances atténuantes (c'est un procès) à la fois de déformation professionnelle et de maîtrise d'une personnalité que lui-même décrit comme nerveuse (au sujet de ses réactions possibles face aux intimidations de Sarko).

Et Mouffette qui nous balance un tract sur la compromission de dix pages qu'on dirait du Marat... Remarque, avec Charlot Corday, il ne risquerait plus grand chose. Un sketch.

Sur un bout du fond :

Il y avait une femme, brillante, moderne, vous souvenez-vous, six ans seulement, rien, et elle était le centre de l'attention mondiale, Gianna Angelopoulos-Daskalaki, qui portait les Jeux Olympiques d'Athènes, ultra-libérale Déclarée, en tout cas dans sa verve, dont on parlait même pour la présidence du pays, et qui, à l'instar de Fillon en 2007, avait décrété l'obsolescence définitive d'une gauche, ici grecque, qui finissait de pousser son corbillard comme les autres gauches de partout jusqu'au cimetière des siècles. Selon elle. Selon Fillon. 

Présidente de la Grèce, non, elle dépensait beaucoup trop (En France, oui, elle coiffait Ségolène, pourtant les grecs sont peut-être ruinés, mais ils ont au moins une boite crânienne là où nous n'avons plus qu'un coffre, vide de surcroit) 
Puis elle a disparu. Puis nous la retrouvons :

Un lien

Un autre :

Sarkozy remercie Madame :

Or c'est une famille, cette droite occidentale servante de la Mondiale des Jeux de bourses. Ne pas réaliser d'audit des finances grecques était forcement une décision, du même pool de doigts-de-fée  qui signent vos contrôles fiscaux et oublient les dizaines de milliers de millions de Liliane à la fête des grand-mères depuis le second millénaire. 
Si les responsables européens aiment à diviser les journalistes en parcelles nationales bien connues et faciles à nettoyer, eux, par contre, se reconnaissent bien davantage dans une mosaïque, une fresque qu'ils savent n'être intelligible Que lorsqu'on l'embrasse tout entière. 

Je dis cela en passant après avoir entendu crisser notre cigale grecque locale sur le forum à propos de la responsabilité collégiale des grecs au sujet de leur crise, assenée par la mediasphère et remise en cause astucieusement à la fin de l'émission par Thomas Coutrot. Une crise mondiale qui est enfantée par la spéculation frénétique et l'explosion (la sublimation) d'une bulle immobilière et qui serait leur faute puisqu'ils sont grecs donc latins donc bordéliques, corrompus, fainéants sans imagination (il y a près de trois mille ans, ils ont co-inventé notre civilisation à quelques dizaines de milliers au sortir du néolithique, mais bon, on ne fait pas dans le détail, à l'arrache, "tu vends de la saucisse, de l'iPhone ou du Sophocle, hein ? Pas déconner, pousse-toi, il y a dix containers qu'arrivent, là, on est pas chez les Bisounours".).

Quelquefois - mais j'avoue des tentations paranoïdes (salut Daniel !) - je ne sais pas si quelqu'un quelque part ne serait pas en train de fomenter l'idée folle qu'il serait possible, et pourquoi pas aisé, de se payer une bonne tranche sur notre compte, notre fiole, et même franchement en face, comme dans un bon vieux salaud de dîner de cons. Sauf qu'on serait des milliards, et eux quelques dizaines de millions, en comptant les sous-fifres, les barbouzes les comptables marrons et la piétaille qu'on achète avec des promesses pour dans un an puis dans deux ans et des compliments pour de rire... Et ça marche. Nous. Ce sont des rôles. Je défie quiconque de ne jamais être un golem entre les mains, tiré par les fils d'un rôle.

Disons nous qui ne sommes pas dans les secrets. Même pas diamant pour reprendre la Ligne Jaune sur Wikileaks version afghane (secret diamant, ce sont les codes de tir des missiles du Redoutable - c'est un exemple, puisque je ne suis pas dans le secret - à destination de Washington. Si, si, ils existent - non, non, je ne suis pas dans le secret. Oui j'ai bien dit Washington. C'est ça, le style secret-diamant. La France, durant la crise de Suez en 56, a été l'objet d'une menace de représailles atomique de la part des Etats-Unis. Ça arrive. De Gaulle s'en souviendra. Le Redoutable et ses copains sont les rejetons de cette menace. Fin du minuscule rappel Historique. In "les hiérarchies du nous")

Ah oui, la phrase à propos des Bisounours, qui justifie tout dorénavant, je ne sais pas, sans doute certains maladroitement, en titubant leurs vocables, veulent sans-doute parler du Principe du Réel ? Alors c'est le Principe du Réel. Pas ces Bisounours qui, de par leur absence, sont des monstres qui autorisent l'envolée des horreurs, puisque nous sommes dans un monde promis au fer et à des violences qui semblent chanter dorénavant elles-mêmes leurs propres entrées, les ouvertures de leurs opéras dans le grincement des herses et des treuils. Libido du Monde, libère-toi, puisque tous t'appellent, montre-leur ton dard, puisqu'ils le veulent, en un million de climax d'Avatar dans toutes les dimensions de Kaluza et Klein et un but de Messi attendu dix millions de secondes sur dix milliards d'écrans excités.

Non, nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours. Nous sommes dans celui de la Condition humaine. Alors cette petite émission, pauvre petite vie de Mouffette aux armes déployées, à l'ordure facile, à la révolte dure, au salaud comme on dirait vert ou sec, toi aussi, tu fais partie de la violence du monde. De la Condition Humaine infligée aux autres. L'ennemi est dix millions de rôles. Mais nous les endossons aussi, quand nous sommes violents. La colère. Mais la violence ?

Ce n'est pas Shakespeare la mode. C'est bien dommage. Quant au mimétisme, qu'il soit de Girard ou bien de notre propre compréhension, il éclaire le monde. Il nous éclaire nous. Faire, inventer un seul geste qui n'ait été joué devant soi, voilà le début paradoxal de tous les chemins de connaissance et d'un peu de lumière. Cette fois-ci, et même en disant tariqa, on parle de Voltaire. Des vieux ce qu'on veut. Morts, tellement vieux que morts, même. Il suffit d'attendre un peu.
Où sont passés les poètes dans ce monde de brut(e)s?

[quote=Il est une nouvelle religion monothéiste qui supplante désormais toutes les autres. Elle a pour Dieu : le marché. Sa bible c’est la théorie néo libérale née de la « science » économique dont Friedrich Hayeck et Milton Friedman se firent les fervents apôtres. Facile à respecter c’est une religion qui ne demande pas d’avoir une mémoire phénoménale. Elle n’a qu’un seul commandement, le libre échange et qu’un seul culte, celui de la consommation. Les cathédrales sont remplacées par les multinationales moins coûteuses et plus rentables, aux commandes desquelles ont été placés ces hauts dirigeants qui caressent l’espoir de s’approcher le plus possible du maître (stocks option obligent) et qui, pour parvenir à leur fin n’hésitent pas un instant à utiliser des techniques dignes des sectes pour gérer la ressource humaine. Les promoteurs de cette religion, sont les actionnaires qui siègent dans les noyaux durs des multinationales et (ou) qui détiennent des fonds d’investissement. Cette haute classe ou élite supérieure établie par les meilleurs éléments selon la « nature des choses », libre de tout soucis financiers, instruite, souvent préparée dés l’enfance aux dures tâches de commandement, possède la capacité « naturelle » à gouverner. Pour elle le pouvoir n’est pas une carrière mais un « état naturel ». Pour cette catégorie d’ « humains » le sacrifice de la masse des individus pour qu’une minorité puisse remplir ses fonctions sociales, créer la civilisation, produire ses richesses et en profiter constitue « l’ordre naturel des choses ». Les lieux saints composés de, l’OMC, du FMI, des banques centrales, de l’union européenne, abritent la sainte inquisition qui a pour mission de remettre dans le droit chemin les brebis égarées et d’imposer la seule voie possible, la voie « naturelle » qui émane de la « science » économique. Redoutable, cette religion endoctrine plus que toute autre. Au royaume du client roi (traduire par l’argent roi), l’économie, hissée au rang de science présente l’avantage de remplacer les arguments philosophiques trop voyants. Plus besoin d’élaborer une morale, la morale ça se critique et se combat, l’argent tout le monde en dépend et donc tout le monde en veut… La messe est remplacée par les médias qui outre le culte voué à la consommation, diffusent la parole des bons théologiens (les économistes néolibéraux formés dans les écoles supérieures de commerce, le monastère des temps modernes), 24 heures sur 24. Ils participent, par la propagande qu’ils diffusent, à la « fabrication du consentement ». C’est ainsi que cette religion parviens à faire en sorte que la victime devienne son propre bourreau. La religion du marché et sa doctrine néolibérale, loin d’être le moyen de l’épanouissement de l’humain, n’est en réalité que l’instrument de son aliénation et de sa négation. Voilà pourquoi il est urgent de proclamer que le dieu marché n’existe pas, qu’il n’est que pure construction intellectuelle, et que tout ce que l’homme a fait, l’homme peut le défaire. Il n’y a pas de fatalité. Plus que jamais il apparaît que résister est un devoir. De cette capacité à résister dépendra l’avenir de toute idée humaniste comme la liberté l’égalité la fraternité.]

Le cercle des utopistes disparus
Et bien... Il y a du monde pour engraisser les petites bêtes dans ce forum...

Émission décevante.

