Réfugiés : la longue marche vers l'Allemagne (AFP)
Brève

Réfugiés : la longue marche vers l'Allemagne (AFP)

Une longue marche vers l’Allemagne… et surtout vers un avenir incertain.

Dans un saisissant reportage publié en deux parties (ici et ) sur le blog Making-of de l’AFP, trois journalistes, le photographe Aris Messinis, la reporter vidéo Celine Jankowiak et la journaliste Serene Assir, suivent sur la route des Balkans les réfugiés arrivés depuis des bateaux de fortune sur l’île de Kos en Grèce – cette même île qui était visée par la famille d’Aylan Kurdi avant que leur embarcation ne chavire. Nombreux viennent de Syrie mais aussi des Afghans, des Irakiens et même un Camerounais installé en Grèce mais qui s’est vu refuser un permis de résidence.

Le reportage débute ce mercredi 2 septembre par le voyage en direction du poste-frontière entre la Grèce et la Macédoine. Les journalistes de l’AFP y croisent des centaines de gens "impatients de franchir la frontière, mais ils doivent attendre pour accomplir cette nouvelle formalité dans le labyrinthe administratif dans lequel ils se sont engouffrés à l’instant où ils ont posé le pied en Grèce". Puis, "quelques heures plus tard, nous sommes du côté macédonien de la frontière. Tout est différent ici. C’est l’armée qui est déployée, pas la police. Nous marchons sur des sentiers de terre battue particulièrement difficiles pour les femmes avec de jeunes enfants et les gens en chaise roulante ou en béquilles, et il y en a, tous en provenance de Syrie". Les jeunes Syriens aident les plus fragiles.

Au deuxième jour, après une nuit passée dans le froid "dans le sinistre camp improvisé près des rails", les réfugiés vont s’entasser dans un train qui traversera le pays en direction de la Serbie. "Le couloir est bondé de passagers assis ou dormant par terre. Le train est clairement en surcharge". La journaliste auteur du texte témoigne : "quand la semaine dernière, j’ai vu ces réfugiés débarquer de leurs canots pneumatiques sur l’île grecque de Kos, ils étaient en état de choc mais encore pleins d’espoirs. Alors qu’à bord de ce train, ils ont l’impression d’être invisibles dans leur misère. Et cette invisibilité est peut-être encore pire que la misère elle-même".

A la sortie du train, les réfugiés marchent jusqu’au poste-frontière serbe, traversent la frontière et se dirigent "vers le camp de Presevo, où les nouveaux arrivants doivent s’enregistrer auprès des autorités serbes".

Aujourd’hui samedi 5 septembre, les journalistes ont suivi les réfugiés entrés en toute illégalité en Hongrie avec l’aide d’un passeur qui exige 100 euros par personne. "Tous les réfugiés sont terrorisés à l’idée du moindre contact avec les autorités, et les délinquants et profiteurs en tout genre le savent". Pour sept Irakiens, direction Budapest dans la voiture d’un chauffeur qui demande une somme exorbitante. "Le chauffeur enjôleur […] est lui-même effrayé à l’idée de tomber sur un contrôle de police. S’il se fait prendre, il ira en prison pour trafic d’êtres humains. Mais pour justifier son tarif délirant, il invente aussi pendant le voyage toutes sortes de dangers imaginaires qui maintiennent les Irakiens dans une crainte permanente". Les journalistes se font également conduire à Budapest pour un prix trois fois moindre. "Voilà la différence entre avoir un passeport européen ou non. Nous avons fait le voyage avec les réfugiés. Mais si nous disparaissons, quelqu’un s’en inquiètera. Et si quelqu’un essaye de profiter de nous, nous pouvons nous défendre. Pas eux".

L’arrivée en l’Allemagne est toujours aussi incertaine et sera l’objet, on le souhaite, d’un prochain reportage des trois journalistes de l’AFP.

>> L’occasion de voir ou revoir notre émission consacrée à la vague de solidarité envers les réfugiés et les migrants qui submerge l'Allemagne.

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