Napoléon, quoi de neuf ? Marengo et Metternich
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Napoléon, quoi de neuf ? Marengo et Metternich

Alors, à deux jours de la date-anniversaire de sa mort, quoi de neuf sur Napoléon ? Dans la recherche historique, pas grand chose, selon Le Monde, qui raconte comment un petit groupe d'historiens napoléonoïdes parvient à étouffer toute recherche un peu innovante. Napoléon est un objet historique immobile, aussi inamovible que son mausolée de porphyre des Invalides. Même le geste artistique du plasticien Pascal Convert consistant à déployer sur ledit mausolée la reproduction en plastique du squelette du cheval Marengo ne sera pas parvenu à animer vraiment le débat.

Il en va de même dans le monde enchanté des documentaires de la télé française, tous construits autour des mêmes passages obligés, seulement pimentés -summum de l'audace !- d'une courageuse dénonciation des manipulations des fresques officielles de l'Empire. Ainsi du Sacre, par David : attention, il est faux ! 

Tout aussi faux, le pont d'Arcole, par Gros...

...et quant au passage du Grand Saint-Bernard, c'est un pur scandale :

Sur le podium encore, le divorce d'avec Joséphine, Waterloo, et l'interminable martyre christique de Sainte-Hélène. Partout, le rétablissement de l'esclavage aux Antilles n'est mentionné, dans le meilleur des cas, que d'un mot. 

Quant au Code civil, il fait totalement consensus.

Avec toute cette soupe napoléonienne, tranche heureusement le Napoléon et Metternich, le commencement de la fin, sur Arte. Partant de l'entrevue de treize heures, le 26 juin 1813, à Dresde, entre un Empereur vacillant, retour de Russie, à bout de nerfs et d'orgueil, et l'impavide ministre des Affaires étrangères autrichien, le docu-fiction de Mathieu Schwartz et Christian Twente explore, lumineuses infographies à l'appui, toute la relation de Napoléon à l'univers germanique, relation d'où sortirent, en réaction en chaîne, trois guerres, dont deux mondiales.

Mais ce n'est pas seulement un documentaire pédagogique. Entre un despote pathologiquement et politiquement inapte à toute concession, et le machiavélique aristocrate autrichien qui l'attire dans le piège de ce refus, c'est une partie d'échecs sans échiquier, que l'on suit, souffle coupé, jusqu'à la célèbre réplique finale que s'auto-attribue Metternich : "Sire, vous êtes perdu. J'en avais l'intuition en arrivant ici, j'en ai maintenant la certitude".


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