(bis: je me demande parfois comment le forum ajoute les messages. Croyant mettre un message de réponse directe à l'équipe, je le retrouve quelque part dans une chaîne de discussion).
Effectivement, Quatremer il fait le sympa sur le plateau mais il est nettement plus virulent sur son blog, on comprend mieux son point de vue et ses opinions. Apparemment, il n'est pas spécialement pro-Castriste... ^^
Émission peu intéressante. On a peu entendu l'économiste invité qui semblait intéressant. Dommage !
Une nouvelle belle sortie de Jean Quatremer, qui n'aime pas Jean-Luc Mélenchon. Râh, la mafia...
J'ai beaucoup regretté, comme d'autres ici de n'avoir pas pu entendre T. Coutrot, ou si peu.

Mais surtout, j'ai trouvé insupportable la manière dont Jean Quatremer monopolisait la parole ("ah, c'est très intéressant ce que vous dites, et bla bla bla...").

J'avais eu exactement la même impression avec Guillaume Dasquié dans l'émission sur Karachi, même façon d'occuper le terrain pendant les trois quarts de l'émission pour dire des choses pas toujours claires ni indispensables.

Il me semble, pour chacun des deux, que c'est une grave erreur de croire qu'une émission est réussie s'ils sont les seuls à parler. Au contraire, on ne les entend plus parce que ce qu'ils ont à dire d'intéressant et d'original est noyé dans un torrent de mots assez fade. Et le manque d'écoute à l'égard de leurs interlocuteurs ne les rend pas très sympathiques.
Daniel, à la lecture des interventions sur ce forum, il apparaît très majoritairement que vous ayez méchamment raté votre émission. Mon intervention, assez similaire à certaines autres à propos de votre passivité face à disons la "divinisation du marché" imposée par Jean Quatremer, fait partie de cette déception majoritaire et variée.

Plusieurs objecteurs reprochent à votre émission d'avoir laissé Jean Quatremer reprendre les théories économiques des "grands sachant" interviewés dans son reportage tout en affirmant ne pas être économiste. Ces objecteurs auraient souhaité une contradiction sur ces théories en profitant de la présence de Thomas Coutrot. Vous pourriez rétorquer, à raison selon moi, que ce n'était pas le sujet.

En effet, ce n'était pas le sujet sauf que Mr Quatremer part de ce choix pour nous faire croire que sa posture est de nous exposer des faits. Et là, Daniel, vous abondez!

Non ! Ce qu'évoquent les acteurs économiques dans le reportage de Mr Quatremer ne sont pas des faits mais une idéologie. Et là on est en plein dans le sujet. Je reprends la question que vous posez en tête du forum : «Comment conserver une distance critique par rapport à la politique économique menée par l'Union européenne ?»

Thomas Coutrot avais largement les compétences pour vous démontrer qu'il y a falsification dans la méthode de Mr Quatremer : son reportage ne nous expose pas des faits mais une idéologie s'appuyant sur des idées reçues ou des évènements travestis. Vous ne lui en avez jamais donné l'occasion. Vous avez maintenu votre émission hors du champs d'intervention de Thomas Coutrot en abondant dans le sens de Mr Quatremer qui prétendait évoquer uniquement des faits. De fait vous avez confisqué sa parole.

Dans ce contexte, Thomas Coutrot n'étant pas un spécialiste des secrets de fabrication d'un journaliste pour obtenir des infos et sachant qu'il n'était pas là pour faire une leçon d'économie puisque ce n'était pas le sujet, n'avait effectivement plus rien à dire.

Ce ratage est très dommageable car c'est précisément ce que @si est sensé pointer du doigt et décrypter. De plus votre livre "Crise au Sarkosistan" évoque la question de ces journalistes de Cour et inamovibles (avec les exemples de Elkabach et de Mougeotte.) Comment avez-vous pu rater l'aubaine de titiller Mr Quatremer sur ce terrain ? lui qui est si souvent dans les bureaux capitonnés de Bruxelles depuis vingt ans et qui a le privilège de voyager en TGV dans le compartiment des décideurs politiques, économiques et financiers.

Lors de la précédente émission j'estimais qu'à l'inverse de celle-ci vous étiez resté trop enfermé dans vos idées en empêchant Mr Védrine d'aller au bout des siennes ce qu'il l'aurait conduit immanquablement à se contredire et à vous permettre de le faire reculer dans ses cordes car vous et votre équipe en aviez les moyens surtout sur le sujet dont il était question, enfin je le crois.

Il me semble donc depuis quelques temps que vous ne savez plus prendre la mesure entre tout l'un ou tout l'autre. C'est très dommageable, disais-je, car @si entre en campagne de renouvellement des abonnements (j'ai reçu votre mel.) Ca me pose question même si par ailleurs il y a la très bonne émission (trop rare) de Judith, "D@ns le texte."
ouh là là, faut pas sortir de l' Europe, les pas riches vont tout perdre ! Il est drôle celui là, il fera carrière. Les grecs devraient nationaliser la distribution de carburant sur leur territoire et puis les banques aussi, avec deux trois autres économies ils peuvent se passer du fmi.
La technologie au service du capitalisme donne des millionnaires et des pointeuses, sans intérêt.
A propos , sauf erreur de ma part , peu de journalistes parlent de la loi
"Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure " et de son article 32 et suivants
cela ne pourrait il pas être l'occasion d' une émission ?
Que contient exactement cette loi , qu 'en sont les enjeux , n'y a t il pas danger pour les libertés publiques et privées ?
salutations
Bonjour à tous,

Plusieurs commentateurs du forum ont réagi concernant le manque d'interventions de M. Coutrot, la plupart exprimant leur déception de ne pas avoir entendu des discours qui auraient pu être tenus, et qui par conséquent ne l'ont pas été. D'autre regrettant le manque d'approfondissement de la problématique économique développée partiellement par le documentaire. Il y a d'autres raisons sûrement qui m'ont échappé.
Derrière cela, il y a une critique diffuse envers l'animateur, puisqu'il est censé gérer les temps de paroles des uns et des autres (chroniqueurs et invités), tout en gérant les sujets à aborder sans quitter le sujet principal, le rythme de l'émission, les diffusions etc. En tout cas, c'est ainsi que je me représente son rôle, mais je peux me tromper (dans ce cas, éclairez-moi s'il vous plaît).

M. Coutrot a en effet "pris" la parole, ou "eu" la parole, pendant environ 446 secondes, soit 7 minutes et 43 secondes.
Ce qui sur les 4620 secondes (1 heure 17) d'émission, même toutes chroniques comprises, est quantitativement ridicule.

Plusieurs questions et réflexions me sont venus à la suite de cela, questions que je pose à Messieurs Schneidermann et Israël, Mademoiselle Jacques (voire Messieurs Quatremer et Coutrot) :

- Est-il possible de ne pas se rendre compte de la véritable disproportion entre les deux invités au moment où l'émission se déroule ?
Et à quoi pensez-vous si vous la constatez ? Qu'est-ce que vous vous dites sur le moment ?


- Dans ce cas précis, qu'est-ce qui s'est passé pour que vous ne choisissiez pas de laisser, ou d'inciter, voire de forcer, M. Coutrot à développer ses sujets (économie européenne, crise financière et discours libéraux...) ?

Il était là en tant que spécialiste économique, ce qu'il est bien plus que M. Quatremer, qui a lui-même précisé qu'il n'était pas économiste mais seulement journaliste. Malgré cela il a quand même monopolisé la parole sur le sujet dont il n'est pas spécialiste, il a usé d'une bonne précaution oratoire pour faire l'inverse de ce qu'il prétendait faire, ce qui constitue un procédé très connu.
Cela provoquait d'autant plus un trouble, et la perception d'une disproportion, puisqu'il s'exprimait sur le sujet que l'on s'attendait traité par son interlocuteur.
Apparemment il ne disait pas de bêtise et savait de quoi il parlait, puisque M. Coutrot ne l'a pas souvent contre dit, alors qu'il ne s'en est pas privé le cas échéant. Mais même dans ces moments, son temps de parole était court, par rapport aux longs moments qui ont permis à Quatremer d'expliquer, ou faire mine d'expliquer, son parti pris documentaire.

Il y aurait beaucoup à dire sur le fait qu'il a bien évité les questions et a balladé un peu tout le monde, même le spectateur, alors je n'imagine pas ce que ça devait être en direct sur le plateau (personnellement, j'ai le syndrome de l'escalier, et malgré des notes, je n'arriverais probablement pas à animer une émission en étant pleinement satisfait rétrospectivement des sujets abordés, me disant que j'aurais râté telle ou telle chose).
Ses petites parties de rigolades et sa réelle bonomie, ses scoops (in)intéressants, et ses promesses de co-opération Attac/@si/Arte sont très cinégéniques et divertissants, mais lui permettaient en même temps d'éviter les réelles questions posées par M. Schneidermann ou M. Coutrot.

Dernier point : quantitatif contre qualitatif, prise de parole ou don de parole.

Finalement, l'absence quantitative de M. Coutrot joue en sa faveur. Au côté du trublion, il est beaucoup plus posé et s'exprimant moins, il s'exprime mieux et sur des points plus précis. D'où le regret de ne pas l'avoir plus entendu, puisque de fait, il apportait une réelle possibilité d'approfondissement face au discours qui était en train de s'élaborer devant tout le monde. (D'où ma question sur votre position par rapport à la distribution de la parole et le choix des sujets à approfondir ou pas...)

