Cauchemar, le retour
Le matinaute
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chronique

Cauchemar, le retour

Un appel matinal de Sud Radio au matinaute-"spécialiste des médias":

fallait-il diffuser les images de "DSK menotté" ? C'est en effet "le débat qui monte", comme on dit, depuis l'appel du CSA aux chaînes de télévision à la "retenue", dans la diffusion des photos et des vidéos de DSK depuis son arrestation. Difficulté, en trois minutes, entre deux pubs, de faire comprendre ceci: les diffuser, bien entendu qu'il le fallait. Ces images sont une information. Elles disent l'arrestation du directeur général du FMI, sa déchéance, mais elles disent aussi, comme le détaillait Le Monde, une pratique habituelle de la police américaine de ces "perp walks", dans un double but d'humiliation du prévenu, et de dissuasion des délinquants potentiels. Elles disent donc beaucoup de choses à la fois. Trop ? Jamais trop, non, pourvu qu'elles soient assorties du commentaire nécessaire. Et elles ne le sont évidemment jamais.

Les diffuser, oui. Les utiliser en fond d'écran, comme les chaînes d'information continue depuis deux jours, non. Elles ne sont pas un fond d'écran, ni un logo, ni du chewing gum visuel, elles ne doivent pas devenir une habitude. Tout est affaire de mesure. De "retenue", comme dit le CSA ? Eh bien oui, de retenue. Ciel ! Me voilà d'accord avec le CSA. Tout arrive.

Sinon, le matinaute, aujourd'hui encore, aurait l'embarras du choix. Que désirez-vous ? Le scoop repris sur toutes les radios du matin, selon lequel la police new-yorkaise serait en possession d'images de vidéosurveillance de la sortie de la chambre, sur lesquelles on verrait d'abord la jeune femme sortir "complètement paniquée", suivie de DSK tout aussi "paniqué" ? Ces images, notons-le, pas un journaliste ne les a vues de ses yeux (tout comme d'autres images vidéo, dans une tout autre affaire qui n'a rien à voir, mais j'y repense), ce qui ne les empêche pas de colporter complaisamment les interprétations de la police new-yorkaise. Préférez-vous savoir en exclusivité que DSK s'apprête à plaider que la jeune femme était consentante, exclusivité s'appuyant sur une phrase mystérieuse prononcée lundi soir par son avocat Benjamin Brafman, et qu'on n'en finit pas de tenter depuis d'interpréter comme un oracle ? Préférez-vous encore savoir que les trois quarts des Français pensent qu'il s'agit d'un complot ? Dans nos forums, depuis quelques jours, revient le mot "d'emballement", que je n'avais pour ma part pas encore écrit. Mais cette fois c'est fait, on y est en plein, on y nage. Pardon pour l'auto-citation, c'est bien un nouveau chapitre du "cauchemar médiatique" (résumé fidèle ici), qui est en train de s'écrire sous nos yeux.

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