Constatant que l'absence de parole, le retrait et la distance, sont plus efficaces pour être écouté que le bagou, je me demande si on a réellement empêché M. Coutrot d'intervenir en ne lui "donnant" pas la parole, ou en ne l'incitant pas suffisament pour vaincre une possible retenue. Peut-être a-t-il délibérément choisi de ne pas "prendre" la parole autour de la table, n'ayant pas grand chose à ajouter.

La critique diffuse et spontanée (que j'ai eu au premier abord), qui viserait à penser que l'animateur n'a pas suffisament "donné" la parole à son invité, peut se résorber dans le fait que l'invité n'a pas choisi de la "prendre".
Entre le don de parole et la prise de parole, on est dans la problématique globale de la démocratie médiatisée : à qui offre-t-on la parole, comment, et pourquoi ? Qui prend la parole, comment et pourquoi ? A qui refuse-t-on la parole, comment, et pourquoi ?
Ce pourquoi j'aimerais que l'on m'explique ce qui s'est passé sur le plateau, pour qu'un invité ne prenne ou n'obtienne que 446 secondes de parole sans s'insurger, ou sans interpeller les personnes présentes.

- Est-ce M. Coutrot qui n'a manifestement pas choisi de prendre la parole, ou l'animateur qui n'a pas été assez vigileant et s'est laissé embarqué par les flots et l'autorité naturelle de M. Quatremer ?

Espérant que les personnes présentes sur le plateau auront le temps de me répondre, afin que s'opère une sorte de "critique de l'émission critiquant les médias", au sens d'analyse et de meilleur compréhension de soi et de son propre fonctionnement.

Cordialement,
j'ai vraiment beaucoup aimé cet @rrêt sur images. je le redis, je trouve toujours passionnant les discussions de cuisine par les cuistots. toujours un peu foutraque, mais plein de matières à penser et d'infos. pas pu voir, because j'ai pas la tv, le docu d'arte. donc tout ce dont je dispose pour mon édification tient dans cette émission. j'ai trouvé les arguments critiques mais également les arguments défensifs convaincants, et j'espère vivement que quatremer poursuivra sur la lancée.

le canari dans la mine de charbon, c'était surtout le premier à claquer pour cause de méthane, CO2, etc. : le cadavre montrait aux mineurs qu'il était très urgent de remonter... l'histoire ne dit pas si on laissait le canari pourrir dans sa cage... mais c'était sûrement le cas. c'est ce qu'on voit avec la grèce : elle pourrit dans sa mine, et tout le monde est en train de se ruer vers la sortie. et c'est là où la cigale grecque vient striduler un brin. vous êtes tous à parler de la crise grecque de mai, et des causes et des solutions apportées, qui sont ce qu'elles sont. je veux bien croire que c'est pas du tout la même crise que la crise irlandaise. mais, justement, l'histoire du canari c'est le coup du maillon faible de l'UE, du fusible, le premier à sauter, on fout une rustine, on s'occupe pas des aberrations structurelles de cette union monétaire qui n'est pas économique, et pof, 2ème fusible qui pète, l'irlande... à quand tout le compteur électrique ?

et pour moi, ici, en grèce, peu me chaut que tous les fusibles pètent... vous semblez laisser entendre, pour ne pas l'expliciter, que, dans le fond, la crise grecque est résolue, ou tout au moins en passe de l'être. bon, pas les problèmes macro-structurels, mais en tout cas, la grèce, c'est bon. au suivant. comme si la crise grecque de dette souveraine, c'était en mai 2010. embrasement généralisé de l'économie du pays, WOUHHHHH les vilains tricheurs c'est tout de leur faute, et ensuite les pompiers FMI, BCE et UE sont venus éteindre l'incendie, ouf ouf ouf, on a eu chaud. ensuite les pompiers se barrent, heureux de leur bon boulot. mais vous avez déjà vu un incendie après un passage de pompiers ? alors non seulement ça a cramé, parce qu'ils arrivent rarement assez vite, mais en plus tout est sous la flotte, et complètement ravagé.

les grecs, la crise, ils l'ont PAS vécue en mai 2010, mais la crise, la grosse, la méchante, l'inflation avant la déflation, les salaires et les retraites très amputés, le SMIC à 320 euros (oui oui, vous avez bien lu, 320 euros), le chômage dingue des jeunes, et des autres, tous les budgets "humanistes" (culture, éducation, etc.) largement amputés voire totalement arasés, les faillites en vagues massives de l'infrastructure PMI/PME (je crois quelque chose comme 80% des entreprises grecques), les endettés sans espoir de s'en sortir de leur vivant, bref, tout ça tout ça, c'est maintenant, elle est maintenant la crise. les gros armateurs, l'église, les hyper-riches de ce pays, et aussi les banques, tout ça continue tranquillement, par ailleurs les chinois rachètent à tour de bras ce pays bradé en soldes, mais les gens, ceux qui en savent rien des tricheries, qui se débrouillaient plus ou moins dans une europe déjà extrêmement inégale et inégalitaire dans les richesses et les outils de production, les grecs eux, ils sont écrasés par la crise de maintenant, de tous les jours, de 24h/24, et ce pour combien d'années encore ? ce pays a été laminé par les marchés financiers, il ne reste que des ruines et des gens tellement ko et hébétés que soit ils restent au lit les jours de vote, soit ils votent PASOK parce qu'ils ont le syndrome de stockholm.

alors, ne parlez pas de la crise grecque au passé. ici, les cigales, elles ont le soleil, mais elles en claquent.
Cette émission me paraît confirmer cette citation de Lordon que j'avais déjà fait figurer dans le forum des questions à Quatremer, qui met le doigt sur une des croyances fondamentales du libéralisme sous toute ses formes :

"Comme toujours les grands libéraux, Jean Quatremer ne voit que des agents individuels et est incapable de voir les structures qui les déterminent. Or on ne change significativement aucun comportement d’agent tant qu’on n’a pas profondément modifié le système des contraintes et des autorisations dans lequel ils s’ébattent. En l’espèce ce système est celui de la libéralisation des marchés de capitaux. "

Or précisément, ce qui pose problème dans le documentaire de Quatremer, c'est qu'en toute conviction, il estime décrire le déroulement factuel de la crise, sans parti pris : mais comment le fait-il ? Par la description qu'en font des agents individuels - l'addition de témoignages individuels suffit, selon Quatremer, à "raconter" la crise. Et ça, c'est en fait un gros parti-pris, de fond.

Fatalement, comme le dit Lordon, c'est parfaitement insuffisant à démonter les ressort profonds de la crise, si on ne met pas à jour le cadre global qui a permis, qui a poussé, ces agents individuels à agir d'une certaine manière plutôt qu'une autre.
Voilà pourquoi il y a cette impression qu'ont beaucoup d'y entendre uniquement un discours dominant, et donc orienté, alors que Quatremer est certain, en toute bonne foi, d'avoir fait un travail "neutre" : faire entendre le récit des agents individuels, ce serait "tout" raconter.

C'est pourtant tout à fait impuissant à faire comprendre pourquoi ces agents peuvent agir dans un sens plutôt qu'un autre, pourquoi la situation a pu en arriver à tel point plutôt qu'à tel autre (il y a des lois qui autorisent certaines choses et en interdisent d'autres, par exemple, ces lois ont été voulues par un ensemble homogène de gens, pas seulement quelques individualités hétéroclites, et ces lois tracent bien un cadre commun et global, etc.).
C'est aussi nous faire donc croire que ces agents n'agissent que et seulement que par l'action de leur raison propre et de leur intérêt bien compris, en laissant penser, en creux, qu'il n'y pas d'idéologie assez générale qui sous-tend un ensemble de comportements qui peuvent paraître localement distincts, mais qui participent pourtant d'une même logique sous-jacente et commune - logique qu'il faut pourtant mettre à jour si on prétend raconter et expliquer la crise.

Voilà aussi pourquoi Quatremer ne voit pas de leçon à tout cela : de faits individuels d'agents individuels, on ne tire pas de leçon globale, évidemment - on ne peut que juger de capacités individuelles, localement...

Et il apparaît, à mon sens, que ceux qui se satisfont du documentaire de Quatremer procèdent du même tropisme.
Bonne émission ! Je suis un fidèle du blog de Jean Quatremer. Toujours bien écrit et intéressant pour qui veut avoir un autre regard sur l'Europe et ses institutions.

Mais quel dommage de n'avoir pas suffisamment donné la parole à Thomas Coutrot !

Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié l'intervention d'Anne-Sophie : perso je ne connaissais pas l'étymologie du mot jargon. Sa présence apporte toujours. Merci pour elle.

J'ai l'impression au fil des forums que je lis ici, qu'on ne dit pas assez du bien sur le travail de Dan Israël. Je le trouve excellent, pédagogique.

C'est pour moi la très grosse découverte de @si. Ce gars possède un potentiel énorme. Voilà.
Pourquoi inviter Thomas Coutrot qui n'a jamais pu s'exprimer en 77mn ?
J'espere une prochaine emission avec les economistes atteres.
Un étude universitaire de 1994 a mis en évidence un facteur de différenciation sociale chez des rats de laboratoire : la peur. La création d'un stress aboutit à la création d'une hiérarchie de type exploiteurs / exploités / autonomes. L'homme n'aura guère inventé que la persécution des autonomes.

http://www.lesmotsontunsens.com/sciences-homme-est-rat-homme-3185..
Cher Dan, le canari ne chantait pas dans la mine quand il y avait un risque de coup de grisou, il mourrait.
"Y'a des gens qui sont malins", dit Quatremer dans le Ve acte. "C'est être mauvais politique que d'agresser un journaliste", continue-t-il, au sujet de Lagarde qui "l'a eu" en le flattant.

Il me semble que Quatremer fait un excellent politique.
[large]Vocabulaire, propagande et discours libéraux :[/large]
Le sujet de l'émission est le documentaire de M. Quatremer, et elle commence fort : les extraits de ce documentaire choisis par @si sont truffés de grosses idioties et de clichés typiques de la propagande libérale. En voici des exemples :

“qui tente de calmer les inquiétudes des marchés”
“le risque est trop fort. Il faut parler clair aux marchés”
“la fermeté des propos calme les marchés, pour le moment”
(sur fond de musique dramatique)
“on préparait des scénarios de faillite de la Grèce”
“les Français et les Allemands avaient conscience de l'extrême gravité de la crise qui commençait”
“il y a beaucoup de secret” ; “le secret est important”


Très clairement, le reportage répète les âneries de la propagande libérale. On parle des “marchés” sans jamais dire qui ils sont. La main invisible du “Marché” ? La main de Dieu ? On est bien là dans un discours libéral, et même ultra-libéral. C'est du Hayek tout craché. Il s'agit sans aucun doute d'idéologie capitaliste dominante. Ce qui est présenté comme étant "les faits" (son emploi de l'article défini est très important) sont en fait des faits vus à travers le filtre de l'idéologie libérale, et ça, c'est un fait.

[large]"Questions de cuisine" : [/large]

Au lieu de parler directement de l'essentiel, on préfère d'abord parler de la conception de ce documentaire, des “questions de cuisine”, comme dit M. Schneidermann, ce qui n'est bien sûr pas sans intérêt. Malheureusement, cette discussion dérive vite vers de la masturbation journalistique teintée de naïveté participant inconsciemment à la propagande libérale. Exemples : “rencontres secrètes” ; “les réunions que j'ai découvertes” ; le mot “secret” est répété plusieurs fois. “Il y a beaucoup de “off” à Bruxelles ?” “Beaucoup de rencontres avec du “off” ; “différents degrés de “off” à Bruxelles” ; “le “off”, le “off off”, le background et le “deep background”... En gros, le journaliste découvre que les dirigeants cachent des choses au peuple, comme “les marchés” découvrent "tout à coup" la dette grecque...

Le journaliste est courageux, le journaliste découvre des secrets, et le journaliste est béat d'admiration devant les dirigeants qui se réunissent en secret. Il est heureux d'être celui qui accède aux coulisses, heureux de côtoyer les Grands, fier d'apporter l'information au peuple.

Monologue de M. Quatremer, qui finit par dire des choses très pertinentes : “on va vous influencer sans que vous puissiez dire que l'analyse n'est pas la vôtre, mais c'est celle du ministre allemand, c'est celle du ministre français, etc.” ; “c'est absolument incroyable qu'on mente ainsi aux citoyens” ; moi, je refuse ça.” Monsieur fait bien son boulot, monsieur informe les citoyens des mensonges des dirigeants. Dommage que monsieur soit si naïf, ignorant en économie, et béat d'admiration devant les dirigeants qu'il côtoie. Monsieur ose poser des questions qui fâchent au président Sarkozy ! Il est si courageux !

C'est alors qu'il lâche une phrase culte qui en dit long :“avec Nicolas Sarkozy il y a de vrais débats”; “c'est quelqu'un qui discute, qui argumente”. “Je trouve ça toujours assez intéressant”.

Puis le journaliste Quatremer caresse le journaliste Schneidermann : “un petit scoop pour votre émission !” On rigole. M. Schneidermann caresse à son tour M. Quatremer : “vous êtes un des journalistes les mieux informés sur l'Union Européenne, évidemment vous y êtes en permanence”. Curieux lien de cause à effet. Être en permanence à Bruxelles, c'est être “mieux informé” que les autres sur l'Union Européenne. C'est quoi, “mieux informé” ? Ses discours sur l'UE ont-ils donc plus de valeurs que, par exemple, des journalistes qui restent à Paris, mais qui étudient tout de même l'UE, ou des économistes qui ne sont pas à Bruxelles, mais qui réfléchissent aux problèmes de l'UE ? En quoi être à Bruxelles, le nez collé aux affaires, rend-il “mieux informé” ? Ne serait-ce pas parfois l'inverse qui se produit malheureusement, comme, justement, dans le cas de M. Quatremer ?

C'est ce que pense M. Coutrot, qui prend enfin la parole pour dire que “le nez collé sur le processus de décision”, “on manque pas mal de recul, de décryptage.” Oh que oui. C'est ce que je pense aussi et que je constate malheureusement dans le discours de M. Quatremer.

[large]Parler du rôle des banques :[/large]
Venons-en donc aux véritables problèmes. M. Schneidermann embraye : et le rôle des banques dans tout ça ? Réponses fondées sur des idioties et n'allant pas jusqu'au bout de l'analyse :

“quand tout le monde s'est rendu compte que la Grèce avait menti sur son déficit”
: aïe, ça commence mal.
“ils ont réagi de manière logique et rationnelle, ça c'est certain” : oh oui, ça c'est certain. Vous savez, un psychopathe peut agir de manière tout à fait logique et rationnelle.

Monsieur se justifie en rappelant que pendant les cinq dernières minutes, il a donné la parole à deux hommes incarnant “le discours critique”, par rapport “aux faits” énoncés dans tout le documentaire. En réalité, pendant tout le documentaire se déroule un discours faussé servant la propagande libérale, et à la fin, on donne quand même quelques minutes de discours sensé, parce qu'il est devenu aujourd'hui impossible de totalement ignorer la vérité devenue plus évidente que jamais : même Obama et Sarkozy ne peuvent plus se permettre de ne pas critiquer les banques, ces vilaines qui ont fait des conneries. On choisit un Grec (= homme louche selon tout le documentaire) et un vieux monsieur qui dit des choses “compliquées” pour représenter cette vérité, et on la fait passer pour une “critique” face “aux faits” "racontés" pendant tout le documentaire.

[large]Maladie du journalisme :[/large]
M. Quatremer se justifie en invoquant d'abord l'objectivité : je n'ai fait que raconter “les faits”. C'est faux, il a sélectionné des faits en en occultant d'autres, en l'occurrence les plus importants. Voilà un beau symptôme de la maladie journalistique reposant sur la fausse neutralité et l'impartialité. M.Schneidermann tombe d'abord dans ce piège. Il pose une question pertinente tout en reconnaissant que le documentaire s'occupent “des faits” jusqu'à ces dernières minutes “d'analyse”. “Vous faites raconter “les faits” aux acteurs”. Non, il donne la parole à des acteurs qui sélectionnent des faits pour occulter l'essentiel.

Vient alors un excellente question de M. Schneidermann et une réponse absurde et malhonnête de M. Quatremer. Selon lui, il a “racont锓la crise de la dette souveraine qui est une histoire quand même extrêmement compliquée” et “il a fallu faire de vrais choix”. La crise, il fallait “la raconter”. Objectivement, c'est ça ? “En 52 minutes, vous ne pouvez pas tout faire”. “En images, on avait trois fois 52 minutes.” Malheureusement pour M. Quatremer, son documentaire adopte dès le début la vision des dirigeants libéraux. C'est bizarre, Till van Treek, économiste allemand cité par M.Coutrot, a mis moins de 20 minutes pour me faire comprendre toute l'absurdité du système européen et allemand. Bizarre, non ? “On n'a pas parlé du FMI et du rôle de la banque centrale européenne parce que c'est très complexe” ? Vraiment ?

Nouvel argument consternant : “On voulait faire quelque chose d'intéressant qui pouvait intéresser le grand public” (> les “coulisses”, les scoops, les “off”, de la musique dramatique). Parce que le grand public est bête, ignorant et veut le rester . Il ne veut que des “histoires”, du drame, et donc il faut lui donner ce qu'il veut ? C'est ça la pensée à l'origine de la démarche de M. Quatremer ? Crise, panique, drame font vendre ? Le discours libéral est plus dramatique, donc c'est pour ça qu'il a choisi de le mettre en avant ? C'est ça le cœur du documentaire ?

Le grand argument idiot et/ou malhonnête de M. Quatremer est répété peu après: “on avait trop de film, on devait faire des choix”. “Arte m'a demandé de mettre entre 5 et 7 minutes, parce qu'en général, les internautes zappent entre 3 et 5 minutes”. Tout est dit dans cette phrase éclairante. Voilà pourquoi nous avons besoin de gens qui condensent de longs discours économiques en phrases clefs qui résument parfaitement les problèmes essentiels. Ces gens existent, et ils sont tous anti-libéraux.

[large]Dire des vérités essentielles en économie est incompatible avec l'impartialité :[/large]
Quatremer dit : “les marchés veulent mettre l'Irlande à genoux” : “et là vous faites 25 minutes sur un sujet qui n'a rien à voir” ! Non mais il ne faut pas se foutre du monde, non plus... Il dit qu'il a écrit ; “Il faut que les banques payent”, comme Sarko, quoi ? “On demande à un journaliste à chaque fois de faire une thèse de doctorat d'état de 1300 pages”. Mince alors, il faut moins de 20 minutes à Till van Treek : http://www.dailymotion.com/video/xferza_economistes-atterres-till-van-treeck_news , 7 minutes à Jacques Généreux : http://www.dailymotion.com/video/xdl121_genereux-petite-lecon-d-economie-da_news , et une phrase à Jean-Luc Mélenchon qui s'adresse au peuple : "le problème c'est comment ceux qui se goinfrent vont se goinfrer encore plus ; c'est l'exemple de la Grèce".

“Vous voulez dire que je suis payé par les banquiers ?” s'esclaffe M. Quatremer, riant à gorge déployée à sa propre blague. Hahahahahahaha ! Je ne l'avais pas soupçonné avant que vous ne le suggériez, M. Quatremer.

“Donner une leçon aujourd'hui, ce serait totalement impossible” parce qu'”on est sur le chaud”, dit-il. Tiens, mais il est bien en train de se révéler, M. Quatremer.

Et après il parle de “choix idéologique” ! Mais qu'il applique cela à son propre documentaire ! Et là, magnifique question collector - la vraie question selon Quatremer : “pourquoi l'Europe endosse-t-elle un choix idéologique fait par le gouvernement irlandais ?” Mais Monsieur, c'est une évidence : parce que le gouvernement irlandais est aux mains de ces “marchés” qui dirigent l'Europe et le FMI. C'est d'une évidence ! Et il répond comme s'il avait découvert la lune.

“Ce sera un autre documentaire”, dit-il. Promesse qui vaut celle de Sarkozy qui annonçait qu'il allait taper sur les doigts des banquiers ?

Schneidermann pose une question pertinente, tout en continuant à admettre que le documentaire est largement objectif et fait état “des faits”.
Heureusement que Schneidermann a quand même posé des questions très pertinentes, et heureusement que les interventions de Dan Israël étaient excellentes. Sinon, l'émission aurait été un échec total.

“Les créanciers doivent faire des pertes”. “Est-ce que vous censurez” : merci M. Schneidermann ! Enfin !
Quatremer :“il y a des choix éditoriaux à faire”
Schneidermann : “ça c'est de la langue de bois” : OUI !
Quatremer : “non, parce que je faisais un récit sur la dette grecque, sur la crise, la façon dont ça s'est passé” ; “Les gens ne comprennent même pas de quoi il s'agit.”

Et Dan Israel lui donne raison, non ! Non, non, non ! Les gens ne sont pas des tartes ! Ou alors, adressons-nous aux tartes de manière honnête, en simplifiant le discours, comme le font des gens comme Jean-Luc Mélenchon. Tiens, je vous le fais en une phrase : les financiers ont pour boulot de faire du fric à tout prix. Hop, 5 secondes.

M. Quatremer n'a pas l'air de comprendre que des vérités essentielles se cachent derrière chaque crise, chaque évènement, chaque incident lié à l'euro.

Arte est tombé bien bas, bien bas... Rachetée par les libéraux ? Qui possède Arte ? “Je dois rendre un hommage à Arte” ; en effet...

Intervention (Enfin, après 2 minutes de parole en 55 minutes d'émission) de Thomas Coutrot...de 2 minutes...

Intervention d'Anne-Sophie Jacques : intéressante, “ludique”, marrante, légère, mais que j'ai finalement trouvé trop sympathique, qui contribue malheureusement à occulter le vrai débat, en enfonçant un cliché dangereux : l'économie, c'est trop compliquée pour les gens normaux, qui doivent donc faire confiance aux “experts”. De quels experts parle-t-on ? Quand j'écoute de véritables économistes, je ne comprends peut-être pas toujours leurs démonstrations dans les détails, mais je comprends toujours toutes leurs conclusions.

[large]L'économie, c'est compliqué :[/large]
“Lorsque des financiers parlent entre eux, moi, la plupart du temps je me dis : mais de quoi parlent-ils ?” Et pourquoi M. Quatremer, à votre avis ?

Quatremer a pourtant un point de vue honnête sur la question, quand il dit : “je veux contraindre les gens à expliquer. Ils doivent pouvoir parler aux gens, à ma maman”. M. Quatremer se veut gentil pédagogue... Dommage qu'au final il ait tout faux, à cause de sa croyance en une objectivité qui n'existe pas.

Intervention de Thomas Coutrot après 1h03 d'émission, champagne ! Quatremer le coupe. Après 1h04 Thomas Coutrot reprend la parole pendant une minute. Excellente intervention. Il envoie même une pique à Alain Minc, grand représentant des intellectuels de droite, donc libéraux. Comme l'horrible Friedrich Hayek, grand intellectuel lauréat du prix Nobel d'économie, derrière ses discours reste, tapie dans l'ombre, la main invisible du Marché. La main de Dieu ?

[large]Tout, en économie, est politique[/large] :
Ce que vous, journalistes, ne voulez pas voir, c'est que TOUT, en économie, est politique. TOUT. Faire croire qu'on peut abandonner des discours de droite comme de gauche est un MENSONGE, et un MENSONGE orchestrée par la droite, et perpétué par de pauvres journalistes naïfs, qui pensent bien faire leur boulot en tentant de “rester neutres”. En économie, “NEUTRALITÉ” = DANGER. Mieux : “NEUTRALITÉ” = DISCOURS DE DROITE. Et le pire, c'est qu'on peut tenir un discours de droite sans le savoir ! En restant parfaitement honnête, perdu dans son joli nuage rose de “neutralité”. Voilà la vérité. Trouvez-moi un discours de journaliste en économie qui se veut neutre, et qui ne sert pas l'idéologie libérale. Si vous n'êtes pas d'accord, argumentez, prouvez-le !

“Quelqu'un qui est assez clair et qui m'a impressionné, c'est Christine Lagarde”. Et on rigole sur le plateau. Avez-vous idée des répercussions de l'idéologie dominante sur la vie de millions de personnes ? Et on rigole sur l'emploi de mots latins par Lagarde. C'est d'un niveau... affligeant. Et ça en dit long sur l'admiration naïve de M. Quatremer envers les Grands qu'il côtoie pour son boulot.

Et on reparle d'histoires de journalistes sans aucun intérêt par rapport au sujet de départ. Et monsieur est courageux, il ose poser des questions qui fâchent, et monsieur veut écrire ses mémoires, et Christine Lagarde est une femme formidable et impressionnante. Christine ! Hahahaha !(1h08min50s) Regardez la tête de Thomas Coutrot. Il doit se dire : “mais qu'est-ce que je fous là ? Quel niveau...”

Schneidermann : “Très bien, on a tout abordé, pas de regret ?”
Quatremer : “je vous promets que dans mon prochain reportage, il y aura des “critiques”, et vous serez dedans, Thomas Coutrot” Ce dernier manque d'avaler de travers en entendant ça. Jean Quatremer, quel comique, comme dirait Didier Porte !

Quelle bonne ambiance sur le plateau ! J'attends avec impatience le prochain documentaire de Jean Quatremer...

Tiens, Thomas Coutrot prend la parole à 1h10min10sec, jusqu'à 1h10min50sec. Merci Thomas Coutrot.

Quatremer : “le capitalisme est devenu fou”. Attention, sale bolchévique ! Et voilà qu'il nous sort un discours pertinent ! Ah bah il est quand même pas si vendu que ça, et il a l'air si sympathique ! Comme Sarko quand il parle des vilaines banques !

Attention, Thomas Coutrot ose couper la parole au journaliste courageux, pour critiquer son documentaire, le salaud ! Ca se passe de 1h11min25sec à 1h11min55sec. Monsieur Coutrot ose énoncer l'hypothèse selon laquelle le documentaire de Quatremer accréditerait le discours libéral. Tiens, tiens...

Et Monsieur Quatremer ne répond pas sur son documentaire, mais donne en quelque sorte raison à l'analyse de Coutrot sur la Grèce. Étrange... Suivent des blagues pour noyer le poisson.

Heureusement, Daniel Schneidermann a été attentif. Il pose une question cruciale (la question centrale à mon sens, et qui ne vient qu'après 1h12min30sec d'émission, à moins de 5 minutes de la fin) à Thomas Coutrot, qui refuse (pourquoi ?) de répondre directement que oui, le documentaire donne une vision fausse des raisons de la crise grecque, celle des libéraux. Il préfère nuancer – après tout, c'est son choix -, en disant qu'il ne donne pas de contrepoint à ce qu'expliquent les responsables (1h12min30sec – 1h12min17sec).

Dan Israël intervient intelligemment, mais en n'arrivant toujours pas à éviter tous les pièges. Il émet l'hypothèse que les marchés sont coupables d'incompétence pour s'être “aperçus” tard de la situation de la Grèce. Vous croyez vraiment que les grands dirigeants des “marchés” s'en sont “aperçus” “tout à coup”, comme ça ? “Ah tiens, la Grèce a une grosse dette !” Arrêtons d'être aussi naïfs. Les “petits” financiers peut-être, mais les Grands, les dirigeants, selon moi, certainement pas, je les crois bien plus intelligents et vicieux, mais ce n'est qu'une hypothèse...

Les marchés “n'ont pas fait leur travail”, ajoute Quatremer, “ils n'ont pas été regarder de ce qui se passait réellement dans les États membres.” Pourquoi ? Faute d'inattention ? En gros, les marchés sont coupables, oui, tout le monde est forcé de l'admettre – Obama, Sarkozy, tous les dirigeants -, mais, au pire, ils ont été “imprudents”, “inattentifs”. Ah ? Les pôôvres... Comme si les “marchés” pouvaient agir autrement ! Les “marchés découvrent la réalité” et réagissent avec “une violence extrême”. “Ils n'ont pas voulu voir”. Et “c'est même ce qu'a dit l'analyste de BNP Paribas (!) : on savait que c'était là, mais on voulait pas le voir”.

Au pire, les “marchés” auraient donc été imprudents. Mais c'est qui “les marchés” ?

1h14min30sec à 1h14min53sec” : M. Coutrot prend la parole, sur “le mimétisme des marchés financiers”, qui agissent de manière profondément irrationnelle. Je vous rappelle que le destin de milliards de personne dépendent de ces “marchés”.

M. Quatremer donne alors des précisions tout à fait pertinentes sur les États-Unis. Pourquoi les “marchés” s'attaquent-ils à l'Europe, plutôt qu'aux États-Unis, dont la situation est bien pire ? Pourquoi les pays de la zone euro sont-ils “plus dangereux pour les marchés” ? Vous savez, la réponse est assez simple quand on s'intéresse à l'identité de ces “marchés”. Mais il ne faut surtout pas s'y intéresser, ça pourrait nous rendre de gauche, et plomber notre belle neutralité journalistique.

Daniel Schneidermann tente quand même de le coincer : “Pourquoi c'est comme ça ?” Réponse magnifique de M. Quatremer : “je n'en sais rien”. Voilà. Monsieur Quatremer, par cette simple réponse, en a plus dit, sur son documentaire, et sur lui-même, que l'émission toute entière.
Réponse de M. Courtot : c'est l'irrationalité. 1h15min35sec – 1h15min52sec.

M. Quatremer donne encore des précisions pertinentes, absentes de son grand documentaire. On termine par des blagues promotionnelles. Fin de l'émission.
Bon, voilà, j'ai fini de regarder l'émission en prenant des notes. Je tiens en préambule à dire mon impression générale sur les différents intervenants. Je posterai plus tard un message plus détaillé.

Avant-propos :
je suis une @sinaute qui donne son avis sur une émission, et il se trouve que j'ai du temps devant moi pour pouvoir poster des messages assez fouillés, voilà tout. Les forums/fora sont entre autres là pour ça, non ? Je vais essayer d'être la plus modérée possible. Je m'excuse d'avance si je vais paraître encore trop virulente. Personne n'est parfait.

Sur l'équipe d'@si :

Daniel Schneidermann : il est trop fasciné, à mon goût, par le travail du journaliste, les “scoops”, les “off” ou “off off” qui ont très peu d'intérêt par rapport aux véritables problèmes que pose le documentaire de M.Quatremer. Il a tout de même posé des questions très pertinentes, mais trop tard, et en n'arrivant pas toujours à éviter certains pièges. Il a su être parfois efficace, mais a été loin de l'être suffisamment à mon goût.
Dan Israël : je n'ai pas grand chose à redire sur ses interventions, que j'ai trouvées nécessaires et pertinentes. Par contre, lui aussi n'arrive parfois pas à éviter certains pièges ; il lui arrive de pointer très justement un problème en en énonçant un autre sans le savoir.
Anne-Sophie Jacques : son intervention était intéressante et rigolote, mais a malheureusement contribué, en fin de compte, à occulter les vrais problèmes, en faisant rigoler M.Quatremer au lieu de remettre en cause son discours. Mais je comprends néanmoins pourquoi elle a choisi de préparer ce sujet. Il aurait pu être mieux exploité, par exemple en concluant que ce jargon est entre autres là pour donner l'impression au peuple que l'économie est une affaire d'experts libéraux, qui sont seuls à pouvoir véritablement comprendre et traiter des questions “compliquées” (voir l'intervention très pertinente d'Anne-Sophie Jacques sur les adjectifs “compliqué” et “complexe” dans je ne sais plus quelle autre émission). Bizarrement, elle refuse d'exprimer clairement cette conclusion, et se contente de sous-entendus. C'est donc M. Coutrot qui l'a fait à sa place. Ayant le courage de vos initiatives ! Allez jusqu'au bout de vos analyses, qui valent la peine d'être creusées !

Sur les deux invités :
Thomas Coutrot : c'est très simple : sur 1h17 d'émission, cet homme a parlé moins de 10 minutes.
Jean Quatremer : brave homme, que je pense honnête mais assez ignorant en économie. Il comprend des détails, mais pas l'essentiel. Si mon hypothèse correspond à la réalité, c'est simple : quand il a fait son reportage, il s'est planté, il est resté béat devant le discours des dirigeants qu'il admire, et, naïvement, les a cru. Depuis, il s'est apparemment renseigné, a compris qu'il y avait plein de grosses conneries servant la propagande libérale dans son documentaire, et tient parfois, dans cette émission, des discours tout à fait pertinents. Mais il reste extrêmement naïf sur certains points, et en fait sur l'essentiel. Ce monsieur devrait regarder les vidéos des économistes atterrés, et reconnaître que son documentaire est pourri. A-t-il consciemment ou non diffusé, par le biais de ce documentaire diffusé sur Arte, chaîne respectée pour son sérieux et ses sujets pour “intellectuels”, les conneries de l'idéologie libérale ? Je ne sais pas. Je serais tentée d'être bien plus méchante avec lui, mais il a l'air d'être un brave type, le pauvre journaliste. Pauvre, pauvre profession...

Le problème principal que j'ai retenu de cette émission :

L'émission prouve une fois de plus que le métier de journaliste est un métier extrêmement difficile. Pourquoi ? Parce qu'un journaliste peut très vite se faire berner, être tenté de ne pas vraiment réfléchir sur le fond, et tomber dans la connerie. Pourquoi ? À mon avis, essentiellement à cause du concept de neutralité. Cette émission m'a vraiment encore plus éclairée sur ce point, et après l'avoir regardée, je suis encore plus radicale dans ma réflexion sur le journalisme et la neutralité. Attention, j'émets maintenant une thèse simple, déjà émise par d'autres : en économie, la "neutralité" ou l'impartialité est de droite. Je vais tenter de le prouver.
Étrange : vous reprochez à Quatremer de ne pas laisser de place aux économistes critiques et vous faites exactement la même chose avec Coutrot. C'est un Quatremer-show de peu d'intérêt...
Je vois franchement pas l'Intérèt d'inviter une personne (en l'occurrence, ici, Thomas Coutrot, mais on a déja eu des exemples avant) si c'est pour ne pas l'interroger.
Monsieur Coutrot avait peut etre autre chose à faire, des courses pour Noel, sa voiture à porter chez le garagiste, plutot que de rester à écouter un monsieur Quatremer , certes sympathique, mais qui s'est déja , beaucoup, beaucoup trompé, et qui n'ayant plus grand chose à dire, tien à refaire l'histoire et à le faire savoir.
PS/ Merci Anne Sophie, à défaut d'avoir entendu Mr Coutrot, de jargon en argot, j'ai au moins appris quelque chose.
J'ai du mal à comprendre pourquoi une émission qui traite de l'Europe, des marchés financiers, du traitement journalistique de ces questions est titrée ""Briser le off ? Les journalistes, c'est une mafia !" Le sujet n'était pas le Off, et une telle titraille semble ne mettre en valeur que quelques secondes de l'émission, loin du sujet initial. Est-ce parce l'Europe n'est pas un sujet assez "vendeur" pour être mis en titre ? Ou parce que finalement vous êtes plus intéressés par les petites histoires du "off" sarkozien ("le journaliste pédophile") que par les explications des méthodes de travail des journalistes à Bruxelles ?
Ah ce journaliste!...
Il parle, il parle, enivré par son propre discours, ne laissant même pas de place pour les questions légitimes de
l'animateur, et l'expert, le vrai, qui est relégué au rang de figurant...
Je suis en train de regarder l'émission et de la commenter en même temps. Je prépare une analyse assez longue de celle-ci. Certains commentaires déjà postés dans ce forum sont d'une bêtise ou d'une naïveté qui me donnent la nausée. Ça va saigner.
Emission agréable que j’ai visionnée avec plaisir. Quand on écrit sur l’Europe je vais toujours faire un petit tour sur le blog de J. Quatremer. C’est un des journalistes français le plus compétent sur le sujet si ce n’est le meilleur parce qu’en plus de sa compétence il est passionné.

J’ai vu son émission de très bonne vulgarisation sur Arte (rare sur les autres chaînes françaises) qui m’a rappelé un peu celle que j’avais vue (toujours sur Arte en plusieurs émissions) sur la faillite du Crédit Lyonnais avec ses montages financiers vertigineux. C’était mieux qu’un roman policier !

Mais on veut en savoir plus et les explications en termes clairs d’experts comme T. Coutrot (parfait et précis) et quelques autres experts seront les bienvenues car je trouve qu’on les entend peu dans nos médias dissipés.

…et puis jargon, baragouin, charabia et sabir, tant pis pour nous, tant pis pour eux mais quelques fois c’est délicieux.
Oui, le système de visionnage d'Arte est tout pourrave. j'ai essayé aussi puis abandonné.
J'étais supercontente qu'il y ait un des "économistes attérés" sur le plateau. Super déçue ensuite de l'avoir si peu entendu.
Comme d'autres sur le forum, une fois que la critique principale sur le big défaut apparement du documentaire - le manque de mise en perspective, de contrepoids, de critique par rapport au discours officiel montré - avait été énoncé, j'ai trouvé que ça a un peu bouclé. Même si le sujet de départ était le documentaire, pourquoi ne pas s'en être émancipé peu à peu pour traiter du fond du sujet, l'europe, la crise grecque, vu qu'on avait sur le plateau, deux personnes qui pouvaient parler de deux aspects complémentaires : la vie des ministres, des eurocrates, et leur perception d'un coté, et les conséquences et alternatives de l'autre.
Au passage, à force de ne pas vouloir prendre l'@sinaute pour une truffe, faut pas non plus surestimer son niveau de compréhension des phénomènes économiques, même si on le biberonne au Lordon. Moi l'extrait "lumineux" de Michel Aglietta, ben là je suis d'accord avec Quatremer, ça peut pas se balancer comme ça sans explication. J'ai pas franchement vu la lumière, je suis peut-être une buse, mais bon, je doute être quand même la seule à ne pas avoir trouver cet extrait hyper-super-compréhensible.
D'un autre coté je n'ai pas vu le documentaire, peut-être que remis dedans ça le serait plus, j'en sais rien.
Je suis allée sur le site d'Arte pour une séance de rattrapage.
Même en format standard c'est pénible. Si on met la lecture en pause, ça ne prétélécharge pas, donc quand on poursuit la lecture, ça contine à couper pendant le chargement du morceau suivant. Absolument pas regardable en 512k. Tant pis.
C'est "pré-sujet" plutôt que "hors-sujet"… pendant que je procède à ce que je ne fais jamais = télécharger l'émission (1 bonne 1/2 h. pour 1/2 GB —› ordinaire?…)

Donc, sur la page d'accueil de l'émission de cette semaine, pas de fenêtre(s)-photogramme(s) initiale(s) ni en version entière ni en version à la découpe dessous… et pas possible de rien faire démarrer en streaming comme d'hab… Personne n'ayant évoqué semblable bug, ça ne concernerait que moi?? Pourtant avec connec opt fib sur Mc 2,66GHz etc…ça devrait le faire non?? Ou faut que je change de logiciel de navigue et quitte Saf…? —› …faut avouer que j'ai plus d'une vingtaine de pages virtuellement ouvertes à la fois, alors ceci spliquerait cela…?

Merci de signaler, répondre ou avant tout de résoudre si vous y pouviez qqch ! ;-)) Bravo à tous aussi !

PS : le téléchargement — solution longuette mais certes fiable — semble par contre ok… (…vient de se terminer…:-)
Oui, on ne peut pas dire que Thomas Coutrot monopolise le temps de parole.



Sur le dernier point abordé ( pagaille financière en Europe alros que les USA s'en sortent bien) il ne faut pas oublier que le FMI et les agences de notations sont aux etats-unis...
Je suis un peu déçu, et même atterré que le seul économiste du plateau n'ai pas vraiment expliqué son point de vue face à un Quatremer fort bavard.

Tout le monde parle "des marchés"... Au final, personne ne sait vraiment de qui ou quoi on parle, et monsieur Quatremer, qui il me semble défendait plutôt ardemment des thèses que l'on dira "non-orthodoxe", en sort blanchi de tout reproche autre que technique.
Monsieur Quatremer est content quand DS lui dit qu'il essaie de rendre accessibles à tout un chacun les discours "jargonneux" des acteurs financiers et économiques. C'est bien effectivement. En revanche et par là, il enfonce le clou de l'idéologie libérale qui prête aux marchés les caractéristiques d'un organisme vivant tel l'humain et donc naturelles : réaction épidermique (les marchés attaquent), émotions (les marchés craignent), posture paternelle des décideurs politiques à l'égard d'un enfant inquiet (rassurer les marchés) etc, etc.

Les marchés n'ont rien d'humain ni de naturel, leur fonctionnement est hiératique et ne suit aucune logique naturelle, Il n'y a aucune cohérence, aucune harmonie, aucun équilibre, bref rien de ce qui caractérise l'organisation du monde du vivant présent sur notre planète depuis 3,5 milliards d'années. Les lois physiques de la nature dominent et domineront toujours l'homme car elles sont au dessus de lui, ce sont elles qui l'ont fait. Les marchés sont le fruit virtuel d'une infime minorité d'hommes, matériellement les marchés n'existent pas.

De fait ils ne peuvent en aucune manière avoir une quelconque autonomie ou indépendance et ne peuvent en aucune manière ériger de lois auxquelles nous autres humains, vivant uniquement de notre labeur et ultra majoritaires, serions sensés être soumis. En aucune manière les marchés ne peuvent nous dominer. Accepter cette domination c'est renoncer à affirmer que l'homme existe.

Il faut arrêter avec l'humanisation du marché. Je suis très déçu par cette émission (une fois n'est pas coutume) qui avait pourtant pour invité Thomas Coutrot, co-président d'Attac France qui a précisément pour vocation d'expliquer l'incohérence de cette idéologie et de remettre les marchés à leur place d'objet virtuel inventé par l'homme contre toute logique d'évolution sociale qui, quant à elle, devrait répondre à la logique naturelle des rapports humains. Thomas Coutrot ne s'est pas exprimé sur cet aspect des choses alors que le sujet s'y prêtait. Je crois que l'orientation du débat ne le lui permettait pas, ce d'autant moins que les questions posées par DS ne pouvaient que donner le monopole de la parole à Jean Quatremer qui va complètement dans le sens de cette idéologie même sans jargon.
Je viens de voir l'émission. Je ne suis pas un grand fan de Jean Quatremer sur certains plans: par son soutien mordicus au traité constitutionnel, qui est aujourd'hui de facto en vigueur nonobstant l'avis du peuple français et montre toute son ample inefficacité,il a exprimé son rôle de "chien de garde" de l'Europe néo-libérale actuelle. Néanmoins, je reconnais aussi son professionnalisme, car il n'est pas non plus un idéologue fanatique: avec sa couverture des récentes crises européennes, il m'a semblé lire aussi une lecture critique des processus en cours; sa longue maîtrise des arcanes bruxelloises lui permet de fournir des articles informatifs de premier plan (même si certains paragraphes peuvent me faire sursauter): je suis un lecteur quotidien de Libé, et je reconnais que Quatremer est une des plumes importantes du journal. Je pense que l'émission a montré combien Quatremer est un bon journaliste; et après tout, sa justification, fût-elle classique, par l'incompressible formatage télévisuel, n'est pas fausse: oui, il est impossible de résumer la crise grecque en 52 minutes; il faut faire des choix, lesquels sont critiquables, et quand bien même l'on n'aurait pas fait les mêmes, ils eussent aussi été critiquables.

Mais l'émission m'a déçu: vous aviez un économiste sur le plateau, et il a prononcé trois ou quatre phrases (j'exagère, mais le fait est qu'il n'a pas beaucoup parlé). Thomas Coutrot n'a peut-être pas l'aisance orale de Frédéric Lordon (qui fait à chaque fois un tabac sur @si), mais il a certainement des choses à dire; à partir des opinions émises par les "décideurs" interviewés par Quatremer, Coutrot eût pu pointer des analyses divergentes qui eussent montré les impasses structurelles longtemps dénoncées par Attac (notre président a employé l'imparfait du subjonctif, pourquoi j'emploierais pas le plus que parfait?).Le sous-emploi de Coutrot implique une sur-interview de Quatremer, contraint de faire sur le plateau un debriefing de son docu, quand il eût plutôt été intéressant de comparer les discours politiques d'alors (au moment de la crise grecque), et de maintenant (après la crise grecque, et avec la crise irlandaise qui pointait au moment du tournage), et de demander à l'économiste d'analyser cette double-pensée (©Orwell), et d'en expliquer les soubassement économiques (et idéologiques).

Hélas, ce sont les justifications de Quatremer qui ont prévalu (et après tout, elles sont défendables), et non un questionnement sur l'approche des politiques et démédias de la crise, ce que Quatremer avait réussi à montrer (l'approche, pas forcément le questionnement). En gros, Quatremer nous racontait une histoire (sans fin encore), il eût été bon d'en faire le commentaire, sans forcément questionner les choix de l'auteur, mais plutôt en soulevant les problèmes qu'il a dévoilés.
"Les gens ne comprennent pas..."
"Les gens ne se souviennent pas..."
Zut!
Emission passionnante où l'on découvre un journaliste jovial, humain, très loin des tontons flingueurs de la télé (dont personnellement je ne supporte plus la suffisance). Sur le fond, je me réjouis aussi que la connaissance progresse sur les questions économiques et que la conscience grandisse de l'absurdité du système ultra-libéral. J'ai donc envie de regarder l'émission de Quatremer dont je n'avais pas entendu parler, ne lisant pas les programmes télé. Merci à @si pour ce tuyau.
En revanche, j'ai une critique à faire à l'équipe d'@si: habitant à la campagne (donc un petit haut débit), je suis obligé de regarder l'émission par petit bout (quand çà ne coupe pas même par petit bout). J'ai donc eu droit à 5 fois la publicité de 20 secondes pour Skyline qui doit être un film sortant le 15 décembre : heureusement que ce n'était pas un parfum ou une pub du LCL avec Mme Cantona, sinon l'ordinateur passait par la fenêtre. J'espère que ce n'est pas un plan avec Dailymotion pour boucler vos fins de mois: j'aime beaucoup @si parce qu'il n'y a pas de publicité.
Enfin, je trépigne d'impatience devant ma boite aux lettres alors que j'étais dans le premier millier à envoyer le chèque pour votre livre. Le camion doit être coincé par la neige... En plus Daniel me nargue en l'offrant à son invité... Ah çà ira çà ira, les parisiens on les...
Nan je déconne, en fait je suis patient et je vous encourage bien amicalement.
sur la fin de l'émission, a la question "pourquoi les marchés s'acharnent t ils sur l'euro plutôt que sur les pays qui sont bien plus endettés", la réponse est dans le documentaire. Surpris que Quatremer ne s'en soit pas souvenu.

"toute la logique des marchés c'est de chercher le maillon faible. Et a l'échelle des grandes devises internationales, entre le yen, le renminbi (la monnaie chinoise, j'ai eu du mal a capter), le dollar, et l'euro, y'a pas photo, c'est l'euro, parce qu'il n'a pas de gouvernance." (pervenche Beres, vers 27''40)

Je crois que ca réponds a la question de manière claire et précise en peu de mots.

Très bonne émission en tout cas. J'aurais juste bien aimé que vous le laissiez nous raconter les projets qu'il avait pour les futurs documentaires.
Dommage, vous avez loupé Thomas Coutrot.
Vous avez eu une pointure sous la main pendant 2 plombes et vous vous êtes focalisés sur un journaliste certes sympathique mais qui avoue ne rien comprendre...
Pas besoin de le laisser s'expliquer et noyer le poisson pendant 20 minutes (cf la question "simple" de DS).
Une fois établi le fait que le reportage est insuffisant, il fallait lancer le synopsis du "2" sur le plateau avec Coutrot.
Bon, j'espère que vous le réinviterez un de ces 4.
Ainsi donc nos dirigeants européens sont (sans conditionnel) contents d'eux, alors qu'ils ne se rendraient (conditionnel) pas du tout compte de la dynamique des marchés financiers et qu'ils seraient (conditionnel) en fait complètement largués, et adoptent (sans conditionnel) des remèdes qui vont (conditionnel) aggraver le mal. Heureusement une poignée d'irréductibles journalistes est là pour dénoncer leur incompétence et informer les citoyens européens des vrais enjeux et des conséquences à court, moyen et longs termes de cette fuite en avant...

Bien bien bien... Avec le succès que l'on constate, par exemple en France en mai 2007.

Alors de deux choses l'une: soit les journalistes font un constat d'échec cuisant en ce concerne leur faculté à INFORMER leurs concitoyens, l'autre: ..., soit au contraire nos dirigeants européens actuels ont très bien compris les dynamiques des marchés financiers et, ..., non dites moi pas que c'est pas vrai, ils sont complices de la mise en place et la perpétuation d'un système fou et destructeur (le capitalisme financiarisé et actionnarial) qui va droit dans le mur, pour les peuples, car c'est dans leur intérêt de classe de possédants.

Les journalistes n'auraient-ils pas alors épousé, plus ou moins à leur insu, les désirs des possédants qu'ils servent (cf. l'angle alpha de F. Lordon). Et alors la boucle serait bouclée, les journalistes seraient coupables de propager l'idée qui serait drôle si elle n'était pas cynique que nos dirigeants ne sauraient pas ce qu'ils font. Entre l'incompétence et la soumission (inconsciente, je laisse planer le doute), que choisissent les journalistes?

P.S. : je sais, je sais, LES journalistes, LES dirigeants, LES possédants, ne mettons pas tout le monde dans le même panier, certes
la demoiselle me gêne, elle ne sert à rien.
elle me fait penser à Ariane Massenet

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J'ai pour l'instant regardé le documentaire. Une vraie fadasserie dans laquelle on apprend (quasiment) rien pour peu qu'on ait suivi, de très loin, le dossier. Avec dans les 1er rôles les braves sauveteurs de la crise façon "nuit des héros".

Et puis à la fin 5 mn d'analyse gentillette.
[quote=daniel]déjà 11 000 exemplaires, sans un seul papier, un seul spot, rien !

Donc après nous avoir fait comprendre qu'un article sur le net a autant de valeur qu'un article de presse, vous sortez l'inverse ? Désolé, mais les multiples articles "ego" SONT des spots de pub. A destination d'un public restreint, ok, mais ce sont des spots.
Vous faites un faux procès à Jean Quatremer. C'est un journaliste qui a l'humilité et l'intelligence de ne pas laisser paraître ses idées politiques et économiques personnelles dans ses documentaires télé contrairement à tous les propagandistes, de droite ou gauche. Ou s'il le fait, c'est subtilement et avec intelligence (à l'inverse, il n'hésite pas à donner son avis et critiquer sur son blog mais c'est un autre média moins lu).

Je crois que vous aviez mis en exergue avec raison une critique faite par les diplomates américains dans un télégramme de Wikileaks :
[quote=un diplomate américain sur les journalistes français]These journalists do not necessarily regard their primary role as to check the power of government. Rather, many see themselves more as intellectuals, preferring to analyze events and influence readers more than to report events.

Quatremer a eu le courage de faire un film assez factuel en laissant la parole aux acteurs sans leur servir la soupe, juste pour comprendre.

Il a raison quand il dit qu'il est passé devant vous comme devant un tribunal et que vous n'aviez que des critiques à lui faire (à un moment il fait justement remarquer que c'est votre premier compliment).
Vous allez me répondre "qui aime bien, châtie bien" et que si vous avez choisi d'inviter Quatremer c'est que vous l'appréciez et vous aurez assez raison.

La question posée par l'économiste sur le plateau était quand même intéressante : pourquoi l'Allemagne a interdit les CDS et pas la France.

Je regrette que vous soyez critiques avec les libéraux et que vous serviez la soupe à Mélenchon (j'espère que vous ne l'inviterez plus d'ailleurs, il n'a pas apporté grand chose).
En général d'ailleurs, je préfère que vous invitiez des personnes qui ont une liberté de parole (journalistes, experts...) que des hommes politiques en activité qui viennent vendre leur crèmerie. Une bonne solution d'ailleurs que vous avez adopté et je vous félicite pour cela est d'inviter des hommes ou femmes politiques qui ne sont plus en activité (vous l'avez fait pour Christine Boutin voire plus récemment mais dans un cas un peu différent avec Hubert Védrine).

Conclusion : faites plus d'émissions avec Jean Quatremer dont j'apprécie le blog et l'éthique journalistique.
Très bonne émission, j'avais regardé le docu et été très déçu également, je souscris à toutes les critiques formulées à l'attention de l'excellent Jean Quatremer (qui, comme l'euro, se défend bien).

Ce qui m'a frappé surtout chez nos dirigeants qui ne nous gouvernent pas c'est l'absence de perspective autre que "garantissons la stabilité de la zone euro". La vision européenne ? empêcher l'inflation, point barre. Il y a bien sûr une vision comptable, responsable, orthodoxe derrière. Mais l'Europe, et l'économie au passage, est-ce que ça ne doit pas avoir un but ?

Voir l'édito d'Alternatives économiques cette semaine : il nous manque un Roosevelt européen, en attendant on n'a que des Hoover. Le chômage monte, l'extrême-droite aussi, et qu'est-ce qu'ils nous garantissent pour l'avenir ? la stabilité-de-la-zone-euro.
Alors que Mélenchon râle qu'il y a trop d'Allemands au PE, et que Cohn Bendit essaye de déstabiliser les Verts français, ce vide de la construction européenne est inquiétant pour la suite.

Lagarde, tout ce qu'elle nous apprend (mais faut reconnaître qu'elle parle bien) c'est qu'elle veut faire réélire Nicolas Sarkozy.

Au fait, en écoutant Juncker je n'arrivais pas à m'empêcher de penser : le Luxembourg n'est-il pas un paradis fiscal ?
pourquoi, alors que les states sont plus mal en point que les pays de la zone euro, personne n'en parle?

parce-que les agences de notation sont US. nan j'déconne.
Euh, Jean Quatremer c’est bien le journaliste qui nous « vendait » du traité constitutionnel en 2005 ?
Je parle au conditionnel car l’ayant entendu il y a quelques jours chez Patricia Clark (lien), j’étais allé faire un petit tour dans les archives de son blog pour confirmer, ou infirmer, mon mauvais esprit, et … horreur ! malheur ! tout ce qui est antérieur à décembre 2005 a disparu … (lien)
Enfin, mieux vaut tard que jamais, l'essentiel étant que certains journalistes ouvrent enfin les yeux. Vous savez ceux auxquels les dirigeants américains font référence, comme on vient de l’apprendre grâce à la récente vague de totalitarisme de la transparence.

Pour ce qui est de Thomas Coutrot, il est à chaque fois irréprochable. Il s’est même prêté de bonne grâce, et avec beaucoup de pédagogie, au petit jeu du facétieux François Ruffin (Fakir, Là-bas si j'y suis) se faisant passer pour une jeune UMP lors des dernières manifs. (Lien hilarant)

Bon, après cette distribution de fiel et de miel, je vais à présent m'empresser de visionner cette émission qui s'annonce passionnante, et vérifier sur pièce.
Emission où le jargon journalistique "décrypte" le jargon économique?...c'était, pour moi, pénible à suivre...Je ne savais plus très bien si le sujet c'était le "jugement" d'un reportage fait par un confrère, ou l'analyse de la crise Grecque, ou de l'Euro, ou du capitalisme....Il en ressort, pour moi toujours, un sentiment de "petit bout de la lorgnette"cadrant mal avec le décryptage, quel qu'il soit...
J'ai eu encore l'impression, de redite de paroles officielles, du TINA, en résumé, une émission selon moi, ratée. Ca arrive, et je suis persuadé que pour d'autres @sinautes, le commentaire sera inverse. A la prochaine....
A quand une remise en cause du système globalement, plutôt qu'une énième "explication" de telle ou telle crise? Ah, oui, à quand une émission qui donnerait la parole au pékin moyen, sans qu'il ne soit ni journaliste, ni économiste, ni forcément universitaire..? "Le peuple"est-il définitivement condamné au silence? Serait-il aussi petit et inintéressant que celà?
zut je peux pas regarder l'émission de suite, je pars manger avec Pierre Carles qui vient nous animer le débat lors de la projection de son film fin de concession. Moi je suis trop loin pour Pique niquer avec Daniel alors je vais au restau avec ses ennemis ( pas Bourdieu bande de nazes je suis pas encore mort)

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